jeudi 29 octobre 2015

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. A la source du centrisme français

Au moment où les théories les plus radicales reviennent à la mode et se déversent dans les médias par des intellectuels qui se mettent en scène pour vendre leur message comme de la lessive avec soi-disant la volonté de dire la vérité aux Français et de les unir face aux périls extérieurs et intérieurs, alors même que leurs thèses sont clivantes, clientélistes et exclusives, il n’est pas inutile de dire ce qu’est le Centrisme aujourd’hui dans notre pays, en ce début de deuxième millénaire, car, lui seul, tourne le dos au relativisme d’un bord et au déterminisme de l’autre, lui seul recherche le bien être et l’épanouissement de tous et non de ceux de son camp avant tout.
Partons d’abord d’une définition simple.
Le Centrisme, partout dans le monde, est un humanisme respectueux et intégral du juste équilibre dont les valeurs sont, dans l’égalité, la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.
C’est donc un libéralisme social, réformiste, pragmatiste, progressiste et personnaliste qui défend la démocratie républicaine représentative et participative.
En France, trois pensées sont à la source du Centrisme: le libéralisme, le christianisme (avec la démocratie-chrétienne) et le radicalisme.
Le syncrétisme centriste de ces courants puissants aboutit à cet humanisme équilibré qui est à la recherche de la société harmonieuse faite de respect et de fraternité où le système politique de la démocratie républicaine met en avant la valeur première qu’est la liberté avec comme règle de base l’égalité.
Au-delà de ces mots ronflants, le Centrisme fait confiance à l’être humain libre, égal à un autre à sa naissance et donc dans les chances qu’il a de réussir grâce à son mérite pour vivre dans une société où il respecte l’autre notamment ses droits autant que les siens permettant ainsi une collaboration pacifiée à la base du lien social.
Pour cela, il doit être averti et émancipé (grâce à la transmission du savoir et à l’information délivrée), ce qui lui permet d’envisager lui-même ce qui est bon pour lui et la communauté dans lequel il vit ainsi que d’élire ses représentants en tout connaissance de cause.
Schématiquement, la liberté du Centrisme vient du libéralisme, sa solidarité du christianisme et son adhésion à la république du radicalisme.
Ainsi, le centrisme français découle du libéralisme parce qu’il se bat pour les droits naturels d’un individu autonome et responsable poursuivant son intérêt.
Il découle du christianisme (démocratie-chrétienne) parce qu’il se bat par l’amour (agapé) pour le respect d’une personne partageant la condition humaine universelle et la solidarité dans sa communauté.
Il découle du radicalisme parce qu’il se bat par la raison pour la dignité d’un citoyen averti et conscient défenseur d’une laïcité intégrale et intégrante.
Mais le libéralisme, le christianisme et le radicalisme ne sont pas les seules sources du centrisme français même si elles en sont les principales.
On peut citer, entre autres, la médiété d’Aristote, le juste milieu de Confucius, le solidarisme de Léon Bourgeois, l’européanisme de Victor Hugo à Robert Schuman en passant par Aristide Briand, entre autres.
En ce deuxième millénaire où nous devons construire, face aux défis énormes qui se présentent, une société apaisée, équilibrée et harmonieuse où l’initiative individuelle et la collaboration de tous et entre tous sont indispensables afin de trouver les bonnes solutions et, surtout les mettre en place de manière consensuelle que ce soit dans notre pays, en Europe et dans le monde par une mondialisation humaniste, le Centrisme – et notamment le centrisme français – apporte les éléments nécessaires à cette entreprise.
Armé comme il est et reposant sur des bases aussi solides, le centrisme français a donc tous les atouts pour convaincre une majorité de nos compatriotes.
Encore faudrait-il qu’il y ait des voix pour le faire et qu’elles soient assez fortes pour émerger face au vacarme assourdissant des petites pensées mesquines sans avenir.