mercredi 30 mai 2012

USA election 2012 vue du Centre. Donald Trump, le trublion narcissique, nouvelle épine dans le pied de Mitt Romney

Exister médiatiquement à tout prix a toujours été le désir le plus cher et sans bornes du milliardaire américain Donald Trump.
Après avoir fait fortune dans l’immobilier et être une star médiatique avec son émission qu’il anime lui-même, The Apprentice, une compétition qui oppose de futurs chefs d’entreprise (les éliminés le sont par la fameuse phrase prononcée en direct par le milliardaire, «you’re fired», «vous êtes viré»), le promoteur-animateur newyorkais a voulu se lancer dans la politique pour devenir le prochain président des Etats-Unis.
Mais, tout ce qu’il a récolté a été un flop retentissant lors des primaires républicaines où il a du jeter l’éponge rapidement au même titre que les Hermain Cain ou les Rick Perry.
Une des raisons pour lesquelles sa candidature s’est effondrée a été son obsession pour la thèse de ceux que l’on appelle les «birthers» qui affirment que Barack Obama n’est pas né aux Etats-Unis et ne pourrait donc pas être légalement président du pays.
Peu importe que l’on ait publié l’acte de naissance officielle d’Obama authentifié par l’Etat d’Hawaï, Donald Trump n’en démord pas.
Et il en a encore remis une couche hier soir sur CNN quand Wolf Blitzer, un des journalistes vedettes de la chaîne d’information en continu, lui a demandé s’il était vraiment et sérieusement convaincu de cette ânerie en lui montrant, dans le même temps, la publication dans les exemplaires des deux quotidiens d’Hawaï datés du 4 août 1961, de l’annonce la naissance de Barack Obama.
Sans rire, il a répondu qu’il s’agissait d’une manipulation qui avait eu pour but de faire croire qu’Obama était américain afin qu’il bénéficie de tous les avantages que lui donneraient cette nationalité.
Une falsification pratiquée par beaucoup a-t-il renchéri.
Et quand Wolf Blitzer lui a demandé de citer d’autres cas, Trump en a bien été incapable…
Ce genre de déclarations et de comportements affligeants d’un homme voulant maladivement accaparer l’attention et qui est, de plus, terriblement amer d’avoir été disqualifié avant même le départ de la primaire pour ses bêtises, n’auraient que peu d’intérêt autre que de donner du grain à moudre pour les chroniqueurs people des médias si Donald Trump ne venait pas de s’afficher en compagnie de Mitt Romney, le candidat des républicains en novembre prochain pour l’élection présidentielle (il vient de remporter la primaire du Texas avec 71% des voix, ce qui lui donne officiellement le nombre de délégués suffisants pour être nommé).
Car Romney a toujours indiqué que, pour lui, la thèse des birthers étaient une idiotie et que, bien évidemment, Barack Obama était né aux Etats-Unis.
Oui, mais voilà, Trump est très riche et connaît beaucoup de gens riches comme lui.
Et il organisait à Las Vegas une soirée de récolte de fonds pour Romney qui est apparu à ses côtés sur l’estrade de la salle où se déroulait cette collecte qui devait rapporter, il est vrai, deux millions de dollars...
Du coup, le voilà renvoyé une nouvelle fois du côté des durs et des haineux du Parti républicain alors qu’il tente par tous les moyens de montrer qu’il est un homme d’ouverture, de consensus et de tolérance.
Pour certains commentateurs, Romney a commis une erreur d’autant qu’il peut bien se passer de cet argent qui va avec la proximité d’un homme controversé, s’il en est.
Pour sa défense, le désormais candidat républicain a déclaré qu’il n’était pas toujours d’accord avec tout ce que disaient ses supporters.
Une explication bien légère mais relayée par Newt Gingrich, l’ancien speaker républicain à la Chambre des représentants et candidat malheureux face à Romney lors des primaires, qui est venu au secours de celui qu’il combattait encore il y a peu avec la plus grande énergie.
Reste que Trump dans les pattes de Romney est une bonne nouvelle pour la campagne d’Obama!

Alexandre Vatimbella