mercredi 23 septembre 2020

Actualités du Centre. «Ensemble, défendons la liberté»

Le site Lecentrisme.com émanation du CREC relaie l’appel lancé par une centaine de médias français pour défendre la liberté, donc la liberté d’expression, donc la liberté d’opinion et donc la liberté de la presse au moment où les membres du magazine Charlie hebdo sont victimes de menaces de mort pour avoir usé et pratiqué de cette liberté fondamentale en démocratie républicaine, régime défendu absolument par le Centrisme, le Centre et les centristes.

► Ensemble, défendons la liberté: lettre ouverte à nos concitoyens.

Il n’est jamais arrivé que des médias, qui défendent souvent des points de vue divergents et dont le manifeste n’est pas la forme usuelle d’expression, décident ensemble de s’adresser à leurs publics et à leurs concitoyens d’une manière aussi solennelle.

Si nous le faisons, c’est parce qu’il nous a paru crucial de vous alerter au sujet d’une des valeurs les plus fondamentales de notre démocratie: votre liberté d’expression.

Aujourd’hui, en 2020, certains d’entre vous sont menacés de mort sur les réseaux sociaux quand ils exposent des opinions singulières. Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales. Des Etats exercent des pressions sur des journalistes français « coupables » d’avoir publié des articles critiques.

La violence des mots s’est peu à peu transformée en violence physique.

Ces cinq dernières années, des femmes et des hommes de notre pays ont été assassinés par des fanatiques, en raison de leurs origines ou de leurs opinions. Des journalistes et des dessinateurs ont été exécutés pour qu’ils cessent à tout jamais d’écrire et de dessiner librement.

 « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi », proclame l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intégrée à notre Constitution. Cet article est immédiatement complété par le suivant : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Pourtant, c’est tout l’édifice juridique élaboré pendant plus de deux siècles pour protéger votre liberté d’expression qui est attaqué, comme jamais depuis soixante-quinze ans. Et cette fois par des idéologies totalitaires nouvelles, prétendant parfois s’inspirer de textes religieux.

Bien sûr, nous attendons des pouvoirs publics qu’ils déploient les moyens policiers nécessaires pour assurer la défense de ces libertés et qu’ils condamnent fermement les Etats qui violent les traités garants de vos droits. Mais nous redoutons que la crainte légitime de la mort n’étende son emprise et n’étouffe inexorablement les derniers esprits libres.

Que restera-t-il alors de ce dont les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 avaient rêvé ? Ces libertés nous sont tellement naturelles qu’il nous arrive d’oublier le privilège et le confort qu’elles constituent pour chacun d’entre nous. Elles sont comme l’air que l’on respire, et cet air se raréfie. Pour être dignes de nos ancêtres qui les ont arrachées et de ce qu’ils nous ont transmis, nous devons prendre la résolution de ne plus rien céder à ces idéologies mortifères.

Les lois de notre pays offrent à chacun d’entre vous un cadre qui vous autorise à parler, écrire et dessiner comme dans peu d’autres endroits dans le monde. Il n’appartient qu’à vous de vous en emparer. Oui, vous avez le droit d’exprimer vos opinions et de critiquer celles des autres, qu’elles soient politiques, philosophiques ou religieuses, pourvu que cela reste dans les limites fixées par la loi. Rappelons ici, en solidarité avec Charlie Hebdo, qui a payé sa liberté du sang de ses collaborateurs, que, en France, le délit de blasphème n’existe pas. Certains d’entre nous sont croyants et peuvent naturellement être choqués par le blasphème. Pour autant, ils s’associent sans réserve à notre démarche. Parce que, en défendant la liberté de blasphémer, ce n’est pas le blasphème que nous défendons, mais la liberté.

Nous avons besoin de vous. De votre mobilisation. Du rempart de vos consciences. Il faut que les ennemis de la liberté comprennent que nous sommes tous ensemble leurs adversaires résolus, quelles que soient par ailleurs nos différences d’opinions ou de croyances. Citoyens, élus locaux, responsables politiques, journalistes, militants de tous les partis et de toutes les associations, plus que jamais dans cette époque incertaine, nous devons réunir nos forces pour chasser la peur et faire triompher notre amour indestructible de la liberté.

 

Les médias signataires de l’appel :
Alliance de la presse d’information générale, BFMTV, Canal+, Challenges, Charlie Hebdo, CNews, Courrier international, Europe 1, France Télévisions, L’Alsace, L’Angérien libre, L’Avenir de l’Artois, L’Echo de l’Ouest, L’Echo de la Lys, L’Equipe, L’Essor savoyard, L’Est-Eclair, L’Est républicain, L’Express, L’Hebdo de Charente-Maritime, L’Humanité, L’Humanité Dimanche, L’Indicateur des Flandres, L’Informateur Corse nouvelle, L’Obs, L’Opinion, L’Union, La Charente libre, La Croix, La Dépêche du Midi, La Nouvelle République, La Renaissance du Loir-et-Cher, La Renaissance lochoise, La Savoie, La Semaine dans le Boulonnais, La Tribune républicaine, La Vie, La Vie corrézienne, La Voix du Nord, Le Bien public, Le Canard enchaîné, Le Courrier français, Le Courrier de Gironde, Le Courrier de Guadeloupe, Le Courrier de l’Ouest, Le Courrier picard, Le Dauphiné libéré, Le Figaro, Le Journal d’ici, Le Journal des Flandres, Le Journal du dimanche, Le Journal du Médoc, Le Journal de Montreuil, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Maine libre, Le Messager, Le Monde, Le Parisien, Le Pays gessien, Le Phare dunkerquois, Le Point, Le Progrès, Le Républicain lorrain, Le Réveil de Berck, Le Semeur hebdo, Le Télégramme, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Les Echos, Les Echos du Touquet, LCI, Libération, Libération Champagne, M6, Marianne, Midi libre, Monaco Matin, Nice Matin, Nord Eclair, Nord Littoral, Ouest France, Paris Match, Paris Normandie, Presse Océan, Radio France, RMC, RTL, Sud Ouest, Télérama, TF1, Var Matin, Vosges Matin.

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / 23 septembre: A 40 jours du scrutin, Biden toujours largement en tête

Voici les résultats au 23 septembre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020.

Son avance est de 9,29 points sur le président républicain sortant, Donald Trump, auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»), un statu quo par rapport à hier et avant-hier alors que l’élection aura lieu dans quarante jours.

A noter que le premier des trois débats qui opposeront les deux hommes se tiendra dans dix jours, le 29 septembre.

 

► Moyenne de la semaine de Joe Biden (démocrate): 51,31%

► Moyenne de la semaine de Donald Trump (républicain): 42,05%

► Joe Biden en tête avec 9,29 points d’avance (-0,14 point par rapport au 22 septembre)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +6,9 points (+0,1 point par rapport au 22 septembre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +6,5 points (0,0 point par rapport au 22 septembre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

 

Propos centristes. France – Nouvelle réalité mondiale; repenser la mondialisation et le multilatéralisme; biens communs mondiaux; terrorisme; séparatisme; covid19; menaces contre Charlie hebdo; France relance; tenue à l’école; numérique; majorité présidentielle…

Voici une sélection, ce 23 septembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)

- Cette nouvelle réalité mondiale est claire, brutale, certainement vertigineuse, et nous devons la regarder sans nous laisser aller au désespoir ni au découragement, mais avec lucidité. Tous les défis auxquels nous étions confrontés ont été en quelques mois accentués et aggravés. Les succès obtenus ont été entravés et les reculs se sont accumulés. Des années de progrès dans la lutte contre les autres maladies infectieuses comme le VIH, le paludisme, la tuberculose, dont nous pensions pouvoir venir à bout, ont pris du retard, parfois plus. Plus de 37 millions de personnes sont tombées ou retombées dans l’extrême pauvreté. L'insécurité alimentaire menace gravement et s'est accrue. Plus d'un milliard d'élèves ont été touchés par la fermeture des écoles, dans plus de 160 pays. 40 millions d'enfants n'ont pas pu bénéficier de la première année de leur éducation. Les femmes ont été en première ligne et ont vu s'accumuler contre elles toutes les formes de violences, sexuelles, domestiques, de genre.

- L'Union européenne, dont beaucoup en quelque sorte, prédisaient la division et l'impuissance, a fait à la faveur de la crise, un pas historique d'unité, de souveraineté, de solidarité, de choix de l'avenir.

- Il faudra compter à l'avenir avec ces nouveaux équilibres qui sont en train de se définir. Il faudra compter sur la force des bonnes volontés. Parce que le monde tel qu'il est aujourd'hui ne peut pas se résumer à la rivalité entre la Chine et les États-Unis, quel que soit le poids mondial de ces deux grandes puissances, quelle que soit aussi l'histoire qui nous lie, en particulier aux États-Unis d'Amérique. La crise, l'effondrement de nos cadres de coopération, les fragilités que je viens d'évoquer, nous imposent de rebâtir un nouvel ordre et imposent à l'Europe de prendre toute sa part de responsabilité ; c'est-à-dire de porter ses valeurs, son goût de l'avenir, et de savoir bâtir des solutions nouvelles. Parce que nous ne sommes pas collectivement condamnés à un pas de deux qui, en quelque sorte, nous réduirait à n'être que les spectateurs désolés d'une impuissance collective. Nous avons des marges de manœuvre, à nous de les utiliser et à nous de savoir définir les priorités qui sont les nôtres dans cet environnement, de poser avec clarté nos choix et de construire des alliances nouvelles. Dans les semaines et les mois à venir, des choix fondamentaux seront à opérer, des décisions à prendre devant nos peuples, devant la communauté internationale. Et ces choix auront un impact immédiat sur la vie de nos nations, sur l'existence de nos concitoyens, sur la marche du monde. Nous ne devons pas nous dérober. Parce que c'est précisément quand tout vacille qu'il faut revenir à l'essentiel. (…) Il n'y aura pas de remède miracle à la déstructuration de l'ordre contemporain. Il n'y aura pas de remède miracle à cette espèce de paradoxe dans lequel nous sommes plongés. Jamais nos sociétés n'ont été aussi interdépendantes. Et au moment même où tout cela arrive, jamais nous n'avons été si désaccordés, si désalignés, si incapables de construire des solutions rapides, si en situation nous-mêmes, les mêmes, parfois de détruire les cadres de coopération que nous avons su créer durant les dernières décennies.

- La grammaire de la paix et de la stabilité est à redéfinir parce que les lignes ont profondément bougé à la faveur de la crise, mais au fond bien avant elle. Le retrait américain, qui faisait office de garant en dernier ressort d'un système international aujourd'hui dépassé, l'affirmation hégémonique d'autres puissances à la faveur de ce désengagement, la projection de la Chine à l'extérieur de ses frontières, le renforcement de la souveraineté européenne - toutes ces tendances de fond doivent nous conduire à repenser les modalités de notre action collective pour garantir la paix et la sécurité. Nos principes d'action en la matière doivent être clairs et notre main ne doit plus trembler dans leur application : le respect des droits souverains des peuples, la consolidation des États de droit et de leurs moyens d'action, l'exigence et la responsabilité pour assurer la mise en œuvre effective des décisions actées sous l'égide des Nations unies.

- En Méditerranée orientale, il nous faut réengager un dialogue efficace et clarifier pour éviter un nouvel espace de confrontation et de remise en cause du droit international. Les pays méditerranéens de l'Union européenne se sont exprimés clairement en ce sens il y a quelques jours à Ajaccio. Nous respectons la Turquie, nous sommes prêts au dialogue avec elle, mais nous attendons qu'elle respecte la souveraineté européenne, le droit international et apporte des clarifications sur son action en Libye comme en Syrie. Les insultes sont inopérantes. Et toutes ces paroles et tous ces actes n'ont pas leur place dans des relations responsables entre Etats.

- Protéger nos biens communs n'est pas contradictoire avec l'exercice de notre souveraineté. C'est au contraire la seule manière de la préserver réellement en gardant le contrôle de nos destins. C'est exactement ce que la crise que nous traversons démontre une fois de plus de manière incontestable.

- Le climat et la biodiversité doivent être plus que jamais aussi au cœur de notre agenda collectif. Pas dans les mots, mais dans les actes.

- L'espace numérique est  un bien commun, un bien commun, unique, ouvert et de confiance, qui doit faire l'objet d'une gouvernance nouvelle pour éviter qu'il ne soit capté, piraté, instrumentalisé. C'est le sens des initiatives que nous portons dans le cadre du partenariat Information et démocratie, de l'Appel de Christchurch ainsi que du Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle. (…) La lutte contre la haine, la lutte contre le terrorisme, la création au fond d'un ordre public commun de l'internet sont aussi importants que l'innovation technologique et que la liberté, car il n'y a pas de liberté sans ordre public. C'est à nous de le créer par un engagement international et je ne crois pas que la protection de la liberté d'expression puisse s'accommoder du discours terroriste, des discours de haine, de l'anonymat qui couvre en quelque sorte la désinhibition de la violence. Cet agenda est essentiel pour nous tous et toutes. Nous continuerons d’y agir avec force.

- L'éducation est un bien commun essentiel sur lequel nous continuerons de nous engager.

- Le risque, c'est de répondre à cette crise de la mondialisation par un repli nationaliste, par la violence des populismes, des extrêmes plutôt, et par le retour des puissances..

- Nous devons reposer ensemble les bases d'une mondialisation plus juste, plus équilibrée, plus équitable, plus durable. Nous devons penser les termes d'une mondialisation qui accepte de revenir et de repenser les termes d'une juste souveraineté et du juste échange qui intègre en son sein, au cœur de son modèle, la lutte contre les inégalités sous toutes leurs formes, qu'elles soient de genre, de conditions ou économiques, la lutte contre le réchauffement climatique et pour la biodiversité, et qui permette de manière durable d'intégrer les conditions d'un nouvel équilibre du monde.

-Le multilatéralisme n'est pas seulement un acte de foi, c'est une nécessité opérationnelle. Aucun pays ne se sortira seul de cette épreuve. La coopération internationale peut être difficile, mais elle est objectivement impérative. Pour autant, nous ne pouvons plus nous contenter d'un multilatéralisme des mots qui ne permet d'agréer, qu’au fond, le plus grand dénominateur commun, manière de masquer des divergences profondes sous un consensus de façade. Il faut changer de méthode, inverser les termes du contrat, être aussi haut et clair quand certains se piquent d'adhérer à des alliances et à leurs principes, à des organisations et à leurs principes, pour les fouler aux pieds au réel. Soyons honnête entre nous, lucides, exigeants. Le multilatéralisme contemporain doit aussi associer les organisations internationales, les acteurs privés, les entreprises, les ONG, les chercheurs, les citoyens pour que chacun soit partie prenante des actions engagées. Il se construira sur la base d'accords solides, respectés, vérifiés entre partenaires de bonne foi, autour d'objectifs et de règles claires, avec une vraie responsabilité et des mécanismes de redevabilité.

- Je ne crois pas au grand jour de refondation. Je crois en un travail déterminé, méthodique, rigoureux, de construction d'un ordre international contemporain qui permettra de tenir les générations futures à l'écart du fléau de la guerre, d'affirmer les droits de l'homme et l'égalité entre les nations, de favoriser le progrès social dans une liberté plus grande. C'est la promesse même de notre charte [de l’ONU]. Elle est d'actualité. Je crois en la force de la volonté, en la valeur de la sincérité et du courage.

- Plus fragiles, nos aînés sont davantage exposés au virus. Nous devons collectivement redoubler d'attention. Pour protéger nos aînés, la vigilance ne doit pas signifier l’isolement. Le lien social et familial est tout aussi vital. Nous devons apprendre à vivre avec le virus, en adoptant tous les bons réflexes indispensables.

- Le 22 septembre 1792, la Convention nationale décrétait l’An I de la République. Il fallut 78 ans d’Histoire avant qu’elle ne soit définitivement proclamée par Gambetta. La République est une conquête de chaque jour, un combat permanent.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

Face à la Covid19, nous devons agir en confiance et en toute transparence avec les élus de la Nation.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- Faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de notre industrie est un enjeu écologique et économique crucial. Avec 1,2 Md € d'investissements, France relance prévoit des moyens inédits pour atteindre cet objectif.

- Avec France relance, nous activons des leviers puissants pour soutenir l'ESS, filière essentielle à la transition écologique : 570 ms d'€ sont mobilisés pour l'économie circulaire.

- La réussite de la transition écologique de la France passe par l'Europe. (…)Avancer vite dans la mise en place d'un Pacte vert européen ambitieux.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- La liberté d’expression est fondamentale. Elle est menacée par la violence d’Etats, de groupes divers, de terroristes. Ce texte publié aujourd’hui par Charlie hebdo dit parfaitement que nous devons être tous conscients et mobilisés pour défendre cette liberté fondamentale:

- Le numérique au service du progrès de tous les élèves! Avec volontarisme et discernement. Notre plan numérique connaît une nouvelle étape avec les expérimentations dans le Val d’Oise et l’Aisne des « Territoires numériques éducatifs ».

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- Les menaces contre la rédaction de Charlie hebdo sont celles du terrorisme islamiste. La bataille contre la bête immonde n’est pas gagnée et nous devons absolument condamner tous ceux qui face aux menaces et à la haine relativisent et utilisent le « mais ».

- J'ai demandé qu'une protection puisse être évidemment réaffirmée pour l'ensemble du personnel de Charlie hebdo. J'ai moi-même appelé le directeur pour l'assurer du soutien du gouvernement et lui assurer de la sécurité de la République.

- La grandeur de la France c'est évidemment de pouvoir caricaturer, évidemment de pouvoir choquer, évidemment de pouvoir imprimer, évidemment de pouvoir dessiner.

- Nous poursuivrons sans complaisance tous ceux qui font l’apologie du terrorisme, qui justifient l’injustifiable, qui conditionnent leur soutien à des actes de menaces de mort qu’ils soient sur les journalistes, sur les élus et sur tous les citoyens de la République.

- La question du séparatisme est une priorité absolue du Président de la République. Le texte que nous allons présenter va vers la réconciliation nationale et a pour objectif de protéger la France, son identité, ses habitants face à ceux qui veulent la détruire.

- La question migratoire ne peut se régler qu’au niveau européen. La France et l’Allemagne prennent leur part de solidarité avec la Grèce et l’Italie et cela doit être le cas dans toute l’Union européenne. Face au défi migratoire, nous souhaitons une solidarité européenne.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- Le recours à l'activité partielle recule à nouveau en août : 1,3 million de salariés en bénéficient contre près de 9 millions au plus fort de la crise. La reprise de l'activité économique se poursuit!

- France relance permet d’accélérer la reprise en protégeant les salariés et compétences avec des outils puissants comme l’APLD. Les entreprises et les branches sont en train de s'en saisir !

- Il faut être clair, un certain nombre de plans sociaux étaient en préparation avant la crise.

- Véritable attente sociétale, le télétravail est au cœur de l'agenda social que nous avons fixé avec les partenaires sociaux. L'élaboration d'un accord donnera aux salariés et à leurs représentants un cadre pour des négociations de branche ou d’entreprise.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)

- Faisons confiance à la communauté scientifique, construisons davantage d’interactions entre la science, la société et les médias, faisons émerger des initiatives territoriales innovantes!

- Nos scientifiques bénéficient de la liberté d'expression et vous me trouverez toujours à leurs côtés pour la défendre!

- La recherche et les solutions aux défis de demain sont interdisciplinaires ! L'objectif de la Loi Recherche n'est absolument pas de penser la recherche en silos.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- [Réintroduction temporaire de néonicotinoïdes pour les betteraves] On affronte cette impasse avec responsabilité, avec courage, avec la conviction de sauver les emplois, et avec une volonté de faire cette transition agroécologique.

- Si les agriculteurs ne plantent pas de la betterave (...) le risque, c'est qu'au bout d'une année, ces sucreries ferment. En l'espace de deux saisons on peut totalement mettre à mal une industrie.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)

Ne jamais céder un pousse de terrain à la terreur. Ne jamais nourrir la moindre indifférence. Et ne jamais faiblir contre ce poison.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

- Fière d'appartenir à un gouvernement qui a décidé d'allonger le congé paternité. Il s'agit d'une mesure de progrès et de justice sociale, au bénéfice de l'enfant et des parents. Un engagement fort d'Emmanuel Macron.

- [Egalité des chances] La promesse républicaine doit être notre boussole et notre bouclier. Nous devons la rendre concrète et effective.

- Parce que les discriminations sont tenaces et que l'égalité des chances doit encore se concrétiser, nous avons la responsabilité de faire sauter les verrous qui bloquent la matérialisation de ce qui nous unit tous les uns aux autres : notre pacte républicain.

- Les LGBTphobies demeurent une réalité dans notre pays. Une réalité inacceptable que nous devons combattre.

- En France, nous comptons 2,4 millions de familles monoparentales : 85% sont composées d'une femme avec enfants, 700 000 vivent sous le seuil de pauvreté. Les impayés des pensions alimentaires sont une « prise en otage financière » inacceptable.

La lutte contre les violences sexistes et sexuelles constitue l'une des priorités du gouvernement.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

- Une étape importante a été franchie aujourd’hui au G20 avec une réelle impulsion politique vers la réforme de l’OMC. L’enjeu est de permettre au commerce de contribuer à la reprise économique et de répondre aux défis du développement durable.

- Le volet export de France relance a été conçu avec les entrepreneurs. Ces outils sont conçus pour la conquête de l’international.

- Sur une question aussi stratégique que la politique commerciale, il est important que la France & l’Allemagne soient en contact permanent et parlent d’une même voix.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)

- Le premier impératif pour faire avancer la cause des sans-abri, c'est de connaître précisément l'ampleur du défi. Je m'engage à lancer rapidement un nouveau recensement des SDF partout en France.

- À Strasbourg, Élisabeth n'a pas été frappée parce qu'elle portait une jupe. Elle a été victime du comportement inadmissible d'agresseurs et de leurs préjugés sexistes. En France, on doit pouvoir porter une jupe dans la rue sans risque ni crainte.

-  [SDF] Depuis le début de la crise du Covid, nous avons créé entre 30 000 et 35 000 places d’hébergement supplémentaires, ce qui a permis de dépasser 180 000 places en tout, dont 170 000 sont toujours ouvertes.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)

Plus de coopération, plus d'innovation, et un soutien européen aux trains de marchandises : voilà les ambitions qui doivent être celles de l'Europe sur le ferroviaire.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- En 20 ans la France a baissé ses émissions carbones de 20%, mais a dans le même temps augmenté son empreinte carbone de 11%. La raison ? Nous fabriquons moins en France et importons davantage depuis des pays plus émetteurs. L'enjeu aujourd'hui, c'est donc de faire mieux et de faire en France.

- À la différence des deux mandatures précédentes, nous avons recréé de l'emploi industriel.

- La 5G, c'est avant tout une technologie qui va changer la donne dans le monde industriel, et donc créer de l'emploi. Le vrai combat qu'il faut mener et que le Gouvernement prend déjà à bras le corps, c'est celui de l'obsolescence programmée.

- Avant de mettre de l'argent sur la table, il faut d'abord avoir un projet industriel durable. Nous sommes capables de créer de l'emploi industriel en France et l'Etat continuera d'accompagner les développements porteurs d’emplois industriels, comme nous le faisons depuis 3 ans.

- [Tenue républicaine] Il faut une tenue qui montre que ce n'est pas comme quand on va chez les copains. Moi, ce qui me gêne, c'est que la consigne porte plus sur les filles que sur les garçons.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- Ce qui s’est passé à Strasbourg est inadmissible. C’est pour défendre le droit des femmes à circuler librement que nous avons créé la verbalisation du harcèlement de rue en 2018, et demandé aux préfets avec de doubler ces verbalisations!

 - [Agression à Strasbourg] La jupe n'est pas responsable de l'agression, et la femme encore moins.

- [Tenue républicaine à l’école] On n'est pas obligé d'être d'accord sur tout. Jean-Michel Blanquer a une grande carrière de responsable dans l'Éducation nationale, il est ministre de l'Éducation nationale, je comprends sa position. Je suis originairement une militante féministe, une présidente d'association de mères, une mère de famille qui essaie d'être à l'écoute de ses enfants. On a chacun nos positions et ce n'est pas très grave. C'est une conversation avec ma fille qui est une adolescente, qui est une collégienne, qui m'a convaincue de soutenir ce mouvement et d'être à l'écoute de ce que nous disent les jeunes filles et les jeunes garçons. Ils nous disent qu'ils ne veulent plus supporter des règlements intérieurs qu'ils considèrent comme sexistes parce qu'ils autorisent de nombreuses tenues pour les garçons, comme les shorts, et qu'ils interdisent ces mêmes tenues pour les filles. Ils trouvent qu'il y a une forme de sexisme dans ces interdictions. Et c'est cela que je soutiens. La liberté pour les femmes de choisir la façon dont elles sont vêtues est un vieux combat féministe.

- Les législatives partielles ne sont jamais favorables pour le parti en place. Mais regardez les sénatoriales: on nous reproche de ne pas être ancrés dans les territoires, mais les candidatures de Sébastien Lecornu en Normandie ou François Patriat en Bourgogne sont la preuve du contraire.

- Il nous faudra mobiliser autour de projets. Pour les municipales, beaucoup de Marcheurs ne sont pas sortis de chez eux. Nous devons aller les séduire un par un.

- LaREM est un parti jeune qui vit une sorte de crise de croissance. Ce qui fait la richesse d’un parti, ce n’est pas son argent, ce sont ses militants. Ne nous flagellons pas non plus: pendant le confinement, nous avons par exemple travaillé en groupes des propositions sérieuses pour l’après-Covid. Quel autre parti politique a mené ce travail de fond? Aucun! Peut-être devrions-nous plus communiquer là-dessus. Ensuite, être Marcheur de la première heure ne nous donne pas des droits en plus, mais des responsabilités. En 2016, nous étions un parti enthousiaste où on produisait collectivement des idées grâce à des ateliers locaux. Nous devons renouer avec cet état d’esprit participatif, le siège doit chercher à mieux valoriser la prise d’initiative locale, pas nécessairement à l’encadrer. Sur le fond, le dépassement des clivages a été un vrai moteur. Je mets en garde contre le risque d’archipellisation de LaREM. L’important, c’est que chacun s’inscrive dans ce dépassement sans chasse aux sorcières vis-à-vis des derniers arrivants, sans reprendre les vieilles lunes de droite ou de gauche, sans repli sur soi.

- La majorité ne doit pas se rétrécir sur des fondements d’identité politique, mais s’élargir. Si Territoires de progrès, pour lequel j’ai de la sympathie, le permet, tant mieux! Mais LaREM doit rester le point d’ancrage de la majorité présidentielle, sa force centrale. Sinon, c’est un retour en arrière. Je ne me suis pas inscrite à LaREM pour ne faire des réunions qu’avec des gens qui viennent, comme moi, de la gauche républicaine. Nous ne devons pas regarder d’où on vient, mais où on veut aller ensemble: c’est comme cela que nous redeviendrons attractifs.

- Je ne suis pas la gardienne du temple. Ce qui m’importe, c’est que chaque personne qui veut soutenir le président puisse trouver sa place, à LaREM ou en dehors. Les liens entre le parti et ses Marcheurs doivent être plus puissants. La lucidité ne doit pas empêcher la combativité, mais la combativité ne doit pas empêcher la lucidité. Chaque bonne volonté doit se mettre au service de la réussite collective. Critiquer les dirigeants, c’est facile. Trop de gens sont passifs, dans un rapport de consommation. Or une direction de parti politique, ce ne sont pas des GO du Club Med qui arrivent et qui disent: “Voilà, les amis, ce qu’on vous propose comme activité aujourd’hui.” Chacun doit apporter sa pierre pour un mouvement plus dynamique. C’est ce que nous avons fait à Angers en organisant avec toutes les forces locales, les élus et la Fondation Jean-Jaurès une belle journée de débats sur la laïcité, le travail, la jeunesse, l’égalité femmes-hommes et la culture! Le siège doit faire plus confiance au collectif, et le collectif doit plus se demander comment faire vivre le parti.

- [Séparatisme] Je peux vous dire que nous n’hésitons vraiment pas. Au contraire: nous sommes à pied d’œuvre. C’est un sujet sensible: nous ne sommes pas là pour amender a minima du droit existant, mais bien créer des dispositions nouvelles, pour combler des trous dans la raquette. C’est un projet sur lequel Christophe Castaner et Laurent Nunez ont travaillé, ensuite il y a eu le confinement, le remaniement. Gérald Darmanin et moi-même y travaillons en mettant nos propres sensibilités. Nous en sommes aux derniers tours de table. Le président nous a indiqué être satisfait par le travail sérieux mené par le ministère de l’Intérieur. Le calendrier initial est maintenu: le texte sera présenté au Conseil d’État avant la fin de l’automne.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- [Covid19] J’ai insisté à Bruxelles sur la nécessité d’une coordination sanitaire qui fait défaut en Europe: large soutien politique à une harmonisation de nos critères, accélérons et avançons pour aboutir très vite.

- L’ambition climatique européenne : au moins 1/3 du plan de relance européen sera consacré au climat, l’Europe émettra des obligations vertes, nous relèverons nos objectifs de réduction d’émissions pour 2030...

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- Dans les 15 ans qui ont précédé 2018, seulement 600 pylônes ont été allumés dans les zones blanches. Avec le New deal mobile, dans les 2 ans à venir, il y en aura plus de 2000, dont 38 en Ardèch ! Aucun gouvernement n’a fait autant contre la fracture numérique.

- C'est la première fois que le numérique est au cœur de la résolution d'une crise mondiale. (...) : sans infrastructure numérique on ne pourrait pas piloter notre système de santé.

- On s'est rendu compte pendant le Covid qu'il y avait deux réalités : ceux qui avaient la connexion et ceux qui ne l'avaient pas. Aucun pays dans le monde ne déploie la fibre aussi vite que nous mais on doit encore aller plus vite.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

C’est pendant les 1000 premiers jours que naissent les premières inégalités de destin. Je suis fier de cette réforme du congé paternité, le fruit du travail de la commission Cyrulnik et d’un engagement fort d’Emmanuel Macron.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

- Sur ce procès-verbal du 22 septembre 1792, la Convention nationale décrète l'An 1er de la République française, qu'elle a instituée la veille après abolition de la Royauté. L'unité de la République est une exigence de tous les jours. Elle seule peut garantir un avenir à chacun.

- «Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.» Engagement pour la liberté d’expression, contre les ennemis de la liberté.

 

Haut Commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)

- [Discours au CESE]

Je suis très heureux de me trouver devant vous pour un exercice qui n’a pas eu lieu depuis longtemps, mais qui aujourd’hui prend une importance nouvelle. (…) La présentation, que j’ai souhaité faire devant vous signifie que pour l’élaboration des analyses et des propositions qui sont la mission que Emmanuel Macron nous a fixée, le CESE est un interlocuteur et un partenaire naturel et premier. (…) Est réunie ici une somme considérable d’expériences, de connaissances, d’habitudes du dialogue social dans les instances de l’État, dans l’entreprise, ou dans les associations. Cette somme d’expériences et de connaissances, je pense qu’il n’est pas bon de la laisser en friche. Surtout au moment où nous devons essayer d’éclairer l’avenir, d’éclairer avec ce que nous pouvons savoir de l’avenir, la décision publique et le débat démocratique. Je crois que la démocratie devrait permettre la naissance et l’affirmation d’une volonté collective, assise sur l’idée que l’on peut se faire de l’intérêt général. (…) Jean Monnet lui-même l’a souvent expliqué : "le plan ne décide pas, il oriente". Et ce n’est pas une contradiction. Car il est plus efficace de convaincre que d’imposer. (…) On peut réunir, fédérer sur des lignes directrices, faire apparaître, aux yeux de tous, des points de consensus sur l’intérêt général. C’est ce que cette réflexion nouvelle, animé par le nouveau Commissariat au plan, se propose de faire. (…) Il faut que notre pays et notre vie démocratique réapprennent à aller vite, au rythme du tps qui est le nôtre, et pour éviter que nos concitoyens ne pensent une fois de plus que tout cela, c’est pour les endormir, et que ces efforts se perdront forcément dans le sable. (…) Ces questions, à l’invitation d’Emmanuel Macron, je les regroupe en 3 chapitres: la vitalité de notre pays, l’indépendance, lié bien sûr à la question de la vitalité de notre pays, et de l’UE, un projet de société fondé sur la justice. (…) Tous les acteurs de notre démocratie, ts les citoyens, ont droit à proposer des questions stratégiques à traiter. Nous les prendrons en compte dès le mois d’octobre via http://plan.fr, qui recevra des contributions, et communiquera les documents de notre travail commun. (…) Sommes-ns assurés de réussir ? Certainement pas, mais ne pas essayer, ce serait être en sens inverse être assurés d’échouer dans cette tâche de citoyens, à la recherche comme disait Marc Sangnier, "de conscience et de responsabilité". Nous sommes là, et nous avons choisi d’être là pour aider! Aider précisément, en ce moment de doutes et de grandes menaces, aider notre pays à trouver son chemin de vitalité, d’indépendance et de justice.

- [Commissariat au plan] Poser les questions et décider des pistes pour répondre aux questions, j'espère que cela va aider à la décision, mais pas seulement à la décision des gouvernants, car en réalité si l’on réfléchit bien, si l’on regarde bien les choses sur la plupart des sujets, qu'est-ce qui pèse dans la décision du gouvernement ? C'est l'opinion publique, c'est-à-dire vos auditeurs, vous-mêmes, commentateurs et faisant passer des idées. Donc, la réalité c'est que, si l'on touche l'opinion publique avec un certain nombre de sujets, alors les gouvernants écoutent, et c'est le but que nous nous sommes fixé, c'est-à-dire qu'après un long temps où l’on avait trop souvent l'impression que la décision politique depuis 20 ans de plus était uniquement dirigée par l'urgence, par les scandales, par les accidents, par tout ce qui bouillonnait sur les réseaux sociaux ou les télévisions en continu, de sorte que les Français avaient l'impression que l'on ne savait pas très bien où l'on allait et donc essayer de montrer à 10, 20, 30 ans quel est le chemin à suivre, moi je trouve que cela peut, d'une certaine manière, aussi rassurer les Français.

- [Commissariat au plan] Le Président de la République a voulu que l'on fasse renaître cette grande entreprise, cette grande aventure de la réflexion de l'avenir en commun, pour une raison très importante : quand on réfléchit loin, alors cela rassemble plus les gens que l'actualité immédiate qui est source de conflits, d'affrontements, de disputes, que l'on n'arrive même pas à éteindre. Et donc, cela aussi, c'est un facteur de rassemblement. Je crois que, plus on réfléchit de manière - j'allais dire détendue, en tout cas sans la pression de l'immédiat, en se demandant où l'on veut aller… Je veux prendre un exemple très simple. Tout le monde se rend compte qu'il faut avoir une politique de l’eau pour la France, pour l'humanité ; on est dans des temps de sécheresse, il faut avoir une politique de préservation et de gestion de l'eau. Alors, si c'est à l'instant, vous avez un problème d'un lac caulinaire dans un département du Sud et cela crée des passions et des bouleversements.

- Il y a une question centrale, si vraiment pour la protection du climat, la question principale, comme beaucoup de scientifiques le disent, c'est l'émission de gaz à effets de serre, c'est-à-dire tout ce qui vient de la combustion des hydrocarbures, si vous dites que c'est le sujet alors je ne vois pas - c'est à titre personnel de citoyen, les études que l'on va produire le montreront ou pas - je ne vois pas comment on peut à la fois baisser les émissions de gaz à effets de serre et se détourner du nucléaire qui est la seule source qui, de ce point de vue là, la seule source massive, est une source propre qui n'émet pas de gaz à effet de serre.

- [Commissariat au plan] Les affrontements on peut essayer de les éviter. J'ai dit hier devant le Conseil Économique et Social ce qu'est la méthode que je vais suivre. On va poser les problèmes, on va les exposer de manière brutale s'il le faut, de manière nette, sans se perdre dans des phrases qui ne servent qu'à noyer le poisson. On va les exposer en termes simples pour que tout le monde puisse les comprendre, que tous les citoyens y aient accès et aient envie d'y participer et, ensuite, on va ouvrir plusieurs pistes de réponses. Ces pistes de réponses là ne seront pas toutes dans le même sens. Il y aura des débats violents et des choix : On va dans tel sens ou dans tel autre sens.

- Je ne suis pas dans le problème électoral. Ce Plan, cette réflexion que nous allons conduire ensemble, naturellement pourra inspirer le programme des uns et des autres, mais je vais faire la différence très précisément autant que je pourrai.

- [Toujours président du Modem] Je vais faire la différence entre les impératifs électoraux, je crois que je vais y arriver, et le soutien, le jugement que l'on peut apporter à l'action des gouvernants et du Président de la République. (…) Je vais cultiver quelque chose d'oublié aujourd'hui qui s'appelle l'impartialité. On peut avoir des opinions et on doit en avoir comme citoyen, comme personne, comme père de famille, on a des opinions. On a des préférences et des choix, mais on peut examiner les problèmes de manière impartiale.

- Nous sommes dans le temps de crise le plus aigu que la France ait traversé depuis plus d'un siècle et peut-être beaucoup plus, avec, on le sent bien, des secousses, des répliques, comme l'ont dit pour un tremblement de terre, qui vont venir, avec les entreprises qui sont en difficulté parce qu'elles n'ont plus de carnet de commandes, avec des licenciements prévisibles, avec toutes les adaptations qui ne sont pas faites et l'invention d'une nouvelle manière de construire la vie française et donc ce n'est pas le moment de se livrer à des rivalités internes.

- Dans la majorité, et j'espère que nous en incarnons un, il faut qu'il y ait des pôles d'équilibre, des pôles de stabilité et si je peux, si nous pouvons, toute l'équipe qui m'entoure, on essaiera de construire ces pôles de stabilité là, mais quand la crise est si brûlante, ce n'est pas le moment de se livrer aux guerres internes. Je ne sais pas sous quelle forme je peux le dire, mais la politique c'est souvent cela, des rivalités, des contestations, cela marche comme cela, hélas ! Et, au fond, je suis absolument certain que la forme des partis politiques doit changer, leur manière.

- La France et l'Europe. (…) Posons-nous une question très simple : qu'est-ce nous serions aujourd'hui dans la crise s'il n'y avait pas eu la BCE qui nous avait permis d'emprunter des centaines de milliards à 0 % ? 0 %, cela veut dire que l'on peut différer l'amortissement dans longtemps, le temps de se rétablir, que l'on a pu ainsi avoir, ce que l'on appelle quand on achète un appartement ou une maison un différé d'amortissement. C'est très important et c'est dû uniquement au fait que la BCE est une des grandes banques.

- La solidarité européenne dans ce monde livré à toutes les épreuves de force est une nécessité vitale.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

[Charlie hebdo et menaces de mort] Révoltant. Nous devrions tous nous lever d'un bloc pour dire que non, dans notre pays, nous n'accepterons jamais que la liberté d'expression vaille menace de mort. Honte aux adeptes de l'excuse et du "oui, mais".

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

C'est notre voie : à l’écologie de l’incantation, je préfère celle de l’action et de l’attention; une écologie du mieux pour un modèle à la fois écologique et exigeant ; un modèle qui ne confronte pas l’agriculture, l’économie, les loisirs à une logique du moins, toujours moins.

 

Laetitia Avia (porte parole)

Non on ne peut harceler en meute impunément sur les réseaux sociaux! Nous l’avons voté en 2018 et la condamnation de marvel fitness est une décision exemplaire, rappelant à tous qu’internet ne peut pas être un espace de non-droit.

Honorée d'avoir été auditionnée par les députés belges pour leurs travaux sur la lutte contre les contenus haineux sur les réseaux sociaux. Une coordination inter-étatique est nécessaire pour mieux réguler les plateformes. Ensemble, nous réussirons.

 

●MoDem

Jean-Noël Barrot (secrétaire général)

Peu d’outils permettent de faire du bien à l’épargnant et à la planète à la fois. La loi PACTE a permis de réformer l’épargne.

 

 

Actualités du Centre. Macron à l’ONU: «La nouvelle réalité mondiale est claire, brutale, certainement vertigineuse»

Emmanuel Macron
A l’occasion de l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies, Emmanuel Macron a prononcé un discours (le lire ci-dessous) dans lequel il dresse un tableau de la situation d’un monde où la pandémie de la covid19 a causé une crise sans précédent sanitaire, économique, sociale et politique.

«Cette nouvelle réalité mondiale est claire, brutale, certainement vertigineuse», a-t-il déclaré lors de son intervention par vidéo, covid19 oblige.

Et il a affirmé «les 5 principes sur lesquels la France veut reconstruire de l'ordre international» ébranlé par cette crise multi-facettes:

- la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et contre le terrorisme, qui menacent au premier chef notre sécurité collective ;

- la construction exigeante de la paix et de la stabilité dans le respect de l'égale souveraineté des peuples ;

- la protection des biens communs ;

- la construction d'une nouvelle ère de la mondialisation ;

- le respect du droit international humanitaire et des droits fondamentaux de chacun.

Et de préciser qu’il n’est pas dans la naïveté idéaliste:

«Je ne crois pas au grand jour de refondation. Je crois en un travail déterminé, méthodique, rigoureux, de construction d'un ordre international contemporain qui permettra de tenir les générations futures à l'écart du fléau de la guerre, d'affirmer les droits de l'homme et l'égalité entre les nations, de favoriser le progrès social dans une liberté plus grande.»

Pour cela, il faut «avoir le courage de bâtir la paix et d’exercer ensemble nos responsabilités.»

 

► Voici le discours d’Emmanuel Macron

L’an dernier, nous étions réunis à New York pour notre assemblée générale et j’appelais alors chacun d’entre vous à avoir le courage de bâtir la paix et d’exercer ensemble nos responsabilités. Ce courage, je dois le dire, a été plus que durement éprouvé par un choc sanitaire, économique, social, sécuritaire, d'une ampleur sans précédent, d'une immédiate globalité depuis la création de notre organisation il y a 75 ans. Et ce courage, ce fut d'abord celui de celles et ceux qui ont été dès le premier jour en première ligne, partout dans le monde, et qui le sont encore aujourd'hui pour soigner, nourrir, accompagner, épauler, tenir. Nos soignants, nos personnels humanitaires. Et je veux, en commençant ces quelques mots, penser à eux. Ils attendent de nous que nous nous engagions et que nous construisions des réponses concrètes, ensemble. Car cette crise, sans doute plus que toute aucune autre, impose la coopération, impose d'inventer de nouvelles solutions internationales.

D'abord, je crois en la science et en la connaissance, et l'humanité vaincra cette pandémie ; un remède sera trouvé. Mais dans cette attente, dont nul ne sait combien elle durera, chacun de nos pays n'aura d'autre choix que d'apprendre à vivre avec le virus, et le monde devra apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité qui s'impose à tous, révèle nos vulnérabilités, nous place devant nos immédiates responsabilités. Cette nouvelle réalité mondiale est claire, brutale, certainement vertigineuse, et nous devons la regarder sans nous laisser aller au désespoir ni au découragement, mais avec lucidité. Tous les défis auxquels nous étions confrontés ont été en quelques mois accentués et aggravés. Les succès obtenus ont été entravés et les reculs se sont accumulés.

Des années de progrès dans la lutte contre les autres maladies infectieuses comme le VIH, le paludisme, la tuberculose, dont nous pensions pouvoir venir à bout, ont pris du retard, parfois plus. Plus de 37 millions de personnes sont tombées ou retombées dans l’extrême pauvreté. L'insécurité alimentaire menace gravement et s'est accrue. Plus d'un milliard d'élèves ont été touchés par la fermeture des écoles, dans plus de 160 pays. 40 millions d'enfants n'ont pas pu bénéficier de la première année de leur éducation. Les femmes ont été en première ligne et ont vu s'accumuler contre elles toutes les formes de violences, sexuelles, domestiques, de genre.

Face à cela et à tant d'autres conséquences liées à la pandémie qui a frappé notre planète et qui continue de toucher tous les continents, la fracturation de nos moyens d'action collective s'est accélérée. Alors même que la seule solution viendra de notre coopération, les organisations internationales dont nous avons tant besoin, comme l'Organisation mondiale de la santé, ont été accusées par les uns de complaisance et instrumentalisées par les autres. Les tiers de confiance, scientifiques, journalistes, si essentiels pour comprendre et agir efficacement face à la crise, ont été remis en cause par la propagande des États, comme par l'épidémie de la désinformation. Notre organisation elle-même a couru le risque de l'impuissance. Le Conseil de sécurité des Nations unies, garant de la paix et de la stabilité, est difficilement parvenu à s'entendre sur une trêve humanitaire que nous avons soutenue de toutes nos forces. Imaginez-le. Avoir tant de mal à nous accorder sur si peu. Mais ses membres permanents n'ont pas pu, en des circonstances aussi exceptionnelles, se réunir comme nous l'aurions voulu, parce que deux d'entre eux ont préféré à l'efficacité collective l'affichage de leur rivalité. Toutes les fractures qui préexistaient à la pandémie, le choc hégémonique des puissances, la remise en cause du multilatéralisme ou son instrumentalisation, le piétinement du droit international, n'ont fait que s'accélérer et s'approfondir à la faveur de la déstabilisation globale créée par la pandémie.

Nous n'avons plus le droit de fermer les yeux. Nous n'avons plus l'opportunité, le luxe, si je puis dire, de tergiverser. Cette pandémie doit être, pour notre organisation, un électrochoc et le moment d'un réveil salvateur. C'est possible, parce que dans cette épreuve des motifs d'espérance sont apparus.

L'Union européenne, dont beaucoup en quelque sorte, prédisaient la division et l'impuissance, a fait à la faveur de la crise, un pas historique d'unité, de souveraineté, de solidarité, de choix de l'avenir. C'est l'Europe qui, avec ses partenaires africains, a pris l'initiative au G20 pour aider les pays les plus vulnérables à faire face à la pandémie, et alléger le fardeau de la dette qui pèse sur les économies et met en péril l'avenir du continent. Pour la première fois dans un G20 Finance, nous avons acté d'un moratoire sur la dette de ces pays les plus pauvres en Afrique. C'est l'Europe qui, avec ses partenaires, a permis de construire l'initiative ACT-A pour que les moyens de lutte contre la pandémie soient accessibles à tous. C'est elle qui, avec d'autres, a permis que l'Assemblée mondiale de la santé décide de tirer les leçons de la pandémie et d'améliorer les systèmes d'alerte et de réaction précoce, pour mieux prévenir de telles crises. C'est l'Europe qui, avec d'autres partenaires en Asie, en Amérique, en Afrique, a eu l'énergie de construire, de proposer, de porter des solutions concrètes de coopération, de solidarité et d'action.

Il faudra compter à l'avenir avec ces nouveaux équilibres qui sont en train de se définir. Il faudra compter sur la force des bonnes volontés. Parce que le monde tel qu'il est aujourd'hui ne peut pas se résumer à la rivalité entre la Chine et les États-Unis, quel que soit le poids mondial de ces deux grandes puissances, quelle que soit aussi l'histoire qui nous lie, en particulier aux États-Unis d'Amérique. La crise, l'effondrement de nos cadres de coopération, les fragilités que je viens d'évoquer, nous imposent de rebâtir un nouvel ordre et imposent à l'Europe de prendre toute sa part de responsabilité ; c'est-à-dire de porter ses valeurs, son goût de l'avenir, et de savoir bâtir des solutions nouvelles. Parce que nous ne sommes pas collectivement condamnés à un pas de deux qui, en quelque sorte, nous réduirait à n'être que les spectateurs désolés d'une impuissance collective. Nous avons des marges de manœuvre, à nous de les utiliser et à nous de savoir définir les priorités qui sont les nôtres dans cet environnement, de poser avec clarté nos choix et de construire des alliances nouvelles. Dans les semaines et les mois à venir, des choix fondamentaux seront à opérer, des décisions à prendre devant nos peuples, devant la communauté internationale. Et ces choix auront un impact immédiat sur la vie de nos nations, sur l'existence de nos concitoyens, sur la marche du monde. Nous ne devons pas nous dérober. Parce que c'est précisément quand tout vacille qu'il faut revenir à l'essentiel. Et je crois très profondément que, depuis le début de cette crise du Covid-19, ce n'est pas une parenthèse qui s'est ouverte et se refermerait. C'est la poursuite d'un monde traversé par des crises profondes qui sont aussi dues à nos interdépendances. Et il y aura sûrement un jour un remède à la pandémie. Mais il n'y aura pas de remède miracle à la déstructuration de l'ordre contemporain. Il n'y aura pas de remède miracle à cette espèce de paradoxe dans lequel nous sommes plongés. Jamais nos sociétés n'ont été aussi interdépendantes. Et au moment même où tout cela arrive, jamais nous n'avons été si désaccordés, si désalignés, si incapables de construire des solutions rapides, si en situation nous-mêmes, les mêmes, parfois de détruire les cadres de coopération que nous avons su créer durant les dernières décennies.

 C'est pourquoi je tenais à dire devant cette assemblée les cinq priorités sur lesquelles la France souhaite construire, avec ses partenaires européens au premier chef, mais avec aussi toutes les puissances de bonne volonté, c'est-à-dire avec tous ceux qui seront prêts à s'y engager, les fondations d'un nouveau consensus contemporain qui nous permettra d'agir concrètement dans le monde tel qu'il est.

 Le premier principe, ou le premier objectif, c'est la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et contre le terrorisme, qui menacent au premier chef notre sécurité collective.

La stratégie de la pression maximale, engagée depuis plusieurs années, n'a pas permis à ce stade de mettre fin aux activités déstabilisatrices de l'Iran, ni de nous assurer qu'il ne pourra pas se doter de l'arme nucléaire. C'est pourquoi la France qui, vous vous en souvenez, n’est pas le pays qui a initié à l'époque la négociation, puis conçu l’accord du JCPoA. Mais la France, avec ses partenaires, allemands et britanniques, maintiendra son exigence de mise en œuvre pleine et entière de l'accord de Vienne de 2015 et n'acceptera pas les violations commises par l'Iran. Nous ne transigerons pas pour autant sur l'activation d'un mécanisme que les États-Unis, de leur propre chef, en sortant de l'accord, ne sont pas en situation d'activer. Ce serait porter atteinte à l'unité du Conseil de sécurité, à l'intégrité de ses décisions, et ce serait prendre le risque d'aggraver encore les tensions dans la région. Mais il nous faut bâtir dans la durée un cadre d'action utile, que je rappelais dans notre Assemblée générale même il y a maintenant plus de deux ans, c'est-à-dire la capacité à compléter l'accord de 2015. D'abord dans le temps pour s'assurer que dans la durée l'Iran n’accédera jamais à l'arme nucléaire, mais aussi en assurant que nous allons apporter les réponses à l'activité balistique de l'Iran, mais aussi à ses déstabilisations dans la région.

Sur la Corée du Nord, nous avons soutenu les efforts menés par les États-Unis d'Amérique pour permettre l'engagement d'une négociation. Même si les résultats tangibles ne sont pas encore là, ces initiatives étaient importantes et ce que nous attendons à présent, ce sont des gestes d'engagements concrets de la part de la Corée du Nord. Elle doit se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et s'engager rapidement et de bonne foi dans un processus de dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible. C'est la seule voie possible pour parvenir à une solution politique, à une paix durable sur la péninsule coréenne. C'est incontournable pour la stabilité et la sécurité régionales comme pour la paix et la sécurité internationale.

De la même manière, nous ne tolérerons pas que des armes chimiques soient employées en Europe, en Russie comme en Syrie. Au nom de la sécurité collective, je redis ici à la Russie la nécessité que toute la lumière soit faite sur la tentative d'assassinat contre un opposant politique à l'aide d'un agent neurotoxique, le Novitchok. Cette clarification doit être rapide et sans défaut, car nous ferons respecter nos lignes rouges. Et en la matière, la France a toujours été au rendez-vous de l'effectivité des lignes rouges fixées depuis que je suis Président de la République. Notre sécurité collective, c'est aussi la lutte contre le terrorisme partout où cela est nécessaire. La France a été touchée il y a plusieurs années de manière répétée par le terrorisme sur notre sol, dans notre chair, avec des actes terroristes parfois fomentés au cœur même, à l'épicentre du terrorisme islamiste. Je pense en particulier aux attentats de 2015 conçus en Syrie. C'est pourquoi la France sera toujours fortement engagée au Levant et en appui à la souveraineté irakienne, et se tient aux côtés de ses partenaires sahéliens. Au Levant, nous continuerons d'être engagés au sein de la coalition internationale. Nous avons eu une première victoire, la fin du califat territorial. Cette victoire ne marque pas la fin de la guerre dans la région. Nous continuerons de nous battre contre tous les terroristes dans le cadre de la coalition internationale et aux côtés de tous nos partenaires régionaux. Je veux ici rappeler le rôle que les combattants kurdes en Syrie ont eu aux côtés de la coalition contre Daesh et les terroristes. Je veux ici aussi rappeler le rôle essentiel que l'Irak et les Irakiens ont eu et continuent d'avoir dans ce combat. C'est pourquoi la France soutient avec force toutes les initiatives que l'Irak prend aujourd'hui et continuera de prendre pour sa souveraineté et son rôle dans la lutte contre le terrorisme.

Au Sahel, la France est comme vous le savez, profondément engagée aux côtés principalement des cinq Etats sahéliens et les sommets de Pau puis de Nouakchott ont permis de poser les bases d'une coalition pour renforcer dans cette région la lutte contre nos deux ennemis, l'Etat islamique et Al-Qaïda. Ces deux organisations ont subi au cours des derniers mois des revers sans précédent. Les objectifs, fixés dès Pau, de se concentrer sur la zone des trois frontières et l’EIGS ont produit des résultats tangibles et inégalés jusqu'alors. Nous poursuivrons ce travail. Avec l'appui de Barkhane et de nos partenaires européens et américains, les armées du G5 Sahel ont repris l'avantage, ont réintégré des positions qui avaient été perdues. Cette dynamique doit se poursuivre : c'est le sens même de la coalition que nous mettons en place. Ce qui vient de se passer au Mali au cours des dernières semaines nous rappelle aussi une évidence : la démocratie et la lutte contre le terrorisme vont de pair. Ces deux combats ne sont pas séparables. Et seule la démocratie, la justice, l'Etat de droit, le développement, ramèneront une paix durable au Sahel. Ceux qui ont fait irruption au Mali au nom de ces principes ne doivent pas maintenant les trahir. Ils doivent mettre le Mali sur la voie irréversible du retour à un pouvoir civil et l'organisation d'élections rapides. La France, comme ses partenaires africains en particulier, ne pourra rester engagée qu'à cette condition. Je le dis et je le redis très clairement : la France n'est présente sur le sol malien, comme sur le sol des autres pays de la région, qu'à la demande des Etats souverains et des organisations régionales. A la seconde où ces États souhaiteront notre départ ou considéreront qu'ils peuvent se battre seul contre le terrorisme, nous nous retirerons. Et c'est donc la réitération de cette demande, de ce besoin de notre engagement, que j'ai demandé à Pau puis à Nouakchott et qui a été aussi reconfirmée par la junte au Mali, et c'est sur ce sujet sur lequel nous resterons extrêmement vigilants. Je crois dans la souveraineté des peuples et je pense que notre action contre le terrorisme ne peut être utile et durable que s'il se conjugue avec le respect de cette souveraineté, avec une démocratie effective et avec une vraie politique de développement, celle aussi que nous avons conçue avec l'Alliance pour le Sahel et qu'avec nos partenaires européens, africains, avec la Banque mondiale aussi, nous continuons de développer pour des actions utiles sur le terrain.

La deuxième priorité à mes yeux des prochains mois, c'est la construction exigeante de la paix et de la stabilité dans le respect de l'égale souveraineté des peuples. La grammaire de la paix et de la stabilité est à redéfinir parce que les lignes ont profondément bougé à la faveur de la crise, mais au fond bien avant elle. Le retrait américain, qui faisait office de garant en dernier ressort d'un système international aujourd'hui dépassé, l'affirmation hégémonique d'autres puissances à la faveur de ce désengagement, la projection de la Chine à l'extérieur de ses frontières, le renforcement de la souveraineté européenne - toutes ces tendances de fond doivent nous conduire à repenser les modalités de notre action collective pour garantir la paix et la sécurité. Nos principes d'action en la matière doivent être clairs et notre main ne doit plus trembler dans leur application : le respect des droits souverains des peuples, la consolidation des États de droit et de leurs moyens d'action, l'exigence et la responsabilité pour assurer la mise en œuvre effective des décisions actées sous l'égide des Nations unies.

C'est exactement ce que nous faisons au Liban, où les aspirations du peuple libanais souverain doivent être respectés, entendues et soutenues, quoi qu'il en soit des errements inacceptables de la classe politique libanaise. Je veux ici redire tout mon soutien pour le peuple libanais et ma détermination à agir de là où je suis et en plein respect de la souveraineté libanaise, mais en amitié et exigence, comme je l'ai dit souvent, pour que le Liban puisse se redresser. Pour que la vie puisse s'améliorer, et pour qu’aussi le chemin d'un apaisement et d'une démocratie plus effective soit trouvé. Mais le Liban est un trésor pour l'humanité tout entière, un trésor parce qu'il est une forme d'exception, de démocratie et de pluralisme dans une région bousculée par le terrorisme et les puissances hégémoniques. Les Nations Unies doivent être concrètement, comme elles l'ont été cet été et dans la durée, engagées aux côtés de la société civile et des ONG pour faire face aux besoins immédiats et engager la reconstruction. Et là aussi, nous ne lâcherons rien.

En Syrie, la reprise des pourparlers à Genève sous l'égide des Nations unies est une étape positive, mais ce processus ne peut se limiter à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Il devra passer par la tenue d'élections libres, régulières et transparentes pour respecter là aussi les aspirations et la souveraineté du peuple syrien. La France et ses partenaires européens continueront donc de conditionner le financement de la reconstruction et la normalisation des relations avec Damas à la mise en œuvre d'une solution politique crédible, la seule durable, la seule qui permettra d'éradiquer le terrorisme dans la région.

La paix au Proche-Orient reste une nécessité d'abord pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour nous tous. Je me réjouis qu'Israël obtienne la reconnaissance de nouveaux pays arabes. C'est une reconnaissance légitime. C'est aussi un gage d'espoir pour l'avenir. Pour autant, une paix juste et durable nécessite avant tout de retrouver les voies et moyens d'une négociation décisive qui permette aux Palestiniens de disposer enfin de leurs droits. Il n'y a pas d'alternative à une négociation courageuse, qui nécessitera de s'entendre sur les questions les plus difficiles, dans le respect des aspirations légitimes de chacun, à une reconnaissance pleine et entière à la sécurité et à la souveraineté. Je ne crois pas à une paix qui se construira sur l'hégémonie ou l'humiliation. Quand bien même celle-ci serait compensée par de l'argent. Car nous savons trop qu'on ne compense pas l'humiliation d'un peuple par de l'argent. C'est à nous, collectivement, de bâtir cette solution ambitieuse.

En Libye, la crise a désormais un impact profond sur la stabilité régionale et a été aggravée par la multiplication des ingérences extérieures. La Libye est à mes yeux l'illustration parfaite des erreurs auxquelles nous pouvons nous mêmes conduire lorsqu’on ne respecte pas la souveraineté des peuples. Aucune puissance ne peut bâtir le bien d'un peuple sans qu'il l'ait souhaité et construit lui-même, par les voies de transition qu'il a souhaité. Aussi aujourd'hui, nous n'avons d'autre choix que d'agir très concrètement, c'est ce que fait l'Europe, pour faire respecter effectivement et par tous l'embargo sur les armes décidé par les Nations unies. Cet embargo aujourd'hui est violé par plusieurs puissances. Cela n'est pas durable. Plusieurs puissances aussi ont décidé de continuer d'importer des combattants du théâtre syrien, exportant le terrorisme dans cette région au mépris des intérêts de la Libye, de ses voisins du Sahel et de l'Europe. Nous avons été collectivement trop silencieux sur ces agissements et nous devons être beaucoup plus durs dans les semaines qui viennent. Nous travaillons avec l'ensemble de nos partenaires, dont les pays voisins de la Libye, pour obtenir un cessez-le-feu durable, puis enclencher une dynamique qui permette une résolution politique du conflit sous l'égide des Nations unies. C'est l'initiative que la France souhaite conduire dans les prochaines semaines en lien avec le secrétaire général des Nations unies : réunir tous les pays voisins pour aider à faire émerger la solution libyenne. Ce réengagement du voisinage libyen est indispensable dans la durée.

En Méditerranée orientale, il nous faut réengager un dialogue efficace et clarifier pour éviter un nouvel espace de confrontation et de remise en cause du droit international. Les pays méditerranéens de l'Union européenne se sont exprimés clairement en ce sens il y a quelques jours à Ajaccio. Nous respectons la Turquie, nous sommes prêts au dialogue avec elle, mais nous attendons qu'elle respecte la souveraineté européenne, le droit international et apporte des clarifications sur son action en Libye comme en Syrie. Les insultes sont inopérantes. Et toutes ces paroles et tous ces actes n'ont pas leur place dans des relations responsables entre Etats. Et l'appel à la responsabilité que l'Europe a voulu lui lancer. Nous, Européens, sommes prêts au dialogue, à la construction indispensable d'une Pax Mediterranea, mais pas au prix de l'intimidation, pas au prix de la logique du plus fort, dans le respect du droit international, de la coopération et du respect entre alliés. Ces principes sont non négociables.

En Europe continentale, sur la crise ukrainienne, le format Normandie nous a permis cette année, avec la chancelière fédérale d'Allemagne, d'obtenir de premières avancées. Mais la situation en Biélorussie comporte le risque d'une nouvelle fracture sur notre continent. Le courage du peuple biélorusse force l'admiration de tous. Ses aspirations doivent être respectées et nous sommes à ses côtés, je veux le dire avec beaucoup de force. Un dialogue politique national doit être mis en place et toute intervention extérieure doit être évitée. Nous avons eu l'occasion avec la chancelière d'Allemagne, avec le président du Conseil, d'échanger avec le président POUTINE et de plaider pour une médiation proposée par l’OSCE. Nous ne voyons pas d'autre chemin que celui-ci. Non à l'ingérence, non au silence coupable. L'Europe, là aussi, sera au rendez-vous de sa responsabilité, de son histoire et de sa géographie. Mais croire à la paix et la stabilité dans notre région, c'est aussi vouloir bâtir, pour l'Europe continentale, les nouvelles grammaires en quelque sorte d'une stabilité durable et celle-ci ne saurait se réduire ni aux accords historiques ni, au fond, au démantèlement de ces accords durant les dernières années. Lorsqu'on parle de paix et de stabilité, de sécurité collective pour l'Europe, je ne peux pas taire aujourd'hui le fait que nous vivons dans une situation où notre sécurité et stabilité dépendaient très largement d’accords signés jadis entre les Etats-Unis d'Amérique et l'URSS et que ces accords ont progressivement été démantelés durant la dernière décennie. La fin du traité FNI a marqué une étape importante sur laquelle nous ne devons rester silencieux. C'est pourquoi je souhaite que nous, Européens, puissions réengager le cadre d'une discussion complète et ambitieuse avec tous nos voisins pour notre sécurité collective et construire le cadre nouveau qui prenne en compte la fin de ces traités historiques. Je le dis aussi avec beaucoup de clarté ; nous ne déléguerons pas notre sécurité collective à d'autres puissances qu’à l’Europe.

Troisièmement, nous devons les biens qui nous sont communs. C'est notre responsabilité à tous, cela va au-delà de nos intérêts nationaux, de nos équilibres régionaux. Protéger nos biens communs n'est pas contradictoire avec l'exercice de notre souveraineté. C'est au contraire la seule manière de la préserver réellement en gardant le contrôle de nos destins. C'est exactement ce que la crise que nous traversons démontre une fois de plus de manière incontestable.

La santé d'un seul face à une épidémie, c'est la santé de tous et nous avons une occasion unique de faire des moyens de lutte contre la pandémie des biens publics mondiaux auxquels chacun devra avoir accès. C'est le sens de l'action que nous conduisons dans le cadre d'ACT-A et que nous que nous consoliderons dans les prochains mois sur l'ensemble des piliers, notamment sur le renforcement des systèmes de santé. La santé, bien public mondial, c'est un combat que nous avons mené durant toute l'année qui vient de s'écouler, que nous avions mené aussi à Lyon, quand il s'est agi de remobiliser la communauté internationale pour financer la lutte contre des épidémies historiques. C'est ce que nous continuerons de faire et nous devons y donner plus de force dans les mois qui viennent.

Le climat et la biodiversité doivent être plus que jamais aussi au cœur de notre agenda collectif. Pas dans les mots, mais dans les actes. En décembre, l'accord de Paris aura 5 ans et nous savons d'ores et déjà que les objectifs que nous nous étions collectivement fixés ne pourront pas être atteints. La réponse à la pandémie peut changer la donne. Les plans de relance massifs adoptés dans tous les pays sont une occasion historique de transformation de nos modèles économiques et de développement. Cela doit être au cœur de l'ambition de l'Union européenne et je remercie la présidente de la Commission qui s'est fortement engagée. Cela doit être au cœur des travaux du G7 et du G20. C'est indispensable. C'est aussi pour cela que je veux que la France puisse, le jour anniversaire des 5 ans de l'accord de Paris, mobiliser à nouveau la communauté internationale afin, chacune et chacun d'entre nous de regarder où nous en sommes de nos engagements sans en changer en quelque sorte la mesure, sans brouiller les cartes, mais en remobilisant très fortement l'ensemble de nos pays et de nos régions dans une transparence complète, mais dans un volontarisme qu'il faut renouveler.

L'Europe parviendra dans les prochaines semaines, j'y suis déterminé, à un accord pour réhausser le niveau de son ambition pour atteindre la neutralité carbone en 2050. La présidente de la Commission européenne a fixé l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à au moins 55 % en 2030. Cela suppose d'aller plus vite, plus fort sur un ETS ambitieux, un prix du carbone minimum, un mécanisme d'inclusion carbone aux frontières. L'ensemble de ces mesures constitue un tout. L'une sans les autres n'aurait pas la même efficacité.

Aux côtés de nos partenaires britanniques et européens, nous irons chercher sur cette base, un par un, les engagements des grands émetteurs en vue de la COP 26 et nous serons aux côtés de nos partenaires, notamment africains, pour atteindre nos objectifs communs. Le rendez-vous de décembre, sur ce chemin, sera essentiel. En novembre, nous réunirons à Paris un sommet des banques de développement pour faire en sorte que l'ensemble des flux financiers contribue à une relance écologique et solidaire en ligne avec l'accord de Paris. Sur la biodiversité, dont les liens avec le changement climatique comme la santé humaine sont désormais établis, nous organiserons dans les prochains mois à Marseille, avec les Nations unies, avec la Banque mondiale, un One Planet Summit qui nous permettra de bâtir un agenda d'actions concrètes sur les aires protégées terrestres et marines, l'agroécologie, le financement de la biodiversité et la lutte contre la déforestation, la protection aussi des écosystèmes et des espèces. Les océans, les pôles, les forêts tropicales appartiennent au patrimoine commun de l'humanité. Nous devons les protéger et nous le ferons en vue des échéances décisives que seront pour les Nations unies les COP climat, biodiversité et lutte contre la désertification. Pour être au rendez-vous, je vous propose qu'un sommet soit organisé l'an prochain à New York, en amont de ces 3 COP, pour leur donner une impulsion décisive et aboutir à des résultats tangibles.

L'Espace numérique est aussi un bien commun, un bien commun, unique, ouvert et de confiance, qui doit faire l'objet d'une gouvernance nouvelle pour éviter qu'il ne soit capté, piraté, instrumentalisé. C'est le sens des initiatives que nous portons dans le cadre du partenariat Information et démocratie, de l'Appel de Christchurch ainsi que du Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle. Nous devons consolider chacun de ces partenariats, avancer aussi sur le Processus d'Aqaba et je remercie l'engagement de la première ministre néo-zélandaise comme du roi de Jordanie sur cet agenda. Ce sont maintenant des solutions concrètes, mais surtout maintenant nous avons besoin pas simplement des engagements, des actions des grands opérateurs, des actions des grandes plateformes et d'un engagement de notre part à tous à légiférer, à réglementer au niveau de nos régions, s'ils ne sont pas au rendez-vous des engagements pris. La lutte contre la haine, la lutte contre le terrorisme, la création au fond d'un ordre public commun de l'internet sont aussi importants que l'innovation technologique et que la liberté, car il n'y a pas de liberté sans ordre public. C'est à nous de le créer par un engagement international et je ne crois pas que la protection de la liberté d'expression puisse s'accommoder du discours terroriste, des discours de haine, de l'anonymat qui couvre en quelque sorte la désinhibition de la violence. Cet agenda est essentiel pour nous tous et toutes. Nous continuerons d’y agir avec force.

Enfin, et je le dis dans un contexte qui est celui de l'épidémie que j’ai rappelé ; l'Éducation est un bien commun essentiel sur lequel nous continuerons de nous engager dans l'année qui vient. Des centaines de millions de nos jeunes ont été sortis de l'éducation à cause de l'épidémie, mais l'éducation, en particulier l'éducation des jeunes filles, continue d'être une priorité, tout particulièrement en Afrique. Aux côtés du président Macky SALL, nous nous sommes engagés pour le Partenariat mondial pour l'éducation. Nous avons levé des fonds nouveaux afin de financer les actions de ce partenariat. Le rôle aujourd'hui de la Banque mondiale, des Nations unies, du Partenariat mondial pour l'éducation, de l'Unesco, le rôle aussi de nos actions bilatérales doivent être renforcés afin d'agir plus efficacement encore dans les mois et les années qui viennent pour améliorer l'éducation et tout particulièrement l'éducation des jeunes filles. Ce combat n'est pas terminé, loin de là, et nous ne saurions l'oublier. Il est au cœur, en tout cas, de l'engagement français en matière de défense et de lutte pour les biens publics mondiaux.

La quatrième priorité, c'est la construction d'une nouvelle ère de la mondialisation. La première ère de la mondialisation fut ouverte par les voyages de Christophe Colomb, de Magellan ; celle de la découverte. Des premières invasions aussi, d'un tâtonnement en quelque sorte, d'une forme de fascination ou parfois de malentendus réciproques. La seconde fut celle des empires coloniaux et de la révolution industrielle du 19ème siècle. Ce fut la mondialisation par le commerce, les premières ouvertures, mais aussi les routes de l'esclavage, de l'exploitation, du développement des uns, de l'asservissement des autres, des premiers déplacements de population et d'une recomposition de notre monde à l'aune de ces dominations. La troisième a commencé en 1989 avec la chute du mur de Berlin, l'ouverture des frontières, la croyance en la possibilité que la circulation des biens et des personnes puis la généralisation de l'Internet conduisent à des convergences d'intérêts, de valeurs, d'idées. Au fond, c'est en cette ère de la mondialisation, et je passe là en cavalcade, on pourrait séparer chacune de ses aires en bien d'autres périodes, mais c'est cette troisième ère qui a été remise en cause depuis maintenant une dizaine d'années. Parce que la conviction profonde, la téléologie qui l'accompagnait, c'était que cette mondialisation serait une mondialisation de la paix, un rapprochement des valeurs, une universalisation du respect de l'autre et elle a été remise en cause par la crise financière, les transformations du monde, le retour des peuples, des consciences nationales et enfin, la pandémie mondiale. Remise en cause aussi par une crise profonde, la crise des classes moyennes occidentales qui, à un moment, ont douté de ce que cet ordre nouveau, de ce que certains avaient pu appeler cette mondialisation heureuse, pouvait le rappeler. Ces classes moyennes qui, partout en Occident, ont souvent été les variables d'ajustements économiques puis culturels de ce monde ainsi ouvert.

Alors, il serait infondé, en quelque sorte, de nier tout ce que cette période a permis de faire, d'avancer, tout ce que cette troisième ère de la mondialisation a permis d'apporter en termes de prospérité. Elle a sorti des centaines de millions de personnes de la grande pauvreté, précisément par une redistribution du commerce et de la production mondiale, et l'ouverture a permis une prise de conscience des voyages, des circulations qui ont aussi pacifié pour partie nos relations. Et il serait dangereux de nous enfermer dans un bégaiement de l'histoire, dans un protectionnisme généralisé à coups de droits de douane, de guerres commerciales, dans une espèce de doute qui nous conduirait au renfermement ou à la logique des puissances. Parce qu'on le voit bien, le risque, c'est de répondre à cette crise de la mondialisation par un repli nationaliste, par la violence des populismes, des extrêmes plutôt, et par le retour des puissances. Mais il est clair que les chaînes de valeur mondiales doivent être aujourd'hui repensées parce que la crise a démontré que la dépendance sur des secteurs stratégiques tels que la santé, le numérique, l'intelligence artificielle, l'alimentation aussi, peuvent mettre en question dans le monde tel qu'il est le libre exercice de la souveraineté. Mais nous avons aussi vu qu’il y a des bonnes dépendances et il y a des dépendances qui nous fragilisent. Nous avons besoin de garder le commerce international et les ouvertures parce que c'est bon pour nous sur le plan économique et social, parce que nous ne saurions d'ailleurs tout réinternaliser, parce que cela conduit à des justes dépendances qui impose la coopération. Mais la dépendance complète à l'égard de certaines puissances, qu'elles soient technologiques, qu'elles soient alimentaires ou industrielles, crée des vulnérabilités qui ne permet plus les équilibres qui vont avec l'ordre du monde. Ensuite, les inégalités de ce nouvel ordre mondial sont devenues insoutenables. Nous avons sorti des centaines de millions de personnes de grande pauvreté dans certains pays. Nous avons réduit pour partie des inégalités Nord-Sud, mais nous avons creusé les inégalités au sein de nos pays. Et ce nouvel ordre rend insoutenable démocratiquement le cours des choses tel qu'il va. Puis, nous avons créé une mondialisation des consciences qui est aujourd'hui une mondialisation, en quelque sorte non plus du savoir qui était le sous-jacent d'Internet, mais qui est devenu une mondialisation de l'émotion et du ressentiment.

Sur chacune de ces crises, nous devons apporter une réponse. C'est cette stratégie dont l'Union européenne est en train de se doter, comme d'autres puissances. Il est impératif que nos règles internationales soient adaptées pour tenir compte de ces nouvelles réalités, nous doter des moyens d'une coopération internationale plus équilibrée, qui se fasse dans le respect de la souveraineté de chacun, au bénéfice de tous. À cet égard, la lutte contre les inégalités devra être très clairement au cœur de cette mondialisation repensée. La France a porté des initiatives qui ont permis des résultats sur l'entrepreneuriat féminin, sur le Partenariat mondial pour l'éducation, sur la santé pour tous, pour lutter contre toutes les inégalités de destin, mais il faudra aller plus loin.

En quelque sorte, vous le voyez bien, ce monde dans lequel nous avons vécu reposait sur un consensus académique devenu un consensus politique et de marché, ce qu'on a souvent appelé le consensus de Washington. Il a vécu. Nous devons reposer ensemble les bases d'une mondialisation plus juste, plus équilibrée, plus équitable, plus durable. Nous devons penser les termes d'une mondialisation qui accepte de revenir et de repenser les termes d'une juste souveraineté et du juste échange qui intègre en son sein, au cœur de son modèle, la lutte contre les inégalités sous toutes leurs formes, qu'elles soient de genre, de conditions ou économiques, la lutte contre le réchauffement climatique et pour la biodiversité, et qui permette de manière durable d'intégrer les conditions d'un nouvel équilibre du monde. Nous aurons là aussi à porter des propositions concrètes dans quelques semaines au Forum de Paris et le travail engagé avec la Commission européenne, avec le Fonds monétaire international et beaucoup d'autres puissances de bonne volonté sera essentiel à cet égard. L'Afrique sera, avec l'Europe, le moteur de cette redéfinition des termes de la mondialisation. C'est pourquoi nous continuerons nos efforts dans le cadre de l'initiative que nous avons construite pour aider les pays africains à faire face à la pandémie sur le plan sanitaire, économique, social et humanitaire. Le G20 de novembre sera un rendez-vous décisif pour la mise en œuvre du moratoire sur la dette que nous avons acté et pour aller plus loin. Nous devons aussi mieux accompagner les immenses énergies des sociétés civiles, de cette jeunesse du continent qui est sa force et son avenir. C'est le sens des initiatives que nous porterons dans les prochains mois avec les diasporas et en soutien au secteur privé africain.

Enfin, le cinquième objectif que je veux ici, essayer de proposer à notre collectif, c'est.le respect du droit international humanitaire et des droits fondamentaux de chacun. Pour moi, cet objectif est essentiel à la survie même de notre organisation. En effet, nous assistons dans ce domaine à une série de reculs et bien souvent trop de silence. Depuis la création par les Nations unies d'une Journée mondiale humanitaire, 5 000 travailleurs ont été victimes d'attaques, 1 800 ont été assassinés. L'année dernière a été la plus meurtrière. Et j'ai une pensée toute particulière pour ces jeunes Françaises et Français qui, au sein de l'organisation ACTED œuvraient exactement dans ce cadre, au Niger, et ont été tués dans des conditions atroces au mois d'août dernier. Non, les Nations unies ne peuvent pas rester inactives devant une telle régression. C’est pourquoi avec les ONG françaises, avec nos partenaires internationaux, nous construisons une initiative pour assurer l'effectivité du droit international, la protection du personnel humanitaire et la lutte contre l'impunité. L'Espace humanitaire est un patrimoine commun qu'il nous faut protéger en garantissant l'accès aux populations civiles comme la protection des personnels qui les soutiennent. Nous avons vu des reculs sur ce sujet, inexcusables. Nous avons vu des pratiques, y compris de membres permanents du Conseil de sécurité, en Syrie en particulier, inacceptables. La neutralité de l'action humanitaire doit être respectée et sa criminalisation endiguée.

Prendre nos responsabilités dans le domaine humanitaire, c’est aussi faire preuve de solidarité et d'humanité dans le domaine migratoire. La situation en Grèce à Moriah est aujourd'hui très difficile. La France, aux côtés de l'Allemagne et de ses partenaires, prendra ses responsabilités pour accueillir les réfugiés et nous devons agir tous ensemble dans la gestion des flux migratoires pour mettre fin aux trafics d'êtres humains, aux traversées de la mort, aux routes de la nécessité. Ce sera au cœur de l'agenda européen des prochaines semaines, j'aurai l'occasion d'y revenir. Nous devons intensifier la lutte contre ces trafiquants et être au rendez-vous de nos responsabilités.

Enfin, les droits fondamentaux ne sont pas une idée occidentale que l'on pourrait opposer comme une ingérence à tous ceux qui s'y réfèrent. Ce sont des principes de notre organisation, inscrits dans des textes que les États membres des Nations Unies ont librement consenti à signer et à respecter. C'est la raison pour laquelle, notamment, la France a demandé qu'une mission internationale sous l'égide des Nations unies puisse se rendre au Xinjiang afin de prendre en compte les préoccupations que nous avons collectivement sur la situation de la minorité musulmane ouïghoure.

Et c'est parce que nous ne pouvons pas tolérer que 25 ans après la conférence de Pékin, les droits des femmes dans le monde connaissent un profond recul que nous organiserons l'été prochain le Forum Génération égalité, avec ONU Femmes, avec la société civile pour l'émancipation de toutes, l'éducation des filles et le respect réel et effectif des droits de l'homme.

Voilà les 5 principes sur lesquels la France veut reconstruire avec vous les fondements de l'ordre international pour que les fondements de notre organisation ne soient pas emportés par la pandémie, au contraire. « Il faut prendre le changement par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge », disait Winston Churchill.

Cela nécessite, en méthode, l'établissement d'une coopération internationale fonctionnelle, fondée sur des règles claires définies et respectées par tous. Le multilatéralisme n'est pas seulement un acte de foi, c'est une nécessité opérationnelle. Aucun pays ne se sortira seul de cette épreuve. La coopération internationale peut être difficile, mais elle est objectivement impérative.

Pour autant, nous ne pouvons plus nous contenter d'un multilatéralisme des mots qui ne permet d'agréer, qu’au fond, le plus grand dénominateur commun, manière de masquer des divergences profondes sous un consensus de façade. Il faut changer de méthode, inverser les termes du contrat, être aussi haut et clair quand certains se piquent d'adhérer à des alliances et à leurs principes, à des organisations et à leurs principes, pour les fouler aux pieds au réel. Soyons honnête entre nous, lucides, exigeants. Le multilatéralisme contemporain doit aussi associer les organisations internationales, les acteurs privés, les entreprises, les ONG, les chercheurs, les citoyens pour que chacun soit partie prenante des actions engagées. Il se construira sur la base d'accords solides, respectés, vérifiés entre partenaires de bonne foi, autour d'objectifs et de règles claires, avec une vraie responsabilité et des mécanismes de redevabilité.

C'est pourquoi, au Forum de Paris pour la paix, en novembre, nous nous efforcerons avec nos partenaires européens et africains, avec tous ceux qui le souhaitent en Asie, en Amérique et ailleurs, de consolider les bases de ce nouveau consensus international au bénéfice de l'avenir de notre organisation.

Je ne crois pas au grand jour de refondation. Je crois en un travail déterminé, méthodique, rigoureux, de construction d'un ordre international contemporain qui permettra de tenir les générations futures à l'écart du fléau de la guerre, d'affirmer les droits de l'homme et l'égalité entre les nations, de favoriser le progrès social dans une liberté plus grande. C'est la promesse même de notre charte. Elle est d'actualité. Je crois en la force de la volonté, en la valeur de la sincérité et du courage. Et en vous parlant en ce moment même, malgré la distance que crée l'écran, j'ai en mémoire le regard d'une enfant libanaise rencontrée il y a quelques jours, qui avait tout perdu, tout perdu, mais qui avait fait le serment de se battre envers et contre tout pour ce en quoi elle croit. C'est la même mémoire pour les jeunes Français assassinés au Niger parce qu'ils croyaient en un monde d'humanité, de solidarité et de fraternité. Mais c'est le même souvenir que beaucoup d'entre vous ont sûrement et doivent avoir qui nous oblige, qui nous oblige à agir et qui nous interdit le cynisme. Qui nous oblige à agir et qui nous interdit le découragement ou la facilité. Il y a des vies, mais il y a surtout des jeunes filles, des jeunes garçons qui, partout dans le monde, s'engagent parce qu'ils croient à nos mots, parce qu'ils vivent pour et par nos principes. Si nous les trahissons, nous sommes les premiers coupables de leurs désillusions ou du fait qu'ils perdent tout. Alors, c'est à nous de faire. Je nous en sais capable. En tout cas, là où nous sommes, nous ferons tout pour agir et je sais que beaucoup de collègues y sont prêts aussi. Je compte sur chacune et chacun d'entre vous.