lundi 2 juin 2008

L'éditorial d'Alexandre Vatimbella. Le Centrisme et ses alliances nécessaires

Si demain Droite et Gauche faisaient une alliance gouvernementale, sauf s’il s’agit d’une union nationale face à une crise grave, voilà qui serait certainement opportuniste. En revanche, et malgré l’opprobre qui s’abat sur le Centre à chaque fois que cela se passe, si ce dernier fait une alliance soit avec la Droite, soit avec la Gauche, il s’agit d’alliances que l’on peut qualifier de « naturelles » et de « logiques ».
Explications.
Le Centre n’est pas et ne sera jamais la réunion de ceux qui mélangent idées de gauche et idées de droite. Le Centrisme n’est pas une pensée politique sans âme qui piquerait ses références à droite et à gauche. D’abord parce que cela voudrait dire que Droite et Gauche ont existé avant le Centre ce qui, historiquement, est faux. Ensuite, parce que, plus important, le Centrisme est une pensée qui, comme la vie, déteste les extrêmes et préfère l’équilibre. Quand on mange trop ou pas assez, on risque d’être malade. Quand on mange équilibré, on a toutes les chances d’être bien portant. Quand on fait trop de sport on risque l’infarctus. Quand on ne fait pas assez de sport, on risque aussi l’infarctus. Quand on en fait de manière équilibrée, on est en meilleure forme. Quand il pleut trop, il y a des inondations destructrices. Quand il ne pleut pas assez, il y a la sécheresse dévastatrice. Quand il pleut ce qu’il faut, la terre donne le meilleur d’elle-même. Pourquoi cette règle qui peut s’appliquer à toute la vie ne fonctionnerait-elle pas uniquement en politique ?
Mais l’équilibre en soi n’est pas suffisant pour apporter des solutions politiques pour le bien être de toute la population. Il doit être juste, c’est-à-dire profitant à tous et s’appuyant sur les équilibres d’une société harmonieuse qui portent nom respect, tolérance, solidarité dans la liberté et le progrès maîtrisé au nom d’un bien vivre ensemble.
C’est dans ce contexte qu’il faut replacer les alliances. Car, du coup, le Centre et le Centrisme ne sont plus les mauvaises caricatures que les extrémistes de gauche et de droite veulent imposer au nom de leur sectarisme mais bien un lieu et une pensée en évolution perpétuelle pour rechercher constamment l’équilibre, c’est-à-dire l’harmonie. Or cet équilibre passe par des mesures et des politiques qui sont parfois défendues également par la gauche, parfois également par la droite, parfois également par les deux en même temps. C’est là que doit se nouer des alliances. Non pas forcément tantôt avec la droite et tantôt avec la gauche. Cette politique d’alliances n’aurait guère de pertinence sauf si le Centre était dominant et/ou majoritaire dans le pays ce qui n’est pas le cas en France actuellement.
Un Centre minoritaire doit donc s’allier –ne serait-ce que le temps d’une législature ou d’un mandat présidentiel, ce qui signifie à peu près la même chose dorénavant- avec la gauche ou la droite pour gouverner. Libre à lui, ensuite, de casser cette alliance si les principes qu’il défend ne dictent pas la politique présidentielle et gouvernementale. Libre à lui de ne plus renouveler cette alliance à la fin d’un contrat de législature ou présidentiel.
Pourquoi une alliance est-elle préférable à un splendide isolement ? On pourrait en effet objecter que le Centre devrait mieux demeurer seul et, dans le quotidien politique, supporter et voter les mesures qu’il défend ou qui sont proches des siennes et s’opposer à celles qu’il combat. Mais cette posture est une sorte d’irresponsabilité politique parce qu’elle permet, au nom d’une « indépendance » ou d’une « neutralité » de se donner le beau rôle en votant des mesures populaires et en combattant des mesures impopulaires. Ou, si ce n’est pas le cas, de n’être pas jugé responsable d’une politique à laquelle on aurait accordé une sorte de demi-soutien.
Or, la politique, c’est prendre des responsabilités et de les assumer même si l’on doit faire des compromis pour gouverner lorsque l’on est minoritaire. Un parti politique est fait pour gouverner. Une pensée politique est faite pour être appliquée. Un parti centriste a vocation à gouverner même s’il doit s’allier, même s’il doit le faire face à un partenaire beaucoup plus puissant que lui. Un programme centriste doit trouver des applications même s’il n’est pas appliquer totalement du fait que le Centre est minoritaire.
Ceux qui souhaitent que le Centre demeure dans un splendide isolement ont souvent des arrière-pensées politiciennes ou personnelles. Mais, au-delà de ces petits calculs, ils décrédibilisent le Centre en en faisant un lieu d’irresponsabilité. Or, dans le passé, le Centre, décrié comme opportuniste, prenait ses responsabilités en allant au charbon le plus souvent possible. Bien sûr, souvent des opportunistes en profitaient pour récupérer des strapontins dans les lieux de pouvoir. Mais, à côté de cela, il y avait de vrais militants de la cause centriste qui estimaient que l’équilibre, la modération et le compromis, concepts philosophiques défendus par les plus grands penseurs d’Aristote à Confucius en passant par Tocqueville, devaient être les principes directeurs de la politique de la France. Et, souvent, ils ne s’en sont pas trop mal tirés au jugement de l’histoire, à l’opposé de beaucoup d’extrémistes…
Alexandre Vatimbella

Actualités-Etats-Unis

Présidentielle 2008

Hillary Clinton remporte haut la main les primaires de Porto Rico et affirme rassembler plus de votes que Barack Obama


Hillary Clinton a remporté dimanche la primaire démocrate à Porto Rico, une victoire toutefois largement symbolique pour la sénatrice de New York, car son rival Barack Obama reste largement en tête. La victoire de l'ex-first lady est large, avec près de 70% des suffrages et 38 délégués, mais Barack Obama a remporté 17 délégués, et il a aussi obtenu le soutien de deux nouveaux superdélégués. Il ne lui manque plus que 47 délégués ou superdélégués pour passer la barre fatidique des 2.118 désormais requise pour décrocher l'investiture. Les collaborateurs du sénateur de l'Illinois avancent d'ailleurs que leur candidat pourrait l'être dès le début de la semaine, avec les primaires du Montana et du Dakota du Sud. Les deux candidats ont encore à se répartir 31 délégués mardi, mais la direction de l'équipe de campagne de Barack Obama envisageait avec confiance le ralliement d'un nombre suffisant de superdélégués dans un proche avenir pour permettre à leur champion de décrocher l'investiture. En campagne à Mitchell, dans le Sud-Dakota, Barack Obama a lui-même dit ne pas douter de la capacité de son parti à rester uni, avant de parler de sa rivale en des termes chaleureux habituellement réservés au vaincu. Hillary Clinton sera "un grand atout lorsqu'arrivera le mois de novembre", date de l'élection présidentielle générale et du face-à-face avec le candidat républicain John McCain, a-t-il déclaré devant des supporters. Barack Obama dispose désormais de 2.071 délégués, contre 1.915,5 pour Hillary Clinton, dont 38 grâce à Porto Rico, selon un décompte de l'Associated Press. Devant des supporters de San Juan à Porto Rico, la sénatrice de New York a assuré qu'elle supplanterait son adversaire en terme de votes populaires à l'issue des deux primaires de mardi. Elle a également souligné ses victoires inattendues dans des Etats-clé. "Pour les dernières primaires, je vous demande de réfléchir à ces questions. Quel candidat représente le mieux la volonté du peuple qui a voté lors de cette élection historique"?, a-t-elle lancé, dans un nouvel effort pour convaincre les quelque 200 superdélégués neutres à même de faire pencher la balance en sa faveur.

Actualités-France

Pierre Moscovici (PS) veut discuter avec le Mouvement démocrate


«Ne pas être dans la fermeture», tel est le choix de Pierre Moscovici, candidat à la succession de François Hollande. Il prend ainsi le contrepied de l'actuel premier secrétaire du PS qui a toujours refusé toute négociation avec le Mouvement démocrate de François Bayrou «soumis à l'ambition présidentielle » de ce dernier. Pierre Moscovici a ainsi confié lundi au micro d'Europe 1 être prêt à discuter avec le leader du Mouvement démocrate sur des «sujets de gauche». «S'il est prêt à discuter sur un certain nombre de thèmes de gauche ou sur des thèmes économiques et sociaux avec nous, pourquoi ne pas le faire? Ne soyons pas dans le changement d'alliance, ne soyons pas non plus dans la fermeture», a justifié le député du Doubs. «Nos alliances sont à gauche, avec les Verts, avec les communistes, mais en même temps on doit discuter avec François Bayrou» souligne l'ancien ministre des Affaires Européennes sous Jospin, qui subordonne toutefois ce dialogue à l'état d'esprit du député des Pyrénées-Atlantiques. «Le problème c'est où est François Bayrou», a pointé Pierre Moscovici. «Il est dans l'opposition à Nicolas Sarkozy, manifestement », a-t-il poursuivi.