samedi 30 octobre 2021

Présidentielle 2022. Agrégateurs de sondage – Macron en tête devant Le Pen et Zemmour, tous trois en baisse

Nous publions ici les résultats de trois agrégateurs de sondage, celui de Datapolitics, celui du Huffpost et celui du quotidien Le Télégramme au 30 octobre 2021.

Un agrégateur ou compilateur de sondages sélectionne tous les sondages publiés d’intentions de vote pour une élection précise afin d’en faire une moyenne (soit sur tous les sondages, soit sur les derniers) pondérée par l’importance des échantillons, la prééminence de la dernière étude publiée, voire de la crédibilité des différents instituts.

Les résultats doivent être pris pour ce qu’ils sont, une indication de l’état de l’opinion sur une période donnée.

Un agrégateur n’est évidemment pas un nouveau sondage.

Les trois agrégateurs présentés ici ne comprennent que les résultats du premier tour.

Ils montrent qu’Emmanuel Macron continue la course en tête mais connait un léger recul avec 24,68% contre 25,34% la semaine dernière dans celui de Datapolitics.

Même chose pour ses deux poursuivants, Marine Le Pen qui est en deuxième position et Eric Zemmour qui est en troisième.

L’agrégateur du quotidien Le Télégramme donne, au 28 octobre, exactement les mêmes pourcentages que la semaine dernière.

Quant au compilateur Huffpost, il n’a pas été actualisé cette semaine.

A noter que l’autre candidat centriste obtient une moyenne de 0,09% contre 0,10% la semaine dernière (Datapolitics).

► Résultats de l’agrégateur Datapolitics (données au 30 octobre)
- Nathalie Artaud (LO): 0,89% ↘
- Philippe Poutou (NPA): 1,11% ↗
- Fabien Roussel (PC): 2% =
- Jean-Luc Mélenchon (LFI): 8,53% ↘
- Arnaud Montebourg (gauche nationaliste): 2,70% ↗
:- Anne Hidalgo (PS): 5,43% ↗
- Yannick Jadot (EELV): 7,92% ↘
- Emmanuel Macron (LaREM): 24,68% ↘
- Jean-Christophe Lagarde (UDI): 0,09% ↘
- Candidat LR / Xavier Bertrand, 13,45%↗ ou Valérie Pécresse, 10,92% ↗ ou Michel Barnier, 9,14% ↘
- Nicolas Dupont-Aignan (DF): 2,62% ↘
- François Asselineau (UPR): 0,11% ↘
- Jean-Frédéric Poisson (CNI): 0,10% ↗
- Jean-Lassalle (populiste démagogue): 0,63% ↘
- Eric Zemmour (extrême-droite):15,74% ↘
- Florian Philippot (extrême-droite): 0,09% ↘
- Marine Le Pen (RN): 18,41% ↘

► Résultats du compilateur Huffpost (Pas d’actualisation à ce jour, données du 22 octobre)
- Jean-Luc Mélenchon (LFI): 8,7%
:- Anne Hidalgo (PS): 4,8%
- Yannick Jadot (EELV): 8%
- Emmanuel Macron (LaREM): 24,3%
- Xavier Bertrand (LR): 13,1%
- Eric Zemmour (extrême-droite): 15,2%
- Marine Le Pen (RN): 16,7%

► Résultats de l’agrégateur Le Télégramme (données au 28 octobre)
- Nathalie Artaud (LO): 1% =
- Philippe Poutou (NPA): 0,9% =
- Fabien Roussel (PC): 1,8% =
- Jean-Luc Mélenchon (LFI): 8,7% =
- Arnaud Montebourg (gauche nationaliste): 3,3% =
:- Anne Hidalgo (PS): 4% =
- Yannick Jadot (EELV): 8,3% =
- Emmanuel Macron (LaREM): 26,3% =
- Candidat LR / Xavier Bertrand, 13,4% = ou Valérie Pécresse , 9,6% = ou Michel Barnier, 7,5% =
- Nicolas Dupont-Aignan (DF): 2,7% =
- Eric Zemmour (extrême-droite):14,5% =
- Marine Le Pen (RN): 18,7% =

 

 

La quotidienne centriste du 30 octobre 2021. A quoi sert encore le G20 / Facebook, changement de nom, changement de pratiques?

► Il fut un temps où le G20 était la grande messe de la mondialisation, surtout de la globalisation (mondialisation économique).

Il y avait là tous les pays «qui comptent» dans le monde, les pays avancés et les pays émergents qui étaient en train de rattraper les premiers à grandes enjambées, vingt pays qui se targuaient de diriger la planète.

Même s’il ne faut pas enjoliver ce passé récent avec un événement qui était autant producteur de décisions que d’images, voire surtout de ces dernières, le G20 a désormais perdu la plus grande partie de son intérêt mais cela était prévisible.

D’abord parce que certains pays y venaient uniquement pour être là – ce qui était déjà gratifiant pour leur égo – mais pas pour prendre des décisions qui pouvaient remettre en cause leur souveraineté ou leur politique notamment en matière de concurrence loyale ou d’environnement maîtrisé dont ils ne souhaitaient pas du tout qu’ils leurs soient imposés, malgré leurs déclarations lénifiantes, même s’il s’agissait de l’avenir de l’Humanité.

Ensuite parce qu’il semblait déjà évident que le G20 devait être supplanté à terme par un G2, c’est-à-dire un face-à-face que l’on espérait encore à l’époque apaisé entre la première puissance mondiale, les Etats-Unis, et celle qui rêve de la supplanter avant la fin du siècle, la Chine, une sorte de remake de celui qui était en cours entre les Américains et les Soviétiques sans les tensions d’alors.

Peine perdue puisque nous sommes dans une nouvelle guerre froide que l’on pouvait déjà imaginer si l’on refusait de croire aux mensonges du régime communiste de Pékin qui n’avaient d’autres buts que de cacher son ambition mêlée d’hubris et de revanche sur l’Occident qui avait selon lui humilié la Chine à la fin du 19° siècle et au début du 20° avec ses concessions et sa tutelle sur le pays.

Un gouvernement chinois qui a décidé de ne pas envoyer son dirigeant suprême, Xi Jinping, qui ne voit pas l’intérêt d’y être, tout comme sera absent l’autocrate russe, Vladimir Poutine, ce qui montre bien que ce sommet ne décidera de rien d’important, voire de rien du tout.

Il y aura donc, lors de ce G20 qui s’est ouvert aujourd’hui à Rome, une déclaration finale – déjà écrite avant le début du sommet, comme d’habitude – et des rencontres pour discuter – il est toujours important de discuter mais pas suffisant – et dire toute l’urgence à agir pour la paix, pour la prospérité et pour sauver l’Humanité.

Puis on passera à autre chose…

► Facebook – le groupe et non le réseau social – a décidé de changer de nom pour s’appeler désormais Meta.

On passera sur l’explication donnée par son fondateur, Mark Zukerberg, qui ne convint personne sur une vision du bonheur futur pour se demander à quoi cela peut-il bien servir à une entreprise multinationale de changer d’appellation au milieu d’une grave crise qui concerne ses pratiques et sa crédibilité.

Les campagnes de communication qui devraient dans les prochains mois surfer sur ce changement nous diront ce que voulait faire exactement Zukerberg et ce qu’il espère en retirer.

Mais, pour l’instant, toutes les pratiques mises en cause, tous les manquements répertoriés, toute la philosophie, en somme, de Facebook et des autres sites de Meta, elle, ne change pas.

C’est dire si l’on aurait préférer l’inverse, que Facebook garde son nom et change son comportement!

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pourquoi les populistes n’ont pas disparu?

Le populisme n’est pas un comportement récent, il existe depuis que les humains ont fait société.

Mais avec le temps c’est-à-dire avec l’expérience désastreuse du populisme à travers les âges et une humanité moins ignorante, comment une technique manipulatoire aussi frustre et sommaire peut encore séduire autant de gens?

En réalité, le populisme comme les extrémismes ne parle pas à notre intelligence mais à nos émotions alors que les autres courants politiques parlent et à notre intelligence et à nos émotions.

Surtout, il parle à nos angoisses et nos anxiétés, non pas pour les canaliser er les atténuer mais pour les conforter puis les exciter et les aggraver dans des discours anxiogènes où se mêlent avec une exagération démesurée tous les sentiments les plus négatifs comme le racisme, la xénophobie, la recherche du bouc émissaire, la haine de l’autre différent, etc.

Il serait vain et faux de prétendre que nous pouvons faire disparaître toutes nos questions existentielles à la base de nos inquiétudes, donc de supprimer complètement ce qui est à l’origine de la séduction que peuvent procurer les réponses simplistes et démagogiques des populistes qui sont tellement réconfortantes pour certains car elles semblent leur expliquer le monde avec ces fameuses oppositions systématiques et primaires eux-nous, gentils-méchants, bons-mauvais, amis-ennemis et ainsi de suite où la nuance n’a pas sa place.

Ces réponses qui permettent ensuite de proposer des antidotes aussi grossiers que fallacieux.

Ce n’est donc pas demain, ni après-demain, que nous trouverons la solution pour éradiquer définitivement le populisme de nos sociétés, donc des aventuriers qui s’en emparent pour, à la fois, des ambitions personnelles mais aussi pour tenter d’expliquer leurs propres affres.

Mais faire avec le populisme comme avec l’extrémisme ne veut pas dire accepter l’un ou l’autre.

C’est seulement de poser que le combat contre ces ennemis de la démocratie et du respect de la dignité de l’autre est constant, jamais gagné et que la vigilance est de tous les instants.

Cette vigilance passe par une conscience aigüe des périls que le populisme recèle et de refuser cette idée confortable que même s’il parvenait au pouvoir, il ne serait pas aussi dangereux qu’il en a l’air.

C’est, entre autres, ce que pensaient une majorité d’Allemands lors de la montée du nazisme et de sa prise de pouvoir par les élections.