mardi 17 novembre 2015

L’Humeur du Centriste. Attentats de Paris – Politiciens démagogues ou politiques responsables?

Or donc Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez, deux des principaux responsables de LR, l’un en est le président, l’autre le secrétaire général, sont montés au créneau pour critiquer de manière à peine voilée le gouvernement après les attentats de Paris du 13 novembre.
On comprend bien leur peur: voilà un événement qui pourrait profiter au président de la république, au gouvernement et à la majorité en place à moins qu’on ne montre qu’ils sont les principaux responsables de la centaine de morts tombés sous les balles des assassins.
Le premier, qui vise l’Elysée et le second qui vise tout ce qui passe à proximité de son ambition personnelle sans limite ne peuvent pas le tolérer.
Sans oublier que les élections régionales – qui ne seront pas reportées et c’est tant mieux pour la démocratie – se profilent à l’horizon.
Au diable donc l’unité nationale des Français – car il s’agit bien de cela et non de l’unité des forces politiques comme l’a si bien dit Alain Juppé –, il faut instiller le doute sur la capacité des pouvoirs publics à lutter contre le terrorisme dans un élan de démagogie populiste que l’on connait bien chez quelques membres éminents de LR (Eric Ciotti, Christian Jacob et Thierry Mariani n’ont pas été en reste) et que l’on peut qualifier, au mieux, de minable.
Il faut qu’ils critiquent… d’autant, disent-ils, que François Hollande a repris nombre de leurs propositions!
Au lieu de s’en féliciter, leur seule réponse est de parler de récupération et d’opération électorale.
Mais, même si tel était le cas – pourquoi d’ailleurs ne pas accuser Hollande d’avoir laissé faire les attentats pour que sa cote de popularité remonte –, cela irait dans le sens qu’ils souhaitent et il faudrait le soutenir.
Et le chahut indécent ainsi que les huées imbéciles de certains députés LR à l'Assemblée nationale à l'encontre de Manuel Valls et Christiane Taubira, montrent qu'ils n'ont manifestement pas appris ce qu'était la dignité quand la république est attaquée.
Quand le jeu politicien atteint ce degré de bêtise alors que le sang de la jeunesse a rougi les trottoirs de la capitale, on est en droit de se demander où se trouve la responsabilité des hommes et des femmes politiques.
Bien entendu, il n’est pas question de dire qu’Hollande ou Valls ne jouent pas depuis vendredi soir également une partition souvent un peu limite et qu’ils ne portent aucune part de responsabilité dans les réactions outrancières et inacceptables des leaders de la Droite.
Mais quand les dirigeants de LR jouent les offensés parce que François Hollande, du haut du perchoir du Congrès réuni à Versailles, s’est montré sceptique sur certaines des propositions de Nicolas Sarkozy en matière de lutte contre le terrorisme, ils oublient que, dès le samedi matin, ce dernier a lui-même, lors d’une intervention un peu surréaliste, ouvert les hostilités en refusant l’unité nationale alors même que les kalachnikovs des tueurs étaient encore fumantes.
A tous ces hérauts démagos, on peut malheureusement ajouter quelques centristes en mal de reconnaissance médiatique, ce qui n’est guère à leur honneur.
Ici, comme ailleurs, la bonne réponse est celle du Centrisme, malheureusement pas de tous les centristes qui tombent eux aussi si facilement dans le jeu politicien.
Celle-ci est constituée de ces ingrédients si rares que sont la responsabilité, le courage, le respect et la clairvoyance dans le consensus indispensable quand la communauté nationale vient d’être frappée aussi terriblement.
Car, cette fois-ci, en tirant dans le tas, les assassins ont démontré que leur haine mortifère s’appliquaient à tous, sans exception et non pas à des journalistes, des dessinateurs ou des citoyens d’une confession religieuse particulière.
Voilà pourquoi toute tentative de récupération de tous ces politiciens est d’une médiocrité et d’une mesquinerie pitoyables.
Décidément la qualité d’homme d’Etat n’est pas donnée à beaucoup de monde.
Ce qui est plus inquiétant, c’est que celle d’être un simple politique responsable, non plus…
C’est pourquoi il faut saluer la haute tenue des déclarations consensuelles et responsables d’Alain Juppé avec ce qu’il fallait de fermeté, d’équilibre et de clarté.
Sa domination écrasante dans les sondages montre peut-être que les Français savent malgré tout reconnaître une personnalité qui joue son pays face à tous ceux qui jouent leurs propres intérêts.
Il n’est évidemment pas le seul mais ils ne sont pas assez nombreux dans le paysage politique français.

Centristement votre.

Le Centriste