samedi 21 décembre 2019

Présidentielle USA 2020. Propos centristes – Primaire démocrate: spécial débat du 19 décembre à Los Angeles

Voici une sélection de propos tenus par les trois candidats centristes à la primaire démocrate présents lors du débat organisé le 19 décembre à Los Angeles  et qui a regroupé sept prétendants sélectionnés selon les règles mises en place par le parti et qui étaient: Joe Biden (centriste), Bernie Sanders (socialiste), Elizabeth Warren («liberal» de gauche), Pete Buttigieg (centriste), Amy Klobuchar (centriste), Andrew Yang («liberal» de gauche), Tom Steyer («liberal» de gauche).
Rappelons que le Parti démocrate organise son premier caucus le 3 février 2020 dans l’Iowa et, dans la foulée, sa première primaire le 11 février dans le New Hampshire.
La convention qui choisira le candidat du Parti démocrate se tiendra du 13 au 16 juillet 2020 dans la ville de Milwaukee (Wisconsin).

Joe Biden (ancien vice-président)
- [Destitution de Trump] C’était une nécessité constitutionnelle pour la Chambre des représentants d’agir comme elle l’a fait, et la réponse de Trump qui suggère que seule une moitié du peuple américain veut le voir se retirer de ses fonctions montre que la présidence actuelle va bien au-delà de ce que je pensais qu’elle pourrait aller. Il n’est pas étonnant, si vous regardez les sondages internationaux qui ont été effectués, que le leader chinois est mieux classé que le président américain. Ou que Vladimir Poutine l'a félicité en lui disant «Agissez rapidement» [pour écarter de la présidence] tout en expliquant que c'était une erreur de l'accuser. Nous devons restaurer l'intégrité de la présidence, de la fonction présidentielle. Et il est grand temps de commencer à le faire. Mon travail actuel consiste simplement à expliquer pourquoi il ne mérite pas d’être président des États-Unis pendant encore quatre ans.
- La classe moyenne est en train de se faire éliminer. La classe moyenne est en train de se faire écraser et la classe ouvrière n'a pas de moyen de s’en sortir. Vous avez, par exemple, 40% des agriculteurs du Midwest qui n’ont pas pu payer leurs factures l’année dernière. Vous avez la plupart des Américains qui, s’ils ont reçoivent une facture de 400 dollars ou plus, doivent vendre quelque chose ou emprunter l’argent.
- Nous devons éliminer un grand nombre de ces baisses d'impôt terribles qui ont été accordées aux très riches. Nous devons investir dans l'éducation. Nous devons investir dans la santé. Nous devons investir dans des choses qui font une différence dans la vie des gens de la classe moyenne pour qu'ils puissent maintenir leur niveau de vie. Ce n’est pas fait, et l’idée que nous grandissons est fausse. Les riches, très riches, eux, grandissent. Les gens ordinaires, eux, ne grandissent pas. Ils ne sont pas contents de leur situation, et c’est pourquoi nous devons changer de président le plus vite possible.
- [Urgence climatique] Nous sommes le seul pays au monde à avoir jamais connu de grandes crises et les avoir transformées en énormes possibilités. Par exemple, nous devrions nous assurer dès maintenant que chaque nouveau bâtiment construit retient l’énergie. Nous devons accorder des crédits d'impôt aux gens pour qu'ils puissent faire en sorte que les maisons se tournent vers l'énergie solaire qu’elles sont construites. Nous sommes maintenant sur le point de fabriquer des batteries de la taille de ce podium où l’on peut stocker de l’énergie alors même que le vent ne souffle pas et que le soleil ne brille pas. Nous avons d'énormes possibilités. (…) Par exemple, nous ne devons plus construire de nouvelles autoroutes en Amérique qui n’aient pas de station-service électrique. Nous devons mettre en place 550 000 stations-service pour que nous puissions être leader du marché des véhicules électriques, créer des millions d'emplois. Il y a tellement de choses que nous pouvons faire en la matière.
- Je n’ai pas dit de revenir à la normale. La normalité ne suffit pas. En fait, nous devons aller au-delà de la normale, que ce soit pour la santé ou l’environnement. Premièrement, nous devons continuer à construire sur ce que nous avions commencé à faire dans l’Administration Obama et qui a été interrompu [par celle de Trump). Deuxièmement, si Trump est hors de propos, cela ne changera pas fondamentalement les choses. Mais ce que nous devons faire c’est être dans de faire en sorte que sa base ne soit pas en mesure d'intimider les demi-douzaines de républicains [élus au Congrès] dont nous aurons peut-être besoin [pour trouver des compromis]. Je refuse d'accepter l'idée que nous ne pourrons plus jamais coopérer [avec des républicains modérés]. Dans le cas où c’est la survie du  pays qui est en cause, nous devons parvenir à un consensus. Si quelqu’un ici a des raisons d’être en colère contre les Républicains et de ne pas vouloir coopérer, c’est moi suite à la façon dont ils m’ont attaqué, moi et mon fils et ma famille. Mais le fait est que nous devons être capables de faire les choses. Et quand nous ne pouvons les convaincre alors nous les combattons et les battons comme nous l’avons fait lors des élections de 2018 dans les Etats à majorité républicaine ou modérés.
- Nous avons tenté de fermer Guantanamo Bay, mais vous devez avoir l'autorité du Congrès pour le faire. Ils ont décidé de laisser la prison ouverte.
- Il n'y a pas de solution pour Israël si ce n'est une solution à deux États. Il n’est pas possible d’avoir un État juif au Moyen-Orient sans une solution à deux États. Trump, lui, a joué avec toutes les mêmes peurs et tous les préjugés qui existent dans ce pays et en Israël. Bibi Netanyahu et moi nous connaissons bien. Il sait que je pense que ce qu’il fait est scandaleux. Ce que nous devons faire, c'est de faire constamment pression sur les Israéliens pour qu'ils optent pour une solution à deux Etats, et non pour que nous retirions notre aide en termes de sécurité.
- Nous devons diriger, non pas par la puissance de notre pouvoir, mais par la puissance de notre exemplarité. Et l’exemplarité que nous montrons actuellement est horrible. Ça nous cause beaucoup de tort.
- Premièrement, la contribution moyenne à ma campagne est de 43$. Deuxièmement, cette idée [fausse] que je suis dans la poche des milliardaires, alors qu'en fait, ils s'opposent à tout ce que j'ai fait et continue de faire. J'ai veillé dès le début à ce que toutes mes collectes de fonds soient ouvertes à la presse. Et la contribution la plus importante que j’ai acceptée est de 2.800$, ce qui est permis par la loi. Et j’ai été la première personne à présenter un amendement constitutionnel pour s'assurer qu'il existe un financement public suffisant des élections et mettre ainsi fin à tout financement privé. Entre-temps, vous devez financer une campagne et nous avons en fait financé la notre avec une contribution moyenne de 43 $.
- La raison pour laquelle nous sommes le pays que nous sommes est l’immigration. Nous avons pu choisir le meilleur de chaque continent. Les gens qui viennent ici ont de la détermination, de la résilience. Ils sont prêts à se lever et à travailler comme de beaux diables. Dans nos écoles nous avons maintenant 24 enfants sur 100 qui sont hispaniques. L'idée que nous allons les faire partir et ne pas leur donner toutes les opportunités est non seulement stupide et immorale, mais aussi mauvaise pour l'Amérique. Ils sont l'avenir de l'Amérique et nous devons investir en eux. Tout le monde en profitera. Chaque Américain et nous devons nous y habituer. C'est une nation d'immigrants. C’est ce que nous sommes. C’est pourquoi nous sommes qui nous sommes. C’est ce qui nous différencie et nous devons investir dans cette réalité.
- Si l'un d'entre vous a suivi ma position sur l'Afghanistan, il sait que j'ai été envoyé par le président, avant même que nous n'ayons prêté serment, en Afghanistan pour revenir avec un rapport. J'ai dit qu'il y avait une autre politique globale possible et je me suis battu pendant longtemps avec le Pentagone parce que je m'opposais fermement à la notion de reconstruction nationale. Nous nous sommes engagés à reconstruire ce pays dans son ensemble, au-delà de nos capacités. J'ai soutenu dès le début que nous devions avoir une politique fondée sur une politique antiterroriste ayant une très faible empreinte avec la présence uniquement de forces spéciales pour faire face aux menaces potentielles venus de ce territoire sur les États-Unis d'Amérique. La première chose que je ferais en tant que président des États-Unis d'Amérique est de m'assurer que nous faisions revenir toutes les troupes de combat chez nous et que nous négocions avec les talibans. Mais je laisserais sur place des forces spéciales en petit nombre pour pouvoir faire face à la menace potentielle si nous ne parvenions pas à une véritable négociation pour lutter contre le terrorisme. C’est ma position depuis le début. C’est pourquoi je pense que le secrétaire Gates et certains membres du Pentagone n’étaient pas contents de moi. Je suis le gars, depuis le début, qui a soutenu que c'était une grosse, grosse erreur de déployer des forces en Afghanistan, point final. Nous n'aurions pas dû le faire et je me suis toujours opposé à cela.
- [Assurance santé] J'ai présenté un plan pour construire sur Obamacare. Il rappelle à tout le monde que 20 millions de personnes ont désormais une assurance qu’ils n’avaient pas auparavant. Toutes les personnes ayant des conditions préexistantes peuvent être couvertes. Je pourrais continuer. Nous n’avons pas obtenu tout ce que nous voulions. (…) J'ai ajouté au plan Obamacare, l'Initiative Biden, qui est une option publique pour réduire de manière significative le prix des médicaments, les franchises, etc. en souscrivant à ce plan d’un montant d'environ 750 milliards de dollars. Et s’assurer que nous sommes en mesure de couvrir tous ceux qui sont effectivement en mesure d’être couverts.
- Vous avez 160 millions de personnes qui ont négocié leur plan de santé avec leur employeur. Vous pouvez ou non l'aimer. Si vous ne l’aimez pas, vous pouvez vous orienter vers l’option publique que j’ai proposée dans mon plan. Mais si ça vous plaît, vous ne devriez pas que Washington vous dicte votre choix.
- Nous avons tous de grands projets progressistes et la question est, qui peut les réaliser? Et il me semble que nous devons nous poser trois questions directement et honnêtement. Qui a la meilleure chance, la plus probable, de vaincre Donald Trump ? Qui est celui qui est le plus susceptible de faire cela? Deuxièmement, qui peut aider à élire des démocrates au Sénat des États-Unis, dans des États comme la Caroline du Nord et la Géorgie, l'Arizona et d'autres États. Et troisièmement, qui peut obtenir des résultats en matière législative? Cela exige que vous regardiez nos accomplissements. J'ai un bilan significatif en ce qui concerne la politique étrangère et intérieure, tant dans le domaine de la loi sur la violence à l'égard des femmes que dans celui du Traité sur les armes chimiques. Et donc je pense que je suis le plus qualifié pour répondre à ces trois questions. Mais surtout, nous devons être à la hauteur du peuple américain. Ne jouez pas avec lui, disons-lui la vérité et soyons authentiques.

Pete Buttigieg (maire de South Bend, Indiana)
- En fin de compte, [la procédure d’impeachment] dépasse l'opinion publique, dépasse les sondages, dépasse la politique. Le président a laissé la Chambre des représentants sans choix [autre que de le mettre en accusation], et je pense que beaucoup d'entre nous suivent ce processus, regardent ce qui va se passer au Sénat [à majhorité républicaine] à sans trop d’illusion. Mais nous ne devons pas céder à ce sentiment d’impuissance parce que c’est ce qu’ils veulent [les républicains]. Ils veulent que nous soyons pris par leur cynisme qui nous ferait abandonner complètement le processus.
- Nous voyons des politiques qui laissent les grandes entreprises, dont certaines ont fait des milliards de profits, payer, pas seulement zéro impôt, mais, comme nous l'avons appris récemment, des impôts négatifs, tout en bloquant des politiques qui permettraient en fait d'augmenter les salaires des travailleurs américains. Voici la bonne nouvelle: c’est à nous de décider. Peu importe ce qui se passe au Sénat, c'est à nous de décider en 2020. C'est notre chance de refuser d'être pris par l'impuissance, de refuser et de rejeter le cynisme [des répubicains]. C'est de cela qu'il s'agit dans cette élection présidentielle. C'est  cela que porte ma campagne. En 2020, peu importe ce qui se passe à Washington, en tant que pays, nous avons l'occasion de changer le cours de notre nation pour le mieux.
- En ce moment, je pense qu’on nous offre un faux choix. Soit on vous demande de prendre des positions l’extrême, soit de ne rien faire. Oui, nous devons prendre de grandes décisions et oui, les impôts sur les personnes riches et sur les sociétés vont devoir augmenter. Nous pouvons aussi être intelligents au sujet des promesses que nous faisons. Assurez-vous qu’il s’agit de promesses que nous pouvons tenir sans le genre d’imposition que les économistes nous disent qui pourrait nuire à l’économie. C’est pourquoi, par exemple, je propose que nous rendions gratuite les études universitaires pour 80% des Américains, mais l’université n’a pas besoin d’être gratuite pour les plus riches. Si vous êtes dans le top des 10% les plus riches, vous devez payer vos propres frais de scolarité et ces dollars que nous économisons nous pouvons les dépenser pour quelque chose de plus important, qu’il s’agisse d’infrastructure, de la garde des enfants, du logement ou de la santé. D’une manière ou d’une autre, nous devons nous sortir de cet état d’esprit qui règne à Washington et qui mesure la grandeur d’une idée en fonction du nombre de milliards de dollars qu’elle coûte au budget ou de l’audace d’une idée par le nombre de nos compatriotes qu’elle peut contrarier.
- [Lutte contre le réchauffement climatique] J'ai dit clairement que ce sera un sujet d'action dès le premier jour. (...) Je sais ce qui est en jeu et c’est pourquoi j’insiste pour que nous agissions avec une taxe sur le carbone et les dividendes afin d’augmenter massivement les fonds en faveur de la recherche sur les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie et le stockage du carbone. Mais plus important encore, il faut mobiliser les énergies de tout le pays pour faire face [à ce challenge]. (…) Tous ces projets doivent être neutres en carbone d'ici 2050. (…) Je veux m'assurer que notre vision sur le réchauffement climatique inclut des gens du secteur de l'automobile qui travaille à South Bend [ville dont Buttigieg est maire], jusqu'à un fermier à quelques minutes de là, pour qu'ils comprennent que nous demandons de les rallier afin de faire partie de la solution.
- Ce que nous voyons au Moyen-Orient et dans le monde entier, ce sont les conséquences de l’échec de ce président, le refus de ce président de diriger. C’est particulièrement inquiétant dans le cas d’Israël parce qu’il a infusé de la politique intérieure américaine pour interférer dans la politique intérieure israélienne. Agir comme si cela en quelque sorte le rendait pro-Israël et pro-juif tout en accueillant les nationalistes blancs à la Maison Blanche. Mais ce n’est pas seulement au Moyen-Orient que nous voyons les conséquences de la disparition du leadership américain. Nous voyons, entre nos alliés et entre nos adversaires, au cas par cas, où le monde fait des plans sur ce qu’il faut faire, en ignorant les États-Unis parce que nous ne sommes plus considérés comme fiables. Ce n’est pas seulement les plaisanteries faites lors d’un cocktail en marge d’une conférence ou les visages de dirigeants à l’ONU lorsqu’ils ont écouté le président des États-Unis avec un mélange de mépris et de pitié. En tant qu'Américain, je ne veux plus jamais voir le président américain être regardé ainsi par les dirigeants du monde. Le monde a besoin de l’Amérique en ce moment mais elle doit être celle qui respecte les valeurs qui font de nous ce que nous sommes: soutenir la paix, soutenir la démocratie, défendre les droits de l'homme et soutenir la stabilité dans le monde entier.
- [Chine] Le silence du président [à des conséquences terribles] que ce soit sur l’emprisonnement dans des camps des Ouïghours musulmans au Xinjiang ou sur les aspirations de la population de Hong Kong à la démocratie. (…) Nous devons dire ce qui se passe là-bas. L'utilisation de la technologie pour perfectionner cette dictature. Il faudra pour cela une réponse plus forte que jamais de la part des États-Unis pour défendre la démocratie. Mais quand les gens qui défendent la démocratie n'entendent pas le président des États-Unis, quel message cela envoie-t-il au Parti communiste chinois ? Le message que j'enverrai est que s'ils répètent quelque chose comme [les tueries de] la place Tienanmen quand il s'agit de Hong Kong, ils seront isolés du monde libre et nous mènerons cet isolement diplomatiquement et économiquement.
- En fait, je ne m’inquiète pas du sens de l’humour vulgaire du président. Je m'inquiète du fait qu'il fasse écho au vocabulaire des dictateurs du monde entier. Lorsque le président américain qualifie les médias défavorables à sa personne comme des ennemis du peuple, la démocratie dans le monde s'affaiblit. La liberté de la presse, pas seulement ici chez nous mais partout dans le monde, s'affaiblit. C’est un rappel de plus de ce qui est en jeu, non seulement ici au pays, mais pour l’histoire mondiale, dans l’impératif que nous devons gagner cette élection.
- Nous sommes dans le combat de nos vies en ce moment. Donald Trump et ses alliés ont clairement fait savoir qu'ils ne s'arrêteront à rien, pas même à l'ingérence étrangère, pour s'accrocher au pouvoir. Ils ont déjà réuni plus de 300 millions de dollars. En 2020, c'est notre seule chance de vaincre Donald Trump. Et nous ne devrions pas essayer de le faire avec une main attachée derrière notre dos. La façon dont nous allons gagner, c’est d’amener tout le monde à notre côté dans ce combat. (…) Nous avons besoin de l’aide de tous dans ce combat. Je ne vais pas refuser quiconque voudrait nous aider à vaincre Donald Trump. Nous avons besoin de démocrates qui ont été avec nous depuis le début, oui, mais nous avons aussi besoin d'indépendants préoccupés par la direction du pays. Si vous étiez républicain, dégoûté par ce qui se passe dans votre propre parti, nous ne nous mettrons pas d’accord sur tout, mais nous avons besoin de vous dans ce combat et je vous accueillerai à nos côtés.
- Quand je serai président  (…) je veillerai à ce que ce pays soit un pays de lois et de valeurs, ce qui signifie non seulement mettre un terme aux pratiques innommables à nos frontières, mais aussi, enfin et véritablement, de réparer le système d'immigration avec une refonte complète dont il a besoin depuis les années 1980.
- [Indemniser les Afro-américains pour l’esclavage et les politiques racistes] Nous ne pouvons pas attendre quatre ans, dix ans. Nous ne pouvons plus attendre pour faire quelque chose à ce sujet. (…) Rappelez-vous que nous ne parlons pas d’un cadeau à qui que ce soit. Nous parlons de réparer ce qui a été cassé. Nous parlons du vol de la richesse de générations d’Afro-Américains. (…) C'est pourquoi les États-Unis doivent agir immédiatement avec des investissements dans des entreprises appartenant à des minorités, avec des investissements dans l'équité en matière de santé (…) et à plus long terme, examiner les réparations afin de pouvoir réparer ce qui a été cassé.
- La Cour Suprême représente beaucoup pour moi parce que mon foyer, mon mariage, existe grâce à un vote de cet organe, et oui, il est essentiel que nous ayons des juges qui comprennent que la liberté américaine inclut les droits de reproduction et la liberté de reproduction, mais ce n’est pas tout. Il faut que l'on comprenne que les droits de vote sont des droits de l'homme. Il faut que nous comprenions tous que l'égalité est nécessaire et que le respect de l'état de droit doit empêcher cette instance à n’être considérée que comme un champ de bataille partisan. C’est pourquoi je nommerai non seulement des juges qui reflètent cette vision, mais aussi que je réformerai l'organe lui-même, comme notre pays l'a fait au moins une demi-douzaine de fois dans son histoire. De sorte qu'il ne s'agisse plus d'un champ de bataille politique chaque fois que l’on doive remplacer un siège devient vacant.
- Nous savons ce que serait un cadeau pour l’avenir et pour le pays, que qui que ce soit ici devienne président des États-Unis, par rapport à ce que nous avons actuellement. Et nous devons nous en souvenir. Dès que nous aurons un candidat, les autres devront se rassembler autour de celui qui le fera. Assurons-nous qu’il n’y a pas trop à demander de pardon lorsque ce jour viendra. Le candidat devra donc faire deux choses, vaincre Donald Trump et unir le pays en tant que président. C’est un défi de taille. Et pour ce faire, nous aurons besoin d’un candidat et d’un président capables de répondre à la crise d’appartenance qui secoue notre pays aujourd’hui. Cela signifie construire une politique qui soit définie, non pas par qui nous excluons, non pas par qui nous rejetons, mais par le nombre de personnes que nous pouvons réunir. J’ai vu tant de gens capables de former cette coalition multiraciale et multi-générationnelle et je vois de plus en plus de gens qui ne se sont peut-être pas sentis les bienvenus dans le Parti démocrate auparavant, mais qui nous rejoignent maintenant, parce qu’ils ne sont certainement pas du côté de ce qui se passe dans la maison blanche de Trump. Je vous demande (…) de nous aider à construire ce futur défini non pas par l'exclusion mais par l'appartenance.

Amy Klobuchar (Parti démocrate, sénatrice du Minnesota)
- Permettez-moi de faire valoir ce point de vue au peuple américain. Comme l'a dit un sage juge: «Le président n'est pas roi en Amérique; la loi est reine». Et ce que James Madison a dit un jour lorsqu’il s’exprimait à la convention sur la rédaction de la Constitution. Et il a dit que la raison pour laquelle nous avons ces articles de destitution dans la Constitution, que les dispositions sont là, c'est parce qu'il craignait qu'un président trahisse la confiance du peuple américain en faveur d’une puissance étrangère. C'est ce qui s'est passé ici. C'est un Watergate mondial. Dans le cas de Watergate, un président paranoïaque en pleine élection cherchait la saleté sur un opposant politique. Ce président [Trump] l'a fait en appelant un dirigeant étranger pour chercher de la saleté sur un opposant politique. Et je demande: alors que nous sommes devant son procès au Sénat, si le président prétend qu’il est si innocent, alors pourquoi ne fait-il pas témoigner tous ses collaborateurs? Richard Nixon a fait témoigner ses meilleurs collaborateurs. Nous devrions entendre Mulvaney [chef de cabinet de Trump], qui est celui qui est sous serment. Les témoins ont dit que Mulvaney est celui qui a dit, «Ok, nous allons refuser cette aide à une démocratie naissante pour collecter de la saleté sur un opposant politique». Nous devrions entendre Bolden [conseiller à la Maison blanche en matière de politique étrangère], qui a dit à son propre personnel d'aller voir un avocat après avoir entendu les propos du président. Si le président Trump pense qu'il ne devrait pas être destitué, il ne devrait pas avoir peur de présenter ses propres témoins.
- 95% de nos clients sont à l'extérieur de nos frontières, et nous devons nous assurer que nous avons des accords commerciaux plus équitables, parce que si nous pouvons encourager le travail fait en Amérique, chaque fois que vous tenez quelque chose dans votre main qui dit «Made in USA», c'est l'ingéniosité de nos employés. C'est l'égalité pour nos produits, c'est l'égalité pour nos travailleurs, et ce sont les espoirs et les rêves du peuple américain
- [Lutte contre le réchauffement climatique] J’espère vraiment que nous n’aurons pas à déménager des villes entières, mais nous devrons probablement déménager certains résidents. Et le problème en ce moment est que ce changement climatique est cette crise existentielle et vous la voyez ici en Californie avec les incendies. Vous l'avez vu en Californie du Nord comme on l'a mentionné avec la ville de Paradise. Nous ne pouvons pas attendre d'agir. Il y a un proverbe Ojibwe [troisième peuple amérindien le plus important des Etats-Unis] qui dit que les grands leaders prennent des décisions, non pas pour cette génération, mais dans sept générations. Ce président ne prend ses décisions même pas pour sept minutes. Nous devons revenir à l'Accord international sur le changement climatique. Je le ferai le premier jour. Le deuxième jour, je réinstallerai les règles sur les énergies propres et le troisième jour, les normes sur le gaz. (…) Et puis j’introduirai une législation radicale pour mettre un prix sur le carbone et construire le climat du siècle prochain, ce qui signifie que nous devons améliorer nos bâtiments et nos normes de construction.
- Nous devons faire comprendre aux gens que lorsque nous fixons un prix sur le carbone, cet argent reviendra dans les régions où les gens vont être touchés, où les emplois vont changer et où les factures d'énergie vont augmenter. Quand vous faites ce genre de chose, vous gagnez les votes du Midwest, vous gagnez gros, et je pense que la meilleure façon de le faire est de mettre quelqu’un à la tête de l’Etat qui vient du Midwest [comme c’est le cas d’Amy Klobuchar].
- Je dirais que c'est l'Amérique. Et nous ne pourrons pas réussir dans le monde si nous n'invitons pas tous les Américains à faire partie de notre économie. Notre constitution dit que nous devons nous efforcer de bâtir une union plus parfaite. C’est ce que nous devons faire. Et pour moi cela signifie, un, que tout le monde doit pouvoir voter, et cela inclut nos communautés de couleur. Les décisions prises par ce président, ses soutiens et ses gouverneurs dans tout le pays sont néfastes. Ils ont rendu plus difficile pour les Afro-Américains de voter. Comme l'a dit un tribunal, «Discriminé avec une précision chirurgicale». (…) En tant que présidente, je ferai adopter un projet de loi sur l'inscription de chaque jeune dans ce pays dès l'âge de 18 ans pour voter. Cela ferait disparaître tous ces actes discriminatoires dans ces États et j'arrêterais le charcutage des circonscriptions, en plus des possibilités économiques que je permettrai. Parce que, comme le dit Martin Luther King, «Qu’est-ce que ça peut bien faire de pouvoir entrer dans un restaurant si vous n’avez pas les moyens d’acheter un hamburger?»
- En matière de politique étrangère, je pense que nous devons tenir nos promesses et maintenir nos menaces. Et ce président n'a fait ni l'un ni l'autre. Et un pays comme la Chine, ces dirigeants regardent ça et savent. Il s'est rangé aux côtés de dictateurs face aux innocents. Il s'est rangé aux côtés des tyrans face aux dirigeants libres. Il le fait tout le temps. Et j'ai une opinion un peu différente de celle de certains de mes collègues quand il s'agit de ce qui s'est passé à cette conférence avec l'OTAN. Oui, certains dirigeants étrangers se sont moqués de lui. Mais j'ai entendu des sénateurs se moquer davantage d’autres sénateurs. Le fait est qu’il ne pouvait même pas le tolérer qu’il est parti. L’Amérique, elle, ne partira pas.
- Si nous voulons envoyer un message aux Chinois, nous devons nous tenir aux côtés de nos alliés. Nous devons être fermement avec eux. Nous devons avoir une politique étrangère très claire et cohérente en matière de droits de l'homme.
- La liberté de la presse est profondément ancrée dans mon cœur. Mon père était un homme de presse. Et c'est moi qui ai demandé à tous les candidats au poste de procureur général que nous avons eu sous Donald Trump et à qui je m'opposais, leur respect pour le Premier Amendement. Et ils ont refusé de suivre les règles que le Procureur Général Holder a mises en place en matière de protection de nos journalistes. Ils ne se sont pas engagés à ne pas mettre un journaliste en prison pour avoir fait son travail.
- Nous n'avons pas eu assez de femmes en politique. (…) Dans l’histoire du Sénat, il y a quelque chose comme 2000 hommes et seulement 50 femmes. Cependant, il ne s'agit pas seulement de chiffres. Il s’agit de ce que vous faites. (...) Je pense que ce qui compte dans cette élection, c'est de pouvoir rallier à nous ces régions rurales et ces banlieues, particulièrement dans le Midwest. Ensuite, que ferez-vous quand vous y arriverez ? Et je suis quelqu'un qui a voté plus de 100 projets de loi, avec des hommes et des femmes, avec des républicains et avec des démocrates, y compris en modifiant les lois sur le harcèlement sexuel au Congrès américain. Un projet de loi que j'ai mené, de sorte que les contribuables n'auront plus à payer pour les gens qui harcèlent les autres. J'ai adopté la loi pour les pénuries de médicaments. J'ai fait du travail dans nos régions rurales. Je pense que c’est ce qui compte le plus pour les gens. Je serai si fière d’être la première femme présidente, mais surtout je veux être une présidente qui accomplit les choses et améliore la vie des gens.
- Nous pouvons [travailler pour le progrès]  seulement si nous gagnons cette élection. Non pas en se disputant les uns avec les autres, mais en trouvant ce qui nous unit pour le faire.
- Les immigrants n’affaiblissent pas l’Amérique. Ils sont les États-Unis.
- [Assurance santé] Je pense que vous pouvez être progressiste et pratique en même temps. C’est pourquoi je suis en faveur d’une option publique, qui est une option sans but lucratif pour faire baisser le coût, et oui, cela réduit immédiatement le coût pour 13 millions de personnes, puis nous allons étendre la couverture à 12 millions de personnes.
- Je crois profondément dans mon cœur  que nous devons amener des gens avec nous et ne pas les exclure. C'est le cadeau que nous pouvons donner à l'Amérique dans cette élection.
- Je veux débattre de Donald Trump. Cette primaire se résume à quelques questions simples. Qui a les meilleures idées, la meilleure expérience, surtout, qui peut battre Donald Trump et comment va-t-elle le faire ? Donald Trump a donc construit sa fortune sur la durée, avec plus de 413 millions de dollars qu'il a reçus de son père. Mon grand-père était un mineur de minerai de fer, un membre du syndicat qui travaillait à 450 mètres sous terre, et il a économisé de l'argent dans une boîte à café au sous-sol pour envoyer mon père dans un collège communautaire. C’est ma confiance en la famille. Et je me dis que si on vous donne l’occasion, vous n’allez pas dans le monde avec un sentiment de droit. Vous y entrez avec un sens de l'obligation. Une obligation d’émanciper les gens au lieu de garder ce que vous avez pour vous-même. Notre politique actuelle à cause de Donald Trump est toxique. Nous avons besoin d'un leader qui puisse rassembler les gens et qui puisse gagner. Donc si vous êtes fatigué des extrêmes de notre politique, du bruit et des bêtises, vous avez des ressemblances avec moi.