mercredi 21 septembre 2016

Présidentielle 2017. Lagarde veut une majorité qui ressemble à l’axe central

L'axe central: Valls, Macron, Bayrou, Lagarde, Juppé
Au micro d’Europe 1, Jean-Christophe Lagarde a réaffirmé sa volonté de constituer une majorité élargie qui rassemblerait la Droite, le Centre et les sociaux-libéraux ainsi que les sociaux-réformistes de gauche.
Bien entendu, dans son esprit, la Droite, c’est avant tout la frange réformiste de celle-ci qui est représentée par Alain Juppé, voire par Bruno Le Maire et peut-être François Fillon mais pas par Nicolas Sarkozy.
Cette alliance politique possède tous les contours de ce fameux axe central, majoritaire dans le pays, allant de Juppé à Valls en passant par Bayrou, Macron et Lagarde lui-même.
C’est la raison pour laquelle le président de l’UDI a une nouvelle fois justifié son dialogue avec Emmanuel Macron et qu’il a taclé François Bayrou, estimant que ce dernier n’avait jamais critiqué aussi durement Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen qu’il l’a fait avec le leader d’En marche, rappelant que le président du Mouvement démocrate avait toujours prétendu vouloir parler avec tout le monde, notamment avec des gens de gauche et que quand un de ceux-là souhaitait ce dialogue, il le refusait.
Des propos qu’il avait déjà tenus quelques jours auparavant sur le site internet du quotidien l’Opinion, journal dans lequel Bayrou s’était érigé en défenseur ultime du Centre contre une soi-disant OPA de Macron.
Le président du MoDem qui a continué sa charge envers le leader d’En marche sur le plateau de France 3, le rendant seul responsable de ce qu’il estime être le fiasco économique du gouvernement.
Dans sa stratégie d’ouverture, Jean-Christophe Lagarde peut compter sur Laurent Hénart.
Le président du Parti radical a, une nouvelle fois, lors de sa rentrée politique dans la ville dont il est le maire, Nancy, appelé à une possible alliance avec Emmanuel Macron.
Par ailleurs, Jean-Christophe Lagarde a rappelé que les résultats de la primaire LR n’engageraient pas l’UDI qui n’est pas présente dans ce scrutin interne de la formation de droite et qui ne soutiendra officiellement aucun candidat même si certains membres de la formation centriste ont déjà pris partie pour telle ou telle personnalité.
Néanmoins, il a encouragé les militants de l’UDI à aller voter à cette primaire dans leur donner de consignes de vote.

Alexandre Vatimbella



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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centrisme contre tous les clientélismes

A chaque élection ressortent les clientélismes de droite et de gauche.
Nicolas Sarkozy vient à nouveau de jouer cette carte peu reluisante avec ses déclarations sur nos ancêtres les Gaulois pour, dans un populisme démagogique de bas étage à la Trump et à la Le Pen, s’attirer la clientèle de la droite radicale et de l’extrême-droite.
La stratégie sarkozyste est, en effet, identique à la stratégie trumpienne et lepéniste.
Il faut s’attirer tout l’électorat en colère qui a refoulé plus ou moins sa frustration pour l’enrôler, à la manière du Front national dans une vague où la peur du lendemain, l’exclusion de l’autre et les promesses d’un nouvel ordre moral dominent et se mélangent entre elles sans aucune vision politique autre que de conquérir le pouvoir pour le pouvoir.
Il sera toujours temps, à l’instar de Trump et avec la complicité de certains médias, de se recentrer pour attirer le pourcentage d’électeurs qu’il faut pour gagner la primaire, surtout la présidentielle.
Même si Donald Trump perd en novembre l’élection présidentielle américaine, cette stratégie donne de bons résultats.
Sarkozy n’est évidemment pas le seul à draguer un tel électorat.
La famille Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont déjà positionnés sur le créneau populiste et la dénonciation des «méchants», ceux qui soi-disant empêchent le bon peuple d’être heureux.
Il n’est pas non plus le seul à utiliser sans vergogne le clientélisme.
Il suffit de regarder les derniers discours à gauche et en particulier ceux des leaders du PS mais aussi de François Hollande et de Manuel Valls pour s’apercevoir que l’on en revient petit à petit à la phraséologie de la division simpliste des «eux contre nous» et des promesses démagogiques envers tous les groupes socioprofessionnels dont les socialistes sont devenus les porte-voix.
Bien entendu, à droite, les candidats à la primaire de LR ne sont pas en reste même s’ils sont plus en retenue que Sarkozy, sauf évidemment, Jean-François Copé.
Tout ce beau monde lorgnera ensuite sur les électeurs centristes et, plus largement, sur la frange modérée de l’électorat en se parant d’une image responsable.
Consternant mais souvent efficace…
Car, malgré ce qu’a prétendu Nicolas Sarkozy, que les centristes n’ont jamais permis de gagner une élection, montrant une nouvelle fois son mépris pour ceux-ci, les quelques pourcentages qui feront la différence au premier tour (en prenant le schéma actuel où Marine Le Pen est qualifiée pour le second) se trouveront au centre.
Ce qu’a très bien compris Emmanuel Macron, d’ailleurs, qui talonne l’ancien président de la république dans un dernier sondage et enfonce François Hollande et François Bayrou.
Le Centre et le Centrisme détestent les clientélistes, les démagogues et les populistes.
C’est la négation de leur vision politique où la responsabilité et le réformisme sont essentiels pour gouverner afin de mettre en place un progrès pour tous et non pour des clientèles captives que l’on brosse dans le sens du poil à chaque élection.
Oui, mais voilà, les partis centristes sont, non seulement, faibles mais désunis, incapables de présenter un front commun pour défendre leur valeurs, leurs principes et leur projet.
Pire, ils recueillent en leur sein nombre d’opportunistes ou d’ambitieux qui n’ont d’autres buts que leur propre personne et leur propre avenir.
Ils gangrènent le cœur même du fonctionnement de ces partis et les font apparaître comme un rassemblement de gagnes-petits aux comportements misérables et à l’arrivisme pitoyable, pendant que l’on attend de ceux qui ont de vraies convictions centristes, qu’ils aient le courage d’aller au combat quel que soit le résultat arithmétique.
S’il n’y a pas de candidat centriste à la présidentielle, cette absence permettra à tous les clientélismes de prospérer sans réel contradicteur.
Ce serait grandement dommageable pour le pays et son avenir.