mercredi 29 novembre 2023

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La résolution des problèmes de l’Humanité, localement et globalement, n’est possible que par l’universalisme

Prenons la question démographique.

Au niveau mondial, il y a de plus en plus d’humains et si certains experts nous disent que ce n’est pas une menace pour l’instant, notre augmentation pose néanmoins de nombreux problèmes que ce soit à propos des matières premières, de l’alimentation, de l’accès au bien-être, etc.

Au niveau local, dans certains pays, il y a trop d’habitants pour leurs capacités et dans d’autres, pas assez.

Certains risques la surpopulation, d’autres de devenir des déserts.

Certains ont trop de main d’œuvre pour leurs capacités économiques, d’autres pas assez.

D’où cette schizophrénie qui fait que nous militons à la fois pour une baisse de la population mondiale et une augmentation de celle-ci, que nous nous lamentons d’une baisse des naissances dans les pays développés et que nous prenions des mesures pour empêcher l’immigration!

On comprend bien que seul un système de vases communicants entre pays, régions et continents permettrait de résoudre le problèmes au niveau de la planète.

Seul l’universalisme peut résoudre ce problème parce que c’est à cette dimension que l’on peut réellement agir.

Mais, plus largement, l’universalisme est le seul moyen d’organiser la planète du mieux possible.

Néanmoins, il faut savoir de quel universalisme on parle.

On comprend bien que les divisions actuelles de la communauté internationale ainsi que les divers régimes qui gouvernent les pays sont des freins à une gouvernance mondiale vraiment efficace.

Sans parler des cultures qui divisent lorsqu’elles sont communautaires et qui, aujourd’hui, sont la plus grande crainte des pays démocratiques en matière d’immigration.

En effet, pour qu’il y ait universalisme, il faut que l’Humanité partage des valeurs humanistes qui permettent de mettre au centre de celui-ci le respect de la dignité humaine.

On ne peut mélanger certaines cultures communautaires alors que l’on peut certainement le faire pour des cultures individuelles.

Et qui dit cultures individuelles dit liberté, égalité et fraternité ce qui est impossible lorsque des groupes se font face et tentent d’imposer leurs cultures respectives comme dominantes.

Les adversaires de l’universalisme sont actuellement de deux sortes.

Il y a d’abord ceux qui défendent des idéologies violentes et totalitaires dont le but est une guerre culturelle (qui peut passer par des conflits armés ou du terrorisme) pour les imposer.

Il y a ensuite ceux qui sont dans une sorte de défense d’un ordre culturel qui serait, pour chaque pays, son identité propre et font partie des nationalistes qui sont prêts à défendre cette exceptionnalité qu’ils considèrent comme primordiale et qu’ils estiment en danger d’un cosmopolitisme qu’ils détestent.

La division actuelle du monde semble leur donner raison.

En revanche, le cosmopolitisme qu’ils combattent leur donne tort.

Car, grâce à la mondialisation culturelle, nous sommes aujourd’hui, chacun de nous, des mélanges de culture.

C’est une réalité que l’on ne peut nier.

Quoiqu’il en soit, s’il faut s’appuyer sur celle-ci, l’universalisme est également, maintenant et encore plus à terme, la seule solution face aux multiples dangers qui guettent l’Humanité comme celui du changement climatique qui demande une réponse globale de tous pour que sa lutte à son encontre soit vraiment efficace.

Car si l’universalisme est une belle utopie, il est également une nécessité impérative.