lundi 28 décembre 2020

Propos centristes. France – Vaccin contre la covid19; Brexit; proportionnelle; justice de proximité; protection des policiers et gendarmes; séparatisme; réforme des retraites…


Voici une sélection, ce 28 décembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

[Vaccin contre la covid19] Nous avons une nouvelle arme contre le virus : le vaccin. Tenir ensemble, encore. Première étape de la campagne de vaccination : les personnes âgées qui vivent en collectivité ainsi que les professionnels de santé vulnérables. Passons le message à nos aïeuls, protégeons-les en priorité. Le vaccin est intégralement pris en charge. Pas de frais à avancer. Soyons fiers de notre système de santé. Je l’ai dit, je le répète : le vaccin ne sera pas obligatoire. Ayons confiance en nos chercheurs et médecins. Nous sommes le pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- [Hommage au meurtre de trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme] Ce sera un message de reconnaissance et de respect pour les forces de l’ordre et plus particulièrement les gendarmes, fortement marqués par cet acte d’une violence inouïe. Je serai là aussi pour dire aux forces de sécurité intérieure, policiers, gendarmes que nous leur devons chaque jour protection. Ils sont des héros du quotidien. Les gendarmes réalisent 300 interventions quotidiennes liées à des violences conjugales. Aucune n’est banale. Cela peut être, pour eux, à tout moment, le drame. (…) Ce qui est certain, c’est que nous devons apprendre de ce qui s’est passé pour protéger le mieux possible les femmes victimes de violence conjugales, et, en même temps, voir comment on peut mieux suivre des individus manifestement violents comme ce meurtrier, qui possédaient des armes légalement comme tireur sportif. (…) On peut sans doute toujours s’améliorer et se poser la question de savoir si des personnes manifestement violentes ont le droit de garder des armes lourdes alors qu’elles ne sont pas condamnées.

- [Violences conjugales] Grâce à l’action considérable de Marlène Schiappa, comme secrétaire d’Etat au droit des femmes tout d’abord, puis au ministère de l’intérieur, les services publics – et plus spécifiquement la police et la gendarmerie-, ont réalisé beaucoup d’efforts pour mieux prendre en compte les signalements et les plaintes des femmes victimes. Mais aussi de le faire de manière plus anonyme parce que, dans le cas de ces violences, les femmes sont souvent sous une telle emprise de leur conjoint ou époux qu’elles ont peur de déposer plainte. Afin d’améliorer encore les choses, des expérimentations sont menées actuellement dans plusieurs départements où des policiers et gendarmes appellent les femmes ayant déposé plainte – parfois en se faisant passer pour un autre service de l’Etat -  afin de savoir si elles vont bien et pouvoir le cas échéant intervenir. Nous veillons aussi à apporter un soutien psychologique à chaque femme qui rentre dans un commissariat ou une gendarmerie afin de les aider à porter plainte, à surmonter la menace qui pèse dans leur vie quotidienne avec bien souvent des enfants au milieu de tout cela. Des intervenants sociaux sont recrutés dans chaque département à cette fin. Mais il faut les protéger encore davantage afin de prendre toute la mesure d’un phénomène qui ne s’est malheureusement pas amélioré avec le confinement. La plateforme arretonslesviolences.gouv.fr, lancée par Marlène Schiappa en 2018 pour permettre à chacune et à chacun de signaler une violence conjugale, à toute heure du jour et de la nuit auprès de policiers ou gendarmes spécialement formés, a enregistré 60% de signalements supplémentaires durant le confinement.

- Ce sont les policiers et les gendarmes dans leur mission de protection de la population qui sont les premières victimes des gens violents. Savez-vous que chaque jour, trente policiers et gendarmes sont blessés en mission. Et depuis le 1erjanvier, ce sont 11 policiers et gendarmes qui sont décédés en intervention. 11 morts dans des interventions qui n’ont rien à voir avec du terrorisme, comme ces trois gendarmes qui ont été tués en portant secours à une femme. Ces policiers et gendarmes ont été blessés ou tués par des gens qui ne s’arrêtent pas quand on dit : halte Police. Il y a un refus d’obtempérer en véhicule toutes les demi-heures dans notre pays et les chiffres s’aggravent d’année en année. C’est une violence quotidienne qui tue des policiers et gendarmes, pères et mères de famille qui ne rentreront plus jamais chez eux parce que leur mission était de nous protéger. Il ne faut donc jamais inverser les rôles. Je suis souvent révolté dans mon for intérieur quand je vois qu’ils sont attaqués alors que ce sont, eux, qui subissent au quotidien la violence.

- Qu’il y ait ici ou là des gendarmes et des policiers qui ne respectent pas la déontologie et les règles de la République, bien sûr. Cela peut arriver. Comme il y en a chez les journalistes, les hommes politiques, les dentistes, les receveurs des postes, etc. Sur 250.000 fonctionnaires dans les forces de l’ordre, il peut y avoir des comportements inacceptables. Et dans ces cas-là, il faut en tirer des conclusions très rapides : ils ne sont pas dignes de porter l’uniforme de la République. Mais je me refuse de considérer que cette petite partie est le tout. Lors des manifestations des Gilets jaunes, je le dis d’autant plus facilement que je n’étais pas encore à l’Intérieur, il y a eu 2.000 policiers et gendarmes blessés. C’est énorme.

- Pendant de longues années, l’État français a concentré le travail des services de renseignement sur la lutte contre l’islamisme radical. Il fallait le faire, évidemment. Or, dans le même temps, nous voyons se multiplier dans les manifestations en France, des professionnels du désordre, qui viennent pour casser, piller, frapper, tuer même. Et la liberté de manifester qu’il faut préserver ne permet pas la liberté de casser. Le travail de la police est justement de permettre aux citoyens de manifester librement quelles que soient leurs opinions. En même temps, il faut pouvoir distinguer ces manifestants des casseurs et des voyous. Et pour cela, nous devons faire trois choses. Tout d’abord, améliorer le renseignement pour mieux connaître ces individus qui viennent dans les manifestations pour casser et s’en prendre aux forces de l’ordre. A la demande du Président de la République, j’ai renforcé considérablement les moyens pour pouvoir les repérer. Deuxièmement, il faut pouvoir mener des interventions très rapides. La dernière manifestation s’est bien passée car nous sommes intervenus très vite avec plus de 150 interpellations qui montrent la fermeté de l’État. Et puis, troisièmement, il y a la réponse pénale. Le travail de la police est de documenter les dossiers pour permettre aux juges de condamner le plus lourdement possible ces casseurs.

- [Loi sur la sécurité globale] Ce qui compte, c’est bien sûr de rassurer les policiers et les gendarmes dans l’exercice de leurs fonctions car nous ne pouvons pas accepter qu’ils aient la peur au ventre lorsqu’ils interviennent dans des conditions de plus en plus difficiles. Regardez cette image affreuse de ce policier frappé à terre par une dizaine d’individus, lors de la manifestation du 5 décembre dernier. Il reste stoïque, il ne sort pas son arme. Il se laisse mourir comme il me l’a dit lui-même. Il faut donc protéger les policiers et les gendarmes. Mais en même temps, il faut évidemment pouvoir garantir totalement la liberté d’informer, et donner aux journalistes les moyens de faire leur métier en toute quiétude, en toute protection. La liberté de la presse n’est pas discutable. Je ne doute pas que le texte, qui est désormais entre les mains des parlementaires et qui va être discuté au Sénat en février, permettra de trouver ce bon équilibre entre l’absolue liberté d’informer et l’absolue protection des policiers et des gendarmes.

- À Belfort, un jeune homme agressé parce qu’il aurait fêté Noël et ne serait pas un «bon arabe». Circonstance «aggravante» : être fils de policiers. La justice a ouvert une enquête. Pas de place pour le séparatisme dans notre pays, pas de place pour le racisme d’où qu’il vienne.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

- Nous sommes partis du même constat avec le Premier ministre : la justice de proximité doit répondre au sentiment d’insécurité des Français et au sentiment d’impunité chez les auteurs. Par le passé, pour des raisons budgétaires, la lutte contre la grande délinquance qui est aussi la plus dangereuse a été priorisée. Mais les Français sont confrontés dans leur quotidien à la petite délinquance, qui leur pourrit la vie. Nous avons répertorié 350 infractions de ce type dont je veux que la justice s’occupe à nouveau, et très vite. Cette politique de justice de proximité peut se résumer ainsi : « Tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies, tu rembourses ». Et pour la première fois depuis très longtemps, on ne déshabille pas Paul pour habiller Jacques en s’intéressant à la petite délinquance au détriment de la grande. On a mis 200 millions d’euros sur la table pour cette politique de justice de proximité.

- [Réponse pénale à la petite délinquance] Aujourd’hui, Le taux de réponse pénale n’est pas mauvais, mais le temps qu’il faut pour répondre est trop long. Or pour les délits, la sanction n’a une vertu pédagogique que si elle est très proche des faits reprochés. Le nombre de délégués du procureur va être doublé et passera de 1.000 à 2.000 afin de prononcer des sanctions rapides sous forme d’alternatives aux poursuites. Cela peut être du travail non rémunéré, des interdictions de paraître pour éloigner un jeune d’une bande ou d’un quartier, bientôt nous permettrons la confiscation de biens comme les scooters ou encore l’indemnisation à une association

- Nous ne cherchons pas à recréer une juridiction. La justice de proximité c’est une justice rendue en proximité dans le temps et géographiquement. Nous avons actuellement 1.748 points relais d’accès au droit, 147 maisons de justice, 32 antennes de justice. Tout cela sera regroupé sous la bannière des points justice”. Près de 2.000 seront répartis sur l’ensemble du territoire au plus près des citoyens. Autant d’endroits où les délégués du procureur pourront rendre la justice. Je viens de signer un décret le leur permettant. Et puis lorsque les affaires seront renvoyées devant le tribunal, je souhaite que l’on puisse tenir des audiences foraines, c’est-à-dire hors les murs de la juridiction. En plus de tous les tribunaux judiciaires, nous avons 125 tribunaux dits de proximité répartis dans toute la France et je souhaite que nous puissions y juger des affaires de proximité. Et pour permettre les déplacements des acteurs de la justice, nous achetons 500 voitures électrique.

- Ces près de 1.000 emplois [nouveaux] permettent un doublement des jugements rendus. C’est du temps gagné pour les magistrats et c’est du temps que l’on fait gagner aux justiciables qui attendent leurs décisions. (…) Les emplois sont déjà budgétisés pour 3 ans. On ne peut pas faire de la justice de proximité pour un an, ça n’aurait aucun sens. Cette nouvelle politique doit s’inscrire sur la durée.

- Personne ne peut sérieusement dire qu’un budget [de la justice] en augmentation de 8 % ce n'est rien. C’est le plus beau budget depuis un quart de siècle. Il a permis l’embauche en 3 mois de 1.000 personnes et l’augmentation des vacations des magistrats honoraires, non personne ne peut dire que tout cela n’est rien !

- Pour savoir si les millions d’euros que l’on met sur cette politique [de justice proximité] produisent des résultats, j’ai mis en place des indicateurs de suivi. Non seulement nous aurons à la chancellerie un retour trimestriel des procureurs  sur la base de trois critères dont par exemple le nombre d’affaires jugées en proximité, mais nous allons aussi leur demander de communiquer localement sur leur travail. Nous avons des comptes à rendre aux justiciables et il me semble bien normal qu’ils sachent ce que la justice fait pour eux.

- En quoi chercher à assurer la sécurité des Français ferait une politique sécuritaire ? Pourquoi toujours rechercher l’opposition ? Ça n’a aucun sens pour des jeunes délinquants de prononcer une sanction cinq ou six mois plus tard. Cela doit être immédiat. Ça n’assoit en rien une politique sécuritaire de faire ça. Au contraire. C’est du bon sens et ça aurait toujours dû être ainsi. N’importe quel père de famille le sait bien.

- [Meurtre de trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme] Ces trois gendarmes ont donné leur vie en mission alors qu’ils protégeaient. C’est le don ultime qu’un militaire peut faire à la Nation et pour cela, nous ne pourrons jamais les oublier. Cela me touche d’autant plus que la lutte contre les violences faites aux femmes est un fléau contre lequel je me suis engagé dès mon arrivée à la Chancellerie. Nous avons mis à la disposition des juridictions 1.000 bracelets anti-rapprochement pour éloigner les conjoints violents. Il appartient désormais aux juges d’ordonner leur pose. De même, plus de 1000 téléphones grave danger ont été distribués afin de pouvoir alerter rapidement les forces de l’ordre. C’est un long combat que nous livrons ».

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- [Vaccin contre la covid19] Pouvoir démarrer une campagne de vaccination, avant même la fin 2020, de façon synchronisée dans toute l'Union européenne, avec un produit dont toutes les expertises disent qu'il est efficace et sûr, c'est une très bonne nouvelle. Nous allons pouvoir commencer à protéger les plus fragiles d'entre nous, leurs poumons, dans les services de gériatrie de longue durée des hôpitaux et les Ehpad ; à éviter des admissions en réanimation et des morts en nombre ; à préserver la capacité de nos hôpitaux. Si on m'avait dit il y a six mois que ça irait aussi vite, je ne l'aurais pas cru. La vitesse, oui : nous commençons aujourd'hui à vacciner. La précipitation, non : je ne veux rogner sur aucun des principes sur lesquels je me suis engagé : liberté de choix, aucune obligation de se faire vacciner ; campagne de vaccination échelonnée selon les avis des autorités publiques indépendantes ; sécurité assurée avec la mise en place de circuits de pharmacovigilance dès demain ; et communication en transparence. Une deuxième bonne nouvelle serait que ce vaccin prévienne non seulement les formes graves de la maladie mais aussi la transmission du virus. Nous le saurons dans les prochains mois. Cela nous permettrait de sortir plus vite du cauchemar. 

- [Covid19] A chaque fois qu'une personne âgée et fragile sera vaccinée, ce sera une étape, une vie humaine potentiellement sauvée. Ensuite viendra le moment de la vaccination grand public, au printemps ou à l'été 2021. Quel taux d'immunité, quelle protection collective cela va-t-il nous conférer? Je ne peux le dire à ce stade. Il faut encore être patients. 

- [Covid19] Notre choix politique, c'est de faire reposer la campagne [de vaccination] sur les médecins et les soignants. C'est la clé de la confiance et de l'efficacité. 

- [Vaccin contre la covid19] Le rôle du gouvernement n'est pas de dire qui doit être vacciné et avec quel vaccin, mais de tenir compte des recommandations scientifiques et de tout faire pour que la campagne de vaccination se passe au mieux. Ça passe par une communication pour lever les doutes et les contre-vérités. La vaccination n'est pas la victoire d'un gouvernement contre un virus, mais un moyen d'assurer la protection des Français. Le gouvernement n'est en charge que de l'organisation. La vaccination n'est ni de droite, ni de gauche ; c'est un bien commun. (…) L'extrême droite instrumentalise des interrogations et des craintes naturelles pour les transformer en suspicion, conduisant au rejet. Marine Le Pen cherche à asphyxier l'espoir et espère en profiter. À l'opposé, je constate que l'écrasante majorité des élus, de tous bords et de tous territoires, travaille avec nous en bonne intelligence pour que la campagne vaccinale réussisse. 

- Dans son livre Némésis médicale écrit il y a 45 ans, le philosophe Ivan Illitch explique que le mode de fonctionnement du corps, les rudiments d'anatomie et de biologie sont devenus l'apanage des experts. C'est dans ce contexte de recul de la culture scientifique que sont survenues des crises sanitaires : l'affaire du sang contaminé, qui a jeté un doute profond sur la capacité des gouvernants à protéger la population, la vache folle ou les débuts difficiles de la campagne de vaccination contre l'hépatite B. Aujourd'hui, nous avons l'occasion de mener un travail de conviction, de restaurer la science dans ce qu'elle peut apporter de bénéfique à l'humanité et de réhabiliter une méthode fondée sur le dialogue entre patients et soignants. 

- Ce vaccin protège 95% des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies. Pour les personnes âgées, le risque de mourir du Covid19 est élevé. Ce qu'on sait des effets indésirables, hors les rares cas d'allergie grave (1 cas d'allergie pour 45.000), atteste que la balance bénéfices/risques est très favorable. Bien sûr, certains "anti-vax" ne manqueront pas de tenter d'inquiéter, de manipuler. La meilleure réponse, c'est la transparence, la rigueur du suivi en temps réel des effets indésirables, les études au plus près du terrain. Faisons confiance à nos médecins, à nos scientifiques. Surtout quand il s'agit de sauver des vies, de sauver notre économie, notre vie sociale, sportive, culturelle. L'étude des données permettra d'écarter tout lien indu de cause à effet. (…) Les trois cas de réactions sont apparus chez des personnes souffrant d'allergies fortes. C'est donc un risque qui doit être connu, notamment pour les personnes qui ont des antécédents d'allergie sévère, et il faut bien sûr être vigilants ; mais trois alertes sur environ un million de personnes vaccinées, c'est très peu. Et en rien comparable avec les effets du virus. Le risque est donc extrêmement faible. 

- Certains redoutent que nous la rendions obligatoire, d'autres nous reprochent de ne pas l'avoir fait… En réalité, il n'a jamais été dans les intentions du gouvernement de rendre la vaccination contre la Covid19 obligatoire. Ce projet de loi [sur l’urgence sanitaire] répond à une demande du Parlement et porte sur la gestion des crises sanitaires et la protection des populations au sens très large, pas seulement contre le coronavirus. L'idée est de mieux nous préparer à des crises futures et en nous appuyant sur des leviers d'action, qui existent d'ailleurs pour la plupart. Je rappelle que vous ne pouvez pas aller en Guyane, par exemple, si vous n'êtes pas vacciné contre la fièvre jaune, ou inscrire votre enfant à la crèche si son carnet de santé ne présente pas les vaccinations nécessaires. On voit bien la sensibilité du sujet : s'il y a le moindre doute, des oppositions malveillantes s'engouffrent dans la brèche et, au lieu de faire le jeu de la confiance, font le choix de la défiance. Nous avons donc considéré qu'il n'y avait pas d'urgence à faire passer ce texte au Parlement et nous nous sommes donné un délai. 

- [Conservation du vaccin] J'avais annoncé, il y a deux mois, qu'on achetait des super congélateurs : ils sont installés partout où la vaccination commencera. Les commandes arriveront progressivement. Après une première livraison de quelques milliers de doses hier, d'autres vont suivre, fin décembre et début janvier. Nous avons déjà testé le parcours du vaccin, depuis l'usine belge où il est produit jusqu'aux Ehpad, pour vérifier que tout le système fonctionne. C'est un chantier énorme ; les équipes n'ont pas levé le pied!

- [Risque de pénurie de vaccins] Les doses arriveront une fois prêtes, selon le calendrier de production. Nous avons fait des achats sécurisés et collectifs avec les autres pays européens. Cela ne veut pas dire que nous disposerons de toutes les doses dont nous avons besoin d'un seul coup. La durée de la campagne vaccinale sera le reflet direct des capacités de production de Pfizer/BioNTech, puis de Moderna, qui devrait recevoir un feu vert début janvier, puis des autres vaccins qui arriveront ensuite.

- [Covid19] Les scientifiques anglais postulent que le nouveau variant est plus contagieux. Nous prenons cela au sérieux. Nous avons identifié, dans un CHU français, une personne française résidant à Londres porteuse de ces mutations. C'est le premier cas avéré en France.

- [Covid19] Le virus circule encore trop : 15.000 contaminations détectées par jour en moyenne, alors qu'on était descendu à 11.000… L'objectif des 5.000 s'éloigne. Et la pression sur le système de santé reste importante, avec 1.500 hospitalisations par jour, une tension qui baisse très peu en réanimation. (…) Trois territoires nous inquiètent : la région Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et le département des Alpes-Maritimes, à commencer par Nice. L'augmentation de l'incidence chez les personnes âgées dans certains territoires ruraux fait, en particulier, craindre une hausse des hospitalisations dans les jours à venir. Les élus ont raison de se mobiliser : nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l'épidémie à nouveau. Nous prendrons les mesures nécessaires, si la situation devait s'aggraver. (…) Nous n'excluons jamais des mesures qui pourraient être nécessaires pour protéger des populations. Ça ne veut pas dire qu'on a décidé, mais qu'on observe la situation heure par heure. 

- [Reconfinement dû à la covid19] L'incidence en France est deux fois moins forte qu'en Allemagne. L'Italie, les Pays-Bas, l'Irlande ont dû reconfiner en catastrophe. Nous, nous avons fait le choix de mesures strictes et difficiles plus tôt pour laisser les Français souffler pendant les fêtes. Cela a marché, pas assez, certes. Nous saurons vite si les rassemblements familiaux et festifs auront un impact épidémique. 

- Le meilleur moyen de célébrer l'entrée dans la nouvelle année, c'est de ne pas la célébrer! J'espère que nous aurons l'occasion de faire une grande fête en 2021, le jour où nous pourrons annoncer aux Français qu'ils ne doivent plus porter de masque en permanence et où nous ne serons plus obligés de compter les morts. On ne peut pas, pour une soirée, prendre le risque de bloquer à nouveau le pays pendant des semaines.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)

Grâce à une mobilisation sans précédent de la recherche et du travail incroyable des chercheurs du monde entier, la France ouvre aujourd’hui sa 1ère campagne de vaccination contre la covid19. L’espoir, enfin, d’une sortie de crise grâce à la science.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

Avec sa sortie de l’UE au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni devient un « pays tiers ». Qu’est-ce cela implique? Grâce à l’accord qui vient d’être conclu, aucun droit de douane. Des contrôles sanitaires et phytosanitaires à l’import et à l’export pour les produits agricoles et agroalimentaires en sus des exigences douanières. De nouvelles règles si vous voyagez de ou vers le Royaume-Uni avec vos animaux de compagnie (chiens, chats, furets…)

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)

Le vaccin est une nouvelle arme face au virus. Conjugué aux gestes barrières, il va nous aider à le juguler. Faisons confiance à la science!

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)

Le soutien de l'État a été total et la promesse du Président tenue. Il y a eu moins d'entreprises en faillite en 2020 qu'en 2019, où l'économie était alors plus florissante. Nous avons été un des pays qui a le plus soutenu ses entreprises, nous n'abandonnerons personne.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

Lancement de la campagne de vaccination aujourd’hui, fruit de la mobilisation exceptionnelle européenne, mondiale, de tous les acteurs de la recherche. C’est une nouvelle étape qui s’ouvre avec comme horizon de sortir enfin de la crise de la covid19.

 

Laurent Pietraszewski (secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)

Dépôt de la proposition de loi pour renforcer la santé au travail. Une étape clé pour concrétiser rapidement les avancées pour la protection de la santé des travailleurs négociées par les partenaires sociaux.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

[Une femme tue son neveu et blesse sa nièce et son fils et invoque une dépression post-accouchement] Un drame sur lequel la justice a été saisie et déterminera toutes les responsabilités. Au-delà de la justice, ce drame vient rappeler à chacun que le post-partum est une période de grande fragilité qui touche toutes les femmes après l'accouchement. Le renforcement de l'accompagnement des parents que j'ai mis en place dans le cadre des 1000 premiers jours est une nécessité. Sa généralisation sera accélérée dès l'année prochaine.

 

► Haut Commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)

- Le vaccin [contre la covid19], c'est un très grand espoir et c'est même le plus grand espoir que nous ayons aujourd'hui pour vaincre cette épidémie et pour faire que l'on soit débarrassé, que notre société soit débarrassée de la crainte des reconfinements à répétition, des difficultés innombrables que nous rencontrons qui ont, il faut bien le dire, mis à bas l'économie de la planète, en tout cas de tout l'Occident et pas seulement l'économie, mais hélas fait des centaines de milliers de morts, des dizaines de milliers de morts en France, et évidemment certains qui étaient nos amis. Et le grand espoir que nous avons, c'est le vaccin et, le vaccin, c'est encore autre chose, c'est un exploit scientifique comme probablement on n'imaginait pas que l'on puisse en rencontrer de sitôt puisqu'il n'a fallu que quelques semaines en vérité pour que les laboratoires, et certains dirigés par des Français comme Moderna, découvrent une technique pour fabriquer ce vaccin d'un nouveau genre qui va nous permettre, j'espère, de trouver un soulagement et en tout cas de libérer les énergies de ces pays qui sont mis à terre.

- [44 % des Français, seulement diront certains, ont l'intention de se faire vacciner, ce qui fait de la France l'un des pays les plus méfiants] Franchement, si les gens n'avaient pas des inquiétudes avec tous les messages les plus alarmistes qui sont publiés en particulier sur les réseaux sociaux, c'est qu'ils auraient une force d'âme, une force de caractère qu'il faudrait saluer. Mais je crois que, malgré ce climat de défiance, auquel il n'y a qu'une réponse, c'est la réponse des scientifiques et c'est une réponse qui est absolument sans ambiguïté. Ce que les scientifiques disent, c'est que ce vaccin, qui s'appuie sur nos défenses immunitaires, qui les renforce, qui leur montre le chemin pour vaincre le virus est sans risque. Une fois que l'on aura vérifié cela et cela se fera j'imagine dans quelques jours ou quelques semaines alors ce que je crois, moi, c'est que la demande de vaccin va beaucoup augmenter et on va atteindre des chiffres qui seront des chiffres massifs qui permettront de vaincre l'épidémie. Quel autre chemin ? Que peut-on suggérer d'autre ? Tous ceux qui critiquent le vaccin, qu'est-ce ils proposent pour que l'on sorte du drame que l'on est en train de vivre et que chacun d'entre nous va payer car chacun d'entre nous, dans son foyer, sa famille, ses proches, son entreprise, va être victime de cette chute de dominos qui touche la planète tout entière, en tout cas l'Occident tout entier.

- [Passeport vaccinal] Je n'ai jamais utilisé l'expression de passeport vaccinal, mais je crois que tous les efforts qui peuvent être faits pour que la vie se rouvre à partir du moment où la précaution du vaccin aura été prise, que l'on aura vérifié - un - qu'il est efficace et - deux - qu'il est sans danger ; ce sont les deux vérifications que l'on doit faire. Tout ce qui pourra pousser dans le sens de cette défense collective, de cette défense vitale pour une communauté nationale comme la nôtre, pour un peuple comme le nôtre qui se défend avec les armes qui sont celles que lui offre la science pour retrouver la vie la plus normale possible, sera bien. Je ne suis pas sûr que l'on retrouve très vite une vie normale mais ce que je crois, c'est que, pour aller dans ce sens, aujourd'hui, nous n'avons que l'espoir du vaccin. (…) On peut tout à fait imaginer que d'une certaine manière le fait de s'être soumis à la vaccination vous ouvre des portes qui jusqu'alors étaient fermées. Je pense que c'est le sens naturel des choses. On va très vite découvrir qu'en effet la situation n'est pas la même, surtout dans certaines catégories de risques, selon que l'on est protégé par le vaccin ou au contraire que l'on est sans protection. Je crois que c'est une possibilité d'ouvrir un certain nombre d'activités, de recommander pour un certain nombre d'autres activités que l'on se soumette au vaccin. Je pense, mais ils y penseront eux-mêmes, les soignants, tous ceux femmes et hommes qui travaillent dans les EHPAD, très vite, vont avoir besoin de cette sécurité, très vite, ils vont demander dès que l'on aura vérifié que cela marche et que c'est sans danger, très vite ces soignants-là et ces personnes qui aident et qui sont près des gens à risques vont demander à être protégés. Il n'y a rien de plus normal et il n'y a rien de plus sain.

- Dans toute situation politique ou dans toute situation de la vie, il y a des gens qui s'en servent pour créer des polémiques pour jeter la suspicion, pour pointer du doigt, désigner des cibles et des boucs émissaires. Je crois que c'est la plus mauvaise manière que l’on puisse avoir d'être citoyen dans un pays comme le nôtre. Aucun d'entre nous ne pense que ce que fait le gouvernement, c'est facile, aucun d'entre nous ne pense que l'on a trouvé tout de suite, d'un coup de baguette magique, la bonne réponse. Mais quand on regarde ce qui se passe dans les pays européens, chez nos voisins, alors on s’aperçoit tout d'un coup et plusieurs éditoriaux ont paru sur le sujet, que les observateurs se disent : mais après tout, la France n'a pas si mal géré cette affaire dramatique. La France a réussi à mettre l'essentiel à l'abri. Naturellement, elle a eu des victimes, naturellement, on n'avait pas de masque - on va en reparler dans une minute - ou certains médicaments peut-être n'étaient pas là ou les gants n'étaient pas là, les blouses n'étaient pas là. C'est vrai et cela doit nous pousser à envisager d'autres stratégies. Mais en tout état de cause, en conscience, et en rapport avec la science, je trouve que le Président de la République et le gouvernement ont fait ce qu'il fallait et quand on voit les résultats par exemple de la Grande-Bretagne qui avait dit au départ qu’ils ne suivraient pas l'exemple de la France, eh bien on s'aperçoit que, finalement, les choix qui ont été faits chez nous, n'étaient pas les plus mauvais et qu'autour de nous beaucoup d'autres - je pense à l'Allemagne aujourd'hui - s'inspirent du chemin que la France a suivi.

- Si ce n'était pas si triste, il y aurait de quoi rire. Le nombre de gens qui étaient contre le confinement et qui, quelques jours après, sont pour un confinement plus important, cette espèce de permanents zigzags que font les esprits qui sont jamais loyaux avec les décisions que prennent les responsables et que personne, je crois, ne pourrait prendre mieux qu'eux parce qu’ils essaient de s'entourer des avis scientifiques et ce n'est pas simple parce qu'il arrive assez souvent que les scientifiques soient en désaccord entre eux. Mais la bonne foi, cela consiste à ne pas perpétuellement jeter la pierre sur ceux qui ont la responsabilité de prendre les décisions.

- Les décisions les plus proches du terrain, les plus régionalisées possible sont les meilleures. On a vu à différentes reprises que des décisions inspirées par la situation locale - nous avons nous-mêmes pris des décisions de cet ordre dans les Pyrénées - permettaient d'aller dans le bon sens, mais je pense que vous avez entendu ou j'ai lu ce matin le ministre de la Santé, le gouvernement n'écarte aucune piste et c'est son devoir de n'en écarter aucune. La situation est telle, regardez le virus mutant, la mutation du virus que l'on a eue en Grande-Bretagne a fait changer du tout au tout la décision du gouvernement britannique en quelques jours parce qu'il ne pouvait pas faire autrement. Il faut, si je pouvais dire cela, avoir l'humilité de considérer que cette situation est une situation inédite, sans précédent et que les gouvernants sont responsables. Ils prennent les décisions que la communauté scientifique leur indique ou vers laquelle la communauté scientifique les pousse et notre responsabilité à nous qui ne sommes pas au gouvernement, c'est de faire bloc, de se serrer les coudes, de dire que, oui, on va s'en sortir et on va s'en sortir notamment en étant solidaire des décisions les plus raisonnables qui peuvent et de reprise.

- [Brexit] Je trouve que l'Europe a montré que l'union fait la force. C'est une règle formidable majeure et, dans le choc que M. Boris Johnson a voulu créer, que les Britanniques ont voulu créer, entre l'Union européenne et le gouvernement du Royaume-Uni, eh bien c'est l’Union européenne qui est apparue comme la plus forte, celle qui a pu imposer un certain nombre de règles. Si vous voulez que l'on fasse la liste ensemble, la Grande-Bretagne avait dit : il n'y aura pas de frontière entre la Grande-Bretagne et l'Irlande, nous ne l'accepterons jamais, ils l'ont accepté ; la Grande-Bretagne avait dit : nous n'accepterons plus les règles de l’Union européenne ce n'est plus l’Union européenne qui nous dictera ces règles et bien ils ont accepté et, au bout du compte, ils avaient dit : pour la pêche, nous serons inflexibles, ils ont accepté qu'il y ait au contraire la sauvegarde ou la plus grande sauvegarde possible des parcs de pêche des pêcheurs européens et c'est une grande leçon que je trouve, a donné l’Union européenne parce qu’évidemment ceux qui voulaient la quitter spéculaient sur les divisions. Il n'y a pas eu de division et, d'une certaine manière, cela a imposé le résultat final.

- [Brexit] Les Britanniques n'étaient pas des membres aussi intimes de l’Union européenne que nous l'étions puisqu’ils n'avaient pas l'Euro, ils avaient conservé leur banque centrale et cela fait une très grande différence évidemment, mais ce dont on va s'apercevoir, j'en suis sûr, ce dont les entreprises vont s'apercevoir, ce dont les investisseurs vont s'apercevoir, c'est que quand se constitue un grand ensemble comme l’Union européenne, il est mieux d'être à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est ce qu'a montré je crois la négociation, les Britanniques avaient l'intention d'imposer leurs conditions, ils n'y sont pas arrivés. Ils avaient la menace de ce que l'on appelait le « no deal », c'est-à-dire aucun accord, on sort, c'est la guerre commerciale, ils ont reculé parce que tout le monde s'aperçoit qu'être à l'intérieur c'est évidemment un plus décisif dans l'état du monde aujourd'hui.

- [La crise de 2020] On a vu, on a vérifié que, devant un drame [l’épidémie de la covid19] de cet ordre, on n'était pas dépourvu, que l'on était capable de ressaisissement. Cela s'est vu en particulier dans le système hospitalier, on a pu créer des lits de réanimation, simplement en les équipant et en formant le personnel, on a vu quelle était au fond la force de ce peuple. Tout le monde décrivait un peuple qui était complètement anarchiste, incapable de respecter une consigne, on a très bien respecté les consignes qui ont été données pour sauvegarder la santé du pays. Cela, c'est la première chose. Il y a une deuxième chose qui pour moi est plus importante. Cela fait des années et des années, décennies même que l'on voit notre capacité de production, notre industrie laisser filer des productions, des réalisations que nous pourrions parfaitement garantir sur notre sol national ou en Europe. Vous avez entendu cela si souvent, on nous racontait, c'était probablement vrai à l'époque, que c'était une affaire de main-d’œuvre, que le coût de la main-d’œuvre était tellement moins important sous ces latitudes lointaines que chez nous que l'on ne pouvait pas lutter. Il se trouve qu'aujourd'hui nous sommes placés devant une responsabilité qui est en même temps une chance. Nous avons découvert que nous ne pouvons pas laisser filer des productions vitales pour notre pays et que nous avons le devoir, la responsabilité de reconstruire et en même temps nous sommes à un moment de l'histoire qui est tout à fait particulier et probablement tout à fait remarquable pour notre avenir, c'est que, sur la planète, tous les types de production sont en train de changer. Hier, la question c'était la main-d’œuvre. Demain, ce n'est plus cette question car nous avons l'informatisation, nous avons les algorithmes, nous avons des interventions qui sont dirigées par informatique et automatisées ; des pièces qui, hier, prenaient des jours et des jours à être usinées, tout d'un coup, on peut les imprimer par une imprimante 3D et ces pièces, elles sortent toutes prêtes et toutes faites. Et on s'aperçoit tout d'un coup que les désavantages qui étaient les nôtres, les handicaps qui étaient les nôtres, on peut les vaincre et reconquérir des secteurs entiers. Quand on est un pays comme le nôtre qui a une recherche, qui a une technologie de tout premier plan, qui sait fabriquer des satellites, des avions, des hélicoptères, des moteurs d'hélicoptère, qui est capable de produire des logiciels extrêmement complexes, quand ce pays a de grandes entreprises, alors il est capable de reconquérir des secteurs entiers et, de surcroît, il se trouve que nous tombons précisément au moment où l'argent pour investir est à des taux d'intérêt proches de 0 quelquefois même inférieurs. C'est un moment historique que nous ne pouvons pas manquer. (…) La question principale c'est, qui va être le stratège et le chef de file de cette action ? Pour moi, c'est très clair qu'il y a besoin d'un retour d'un État que l'on appelle stratège, mais qui a mes yeux, doit être davantage un État fédérateur. Ce n'est pas un État qui peut faire à la place des entreprises. Ce n'est pas un État qui peut faire à la place des acteurs industriels c'est un État qui doit réunir les forces que nous avons dans notre pays, les forces de la recherche qui est de tout premier plan mondial, les forces de la technologie française, les forces des grandes entreprises. Nous avons des trésors dans nos entreprises dans les secteurs précisément les plus sensibles. L'État doit les réunir et les faire travailler ensemble pour reconquérir des secteurs entiers. Et nous pouvons le faire car, comme je le disais, comme vous avez l'intention que l'on en dise un mot, aujourd'hui, il y a une possibilité pour ceux qui veulent entreprendre une conquête de cet ordre de trouver de l'argent a un prix suffisamment favorable pour pouvoir réaliser ces investissements de long terme. Cela ne veut pas dire qu'il faut mal gérer, c'est le contraire. Il faut mieux gérer pour pouvoir investir là où on en a besoin.

- [Niveau record de la dette publique] D'abord, la première nécessité, c'est de reconstruire le pays, sans cela nos enfants et nos petits-enfants comme vous dites, ils n'auront pas grand-chose comme plateforme pour se lancer vers l'avenir. Donc il faut reconstruire. Je dis, je maintiens devant vous, cette dette [due à la covid19] n'est pas une dette comme les autres, car la dette habituellement, c'est soit parce qu'on a fait des bêtises de gestion, soit parce qu’on a pris des décisions d'investissement, hélas c'est plus souvent parce qu’on a fait des bêtises de gestion que parce qu’on a pris des décisions d'investissement. Cette dette de la Covid19 est d'une nature complètement différente. Elle s'apparente bien davantage à une dette de guerre, mais c'est encore plus grave parce que personne n'a déclaré la guerre donc on ne peut pas aller demander des comptes à ceux qui ont déclaré la guerre. C'est une dette d'une nature et d'une origine comme on n'en a jamais rencontrée. Ce que je préconise donc, c'est que l'on explique aux Français, que l'on ait ce dialogue avec les Français pour leur dire : cette dette-là, nous allons l'isoler. Nous allons naturellement préciser chacun des chapitres où la Covid-19 nous a obligés à dépenser un argent que l'on n'aurait pas dépensé autrement. On a dû soutenir les entreprises, on a dû soutenir ceux qui se retrouvent au chômage, on a dû garantir les revenus des familles, on a dû aider les plus faibles, on a dû investir dans notre appareil de santé. Cela, c'est la dette de la Covid-19. Elle est d'une nature différente des autres dettes. Cette dette-là, on va se fixer une règle, on commencera à la rembourser lorsqu'on aura reconstruit notre pays et ses capacités de production, son économie et on la remboursera intégralement mais sur une longue période. Hier, cette phrase aurait été irresponsable parce que ce n’était même pas imaginable. Aujourd'hui, on peut parce que les grandes banques centrales de la planète - à la suite de la banque centrale américaine et notamment la banque centrale européenne - ont décidé de créer ces facilités pour alimenter l'économie, pour faire vivre l'économie du monde. C'est une formidable nouvelle, il faut s'en servir.

- On reconstruit notre pays, on reconstruit les capacités de notre pays et ceci est une urgence. Quand vous avez le feu à la maison, vous commencez par éteindre le feu et après vous vous occupez des projets que vous aviez et ceci est une démarche de responsabilité ; au demeurant, je vous pose la question à l'envers : qui va proposer autre chose [que de s’endetter pour reonstruire] ? Qui va dire : on va immédiatement mettre notre économie sous le poids écrasant des 200, 300, 400, 500 milliards que nous allons devoir consacrer à la lutte contre cette épidémie et aux conséquences de cette épidémie ? Il n'y a qu'un chemin raisonnable, c'est reconstruire et rembourser, et rembourser à un moment où on aura récupéré toutes nos facultés de production, de créativité, et tout cela parce que nous sommes désormais dans une zone monétaire qui est protégée, ce que la France a voulu et elle a bien fait de le vouloir.

- Je comprends très ce bien que Bruno dit, c'est que ce n'est pas parce qu'on a connu ce drame que la menace sur les retraites a disparu, et il a raison de le dire. Simplement, l'observation que je fais, c'est que l'on ne peut pas se lancer dans une réforme de cet ordre alors même que nous sommes dans la crise que nous rencontrons. Il y aurait une incompréhension, et d'ailleurs, je crois, une incapacité ; je pense que la question des retraites est une très grande question. Comme vous savez, je me suis investi sur ce sujet depuis très longtemps. Je pense qu'il faudra une démarche nouvelle pour y répondre et une démarche nouvelle à laquelle les Français devront être le plus possible associés, mais cela ne peut pas se faire avant que l'on ait reconstruit le pays. Vous ne pouvez pas le faire sur le paysage tellement habité par des entreprises qui sont au risque de la faillite et par des salariés qui sont eux-mêmes au risque du chômage. (…) De toute façon, c'est une question que l'on ne devra pas éluder et je pense que l'on aura raison d'y réfléchir. Est-ce que la démarche qui a été suivie jusqu'à maintenant était la meilleure ? Comme elle n'a pas réussi, on peut se poser des questions. Je pense qu'il faudra reprendre cette question. Il faudra la reprendre probablement au début du prochain quinquennat. De toute façon, c'est une question qui ne se laissera pas oublier.  Le déséquilibre des régimes de retraite, il s'impose à tous. On ne va pas pouvoir se voiler la face, se bander les yeux et dire que cela n'existe pas. Cela existe et il y aura des conséquences directes sur les Français, et notamment sur les retraités si on ne s'en occupe pas. Je pense que l'on n'a pas le droit de mettre la poussière sous le tapis comme cela. Simplement, l'obligation de reconstruction de notre économie et de retrouver une espèce d'équilibre dans la société notamment par le fait que tout le monde pourra travailler à nouveau s'impose comme une priorité.

- [Proportionnelle intégrale aux élections législatives prioritaire?] Cela dépend de la manière dont on regarde la situation du pays. Moi, je la regarde avec un œil déterminé et inquiet, ou inquiet mais déterminé. Ce que je vois, c'est qu'il n'est pas possible de sortir de cette crise et d'entamer l'immense travail de reconquête que nous avons devant nous si l’on ne fait pas travailler les grands courants politiques du pays le plus possible ensemble. Or, nous avons des institutions, je rappelle que c'était l'engagement de François Hollande, c'était l'engagement d'Emmanuel Macron, je ne suis pas pour renoncer aux engagements, je rappelle que les institutions que nous avons ont un résultat qui est à mon avis désastreux. Elles donnent tout le pouvoir aux uns, ceux qui occupent les responsabilités et aucun aux autres et, même, ils sont éliminés, écartés, balayés comme s'ils n'existaient pas. Mme Le Pen, vous savez que je ne partage pas ses idées, elle a été au deuxième tour de l'élection présidentielle, elle a fait près de 35 % des voix et, au bout des élections législatives, elle est revenue avec moins de 1 % des sièges. Est-ce juste ? (…) Je pense qu'il faut que toutes les forces politiques du pays soient reconnues comme légitimes à parler de nos institutions, et d'ailleurs c'est ce qui se passe. Quand le Président de la République fait une consultation sur les institutions, il reçoit tous les responsables de partis représentés à l'Assemblée nationale. Eh bien je suis, pour ma part, pour aller dans le même sens. Je pense qu'il y a une grande majorité des forces politiques françaises qui veut cette évolution, qui veut que l'on ait un scrutin, une loi électorale juste qui permette aux gens de parler de dialoguer et de travailler ensemble.

- [Proportionnelle] J'ai beaucoup de raisons de savoir que le Président de la République est intéressé par ce sujet. Il pense que c'est un sujet crucial comme avant lui d'autres Présidents de la République l’ont imaginé pensé et voulu. Cela a été notamment le cas de François Mitterrand qui a fait adopter ce mode de scrutin. C'est le seul mode de scrutin qui permette que l'on puisse changer le climat politique du pays, c'est même la seule décision qui puisse permettre de changer le climat politique du pays. Cela a été promis à chaque élection présidentielle. Je crois qu'il est temps de réunir les forces pour que cela bouge.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

- La vaccination est une chance pour nous tous. Dès que ce sera mon tour, je me ferai vacciner. Sans hésiter. Dans l'intervalle, je préfère que mes parents, plus vulnérables, puissent en bénéficier. Que ceux qui ont des pathologies, ceux qui sont en 1ere ligne puissent en bénéficier.

- Le séparatisme est une atteinte à nos principes essentiels. La République doit toujours et partout avoir le dernier mot. Nous nous en donnerons clairement les moyens dans la loi.

 

Anne Genetet (députée)

Ainsi des associations: rejettent la liberté de ne pas croire, refusent l’importance de l’école laïque publique, veulent critiquer des méthodes pédagogiques au nom de leur religion. Elles piétinent la loi de 1905. Elles n’ont pas leur place en France Jamais!

 

● MoDem

Bruno Millienne (député)

Le séparatisme est la plaie de notre République laïque. La laïcité est l'assurance que chacun d'entre nous puisse vivre sa liberté de croire ou de ne pas croire. Sans cela nous basculons en dictature.

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)

L’agression d’un jeune musulman parce qu’il fêtait Noël (comme des millions d’autres), montre à quel point les islamo-fascistes veulent contraindre Tous les Français quels qu’ils soient à se soumettre à leur idéologie politique qui détourne cette religion!

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance 
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

La présidente de la Commission Ursula Von der Leyen présente au Parlement européen l’accord passé avec le Royaume Uni. Un accord qui protège les droits, les intérêts et les choix des Européens et qui respecte la décision du Brexit. L’Europe l’avait dit et elle l’a fait : pour donner accès à son marché sans tarif ni quota au Royaume Uni, elle s’est assurée qu’il ne puisse pas y avoir de dumping. Brexit : une liberté commerciale de façade pour le Royaume-Uni.

 

Pascal Canfin

L’accord sur le Brexit ayant été trouvé, je serai extrêmement attentif à ce que les entreprises exportant depuis le Royaume Uni ne puissent pas accéder sans tarif douanier au marché européen si elles ne respectent pas vraiment le level playing field. Le rôle de la Com Environnement du Parlement européen sera de veiller à l’application entière des clauses qui protègent les citoyens européens et les entreprises qui fabriquent en Europe de tout dumpling climatique et d’un non-respect de nos normes de sécurité alimentaire.