mercredi 15 février 2017

Présidentielle 2017. 4 sondages favorables à Macron, terribles pour Fillon

Emmanuel Macron & François Fillon
Quatre sondages publiés aujourd’hui montrent que la dynamique Macron est toujours là, que Marine Le Pen bénéficie des problèmes de Fillon qui lui est en train de couler littéralement en termes d’image alors qu’il parvient encore à se maintenir en matière d’intentions de vote.
En ce qui concerne les sondages «rolling» (quotidien), tant pour celui de l’Ifop (pour Paris Match, iTélé et Sud radio) que pour celui d’Opinionway (pour Les Echos et Radio classique), Emmanuel Macron demeure le favori de la présidentielle.
Il demeure en deuxième position au premier tour avec 21% des intentions de vote (pour Opinionway) et 19,5% (pour Ifop) devant Fillon (20% pour Opinonway et 18,5% pour Ifop).
Opinionway place Marine Le Pen à 27% et l’Ifop à 26%.
Au deuxième tour, Emmanuel Macron gagne toujours devant Marine Le Pen avec le même résultat pour les deux instituts de sondage, 62% contre 38%, soit une petite baisse pour le leader d’En marche!.
Quant à François Bayrou, testé uniquement par l’Ifop, il reste à 5% d’intentions de vote et se retrouve derrière Benoit Hamon (14,5% pour Ifop et 15% pour Opinionway) et Jean-Luc Mélenchon (11,5% pour Ifop et 11% pour Opinionway), stables tous les deux.
A noter la publication ce jour d’un sondage Elabe pour BFMTV qui compare les trois principaux candidats et est à l’avantage très net d’Emmanuel Macron.
Ainsi, la caractéristique première de Macron est son dynamisme (74%) alors que pour Marine Le Pen et François Fillon c’est qu’ils inquiètent les Français (63% pour la candidate d’extrême-droite et 59% pour celui de LR).
Par ailleurs, le leader d’En marche! est en tête pour les items suivants: «a les qualités nécessaires pour être président de la république» (42%); «honnête» (49%); capable de rassembler les Français» (45%); sympathique» (58%); dynamique (74%).
Marine Le Pen est en tête pour deux items: «veut vraiment changer les choses» (58%) et «comprend les gens comme vous» (37%).
Le résultat de ce sondage est catastrophique pour le candidat LR qui est dernier dans tous les items positifs sauf un, notamment celui sur l’honnêteté (15% des Français sont d’accord pour lui donner cette qualité), sur sa capacité à comprendre les gens (22%) et à rassembler les Français (23%).
Il se place en deuxième position derrière Macron pour ce qui est d’avoir les qualités nécessaires pour être président de la république mais talonne Le Pen sur le seul item négatif qui est d’inquiéter les Français (59% contre 63%), si l’on considère l’item «veut vraiment changer les choses» comme uniquement positif...
Par rapport à la précédente vague de ce sondage, Fillon perd 12 points sur ses qualités à être président de la république et 13 points sur son honnêteté.
Seuls 2% des sympathisants MoDem et 29% de ceux de l’UDI le considèrent comme honnête alors qu’il inquiète de 64% des sympathisants du MoDem et 45% de ceux de l’UDI.
En revanche, Emmanuel Macron n’inquiète que 38% des sympathisants du MoDem et 15% de ceux de l’UDI.
En outre, 55% des sympathisants du MoDem et 54% de ceux de l’UDI pensent qu’il a les qualités pour être président de la république, 58% des sympathisants du MoDem et 67% de ceux de l’UDI qu’il est capable de rassembler les Français, 64% des sympathisants du MoDem et 72% de ceux de l’UDI qu’il est honnête.
Dans pratiquement tous les items positifs proposés, ce sont les sympathisants de l’UDI qui le placent en tête.
Ces scores de Macron auprès de l’électorat centriste sont bien plus élevés que ceux qu’il obtient auprès de l’électorat se disant sans préférence partisane, démontrant ainsi que son ancrage dans l’axe central est une réalité incontournable.
Quant à la nouvelle vague du baromètre de popularité de l’Ifop pour Paris Match et Sud radio, Emmanuel Macron se place en quatrième position (avec 52% d’opinions positives) derrière Alain Juppé (58%), Bernard Cazeneuve (55%) et François Bayrou (53%).
Marine Le Pen est en trente-deuxième position (33%) devant François Fillon qui se retrouve relégué en trente-cinquième (26% soit une chute de 19 points en un mois).
(Sondage Elabe réalisé les 14 et 15 février 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1000 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Ifop réalisé les 10 et 11 février 2017 par internet auprès d’un échantillon de 1001 personnes âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Opinionway réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement – âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage «rolling» Ifop réalisé quotidiennement par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes – dont 500 interrogées quotidiennement par roulement –  âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)



Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Emmanuel Macron est bien le candidat de l’axe central

Axe central: Valls, Macron, Bayrou, Lagarde, Juppé
Depuis plus de deux ans, nous avons parlons ici de la réalité sociologique d’un axe central qui devait devenir à la fois et dans un ordre qui n’était pas connu au départ, tant une réalité politique qu’une réalité électorale.
Rappelons ce qu’est l’axe central.
Il s’agit d’un espace politique qui englobe, à la fois, les réformistes humanistes de droite (comme Juppé ou Raffarin), les sociaux-libéraux (comme Macron) et sociaux-réformistes (comme Valls) humanistes de gauche ainsi que les libéraux sociaux et humanistes du Centre (comme Bayrou).
Si cet axe n’est évidemment pas monolithique, il est néanmoins structuré autour de grands thèmes que partagent tous ces courants politiques ce qui leur donne une proximité et qui permet de nouer des alliances.
Nous disions que la constitution d’un axe central prendrait peut-être du temps mais était inéluctable et nous demandant si celui-ci aurait une existence lors de la présidentielle et des législatives 2017.
Et bien, la réponse est oui, quel que soit, d’ailleurs, son résultat électoral du candidat qui l’incarne désormais, Emmanuel Macron.
Qu’il gagne la présidentielle et alors l’axe central aura connu une extraordinaire dynamique.
Qu’il la perde avec un score décevant et alors l’axe central politique n’aura pas réussi à agréger pour l’instant tous ceux qui font partie de l’axe central sociologique et qui ont préféré demeurer dans leurs familles d’origines ayant eu peut de sauter le pas.
Et s’il perd plus qu’honorablement, alors l’axe central aura une base particulièrement forte pour exister dans les prochaines années.
Toujours est-il que les études faites par rapport aux sondages et autres enquêtes d’opinion révèlent l’existence de l’axe central sociologique et électoral (qui ne sont pas encore totalement identiques) et qui se place derrière un candidat identifié depuis longtemps comme faisant partie de l’axe central politique, Emmanuel Macron (auquel on peut évidemment rajouter François Bayrou)
On le voit bien dans le désarroi des politologues de droite et de gauche qui tentent de cerner le positionnement d’Emmanuel Macron avec leurs outils obsolètes où tout n’est vu que par l’opposition simpliste de gauche ou droite qu’avait inventé Maurice Duverger dans la deuxième partie du XX° siècle.
Cela donne des résultats pour le moins étonnant.
Ainsi, le politologue de droite, Jérôme Fourquet, dans une étude que vient de publier l’IFOP reprise par Le Figaro est bien obligé de considérer que l’électorat potentiel d’Emmanuel Macron fait bien partie plus ou moins de cet axe central mais qu’il penche à gauche.
Mais ce n’est ce que pensait le politologue plutôt à gauche, Jérôme Jaffré, qui, dans une étude publiée par le Cevipof (Centre d’étude politique de Science Po Paris) affirmait en octobre dernier que l’électorat macronien penchait à droite, tout en reconnaissant tout de même qu’il faisait partie de l’axe central…
Ainsi, pour Fourquet «compte-tenu du positionnement et du parcours du leader d’En Marche, sa capacité à agréger une partie des familles socialiste et centriste n’est pas totalement surprenante».
Mais pour Jaffré, «l’information essentielle est que l’électorat d’Emmanuel Macron penche nettement à droite».
Comprenne qui pourra.
Evidemment, et Fourquet, et Jaffré, reprennent le discours dominant à droite et à gauche qui veut que cet électorat ne sait pas ce que Macron pense, qu’il est trop divers et donc trop volatile, faisant ainsi du leader d’En marche! une sorte de phénomène conjoncturel qui peut s’effondrer à tout moment.
Selon eux, lorsque Macron dévoilera son programme en entier, il perdra une partie importante de son électorat actuel qui rejoindra son camp naturel.
Bien sûr, cela reste possible mais ne se base sur aucun élément scientifique et l’on pourrait trouver autant d’exemples qui vont dans leur sens que dans le sens opposé, sachant que pour gagner une élection, surtout présidentielle, il faut rassembler très au-delà de son camp, donc d’avoir un électorat composite qui vote d’abord pour une personnalité et une dynamique politique avant de le faire sur des mesures très spécifiques.
De ce point de vue, si les électeurs de Macron semblent effectivement plus volatiles, leur diversité, en revanche, est plutôt un gage de réussite pour le leader d’En marche! puisque cela signifie qu’il peut prétendre réaliser ce fameux grand rassemblement autour de son nom.


Alexandre Vatimbella



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Vues du Centre – Jean-François Borrou. Centristes, il est temps de vous ressaisir!

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes et qui collabore épisodiquement à cette rubrique. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.



Jean-Christophe Lagarde et François Fillon
A sa demande expresse, François Fillon va déjeuner ce jour avec Nicolas Sarkozy pour relancer sa campagne.

Voici qui ne manque pas de piquant – et de dégoût – de voir un homme (Fillon) accusé de malversations vouloir retrouver une dynamique en s’allant ripailler avec un homme (Sarkozy) qu’il déteste et qu’il accuse depuis des années de malversations et qu’il a attaqué constamment sur ce sujet.

Un Nicolas Sarkozy qui plus est, l’a maltraité pendant les cinq ans où il était son «collaborateur», pardon, son premier ministre…

Il faut qu’il soit bien mal en point et que les amis de l’ancien président de la république lui mettent constamment des bâtons dans les roues, demandant sans relâche qu’il se retire, pour que Fillon fasse son chemin de croix en bon catholique qu’il se revendique et dont il a fait un argument de campagne avec… son honnêteté.

On voit bien l’impossibilité pour le candidat LR de mener une vraie campagne pour l’instant, surtout d’être en capacité de gagner en mai prochain.

Pour autant, les dirigeants de l’UDI, au premier rang desquels le président de la formation de centre-droit continuent à le soutenir sans réserve.

Il suffit de lire la dernière tribune de soutien publiée par le JDD où, aux côtés des président de groupe LR à l’Assemblée nationale et au Sénat, on trouve les signatures de ceux de l’UDI, respectivement les grotesques Philippe Vigier et François Zocchetto.

Il est temps pour tous les centristes qui se sont mis dans le pétrin, surtout qui déshonorent le Centre de se ressaisir.

Car leur problème n’est pas de savoir avec un opportunisme puant si François Fillon peut encore gagner la présidentielle et s’ils vont avoir leurs circonscriptions et leurs strapontins ministériels.

Il n’est même pas de savoir s’il faut qu’ils sauvent le parti Les républicains ou la Droite en sauvant Fillon.

Mais il s’agit de leur honneur et de leur dignité sans parler de leurs convictions qui n’ont as l’air de les encombrer plus que ça!

Oui, aujourd’hui, les centristes ne peuvent plus soutenir Fillon.

D’abord parce que son programme n’a rien de centriste, n’en déplaise à monsieur Lagarde qui s’échine à essayer de démontrer le contraire.

Il est de droite radicale, ce qui n’a jamais été the cup of tea – la tasse de thé – des centristes.

Ensuite parce que sa situation en regard de son honnêteté, de sa droiture , donc de sa légitimité à occuper la plus haute marche du pouvoir selon les valeurs et les principes défendus depuis toujours par le Centre le rend insoutenable par ce dernier.

De ce point de vue, François Bayrou a entièrement raison même si ses attaques contre Fillon fleurent bon la politique politicienne puisqu’elles sont un marchepied pour se présenter lui-même.

Bien entendu, je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur un ressaisissement salutaire des caciques de l’UDI.

Heureusement, tous les jours, des militants et des sympathisants de la confédération centriste annoncent qu’ils refusent de soutenir François Fillon sans que cela n’émeuvent outre mesure un Jean-Christophe Lagarde qui a l’insulte aux lèvres les concernant, qui les rabaissent alors qu’il devrait les écouter.

Eux sont bien l’honneur et la dignité qui reste encore à cette UDI qui n’en a plus beaucoup et qui n’en aura plus du tout une fois qu’ils auront tous quitté ce rafiot aux mille voies d’eau, en train de sombrer tout en se raccrochant désespérément au récif qui l’a éventré et où le capitaine et ses lieutenants sont plus occupés à sauver leur emploi que la vie de leur équipage.



Jean-François Bourrou