mercredi 15 janvier 2020

Propos centristes. France – Réforme des retraites et leur financement; lutte contre le terrorisme; lutte contre le réchauffement climatique; rôle et éthique de la police…

Voici une sélection, ce 15 janvier 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- Entre le catastrophisme de certains et l’immobilisme d’autres, nous devons suivre une troisième voie : regarder le problème écologique en face et changer nos comportements.
- La présence de la France au Sahel n’a qu’un seul intérêt : la lutte contre le terrorisme.
- J’ai décidé d’engager des capacités de combat supplémentaires au Sahel. Pour amorcer cette dynamique, 220 militaires viendront renforcer les troupes de Barkhane déjà engagées sur le terrain. Tous les pays partenaires qui le souhaitent sont les bienvenus.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Merci aux jeunes qui m’ont fait part hier de leur témoignage sur le décrochage scolaire. Pour ne plus laisser personne sur le bord du chemin, la formation sera obligatoire pour tous les jeunes de 16 à 18 ans, avec des solutions adaptées à chaque parcours.
Face à la mission redoutablement délicate confiée aux forces de l’ordre, nous devons à la fois exprimer notre confiance et notre exigence absolue de respect de l’usage proportionné de la force.
- La conférence de financement doit formuler des mesures pour équilibrer les systèmes de retraite actuel et futur, avec deux limites : nous ne voulons pas d’une baisse des pensions, ni d’une hausse du coût du travail.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
Je n’ignore rien du travail de nos policiers. Rien de ce qu'ils ont accompli, parfois enduré, ces derniers mois. C'est aussi de ma responsabilité de les appeler à l'exemplarité, en toutes circonstances. C’est l’honneur de la police qui est en jeu.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
- La priorité du gouvernement a toujours été d'assurer la sécurité de nos concitoyens. [Les combattants de Daesh] doivent être poursuivis au plus près du lieu où ils ont commis leurs crimes (...) les enfants eux doivent être rapatriés.
- [Le sommet de Pau a permis de réaffirmer] la nécessité de la présence de Barkhane [en Afrique].

Florence Parly (ministre des Armées)
- La lutte contre le terrorisme est la priorité de la France. Pour nous défendre directement, mais aussi pour aider des pays amis, comme ceux du Sahel, région dont il ne faut pas oublier qu’elle se situe aux portes de l’Europe. Un nouveau chapitre s’ouvre aujourd’hui. Nous sommes déterminés, seuls les résultats importent désormais. Je salue l’engagement de nos militaires de Barkhane, dont le professionnalisme est exemplaire.
- Ce Sommet de Pau n’était pas une réunion de plus. C’était une réunion de clarification. Il était important que les chefs d’Etats marquent leur souhait d’une présence internationale plus forte.
- La task force européenne réunira des forces spéciales de différents pays pour accompagner les forces armées du Sahel au combat.
- Une coalition internationale sous commandement conjoint Barkhane/Force conjointe G5 sera créée et permettra plus de communication, de partage de renseignement et de coordination. Nous serons plus efficaces, plus agiles.
- L’objectif est d’avoir un commandement conjoint d’une force militaire dans la zone des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso) pour lutter contre l’Etat islamique. C’est un commandement dans lequel la force Barkhane va jouer un rôle structurant. Il permettra de raccourcir les circuits de décisions et de partager le renseignement.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- La France est devenue le pays le plus attractif d’Europe. L’endroit où il faut être, où il faut investir, c’est la France !
- Le jusqu’au-boutisme n’est pas une solution. La réforme des retraites portée par le gouvernement va garantir un régime de retraite par répartition plus juste et permettre à des milliers de Français d’avoir une retraite minimum à 1000 euros.
- 70% des entreprises se disent très concernées par leur impact sur l’environnement mais 36% le prennent vraiment en compte dans leur organisation. Accompagner ces entreprises pour qu'elles réussissent sans émettre de CO2, c'est le but du Pacte productif.
- En septembre, Emmanuel Macron annonçait l'investissement à hauteur de 5 milliards d'€ de plusieurs acteurs financiers français dans les start-up françaises les plus prometteuses. Ce montant passe désormais à 6 Mds d’€. Nous signons la charte qui concrétise cet engagement. Cette initiative permettra aux entreprises du numérique de se développer, de conquérir des marchés à l’étranger et de créer des emplois dans notre pays. C’est aussi un enjeu majeur pour notre souveraineté.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Je salue les annonces de la Commission européenne pour un fonds de transition juste de 100Md€ pour accompagner les régions d’Europe qui devront fournir les plus gros efforts. C’est le volet social du Green deal qui est lancé aujourd’hui!
- Les bâtiments représentent près de 30% de nos émissions de CO2. Au 1er janvier 2021, nous mettrons en œuvre une nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs pour : moins d’énergie consommée et d’émissions de CO2, un meilleur confort l’été.

Agnès Buzyn (ministre de la Solidarité et de la Santé)
Je suis en action pour améliorer la situation de l'hôpital public. Nous reprenons 10 milliards de dette sur trois ans, pour réinvestir dans l'hôpital public : dès ce mois-ci les personnels soignants verront des concrétisations dans leur quotidien de travail.

Franck Riester (ministre de Culture)
- Bien sûr qu'il faut faire la distinction entre l'auteur et son œuvre! Etre écrivain n'est pas une garantie d'impunité. Et une œuvre doit être considérée en faisant abstraction de son auteur. La spécificité du cas Matzneff tient au fait qu'on lie l'œuvre et son auteur puisqu'il s'agit d'un récit autobiographique. Ce qu'il revendique d'ailleurs sur les plateaux télé. Dans cette affaire, le Parquet a été saisi non pas pour savoir s'il fallait publier le récit autobiographique mais parce que ce dernier constitue une possible pièce à conviction. (…) Le cas Polanski est différent à mes yeux, même s'il peut y avoir des points de rapprochement. En l'occurrence, Il faut toujours bien distinguer l'œuvre de l'auteur Je ne peux pas cautionner les gens qui ont voulu bloquer l'accès aux salles diffusant son dernier film sur l'affaire Dreyfus. Il n'y a pas dans "J'Accuse" de messages répréhensibles. L'Etat devait-il pour autant aider au financement de ce film ? Une commission paritaire du Centre National du Cinéma (CNC) a estimé que oui, compte tenu de critères artistiques. France Télévisions a également décidé de participer. C'est une décision éditoriale qu'ils ont prise en leur âme et conscience et je respecte leur décision. Nous parlons ici d'une aide à la création, alors que dans le cas de Gabriel Matzneff, il s'agit d'une allocation sociale annuelle à l'auteur. 
- Vous me trouverez toujours aux côtés des créateurs lorsqu'il s'agit de protéger la liberté de créer. Dans le même temps, il faut être très mobilisé pour défendre cette liberté de création, et cela dépasse d'ailleurs les seules questions de moeurs. C'est toute la difficulté de concilier les aspirations universelles avec la reconnaissance des différences. On l'a bien vu en mars dernier avec la représentation théâtrale des Suppliantes d'Eschyle qui a été empêchée dans un premier temps par des militants qui se disaient "anti racistes" protestant contre l'usage de masques noirs par les comédiens. C'était une entrave à la liberté de création! Symboliquement, Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, et moi-même, avons tenu à assister à la représentation de cette pièce. 

Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics)
- Grâce à nos efforts budgétaires et à la solidité de notre économie, le redressement de nos comptes publics se poursuit. En 2019, le déficit de l'Etat s'est établi à 92,8 milliards d'euros, contre 97,7 milliards prévus initialement.
- Nous sommes le gouvernement qui baisse le plus les impôts. Cette année, ce sont encore 10 milliards d’euros de baisse d’impôts. Les Français qui gagnent moins de 6 700 euros net par mois le verront à la fin du mois avec un gain moyen de 300 euros par an.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Il y a certains métiers qu'on ne peut pas exercer 40 ans sans abimer son corps. Des discussions sont en cours avec les partenaires sociaux pour une possibilité de reconversion après 15-20 ans dans un métier difficile.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
2020 sera l'année du déploiement du numérique dans les territoires, fibre et 4G. Nous ne devons pas laisser s'installer une nouvelle fracture territoriale numérique. Chaque semaine de nouveaux pylônes sont inaugurés et 14000 foyers sont raccordés chaque jour.

Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
- [Retrait provisoire de l'âge pivot] C'est un moyen pour montrer que nous sommes ouverts au dialogue. (...) Nous avons décidé de converger pour pouvoir discuter de la question du financement, notamment le financement à court terme.
- [Réforme des retraites] Vous êtes sur le 49.3 quand vous n'êtes pas sûr de votre majorité et moi je sais que la majorité, LaREM et MoDem, est très alignée (...) Il n'est pas dans les tuyaux du gouvernement de procéder à un 49.3.
- Je rappelle que les forces de police détiennent le monopole de la violence dite légitime, le corollaire de cela, c'est l'exemplarité. La nécessité d'être sans failles.
- [Baisse du nombre de grévistes] Vous n'aurez pas entendu de la part du gouvernement un quelconque triomphalisme. On a envie de convaincre. (…) Je constate le fait qu'il y a moins de grévistes. Chaque journée d’action est un baromètre.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
2019 aurait été une année décevante pour le climat avec la  COP25. Mais pas en Europe: cette même année, nous avons rassemblé nos partenaires sur un objectif historique de neutralité carbone en 2050. L’engagement de la France est désormais qu’il soit soutenable dans tous les pays européen.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
- Le nouveau lycée est une chance pour les jeunes. On sort d’un système par filières qui n’avait plus aucun sens. Avec le contrôle continu, on prend en compte les efforts des jeunes sur la durée et non plus sur un seul moment d’épreuves finales.
-Nous agissons contre la progression de l’islamisme dans le secteur sportif. Le sport, c’est avant tout une opportunité immense pour lutter contre le repli en transmettant nos valeurs et en insérant les jeunes.
- La lutte contre le repli communautaire passe par une présence républicaine renouvelée dans les quartiers. Je crois au rôle des associations en la matière.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- [Grève] Plus de 500 entreprises ont déclenché des demandes d'aides.
Employabilité des seniors : "Il faut rendre le sujet visible, et c'est ce que nous sommes en train de faire. Il faut être dans l’exécution, et c'est un des marqueurs de ce gouvernement.
- On ne peut pas dire 'voilà ce qu'est la réforme des retraites et s'agissant du financement, on renvoie à un temps pas défini.' Ça veut dire que d'emblée les jeunes n'ont pas de garantie que leurs retraites vont être financées.
- [Ségolène Royal limogée ] On l'attendait sur ses prises de position, sur les enjeux des pôles, les difficultés de négociation, ses projets. On l'a beaucoup entendue parler d'autres choses.

Emmanuelle Wargon (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
- L’engagement pris et réaffirmé par Emmanuel Macron, c’est que les propositions de la Convention citoyenne pour le climat seront reprises sans filtre. Il a dit clairement qu'il faudrait que ces propositions soient claires, détaillées et opérationnelles.
- [Convention citoyenne pour le climat] L'engagement pris c'est que les propositions de la convention seront reprises sans filtres (...). Les propositions les plus abouties pourront être proposées au référendum ou soumises au Parlement.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Toute discrimination est un coup de canif dans le pacte social. Pour lutter contre, je travaille en ce moment même avec les ministres concernés pour construire avec les acteurs engagés et associations la toute 1ère stratégie gouvernementale de lutte contre les discriminations !
- Comme dans d’autres pays, je veux mieux valoriser la place des femmes dans l’histoire, les sciences, les arts... Pour ce faire je souhaite travailler à la création d’un Musée de l’histoire des femmes.
- En 2020 nous prenons un nouveau tournant dans l’égalité entre les femmes et les hommes pour l’ensemble de la planète. En Juillet la France invite le monde au Forum Génération Égalité que nous co-présidons avec le Mexique.
- Aucun pays au monde n’a atteint l’égalité femmes-hommes. C’est pour cela que le Président a appelé, devant les chefs d’Etat du monde entier, à faire de l’égalité femmes-hommes une grande cause mondiale. Ainsi que je l’ai dit à l’ONU: «France is back. And so is feminism!»
- Le Président a fait de l’égalité femmes-hommes la grande cause de son quinquennat. Depuis deux ans et demie, l’ensemble du Gouvernement est mobilisé pour mener un combat culturel afin d’abaisser le seuil de tolérance de toute la société face aux inégalités.
- Il est inadmissible qu'une femme qui cherche à se protéger de son conjoint violent téléphone mais que cela sonne dans le vide.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
- Où vit-on mieux qu’en France ? Nous pouvons être fiers de notre pays, celui des Droits de l’Homme et de la raison; fiers de notre protection sociale, de notre niveau d'éducation; fiers de notre action au quotidien, au service de la France et des Français.
- Je souhaite que l’année 2020 soit celle de la raison cultivée, où l'on cesse de se complaire dans la rhétorique du malheur, de l'opposition et de la détestation d’autrui.

Stanislas Guerini (délégué général)
Insulter les organisations syndicales qui trouvent un compromis... Marine Le Pen dévoile son jeu : la détestation de tout ce qui peut ressembler à un progrès pour les Français. C'est vrai que ça serait un coup dur pour son fonds de commerce...

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- J'ai proposé la création d'une commission spéciale sur le projet de loi sur les retraites. Nous nous orientons vers un partage des responsabilités entre un rapporteur général et des rapporteurs thématiques. Nous y associerons toutes les composantes de la majorité.
- Les oppositions sont de mauvaise foi. L’écrasante majorité de la réforme des retraites est dans le projet de loi, pas dans les ordonnances. La réforme d’un régime universel à points nous allons totalement l’aborder, la discuter, l’amender. On ne dépossède personne.
- Nous ne pouvons pas transformer le pays seulement par la loi ou les règlements. Nous devons rassembler tous les corps sociaux pour changer le pays, ensemble. Voilà notre conception de la démocratie sociale et nous y sommes profondément attachés.

Aurore Bergé (porte-parole)
- [Retraites] Notre système actuel est injuste. Il est dur avec les plus fragiles et ne permet pas d’avoir un minimum décent pour vivre. Donc il fallait changer la nature de ce système et garantir le retour à l'équilibre dès 2027, et le financement sur le long terme.
- Nous devons réaffirmer les missions de l’audiovisuel public, réaffirmer sa singularité et réaffirmer le besoin que nous avons d’avoir un audiovisuel public fort et indépendant, notamment avec des ressources propres.
- Nos forces de l'ordre sont soumises systématiquement à des violences, manifestation après manifestation. Quand il y a un dérapage d'un policier, il doit être dénoncé et sanctionné. Mais on ne peut pas généraliser le comportement de quelques uns.


●MoDem
Sarah El Hairy (porte-parole)
Demandez aux agriculteurs, aux indépendants, aux commerçants, aux femmes si cette réforme est vide avec cette avancée sociale d'une retraite minimum de 1000€ Avec la prise en compte de la maternité dès le 1er enfant.

Bruno Millienne (député)
- Il faut dialoguer avec les organisations syndicales notamment sur certains régimes spéciaux, sur la définition de la pénibilité et ce que cela peut signifier en termes de droits nouveaux. Cette réforme universelle n’a pas vocation à être uniforme. Nous veillerons à l’équité.
- Nous appelons à une normalisation des conditions de voyage dans les transports, notamment en Ile-de-France. Il y a une exaspération de la part de nos concitoyens. Nous appelons les syndicats « jusqu’au boutistes » à dialoguer. Nous savons qu’il demeure encore des inquiétudes.
- Nous sommes satisfaits des annonces faites par le Premier ministre sur les retraites. Le texte va être examiné en février. Il posera un cadre au sein duquel des choses vont logiquement évoluer, notamment sur les régimes spéciaux.
- Nous sommes heureux que Sénat et Assemblée Nationale soient parvenus à un accord sur la loi antigaspillage. Notre vision au MoDem était de veiller à ne pas imposer des contraintes aux collectivités venues d’en haut.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
- Cette grève minoritaire met en danger de nombreuses PME, des artisans, des commerçants, bref: des emplois!
- Le débat sur les retraites manque d'imagination. Pourquoi ne parle-t-on pas d'augmentation du temps de travail pour sauver le départ à 62 ans? Pourquoi ne parle-t-on pas de capitalisation pour rassurer les jeunes qui pensent qu'ils n'auront pas de retraite?
- Cela fait vingt ans que nous défendons le principe d’une retraite par points ! Mais je m’interroge sur une réforme qui supprime les régimes spéciaux pour instaurer des régimes spécifiques.
- Pour les syndicats, la retraite par capitalisation, c’est le diable. Mais les Suédois qui sont des sociaux-démocrates ont une part de capitalisation. Elle leur permet de cotiser moins pour avoir plus de retraite.
- Nous sommes la troisième force territoriale de France et nous allons le rester aux municipales. 2020 sera une vraie année de l’UDI. Dans un pays qui perd la tête, nous sommes le parti de ceux qui veulent raison garder.

Sophie Auconie (députée)
Il n'y a pas de réforme des retraites sans suppression des régimes spéciaux.

Pierre Louault (député)
Ce matin, nous auditionnons Jean-Louis Borloo en commission des affaires économiques. Il explique que "quelque soit le gouvernement, Bercy veut tout verrouiller, contrôler et si possible détourner les fonds dédiés". C'est le problème de toutes les actions publiques en France.

●Mouvement radical
Le Mouvement radical rappelle son attachement indéfectible à la loi de 1905 et son refus de toute révision. Travaillons sur la loi de 1901 pour lutter contre la radicalisation islamiste et attendons les conclusions de la commission d’enquête du Sénat.


Une Semaine en Centrisme. La France incapable de s’adapter à la réalité pour en profiter?

Une majorité de Français a soutenu le mouvement des gilets jaunes et une majorité d’entre eux fait de même pour les grévistes qui s’opposent à la réforme des retraites…
A chaque fois qu’un changement pour une raison légitime (réchauffement climatique et adaptation du système des retraites à la situation économique et sociale actuelle en l’occurrence) est décidé les Français sont «vent debout» -- terme très en vogue dans les médias pour dramatiser à outrance ces épisodes – pour dire non.
Un non qui est de principe et qui vient souvent en totale contradiction avec leurs soi-disant convictions profondes dont on commence à douter de leur réelle existence.
Exemple avec ces écolos qui fraternisent avec des gilets jaunes dont le mouvement de foule était essentiellement… anti-écolo!
La raison premières? Ils détestent Macron…
Exemple encore avec ces Français qui soutiennent des grévistes qui bénéficient d’avantages avec leurs régimes spéciaux qu’ils payent avec leurs impôts qu’ils trouvent trop élevés!
Et on pourrait multiplier ces incohérences dont le seul objectif est de s’opposer par définition et par principe contre un pouvoir même s’il va dans le sens de son intérêt.
Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde, Christian Lequesne, professeur de science politique au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po dénonce avec justesse cette attitude d’un peuple préférant le conflit à la négociation, l’affrontement au compromis, l’anathème à la discussion constructive dans un archaïsme qui démontre une grande immaturité démocratique du pays.
Il estime ainsi que «nous sommes dans un pays où la violence et le rapport de force continuent de s’imposer pour réaliser n’importe quelle décision collective».
Selon lui, «La culture politique française continue à détester le mot ‘pragmatisme’ et cela est bien dommage. Dans une démocratie moderne, il devrait être normal – pour ne pas dire banal – que le gouvernement et les partenaires sociaux règlent les problèmes en trouvant des compromis autour d’une table. Négocier: c’est bien le mot essentiel qui fait défaut à la France. Les élites gouvernementales comme les syndicats français ont l’impression que négocier le social équivaut d’abord et avant tout à se faire avoir par l’autre. C’est ainsi que, si la France est souvent fière d’affirmer qu’elle résiste au libéralisme, il faudrait préciser: surtout au libéralisme politique qui fait du compromis une valeur.»
Et il s’inquiète, à juste titre, de la stigmatisation de ceux qui cherchent le compromis:
«La manière dont le débat français considère avec condescendance ceux qui sont favorables à une société moins conflictuelle est inquiétante. On les range volontiers dans la catégorie des élites mièvres qui vivraient totalement à côté de la plaque. L’opposition entre un peuple pur, sachant ce qu’est le tragique de la vie et de la lutte, et des élites bien pensantes qui en ignoreraient tout répond parfaitement à la définition du populisme. Elle est même la seule définition sur laquelle les sciences sociales s’accordent un tant soit peu.»
Mais ce qui est certainement le plus irresponsable dans ces comportements, c’est qu’ils ne permettent pas à la France de s’adapter au réel pour pouvoir en profiter.
Car c’est bien le but de ces décisions, que ce soit en matière sociale ou environnementale pour reprendre nos deux exemples.
Du coup, le pays se retrouve à la traîne alors qu’il pourrait être souvent en avance sur les autres ce qui est souvent un avantage déterminant.
Oui, de ce point de vue, on peut dire que les Français jouent contre leur camp, contre eux-mêmes.
Et ceci a un prix qu’il leur faudra payer.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC