samedi 18 mars 2017

Présidentielle 2017. La supercherie Jean Lassalle qui est tout sauf centriste

Jean Lassalle
Nous avons réussi à échapper pour cette présidentielle à la fausse centriste et vraie ambitieuse opportuniste Rama Yade mais nous n’avons pas pu échapper au faux centriste et vrai branquignole, le funeste Jean Lassalle.
La première n’a effectivement pas pu avoir ses 500 signatures alors que le second, malheureusement, a pu y parvenir, se plaçant même en cinquième position quand au nombre de parrainages obtenus...
Que des élus estiment que pour le débat démocratique, nombre candidats puissent obtenir leurs parrainages pour être présents sur la ligne de départ de la plus importante élection de la vie politique française, quoi de plus normal.
Mais que des personnages dangereux et qui ne représentant qu’eux-mêmes comme François Asselineau, Jacques Cheminade et Jean Lassalle trouvent grâce à leurs yeux – auxquels on pourrait ajouter un des deux candidats d’extrême-gauche, Nathalie Arthaud ou Philippe Poutou – à de quoi laisser pantois sur leurs responsabilités en tant que représentants de la nation et est à coup sûr un dévoiement de leur fonction et un coup de couteau dans le dos à la présidentielle.
D’autant que si les trois pieds nickelés que l’on vient de citer ont eu leur fameux passeport pour la présidentielle, pourquoi pas alors Michèle Alliot-Marie ou Henri Guaino qui, même s’ils ne représentent qu’eux-mêmes, ont tout de même une tenue politique autrement plus solide.
Au-delà de cette discussion, nous devons dire ici, à l’inverse de l’ensemble des médias et du principal intéressé ainsi que des 708 élus qui ont osé lui donner leur parrainage, que monsieur Lassalle n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais un candidat centriste.
S’il a fait partie du MoDem (et auparavant de l’UDF), pendant des années c’était uniquement par fidélité à son ex-ami François Bayrou et non par le partage des valeurs du Centre et du Centrisme dont on a pu s’apercevoir au fil du temps qu’il ne les avait jamais connues.
Un Bayrou qui réussissait tant bien que mal à le canaliser et à éviter qu’il dise ou fasse des âneries ou qu’il dévoile trop son positionnement parfois d’une aberration sidérante.
Mais un Bayrou qui est responsable de l’avoir gardé dans le Mouvement démocrate.
Rappelons que le principal fait d’arme de monsieur Lassalle est d’avoir fait une grève de la faim parce qu’une usine de sa circonscription était délocalisée.
Ce geste qui fut largement couvert par la presse était déjà par nature des plus bizarres.
En effet, en tant qu’élu, il avait certainement d’autres moyens d’action que cette grève de la faim.
Mais, surtout, l’usine en question ne quittait absolument pas la France mais s’installait dans une autre région avec, à la clé, des embauches supplémentaires.
Donc, si l’on comprend bien, monsieur Lassalle faisait une grève de la faim pour empêcher qu’il y ait moins de chômeurs dans son propre pays…
Quelle grande preuve de responsabilité et de discernement pour un député de la république!
Nombre de militants centristes furent d’ailleurs consterner et eurent honte d’un tel comportement.
Mais ce ne fut pas le seul à poser problème.
Ainsi pour monsieur Lassalle, Bachar Al Assad, le tyran sanguinaire de Syrie, est une personne tout à fait fréquentable.
C’est non seulement ce qu’il dit mais ce qu’il fait en le rencontrant, chez lui, à Damas.
Et il a réussi, lors de l’émission «On n’est pas couché» sur France 2 à affirmer qu’il avait des «doutes» sur les crimes d’Assad et notamment qu’il ait bombardé sa population, provoquant une consternation sur le plateau et des réactions en chaine chez les internautes indignés dont les plus gentils ont parlé de «naufrage télévisuel», d’«interview totalement surréaliste», que ce monsieur avait «un pet au casque» et se sont posé la question «pas seulement» de savoir « ce qu'il fume, mais ce que fume les Français qui ont osé voter pour lui».
Autre grand fait d’arme de monsieur Lassalle, son passage sur les ondes de Radio courtoisie, un média d’extrême-droite qui, selon, lui, «est répandu sur l'ensemble du territoire avec beaucoup de bonheur» et où il a déclaré qu’«en France on a réussi à croiser le capitalisme américain avec la technocratie soviétique».
Et il a aussi expliqué que «le débat sur le mariage pour tous, est un abaissement de la civilisation».
Signalons que monsieur Lassalle fréquente aussi les plateaux de la télévision d’extrême-droite, Meta TV, tout comme le nationaliste haineux Alain Soral et quelques autres de ses congénères.
Et, cerise sur le gâteau, comme le révélait Le Point en février dernier, un des conseillers de monsieur Lassalle est un dénommé Michel-Roch Faci, nazi notoire (et toujours fier de l’être), ce qui n’a pas l’air de gêner outre-mesure le désormais candidat à la présidentielle qui a déclaré à l’hebdomadaire, «Je ne savais pas qu’il avait été nazi. C’est sûr qu’il est parfois un peu limite, mais, que voulez-vous, ma candidature rassemble des gens passés par tous les extrêmes, comme des monarchistes….»
Voilà le type qui se dit centriste et que 708 élus de la nation – ce qui en dit long sur leur discernement –permettent de se présenter, non pas un show des élucubrations mais à l’élection la la plus importante élection.
Mais quoi qu’il arrive, messieurs les journalistes, un peu de sérieux, s’il vous plaît, ne l’appelez jamais centriste même si nous savons que beaucoup n’auront pas cette «audace».
Et, gageons que monsieur Lassalle continuera à entretenir ce quiproquo qui peut lui rapporter quelques voix.
Quant à nous, nous nous abstiendrons dorénavant de parler de lui sauf dérapages scandaleux qui sont malheureusement à craindre vu le personnage.

Alexandre Vatimbella


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L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’Amérique de Trump ennemie de l’Europe

Lorsque Donald Trump a décidé de se présenter à l’élection présidentielle, je l’ai traite de clown.
Avec le recul, non seulement je ne changerais pas de qualificatif mais j’aurais du ajouter que ce clown était déséquilibré mentalement – comme l’ont dit nombre de spécialistes des maladies mentales – ce qui le rend particulièrement dangereux pour son pays et pour le monde.
Ce que j’ignorais alors – comme beaucoup d’autres – était sa haine de l’Europe et de l’Union européenne en particulier qui, je le rappelle, est le premier allié des Etats-Unis et fait partie de ce trop rare espace des démocraties républicaines, donc de pays qui partagent des valeurs et une vision du monde.
Un Trump qui est devenu l’ami de tous les nationalistes d’extrême-droite européens, de Nigel Farage à Marine Le Pen en passant par Victor Orban et Geert Wilders, c’est-à-dire de tous ceux qui veulent détruire l’UE et qui d'ailleurs se recommandent de lui.
Il n’a d’ailleurs pas fait mystère qu’il était pour cette destruction et qu’il s’en féliciterait.
Il ne se passe pas de jours ou de tweets où il n’insulte les Européens.
Avant-dernière affaire en date, l’implication de la Grande Bretagne (grande alliée des Etats-Unis) dans son délire complotiste d’accuser sans autre preuve qu’un article haineux paru sur le site d’extrême-droite Breitbart news – qui, dirigé par son plus proche collaborateur Steve Bannon, est spécialisé dans les fausses nouvelles (fake news), les faits alternatifs (alternative facts) et la post-vérité (post-truth) – qui prétend qu’il aurait été mis sur écoute par Barack Obama et que ceux qui auraient exécuté cette tâche étaient des membres des services secrets britanniques.
Une assertion hallucinante reprise par un ancien juge devenu consultant de la chaîne d’extrême-droite Fox news, du nom d’Andrew Napolitano, un personnage dans la lignée des idéologues des libertariens la droite radicale comme le philosophe Robert Nozick et la tristement célèbre romancière Ayn Rand qui leur égérie.
Dernière affaire en date, en recevant Angela Merkel, tout ce qu’il a trouvé à faire est de critiquer l’Allemagne (grande alliée des Etats-Unis), sa chancelière et le libre-échange tout en refusant de lui serrer la main avant de se raviser in fine.
Sans oublier qu’il a fait une «blague» scandaleuse en comparant, lors d’une conférence de presse réunissant les deux leaders, les écoutes dont Merkel a été victime de la part de la NSA et ses assertions sur les propres écoutes dont il aurait été soi-disant victime.
Personne n’a évidemment oublié les critiques récurrentes sur la France (grande alliée des Etats-Unis) ainsi que cette déclaration que Paris n’était plus Paris et qu’il ne fallait pas que les Américains se rendant dans cette ville dangereuse, ce qui lui a valu une réponse cinglante de François Hollande.
Oui, ce clown déséquilibré est l’ennemi de l’Europe.
Et plus vite les peuples européens en prendront conscience, plus vite ils réagiront à la déliquescence de l’Union européenne en ayant ce sursaut indispensable pour aller de l’avant afin d’assurer leur sécurité et leur avenir.
Que ces peuples devenus eurosceptiques alors qu’ils vivent dans un espace de paix depuis plus de 70 ans – un record – et de prospérité économique où l’on peut se parler, se déplacer et entreprendre librement n’oublient jamais que l’on n’est jamais mieux défendu et protégé que par soi-même.
Ainsi, au moment où Trump ne cesse pas de critiquer l’Europe de menacer de prendre des mesures protectionnistes à son encontre, voire de ne plus la défendre, où il attaque sans cesse l’OTAN et ses pays membres au motif qu’ils ne paieraient pas assez pour leur défense (mais ce n’est que le prétexte), les dirigeants de l’UE doivent prendre des initiatives urgentes pour relancer le processus d’intégration et entreprendre une vaste explication de texte à l’égard de leurs citoyens.
Enfin, dire que l’Amérique de Trump est l’ennemie de l’Europe – j’avais d’abord voulu mettre un point d’interrogation au titre de cet éditorial mais j’ai estimé qu’il n’était pas nécessaire – ne veut évidemment pas dire que les Etats-Unis sont devenus des ennemis de l’Union européenne, bien au contraire.
Il n’est que de mentionner la volonté constante de Barack Obama de faire de l’UE une union plus forte et sa forte implication, qui lui fut reprochée par les nationalistes et les étriqués, pour tenter d’éviter le brexit.
Néanmoins, je n’ai pas décidé de titrer ce même édito «Trump l’ennemi de l’Europe» parce que, désormais, ce personnage nauséabond est bien le président des Etats-Unis – même si cela écorche la langue de le dire –  par la volonté d’un système électoral d’un autre âge mais également parce que près de 47% des électeurs ont voté pour lui et qu’il a maintenant une administration de plus en plus à sa botte.
De même, il peut compter pour ses desseins extravagants sur l’énorme majorité des élus républicains au Congrès  qui, quand ils ne sont pas sur ses positions extrémistes comme lui (et il y en a beaucoup), ont décidé de se taire et de le suivre, ce qui leur fera porter une responsabilité énorme aux yeux de l’Histoire.
Alors, oui, aujourd’hui, c’est l’Amérique mais tout de même l’Amérique de Trump qui est l’ennemie de l’Europe.
Et pour un européen convaincu et ami des Etats-Unis, cela fait particulièrement mal.
Mais cela donne aussi l’envie de se battre.