mardi 28 juin 2022

Propos centristes. France – Futurs gouvernement et majorité / La Russie ne doit pas gagner / Cote d’alerte sur la dette / Pouvoir d’achat / Bilan de la présidence française de l’Union européenne…

Voici une sélection, ce 28 juin 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> La crise de pouvoir d'achat que nous vivons n'a pas le cœur de sa réponse au niveau national, mais au niveau international. Le sommet du G7, qui peut sembler lointain pour nos compatriotes, touche à des sujets essentiels et quotidiens : le plein de courses et le plein d'essence.

> Face au conflit en Ukraine, les pays du G7 vont continuer à agir avec détermination. La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner. (..) Notre soutien à l’Ukraine et nos sanctions contre la Russie se maintiendront aussi longtemps que nécessaire et avec l’intensité nécessaire durant les prochaines semaines et les prochains mois.

> [Sommet de l’OTAN] Nous devons être unis à Madrid, unis dans le soutien à l’Ukraine, unis dans notre fermeté, unis dans la défense et la sécurité du flanc oriental de notre Alliance. (…) C’est de la sécurité du continent européen dont il s’agit.

> Le bombardement d’un centre commercial à Krementchouk par la Russie est une horreur absolue. Nous partageons la douleur des familles des victimes. Et la colère devant une telle ignominie. Le peuple russe doit voir la vérité.

> La guerre menée par la Russie à l’Ukraine perturbe les marchés de l’énergie. Nous devons renforcer notre coordination et nos investissements pour assurer la sécurité énergétique de tous. Sans nous détourner de notre objectif : atteindre ensemble la neutralité carbone d’ici 2050.

> Le peuple ukrainien se bat pour la paix. Nous sommes à ses côtés. Par solidarité et car l’agression de l’Ukraine par la Russie menace la stabilité de l’Europe et du monde, et a des impacts sur nos populations. Aujourd’hui le G7 se tient avec le Président Zelensky.

> Première rencontre avec le Premier ministre du Japon, Fumio Kishida. La guerre est un défi pour l’entièreté de l’ordre international et un risque pour la stabilité de tous. Le Japon l'a compris et apporte un soutien de poids à l'Ukraine.

> Nous avons acté vendredi, en Européens, la création d'une Communauté politique européenne. Avec le Premier ministre Johnson, nous avons parlé ce matin de ce cadre de coopération sur la sécurité, l’énergie, les infrastructures, la jeunesse. Et il m’a dit son intérêt.

> Le monde nous regarde et les enjeux sont immenses. Conséquences de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie et l’alimentation mondiale, enjeux d’une sécurité collective forte, défis climatique et économique : nous avons la responsabilité d’agir.
Agir face à la guerre en Ukraine et ses conséquences. Agir pour la sécurité alimentaire et énergétique. Agir pour relever le défi climatique. Voilà nos objectifs au Sommet du G7 en Allemagne. Nous y portons la voix de la France et de l’Europe.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Je reçois cette semaine l’ensemble des présidents de groupe à l’Assemblée nationale. (…) Notre ambition commune est claire : rassembler largement pour agir, au service des Français.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Jusqu'à fin juin 2023, les loyers ne pourront pas augmenter de plus de 3,5%. Avec l'inflation, ils auraient pu augmenter de plus de 5%. Ce bouclier loyer sera accompagné d'une revalorisation de 3,5% des APL. Face à l'augmentation des prix, nous protégeons les Français.

> Nous avons atteint la cote d’alerte sur les finances publiques. Les conditions de financement ont changé. Nous pouvions emprunter à des taux négatifs et, aujourd’hui, nous empruntons à plus de 2 %. Quand l’inflation augmente, la charge de la dette augmente aussi de plusieurs milliards d’euros. Il est impératif de réduire notre endettement public, qui est une atteinte à l’indépendance de notre souveraineté.

> La politique, ce sont des choix. (...) Il est impératif de réduire l'endettement public. Il faut dans le même temps protéger nos compatriotes qui sont les plus fragiles, mais les protéger de manière responsable. (…) Des dépenses supplémentaires de l’ordre de 20 ou 25 milliards d’euros sur le carburant, comme le proposent certaines formations politiques, sont trop coûteuses, ou alors il faudra renoncer à quelque chose. Tout n’est pas possible.

> Ma responsabilité de ministre des finances, c’est de revenir à des finances publiques équilibrées d’ici à 2027.

> Nous sortons de quoi qu'il en coûte. Je pense n’avoir laissé aucune ambiguïté sur ce sujet. Le quoi qu'il en coûte est terminé. Le quoi qu'il en coûte a été un immense succès. C'est un choix du président de la République qui nous a permis d'éviter une vague de faillites qui aurait mis le pays à genoux. C'est un choix stratégique qui nous a permis d’éviter l'explosion du chômage. Et il aurait été bien plus coûteux de remédier à l'explosion du chômage et à la vague de faillites que de protéger nos savoir-faire, nos entreprises, comme nous l'avons fait.
Ce quoi qu'il en coûte était justifié par un effondrement complet de la production française, comme nous n'en avions pas connu depuis 1929. J'ai souvent fait la comparaison entre 2020 et 1929. Je pense que la comparaison est pertinente, c'est la seule fois où la richesse nationale française s'est effondrée à ce point. Donc, face à un choc historique, nous avons pris une décision historique, le quoi qu'il en coûte, qui a protéger nos salariés et protéger nos entreprises. Mais nous ne sommes plus du tout dans cette situation.
Ouvrons les yeux ! Nous avons une croissance française qui reste positive en 2022. Nous avons une difficulté, c'est l'inflation. Mais cela n'est pas un effondrement de la production, et cela ne justifie pas le maintien du quoi qu'il en coûte. Cela le justifie d'autant moins que, comme j'ai eu l'occasion de le dire hier, nos finances publiques ont atteint la cote d'alerte, et qu'il faut donc protéger ceux qui en ont le plus besoin tout en engageant aussi le redressement de nos finances publiques.

> C'est le premier rôle de l'État dans le long terme : faire la planification énergétique et garantir que notre économie dispose de l'électricité décarbonée dont elle a besoin. Dans cette vision de long terme, son deuxième rôle, c'est d'accompagner l'innovation indispensable pour la montée en gamme de notre industrie et la montée en gamme de tout notre appareil productif, industries et services compris. Ça c'est aussi le rôle de l'État : favoriser un cadre fiscal qui permet d'investir, d'innover, d'avoir accès aux meilleures technologies, de ne plus dépendre de la Chine, de Taïwan ou des États-Unis sur la production de semi-conducteurs, d'être plus indépendants sur la production industrielle, d'accélérer la robotisation, de développer la numérisation. Ça, c'est le rôle de l'État. Parce que s'il ne joue pas ce rôle d'aiguillon en créant le cadre favorable pour les entreprises, nous n'aurons pas les résultats que nous pouvons espérer atteindre.
Enfin, son troisième rôle, que je compte bien jouer, c'est un rôle de gardien de l'ordre public économique. Dans ces périodes d'inflation, chacun sait bien qu'il peut y avoir des profiteurs de l'inflation, qui exagèrent sur les marges ou qui prennent des profits
surdimensionnés par rapport à ce qu'il serait raisonnable de faire. Le rôle de l'État, c'est de garantir la transparence de la formation du prix pour que l'ordre public économique soit préservé.

> Il faut que nous tournions la page de ces 3 décennies d'abandon de l'industrie française, où nous avons renoncé à sauver des entreprises, où avec un mélange de mépris et d'indifférence, nous avons considéré que certains secteurs industriels, c'était le vieux monde et qu'il fallait absolument aller vers cette industrie nouvelle, c'est-à-dire l'industrie sans usines. Tout cela, ce sont des fadaises, ce sont des illusions qui nous coûtent aujourd’hui 90 députés du Rassemblement national à l'Assemblée nationale. Voilà ma conviction profonde.
Donc si nous voulons remettre aujourd'hui une industrie puissante, innovante, elle ne se construira pas sur les ruines de l'ancienne industrie. Il faut accompagner tous les secteurs industriels, leur permettre de se transformer, utiliser les compétences, utiliser les savoir-faire pour investir dans l'industrie de demain qui doit être innovante, numérique, technologique, robotisée, mais je le redis encore, qui ne se construira pas sur les ruines de l'ancienne industrie. Il n'y a pas l'ancien monde industriel et le nouveau monde industriel.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> Nous sommes pour plus de sécurité et moins d’impôts.

> Sur la sécurité et l’immigration, nous trouverons une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Pour voter des moyens supplémentaires pour nos forces de l’ordre, pour expulser les étrangers qui troublent l’ordre public, pour lutter contre les casseurs, etc.

> Ce qu’a dit ce matin Bruno le Maire sur le devoir impérieux de « tenir » les finances publiques est essentiel pour l’avenir de notre pays. J’y souscris pleinement.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Nous traversons une période de suspicion dans le bien commun de notre République. Votre parole [d’enseignants], qui tient compte des vulnérabilités de la jeunesse tout en préparant chaque élève à sa vie future, peut enrayer les replis qui sont consolateurs en apparence, dévastateurs en réalité.

>  Il est de ma responsabilité de prendre en charge le drame de l’injustice que nourrit notre système scolaire en ne permettant pas suffisamment aux plus pauvres d’espérer transformer leur condition sociale. Cette promesse non tenue fait de l’ombre à nos actes.

> La priorité continuera d’être donnée au français et aux mathématiques.

> Le préalable à une politique d’exigence et de justice sociale doit être de préserver dans l’école le bien-être des enfants et des adolescents, qui n’est pas antithétique de l’effort et du travail. Dans l’enceinte de l’école laïque, chaque enfant doit pouvoir se sentir accueilli, préservé des discours dévalorisants, encouragé.

> La revalorisation du métier d’enseignant. Cette reconnaissance symbolique est primordiale. Elle implique de consacrer un effort particulier et significatif à la hausse des rémunérations si l’on veut créer un choc d’attractivité, attirer et conserver nos jeunes collègues.

> Alors que plus d'un quart des lycéens s'engagent dans la voie professionnelle, j'aurai à cœur d'intensifier les liens avec le monde professionnel pour augmenter les taux d'insertion dans l'emploi à l'issue de la formation.

 

Brigitte Bourguignon (ministre de la Santé et de la Prévention)

> [Covid19] Je demande aux Français de remettre le masque dans les transports. Il suffit de voir un hall de gare ou un train bondé pour savoir que d'abord, il faut se protéger soi-même et protéger les autres. On est dans un passage où il faut faire extrêmement attention à soi-même, face à cette reprise qui est évidente [de la covid19].

 

Damien Abad (ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)

Stanislas Guerini (ministre de la Fonction publique)
>
Face au niveau d’inflation sans précédent, nous avons pris une mesure exceptionnelle: l’augmentation générale du point d’indice de la Fonction publique de 3,5%. C'est la plus forte augmentation depuis 37 ans !
En clair : l’augmentation du point d’indice de 3,5%, additionnée aux augmentations individuelles moyennes de 1,5% par an représente donc une progression moyenne de 5% de la rémunération des agents de la fonction publique.
J'ai voulu cette augmentation significative, visible sur la fiche de paie, dès cet été. (…)
Cette mesure est concrète, efficace et puissante pour le pouvoir d'achat des agents. Elle est attendue et nécessaire. Elle s'inscrit dans un grand chantier plus large que je porterai, sur les rémunérations et l’attractivité des carrières dans la
Fonction publique.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)

> [Union européenne] Nous venons de valider l’augmentation à 40% de la part de renouvelables dans le mix énergétique européen d'ici 2030 ! Décarboner nos systèmes énergétiques grâce aux ENR, en plus de nos efforts en matière de sobriété, est essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques.

> [Union européenne] Nous venons d’adopter un outil important qui impose à chaque Etat européen d’aborder l’hiver avec un stock de gaz suffisant et qui facilite les partages entre pays. Avec ce règlement, notre résilience énergétique est confortée et la solidarité concrète entre Etats européens est renforcée!

> Notre méthode: agir et mettre en mouvement l’ensemble des acteurs, administration et secteur privé, pour réduire notre consommation d’énergie fossile. Objectif: baisse de 10% d’ici 2 ans les consommations d’énergie sur nos installations existantes, une première étape pour atteindre en 2050, les moins 40%.

 

Olivia Grégoire (Porte-parole du gouvernement)
>
Le Gouvernement renforce le pouvoir d’achat des agents de la fonction publique : avec le dégel du point d’indice, leur rémunération va augmenter de 5%. Une hausse historique, jamais vue depuis 1985, il y a 37 ans.

> Un accès à toutes les cultures et pour tous les jeunes : franc succès pour le pass culture, qui vient de franchir le cap des 2 millions d’inscrits !

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé de l’Europe)
> Ce n’est pas une stratégie du débauchage qu’il faut mettre en place, comme l’a indiqué le président de la République. Nous avons deux options : trouver un accord de coalition, avec une plate-forme politique commune sur quelques réformes, et un gouvernement qui la reflète. Ou bien définir une coalition de projets, une majorité plurielle ad hoc en fonction des sujets, texte par texte, en travaillant avec les forces de gouvernement constructives. Ces deux options sont ouvertes et peuvent d’ailleurs se succéder. Ce n’est pas une question d’individualités mais de projets.

> Il ne faut ni s’excuser d’être la première force politique et jeter notre projet aux orties, ni considérer que nous n’avons aucun compromis à faire. Le socle du projet est le nôtre, ensuite il y aura des discussions – ce n’est pas un mauvais mot –, des compromis. On doit sortir de la culture du « tout ou rien ». Il faut cet esprit d’ouverture.

> Il ne s’agit pas de faire des clins d’œil aux uns et aux autres. Nous allons recruter 50 000 infirmiers et soignants, revaloriser les salaires des professeurs, rénover 700 000 logements par an. Le parti de l’écologie, des services publics et de l’Europe, ça peut, ça doit être le nôtre. A nous de l’expliquer et de le revendiquer.

> Il ne faut pas s’enfermer dans une seule direction. Je suis persuadé – et c’est aussi le message arithmétique et politique de ces élections – qu’on doit rester une force centrale. Notre ADN politique a été celui du rassemblement. Qu’on discute avec des LR sur le rétablissement des comptes publics ou l’ordre républicain, ça ne me choque pas. Il est aussi important de parler d’écologie avec ceux qui viennent de l’écologie politique, ou des questions sociales, européennes et de laïcité avec des gens qui ont une étiquette socialiste, y compris au sein de la Nupes.

> Il y a eu des expressions ou des interprétations qui ne reflétaient pas la réalité. Personne au sein de la majorité ne veut un accord avec le Rassemblement national. Le RN et LFI ont en commun de ne pas avoir de culture de gouvernement, ils ne sont pas prêts à accepter certaines valeurs fondamentales. Mais, pour moi, l’extrême droite est toujours l’adversaire politique numéro un. Il ne faut pas confondre le respect démocratique et la banalisation politique. Les députés RN ont été élus comme les autres. Mais conclure des accords ou des amendements communs avec eux, c’est une hypothèse à exclure.

> Peut-être faut-il le dire plus clairement. Aucune complaisance, même de circonstance, n’est possible avec le Rassemblement national. S’il faut le clarifier encore, je le dis. S’il y a un choix à faire entre un candidat du RN et un autre candidat, je choisis toujours l’autre candidat. Cela ne m’a pas empêché de combattre politiquement la Nupes dans sa version LFI, mélenchoniste ou radicale, où l’on voit un certain nombre de dérives au regard de principes républicains. Mais mettre un signe égal entre les deux, ce serait une faute et de la confusion.

> Je n’ai pas attendu le 19 juin pour percevoir ce signal d’alarme. L’extrême droite au pouvoir, ça n’est pas de la fiction, on le voit dans d’autres démocraties européennes. Depuis 2002, trois élections présidentielles sur cinq ont vu le ou la candidate de l’extrême droite arriver au second tour. Ce combat se gagnera par l’efficacité de nos réformes – économiques, sociales, écologiques, par plus d’écoute et par un travail sur la réforme de nos institutions.

> [Bilan de la présidence française de l’Union européenne] Tout d’abord, celui d’une Europe plus sociale, avec le salaire minimum européen. Sur le climat, nous avons acté le principe de neutralité carbone en 2050 et un accord est en voie de finalisation sur la taxe carbone aux frontières. Il y a la régulation des grandes plates-formes du numérique, aussi. Et le vote de textes importants sur l’égalité femmes-hommes, parfois bloqués depuis dix ans, que ce soit sur l’égalité salariale ou la parité dans les conseils d’administration. La guerre en Ukraine aurait pu écraser le reste : nous avons au contraire accéléré.

> Nous soutenons l’inscription du droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux. Et au niveau français, Aurore Bergé a eu la bonne réaction de saisir ce choc pour inscrire ce droit dans notre Constitution. Il faut ensuite réfléchir aux modalités : si c’est une proposition de loi, il faudra un référendum. Je ne suis pas sûr qu’une campagne référendaire soit le meilleur moyen d’apaiser la société.

> Je défends depuis plusieurs mois que le socle des droits européens s’élargisse au droit à l’avortement. Il doit être inscrit dans la Charte des droits fondamentaux européens, qui s’impose à tous.

> Mesurons que, sous les bombes, le peuple ukrainien se donne la peine de consacrer du temps et de l’énergie à demander leur adhésion à l’UE, cela dit quelque chose sur la promesse européenne.

> La France et l’Union européenne sont favorables au renforcement de notre soutien à l’Ukraine dans tous les domaines : financier, économique, militaire...

> L’Europe pionnière dans la lutte contre la déforestation ! Grâce à l’accord sur la traçabilité des produits importés, nous nous assurons que l’Europe n’importera plus de produits issus de la déforestation

> Le bilan de la Présidence française de l’UE est massif. Trois exemples de réussite majeure : le soutien à l’Ukraine, le salaire minimum partout en Europe, l’égalité femmes-hommes dans les conseils d’administration des entreprises.

> La décision de la Cour suprême aux États-Unis montre que, même dans un cadre démocratique, il faut se battre politiquement pour les droits.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Avec Elisabeth Borne, notre majorité présidentielle est pleinement mobilisée pour créer les compromis nécessaires et protéger les Français. La protection de leur pouvoir d'achat est notre priorité claire.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La quasi-totalité des pays européens sont gouvernés par des coalitions. Le Parlement européen fonctionne au quotidien en faisant des compromis entre les groupes. Il n’y a aucune raison à ce que l’Assemblée nationale n’arrive pas à faire ce qui se fait partout en Europe!

> La situation politique que nous connaissons exige d’inventer quelque chose de nouveau. De dépasser nos habitudes partisanes au service de l’intérêt national. Nous pouvons y arriver.

> Le pouvoir d’achat est notre priorité. Depuis l’automne nous prenons des mesures fortes pour le soutenir. Loyers, retraites, RSA, prime d’activité, allocations etc.: dans les semaines à venir nous continuerons à agir résolument pour protéger les Français.

> Pour nous les choses sont claires : nous tendons la main aux oppositions et nous examinerons sans a priori et sans tabou leurs propositions. Mais la discussion se fera sur la base de notre projet car nous sommes arrivés en tête à la présidentielle et aux législatives.

> Le Président Emmanuel Macron propose aux forces politiques une méthode pour avancer. Sans a priori, ni tabou, toujours dans le dialogue. Passons enfin à la culture de coalition comme partout ailleurs en Europe. L’exigence de responsabilité n’a jamais été aussi élevée.

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Au fond, ce que les Français ont dit au travers des deux scrutins - l'élection présidentielle et les élections législatives - c'est qu'ils ont choisi le projet présidentiel d'Emmanuel Macron et qu'ils ont voulu un Parlement pluraliste dans lequel on puisse débattre et co-construire les politiques publiques.
Désormais, le Président de la République a chargé Elizabeth Borne de mener un nouveau cycle de concertations, puisqu'un premier cycle avait déjà eu lieu dans la semaine qui vient de s'achever, avec des discussions pour savoir ceux qui souhaitent s'ancrer durablement dans la majorité présidentielle, éventuellement participer au Gouvernement, ceux qui souhaitent voter la confiance, ceux qui souhaitent voter le budget, et ceux qui, sur les textes qu'on va commencer à débattre dès les premiers jours de juillet, peuvent s'accorder avec la majorité présidentielle.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

> La défense du droit à l’avortement est au cœur de notre identité politique. Pourtant, au sein-même de l’UE, des pays continuent de s’y opposer. Le message que nous leur adressons est clair : nous ne cesserons jamais notre combat pour les droits des femmes.

 

Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Il n’y a pas de déterminisme national qui ferait du député français une espèce à part, incapable de dépasser son horizon partisan pour l’intérêt national. (…)
Vu de Bruxelles et des capitales européennes, la situation parlementaire française est loin d’inquiéter. Cette majorité relative n’est pas une exception et les Français savent déjà, dans l’enceinte du Parlement européen, travailler au compromis. La culture politique française a alors bon dos pour cacher le refus actuel des oppositions de devenir autre chose qu’une force de blocage. (…)
La quasi-totalité des pays européens sont gouvernés par des coalitions et trois pays – et pas des moindres – ont à leurs têtes un gouvernement minoritaire. On voit d’ici que l’argument de la « culture politique » tient assez peu face à la diversité des 27 Etats membres.

 

Bernard Guetta
> [Opinion: M. Poutine et les trois faiblesses de l’Occident]
Ce n’est pas qu’une attaque, brutale, frontale et conçue de longue date, contre la libération des femmes. Au-delà de cette agression contre une moitié de l’humanité, l’arrêt de la Cour suprême américaine revenant sur le droit à l’interruption de grossesse vient aussi souligner trois faiblesses des démocraties occidentales qui sont autant d’atouts pour M. Poutine.
La première est que l’évolution des mœurs ne divise pas de moins en moins mais de plus en plus les sociétés américaine et européennes. Il n’y a nulle part de majorité pour appeler à recriminaliser l’avortement. L’acceptation de l’homosexualité et du mariage pour tous grandit même d’année en année mais…
Mais il y a un mais.
Exactement comme nombre d’électeurs acceptent désormais de se dire d’extrême-droite après l’avoir si longtemps caché y compris à eux-mêmes, un nombre croissant d’Occidentaux en viennent à ouvertement regretter l’ampleur des droits acquis par les femmes et les homosexuels.
La situation n’est pas la même aux Etats-Unis où le puritanisme est un constituant essentiel de la droite religieuse qu’en Europe où les nouvelles extrêmes-droites rejettent avant tout l’islam et l’immigration. En Europe et même aux Etats-Unis, très peu de ces nouveaux réactionnaires vont jusqu’à suivre le juge Clarence Thomas dans son souhait d’interdire maintenant la contraception et les relations homosexuelles. Certains acceptent l’avortement dans des circonstances exceptionnelles alors que d’autres le refusent absolument. La nostalgie du patriarcat d’antan n’a rien d’homogène en Occident mais la droitisation générale des échiquiers politiques, l’appauvrissement des classes moyennes et l’insécurité que l’affirmation des femmes et des homosexuels crée chez plus d’un homme conduit à un rejet toujours moins négligeable des nouveaux droits des femmes et de la présence de couples de même sexe dans la vie courante.
M. Poutine ne peut que s’en réjouir car outre que l’évolution de mœurs occidentales n’est pour lui qu’un signe de décadence, qu’elle lui fait horreur et qu’il la combat en Russie même, il trouve là un terrain d’entente avec une part croissante des opinions américaine et européennes. Cela fonde même sa profonde connivence avec Donald Trump et lui permet, surtout, de pouvoir tabler sur une fracturation politique des Etats-Unis.
Il n’y a en effet pas que les femmes et l’homosexualité qui divisent l’Amérique et l’ensemble des pays occidentaux. Plus généralement, c’est tout l’héritage des sixties, le rejet des traditions et de la religion, de l’autorité hiérarchique, des nationalismes et des frontières, qui est aujourd’hui remis en question car, dans ces temps de bouleversements sociaux, économiques et géopolitiques, beaucoup d’Occidentaux cherchent à retrouver confiance dans l’avenir en fuyant dans le passé des traditions, des frontières et des identités nationales.
C’est si vrai que M. Trump continue de donner le ton au Parti républicain et, là encore, M. Poutine parait incarner ces mêmes aspirations. Il en tire son deuxième avantage et le troisième est que le mécontentement social s’exprime beaucoup plus facilement et rapidement dans la liberté occidentale que dans une dictature.
Or si nous ne sommes pas forcément à la veille d’une nouvelle crise de 29, les tableaux de bord occidentaux virent au rouge. L’endettement devient toujours plus vertigineux alors que les taux d’intérêt repartent à la hausse. Le blocage des exportations de blé ukrainien renchérit spectaculairement les prix alimentaires et pourrait bientôt précipiter des régions entières dans la famine et la fuite vers l’Europe. Quant au retour de l’inflation, il est à craindre qu’il ne soit durable parce que la guerre d’Ukraine et le ralentissement des échanges internationaux sont source de pénuries et que l’inflation – « l’euthanasie du rentier », disait Keynes – reste le meilleur outil de réduction des dettes publiques.
Cela ne signifie nullement que M. Poutine soit en grande forme. La résistance à laquelle il va continuer de se heurter en Ukraine l’affaiblit considérablement. La nature même de son régime interdit d’envisager une alternance politique permettant à la Russie de surmonter cette erreur historique. L’économie et le pouvoir d’achat russe reculent. M. Poutine ne connaîtra pas une fin de règne heureuse mais la Cour suprême américaine vient de voler à son secours en donnant à voir, par un arrêt un seul, les trois faiblesses de l’Occident.