mercredi 18 décembre 2019

Propos centristes. France – Réforme des retraites; blocage du pays et actions sauvages; augmentation du SMIC; élimination des plastiques; lutte contre l’«agribashing»…

Voici une sélection, ce 18 décembre 2019, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Sur la création d’un régime universel de retraite, notre détermination est totale.
- Le dialogue avec les organisations syndicales n’a jamais été rompu. Une série de réunions bilatérales de travail se tiendra mercredi à Matignon, et une réunion multilatérale jeudi pour évoquer tous ensemble des sujets relatifs à la réforme.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
Mobilisation des préfets contre l'« agribashing », cellule Demeter mise en place par la Gendarmerie pour centraliser enquêtes et renseignements, action conjointes avec la FNSEA: le Gouvernement agit concrètement contre les attaques qui visent les agriculteurs.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
Discussion importante ce soir avec mes homologues Heiko Maas (Allemagne) et Dominic Raab (Royaume Uni) sur l’Iran. Nous avons confirmé l’unité de nos 3 pays pour trouver une issue diplomatique dans le cadre de l’accord nucléaire de Vienne et pour permettre le retour de l’Iran en conformité avec l’accord.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
L’accord PSA [Peugeot] / FCA [Fiat] est une bonne nouvelle pour la France, pour l'Europe et pour notre industrie automobile. La France compte désormais deux champions de taille mondiale pour faire face aux grands défis de la mobilité durable.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Aujourd'hui on a deux retraités pour un actif dans les régimes spéciaux: on est arrivé au bout d'un système.
- [Age pivot à 64 ans] On est ouvert au dialogue.
- Il y a un droit de grève mais pas de droit aux blocages, aux menaces, aux coupures sauvages.
- Je condamne avec la plus grande fermeté les coupures d’électricité volontaires survenues sur le réseau. Ces faits sont inadmissibles, ils sont contraires aux principes du service public et n’ont rien à voir avec l’exercice du droit de grève.
- [Coupures de courant volontaires provoquées par des opposants à la réforme des retraites] Ce qui s'est passé est grave, je demande à Philippe Martinez de clarifier sa position à ce sujet.

Agnès Buzyn (ministre de la Solidarité et de la Santé)
Aujourd’hui, la moyenne des pensions des femmes est inférieure de 42% à celle des hommes. Le projet de retraites que nous proposons réduira les inégalités entre les hommes et les femmes, en prenant mieux en compte les différents parcours de vie et en renforçant les droits.

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
- Sanctions américaines sur les filières viticole et oléicole suite au contentieux Airbus : France et Espagne ont demandé un point public pour obtenir la nécessaire solidarité de l’UE. La PAC permet de trouver les solutions d’indemnisation pour nos producteurs, c’est urgent!
- Au Conseil européen AgriFish, j'appelle à un étiquetage plus performant sur l'origine des produits agricoles et alimentaires.

Franck Riester (ministre de Culture)
Le ministère de la Culture restera totalement mobilisé en 2020 pour le patrimoine.

Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics)
- La réforme des retraites a trois objectifs : il faut que le régime soit universel avec la fin des régimes spéciaux, porteur de justice sociale avec un minimum de retraite à 1000€ par mois et équilibré financièrement.
- J'ai signé aujourd'hui un arrêté qui met à jour la liste des États et territoires non coopératifs en matière fiscale. Au total, 12 nouveaux Etats et territoires sont inscrits sur notre liste nationale. La lutte contre l'évasion fiscale est une priorité du gouvernement.
-Il n’est pas nécessaire de bloquer le pays pour dialoguer avec le gouvernement, la porte est ouverte, le Premier ministre l’a redit et les derniers mois l’ont montré.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
- Au premier janvier prochain, il y aura une augmentation du smic qui sera de 1,2 %. Elle résulte d'une hausse de 0,7 % de l'inflation, donc de l'augmentation des prix, mais aussi de la moitié de l'augmentation des salaires ouvriers et employés, soit 0,5 %. Un salarié au smic touchait 1204 euros net par mois en 2019, il aura 1219 euros l'année prochaine donc 15 euros de plus par mois en net ou 173 euros dans l'année. Au 1er janvier, 2,3 millions de personnes seront concernées.
- Je voudrais mettre en perspective deux éléments : parmi ces salariés au smic, il y a beaucoup de femmes, 58 %, qui pour beaucoup doivent élever seules leurs enfants. Par ailleurs, avec cette hausse, l'évolution du pouvoir d'achat est importante sur 3 ans. Avec les différentes aides, quelqu'un au smic en 2017 recevait 1245 euros par mois. Ce sera 1409 euros en 2020, soit près de 2000 euros de plus par an. C'est la conséquence de l'augmentation du smic, de la prime d'activité et de la suppression d'une partie des cotisations. Dans le même esprit, les ordonnances travail et la loi Pacte ont simplifié les conditions d'intéressement pour les salariés des TPE et PME. La logique est la même: distribuer plus de revenus, sans abîmer l'emploi.
- De façon générale, les entreprises ont tendance à exclure du marché du travail les jeunes et les seniors. Il faut responsabiliser les employeurs sur le sujet. Il faut trouver une solution pratique et changer le regard dans l'entreprise pour que l'expérience du salarié soit considérée comme une valeur. Il faut aussi respecter les temps de vie de chacun. Beaucoup de personnes aspirent à faire un decrescendo dans leur vie professionnelle.
- Avec le projet de réforme des retraites que nous proposons, si on fait du cumul emploi-retraite, on pourra continuer à acquérir des nouveaux points pour améliorer sa retraite. Il faut être innovant. On peut imaginer des respirations au cours de la vie, ne plus faire des tunnels de travail et imaginer une évolution du compte épargne-temps qui soit universel, que l'on puisse le transporter d'une entreprise à l'autre - car ce n'est pas possible aujourd'hui! Il faut penser à la gestion des temps tout au long de sa vie. Quand on est couvreur, par exemple, il est normal que l'on n'ait plus envie de monter sur les toits à partir d'un certain âge. Or, il doit être possible de se reconvertir à tout âge.
- Il y a 25 millions de salariés qui, depuis le 21 novembre peuvent choisir librement entre des dizaines de milliers de formations avec les euros sur leurs comptes. Nous en sommes à 600 000 téléchargements en trois semaines, c'est énorme. 52 000 personnes se sont effectivement inscrites à des cycles de formations. C'est un nouveau type de service public.

Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
- La CGT a un problème avec la réalité. [Quand il y a] 75 000 manifestants à Paris hier, la CGT en comptait quasiment 400 000. Ce n’est pas en gonflant les chiffres qu'on gonfle le crédit.
- Porter cette réforme est une responsabilité importante. Laurent Pietraszewski [nouveau secrétaire d’Etat aux retraites] est un fin connaisseur du système des retraites. C’est une tâche lourde et ardue. Je lui fais toute confiance pour l’accomplir.
- Aucun des députés de la majorité, et même une partie de l'opposition, ne peuvent discuter du fait qu'il y a quand même des avancées sociales significatives dans ce texte [de la réforme des retraites].
J’assume qu’il puisse y avoir des désaccords avec le Sénat. Je n’en suis pas surpris. La vie politique est ainsi faite. Mais je constate que le taux de commissions mixtes paritaires conclusives est élevé. Signe d’une capacité à dialoguer et à trouver des compromis.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Il est de l'ordre de l'impensable que nous ne puissions empêcher la mort d'un enfant que nous sommes censés protéger.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- [Loi CeyberHaine] Nous avons aujourd’hui la chance de pouvoir poser un jalon historique sur ce sujet essentiel pour l’avenir de nos démocraties et de nourrir les futurs travaux européens qui seront menés sur ces sujets.
- [Loi CeyberHaine] Début de l'examen au Sénat. Rares sont les textes qui répondent à un besoin aussi pressant et à une demande aussi forte des citoyens : celle d’assurer leur sécurité et de faire respecter leurs droits et leurs libertés, en ligne comme hors ligne. C’est pour répondre à cette urgence qu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont confié à Laetitia Avia l’élaboration de la proposition de loi, qui vise à prendre en compte le rôle majeur que les réseaux sociaux jouent dans la diffusion et l’accélération des contenus haineux. Objectifs: spécialisation d’un parquet sur le numérique pour une justice plus rapide et plus efficace, obligation pour les réseaux sociaux de se doter de moyens de modération et de retrait des contenus haineux en 24h sous le contrôle du CSA, sensibiliser les plus jeunes.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
- Notre réforme ne vise pas à faire des économies. Elle crée de nouveaux droits pour les plus fragiles. Et comme on ne veut pas prendre aux uns ce qu’on donne aux autres, il faut financer ces nouveaux droits. D’où la nécessité de travailler un peu plus longtemps.
Dialoguer, c’est accepter de faire chacun un pas vers l’autre. En 4 mois de discussion, notre projet a énormément évolué, des garanties ont été données. Pourtant certaines organisations, elles, n’ont pas bougé de leur contestation de principe.
- Il y a une dérive dans les modes d’action de certains syndicats. Quand on bloque un conducteur de bus qui veut travailler on n’est pas dans le droit de grève. Quand on coupe l’électricité de foyers, de feux de circulation, on met en danger des gens.
- Je viens de la gauche et je suis à l’aise avec l’idée qu’il faut progressivement travailler plus longtemps. D’ailleurs c’est ce qui avait déjà été décidé dans le précédent quinquennat. Et je veux que les jeunes puissent bénéficier d’une retraite, qu’il faut financer.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Nous portons une vraie logique de service public pour les territoires avec des engagements de couverture en 5G bien plus ambitieux que dans d'autres pays européens. Ils constitueront à l’avenir un élément fort de la compétitivité de notre pays.
- Cher Bruno Retailleau, vous demandez au Gouvernement des mesures pour les entreprises dont l’activité souffre des grèves. Fort heureusement, avec Bruno Le Maire, nous ne vous avons pas attendu : les mesures d’étalement fiscales et sociales ont été réactivées il y a une semaine...

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
Je ne pense pas que les Français soient prêts pour totalement, en 2 ans, éradiquer le plastique de leur vie quotidienne. On a une vraie méthode pour sortir du plastique : 2040, c'est le point d'arrivée.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Pour la première fois, le gouvernement apporte son soutien direct à une association œuvrant pour l'accès de toutes les femmes aux produits d'hygiène menstruelle.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Merci de tout cœur à l’Ordre des médecins d’avoir compris le sens de notre proposition sur la protection des femmes victimes de violences conjugales & pour leur mobilisation collective!
- Nous présenterons dans les mois qui viennent un projet de loi ambitieux pour l’égalité femmes hommes dans l’économie.

Sibeth Ndiaye (porte-parole)
-Défendre le système[des retraites] actuel, c’est défendre un système dans lequel les gens qui ont des petits salaires et des carrières à trous sont pénalisés.
- Nous forcerions des gens à travailler jusqu’à 64 ans alors qu’ils connaissent des carrières longues ou pénibles ? C’est faux. Nous allons justement discuter avec les partenaires sociaux de l’extension du champ de la pénibilité, et du sujet des carrières longues.
-Le Premier ministre l’a dit: si les partenaires sociaux trouvent un meilleur moyen que l’âge d’équilibre de parvenir à l’équilibre en 2027, nous le reprendrons à notre compte. Mais nous avons une responsabilité et un devoir de transparence vis-à-vis des Français.
- Nous ne devons pas laisser le fardeau d’une dette aux générations futures. Nous devons donc mettre en place un système de retraites qui réussit à s’équilibrer par lui-même.
- L'équilibre du système de retraites est essentiel: c'est une question de responsabilité. Quelle que soit la réforme des retraites menée, le sujet qui s’est toujours posé est la manière dont on pouvait réussir à équilibrer un système qui est basé sur la démographie.
- Nous construisons la réforme des retraites pas à pas et le temps que nous prenons est nécessaire. Beaucoup de choses qui ont été proposées ont été reprises par le Gouvernement et cela montre notre volonté de construire et de bâtir un compromis avec les organisations syndicales.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)
Je salue le choix de Laurent Pietraszewski comme secrétaire d’État en charge des retraites. Auparavant député et ambassadeur de cette réforme, il saura poursuivre le travail engagé depuis deux ans pour mener à bien cette avancée sociale pour les Françaises et les Français.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Notre groupe est totalement mobilisé pour que cette réforme des retraites aboutisse, mais avec le plus de monde qui se mette d’accord sur les modalités discutées en ce moment et dans les semaines à venir.
- Les républicains savent pertinemment que la réforme que nous allons conduire est la bonne. Ils sont pour la suppression des régimes spéciaux et ils n'ont jamais osé le faire !
- Nous devons absolument négocier ce qui permettra de respecter cet âge d’équilibre.
- Avec le gouvernement nous transformons l’action publique pour faire en sorte que les usagers aient accès à des services de meilleure qualité et que les agents soient plus heureux dans leur travail.
- L’équilibre du régime des retraites est une nécessité. Nous le confions à une gouvernance inédite fondée sur la confiance entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Une occasion inespérée de refonder notre démocratie sociale.

Aurore Bergé (porte-parole)
- On ne peut pas changer le système de retraites et dire en même temps qu'on ne sait pas comment le financer. L'âge pivot est pour l'instant le meilleur mécanisme pour garantir la pérennité du système et le pouvoir d'achat des Français.
- Je crois à la nécessité d'un audiovisuel public fort. Et pour cela il a besoin de ressources propres, indépendantes et pérennes.
- A l'Assemblée nationale, nous avons réformé dès notre arrivée notre régime de retraites. Il n'y a aucune raison que le Sénat n'en fasse pas de même: comment pourrait-il voter la réforme des retraites et en même temps s'en exonérer?
- Pour que la confiance entre les élus et les Français soit là, il faut tenir nos engagements et continuer la transparence. La transparence n'est pas du flicage mais de la responsabilité.

Marie-Christine Verdier-Jouclas (députée)
Le Premier ministre Edouard Philippe a été très clair, nous laissons deux ans de plus aux syndicats pour nous proposer un équilibre financier pour les retraites, à défaut nous fixerons l'âge d'équilibre à 64 ans en 2027 ! Nous ne sommes pas fermés.

●MoDem
Sarah El Hairy (porte-parole)
La réforme des retraites apporte des avancées sociales majeures. Il faut maintenir le texte mais il faut le travailler, l'enrichir. Le prochain défi est de permettre aux Français de retrouver leurs familles pour les fêtes.

Nathalie Avy-Elimas (députée)
Du projet de réforme des retraites se dégagent les principes: universalité, équité, responsabilité. Le MoDem, qui défend depuis longtemps un système à points qui prenne mieux en compte les spécificités des parcours, réaffirme son plein soutien à ce projet. C'est le sens des mesures visant à majorer les droits acquis dès le premier enfant, à attribuer des points dès le premier jour du congé maternité, ou à garantir à la suite d'un décès, via la pension de réversion, un niveau de vie constant au conjoint survivant.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
Ce sont les plus fragiles qui seront les principaux bénéficiaires de la réforme des retraites! Les arbitrages du Gouvernement vont dans le bon sens, à l'exception de l'âge-pivot qui crée du flou, de l'inquiétude et donc un surcroît de mobilisation.

Christophe Naegelen (député)
- [Retraites] la réforme va dans le bon sens, à condition que nous tenions compte de la pénibilité et de l’usure!