samedi 30 janvier 2010

Actualités – Etats-Unis – Barack Obama est allé discuter avec les élus du Parti républicain

Voilà bien une scène assez inattendue même aux Etats-Unis. Le président démocrate Barack Obama est allé à la rencontre des élus républicains lors de leur séminaire et ne s’est pas contenté de leur souhaiter de bien travailler mais a discuté avec eux devant les caméras en toute liberté! Et des deux côtés, on avait beaucoup de choses à se dire. Barack Obama a regretté que les républicains aient fait de l’obstruction systématique et a réaffirmé sa volonté de gouverner en recherchant constamment le consensus et à vouloir impliquer les élus républicains dans l’élaboration des lois. Du côté républicain, les élus ont affirmé qu’ils n’étaient pas hostiles à des législations bipartisanes mais ont accusé les élus démocrates ainsi que le président de ne pas vouloir les écouter et de ne pas avoir pris en compte leurs idées en brandissant un document sensé les regrouper. Le débat est demeuré civil même si chaque partie est demeurée sur ses positions. A noter que Barack Obama a indiqué que son plan de réforme de l’assurance maladie était plutôt «centriste». Dans un climat aussi oppositionnel qui a envahi Washington, ce dialogue montre en tout cas la volonté de Barack Obama de ne pas changer ses options de gouvernement et de tendre la main à tous ceux qui souhaitent faire avancer les réformes dont les Etats-Unis ont besoin. Une démarche éminemment centriste.

vendredi 29 janvier 2010

Actualités – Etats-Unis – Le discours sur l’état de l’union de Barack Obama rappelle sa volonté de consensus et d’aller de l’avant

Barack Obama a prononcé le 28 janvier au soir le traditionnel discours annuel sur l’état de l’union devant le Congrès des Etats-Unis. Il a indiqué qu’il se pencherait plus qu’il ne l’a fait jusque là sur les problèmes quotidiens des américains, notamment sur le chômage qui est à 10% de la population active actuellement – «l’emploi sera notre priorité numéro un en 2010» - et sur le pouvoir d’achat des classes moyennes.

Pour autant, Barack Obama n’a pas l’intention de ne plus gouverner car comme il l’a dit à un meeting, celui qui veut garder de bons sondages de popularité doit ne rien dire et ne rien faire mais qu’il n’était pas là pour cela et qu’il continuerait sur la voie qu’il s’est tracé, rappelant qu’il avait déclaré avant sa prise de fonction qu’il n’était pas là pour faire ce qui était populaire mais pour faire ce qui était nécessaire. Il a redit qu’il souhaitait toujours travailler de manière consensuelle et a envoyé à nouveau un message aux républicains pour qu’ils se décident à cesser leur obstruction systématique et qu’ils participent à l’élaboration des lois et des réformes nécessaires.

mercredi 27 janvier 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Barack Obama et les malentendus de son élection

Ce qui s’est passé récemment aux Etats-Unis mériterait un livre à lui tout seul tellement les commentaires ont été nombreux et foisonnants quant aux difficultés rencontrées par le Président. Chaque expert est ainsi venu délivrer sa vérité sur les raisons du trou d’air qu’est en train de vivre Barack Obama un an après son élection historique à défaut d’être triomphale. Deux événements son emblématiques de ces tracas. La baisse notable de sa popularité sous fond de scepticisme grandissant sur la pertinence de sa politique (et non de sa capacité à gouverner). Surtout, la défaite étonnante de la candidate démocrate au siège de sénateur du Massachusetts – un des Etats les plus à gauche, si ce n’est le plus à gauche des Etats-Unis - détenu pendant quarante-six ans par Ted Kennedy avant sa mort en août 2009. D’autant que Scott Brown, le républicain populiste qui a raflé le siège de Ted Kennedy a utilisé les mêmes arguments électoraliste que ceux de la campagne présidentielle d’Obama: le changement et l’opposition à Washington et à ses coutumes honnies de l’Américain moyen (mais dans une vision souvent proche de l’extrême-droite faut-il préciser).

Devant cette profusion de raisons déversées avec délectation par des médias toujours prompts à retrouver une virginité en brûlant avec autant d’empressement qu’ils ont mis à aduler, essayons d’en tirer les principales sachant que ce n’est qu’avec le temps que l’on saura si elles l’étaient vraiment!

La première pourrait être que les Etats-Unis de 2010 ne sont pas ce que nous croyons, ni, plus grave, ce que croyait Obama, une nation prête aux réformes et située au centre-gauche. Selon les sondages, les Américains seraient plutôt au centre-droit, voire à droite et surtout conservateurs. Ainsi, 40% d’entre eux se déclarent conservateurs, 40% se déclarent indépendants et seuls 20% se déclarent libéraux. Dès lors, les 53% de voix obtenues par Barack Obama n’étaient pas celles d’un peuple attendant des bouleversements mais plutôt d’électeurs mécontents de George W Bush et de sa gestion catastrophique du pays qui voulaient, majoritairement, que l’on continue sur la même voie avec une nouvelle équipe plus jeune et plus capable, en réformant certes ce qui ne marchait pas mais avec mesure.

Pour autant, une première objection peut-être faite à cette analyse. Comment prétendre que les Américains voulaient que rien ne bouge alors que le pays était en train d’entrer lors de la campagne de 2008 dans la plus grande crise économique et financière de son histoire après celle de 1929? Devant l’imminence d’une catastrophe, le public semblait bien vouloir que l’on agisse vigoureusement et non que l’on ne change strictement rien ou presque. A cette objection forte et réelle, on peut répondre que le pays souhaitait que l’on agisse mais pas dans les domaines où Obama a agi ou, en tout cas, pas dans tous. Par exemple, les électeurs savaient qu’il était nécessaire de mettre en place un plan de relance (encore que beaucoup d’entre eux estiment qu’il était trop favorables aux banques responsables de la situation et aux entreprises incapables de s’en sortir seuls du fait de leurs erreurs et non à la population victime du chômage) mais peut-être pas un plan d’assurance santé. D’autant que celui-ci va coûter fort cher selon la vision qu’en ont les électeurs (dont une des préoccupations actuelles est l’ampleur des dépenses publiques).

Néanmoins, ce plan d’assurance santé est justement conçu pour faire des économies! Dès lors, une deuxième raison est avancée. Le président a été incapable de communiquer correctement sur ses objectifs qui n’ont pas été compris par la population. Accusation étonnante pour ceux qui ont baptisé Obama de grand communicateur au vu de sa formidable campagne électorale. En revanche, pour ceux qui connaissent bien l’homme, cela ne semble pas aussi extravagant. Car Barack Obama est un intellectuel solitaire qui réfléchit plutôt qu’un bretteur d’estrade. Il fait appel à la raison plutôt qu’aux émotions dans sa vision du monde et dans sa façon de gouverner alors qu’il a soulevé une extraordinaire vague d’émotion en étant le messager du changement, de celui dont chacun de ses électeurs avaient une vision personnelle ne correspondant pas à celui de chacun des autres.

Nous sommes là dans la troisième raison de ses difficultés. Le changement, Barack Obama l’a laissé à l’appréciation de chacun et, comme il le dit, il est un écran sur lequel chacun imprime ce qu’il souhaite voir de lui et de ce qu’il propose. Dès lors, chacun a bâti sa propre idée du changement et n’a pu qu’être déçu par le fait que celle d’Obama ne correspondait pas à la sienne. Ceci est une réalité que l’on retrouve dans les sondages et les déclarations où l’on remarque souvent cette déception chez les gens de gauche qu’Obama n’est pas assez à gauche, ce que pensent également les électeurs de droite (qu’il n’est pas assez à droite) et les électeurs du centre (qu’il n’est pas assez au centre)…

Cette majorité hétéroclite qui a permis au nouveau président d’être élu est une autre explication. Quoiqu’il fasse, une partie de son électorat se retourne contre lui. Le plan sur l’assurance santé le caractérise particulièrement bien. La gauche a reproché la timidité du plan, la droite son extrémisme et le centre son inutilité.

Mais dans ces explications, il ne faudrait pas sous-estimer les difficultés rencontrées par Obama notamment la suffisance des élus démocrates qui ont cru être au pouvoir pour les trente prochaines années, l’irresponsabilité des élus républicains qui ont fait de l’obstruction systématique, décidés à bloquer le système le plus possible pour tenter de retrouver une unité en refusant tous les appels du président aux mesures bipartisanes. Sans oublier, les difficultés venues des acteurs économiques ou de la situation économique elle-même qui ne lui a pas permis d’avoir les succès escomptés dans un temps politique qui devient de plus en plus court, les électeurs, gavés d’information quotidiennement, exigeant des résultats concrets immédiats.

Une question essentielle se pose alors. Est-ce le centrisme d’Obama qui est la cause de ce malentendu? C’est une question récurrente en ce moment aux Etats-Unis. Elle ne s’exprime pas de cette manière mais plutôt dans le fait que le candidat Obama aurait promis beaucoup de choses que le président Obama n’aurait pas transcrites en actes et en réalités. Bien entendu, cette critique s’applique à tous les candidats devenus présidents et le problème des promesses politiques non-tenues est une rengaine chantée partout dans le monde et qui est souvent exacte.

Néanmoins, dans le cas présent, les analystes de gauche mettent l’accent sur le changement qui ne serait pas au rendez-vous alors que les analystes de droite pointent du doigt la soi-disant absence du consensus politique et d’une politique «bipartisane» réunissant démocrates et républicains (c’est-à-dire, pour eux, de n’avoir pas gouverné comme un républicain …). Une campagne électorale, c’est entendu, grossit toujours les traits du programme que l’on présente et il est assez facile de trouver des promesses non-tenues au jour d’aujourd’hui ou qui ne seront sans doute jamais tenues. Mais, en l’occurrence, ce qu’on attaque chez Barack Obama c’est de n’avoir pas adopté une ligne politique dure qu’elle soit de droite ou de gauche. On attaque sa volonté de faire une politique centriste et de s’y être tenu en grande partie d’où ses déboires actuels où tout le monde à l’impression d’être grugé. Pourtant, si l’on reprend les dires et les promesses de Barack Obama, ce procès ne peut lui être tenu.

Cependant, si la réponse à la question posée ci-dessus est non, il faut immédiatement affirmer que le Centrisme nécessite, sans doute, plus que les idéologies clivantes de droite et de gauche, des explications pour que les citoyens ne soient pas désorientés et que, ici, Barack Obama n’a pas assez joué le rôle de pédagogue (même s’il l’a fait) et que les déluges d’insultes et de mensonges qui se sont déversées sur sa personne et son action, indigne d’un vrai débat politique, n’ont pas arrangé les choses, bien au contraire. De même, une certaine suffisance de son Administration et, parfois, du président lui-même les ont, parfois, coupé des citoyens.

Pourquoi le Centrisme en tant que pensée et pratique n’est pas non plus responsable? Tout simplement parce que l’action de Barack Obama a réellement tenté de réconcilier un pays divisé en faisant une politique équilibrée et en recherchant le consensus par le pragmatisme et sans nier les réalités. Si l’on analyse sa politique et ses prises de position, notamment celles qui, sans relâche, ont demandé une large discussion et un large consensus pour bâtir les réformes, on ne peut pas rendre responsable la politique ni la pratique politique de Barack Obama de ces malentendus.

De tout cela, il ressort que la tâche qui s’annonce pour Barack Obama risque d’être titanesque. Elle démontre, d’abord, qu’une politique centriste est attaquée par tous les extrêmes ce qui rend sa mise en œuvre extrêmement difficile. Ensuite, que cette politique nécessite une pédagogie forte et continue. Enfin, que celui qui l’incarne doit s’attendre à des attaques aussi virulentes venues de droite et de gauche et doit absolument se préparer à les affronter et à y répondre en n’abandonnant pas le terrain à ses adversaires qui sont d’autant plus nombreux qu’il viennent des deux côtés à la fois. Car, il faut répondre à tout et à son contraire avant que tout et n’importe quoi brouille le message et qu’il soit impossible de remonter le courant. Prenons l’exemple de cette réforme de l’assurance santé. Pour simplifier, on peut dire qu’aujourd’hui elle est vue par le peuple américain comme une réforme de demi-mesures mais néanmoins extrémiste, largement insuffisante pour couvrir les plus pauvres mais néanmoins d’inspiration socialiste, faisant la part belle aux assurances santé mais mettant ces dernières dans des difficultés économiques forte, laissant aux gens le droit de choisir leur assurance mais étant liberticide! Et l’on pourrait faire la même analyse sur la réforme du secteur financier (même si Barack Obama vient de durcir ses propositions devant l’indécence des banques américaines) ou son plan pour créer l’industrie verte du XXI° siècle.

L’année qui vient sera donc d’une extrême importance pour Barack Obama mais aussi pour cette expérience centriste. Quoiqu’il en soit, celle qui vient de se dérouler est riche en enseignements pour tout homme politique centriste, tout parti politique centriste, qui feraient bien de les prendre en compte pour le futur.

Actualités – France – Régionales – Sondages: listes MoDem à 6,5%, listes UMP-Nouveau Centre à 27%

Selon un sondage IFOP pour l’hebdomadaire Paris Match, la gauche recueillerait 51% des voix aux élections régionales de mars prochain. De son côté, les listes UMP-Nouveau Centre auraient 27% des intentions de vote et celles du MoDem, 6,5%. De mauvais score pour ces listes qui démontreraient que, pour l’instant, le Nouveau Centre a fait une erreur de s’allier avec l’UMP sur l’insistance de Nicolas Sarkozy et que le Mouvement démocrate continue sa baisse électorale posant la question de la légitimité de la ligne politique de François Bayrou. Il reste néanmoins encore du temps pour redresser la situation dans l’un et l’autre cas.

(Sondage réalisé par téléphone les 21 et 22 janvier auprès d'un échantillon de 853 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mardi 26 janvier 2010

Actualités – France – Didier Bariani, un des fondateurs de l’UDF, quitte le mouvement démocrate

L’hémorragie continue au Mouvement démocrate puisque Didier Bariani, un des fondateurs de l’UDF, a annoncé son ralliement à la liste de l’UMP en Ile-de-France et son départ du Mouvement démocrate où il estime que la politique du «ni gauche, ni droite» n’est plus de mise avec le virage à gauche de François Bayrou. Même si Didier Bariani n’a plus de réel poids politique et qu’il était critique envers François Bayrou depuis quelques années, il ne s’était jamais résolu à quitter l’UDF puis le Mouvement démocrate. En cela, son départ est un nouveau désaveu des UDF historiques de la politique de rapprochement avec la gauche mise en œuvre par le leader du MoDem.

Actualités – Japon – difficultés pour le premier ministre centriste japonais

La popularité du Premier ministre centriste japonais, Yukio Hatoyama, qui avait réussi l’exploit de battre en août 2009 le parti conservateur au pouvoir depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, connaît une forte baisse sur fond de scandale. Il s’agit d’un scandale financier touchant le numéro deux de sa formation, Ichiro Ozawa, le Parti démocrate du Japon (PDJ). Selon un récent sondage, seulement 42% des personnes interrogées approuvent la politique du Premier ministre contre 70% en août dernier.

lundi 25 janvier 2010

Une semaine en Centrisme – Mais pourquoi voter pour le Mouvement démocrate?

Au fur et à mesure que les élections régionales approchent, les défections au Mouvement démocrate se multiplient. La dernière en date a du poids puisqu’il s’agit du président du groupe Union centriste au Sénat, Nicolas About, dont on se rappelle que l’élection avait été très mal vécue par Hervé Morin, président du Nouveau Centre dont les sénateurs font partie du même groupe et qui avait revendiqué le leadership sur celui-ci...

Même si ce phénomène se constate dans tous les partis et est souvent le fait d’opportunistes déçus de ne pas être éligibles ou premier sur une liste, l’ampleur que ces départs - et souvent leur importance politique -prennent à chaque échéance électorale au MoDem est caractéristique de ce que représente le parti de François Bayrou, un patchwork difficilement identifiable politiquement dont le seul but semble de rouler pour une ambition présidentielle.

Un peu de centrisme (et encore), un peu de socialisme, un peu d’écologisme, le tout teinté d’un fort catholicisme social, voilà les ingrédients de cette sauce politique de moins en moins attrayante et qui fait que le Mouvement démocrate est une formation assise sur un socle idéologique flou, qui tente d’être tout à la fois et qui n’est, comme c’est souvent le cas en pareille situation, rien de tout ce qu’elle souhaite représenter.

Dès lors, les militants ne peuvent être que déçus, les électeurs désorientés. Et un militant déçu s’en va, un électeur désorienté n’apporte plus sa voix. Pourquoi donc voter pour ce Mouvement démocrate dont on ne sait pas en définitive ce que pense son leader? Pour les centristes, il semble être de gauche mais pour les écologistes, ce n’est qu’un opportuniste qui tente de séduire leurs électeurs à des fins d’ambition personnelle alors que pour les socialistes c’est un homme de droite qui veut refaire le coup de Mitterrand en 1971 en se présentant comme un homme de gauche pour s’approprier leur parti.

On analysera avec intérêt la première réponse qu’apporteront les élections régionales de mars prochain. Reste qu’il faut être prudent en politique. Car si ce genre de coup est sou vent un fiasco, il a également un pourcentage de réussite. Et ce n’est pas parce que François Bayrou est aujourd’hui dans les difficultés qu’il le sera toujours demain. Pour autant, il lui faudra beaucoup de foi en son destin – qu’il a - et une grande intelligence politique - qu’il n’a pas encore démontré – pour parvenir à ses fins et faire de ce parti à la ligne politique indéfinissable une machine à gagner les présidentielles.

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

Actualités – France – Le président de l’Union centriste au Sénat, Nicolas About, quitte le Mouvement démocrate

Nouvelle défection d’importance au Mouvement démocrate. Le sénateur des Yvelines et président du groupe centriste au Sénat a décidé de «se mettre en congé» du parti de François Bayrou qu’il juge trop à gauche pour rejoindre l’UMP et la liste en Ile-de-France du parti de Nicolas Sarkozy aux régionales. Il s’en explique dans une tribune libre dans Le Figaro. Extraits.

«En Ile-de-France plus encore qu'ailleurs, l'enjeu des élections régionales à venir est majeur. Car leurs résultats pèseront à l'évidence sur l'avenir d'une région capitale singulièrement atone depuis douze ans. Aussi, plus que jamais, la campagne qui s'ouvre ne peut-elle se résumer à une simple lutte politicienne. Ce que souhaitent les Franciliens, c'est qu'elle soit l'occasion de proposer des solutions concrètes et efficaces aux difficultés qu'ils rencontrent chaque jour.

Cette campagne d'idées, portée par des convictions fortes, les hommes et les femmes qui partagent les valeurs humanistes du centre sont prêts à s'y engager. Force est pourtant de le constater, la stratégie et l'organisation actuelle du MoDem ne leur permettent pas de le faire. Enfermé dans une posture d'opposition systématique au gouvernement, notre mouvement délaisse chaque jour un peu plus l'esprit de proposition et d'action qui est pourtant au cœur de l'identité centriste au profit d'une logique de protestation pure et simple.

Ces valeurs de liberté, de justice et de responsabilité qui sont les nôtres, je ne me résigne pas à les voir disparaître de la scène politique, qu'elle soit nationale ou francilienne. Elles méritent en effet mieux que des candidatures de simple témoignage et des alliances de pure opportunité. Rien ne serait pire que de voir se répéter le scénario des dernières européennes: nombreux sont les hommes et les femmes qui se sont alors détournés d'un mouvement qu'ils avaient vu naître avec espoir en 2007 et dans lequel ils ne se reconnaissent désormais plus.

À mes yeux, les élections régionales sont bien plus qu'un énième tour d'échauffement en vue des échéances présidentielles à venir. C'est pourquoi je me mets en congé de mon mouvement et je rejoins aujourd'hui Valérie Pécresse pour faire campagne à ses côtés. Dans son projet pour l'Ile-de-France, je retrouve non seulement le souci de justice et l'attention à la personne qui font l'idéal centriste, mais aussi la volonté de donner à ces valeurs une traduction concrète en proposant des solutions originales et pragmatiques.»

samedi 23 janvier 2010

Actualités – France – Régionales: Jean Arthuis ne conduira pas de liste autonome dans les Pays-de-la-Loire

Prenant acte des stratégies différentes du Nouveau Centre et du Mouvement démocrate, le président de l’Alliance centriste, Jean Arthuis, a décidé de ne pas conduire une liste autonome centriste dans sa région des Pays-de-la-Loire. Il s’en explique dans un communiqué de presse dont voici des extraits.

«Au sein d’Alliance Centriste, nous militons pour refonder la famille libérale, sociale et européenne qui a disparu depuis l’éclatement de l’UDF. Les élections régionales nous offraient une occasion de nous rassembler pour défendre nos idées sous les couleurs de l’«Union centriste». Mais il fallait pour cela que les différents courants qui traversent le Modem et le Nouveau Centre répondent à notre appel.

Après le Nouveau Centre, dont l’état-major a fait un autre choix, ce rêve d’indépendance est rendu impossible du fait de l’orientation contraire exprimée par François Bayrou lors de sa venue à Angers le 14 janvier. Il a en effet déclaré: «Dans la région, nous prônons l’indépendance au premier tour. Au second tour, une alliance est possible avec Europe écologie et la gauche si nous faisons moins de 10%». Or j’avais fixé comme condition au maintien de la liste que j’étais prêt à conduire qu’elle ne faciliterait en aucun cas l’élection de candidats dont nous sommes politiquement les plus éloignés. Je ne conduirai donc pas de liste autonome dans les Pays de la Loire. Quelle que soit l’issue du suffrage, au lendemain des élections régionales, je continuerai à porter cette ambition de rassemblement et j’invite dès à présent tous les centristes à nous rejoindre.»

A noter que Jean Arthuis pourrait faire alliance dès le premier tour avec l’UMP si les trois conditions suivantes sont remplies: que la liste intègre douze candidats de l’Alliance centriste; qu’un groupe centriste soit créé au sein du conseil régional après les élections; que la tête de liste en Mayenne soit confiée à Élisabeth Doineau, conseillère régionale sortante.

jeudi 21 janvier 2010

Actualités – France – Régionales: Jean-Christophe Lagarde menace l’UMP de présenter des listes Nouveau Centre indépendantes

Le député-maire de Drancy et président exécutif du Nouveau Centre, Jean-Christophe Lagarde, vient de jeter un pavé dans la mare dans les relations entre l’UMP et son parti à propos des régionales estimant que les promesses de Nicolas Sarkozy de faire toute la place nécessaire au Nouveau Centre sur les listes Majorité présidentielle n’étant pas respectées, il pourrait y avoir des listes indépendantes de la formation centriste. Même si cette éventualité risque peu de voir le jour effectivement, ces déclarations fermes démontrent que le climat n’est guère à la confiance entre l’UMP et le Nouveau Centre actuellement.

Voici les principaux propos tenus par Jean-Christophe Lagarde

«Le président de la République a expliqué que des listes d'union au premier tour des régionales donnaient plus de chance de gagner et que, dans ce cadre, chacun des partenaires de la majorité devaient être respecté. Mais il faut, pour être respecté, que les engagements pris soient tenus et dans certaines régions, on est loin du compte. Nous allons être amenés à en tirer les conséquences. Un bureau exécutif se réunira samedi pour prendre des décisions à ce sujet.»

«Après deux mois et demi de discussions, nous avons obtenu les deux têtes de liste régionales, les 15 départementales (promis) mais pour le reste, le quota des 20% (de candidats en position éligible) est loin d'être respecté. En Limousin et Auvergne, nous n'aurions aucun élu. En Rhône-Alpes et Alsace, terres traditionnellement centristes, on est loin des 20%. Là où il n'y aura pas de candidat Nouveau Centre en position éligible, il n'y aura pas de soutien de notre part à la liste UMP. En Alsace, nous allons entamer des discussions avec les forces centristes alsaciennes de Pierre Marmillod, maire de Pfaffenhoffen pour monter une liste avec lui. En Guadeloupe, l'UMP disait qu'elle aurait peut-être un candidat. Mais un mois avant le dépôt des listes, nous ne connaissons toujours pas son nom, ses initiales et même son sexe. Cela suffit. Nous avons demandé à Patrick Gob de préparer sa liste et de commencer sa campagne.»

mercredi 20 janvier 2010

Actualités – France – Pour Hervé Morin «l’étape de la reconstruction» du Centre est terminée

Hervé Morin, président du Nouveau Centre s’est félicité de la bonne santé de son parti estimant qu’il comptait actuellement 13.000 militants et deux mille élus locaux espérant, après les élections régionales, avoir, parmi eux, une centaine de conseillers régionaux. Du coup, il a affirmé que, selon ses propres termes, «l’étape de reconstruction» du Centre était terminée, faisant du Nouveau Centre le seul héritier de l’UDF rejetant une nouvelle fois le Mouvement démocrate à gauche et faisant l’impasse sur l’existence de l’Alliance centriste, le parti créé par Jean Arthuis. Se tournant résolument vers 2012 et les élections présidentielles et législatives, il veut désormais mettre sur pied un projet politique avec un congrès sur la question en juin prochain. Quant à l’utilisation du sigle UDF, la question devrait être tranchée après les élections régionales. Enfin, il a répété que le Nouveau Centre se devait d’avoir un candidat à la présidentielle.

Actualités – Etats-Unis – Barack Obama fête sa première année à la Maison Blanche par une défaite électorale

La défaite de la candidate démocrate à l’élection sénatoriale du Massachusetts, qui plus est au siège détenu depuis 46 ans par Ted Kennedy, démocrate de gauche, avant de mourir est un bien triste cadeau pour Barack Obama qui fête aujourd’hui le premier anniversaire de son installation à la Maison Blanche. Du coup, la majorité des démocrates au Sénat des Etats-Unis n’est plus de 60 sièges mais de 59 permettant aux républicains de pouvoir bloquer toutes les réformes puisque, rappelons-le, le Sénat a décidé qu’une obstruction d’un seul sénateur pouvait bloquer toute réforme si elle n’était pas votée par au moins 60 de ses membres (même si la plupart des spécialistes estiment cette règle inconstitutionnelle!). Plusieurs réformes pourraient ainsi être bloquées, au premier rang desquelles, la réforme de l’assurance santé. Mais cette défaite est aussi la preuve que Barack Obama a eu du mal à faire passer son message devant un électorat mécontent de la montée du chômage et incapable de se projeter dans un futur, un Parti républicain jouant la politique du pire (ayant systématiquement entravé les travaux du Congrès où ils sont pourtant en forte minorité) et en attaquant sans cesse le président et des démocrates trop sûrs d’eux au départ et désormais divisés sur les réformes à poursuivre. De même, un malentendu semble se creuser entre la majorité hétéroclite qui l’a porté au pouvoir et Barack Obama. Ses supporters de gauche sont déçus de sa politique centriste et les électeurs indépendants craignent qu’il ne vire à gauche… Dès lors, de nombreux électeurs de gauche et indépendants pour des raisons diamétralement opposées ne votent plus pour les démocrates comme cela s’est révélé récemment lors de deux élections de gouverneurs (Virginie et New Jersey) et hier dans l’élection sénatoriale du Massachusetts.

lundi 18 janvier 2010

Actualités – France – Régionales: Le Mouvement démocrate de Charente-Maritime s’allie avec le PS

François Bayrou n’en finit pas de se prendre des claques politiques. Après ses faibles scores électoraux, après l’impossibilité de nouer une alliance en bonne et due forme avec les socialistes ou les écologistes, après la défection de militants qui ne veulent pas de la dérive à gauche, voici ceux qui veulent la forcer à n’importe quel prix. Le Mouvement démocrate est en train de devenir un bateau ivre où le capitaine tente vainement de maintenir un cap irréaliste.

Dès lors, on ne peut s’étonner de la décision de la fédération de Charente-Maritime du Mouvement démocrate de rejoindre Ségolène Royal pour les régionales en Poitou-Charentes au motif que c’est la seule façon d’avoir des élus. Ce sont cinq membres du parti de François Bayrou qui figureront ainsi sur les listes de celle-ci. Pour couronner le tout et ajouter à la pagaille, une liste autonome du MoDem pourrait néanmoins se présenter dans la ligne d’indépendance du parti mais contre la décision quasi-unanime de la fédération de Charente-Maritime! Selon le président de cette fédération, les autres fédérations du mouvement des départements de la région devraient adopter la même attitude dans les jours à venir.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella - L’Obamisme, une pensée et une pratique centristes

Véritable phénomène politique et médiatique mondial, Barack Obama est devenu le 44° président des Etats-Unis d’Amérique et le premier afro-américain être élu au poste suprême au soir du 4 novembre 2008 – même s’il est, en réalité métis - et il a pris officiellement ses fonctions le 20 janvier 2009.

Obama a été élu sur le changement, sur l’espoir d’une meilleure société et sur la volonté de ressusciter un rêve américain qu’il proposait, dans le même temps, de revitaliser et de réactualiser pour l’adapter aux réalités de ce début de XXI° siècle. Et le peuple américain, avide de retrouver un élan et un dynamisme alors qu’une grave crise économique et financière s’est grevée sur une crise identitaire, a choisi le rêve incarné par Barack Obama plutôt que la compétence incarnée par Hillary Rodham Clinton, sa concurrente malheureuse des primaires démocrates, véritable lieu où se jouait l’élection du nouveau président tellement le Parti républicain était alors hors jeu, discrédité aux yeux de l’écrasante majorité de l’opinion publique par le deuxième mandat de George W Bush et sa gestion impopulaire de plusieurs dossiers dont celui de la gestion catastrophique des secours aux victimes de l’ouragan Katrina qui s’abattit sur la Nouvelle-Orléans.

Barack Obama, que beaucoup d’Américains ont découvert au cours de cette longue et fastidieuse campagne présidentielle qui a duré plus d’un an ce qui ne s’était jamais vu jusqu’alors n’était pourtant pas un total inconnu de la politique. Sénateur de l’Illinois au Congrès des Etats-Unis depuis 2005, il avait été adoubé par les médias lors de la convention du Parti démocrate en 2004 à Boston qui avait intronisé John Kerry comme candidat du parti contre George W Bush. Son discours sur la volonté de dépasser les clivages politiques entre les démocrates et les républicains afin de créer une dynamique bipartisane, voire «post-partisane» - notion assez imprécise mais qui signifie en gros de dépasser les anciens clivages politiques pour créer une nouvelle donne politique où des majorités d’intérêts peuvent se substituer à l’opposition traditionnelle entre deux partis grâce à la vision consensuelle du président - pour reconstruire l’Amérique lui avait attiré des éloges et surtout une énorme attention médiatique.

Si Barack Obama n’était pas alors une des personnalités démocrates les plus connues - il allait néanmoins devenir la plus populaire très rapidement -, il avait déjà une vision politique très précise. Celle-ci, qu’il qualifiait lui-même de «mainstream of American thinking» (pensée américaine dominante), s’inspirait largement du consensus qui a animé le parcours politique d’Abraham Lincoln mais aussi du progressisme initié à l’orée du XX° siècle par Théodore Roosevelt - premier président à vouloir, entre autres, mettre en place un système d’assurance santé au début du XX° siècle mais aussi celui qui se battit le premier contre les agissements d’un capitalisme financier sans vergogne représenté par les cartels et les monopoles en tous genres -, tous deux présidents républicains faut-il le rappeler, ainsi que du keynésianisme de Franklin Roosevelt et de la «Third way» (troisième voie) de Bill Clinton, deux présidents démocrates. Sans oublier les messages de Martin Luther King d’une Amérique réconciliée sur le plan racial et social et de la pensée de Reinhold Neibuhr, un de ses philosophes américains préférés, dont le message est composé à la fois de réalité et d’espoir, l’individu ayant, selon lui, la capacité de se changer et de changer le monde mais pas de changer de monde et devant donc agir en reconnaissant ces deux paramètres et non à se décourager et à renoncer à l’action.

Avec ces références, Barack Obama ne peut déroger à gouverner «au centre» ce que le plupart des présidents américains ont fait durant leur mandat mais que George W Bush, plus encore que Richard Nixon ou Ronald Reagan, a refusé en tentant d’imposer une idéologie ultralibérale en matière économique («les riches d’abord» ce qui doit permettre théoriquement, ensuite, d’enrichir les autres), néoconservatrice en matière internationale (l’Amérique a la mission d’imposer sa propre vision de la liberté au monde) et conservatrice chrétienne en matière sociétale (vision d’une société régit par les thèses chrétiennes fondamentalistes allant de la création du monde en sept jours à l’interdiction des recherches sur les cellules souches en biologie en passant par le refus de l’avortement et des thèses darwiniste de l’évolution).

Mais le nouveau pensionnaire de la Maison Blanche est plus qu’un président modéré gouvernant au centre, c’est un homme du Centre, c’est-à-dire que sa vision politique ressort d’une volonté de mettre en place une société équilibrée pour libérer les énergies par la capacité de chacun à se réaliser lui-même à partir d’une égalité des chances et d’une méritocratie tout en respectant les différences.

Ainsi, en 2004, interviewé par un journaliste lors de sa campagne pour l’élection sénatoriale sur le fait qu’il était selon beaucoup un libéral de gauche et non un centriste, Barack Obama répondit clairement: «je ne crois pas que vous allez me voir me rapprocher du Centre pour des raisons tactiques car je n’ai jamais eu l’impression de quitter ce qui constitue la pensée dominante dans le peuple américain.»

De nombreux observateurs avisés des Etats-Unis ou du parcours de Barack Obama concluent au centrisme de Barack Obama comme l’historien français Pierre Mélandri, spécialiste des Etats-Unis qui a déclaré au Monde qu’Obama «est par essence un centriste» et qui a parlé dans le Journal du Dimanche de son «goût pour le centrisme».

Car, comme l’analyse le journaliste David Olive dans l’ouvrage «An American story / The speeches of Barack Obama», «pour assurer sa nomination en tant que candidat démocrate à la présidentielle, Obama ne s’est pas positionné au centre à la poursuite des électeurs modérés et indépendants pour étoffer le mouvement populaire qu’il avait créé et qui allait de la gauche au centre. Il ne l’a pas fait car si Obama est un progressiste en matière de justice sociale, il est déjà un centriste et absolument pas un anti-guerre, un anticapitaliste ou un anti-establishment.»

Et le même David Olive rappelle fort opportunément une déclaration du nouveau président qui devrait faire réfléchir tous ceux qui parlent de «trahison» concernant la pratique politique de Barack Obama qui a «commencé sa campagne pour la Maison Blanche avec cet avertissement répété, ‘je vais décevoir certains’. Et lorsque la gauche annonça sa déception une fois qu’Obama fut candidat officiel, Obama réfuta cette ’notion que je vais me rapprocher du Centre’ ajoutant que ‘les gens qui disent ça ne m’ont apparemment pas écouté’. Et c’est grandement vrai. Obama était déjà un modéré.»

Sur le site américain Politico qui, comme son nom l’indique, est spécialisé en politique, Julian Zelizer, professeur de l’université de Princeton a affirmé récemment sans l’ombre d’un doute que le «Président Obama n’a jamais quitté le Centre. Si vous regarder sa plateforme électorale et sa première année de gouvernance, il est très clair qu’il fait partie de l’ère clintonienne du Parti démocrate. Certains de ses supporters ont toujours soif de plus et ses opposants ont voulu le faire passer pour un socialiste. Mais c’était leur agenda, pas le sien. Je pense que plus les moments de la campagne électorale s’effaceront, plus les Américains auront une meilleure appréciation de qui il est.»


dimanche 17 janvier 2010

Actualités – France – Sondage Régionales: UMP-Nouveau Centre à 33%, Mouvement démocrate à 9%

Le dernier sondage sur les élections régionales réalisé par CSA pour le quotidien Le Parisien montre une progression des listes UMP-Nouveau Centre de deux points à 33% et de celles du Mouvement démocrate d’un point à 9%. Un point, c’est aussi la progression des listes du Parti socialiste à 22% pendant qu’Europe Ecologie perd deux points à 15%.

Les autres listes: Front national (7%, -1), Front de gauche (6%, =), Nouveau Parti anticapitaliste (5%, -1) et Lutte ouvrière (3%, =).

(Sondage réalisé par téléphone les 13 et 14 janvier auprès d'un échantillon national représentatif de 880 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / 3 points d’erreur)

samedi 16 janvier 2010

Actualités – France – Régionales: François Bayrou refuse des listes communes avec l’Alliance centriste

Proposée par Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, dans le droit fil de sa volonté de réunir toutes les formations centristes notamment pour les prochaines élections régionales, une alliance entre sa formation et le Mouvement démocrate a été refusée par François Bayrou. Alors que le Nouveau Centre a conclu un accord avec l’UMP pour des listes communes, ce n’était pas le cas du Mouvement démocrate de François Bayrou. Jean Arthuis l’a donc rencontré afin de faire listes communes notamment dans la région Pays-de-la-Loire. Mais c’est une fin de non-recevoir qu’il a reçu tant François Bayrou cherche désormais une alliance avec la Gauche (soit avec les socialistes, soit avec les verts) dans le cadre de sa stratégie présidentielle personnelle et tourne le dos au Centre sans pour autant le signifier puisqu’il ne souhaite pas perdre une partie de son électorat qui, pourtant, de plus en plus, trouve sa stratégie suicidaire pour les valeurs centristes. En tout cas, ce refus a été acté par l’Alliance centriste mais aussi par Laurent Gérault, le conseiller municipal d'Angers et président du MoDem dans le Maine-et-Loire, qui aurait du conduire la liste du MoDem aux élections régionales en Pays-de-la-Loire, désigné par ce même Bayrou. Il a ainsi «ne plus se retrouver dans la stratégie» du président de son parti et «crains que François Bayrou ne veuille faire de ces élections un référendum anti-Sarkozy. Ce n'est plus le centre dans lequel je crois, ce n'est plus le MoDem de 2007. On favorise à notre tour un bipartisme qui ne me plaît pas». Il s’agit donc d’une nouvelle défection dans les rangs du Mouvement démocrate qui en a connu plusieurs ces derniers temps.

vendredi 15 janvier 2010

Une semaine en Centrisme - De l’intérêt (ou non) du sigle UDF

Les batailles autour du nom UDF (Union pour la démocratie française pour ceux qui l’auraient oublié!) semblent montrer que celui qui le possèdera aura entre ses mains une sorte de baguette magique lui permettant de transformer une formation sans âme en véritable machine à gagner les élections…

Comme pour le débat sur l’identité nationale initiée par Nicolas Sarkozy pour éviter de parler de ce qui fâche (le chômage, l’insécurité, l’échec de nombreuses réformes, l’état désastreux des finances publiques), on se demande si la dispute opposant l’ensemble les leaders centristes entre eux pour savoir qui est réellement l’heureux propriétaire du graal centriste ne masque pas la pauvreté de la réflexion des partis se réclamant du Centre et leur lente transformation en groupuscules ayant chacun leur esprit de chapelle. Pour que cette interrogation ne devienne pas prégnante, les leaders de ces formations devraient regarder devant eux plutôt que derrière et insuffler une véritable dynamique à leur vision politique.

Evidemment, nous savons pourquoi Hervé Morin veut tellement récupérer le nom UDF. Son parti appendice de l’UMP ne pourra retrouver une image indépendante et une liberté de mouvement qu’en changeant de nom. Le Nouveau Centre est définitivement – ou presque – catalogué comme une simple excroissance de la formation de droite. En devenant l’UDF, il récupère un héritage d’autonomie et de puissance qui parle encore aux militants du Centre. Mais si l’UDF ce fut le premier parti de France lors de certaines élections des années 1970 et 1980, c’est aussi les 4% aux élections présidentielles de 2002 alors que Hervé Morin, président du Nouveau Centre en était un des dirigeants… Bien sûr, c’est aussi les 18,57% aux présidentielles de 2007 même si ce sursaut semble plutôt rétrospectivement un anachronisme si l’on analyse tous les autres résultats électoraux de l’UDF depuis que François Bayrou en avait pris la tête et qu’Hervé Morin faisait partie de sa direction.

Il n’est donc pas du tout sûr que devenant l’UDF, le Nouveau Centre multiplie ses électeurs ni même, d’ailleurs, ses militants. L’exemple du Parti radical qui végète depuis des décennies alors qu’il fut le premier parti de France sous la III° République et qu’il continua à peser sur la IV° République en est un bon exemple. Celui montre, a contrario, qu’il serait dangereux de reprendre le sigle UDF si les succès électoraux ne suivent pas car cela signifierait à court ou moyen terme une disparition de la formation qui aurait repris le nom.

Cette remarque vaut évidemment pour tout autre parti centriste comme l’Alliance centriste, par exemple. Mais il semble que Jean Arthuis, sagement, ait décidé de ne plus se battre pour réclamer et récupérer le nom comme il en était partisan voilà un an. Sa réflexion l’a sans doute amené à penser que, pour incarner l’avenir, il n’est pas utile de faire revivre le passé même s’il faut s’appuyer sur ce dernier.

Reste le mystère François Bayrou. Pourquoi s’est-il littéralement arcbouté devant la prétention d’Hervé Morin à récupérer l’UDF? Une drôle de réaction pour celui qui, a créé le Mouvement démocrate pour justement rompre avec l’image centriste de l’UDF afin de négocier une alliance avec la gauche. On se demande pourquoi il est monté si promptement au créneau pour affirmer qu’il gardera le nom quoiqu’il arrive. On peut certes penser qu’il ne veut pas faire de cadeau à son ancien bras droit, Hervé Morin, et que le fait d’être propriétaire du sigle UDF lui permet de maintenir l’illusion auprès d’anciens militants que le Mouvement démocrate est bien le digne héritier de l’UDF afin d’éviter leur départ qui pourtant a commencé et qui continue au fil des prises de position toujours plus à gauche.

Une réponde, beaucoup plus prosaïque, vient peut-être des liens financiers et juridiques qui relient encore le Mouvement démocrate à l’UDF comme l’ont révélé d’anciens militants déçus et revanchards du MoDem. Si c’était vrai, on comprendrait la volonté farouche de François Bayrou de garder son bien pour des raisons très terre à terre… Et on peut conseiller aux autres partis centristes tentés par le sigle UDF de le lui laisser et de se préoccuper surtout de construire une alternance centriste crédible et rassembleuse pour les prochaines échéances électorales plutôt que de lutter pour récupérer un passé qui fut tout autant glorieux que parfois délicat. De plus, si seul un nom faisait une élection, ça se saurait depuis longtemps!

L’UDF fut une formidable invention. Elle a eu des leaders de grande envergure. Elle a représenté le Centre et a montré qu’elle pouvait être un outil efficace de conquête du pouvoir. Inventer une nouvelle UDF, répondant aux temps présents et à l’avenir est essentiel pour le Centrisme. Pas de ressusciter les morts. Encore moins d’usurper leur identité.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

dimanche 10 janvier 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella - Les six commandements du centriste

Pour bâtir la meilleure société possible, le Centriste doit mettre en avant six principes politiques de gouvernement.

- Premier commandement : Le centriste doit fonctionner dans le réel mais ne pas prendre prétexte de sa prégnance pour ne rien changer dans la société.

Le principe de réalité est un des principes auxquels le Centriste est le plus attaché car il ne se berce pas d’illusion et ne construit pas des paradis sur terre qui ne sont souvent que des enfers totalitaires. Mais cela ne veut pas dire que le monde étant ce qu’il est, la société et les comportements ne peuvent pas être changés et la condition humaine améliorée. La réalité sera toujours plus forte que les chimères humaines qui l’ignorent mais elle sera la meilleure amie de celui qui, s’appuyant sur elle, veut améliorer le monde dans lequel il vit.

- Deuxième commandement : Le centriste doit être pragmatique pour aller de l’avant et réunir la communauté autour d’un projet fédérateur et réalisable.

Pendant du principe de réalité, le pragmatisme est une qualité essentielle d’une action politique qui sait que l’important est d’avancer par rapport à l’état de la société et des rapports de force à un moment donné et non de pratiquer un tout ou rien stérile mis en avant par celui qui demeure enfermé dans un schéma de confrontation et qui perd ainsi la capacité d’améliorer la condition humaine par une incapacité de faire la distinction entre compromis, moteur de la démocratie, et compromission.

- Troisième commandement : Le centriste doit construire une société humaniste par le juste équilibre.

Le Centrisme étant un humanisme dans cette injonction de mettre l’humain au centre de son projet, celui qui s’en réclame est un ouvrier qui bâtit une société où l’humanisme se traduit par la préoccupation que tous reçoivent les mêmes chances et où chacun peut être ce qu’il est dans sa différence avec l’autre et réaliser effectivement ses potentialités sans autres entraves de permettre à l’autre d’en faire de même le tout dans un respect mutuel.

- Quatrième commandement : Le centriste doit promouvoir la personne sans oublier l’individu

Issu d’une communauté, chacun de nous est un individu unique et différent de l’autre, c’est ce qui fonde notre liberté. Mais cet individu ne peut réellement vivre sa liberté que si la communauté lui reconnait le statut de personne en le respectant, en étant solidaire de lui et en le tolérant. L’équilibre entre l’individu et la personne permet de donner le plus de liberté possible dans une sécurité indispensable pour la vivre effectivement, c’est-à-dire en en faisant une personne membre d’une communauté. Cette relation individu-personne est au cœur de l’action du centriste qui doit toujours veiller à ce qu’elle soit réelle, vivante et équilibrée pour éviter que l’individu devienne individualiste et que la personne devienne assistée.

- Cinquième commandement : Le centriste doit rechercher le progrès mais pas à n’importe quel prix humain et éthique.

Le centriste est un progressiste dans le sens où il croit que l’on peut améliorer la condition humaine par l’action politique et que la société peut mettre en œuvre ce progrès. Mais il sait aussi qu’au nom du progrès toutes les valeurs peuvent être bafouées. Dès lors, le vrai progrès est celui qui permet de rendre l’individu plus libre et la personne plus en sécurité dans cette relation équilibrée. Dès que cet équilibre est rompu alors le progrès peut devenir liberticide, irrespectueux, intolérant et diviseur.

- Sixième commandement : Le centriste doit rassembler dans la différence.

Nous nous ressemblons tous mais nous sommes tous différents. C’est pourquoi nous avons tous des intérêts communs mais aussi que chacun de nous est unique. La société humaniste que veut bâtir le centriste est donc faite d’un rassemblement de toutes ces différences que nous sommes mais qui ont un intérêt commun à agir pour construire un meilleur présent et un meilleur avenir communs. Ce rassemblement des différences autour d’un projet politique est ce que nous appelons le lien social.

Si le rassemblement tend à nier les différences ou si les différences tendent à empêcher le rassemblement alors l’harmonie est détruite et se forment des sociétés déséquilibrées où soit la machine étatique régente l’existence des citoyens, soit la loi du plus fort est la règle. Dans tous les cas la violence et l’insécurité écrasent les êtres humains et les empêchent d’être individus et personnes.

mercredi 6 janvier 2010

Actualités – Hervé Morin: François Bayrou a «souhaité la mort» de l’UDF

Los d’une interview au site internet du quotidien régional l’Indépendant de Perpignan, le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, est revenu sur sa volonté d’incarner l’héritage de l’UDF dont, selon lui, François Bayrou a souhaité la disparition. Extraits.

A l'élection présidentielle de 2012, le NC présentera-t-il un candidat?

Mon ambition, c'est que le Nouveau Centre, portant l'héritage de l'UDF, soit en mesure d'avoir un candidat à l'élection présidentielle pour incarner cette famille politique qui a toujours existé dans la vie politique française.

Vous pourriez être ce candidat?

Il appartiendra aux militants d'en décider le moment venu. J'ai porté la création de ce parti avec l'idée que l'UDF avait sa place dans la vie politique française. Et puis va s'ouvrir après ces élections régionales une nouvelle phase au cours de laquelle nous allons porter le projet d'un humanisme moderne et d'une France réconciliée avec son destin européen.

Avec le ralliement d'Hervé de Charette, vous avez en effet le projet de refonder l'UDF, ce qui vous amène à affronter François Bayrou pour l'utilisation du logo notamment. Mais au-delà des querelles juridiques, quel est le véritable enjeu entre UDF ou pas UDF?

Il est clair que François Bayrou a abandonné l'UDF, il en a souhaité la mort, à la fois par son positionnement politique et par son changement de nom, puisque c'est devenu le Modem. Donc les seuls qui sont en mesure de revendiquer l'UDF, c'est nous. Ça fait bien longtemps que nous disons que le Nouveau Centre, c'est l'UDF d'aujourd'hui. Le nom UDF représente un courant de pensée connu de tous les Français, qui en son temps, a porté une réelle modernité. Valéry Giscard d'Estaing, c'est la loi sur l'IVG, le remboursement de la contraception ou la loi sur le handicap... Je veux m'inscrire dans cette filiation. Quant au changement de nom du parti, c'est un débat que je vais engager avec les militants et qui sera tranché au printemps.

mardi 5 janvier 2010

Une semaine en Centrisme – Les chantiers du Centre en 2010

Acquérir une crédibilité en vue des élections de 2012 sera le principal défi des partis centristes français en 2010. Que ce soit le Mouvement démocrate qui ne peut plus se permettre d’être humilié à une nouvelle élection générale et qui doit donc démontrer la validité de la stratégie d’opposition systématique de François Bayrou; que ce soit le Nouveau Centre qui doit, sinon changer de nom, démontrer ad minima son originalité c’est-à-dire son utilité; que ce soit l’Alliance centriste qui doit démontrer son existence tout court;, que soient les radicaux, de droite ou de gauche, qui doivent démontrer les raisons de leur survivance dans le XXI° siècle ; que ce soit la gauche moderne qui doit démontrer s’il y a vraiment une once d’utilité à un centre-gauche dans un gouvernement de droite. Tous les partis du Centre vont jouer leur image cette année et une partie de leur raison d’exister.

Mais ce Centre fragmenté sera également l’objet de multiples pressions extérieures pour apporter sa caution et ses voix modérées à la Droite et à la Gauche. On a bien vu que les velléités d’indépendance du Nouveau Centre se sont heurtées pour l’instant à un veto de l’Elysée. C’est sans doute pourquoi Hervé Morin tient tant à reprendre le nom de l’UDF que François Bayrou ne semble pas vouloir lui céder, une affaire de gros sous et non de politique pourrait d’ailleurs en être le principal motif. Du côté du Mouvement démocrate, la stratégie à gauche de François Bayrou et son désir d’Opa sur le poste de candidat de l’opposition à la présidentielle de 2012 ne sont pas sans danger car elle risque de montrer à l’électeur, devant la force électorale des socialistes mais aussi, peut-être, de celle des écologistes s’ils confirment aux régionales leur score des européennes, qu’il vaut mieux porter sa voix à ceux qui ont un poids plutôt qu’à un outsider dont la crédibilité s’est effritée l’année dernière dans son opposition systématique non à une politique mais à un homme, Nicolas Sarkozy, dans un remake peu crédible de celle de François Mitterrand au Général de Gaulle.

Dans ce paysage, la tentative de l’Alliance centriste de rabibocher l’ensemble de la famille du Centrisme ne semble pas être la priorité des deux partis précités. Jean Arthuis a pourtant avec lui, sans doute, une majorité de militants centristes issus de l’UDF qui souhaitent une réunification sous une même bannière, à la fois, par nostalgie et par envie de pouvoir réellement peser sur la vie politique. Mais cela ne signifie pas que les machines politiques et leurs leaders aient intérêt à opérer un rapprochement autrement que par un discours unitaire sans actes concrets. Dès lors, il faudrait que l’Alliance centriste bénéficie d’une dynamique forte et d’un soutien effectif de la base centriste pour devenir une force politique assez puissante pour imposer cette réunion. Les premiers mois d’existence du parti en 2009 n’ont pas montré cette dynamique et ce soutien. Viendront-ils en 2010? Sans eux l’aventure de l’Alliance centriste pourrait être, sinon de courte durée, celle d’un groupuscule dirigée par quelques notables.

Pour la Gauche moderne, c’est sans doute cette existence groupusculaire qui lui est réservée. Le parti de Jean-Marie Bockel ne compte pour pas grand-chose politiquement et électoralement et n’a pas réussi à débaucher des socialistes modérés. Pire, les gens de gauche qui rejoignent Nicolas Sarkozy ne passent par la formation social-démocrate. Du coup, Jean-Marie Bockel ne représente quasiment que lui-même ce qui est peu pour justifier l’existence de sa formation.

Quant aux radicaux, leurs divisions sont aussi vieilles que leur existence. Pour autant, on ne sait plus très bien les raisons actuelles de celles-ci. Eux aussi, d’ailleurs. Mais le soutien du Parti radical au gouvernement est sans doute le frein principal qui empêche les Radicaux de gauche de se rapprocher de leur alter-ego. Il serait hasardeux de prétendre que 2010 changera la donne. Néanmoins, de chaque côté de la radicalité, on continuera à se faire les yeux doux… et à peser aussi peu sur la politique française!

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC