mardi 27 novembre 2018

L’Humeur du Centriste. Les «gilets jaunes» s’inscrivent dans le mouvement de délitement des valeurs démocratiques

La France «d’en bas» serait donc en train de se rebeller, voire de préparer la fameuse révolution dont rêvent les activistes d’extrême-droite et d’extrême-gauche depuis longtemps.
Relayé complaisamment par les médias (les taux d’audience explosent, alors, pourquoi se priver) et l’opposition (dans un mélange pathétique de haine contre Emmanuel Macron et d’espoir de gains électoraux), ce mouvement des gilets jaunes n’a rien de nouveau, ni dans l’Histoire, ni dans les revendications populistes de ces dernières années dans la plupart des pays démocratiques dont la France.
Et il n’est qu’un nouvel exemple du délitement des valeurs humanistes et démocratiques par la montée de l’autonomisation égocentrique égoïstes assistée insatisfaite irrespectueuse de l’individu (que certains appellent, faussement, l’ère de l’individualisme), devenu l’individu-roi dans sa vision d’un égalitarisme narcissique où il réclame, dans une revendication sans fin «libertario-hédoniste», le respect pour lui (mais ne l’accorde pas autres) et une «égalité prioritaire» du «moi d’abord».
Le tout dans le refus obstiné de prendre en compte l’intérêt commun de sa communauté qu’il considère essentiellement comme débitrice à son encontre et «oubliant» ce qu’il lui doit et toute la solidarité nécessaire pour qu’elle puisse faire société.
Car, ne nous y trompons pas, ce mouvement de foule possède toutes les caractéristiques de mécontentements individuels qui s’agrègent dans une protestation qui n’a de social que le nom.
On le voit bien dans les revendications qui sont aussi nombreuses qu’il y a de gilets jaunes (rappelons que la dernière mobilisation a rassemblé 107.000 manifestants soit 0,17% de la population française…) et qu’elles tournent quasi-exclusivement sur cette idée que la satisfaction personnelle (ici moins d’impôt et plus de pouvoir d’achat) doit passer avant le bien collectif (ici lutte contre le réchauffement climatique et la compétitivité économique du pays).
Le tout dans un noyautage de plus en plus réel de groupes radicaux et une récupération politique des partis «traditionnels» du «vieux monde» qui, évidemment n’ont rien à proposer à l’actuelle politique sauf une fuite en avant qui mènerait à une catastrophe.
Il n’est évidemment pas du propos ici présent de nier les difficultés de nombre de Français face à leur situation économique et sociale qui a des répercussions dans leur vie quotidienne.
Ni même de signifier l’illégitimité de ce mouvement, le droit de manifester qui découle de la liberté d’expression est une garantie de la démocratie républicaine.
En revanche, puisque tant de bonnes âmes se penchent sur les gilets jaunes, on peut demander à ceux-ci et leurs soutiens qu’elle est l’alternative (non populiste et démagogique, bien sûr!!) à la politique centriste menée actuellement par le gouvernement dont on rappelle qu’elle s’appuie sur une stratégie à double détente, d’abord redonner la compétitivité nécessaire à l’économie française puis, grâce et en accompagnement de celle-ci, de mettre en œuvre tout un environnement de protection sociale afin de renouveler les solidarités plombées par des mécanismes devenus inefficaces.
Et ceci dans un environnement mondial que la France, puissance moyenne, ne maîtrise pas et auquel elle doit s’adapter, non pas pour l’adouber mais pour ne pas connaître un déclassement à la mode grecque et, peut-être, demain, à la mode italienne, pour ne parler que de pays de l’Union européenne.
Les gilets jaunes et autres râleurs patentés ont oublié une seule chose, la réalité du monde dans lequel nous vivons, à la fois, dans ce que nous vivons, nous Français, dans un pays privilégié par rapport à 90% de la population de la planète et que pour conserver ce que nous avons, les efforts sont nécessaires.
Et quoi qu’ils fassent, même la révolution comme certains l’espèrent, ils ne changeront pas de monde, cette utopie qui a fait tant de dégâts humains.
Non, ils détruiront seulement celui qui est, certes imparfait mais développé, et que l’on peut changer en le réformant, jamais en le cassant.

Centristement votre.

Le Centriste


Actualités du Centre. Macron relance son «contrat social du XXI° siècle» et veut accélérer la «transformation de notre modèle économique et social»

Emmanuel Macron
Lors de son intervention médiatique de ce 27 novembre, où il a détaillé le plan énergétique pour les années à venir, Emmanuel Macron a aussi voulu rappeler son projet politique mais aussi répondre au mécontentement d’une partie de la population dont celle qui fait partie des gilets jaunes.
Refusant que «s’installe une France à deux vitesses», il a plaidé, encore une fois, pour «bâtir un nouveau contrat social du XXI° siècle» afin, entre autres, de «rebâtir la confiance dans notre société» mais aussi, ce qui est nouveau pour un «changement de méthode» afin «d'apporter des solutions concrètes et accessibles pour chacun de nos concitoyens» et permettre une «transformation de notre modèle économique et social».
Affirmant qu’il ne changera pas de politique que «le cap» est «bon», «juste et nécessaire», il veut tout de même écouter plus et mieux ses concitoyens en leur donnant la parole et en tenant compte de leurs revendications lors d’un «débat national» qui se tiendra dans «les territoires».

Extraits de son intervention:
- «Je refuse que s'installe une France à deux vitesses où les plus modestes devront payer davantage. Je refuse que la transition écologique accentue l'inégalité entre les territoires. C'est cela au fond la crainte exprimée par nombre de nos concitoyens ces derniers jours. Etre laissés pour compte. Cette crainte, je ne peux que la comprendre et la partager. Tout sera mis en œuvre pour accompagner socialement cette transition, pour que l'écologie soit une écologie populaire».
Il faut «mettre au point une méthode de construction pour apporter des solutions concrètes. Je souhaite un débat national inscrit dans les territoires. Je souhaite une stratégie accompagnement, partout sur nos territoires et sur les réseaux sociaux pour faire des propositions.»
- «Il ne faut pas renoncer au cap, juste et nécessaire, mais changer de méthode de travail. (…) Nos concitoyens pensent qu'on leur impose ce cap d'en haut, sans leur apporter de solutions. J'entends la grogne, qui s'est focalisée sur le prix des carburants. En même temps que l'augmentation de la taxe, votée par le parlement, s'est ajoutée la hausse des prix mondiaux des carburants. Il nous faut construire une méthode pour nous mettre à l'abri de tels phénomènes et adapter la hausse des taxes à l'évolution des cours.»
- «Il faut construire une méthode pour rendre plus intelligente cette taxe et avoir tous les trimestres un rendez-vous pour atténuer les effets pour nos concitoyens. Nous devons aussi apporter des réponses concrètes. C'est ce que j'attends des trois mois à venir.»
- «Cette méthode, c'est bâtir durant les trois mois qui viennent, en mobilisant les territoires, les acteurs économiques et industriels, sociaux et patronaux, une véritable de transition qui soit un agenda de solutions et un agenda de protection. C'est le début de la transformation de notre modèle économique et social». 
- «Nous devons garder ce cap mais le rendre acceptable. Le changement de méthode est d'apporter des solutions concrètes et accessibles pour chacun de nos concitoyens. C'est mieux accompagner les territoires dans la transition. Nous systématiserons les contrats de transition énergétique entre Etat et collectivités, en impliquant les acteurs du terrain pour redonner des perspectives. Ça suppose d'impliquer les entreprises, de prévoir les financements, des mécanismes de substitutions, pour construire des emplois». 
- «Il faut une stratégie budgétaire concrète. Nos concitoyens se disent: ‘ils parlent de la fin du monde et nous on parle de la fin du mois’. Pendant des années on a considéré que vous n’étiez pas assez important (...) Ce que vous dites c’est stop et je l’entends et on doit changer de méthode. Les solutions viendront de la base. L’ambition gouvernementale est là et je suis prêt à la revoir à la fin des 3 mois. Je vous confie un mandat clair pour construire ensemble ces mécanismes d’accompagnement et faire que la transition soit juste.»
- Face aux «ressentiments (…) je ne me déroberai pas. Je n'aurai aucune faiblesse à l'égard de ceux qui cherchent la violence. A l'égard de ceux-là, le message est clair: l'ordre public est l'ordre public. Mais il y a dans ce qui s'exprime quelque chose qui vient de plus loin, de plusieurs décennies. L'idée que je me fais de ma mission m'empêche de me cacher derrière la responsabilité des autres. Je crois comprendre très profondément les attentes et les frustrations, ces rancunes que ressentent les concitoyens. Des vies bloquées par les taxes, les normes, par une perte de sens de ce qu'est l'aventure collective d'une nation. Ceci vient de loin. Notre devoir c'est d'y apporter une réponse. Elle ne se fait pas en un coup. Mais au-delà de ce que je propose aujourd'hui, je crois profondément que ce qui a été dit doit être entendu plus profondément.»
«Les problèmes qui se posent aujourd’hui à la France ne se pose pas aujourd’hui (…) Ces questions qui remontent à la surface n’ont jamais été traitées (…) Il faut pouvoir traiter ces sujets. Aucun n’est un problème d’expert mais de citoyens conscients et responsables. (…) Ces problèmes, toutes les démocraties contemporaines ont à les affronter.»
- « Nous avons à bâtir un nouveau contrat social et rebâtir la confiance dans notre société (…) Nous devons rebâtir une plus grande efficacité de service public en dépensant moins pour pouvoir plus rapidement baisser les impôts et leurs taxes.»
- «Je suis confiant sur la période qui s'ouvre mais elle impose d'entendre cette juste part de colère qui vient de loin. Je le ferai avec beaucoup d'humilité, en ayant deux principes à l'esprit. Chaque citoyen est nécessaire. La décence commune s'impose dans le pays. Notre nation est plus grande que chacun d'entre nous et beaucoup de choix imposeront l'esprit de responsabilité. C'est une partie de notre destin commun, et c'est une bonne partie de notre destin européen. Nous pouvons transformer l'expression des oppositions en un élan pour transformer l'avenir.»