Voici une sélection, ce 22 août 2025, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux dans
l’Union européenne.
► Institutions européennes
● Commission européenne (commissaires centristes)
[Nota: les propos tenus par les commissaires européens français sont à lire
dans Propos centristes France]
Kaja Kallas (vice-présidente, haute
représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] L’unité entre les dirigeants
de l’UE lors du sommet virtuel était palpable.
Tout le monde s’engage pour une paix durable qui protège à la fois les intérêts
vitaux de sécurité de l’Ukraine et de l’Europe.
Poutine ne peut pas être convaincu d’honorer une promesse ou un engagement.
Par conséquent, les garanties de sécurité doivent être suffisamment fortes et
crédibles pour dissuader la Russie de se regrouper et de réattaquer.
L’UE contribuera à ces garanties de sécurité, notamment par la formation des
soldats ukrainiens et le renforcement des forces armées et de l’industrie de
défense ukrainiennes.
L’UE continuera également à cibler l’économie de guerre de la Russie. Le
prochain paquet de sanctions contre Moscou devrait être prêt d’ici le mois
prochain.
J’ai placé ces sujets en tête de notre ordre du jour pour les discussions la
semaine prochaine entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense
de l’UE.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] La
détermination du président Trump à obtenir un accord de paix est vitale.
L’UE et nos partenaires européens ont travaillé pour se coordonner avec le
président Trump avant la réunion en Alaska.
Mais la dure réalité est que la Russie n’a pas l’intention de mettre fin à
cette guerre de sitôt.
Alors que les délégations se réunissaient, la Russie a lancé de nouvelles
attaques contre l’Ukraine.
Poutine continue de faire traîner les négociations et espère qu’il s’en
sortira. Il a quitté Anchorage sans prendre d’engagement pour mettre fin au
meurtre.
Les États-Unis détiennent le pouvoir de forcer la Russie à négocier
sérieusement.
L’UE travaillera avec l’Ukraine et les États-Unis pour que l’agression de la
Russie ne réussisse pas et que toute paix soit durable.
Moscou ne mettra pas fin à la guerre tant qu’il ne se rendra pas compte qu’elle
ne peut pas continuer.
Ainsi, l’Europe continuera à soutenir l’Ukraine, y compris en travaillant sur
un 19e paquet de sanctions contre la Russie.
La sécurité européenne n’est pas à négocier.
La véritable cause de la guerre est la politique étrangère impérialiste de la
Russie, et non un déséquilibre imaginaire dans l’architecture de sécurité
européenne.
> [Crise de Gaza] La décision des autorités israéliennes
d’avancer le plan de colonisation des territoires occupés sape davantage la
solution à deux États tout en constituant une violation du droit international.
Si elle est mise en œuvre, la construction de colonies dans cette zone réduira
de manière permanente la contiguïté géographique et territoriale entre Jérusalem-Est
occupée et la Cisjordanie et rompra la connexion entre le nord et le sud de la
Cisjordanie.
L’UE demande une nouvelle fois à Israël de cesser la construction de colonies.
la politique de colonisation d’Israël - y compris les démolitions, les
transferts forcés, les expulsions et les confiscations de maisons - doit
cesser. Associées à la violence des colons et aux opérations militaires en
cours, ces décisions unilatérales alimentent une situation déjà tendue sur le
terrain et érodent encore plus toute possibilité de paix. L’UE exhorte Israël à
s’abstenir de prendre cette décision, notant ses implications considérables et
la nécessité d’envisager des mesures pour protéger la viabilité de la solution
à deux États.
Michael McGrath
(commissaire à la démocratie, à la justice et à l’état de droit)
> Un grand pas en avant pour la
liberté de la presse en Europe. L’EMFA [European Media Freedom Act / Loi
européenne sur la liberté des médias] est maintenant en vigueur dans toute l’UE
- protéger les journalistes, renforcer les médias indépendants et garantir aux
citoyens des nouvelles diverses et fiables. (...)
Les médias indépendants sont l’épine dorsale de toute démocratie. Avec l’entrée
en application de la loi européenne sur la liberté des médias, les médias et
les journalistes dans toute l’UE bénéficient de garanties sans précédent, et
les citoyens peuvent avoir confiance que les nouvelles qu’ils reçoivent sont
motivées par des faits, et non par des intérêts commerciaux ou politiques.
Hadja Lahbib
(commissaire à l’égalité et à la gestion des crises)
> Il y a deux jours, nous
célébrions la journée mondiale de l’humanitaire. Hier, un convoi du PAM
[Programme alimentaire mondial] a été frappé par un drone au Darfour-Nord, au
Soudan, alors qu’il transportait de la nourriture vers des communautés affamées.
C’est la deuxième attaque en 2 mois dans cette région. Cela doit cesser. Les
travailleurs humanitaires ne sont pas une cible.
> Aujourd’hui
[19 août], à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, nous
apprenons qu’il y a quelques jours, un travailleur humanitaire de la
Croix-Rouge éthiopienne a perdu la vie en Éthiopie après avoir été cruellement
battu et harcelé par un groupe inconnu en Amhara. Deux autres travailleurs
humanitaires ont survécu à l’épreuve.
Je présente mes condoléances à la famille de la victime et à ses collègues.
C’est un autre rappel brutal du risque auquel les travailleurs humanitaires
sont confrontés dans les situations de conflit.
Aujourd’hui, nous honorons leur courage et appelons au respect du droit
international humanitaire pour protéger ceux qui sauvent des vies.
> Grâce au
Mécanisme de protection civile de l’UE, 38 patients de Gaza et 99 membres de
leur famille ont été évacués médicalement la nuit dernière.
> La tragédie qui
se déroule au Soudan exige notre attention urgente. À El Fasher, chaque jour
est une lutte pour survivre. Les gens ont besoin de nourriture, d’une aide
critique et d’un passage sûr. Nous appelons à une pause humanitaire immédiate
et à l’arrêt du siège.
Marta Kos (commissaire à l'élargissement)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Je condamne fermement les frappes de missiles et de drones russes contre
des civils en Ukraine.
Les attaques ont de nouveau touché des cibles civiles comme des entreprises
internationales créant des emplois dans la région de Zakarpattia.
L’UE continue de soutenir l’Ukraine et tous ceux qui construisent son avenir.
> Les
informations faisant état de violences lors des récentes manifestations en
Serbie sont très préoccupantes. Avancer sur la voie de l’UE nécessite que les
citoyens puissent exprimer librement leurs opinions et que les journalistes
puissent faire des reportages sans intimidation ni attaques.
● Parlement européen
♦ Renew Europe (groupe centriste
et libéral au Parlement européen)
[Nota: les propos tenus par les députés européens français sont à lire dans
Propos centristes France]
Dan Barna (vice-président)
> [Roumanie] Le deuxième paquet de mesures réduit les dépenses
publiques. Le gouvernement s’est engagé à prendre ces décisions profondément
impopulaires pour réduire le gaspillage et mettre fin aux privilèges.
Petras Austrevicius (député)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] L’armée russe frappe
l’entreprise American capital en Ukraine occidentale. Quel type de réponse
devrions-nous attendre de l’administration américaine si un État terroriste
fait cela contre les entreprises américaines ?
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] C’est Poutine
qui peut mettre fin à la guerre, même s’il ne vient pas pour une réunion avec
le président Zelensky. L’État agresseur - la Russie, et non une victime -
l’Ukraine, doit commencer un cessez-le-feu et se retirer des territoires
occupés.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine / Poutine
propose de rencontrer Zelensky à Moscou] Pourquoi ne pas avoir une réunion à
Bucha ?
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Pas de langage
commun au sommet Trump-Poutine en Alaska. Pas de résultats tangibles après les
négociations. Le meilleur moment - c’est fini.
> Combien d’autres conversations téléphoniques ou
d’autres contacts entre les États-Unis et la Biélorussie devraient être pour
convenir de la libération de tous les prisonniers politiques ? Après le premier
contact- 14, deuxième- 16. Il faudrait environ 100 contacts pour libérer tous
les prisonniers politiques du régime de Loukachenko.
Engin Eroglu (député)
> Moins de bureaucratie pour les caisses d’épargne et les banques
coopératives: la nouvelle proposition de la Banque centrale d’Allemagne est un
signal important. Depuis 2019, je m’engage pour des allégements réels de
petites institutions.
L’accent mis sur le ratio de levier ajouté aux fonds propres forfaitaires, crée
des règles claires et calculables. Préserver la stabilité tout en réduisant les
complexités inutiles. À présent, il convient de l’introduire rapidement et
facilement dans le processus de l’UE
> Rencontre aujourd’hui à Berlin avec Tenzyn Zöchbauer,
directeur exécutif de l’Initiative pour le Tibet en Allemagne, et Auxillia
Phung. Le peuple tibétain défend la liberté et les droits de l’homme –
pacifiquement et non violemment – depuis des décennies. Leur voix doit être
entendue en Europe et dans le monde entier. Merci pour votre travail inlassable
!
Michal Kobosko (député)
> Nous sommes à un moment décisif pour l’Europe, où nous devrions nous
concentrer sur l’expansion des infrastructures de sécurité, le renforcement de
la compétitivité et le souci d’un avenir vert du continent.
> Personnellement, je crois que les questions relatives à
la politique étrangère et à la politique de sécurité devraient être au-delà des
divisions politiques. Cela semble naïf? Cela ne semble que logique. Les deux
parties devraient considérer où elles ont des points communs et sur quels
problèmes elles parleront d’une seule voix. S’ils ne le font pas, les
dirigeants mondiaux cesseront en fait de nous inviter à divers sommets et
réunions internationales, car ils diront : vous, les Polonais, devez
d’abord parvenir à un accord avec vous-même si vous voulez participer à des
discussions mondiales sérieuses.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Premières
impressions après la réunion des présidents Donald Trump-Zelensky: c’était
paisible, cette fois sans commentaires inutiles. La question la plus importante
dans le bureau ovale est celle des garanties de sécurité pour l’Ukraine à la
manière de l’article 5 de l’OTAN.
- Le premier pilier de ces garanties sera probablement les gardiens de la paix
en Ukraine. Le président Trump n’a pas exclu d’envoyer des soldats américains
dans ce rôle, mais on dit depuis longtemps que la première ligne de soutien
sera créée par les pays européens.
- Le deuxième pilier est d’être une armée ukrainienne forte qui peut être
renforcée avec l’aide de l’Europe et de l’Amérique.
Il ne peut certainement pas y avoir de pertes territoriales, car ce serait une
invitation à une autre agression russe dans quelques années. Il ne fait aucun
doute que la Russie s’armera alors, se renforcera et frappera à nouveau, en
disant encore une fois qu’elle ne fait que se défendre contre l’expansion
occidentale.
Une paix juste est nécessaire. La société ukrainienne se bat depuis 3,5 ans
contre l’agresseur, qui attaque des villes en Ukraine et tue des civils même
pendant les pourparlers en cours. Cela ne peut pas être oublié.
Après 21 heures, les dirigeants européens ont rejoint la conversation,
malheureusement sans la Pologne. Nous devons nous demander pourquoi, alors que
nous sommes un pays de première ligne et si étroitement impliqués dans les
affaires ukrainiennes, nous ne participons pas à ces discussions clés. Il vaut
mieux que nous ne sachions pas seulement, mais aussi que nous influencions les
arrangements dans lesquels nous participerons à sa mise en œuvre de toute
façon.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine / Rencontre
Trump-Poutine] Il devait y avoir 6-7 heures de discussions et une conférence de
presse conjointe. Il n’y a eu que 3 heures et de courtes déclarations
conjointes mais séparées aux médias, sans conférence de presse. La question
est, valait-il la peine de satisfaire les attentes, de voler des milliers de
kilomètres et de faire cela en grande pompe ? Certainement oui, très oui pour
Poutine.
Un criminel de guerre international et meurtrier de milliers de personnes a été
accueilli avec des honneurs dont il ne pouvait que rêver à partir de
février 2022. Ces images sont de l’eau pour le moulin de la propagande du
Kremlin, elles sont déjà jouées pendant des heures. Trump ? Jusqu’à présent,
rien ne l’a rapproché de son prix Nobel de rêve. Il doit essayer plus fort et
arrêter de flatter publiquement le criminel. Je suppose qu’après l’Alaska, il
sait déjà que c’est une route vers nulle part.
L’Europe? La réunion à Anchorage n’a rien fait pour réduire le risque d’une
attaque russe contre nous. Encore plus, nous devons soutenir l’Ukraine très
spécifiquement aujourd’hui, car la situation sur le front devient de plus en
plus difficile chaque semaine. Malheureusement.
Hilde Vautmans (députée)
> J’ai toujours été opposé au contrôle de chat généralisé et je
continuerai à le faire.
Le Parlement européen a voté un texte qui est clair: la justice n’obtient
l’accès aux messages de chat que dans des conditions strictes, telles que
celles qui existent également dans une perquisition ou la levée du secret de la
lettre, uniquement avec l’autorisation d’un juge d’instruction.
Contrôle général du chat de tous les citoyens ? Jamais. Certains États membres
ont aujourd’hui des verrous de confidentialité - intégrés par le parlement! -
veulent les briser. Le problème relève des États membres, pas du parlement.
Urmas Paet (député)
> L'Allemagne a organisé un sommet virtuel des dirigeants européens
avant la rencontre entre Trump et Poutine en Alaska. Y ont participé le
président ukrainien, les dirigeants de l'UE, le secrétaire général de l'OTAN et
les dirigeants allemand, finlandais, français, britannique, italien et
polonais. C'est une bonne chose que le président finlandais y ait participé.
Cela renforce le sentiment de sécurité.
Marie-Agnes Strack-Zimmermann (députée)
> Heureusement que l’Europe était fortement représentée à Washington. Même
si nous devons nous habituer au fait que les démonstrations de courtoisie
envers le président américain sont de plus en plus difficiles à supporter - si
elles servent la cause et donc la sécurité de l’Ukraine, qu’il en soit ainsi.
La réunion a envoyé un signal clair : l’Europe reste aux côtés de
l’Ukraine. Face à Trump, c’était le signal que plus que Mickey Mouse est assis
à la table.
Mais une chose doit être claire : si Trump s’engage à fournir des
garanties de sécurité, mais ne les respecte pas, l’Europe est encore plus
obligée - chaque pays individuellement, sans hésiter.
Sans des garanties de sécurité crédibles, l’Ukraine ne survivra pas et notre
vie en Europe sera différente. C’est pourquoi il est urgent de clarifier dans
les capitales européennes ce que signifient concrètement les garanties de
sécurité pour les États européens.
Il est grand temps de ne pas tergiverser sur cette question, mais de
l’expliquer clairement aux citoyens. Dans ce domaine, le chancelier fédéral a
un devoir particulier.
► Pays membres de
l’Union européenne
● Allemagne
♦ FDP
Christian Dürr (président)
> Qui l’aurait cru : une dette record ne fait pas redémarrer
l’économie ; ce dont nous avons besoin, c’est de réformes structurelles et d’un
programme de croissance. Nous ne pouvons pas nous permettre l’immobilisme de la
CDU et du SPD.
> L'éducation est la clé de l'ascension sociale. Sans
connaissances obligatoires en allemand dès la première année, il n'y aura
toutefois pas de conditions de départ équitables. J'attends de tous les acteurs
qu'ils unissent leurs forces et accordent enfin la priorité à l'éducation, au
lieu de se dérober à leurs responsabilités.
> La coalition noire-rouge doit répondre à cet appel. La
cotisation supplémentaire ne cesse d'augmenter. Les gens ont de moins en moins
de revenu net. Des réformes s'imposent depuis longtemps. L'assurance maladie
privée le montre : les remboursements en cas d'absence de prestations incitent
à l'efficacité et allègent la charge.
> Il faut bien réfléchir à tout cela :
- La coalition noire-rouge prévoit
de contracter des centaines de milliards d'euros de nouvelles dettes.
- Malgré cela, l'argent ne
suffit pas.
- Lars Klingbeil réclame des
augmentations d'impôts.
Or, le pays a besoin :
- de réformes des systèmes sociaux
- d'allègements fiscaux
- de croissance.
> Il est grand temps d'alléger la charge qui pèse sur les
citoyens. La seule idée du SPD pour financer ces mesures : augmenter les impôts
des autres. Le fait que l'on ne se préoccupe plus de définir des priorités et
de mener des réformes structurelles est symptomatique. L'Allemagne doit
retrouver le courage de réformer.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Le fait que
Poutine ait pu repartir avec une victoire sur un point doit enfin réveiller
l'Europe. Il faut soutenir l'Ukraine de manière unie et déterminée. Ce n'est
que par la force économique que nous gagnerons en poids géopolitique. Le
chancelier doit également faire avancer cette question à Bruxelles.
> Politique migratoire.- À l’avenir, il faudra appliquer
en Allemagne : celui qui veut faire quelque chose chez nous est le
bienvenu. Ceux qui ne le veulent pas doivent savoir qu’ils n’auront aucun
avenir en Allemagne.
Wolfgang Kubicki (ancien vice-président du Bundestag)
> L’atteinte aux droits fondamentaux est toujours vendue comme une
panacée contre certains crimes graves. Mais le stockage sans motif des données
de communication de millions de citoyens allemands ne rendra pas le pays plus
sûr. Le risque d’abus est énorme - en particulier sous un gouvernement fédéral
qui ne peut s’accorder sur presque rien, sauf sur de nouvelles interventions
dans la liberté. Les plans de Doertle doivent donc être résolument rejetés.
● Belgique
♦ Gouvernement
Maxime Prévot (vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, des Affaires
européennes et de la Coopération au développement de la Belgique)
> Avec les 21 autres ministres des Affaires étrangères et le
vice-président du Haut Représentant de l’UE, Kaja Kallas, je m’oppose fermement
à la décision d’Israël de faire avancer la construction de colonies dans les
territoires occupés. Cela viole le droit international, menace la solution à
deux États et risque d’alimenter l’instabilité et la violence.
Nous exhortons Israël à inverser ce plan, à arrêter toutes les activités de
colonisation conformément à la décision de l’ONU et à lever les restrictions
sur les finances de l’Autorité palestinienne.
> Ma visite à l'Institut national de recherche
biomédicale (INRB) et à l'Hôpital de Kabinda à Kinshasa a été particulièrement
émouvante. Ces institutions sont chaque jour en 1ere ligne dans la lutte contre
les maladies infectieuses telles que le VIH, la variole du singe et la maladie
du sommeil, et elles le font avec dévouement, savoir-faire et humanité. À
l'INRB, j'ai pu constater à quel point la recherche scientifique et la
coopération internationale vont de pair. En collaboration avec l'Institut de
médecine tropicale d'Anvers, des projets novateurs y sont menés, tels que
Mbote-HIVAX, qui protège les groupes vulnérables contre la variole du singe. La
Belgique soutient ce projet à hauteur de 2 millions d'euros et investit en
outre 14,5 millions d'euros dans le programme de recherche plus large jusqu'en
2026. La Belgique contribue également à la stratégie nationale visant à
éradiquer la maladie du sommeil d'ici 2030, avec une aide de 9 millions
d'euros. Cette réalisation impressionnante montre l'impact réel d'une
coopération à long terme entre les instituts de recherche belges et congolais.
À l'hôpital de Kabinda, géré par Médecins Sans Frontières, j'ai discuté avec
des médecins et des infirmières qui sont confrontés chaque jour à des
situations médicales complexes liées au VIH/SIDA. En plus de leur infection par
le VIH, de nombreux patients souffrent de plusieurs maladies à la fois, dont la
variole du singe. Malgré les conditions difficiles, le dévouement du personnel
est particulièrement impressionnant. À une époque où l'aide internationale est
mise sous pression, j'ai indiqué que la Belgique ne réduirait pas son
engagement dans la lutte contre le VIH et l'aide humanitaire. La santé pour
tous n'est pas un luxe, mais un droit, et ne doit donc jamais être limitée par
des contraintes budgétaires. La coopération entre la Belgique et la RDC dans le
domaine des soins de santé est un exemple fort de mutuelle utilité et
confiance. Car les maladies ne connaissent pas de frontières. La santé mondiale
commence par des soins locaux solides.
> La Belgique regrette une nouvelle fois vivement les
nouvelles sanctions imposées par les Etats-Unis à l’encontre des juges et
procureurs adjoints de la Cour pénale internationale.
Comme lors des sanctions précédentes, la Belgique réaffirme son soutien
indéfectible à la Cour pénale internationale, à son indépendance et à son
personnel.
La CPI est une pierre angulaire de l’ordre international fondé sur des règles,
servant la justice pour les victimes des crimes les plus graves au nom de 125
États parties à travers tous les continents. L’affaiblissement de la Cour
affaiblit notre capacité collective à lutter contre l’impunité, à défendre la
dignité humaine et à assurer la responsabilité là où les systèmes nationaux
échouent.
Le 6 juin, avec la Slovénie, j’ai demandé l’activation du statut de
blocage de l’UE pour protéger la Cour contre les pressions extérieures. Je
réitère cet appel.
La lutte contre l’impunité ne doit pas être entravée. La
justice doit rester libre.
> Les premières étapes de ma tournée africaine de Oyo à
Brazzaville en République du Congo et de Kinshasa en République démocratique du
Congo, ont été marquées par des rencontres riches, ancrées dans les réalités
concrètes du terrain et portées par une volonté partagée de dialogue et de
respect mutuel. À Oyo, le Président Denis Sassou-N’Guesso m’a accueilli pour un
dialogue ouvert sur la coopération entre la Belgique et le Congo-Brazzaville.
Nous avons abordé des sujets concrets – coopération économique, protection de
l’environnement et de la biodiversité dans le Bassin du Congo – mais aussi le
conflit à l’Est de la RDC. Tout comme les autres pays de la région, le
Congo-Brazzaville a un rôle à jouer pour favoriser une paix durable et pour que
ce conflit ne soit pas oublié. À Kinshasa, l’audience avec le Président Félix
Tshisekedi a permis un échange approfondi sur les efforts de médiation et la
façon de les traduire en résultats tangibles sur le terrain. Malgré les efforts
diplomatiques en cours, des violences atroces pour les civils persistent et les
besoins humanitaires sont criants. J’ai plaidé pour que les acteurs
humanitaires puissent faire leur travail au chevet de la population sans
entraves et dans un cadre clair, sécurisé et sans instrumentalisation politique.
J’ai aussi réaffirmé que la Belgique remettra cette situation à l’agenda du
Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne. J’ai également encouragé
à poursuivre les efforts en vue d’un dialogue interne le plus inclusif possible
dans le respect du cadre constitutionnel et républicain afin de promouvoir la
cohésion interne. Les problématiques de la lutte contre la corruption et du
climat des affaires n’ont pas été passées sous silence. Une plus grande
rigueur, y compris pour les budgets militaires, est inévitable pour assurer un
développement durable. Une armée crédible exige une gouvernance transparente.
♦ Les Engagés
Yvan Verougstraete (président, député
européen)
> [Crise de Gaza] Les décisions du gouvernement israélien sont
inacceptables. La situation des hommes, des femmes et des enfants à Gaza est
dramatique. C'est une honte. Nous devons tout faire pour que cela cesse.
Le gouvernement belge doit :
1. Acter de nouvelles sanctions, seul levier d'action efficace à court terme
pour forcer Netanyahu à laisser passer l'aide humanitaire
2. Reconnaître l'Etat de Palestine.
Ce n'est pas un choix, c'est une obligation morale.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Lundi, à
Washington, l’Europe a parlé d’une seule voix.
Face à Donald Trump, face à Vladimir Poutine par procuration, nos dirigeants
ont tenu bon et sont restés totalement solidaire de l'Ukraine avec un message
clair : l’Ukraine doit obtenir de vraies garanties de sécurité. Je ne vous
cache jamais quand je suis déçu de l'Europe et des décisions prises, notamment
par la Commission européenne ou par notre manque de cohésion. Mais il faut être
honnête et aussi souligner quand l'Europe fait le job. Et à Washington lundi,
l'Europe a fait le job. Cette unité européenne affichée à la maison blanche est
une bonne nouvelle.
Cela dit, il faut rester lucide :
- Les modalités concrètes de ces garanties restent floues.
- Aucun engagement ferme n’a encore été arraché.
- Et surtout, la Russie n’a rien montré qui laisse penser qu’elle serait
prête à une paix juste.
Autrement dit, la bataille diplomatique ne fait que commencer. L’unité
européenne est un atout décisif, mais il faudra la maintenir dans la durée et
la transformer en résultats tangibles pour l’Ukraine. C’est à ce prix seulement
que l’Europe pèsera vraiment dans le cours de cette guerre.
> Echec du traité sur la pollution plastique! Cet échec
montre une fois de plus qu'il semble devenu impossible de faire des choix
positifs, pour la santé, pour la planète, pour les prochaines générations dans
le système économique actuel. Les pays pétroliers ne payent pas pour les
conséquences de la pollution plastique que leur production génère dans le monde
entier. Pire, l'argent que cela leur rapporte est probablement suffisant pour
nettoyer cette pollution chez eux... Alors, pourquoi voudraient-ils dès lors se
priver de cette manne d'argent?
> Quatre partis mandatent un « facilitateur » pour
relancer les négociations bruxelloises. De nombreuses initiatives ont eu lieu
au cours des 14 derniers mois pour tenter de former un gouvernement à
Bruxelles. Juste avant les vacances parlementaires, des propositions créatives
ont encore été avancées. Force est cependant de reconnaître que, quelles qu’en
soient les raisons, ces différentes démarches n’ont pas pu aboutir jusqu’à
présent. Or le temps presse. On ne peut laisser une Région aussi essentielle pour
le pays, riche de sa diversité et de son dynamisme dépérir ainsi, paralysée par
des blocages politiques. Notre devoir est de rendre aux citoyennes et citoyens
bruxellois ce à quoi ils ont droit : un projet ambitieux, un exécutif solide,
et des solutions aux défis du quotidien.
♦ DéFI
François de Smet (député)
> [Opinion: Deux Etats ou la guerre éternelle] A l’été 1996, j’ai 19
ans. Intellectuel casanier, étudiant en philosophie, je décide de voyager seul
dans un pays inconnu. J’ai choisi Israël, pays qui me fascinait depuis toujours
par son histoire, sa complexité géopolitique, et parce que cette terre “deux
fois promise”, pour reprendre le titre d’un récent documentaire, était déjà
l’épicentre politique, religieux, culturel des tensions de la planète. J’avais
une adresse: un ami de mon père, médecin, nommé Giddi, qui m’a accueilli avec
chaleur et bienveillance avec sa famille à Netanya, petite ville côtière au
nord de Tel-Aviv. J’ai pu y poser mes affaires, puis suis parti sac à dos à la
découverte du pays. Je me suis promené un peu partout, de Jérusalem et sa
vieille ville à HaÏfa, du plateau de Massada au lac de Tibériade, de la mer
morte à la frontière libanaise et aux racines du plateau du Golan. J’ai même pu
passer par Bethléem, Ramallah et Jéricho – ce n’était pas aussi difficile
qu’aujourd’hui. Surtout – c’est ce qui arrive quand on voyage seul – j’ai rencontré
une foule de gens. Outre Giddi et sa famille, qui m’ont immergé quelques jours
dans leur vie sociale, j’ai pu rencontrer de nombreux habitants de ce pays
incroyable, qu’ils soient israéliens juifs, arabes, palestiniens, et échanger
avec eux. J’y ai vu la tension forte, les frustrations immenses, mais aussi les
espoirs sincères de paix.
En cet été 1996, nous étions alors dans un temps suspendu: le pays était encore
sous le choc de l’assassinat d’Ythakz Rabin, intervenu en novembre 1995, mais
avait pourtant, de peu, donné les clefs du pouvoir pour la première fois à
Benjamin Netanyahu, quelques semaines plus tôt. Même si le peu d’enthousiasme
du nouveau premier ministre pour les accords d’Oslo était déjà perceptible, le
sentiment dominant était que le processus de paix était allé trop loin pour
être arrêté. Les Israéliens que j’ai rencontrés affichaient pour la plupart un
prudent optimisme, renforcé par l’accord de paix récent avec la Jordanie. Car
après tout, quelle autre solution que deux États?
Presque trente ans plus tard, c’est un légitime sentiment de désolation et de
désespoir qui a gagné tous les partisans de la paix. Car hélas les extrémistes
des deux camps ont gagné, et ont tout fait pour rendre impossible la solution à
deux Etats. Chaque action du Hamas et de l’extrême droite israélienne peut
d’ailleurs se lire en ce sens: il ne s’agit à chaque fois que d’aggraver la
douleur, la colère et la haine, de manière durable et intergénérationnelle. Et
jamais de prendre le risque de la paix. C’est la principale clef du drame que
nous vivons sous forme de guerre totale depuis 2023: les protagonistes
dirigeants agissent comme s’ils ne pouvaient survivre que par la guerre. C’est
sans doute le cas.
Le Hamas, qui a surgi en 1987 après la première Intifada, a multiplié les
attentats depuis les accords d’Oslo, contribuant à leur mise à mal, puis a pris
le pouvoir à Gaza en 2006. C’est un mouvement de fanatiques islamistes qui
n’acceptera jamais rien d’autre que la disparition d’Israël, et qui n’accorde
aucune plus-value à la vie – ni celle de ses ennemis, ni celles de la
population palestinienne et ni même celle de ses propres militants. Ils ont
tant envahi l’espace et éclipsé une Autorité palestinienne affaiblie, que
certains amalgament aujourd’hui toute la cause palestinienne à ce mouvement,
dans un discours de “guerre des civilisations” aussi opportuniste qu’injuste.
Qui se souvient encore que la lutte palestinienne était, à l’origine, nationale
et non religieuse ? Qui se souvient que le Hamas n’existait même pas avant 1987?
La scène politique israélienne, quant à elle, a glissé progressivement vers
l’extrême droite. Yigal Amir a gagné: en assassinant Rabin, l’ancien guerrier
devenu artisan de la paix, le jeune fanatique a aussi tué la solution à deux
Etats et ouvert la voie à la division. Gaza a été évacué en 2005 par Ariel
Sharon, unilatéralement, parce qu’il devenait trop difficile pour Israël d’y
protéger ses colonies, et non par bonté d’âme ni dans le cadre d’un processus
de paix; cela a par ailleurs opportunément divisé la cause palestinienne et
affaibli l’Autorité palestinienne. Désormais dirigé par un ennemi avec lequel
il est objectivement impossible de discuter, Gaza est devenu le foyer
d’attaques continuelles contre l’État hébreu et ses civils, attaques qui
engendrent des répliques fortes, lançant un long cycle de violences entre Hamas
et Israël, jusqu’à la guerre ouverte totale depuis le 7 octobre.
La Cisjordanie quant à elle a vu le nombre de colons exploser, entérinant peu à
peu une situation d’apartheid de fait – dès le moment où des populations sont
administrées différemment selon leur origine, le mot n’est hélas plus
évitable.
La vérité inconfortable est celle-ci: dans ce qu’il convient d’appeler la
communauté internationale, peu à peu, on a oublié la Palestine. Plus personne
n’en parlait dans les cercles internationaux. La solution à deux Etats perdait
du terrain en Israël aussi car après tout, puisque la colonisation se
poursuivait et que le mur de protection fonctionnait à peu près contre les
attentats et attaques du Hamas, le “problème” palestinien sortait des radars ;
même les accords d’Abraham de 2020 ne se souciaient pas de leur sort. Le
caractère en théorie intenable de l’occupation de 1967 et de l’administration
de populations contre leur gré “tenait” par le non-dit, comme s’il n’y avait ni
autre projet ni alternative. Le manque de perspective des Palestiniens, que ce
soit dans une bande de Gaza surpeuplée aux mains de fanatiques islamistes, où
dans une Cisjordanie où les terres se voient prises peu à peu par d’autres
fanatiques israéliens, ne faisait plus réagir grand monde.
Puis survint le 7 octobre.
J’ai, avec mon parti, qualifié rapidement et sans hésitation les massacres du 7
octobre 2023 en tant que pogrom, et potentiellement crime contre l’humanité. Il
n’y avait pas d’autre mot: pour la première fois depuis la guerre, des Juifs
ont été massacrés parce que Juifs. J’ai accepté, comme d’autres collègues
parlementaires, de visionner les images insupportables montrées par l’ambassade
israélienne aux parlementaires, qui n’offrent aucun doute sur le sujet.
En planifiant le 7 octobre, le Hamas a choisi le chemin d’une barbarie
calculée: en massacrant 1.200 Israéliens et en en prenant 250 en otage, il a
voulu infliger un dégât moral si fort, si violent, si inédit qu’Israël ne
pouvait que riposter durement. Pour s’en assurer, la capture, la torture et
l’assassinat d’otages civils innocents permettait de conserver la tension et de
feuilletonner la colère et la haine, jusqu’à aujourd’hui encore, puisqu’une
vingtaine d’innocents présumés sont toujours détenus. Quelle population
resterait insensible au sort d’otages innocents détenus puis assassinés avec
barbarie?
Il paraît évident que le Hamas espérait que ce gouvernement israélien utilise
l’occasion pour commettre lui-même l’irréparable. Chaque acte du Hamas, en ce
compris la diffusion d’images d’otages, ne vise qu’à ajouter de la haine et
inviter ses ennemis à frapper plus durement. Le Hamas n’attache aucune
importance à la vie, y compris celle de ses membres et de la population
palestinienne, et se fiche de mourir lui-même pour atteindre son but:
disqualifier moralement Israël et ruiner son crédit international.
Et hélas, de ce point de vue, le Hamas a gagné. Au-delà de toute espérance. Car
le gouvernement de droite et d’extrême-droite de M. Netanyahu est tombé droit
dans le piège.
Assez vite, même les meilleurs amis d’Israël durent se rendre à l’évidence: de
guerre de riposte juste, l’opération militaire est devenue complètement disproportionnée,
tuant des civils en nombre insupportable, en ce compris un grand nombre
d’enfants – aujourd’hui, un tiers des victimes, plus de 18.000!
Assez vite, devant le bilan civil effroyable, la destruction systématique du bâti
(entre 50 et 60%) et le déplacement forcé de la population dans une portion
congrue du territoire, les accusations de crimes de guerre puis de génocide ont
fusé, et les procédures en ce sens furent lancées devant la Cour pénale
internationale (procédures qui visent aussi le Hamas, on tend parfois à
l’oublier).
L’opération, outre le désastre humanitaire qu’il engendre, est par ailleurs un
cinglant échec militaire : voilà deux ans que Israël explique détruire le
Hamas, en ciblant avec succès tous ses dirigeants, tout en répétant sans fin
qu’il faut “terminer le travail” – comme s’il était possible d’annihiler une
idéologie qui se nourrit en continu du sang de ses propres martyrs. Sur
l’ensemble des otages libérés, 145 l’ont été par voie de négociation, et
seulement 9 l’ont été à la suite d’opérations militaires.
Comme le souhaitait le Hamas, Israël est mondialement décrié. Même en Europe et
aux Etats Unis, seule une droite extrême et une droite radicale peuvent encore
soutenir l’action du gouvernement. Devant l’évidence des scènes de destruction
et du bilan humain alarmant, la stratégie est d’investir dans le narratif
civilisationnel. Netanyahu, sous mandat d’arrêt de la CPI, se voit érigé comme
phare de la civilisation occidentale contre la barbarie islamiste du Hamas –
qui, de son côté, campe parfaitement son rôle de mouvement barbare et fanatique
en conservant et tuant des otages innocents.
Puis survint l’accusation de génocide, le crime le plus grave possible, avec le
crime contre l’humanité.
Je fais partie de ceux qui ont été longtemps rétifs à utiliser le mot
“génocide” pour qualifier l’action d’Israël, aussi condamnable soit-elle, parce
qu’il était évident qu’il était aussi utilisé par un courant antisémite
profond. Pouvoir accabler Israël, État créé pour protéger les Juifs rescapés de
la Shoah, de commettre un génocide lui-même, vise pour certains à délégitimer
l’existence même d’Israël. Il ne fait nul doute que cet élément, pour les
Israéliens mais aussi pour les Juifs du monde entier, rend douloureux et
difficile l’emploi ce mot, parce qu’il est en effet utilisé de mauvaise foi par
des ennemis non simplement du gouvernement israélien actuel, mais aussi
d’Israël dans son droit à l’existence.
Cela ne suffit pas à justifier, pourtant, que par essence les gouvernants de
l’Etat d’Israël seraient dans l’incapacité de commettre eux-mêmes les pires
crimes. Qu’un argument puisse être employé de mauvaise foi par votre ennemi ne
suffit pas à invalider qu’il puisse l’être de bonne foi, et encore moins qu’il
soit invalide par principe.
Le crime de génocide n’est pas affaire de nombre, mais d’intentionnalité. Il
suffit de pouvoir démontrer que l’objectif d’un acte ou d’une série d’actes est
la disparition, même à long terme, de l’ensemble d’un groupe social, ethnique,
religieux pour que ladite définition s’applique. Les actions du Hamas le 7
octobre, ainsi, pourraient être considérées de nature génocidaire vis-à-vis du
peuple juif – peu importe le nombre de victimes.
Y a-t-il un génocide aujourd’hui à Gaza ? Seule la Justice pourra répondre un
jour à cette question. Et elle devra, avec la seule boussole du droit
international, pouvoir bénéficier de tous les outils pour y parvenir, y compris
l’exécution des mandats d’arrêts délivrés contre les protagonistes, fussent-ils
chefs d’Etat.
Mais ce qu’il est en tout cas permis de constater, hélas, c’est le nombre
important et convergent de déclarations de responsables gouvernementaux
israéliens de nature génocidaire ou encourageant une forme de purification
ethnique.
Bezalel Smotrich, ministre des Finances et leader du Parti national-religieux,
a déclaré le 29 avril 2024 : « Il n’y a pas de demi-mesures … Rafah, Deir al‑Balah,
Nuseirat – annihilation totale. ‘Tu effaceras le souvenir d’Amalek sous le
ciel.’ » En août 2024, il estimait que « cela pourrait être justifié et moral
de laisser mourir de faim 2 millions de personnes » jusqu’à ce que les otages
israéliens soient libérés. Le même, en novembre 2024, a proposé de réduire la
population palestinienne de Gaza de moitié en deux ans, par occupation et
émigration forcée. Le même, le 6 mai 2025, a affirmé que Gaza serait
« entièrement détruite » et que les Palestiniens « partiraient en grand nombre
vers des pays tiers ».
Amihai Eliyahu, Ministre du Patrimoine, a évoqué fin 2023 la possibilité de
lâcher une bombe nucléaire sur Gaza. Le 6 mai 2025, il a déclaré qu’il fallait
bombarder les réserves alimentaires et les carburants de Gaza pour affamer les
civils. « Ils doivent mourir de faim. … ceux qui craignent pour leur vie
devraient suivre le plan d’émigration ».
Itamar Ben-Gvir (Ministre de la Sécurité nationale), a affirmé en janvier 2024
que « la migration des centaines de milliers depuis Gaza est la meilleure
solution pour l’État d’Israël » ; il a présenté cette émigration comme
« correcte, juste, morale et humaine », mais fonctionnant dans les faits comme
un programme de dépeuplement forcé. En novembre 2024, il a appelé à détruire
« ceux qui célèbrent, ceux qui soutiennent, qui distribuent des bonbons [après
attentats] » en les qualifiant de terroristes à éliminer aussi.
Nissim Vaturi (Vice-président de la Knesset), a déclaré en janvier 2024:
« Effacer Gaza de la surface de la terre… Gaza doit être brûlée… Il n’y a pas
d’innocents là-bas… Nous devons les éliminer ».
Il est aussi permis de constater que les actes posés par le gouvernement
israélien sont hélas compatibles avec une volonté d’effacer la population
palestinienne de la terre sur laquelle ils vivent, en rendant de plus en plus
impossible matériellement la survie sur place dans des conditions dignes.
Bien sûr, réplique-t-on en face, Israël n’est pas comparable avec les horribles
régimes ayant perpétré des génocides, et c’est exact: Israël ne massacre pas
intentionnellement les habitants de Gaza avec la puissance dont il est capable
ou avec toute la systématicité de régimes génocidaires passés. Israël, aussi,
autorise des largages et délivre lui-même des colis alimentaires. Mais c’est
l’ensemble des actions d’un gouvernement qui dresse un tableau clair de ses
responsabilités. Et ces actions visent bien à rendre la vie des Palestiniens
impossible.
Quand on occupe un territoire à 75%, quand on restreint fortement l’accès à
l’aide alimentaire depuis des mois, quand on refuse l’établissement de
corridors humanitaires, quand on empêche son accès matériel aux ONG et à la
presse, il est évident qu’on est responsable de son administration, et donc de
son accès à la nourriture, à l’eau et aux soins. Y aurait-il aujourd’hui un
risque de famine à Gaza si l’essentiel de la population n’était pas enclavé de
force dans 12% du territoire, si la plupart des infrastructures n’étaient pas
détruites, et si l’aide humanitaire pouvait entrer dans le pays sans entraves?
La véritable urgence est là: secourir les personnes en état de faim. Qu’on en
arrive à hésiter sur le sujet montre le cynisme et la cruauté absolue de ce
conflit.
Deux éléments encore.
D’abord, il faut répondre à l’argument de la focalisation sur ce conflit malgré
qu’il ne soit pas le plus meurtrier de la planète – ni en victimes civiles
directes ni en nombre de personnes touchées par la famine.
Il est souvent avancé, et souvent de bonne foi, que la focalisation sur le
Proche-Orient qu’on voit en Europe dans le débat politique serait
communautariste ou de nature elle-même antisémite parce qu’on appliquerait à
Israël des standards qu’on n’applique pas dans à autres pays. Le gouvernement
israélien considère lui aussi traditionnellement que l’Europe n’a rien à dire
dans un conflit qui ne la concernerait pas – le point de vue des Etats-Unis, en
revanche, est beaucoup plus généreusement accepté.
Est-il légitime que cette tragédie soit autant mise à l’avant-plan ? La
question des doubles standards est objectivement légitime, et il convient de la
justifier. A ceux qui nous disent “et le Soudan ?” qui sont souvent ceux qui
dégainent le fameux “et nos SDF ?” à chaque débat sur les sans-papiers, je
pense qu’il faut pouvoir répondre.
D’abord, certes c’est vrai, il y a d’autres tragédies dans le monde. La famine
actuelle au Soudan est effroyable. La guerre au Congo est terrible. Rien que
ces deux conflits-là ont des bilans humains supérieurs à la tragédie
israélo-palestinienne. Rien ne nous empêche de nous y pencher aussi.
Cependant, voici des décennies que le conflit au Proche-Orient a une place
particulière aux yeux du monde entier, et de l’Occident en particulier. Pour de
mauvaises mais aussi pour de bonnes raisons.
Les mauvaises raisons sont communautaires: elles visent, par association avec
des populations autochtones, à une identification avec l’une ou l’autre partie
au conflit, ce qui alimente la pression interne dans une série de démocraties,
en raison de la présence significative de communautés musulmanes et juives,
favorisant une communication de type “guerre de civilisations”. Ce sont de
“mauvaises” raisons parce que dans un monde idéal ce genre de considérations ne
devraient pas jouer, et seul le droit international devrait servir de boussole.
Nous devrions pouvoir tenir des débats sur la responsabilité des uns et des
autres de manière universaliste, avec la seule boussole du droit international,
sans avoir à craindre de se faire traiter d’antisémite, d’islamo-gauchiste, de
génocidaire ou de colonialiste toutes les cinq minutes.
Les bonnes raisons, en revanche, sont peu souvent rappelées et elles sont de
nature historique. Les Occidentaux, et les Européens en particulier, ont une
responsabilité directe dans l’état du monde de l’après-guerre qui a redessiné
le Proche-Orient. C’est avec le plein parrainage des nations gagnantes de la
Seconde Guerre mondiale que les Nations-unies ont adopté le plan de partage de
1947 entre un Etat juif et un Etat arabe. C’est la communauté internationale
qui a accepté de faire droit aux revendications du sionisme (déjà actif et
présent dans la Palestine sous mandat britannique depuis le 19ème siècle),
sommée par l’horreur de la Shoah d’offrir une nation à un peuple juif dont la
persécution séculaire venait de connaître son paroxysme. Et cette communauté de
pays gagnants, encore coloniaux, qui a découpé la planète selon ses intérêts,
l’a fait en sachant pertinemment qu’existait aussi sur cette terre une
population arabe qui ne pouvait que difficilement approuver sans autre forme de
procès un partage qu’elle considérait comme une spoliation.
Pour le dire autrement: les Occidentaux ont une part de responsabilité majeure
dans la stabilité et l’avenir de cette région, et ce sera moralement le cas
tant qu’il n’y aura pas de paix durable. Parce qu’ils furent les garants du
plan de partage, qui n’est toujours pas une réalité aujourd’hui. Mais aussi
parce que ce conflit non résolu est, à l’évidence, un carburant majeur de
l’antisémitisme et du racisme de par le monde. Tant que le conflit israélo-palestinien
ne sera pas résolu d’une manière juste pour le peuple israélien et pour le
peuple palestinien, l’antisémitisme continuera hélas de croître à travers le
monde, tandis que la cause palestinienne sera récupérée, comme elle l’est
aujourd’hui, au fanatisme religieux du Hamas.
Enfin, il faut que ceux qui ne veulent aucune solution réelle l’assument et le
disent clairement. Car il y a un gigantesque non-dit dans l’absence de
perspectives actuelles de la part de ceux qui refusent la solution à deux
Etats.
La réalité c’est d’abord la démographie: environ 9,9 millions d’Israéliens dont
7,2 millions de Juifs et 2,1 millions d’Arabes israéliens. Dans les territoires
occupés depuis 1967, environ 5 millions de Palestiniens répartis entre la
Cisjordanie et la bande de Gaza. Un rapport de force démographique qui rend
impossible l’absence de solution à long terme, sauf à se résigner à la
succession annoncée de guerres, vendettas, attentats, et drames constants.
Il est clair que le gouvernement israélien actuel ne veut pas de la solution à
deux Etats. Mais plus largement: ceux qui, depuis des décennies, se donnent du
mal avec succès pour saboter la solution à deux Etats, que veulent-ils ? Que
proposent-ils?
Du côté du Hamas, c’est simple: c’est une vision fanatique religieuse sans
aucun compromis possible, et qui vise un plan à plusieurs générations pour une
Palestine sans Israël, passant par la mise au rang d’Israël comme Etat-paria
(encore une fois, de ce point de vue, le plan se déroule malheureusement à
merveille).
Mais du côté israélien, quelle est la vision ? A force d’avoir démonté les
partisans de la paix comme de doux rêveurs et des naïfs profonds ? A force
d’avoir érigé des murs, décrédibilisé l’autorité palestinienne, renforcé le
Hamas, renforcé la colonisation, et à présent d’avoir matériellement détruit
Gaza ? Jamais la solution à deux Etats n’a été soutenue par un membre du
gouvernement de droite et d’extrême droite actuel. Et dans l’opinion – en
particulier depuis le traumatisme du 7 octobre – une majorité de citoyens est
désormais contre.
Or, la solution fédéraliste d’un Etat unique binational – qui a longtemps,
rappelons-le, été soutenue par des penseurs sionistes eux-mêmes – semble a
fortiori elle aussi irréaliste. Elle détruirait l’essence du projet sioniste et
ne pourrait guère, a priori, offrir une quelconque stabilisation à des peuples
qui peuvent arguer de ressentiments et de traumatismes mutuels sur de longues
années.
Dès lors, si on ne veut ni de la solution à deux États ni de celle à un Etat
binational, par définition, on est en faveur d’une situation de non-droit et
sans perspective: apartheid, colonisation, domination et incitation douce ou
ferme à l’exode. Ceux qui refusent la solution à deux Etats doivent au minimum
avoir le cran d’assumer cette vision, dans ce qu’elle a d’inhumain.
On ne demande rien au Hamas – ce sont des fous et des terroristes. Rien n’est à
attendre d’eux. En revanche Israël, malgré son gouvernement actuel, est une
démocratie reposant sur des principes et des valeurs. Et il est normal d’être
exigeant à son égard.
Je me sens aussi ami d’Israël et de la communauté juive que d’autres
personnalités politiques qui soutiennent, elles, sans conditions, l’action de
ce gouvernement de droite et d’extrême-droite. Je tiens autant que ceux-là à
l’existence d’Israël. Mais nous n’avons peut-être pas la même définition de
l’amitié.
L’amitié ce n’est pas dire à votre ami ce qu’il veut entendre.
C’est lui dire la vérité.
Et cette vérité la voici:
- Le pogrom du 7 octobre lancé par les fanatiques islamistes du Hamas avait
pour but de traumatiser la population israélienne et de rendre toute paix
impossible pour des décennies.
- En rasant Gaza, en tuant 60.000 personnes dont 18.000 enfants, le
gouvernement d’Israël réalise les plans du Hamas, perd sa crédibilité et son
sens moral, y compris envers la jeunesse occidentale, pour des décennies. Et ce
sans même parvenir à libérer les otages, dont le sauvetage doit rester une
priorité.
- Le gouvernement israélien compte en son sein des ministres ayant appelé
ouvertement à une forme d’épuration ethnique, et compte sur les droites
radicales européennes pour réduire ce conflit à une «guerre de civilisations»
(Palestiniens = Hamas = islamistes).
- Ce narratif civilisationnel permet à l‘extrême-droite israélienne, et à leurs
alliés, de se conforter dans l’exonération de devoir trouver un avenir à ses
voisins que sont et resteront les Palestiniens. Or, de la même manière que les
Israéliens ne sont pas responsables des actions de leur gouvernement, la lutte
nationale palestienne ne se réduit pas au projet islamiste et fanatique du
Hamas.
- Il serait non seulement immoral et ignoble, mais aussi matériellement
impossible, de tuer ou de déporter 5 millions de Palestiniens en-dehors de Gaza
et de Cisjordanie.
- Tous les combattants palestiniens, terroristes ou non, sont nés dans des
camps de réfugiés et ne feront que transmettre de génération en génération une
haine impossible à juguler. Aucune surpuissance, y compris l’arme nucléaire, ne
peut l’emporter contre l’absence de perspectives.
- La communauté internationale, depuis le plan de partage de 1947, a une
responsabilité historique indéniable et possède la légitimité de remettre sur
les rails un processus de paix permettant que demain deux Etats, Israël et la
Palestine, puissent coexister en paix.
Pour toutes ces raisons, il faut reconnaître la Palestine. Tant qu’il y a
encore quelque chose à reconnaître. Certes, la Palestine ne bénéficie à ce jour
ni d’un territoire clair ni d’un gouvernement apte à administrer ; mais
l’essentiel n’est pas là. L’essentiel est que la solution à deux Etats soit
encore possible demain. L’essentiel est d’envoyer le message que la communauté
internationale n’acceptera rien d’autre.
Cette reconnaissance ne doit pas être inconditionnelle: ne pas l’offrir avant
que tous les otages israéliens soient libérés serait légitime. Refuser tout
rôle au Hamas dans la gestion ou la représentation de cet État est impératif.
Mais attendre que cette reconnaissance vienne sanctionner un processus de paix
au point mort n’est plus possible.
Reconnaître la Palestine, c’est simplement tenter de sauver la solution à deux
Etats et la replacer comme horizon. Afin de sortir du récit de guerre sans fin
qui nous est imposé par les protagonistes de cette situation, sans égard pour
l’avenir et le bien-être réel de leurs populations respectives.
● Espagne
♦ Ciudadanos
> Begoña Gómez [épouse de Pedro Sánchez, premier ministre], accusée de
détournement d’argent public. Ce n’est pas une affaire privée, c’est une crise
institutionnelle de premier ordre. Sánchez doit répondre. L’Espagne ne mérite
pas un gouvernement sous l’ombre constante de la corruption.
● Italie
♦ Azione
Carlo Calenda (secrétaire général)
> Ce pays a désespérément besoin d’une alternative au bipopulisme.
Le problème n’est pas de vaincre la droite ou la gauche mais de vaincre le
déclin de l’Italie avant que la démocratie ne tombe par manque de résultats.
Aussi difficile que cela puisse être, cet objectif est le seul qui vaille la
peine d’être poursuivi.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Ce que propose
Poutine n’est pas un accord de paix mais la demande de capitulation de
l’Ukraine et le préalable à une nouvelle attaque. Bien sûr, Trump a joué le
jeu. L’Europe se réveille et arrête de s’agenouiller devant la plate-forme de
Poutine.
> En général, le débat sur ces élections régionales n’a
rien à voir avec ce dont les régions ont besoin. Nous assistons à des échanges
de postes, des négociations qui suppriment les infrastructures et octroient des
subventions à la pluie insoutenables, des discussions interminables sur le
nombre de mandats, des placements pour les enfants et le personnel politique,
des prétentions absurdes de candidatures (Pouilles). Tout cela est révoltant et
confirme qu’il y a quelque chose de profondément malade dans le système du
régionalisme italien.
> Le leader d’un pays démocratique n’a pas peur de la
presse et sait qu’il est de son devoir de parler à tous les journaux. Dire
[comme Meloni] «je ne veux jamais parler à la presse italienne» à un autocrate
qui compile quotidiennement des listes de bannissement des journalistes et
c’est encore plus grave. Mauvaise figure.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Le vrai point
de la rencontre d’hier était la confrontation entre la ligne de Poutine et
Trump sur la cession des territoires et celle des Européens et de l’Ukraine sur
le cessez-le-feu. Trump ne s’est pas déplacé d’une virgule sur ce point mais en
retour il a pu mettre en place un spectacle pour équilibrer celui fait avec
Poutine et mal pris par les Américains. La presse aujourd’hui se concentre sur
le fait qu’il n’a pas insulté Zelensky mais attention, Trump reste et restera
un allié de Poutine sur ce dossier, pour des raisons d’affinité, pour des
raisons économiques que nous ne connaissons probablement pas au fond et pour
des raisons de show (il veut faire "la paix" le plus tôt possible
parce qu’il est en difficulté). En d’autres termes, la faiblesse de la réponse
européenne conduit Zelensky là où Poutine et Trump le veulent : dans une
trilatérale où il sera écrasé pour de bon.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Il ne peut y
avoir de pourparlers de paix sans cessez-le-feu. Certains dirigeants européens
ont eu raison de le répéter. Personnellement, je doute fortement que l’on
puisse parvenir à une paix dans le sens d’un accord qui normalise la situation
avec la Russie. La ligne de front peut être stabilisée par un cessez-le-feu
prolongé, et cela ne sera possible que si nous avons une défense européenne
puissante et indépendante, une Ukraine forte et une pression financière
constante sur la Russie. Trêve, dissuasion et confinement sont les trois
objectifs que nous devons atteindre.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Trump est un
irresponsable qui met en danger tout l’Occident. Arrêter Poutine n’est pas un
simple geste de solidarité envers les Ukrainiens, mais répond à notre intérêt
national. Et les dictateurs impérialistes ne s’arrêtent pas en se montrant
faibles.
µAu moins, c’est ce que l’histoire nous a appris.
> Trump s’est fait expliquer par Poutine comment la
démocratie devrait fonctionner et ne pas comprendre l’absurdité de la chose.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Anchorage
représente un tournant (dramatique) dans l’histoire des relations
internationales qui met l’Europe devant ses responsabilités.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Les scènes de
soumission d’adoration de Trump à Poutine n’ont pas de précédent dans
l’histoire des relations internationales américaines. Ce qui intéresse Trump,
c’est le business et le show, ce qui intéresse Poutine, c’est la restauration
de la sphère d’influence soviétique. Donc il ne peut pas être parti.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Le leadership
russe est composé de kleptocrates arrogants, celui américain est
malheureusement plus ou moins similaire. Rien de bon ne sortira du sommet
d’Anchorage. Pour personne.
> [La république des caciques] La dégénérescence du
système régional italien est également démontrée par la capacité des anciens
gouverneurs à faire chanter les partis nationaux. Occhiuto, Schifani, De Luca,
Emiliano, Zaia - au-delà des qualités individuelles ou des capacités de gouvernement
- avec l’argent public ont construit une base de consensus clientéliste - qui
comprend également les médias locaux largement subventionnés - qui devient
décisive lorsque le vote d’opinion disparaît.
Le régionalisme italien est un cancer qui dévore le pays, double la
bureaucratie, produit des sociétés participées utiles uniquement pour le
consensus, alimente un système parasitaire qui tue l’économie saine, génère la
corruption.
Les régions doivent être dépotentialisées, réduites dans leurs fonctions et
leurs coûts et soumises à une clause de suprématie de l’intérêt national.
Les communes sont le noyau le plus sain de l’administration publique parce
qu’elles sont proches des citoyens. Aujourd’hui, elles n’ont pas de ressources.
Il faudrait déplacer l’argent et les pouvoirs utiles aux services de proximité.
À partir de septembre, les élections régionales commenceront à se dérouler sous
la pluie et le beau temps où les grands électeurs se déplaceront en fonction
des perspectives de victoire. Chaque résultat électoral déterminera des coups
de trompette et beaucoup d’Ohio d’Italie. Nous ne parlerons que de cela.
Droits, guerres, crises industrielles disparaîtront. Seuls les anciens et
nouveaux caciques seront comptés.
♦ Italia Viva
Matteo Renzi (président)
> S’il y a une force réformiste sérieuse, le centre-gauche gagne. Si les
réformistes sont faibles, la droite gagne.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] La Russie est
responsable de l’agression contre l’Ukraine : incontestable. Cela dit,
Poutine est un extraordinaire négociateur. Il vient du KGB, pas d’un
influenceur ciblant les likes. Il encaisse le tapis rouge en Alaska, renforce
la relation personnelle avec Trump, mais ne vole pas en Alaska pour signer une
trêve : dans sa vision, comme je le sais, il y a l’objectif d’un nouveau
Yalta. Poutine réfléchit à la manière d’imaginer un ordre mondial pour les
vingt prochaines années.
● Pays-Bas
♦ D66
Jan Paternotte (député)
> [Crise de Gaza] Quiconque pense lutter contre le génocide à
Gaza en filmant clandestinement des Israéliens ou en les insultant est
complètement fou. Réveillez-vous. Les familles des otages et des centaines de
milliers d'Israéliens manifestent eux-mêmes contre le gouvernement extrémiste
de Netanyahu.
> [Crise de Gaza] Le cabinet se réunit pour savoir si les
Pays-Bas devraient faire quelque chose contre le gouvernement Netanyahu avec
des sanctions. Comment?
Parce qu’au même moment, l’ONU établit officiellement la famine pour la
troisième fois au 21ème siècle. Les deux précédentes famines ont tué
350 000 personnes. Faites quelque chose !
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Alors que
Poutine tarde à planifier un entretien avec Zelensky, il envoie à nouveau plus
de 130 drones en Ukraine. Et avec eux, les habitants de Kiev se réfugient dans
le métro et les abris anti-bombes. Quelqu'un pense-t-il vraiment que l'on peut
mettre fin à l'agression de Poutine en lui donnant satisfaction ?
● Pologne
♦ Polska 2050
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Les consultations initiées par Szymon Holownia avec les présidents des
parlements des pays d’Europe centrale et du nord et de l’Ukraine sont terminées.
Objectif commun : maintenir le soutien solidaire pour l’Ukraine et la
sécurité européenne. La Pologne renforce la voix de la région.
> Des faits au lieu
de mythes. La ministre Kpelczynska expose la vérité sur les coûts du charbon
polonais et la nécessité de changer d’orientation énergiquement.
> Pour le bien de
la nature, de la sécurité familiale et des générations futures –, les sanctions
pour incendie criminel seront plus strictes ! Mandats, amendes et même
restrictions à la liberté.
> Dans le secteur
de l’énergie, la Pologne peut être un leader dans la région. La mer Baltique
nous donne du vent dans les voiles - littéralement et figurativement.
> La ministre
Paulina Hennig-Kloska a déclaré clairement et de manière pragmatique: c’est la
communauté locale, avec le conseil communal, qui doit décider où les parcs
éoliens peuvent être construits. Chaque famille peut recevoir jusqu’à
20 000 PLN par an des bénéfices d’un tel investissement.
> La ministre
Paulina Hennig-Kloska: Les recherches le montrent clairement. Les Polonais
soutiennent le développement de l’énergie éolienne parce qu’ils savent que ce
sont les sources d’énergie les moins chères qui stabilisent la sécurité
énergétique de la Pologne.
> [«Très mauvaise
décision du président Nawrocki sur le veto d’une loi qui gèle les prix de
l’énergie et facilite le développement de l’énergie éolienne»] Le veto du
président est une décision coûteuse. Une loi bloquée signifie moins d’argent
dans les poches des Polonais et l’arrêt du développement d’une énergie moins
chère.
> Des paroles aux
actes ! Le logement social est une chance pour un meilleur départ - et nous le
faisons ensemble avec les gouvernements locaux.
Les investissements couvriront non
seulement de grandes villes comme Poznań, Gniezno et Śrem, mais aussi des
communes et villages plus petits tels que Mieścisko, Dąbie, Sompolno et le
village de Cienin Kościelny.
> Notre projet
d’école sans smartphone est déjà au P arlement.
76% des participants à la consultation publique ont soutenu cette initiative de
Szymon Holownia. Nous comptons sur un large soutien de la coalition !
> L’Union
européenne est notre alliance la plus forte, et son succès économique est une
épine dans les yeux de nos ennemis, menés par la Russie de Poutine. Nous devons
changer l’UE et lutter dur pour nous-mêmes : sans fanfaronnade, mais sans
complexes.
> La sécurité de la
Pologne est le service quotidien de milliers de personnes en uniforme. Merci
pour votre dévouement et votre préparation !
Szymon Hołownia
(président de la Diète)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Rien ne devrait être décidé
sur l’Ukraine sans l’Ukraine. Il n’est pas question de parler de l’avenir de
l’Europe sans l’Europe. L’Europe ne peut pas être divisée par Poutine.
● Portugal
♦ Iniciativa liberal
> Un désastre communicationnel en dix étapes
Rui Rocha, dans le public
1.Les vacances
Les images d’un premier ministre sur la plage, en vacances, alors que le pays
brûlait depuis plusieurs semaines étaient une grossière erreur. Le premier
ministre ne devrait pas être sur le théâtre des opérations, mais il devrait
être en charge politique, suspendant les vacances lorsque le pays fait face à
une situation de catastrophe.
2.Le dîner avec Marcelo
L’image du Président de la République et du Premier ministre buvant des bières
sur une terrasse a renforcé leur perception d’éloignement de la réalité. Dans
un pays ravagé par les incendies, la réunion ne pouvait ressembler à une
querelle entre deux amis. Tous deux manquaient de sens de l’État.
3.La fête du Pontal
Le nom même de l’événement aurait dû mettre en garde contre le terrible tir
dans le pied qui insisterait sur une fête pendant que les téléviseurs
diffusaient des images de flammes. On ne fête pas avec une partie du pays qui
souffre.
4.Le début du discours de Pontal
Mauvais, cherchant la victimisation et essayant de blâmer les téléviseurs pour
être en train de mettre côte à côte les images de l’incendie et les images de
la fête. Les télévisions n’ont pas inventé les deux faits. Ils se produisaient
simultanément.
5.L’annonce du retour de la Formule 1
Si le début était mauvais, ce qui a suivi n’était pas meilleur. Vous
souvenez-vous de l’épisode dans lequel António Costa a affirmé que la finale de
la Ligue des champions serait une récompense pour les professionnels de santé ?
Oui. Il était au même niveau de déconnexion de la réalité.
6.Le retard dans la demande d’aide à l’Europe
Personne ne comprend que quelques heures avant le Pontal il n’y avait pas de
raison pour la demande d’aide et quelques heures plus tard cette demande aurait
été formalisée. Personne ne comprend pourquoi le gouvernement a été incapable
d’expliquer ce qui a changé d’un moment à l’autre, donnant l’impression qu’il a
fallu attendre la fin de la fête pour demander de l’aide.
7.Le passage à la protection civile
Dans une situation de calamité, la communication ne peut
être faite par un secrétaire d’État en présence de la ministre. Et la
communication ne pouvait pas être assurée par la ministre en présence du
premier ministre. Le leadership politique s’assume dans les moments difficiles,
ce n’est pas la matière technique d’un secrétaire d’État.
8.La conférence de presse sans droit aux questions ce qui semble l’être.
Si un ministre n’autorise pas les questions, c’est parce qu’il n’est pas prêt
ou ne veut pas répondre. S’il n’est pas prêt à répondre ou ne veut pas le
faire, il n’est pas en mesure d’exercer ses fonctions
9. Le «partons»
Est-il possible de rendre encore pire le signe de fragilité donné par une
conférence de presse sans questions ? Oui. Finissant la conférence de presse
sur l’enregistrement d’une fuite.
10. Le «nous sommes tous épuisés»
La cerise sur le gâteau du désastre de la communication. On perçoit le besoin
du premier ministre de montrer de l’empathie et de s’inclure dans la souffrance
collective, mais il est impossible d’inclure dans le groupe de ceux qui sont
épuisés après les images des vacances, le dîner avec Marcelo Rebelo de Sousa,
la fête du Pontal et les annonces de Formule 1.
La détermination des responsabilités de la catastrophe qui a frappé le pays
doit encore être faite et l’ampleur des tragédies personnelles, déjà
importante, est très éloignée de ce qui s’est passé en 2017. Cependant, il est
déjà possible d’affirmer qu’on ne voyait pas un tel éloignement de la réalité,
une si grande déconnexion avec les gens, un désastre communicationnel de ce
calibre depuis l’année la plus tragique des feux de forêt au Portugal.
> Stop chat control
Chega a voté avec le PSD et le PS en 2022 pour approuver la mesure au Portugal.
L’Initiative libérale était le seul parti à voter contre.
L’Initiative libérale est cohérente avec ce qu’elle défend et vote et votera
toujours pour la défense de la liberté individuelle contre les abus de l’État.
Les mécanismes de cryptage sont essentiels à la vie privée dans la
communication, un droit individuel de chaque personne. La violation de ces
droits peut constituer un cas de vie ou de mort pour les journalistes et les
défenseurs des droits humains.
Chega, PS et PSD n’ont pas défendu un droit fondamental des individus, un droit
toujours à protéger partout, parce qu’ils n’ont pas dans leur matrice
l’individu mais toujours plus d’État et de pouvoirs dans l’État.
● Roumanie
♦ Gouvernement
Nicosur Dan (président)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine]
La visioconférence de la Coalition des volontaires et du Conseil européen a
abordé les résultats des importantes discussions d'hier soir à Washington sur
la sécurité de l'Ukraine.
Les principaux points que j'ai mis en évidence :
- L'implication du président Trump dans un accord de paix pour l'Ukraine est
essentielle - toute paix doit être juste et durable. Le rôle de l'Europe est
également crucial.
- La coordination transatlantique reste notre atout le plus fort pour dissuader
l'agression russe.
- La Russie doit cesser de tuer des civils si elle est vraiment engagée à
apporter la paix.
- Les sanctions doivent être maintenues et, si nécessaire, même intensifiées
jusqu'à ce qu'un accord de paix soit conclu.
- Nous devons garantir le retour immédiat de tous les enfants ukrainiens
enlevés - la Roumanie continuera à soutenir cet effort.
La Roumanie contribuera à des garanties de sécurité solides pour l'Ukraine, qui
seront mises en œuvre grâce à une étroite coopération entre l'Europe et les
États-Unis - c'est un investissement dans la sécurité d’une Ukraine pacifique
et sûre renforce la sécurité de la Roumanie et profite à notre voisin, la
République de Moldavie.
> Beaucoup de
respect et de gratitude pour les militaires du Commandement des Forces
d'opérations spéciales ! merci pour votre professionnalisme et votre fidélité !
Ce sont eux qui contribuent à notre sécurité et au respect des engagements de
la Roumanie au sein de l'OTAN et de l'UE.