jeudi 30 juin 2016

Présidentielle 2017. Juppé en difficultés, Bayrou va-t-il gagner son pari?

Alain Juppé & François Bayrou
François Bayrou est persuadé depuis longtemps qu’Alain Juppé ne peut pas gagner la primaire de LR et que le candidat de la Droite en 2017 sera Nicolas Sarkozy.
Et si c’est Sarkozy, alors, lui aussi sera candidat à la présidentielle.
Cette conviction est en train de devenir réalité avec une baisse de Juppé dans les sondages auprès des sympathisants de droite et, surtout, des sympathisants et des militants de LR.
Dès lors, même si le maire de Bordeaux demeure en tête dans les baromètres d’opinion et y distance largement l’ancien président de la république, la menace Sarkozy redevient une réalité pour la primaire de LR car l’écart s’est fortement réduit.
Bien sûr, les experts ainsi que les proches d’Alain Juppé ne s’attendaient pas à ce que ce dernier caracole en tête avec autant d’avance jusqu’en décembre.
Mais il ne s’attendait pas à ce que Nicolas Sarkozy réduise son retard avant d’être officiellement candidat à la primaire.
Evidemment, rien n’est joué dans un sens comme dans un autre.
Néanmoins, une course serrée entre Sarkozy et Juppé a toutes les chances de bénéficier au premier nommé qui est président de LR, ancien président de la république et chouchou de très nombreux militants.
Voilà, en tout cas, qui donne une nouvelle impulsion à la candidature de François Bayrou à la présidentielle au moment même où le président du Mouvement démocrate est au creux de la vague dans tous les sondages, distancés nettement par Marine Le Pen mais aussi Nicolas Sarkozy et derrière François Hollande et même souvent Jean-Luc Mélenchon ou Nicolas Hulot.
Cependant, Bayrou garde de nombreux atouts pour remonter dans ces mêmes sondages, le plus important étant qu’il n’est ni Sarkozy, ni Hollande!
En outre, si Sarkozy devient le candidat officiel de LR, il est fort possible que le centriste récupèrera un pourcentage d’électeurs modérés qui se seraient portés sur Alain Juppé au fur et à mesure que les propos de l’ancien président de la république se feront de plus en plus radicaux.
Sera-ce suffisant pour avoir une chance de l’emporter?
Sur le papier, la candidature de François Bayrou peut aller jusqu’au bout comme l’analyse fort justement l’intéressé.
Face à des candidats comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon au populisme et à la démagogie destructeurs et à des candidats largement discrédités voire détestés comme Nicolas Sarkozy et François Hollande, le leader du MoDem peut se targuer d’être devant eux dans tous les baromètres de popularité et ce, depuis longtemps.
De même, il serait le candidat du renouveau mais sans les dangers et la peur de l’inconnu que suscitent les candidats extrêmes.
Pour autant, rien ne permet de lire actuellement dans les enquêtes d’opinion qu’il est sur une dynamique présidentielle.
Pire, il n’est toujours pas considéré comme un président de la république crédible comme ce fut le cas à chacune de ses tentatives électorales en la matière.
Et la survenance d’événements qui pourraient booster sa candidature face à celles des autres est d’une probabilité faible.
Quoi qu’il en soit, il y a une chose qui est certaine: si Juppé n’y est pas, ce qui n’est plus aussi impossible de cela, Bayrou, lui, en sera.

Alexandre Vatimbella
  


A lire aussi:



mercredi 29 juin 2016

Présidentielle USA 2016. Dans le monde, Trump inspire le rejet, Clinton la confiance

Hillary Clinton & Donald Trump
Si une très large majorité des Américains ne font pas confiance en Donald Trump, que dire des peuples du monde entier!
Une enquête d’opinion du Pew Research Center donne des résultats proprement catastrophiques pour le populiste démagogue newyorkais dans les quinze pays où la population a été sondée.
Ainsi, 92% des Suédois n’ont pas confiance en Trump (contre 6% qui ont confiance en lui), 89% des Allemands (dont 74% qui n’ont pas confiance du tout en lui contre 6% qui ont confiance en lui), 88% des Néerlandais (contre 7% qui ont confiance en lui), 87% des Australiens (contre 11% qui ont confiance en lui), 85% des Français (dont 71% qui n’ont pas confiance du tout en lui contre 9% qui ont confiance en lui) et des Britanniques(dont 71% qui n’ont pas du tout confiance en lui contre 12% qui ont confiance en lui), 84% des Espagnols (contre 8% qui ont confiance en lui), 82% des Japonais (contre 9% qui ont confiance en lui), 80% des Canadiens (contre 14% qui ont confiance en lui), 75% des Grecs (contre 3% qui ont confiance en lui), 59% des Italiens (contre 21% qui ont confiance en lui).
A l’opposé, comme un contraste saisissant, Hillary Clinton inspire la confiance à la population des pays étrangers: 83% en Suède, 79% en Allemagne, 76% aux Pays Bas, 71% en France, 70% en Australie et au Japon, 66% au Royaume Uni, 60% au Canada, 52% en Italie, 51% en Espagne.
Le seul pays où ceux qui n’ont pas confiance en elle sont plus nombreux que ceux qui ont confiance en elle est… la Grèce.
A noter également que la confiance en Hillary Clinton a fait un bond dans plusieurs pays depuis sa candidature à la primaire démocrate en 2008 face à Barack Obama.
Elle gagne ainsi 23 points au Japon, 17 en Espagne et au Royaume Uni, 13 en Allemagne et en Chine, 12 en France, 7 en Australie et 4 en Pologne.
Barack Obama a également été sondé sur sa capacité à faire les bonnes choix au regard des affaires du monde.
Dans tous les pays (sauf la Grèce…), il obtient une majorité de confiance (dont 86% en Allemagne, 84% en France et en Australie, 83% au Canada, 79% au Royaume Uni, 78% au Japon, 58% aux Etats-Unis et en Inde, 52% en Chine).
Un résultat remarquable après huit ans de présidence et par rapport aux résultats catastrophiques en la matière de son prédécesseur, George W Bush.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



Présidentielle USA 2016

A lire aussi :



Vues du Centre – Aris de Hesselin. Messieurs les politiciens anglais vous avez tirez les premiers alors t….-vous!

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Messieurs les Anglais, tirez les premiers!
(Comte d'Anteroche à la bataille de Fontenoy)
Le courage est une donnée essentielle d’une personnalité politique, a fortiori de celle qui a la prétention d’endosser les habits d’un homme d’Etat.
Il semble que ce n’est pas vraiment la qualité des politiciens anglais depuis le vote du brexit.
A part quelques ultras, tous les autres se planquent ou ne veulent pas appuyer sur le bouton «sortie».
De quoi faire se retourner dans sa tombe Winston Churchill…
Ainsi, il semble impossible de trouver un politicien prêt à prendre le poste de premier ministre pour invoquer le fameux article 50 du Traité de Lisbonne qui enclenchera le départ du Royaume Uni de l’Union européenne.
Au tennis, quand une balle est «out», elle est dehors et personne, de l’adversaire du joueur qui l’a mise out à l’arbitre en passant par le public et l’organisateur du tournoi ne considère que ce joueur peut s’attribuer le point en ayant commis la faute.
Et les joueurs de l’équipe anglaise de football n’ont pas demandé, que l’on sache, à demeurer dans l’Euro 2016 après leur défaite face aux Islandais…
Mais c’est ce que demandent les politiciens britanniques qui ont milité pour la sortie de l’Union européenne!
Quelles irresponsabilité, que ce soit dans leur campagne d’hier pour le brexit ou pour leurs demandes d’aujourd’hui.
Comme si le référendum avait été une blague ou, pire, comme si ses résultats étaient un nouveau moyen de pression envers les 27 Etats membres de l’UE.
Comme l’a écrit ici Alexandre Vatimbella, on assiste, dans le monde entier et plus particulièrement dans les démocraties, à une montée dangereuse d’une «autonomisation égocentrique assistée irresponsable insatisfaite et irrespectueuse» des individus qui veulent le beurre et l’argent du beurre, la crémière et le crémier et toute leur descendance sans oublier la boutique et sa clientèle.
Mais on pouvait penser – à tout le moins espérer! – que les hommes et les femmes politiques avaient plus de sens des responsabilités que leurs administrés.
Semble-t-il que ce n’est pas le cas.
Le spectacle auquel on assiste ces derniers jours au Royaume Uni mais aussi dans l’Union européenne incapable de taper du poing sur la table ressemble plus à la comedia dell’Arte ou à ce théâtre de l’absurde qu’à une scène politique où le courage et la responsabilité seraient de mise.
Pour tous les centristes, dont je suis, voilà un bien triste spectacle et, pourtant, je suis un fervent admirateur de Goldoni et de Ionesco!
Ces comportements donnent évidemment du grain à moudre aux extrémistes de tous bords, à ceux qui rêvent de détruire au lieu de construire, qui attendent leur heure pour ranimer la flamme des haines nationales et des confrontations musclées.
Heureusement, leurs leaders sont d’une pauvreté intellectuelle tellement affligeante qu’on peut espérer qu’ils se prendront les pieds dans le tapis avant de convertir une majorité des électeurs à leurs thèses non seulement imbéciles mais dangereuses.
Malheureusement, ce n’est pas sûr à 100%.
Alors, aujourd’hui, il faut, non seulement, faire en sorte que l’Angleterre et le Pays de Galles sortent de l’Union européenne (sans les empêcher de revenir un jour mais sur des bases claires et nettes) et que l’on tente d’y garder l’Ecosse et l’Irlande du Nord mais il faut surtout des initiatives pour revitaliser la construction européenne.
Une de celle-ci doit émaner de tous les partis centristes de l’UE et le plus vite possible.
Car voilà bien un combat du Centre et il serait incompréhensible qu’il ne s’en saisisse pas.
Quant à vous, messieurs les politiciens anglais, vous avez tirez les premiers alors maintenant tirez-vous en acceptant les conséquences de vos paroles et vos postures!
Voilà qui serait plus «british»…

Aris de Hesselin



Actualités du Centre. Les partis centristes sont mieux (ou moins mal) vus que les autres

Selon la dernière vague de l’Observatoire de la vie politique française réalisée par l’institut BVA pour iTélé et Orange, les partis centristes  ont une moins mauvaise image que les partis de droite puis que du parti écologiste et du parti d’extrême-droite et enfin des partis de gauche, dans l’ordre.
Ainsi, 58% des Français ont une mauvaise opinion de l’UDI et du MoDem, ex-aequo (avec 38% qui ont une bonne opinion).
Vient ensuite LR avec 66% de mauvaises opinions (contre 30% de bonnes) et Debout la France avec 69% de mauvaises opinions (contre 26% de bonnes).
Suivent les Verts avec 71% de mauvaises opinions (contre 25% de bonnes) et le Front national avec 73% de mauvaises opinions avec le record, et de loin, de très mauvaises opinions (60%) contre 23% de bonnes.
En queue de peloton, toutes les formations de gauche qui réalisent un tir groupé avec 74% de mauvaises opinions (Front de gauche, Parti communiste, Partis socialiste) contre 22% de bonnes.
Rappelons que cette mesure pose des problèmes de crédibilité dont nous nous sommes fait l’écho et vient en contradiction avec celle réalisée par TNS-SOFRES pour Le Figaro magazine (lire ici)
Quant à la «cote d’influence» des personnalités politiques elle est, pour les cinq premiers et respectivement de 44% (-2) pour Alain Juppé, de 42% (=) pour Nicolas Hulot, de 40% (-5) pour Emmanuel Macron, de 32% (=) pour Bruno Le Maire et de 32% (-1) pour François Bayrou.
Jean-Christophe Lagarde, 32° de ce classement obtient un score de 11% (=).
De sont côté la nouvelle vague du «Palmarès de l’adhésion» du baromètre politique d’Odoxa pour l’Express, la presse régionale et France Inter, place en tête de la personnalité politique «suscitant le plus de soutien ou de sympathie», Nicolas Hulot (46% +3) devant Alain Juppé (35% -3), Emmanuel Macron (29% -7), François Bayrou (28% -1) et Marine Le Pen (26% +2).
(Sondage BVA réalisé les 20 et 2 juin 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1254 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé les 16 et 17 juin 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1026 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)



Vues du Centre – Jean-François Borrou. Les propos de Bayrou sur l’Europe sont tristement politiciens

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes et qui collabore épisodiquement à cette rubrique. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Certaines images qu’ont mes confrères journalistes ont autant la vie dure qu’elles sont fausses.
Depuis la décision de la Grande Bretagne de sortir de l’Union européenne (tout en demeurant à l’intérieur, quel courage politique, messieurs les Anglais!), les médias se pressent pour interviewer François Bayrou, «le plus europhile des présidentiables» selon l’Express ou, comme le dit avec son emphase habituelle, Claude Askolovitch sur iTélé, «François Bayrou, s’il est un Européen, c’est vous!».
Or, tous les compagnons de route du président du Mouvement démocrate savent bien que ce n’est pas vrai et que cela ne l’a jamais été.
Il suffit d’évoquer le sujet avec eux pour qu’ils en parlent en long et en large pour dénoncer cette supercherie de Bayrou chef des pro-européens.
De tous temps, même s’il est pour la construction européenne, il a été un des centristes les plus tièdes vis-à-vis de l’Union européenne.
Et il suffit de reprendre sa campagne lors du référendum de 2005 sur la Constitution européenne ou celle lors de la présidentielle de 2012, pour voir son peu d’appétence pour une Europe qui va de l’avant vers un projet fédéral.
En 2005, comme il l’a confié récemment à un journaliste, il savait que le non allait l’emporter et donc il a décidé de ne pas s’afficher en Européen convaincu ce qui ne l’avait pas empêché de s’en prendre à ce même journaliste qui, à l’époque, lui avait demandé lors d’un de ses meetings pourquoi sa campagne en faveur du oui était aussi inaudible, surtout aussi peu enthousiaste…
Et le voilà maintenant qui, comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, joue la carte populiste et démagogique en affirmant que ce sont les élites qui sont responsables du délitement d’une Union européenne que le peuple, ce bon peuple qui a toujours raison, n’en veut plus et qu’il est favorable à l’organisation d’un référendum pour savoir si les Français veulent y demeurer.
De même, il s’en prend au fédéralisme européen, la marque de fabrique des centristes, en le jugeant carrément «inacceptable» et lui préférant le terme «coopératif», une affirmation que n’aurait pas rejeté le général de Gaulle, ni même certains partisans du brexit!
Quand on compare ses propos avec ceux, par exemple, de Jean-Christophe Lagarde on est saisi par la différence de ton et de contenu.
Autant on a, en la personne du président de l’UDI, un Européen convaincu qui martèle ses convictions en la matière à chacune de ses interventions depuis toujours et encore plus depuis le vote de la Grande Bretagne, autant on a, en celle du président du MoDem, un homme politique qui regarde les sondages et qui se place pour la présidentielle.
Et sa prévention de l’Union européenne ressort, à la fois, d’une conviction d’être le représentant du terroir français, continuateur d’une vision gaulliste en la matière, et d’une ambition politique.
Celle-ci n’a pas grand-chose à voir avec l’idée centriste de l’Europe développée par des Maurice Schuman, Jacques Delors (voire Jean Monnet même s’il n’était pas du Centre) ou Jean Lecanuet et aujourd’hui des Jean-Christophe Lagarde, des Jean Arthuis ou des Hervé Morin.
Car les vrais Européens actuellement en France, ce sont ces derniers et ils seraient bons que leurs propos soient mieux relayés par les journalistes au moment où l’on doit redynamiser l’Union européenne, voire même la réanimer!
Que François Bayrou ait compris depuis longtemps que pour gagner une présidentielle en France il faut se revendiquer de la nation avant tout et ne pas apparaitre trop fédéraliste ou trop mondialiste, c’est son droit.
Mais il faut alors qu’il est l’honnêteté politique de ne pas se faire le porte-parole des plus europhiles dont il ne fait pas partie et n’a sans doute jamais fait partie.
Car c’est sans doute avec des défenseurs de l’Europe comme monsieur Bayrou que le rêve européen stagne depuis des décennies, pire, que les peuples n’y voient plus guère qu’une machine bureaucratique.

Jean-François Borrou



mardi 28 juin 2016

Présidentielle USA 2016. Les 5 points du programme économique de Clinton

Ces derniers jours, Hillary Clinton a détaillé le programme économique qu’elle mettrait en route si elle est élue présidente le 8 novembre prochain.
Que ce soit dans ses discours ou des documents publiés par son équipe de campagne, elle s’est attachée à montrer la solidité de ses propositions et le fait qu’elle avait un programme en la matière alors que Donald Trump, son opposant républicain, lui, n’en avait pas.
«J’ai une claire vision pour l’économie, a-t-elle ainsi déclaré lors d’un discours à Raleigh (Caroline du Nord). Nous devons être sûrs que notre économie bénéficie à tout le monde. Pa seulement à ceux qui sont en haut de l’échelle. Pas seulement aux riches et à ceux qui ont des relations, pas seulement aux gens qui vivent dans certains endroits du pays ou des gens qui viennent de certains milieux et pas les autres, je veux dire tout le monde. Et j’ai un plan pour y parvenir.»
Ainsi que le rappelait son mari, l’ancien président Bill Clinton, la volonté de servir les autres vient en partie de la foi méthodiste de la candidate démocrate qui rappelle souvent cette maxime de son église «fais tout le bien que tu peux aux plus de gens que tu peux et de toutes les manières que tu peux».
Ce programme économique s’articule autour de cinq points, «cinq étapes que nous pouvons prendre ensemble pour conduire une croissance forte, juste et pérenne. Une croissance qui réduit l’inégalité, augmente l’ascenseur social et qui atteint toutes les parties de notre pays».
1. Faire sauter le blocage actuel des institutions à Washington pour réaliser les plus importants investissements depuis la Deuxième Guerre mondiale dans des emplois bien rémunérés;
2. Permettre à tous les Américains de se libérer de leur dette contractée pour faire des études supérieures;
3. Réécrire les lois afin de s’assurer que les travailleurs auront une part dans les profits qu’ils aident à créer;
4. Assurez que les plus riches payent leur juste part;
5. Mettre en premier les familles en faisant correspondre les politiques avec la manière dont les Familles vivent, apprennent et travaillent dans l'économie du XXI° siècle.
Pour la centriste «La mesure de nos succès sera de combien les revenus augmenteront pour les familles les plus en difficultés, combien d’enfants seront sortis de la pauvreté, combien d’Américains pourront trouver des emplois qui leur garantissent de faire partie de la classe moyenne. Mais aussi des emplois qui apportent un sentiment de dignité et de fierté».
Le fond du problème en matière économique aux Etats-Unis vient, selon Hillary Clinton, «que trop de dirigeants politiques et de chefs d’entreprise ont perdu de vue que nous partageons la responsabilité entre chacun de nous et celle de notre pays. Et ils ont laissé Wall Street prendre d’énormes risques avec des activités financières sans règles. Ils ont biaisé le code des impôts en faveur des plus aisés. Ils ont échoué à renforcer nos règles commerciales. Ils ont sapé les droits des travailleurs. Ils ont oublié que nous sommes tous ensemble dans cette aventure et que nous sommes les meilleurs quand nous le reconnaissons. Les inégalités excessives d’aujourd’hui réduisent la croissance. Les marchés financiers marchent le mieux quand toutes les parties prenantes partagent les bénéfices. Ainsi, les défis auxquels nous devons faire face sont significatifs. Ce n’est pas facile de changer la manière dont se comporte Washington ou les entreprises. Cela demande plus que des morts durs ou des slogans tape-à-l’œil. Il faut un plan. Et il faut l’expérience et la capacité de travailler avec toutes les parties pour obtenir des résultats.»
Une vision que l’on peut qualifier de centre-gauche et qui, même si elle n’est pas fondamentalement différente de celle qu’elle présente depuis des années, doit permettre malgré tout, en mettant l’accent sur les inégalités et le blocage de l’ascenseur social, de séduire les sympathisants de Bernie Sanders, son opposant lors des primaires démocrates, notamment les jeunes et les personnes aux revenus les plus modestes.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

A lire aussi :




lundi 27 juin 2016

Actualités du Centre. Espagne – Législatives: échec des centristes qui perdent du terrain

Alberto Rivera
Les résultats des nouvelles élections législatives espagnoles du 26 juin, convoquées après le blocage politique issu de celles de décembre 2015, ont été une douche froide pour les centristes de Ciudadanos.
Ils obtiennent ainsi 13,05% des voix, soit un recul de près de 1% (0,89%) et perdent surtout huit sièges aux Cortès, passant de 40 députés à 32.
Dans son discours d’après-scrutin, leur leader, Alberto Rivera a déclaré que «sans sectarisme ou populisme», Ciudadanos allait «défendre la régénération et le changement politiques sans relâche pour lutter contre les inégalités» et qu’il voulait «un changement calme mais réel, loin de la corruption et du populisme».
Il s’est en outre félicité que «plus de 13% des Espagnols aient signifié par leur vote que le centre existait».
Même si aucun parti n’obtient la majorité et qu’il faudra donc une coalition, les centristes espagnols ne sont pas du tout en position de force pour négocier.
Car, même si Rivera se dit prêt à ouvrir des discussions sur le programme gouvernemental et non sur une répartition des ministères avec le Parti populaire (PP, droite) qui est arrivé en tête avec 330,3% (+4,42) des voix et 137 (+14) députés ainsi qu’avec le Parti socialiste (PSOE, gauche) qui est second avec 22,66% (+0,66%) et 85 députés (-5), ce n’est qu’un accord entre la Droite et la Gauche qui permettra à un gouvernement de pouvoir se mettre en place puisqu’une coalition PP-Ciudadanos manquerait la majorité absolue de 7 sièges.
Il semble que la configuration qui pourrait se dessiner serait un gouvernement minoritaire du PP avec une abstention du PSOE et un soutien au cas par cas de Ciudadanos.
D’autant que le Parti populaire a remporté la majorité absolue au Sénat, accentuant même son avance, avec 130 (+6) sièges sur 208.
L’autre grand perdant de l’élection est le parti populiste d’extrême-gauche, Podemos, qui, pourtant, s’était allié avec les communistes afin de ravir la seconde place aux socialistes, ce qui leur auraient permis de dicter leurs conditions à ces derniers pour un gouvernement de gauche aux orientations radicales.
Il obtient ainsi 21,10% des voix (-3,17%, soit le plus fort recul de tous les partis à cette élection) et 71 (-2) députés.



dimanche 26 juin 2016

Présidentielle USA 2016. Hillary Clinton distance Trump dans tous les sondages

Clinton avec Cuomo gouverneur de New York
à la pride parade de New York 
Présente ce dimanche 26 juin à la «Pride parade» (gay pride de New York) pour soutenir la communauté LGBT, Hillary Clinton est donnée largement gagnante par plusieurs sondages effectués par divers instituts et médias face à Donald Trump le 8 novembre prochain.
Voici les résultats des derniers sondages:
- Ipsos Reuter, entre 10 et 13,5 points d’avance pour Clinton (46,6%/44% contre 33,3%/34%);
- ABC-Washington Post, 12 points d’avance pour Clinton (51% contre 39%);
- NBC-Wall Street Journal, 5 points d’avance pour Clinton (46%-41%);
- Rasmussen, 5 points d’avance pour Clinton (44%-39%);
- YouGov-Economist, 4 points d’avance pour Clinton (43%-39%);
- American Research Group, 9 points d’avance pour Clinton (50%-41%).
Les écarts en faveur d’Hillary Clinton sont tous en dehors des marges d’erreur.
La bonne tenue de la candidate démocrate vient, d’une part, de ses derniers discours qui ont été salués pour leur fond et leur sérieux et, d’autre part, de l’inconsistance de plus en plus perçue par les Américains de Donald Trump.
Sans oublier que ceux-ci se demandent de plus en plus si Trump est candidat à la présidence ou s’il est en train de se faire de la publicité pour lui et ses affaires.
Ainsi, son dernier voyage en Ecosse où il a osé dire qu’il était content que la Grande Bretagne sorte de l’Union européenne alors même que les Ecossais ont voté très majoritairement pour demeurer dans l’UE, était uniquement justifié par l’inauguration de son nouveau golf…
D’ailleurs, un sondage a montré que les deux tiers des Américains, démocrates et républicains majoritairement, voulaient que le promoteur newyorkais quitte la direction de ses entreprises pendant la campagne électorale et, évidemment, s’il était élu président.
En outre, la fronde à son encontre demeure toujours très puissante dans son parti.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

A lire aussi :



Actualités du Centre. Les centristes britanniques vont se battre pour empêcher le brexit

Tim Farron, président des Liberal Democrats
Les Lib Dems (liberal democrats), le parti centriste de Grande Bretagne a annoncé qu’il se battrait lors des prochaines élections législatives avec une plateforme pour empêcher leur pays de quitter l’Union européenne.
Les centristes britanniques sont depuis toujours des pro-européens et défenseurs de l’Union européenne.
Comme l’a expliqué un porte-parole de la formation, «Les Lib Dems sont le seul parti uni pour un futur de la Grande Bretagne à l’intérieur de l’Union».
Leur leader actuel, Tim Farron a déclaré qu'il serait «clair et sans équivoque» en cas de victoire en abandonnant le brexit.
Les Lib Dems promettront ainsi «de restaurer la prospérité de la Grande Bretagne et son rôle dans le monde avec le Royaume Uni dans l’Union européenne et pas en dehors».
Selon lui les résultats du référendum du 23 juin ont été pour «des millions de personnes, pas seulement un vote à propos de l’Europe. C’est un cri de colère envers les politiciens et les institutions qu’ils ressentent comme étant déconnectés de leurs problèmes et qui les ont laissé tomber»
Il a poursuivi en estimant que «Le peuple britannique mérite la chance de ne pas être touché par les désastreuses conséquences d’une campagne en faveur de brexit qui a mélangé la colère et les mensonges de Farage, Johnson et du gouvernement».
Même si les prochaines législatives ne doivent avoir lieu qu’en 2020, la démission annoncée de David Cameron ainsi que d’éventuelles difficultés de former une majorité pour un gouvernement anti-européen, pourrait provoquer une dissolution de la Chambre des communes et de nouvelles élections début 2017.



samedi 25 juin 2016

L’Humeur du Centriste. Pour l’avenir de l’Europe, les Britanniques doivent partir le plus vite possible

Soyons clairs et remettons les choses en place avant que je sois accusé de je ne sais qu’elle hargne, haine ou xénophobie.
Ce n’est pas que les Britanniques (plus précisément les Anglais et les Gallois) ne soient pas des Européens mais c’est qu’ils n’ont jamais voulu être des Européens.
Ce n’est pas que, nous, les Européens, nous ne voulons pas nous unir avec les Britanniques, c’est eux qui ne veulent plus l’être avec nous.
Sont-ils nos amis?
Evidemment, si tant est qu’ils le veuillent mais la campagne du brexit a montré que beaucoup préféraient nous insulter plutôt que d’avoir un avenir commun ensemble.
Ne nous méprenons donc pas, ce sont les Britanniques qui ont décidé de rompre avec nous sans aucune raison particulière autre que de ne pas vouloir être avec nous.
Rappelons-nous mais aussi à eux, que grâce à l’Union européenne, ils étaient en croissance et étaient redevenus la cinquième puissance économique de la planète.
Ce choix d’être dehors de l’UE, les Britanniques l’ont fait, librement et en toute conscience si ce n’est en toute connaissance de cause, en tout cas démocratiquement.
Et dehors, c’est dehors.
Et il faut que le départ des Britanniques soit le plus rapide possible.
Pas pour nous venger de leur décision.
Pas pour qu’ils soient dans d’éventuelles difficultés.
Mais parce qu’il en va de l’avenir de l’Union européenne à laquelle nous devons donner, nous les Européens, toutes les chances possibles de s’en sortir face aux attaques des populistes démagogues et des totalitaro-nationalistes qui veulent l’abattre.
L’honneur du gouvernement du Royaume Uni serait de quitter l’UE le plus vite et non, comme on l’a entendu dans la bouche même de certains responsables de l’organisation du référendum et de la décision de partir, de prendre son temps parce que rien ne pressait.
Comment David Cameron peut oser déclarer qu’il ne prendra pas la décision alors que c’est lui et lui seul qui a décidé d’organiser le référendum pour se faire réélire l’année dernière.
Ce n’est pas son successeur, dans trois mois, qui doit activer l’article 50 du Traité de Rome (celui qui permet de s’en aller pour un pays membre) mais lui et immédiatement.
Le contraire serait une honte et montrerait une évidente volonté de torpiller l’Union européenne de la part de la Grande Bretagne tout en protégeant ses uniques intérêts.
Ce serait inacceptable tant pour les Britanniques d’agir ainsi que pour les gouvernements de 27 pays de l’UE d’accepter cela.
Bien sûr, nous devons trouver une solution pour les Ecossais et les Nord-irlandais qui veulent demeurer avec nous et dont nous devons encourager les efforts pour y parvenir.
Encore une fois, les Anglais (et les Gallois) tentent d’avoir le beurre et l’argent du beurre.
C’est leur politique envers l’Europe depuis qu’ils y ont adhéré en 1973, depuis que Margaret Thatcher dans les années 1980 s’en est servi comme d’un porte-monnaie et d’une facilitatrice pour vendre les produits de son pays sans jamais donner quoi que ce soit en retour (le fameux slogan de Thatcher était «Give my money back», rendez-moi mon argent, comme si l’Europe l’avait volé…).
Ce qui est d’ailleurs le plus indigne de leur part, c’est qu’ils ont bénéficié de l’Union européenne pendant toutes ces années avec, en plus, un régime de faveur, et qu’ils la quittent en la mettant en danger.
In fine, le problème n’est pas que les Britanniques quittent l’Europe, c’est qu’ils y soient entrés avec la mentalité d’en profiter, voire pire, de l’affaiblir de l’intérieur après avoir tenté de le faire pendant des années de l’extérieur avec leur fameuse zone de libre-échange qui fut un fiasco lamentable.
Nous, qui sommes dedans, parce que nous le voulons (encore) et que c’est notre avenir (toujours), il faut que nous avancions.
Car dedans, c’est dedans.
Et moi, comme tous les centristes européens, je suis fier d’appartenir à cette Union européenne dont le but est de montrer que les hommes et les femmes de notre continent peuvent avoir un avenir commun de paix et de prospérité et non de s’entretuer comme nous l’avons montré au monde entier en étant responsables de deux guerres mondiales qui ont fait des dizaines de millions de morts, la grande majorité des jeunes, parce que notre horizon se limitait à haïr l’autre et vouloir le détruire.
Oui, quand je vois la haine dans les yeux de tous ces nationalistes qui pullulent en Europe en ce moment, de Farrage à Wilders, de Le Pen à Salvani, de Orban à Petry, de Kaczynski à Michaloliakos, ces dignes descendants de ceux qui ont attisé les braises conduisant aux massacres du XX° siècle sur notre continent, je suis fier d’être Européen et de défendre une fédération européenne.

Centristement votre.

Le Centriste



vendredi 24 juin 2016

Actualités du Centre. Les réactions des leaders centristes au brexit

Les réactions des centristes français à la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne ont été quelque peu différentes même si toutes pointent la nécessité d’initiatives en faveur d’un projet renforcé.
- Jean-Christophe Lagarde (président de l’UDI) est demeuré fidèle à sa vision fédéraliste de l’Europe et à sa demande d’une UE à deux vitesses, l’une basée sur le grand marché unique, l’autre sur ce grand marché avec une union politique renforcée.
Il a même, dans un tweet, appelé à laisser la porte ouverte à l’Ecosse qui a voté très majoritairement en faveur de l’Union européenne et qui devrait organiser un référendum dans les deux ans qui viennent pour proclamer son indépendance mais aussi à l’Irlande du Nord dont l’UE est garante des accords de paix passé entre les communautés protestantes et catholiques et qui a également voté fortement en faveur d’un maintien.
Mais il a également publié un long «appel» intitulé «L’Europe au pied du mur» (voir le texte en entier ici):
«(…) Que le Brexit l'ait emporté ou pas est relativement secondaire, car l'Europe était de toute façon au pied du mur. Alors que l'UDI a toujours défendu une vision fédéraliste de l'Europe, le bal des hypocrites s'ouvre aujourd'hui sur son avenir. Mais que de temps et d'occasions perdus. Avec ou sans la Grande Bretagne, 27 ans après l'effondrement du rideau de fer, 24 ans après le Traité de Maastricht, 14 ans après la naissance de l'Euro, l'Europe est menacée de mort. (…) Les extrémistes de droite et de gauche, les europhobes en tout genre et ceux qui ne s'étaient que résignés à subir l'Europe, en profitent pour faire croire que l'achever rendrait à nos peuples liberté, prospérité et sécurité. C'est un énorme mensonge! Mais surtout ce serait une faute tragique que paieraient très cher les deux ou trois générations à venir. (…) Dés 1995, le Président Giscard d’Estaing montrait clairement que le changement de dimension de l'Europe devait changer sa nature. Elle devait nécessairement devenir double, une Europe espace (économique) et une Europe puissance (politique). (…) Tout est-il perdu ? Non! Car l'Europe reste la condition absolue pour garantir la paix sur notre continent, l'instrument indispensable pour ne pas subir la loi des grands ensembles mondiaux qui nous font face, l'outil nécessaire pour nous protéger contre les dangers que nous font courir nos voisins géographiques, le seul projet qui donnerait à chacun de nos pays le poids nécessaire pour ne pas subir la mondialisation mais en profiter. (…) La famille politique que je dirige a toujours porté un projet fédéraliste qui est aujourd'hui devenu une nécessité urgente. (…) L'Europe peut être remise sur les rails si un nouveau traité définit clairement qu'en plus de l'espace économique créé par l'Union Européenne, nous créons une Europe fédérée destinée à nous protéger et nous rendre plus fort face au reste du monde. (…) L'Europe n'est pas morte, mais elle peut mourir et nous entraîner dans sa chute si on ne lui donne pas désormais sa vraie signification, sa réelle légitimité, celle de nous donner les moyens de défendre nos intérêts, notre sécurité et nos modes de vie.»
- François Bayrou (président du Mouvement démocrate) est apparu dans l’ambivalence voire le paradoxe, comme il l’est depuis plusieurs années vis-à-vis de l’Union européenne, appelant à la renforcer grâce à «des réactions d’hommes d’Etat, pas des gens qui veulent suivre l’opinion, mais des gens qui regardant les choses en face, qui proposent un chemin et un projet» tout en expliquant qu’il n’avait «pas peur de l’expression du peuple, il y a beaucoup de gens qui craignent le peuple, moi non».
Et de poursuivre en ce sens: «Si j’étais élu Président de la République, je dessinerais avec et pour les Français un projet européen qu’un jour où l’autre il faudrait soumettre aux Français. L’idée dans laquelle on s’est enfermé depuis des décennies, le péché originel de cette immense, positive et grande aventure historique que les nations européennes ont décidée après s’être faits la guerre, l’idée était que cela devait se passer sans que les peuples n’y interviennent trop parce que l’on n’avait pas confiance dans les peuples».
- Laurent Hénart (président du Parti radical) a publié un communiqué dans lequel il estime que «Ce vote fragilise une Europe en proie au populisme et nous devons réagir pour qu'elle n'en soit pas la victime. Les négociations de sortie du Royaume-Uni doivent être rapides et fermes pour consolider l'Europe et non la déliter. Deux erreurs lui seraient en effet fatales: rester dans la confusion ou faire comme si de rien n'était. Il doit être clair qu'il n'est pas possible d'être en dehors de l'Union Européenne et de vouloir bénéficier des avantages de ceux qui y appartiennent».
- Philippe Vigier (président du groupe UDI à l’Assemblée nationale et membre du Nouveau centre) a déclaré que «Ce résultat va malheureusement nourrir la défiance à l'égard de l'Union européenne, les égoïsmes nationaux et conforter celles et ceux qui, en France comme partout en Europe, prônent la sortie de l'Europe et le repli sur soi. (…) Malgré le choix du Royaume-Uni, l'Union européenne reste, pour la France, le seul moyen pour mieux protéger les Françaises et les Français des crises que nous traversons. Aussi, ce résultat exige que la France soit de nouveau le moteur de la construction européenne (…). Il y a urgence à doter l’Union européenne d’un véritable leadership clairement identifié et désigné de manière démocratique : un président de l’Europe doit être choisi par les citoyens et les citoyennes européens. Il faut également faire le pari du fédéralisme avec les pays qui y sont prêts. Nous considérons qu’il y a urgence dans quatre domaines: une politique étrangère et de défense commune, afin de mettre sur pied une force d'intervention européenne, une politique commune de sécurité intérieur, une politique migratoire et d'asile commune et une politique économique et budgétaire commune».
- Sylvia Pinel (présidente du PRG) a été la plus européenne du lot en déclarant qu’«Il est temps désormais d'emprunter la voie du fédéralisme, aux côtés de nos partenaires partageant cette même volonté. Le processus d'intégration par cercle doit donc être lancé au plus vite autour d'un noyau dur composé du couple franco-allemand et des pays fondateurs. La France doit, plus que jamais, assumer ses responsabilités et redevenir un élément moteur».
- Jean-Pierre Raffarin (centriste de LR) a estimé, lors d’une interview, «que c’est une décision d’une extrême gravité. Je pense que c’est un coup d’une grande puissance porté à l’Europe. Il est tellement plus facile de déconstruire que de construire, que je suis inquiet sur les capacités de refondation de l’Europe. (…) Les conséquences pour la France sont les mêmes que pour l’Europe. C’est le risque de perdre une crédibilité internationale forte, d’abord par l’échec politique de la construction européenne pour lequel la France n’est pas innocente. (…) Je pense que l’Europe paie surtout le fait que les politiques, les élus de chaque pays n’assument pas la construction européenne. Le fond de l’affaire, c’est que l’Europe c’est nous. Mais ce nous n’est pas assumé par les Etats membres. (…)Je souhaite qu’on ait vraiment un élan bâtisseur. Il faut trouver un lien avec les peuples, de l’efficacité économique, la paix, de la solidarité européenne, il y a les questions de sécurité. Nous avons clairement besoin d’une Europe solidaire (…)»
- Jean-Marie Cavada (président du Mouvement européen France) a précisé qu’«On voyait bien que depuis plusieurs années, un mouvement assez profond s'organisait un peu partout en Europe. On voyait bien qu'il y avait une fracture énorme entre une partie de la population et ce que l'on pourrait appeler les institutions européennes. (…) Si vous voulez remuscler l'Europe, il faudra que ce sujet soit dans la prochaine campagne électorale extrêmement exigeante. Il faut mettre de l'ordre. Nous sommes profondément européen, mais c'est maintenant l'Europe en mieux qu'il nous faut et pas l'Europe des normes et tatillonne que nous avons depuis une vingtaine d'années.»
- Jean Arthuis (président de l’Alliance centriste) avait déclaré, juste avant le vote que «Quoi qu’il arrive, il va falloir que l’Europe cesse d’être un nain politique. L’urgence c’est de renforcer la zone euro, lui donner un gouvernement économique, financier, budgétaire, une direction du trésor, une chambre de la zone euro et puis viendra qui voudra. L’urgence, c’est de permettre aux Européens de prendre en main eux-mêmes le devenir de l’Union européenne».


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La Grande-Bretagne dehors, la purge nécessaire de l’Europe commence

Ceux qui, comme tous les centristes, croient en une Europe unie qui doit emprunter le chemin d’une construction fédérale ne peuvent qu’être satisfaits du vote des britanniques qui ont décidé de quitter l’Union européenne, eux qui bloquent toute avancée de cette dernière depuis des décennies.
Mais, pour cela, il faut que dès maintenant, immédiatement, une refondation de cette Union européenne se mette en place sinon elle court le risque de disparaitre beaucoup plus rapidement qu’on ne le pense.
Et ce serait une catastrophe ce que n’est pas le brexit.
Bien sûr, si l’on est pour le rapprochement des peuples, on peut être également triste d’en voir un décider la désunion plutôt qu’un futur en commun pour la paix, la prospérité et pour continuer à faire du vieux continent une grande puissance.
Bien sûr, il y a des inquiétudes sur ce qui va se passer et il est sûr que les mouvements extrémistes ainsi que tous les populistes démagogues vont, tels des charognards, demander la mort de l’UE comme l’a déjà fait Marine Le Pen.
Cependant, il faut bien se rappeler que la Grande Bretagne a joué contre l’Europe depuis qu’elle la rejointe, qu’elle a tout fait pour l’affaiblir de l’intérieur, qu’elle a constamment préféré ses intérêts, parfois très petits, très mesquins, à une volonté de construire une puissance indispensable pour les décennies à venir.
N’oublions pas Margaret Thatcher qui a été celle qui a commencé à tuer le rêve européen.
Admettons un instant que la Grande Bretagne ait voté pour son maintien dans l’Union européenne.
A très court terme, nous aurions sans doute poussé un ouf de soulagement.
Juste le temps de s’apercevoir que les Britanniques avaient réussi à faire le casse parfait en faisant chanter l’UE pour y demeurer tout en bénéficiant d’un statut spécial tout à fait exorbitant que tout autre Etat aurait pu réclamer en sa faveur.
De même, la Grande Bretagne aurait continué a freiné la construction européenne, voire l’aurait bloqué allègrement quand elle l’aurait voulu.
Avancer vers une Union européenne renforcée pour le bien de tous les Européens était impossible avec la Grande Bretagne à l’intérieur.
Un petit mot sur la Grande Bretagne qui se prépare des lendemains difficiles sur tous les plans même celui de sa cohésion avec le refus des Ecossais de quitter l’UE mais aussi des Nord-irlandais.
Désormais, tout redevient possible mais, pour cela, il faut que tous les leaders de l’Europe relancent la construction européenne le plus vite possible, c’est-à-dire dès aujourd’hui.
Peut-être que d’autres pays vont prendre l’exemple de la Grande Bretagne pour s’en aller.
Ce serait évidemment dommage mais tant que la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne vont dans le même sens, l’Union européenne demeure une magnifique idée et riches de potentialités qu’il faut évidemment transformer en concret pour les peuples qui la compose.
Oui, la purge était nécessaire mais la refondation, elle, est indispensable.



jeudi 23 juin 2016

Présidentielle 2017. Sondage: plus de dynamique pour Bayrou

Ainsi que l’ont indiqué les derniers sondages sur l’élection présidentielle, la nouvelle vague de l’enquête de l’IFOP pour Paris Match et Sud radio confirme une baisse dans les intentions de vote en faveur de François Bayrou.
Alors que le centriste espérait se rapprocher de la troisième place pour ensuite être capable d’être dans les deux premiers, le voilà maintenant à la cinquième, devancé dans tous les cas de figure par Jean-Luc Mélenchon.
Lui qui était monté jusqu’à 15% dans ce sondage (voire jusqu’à 16% dans d’autres), le voilà désormais entre 12% et 12,5% selon les configurations.
- Avec Nicolas Sarkozy comme candidat de LR, le président du MoDem obtient 12,5% (contre 14% en mai soit -1,5 point), se classant en cinquième position derrière Marine Le Pen (28%), Nicolas Sarkozy (22%), François Hollande (15%) et Jean-Luc Mélenchon (13%) qui, désormais le devance également.
Dans ce cas de figure, si 86% des sympathisants du MoDem voteraient pour leur président, ils ne sont que 31% des sympathisants de l’UDI à le faire, 41% choisissant Nicolas Sarkozy et 14% Marine Le Pen.
- Avec François Fillon comme candidat LR, il est à 12% (comme en mai), se classant également en cinquième position, derrière Marine Le Pen (30%), François Fillon (18%), Nicolas Sarkozy (15%) et Jean-Luc Mélenchon (13,5%).
Dans ce cas de figure, seuls 28% des sympathisants de l’UDI voteraient Bayrou et 64% pour Fillon.
- Avec Bruno Le Maire comme candidat de LR, il obtient 12,5% (-0,5 point par rapport à mai), toujours en cinquième position derrière Marine Le Pen (30,5%), Bruno Le Maire (17%), François Hollande (16%) et Jean-Luc Mélenchon (14%).
Dans ce cas de figure, 13% des sympathisants MoDem voteraient pour Bruno Le Maire (76% pour Bayrou) ainsi que 58% des sympathisants de l’UDI (27% pour Bayrou).
De son côté, Alain Juppé demeure nettement en tête des intentions de vote au premier tour avec 35% (avec le vote de 77% des sympathisants du MoDem et 89% de ceux de l’UDI), ce qui représente une perte de deux points par rapport à mai.
Dans le cas où Emmanuel Macron se présenterait, il obtiendrait 12% des intentions de vote (dont ceux de 14% des sympathisants de l’UDI et 16% de ceux du MoDem), en baisse de quatre points par rapport au dernier sondage IFOP qui l’avait testé (en avril), à égalité avec Jean-Luc Mélenchon et loin derrière Alain Juppé à 33%.
De manière très étrange les quatre points qu’il a perdu vont, pour 2,5 d’entre eux, à Marine Le Pen (et 1 à Arnaud Montebourg).
A noter que l’IFOP a posé une question sur tous les candidats déclarés (avec comme représentant de LR, Nicolas Sarkozy et non Alain Juppé) pour savoir qui était prêt à voter pour eux indépendamment de savoir s’ils se maintiendront ou s’ils auront le nombre de signatures nécessaires pour se présenter.
Dans ce cadre, 11% déclarent qu’ils voteraient pour François Bayrou alors qu’ils sont 1% à le faire pour l’ancienne membre de l’UDI, Rama Yade (avec 3% des votes des sympathisants de l’UDI), et 0,5% pour l’ancien membre du Mouvement démocrate, Jean Lassalle (dont 1% des votes des sympathisants du MoDem mais 7% de ceux de l’UDI!).
Enfin, pour le second tour, tous les candidats LR l’emporteraient assez facilement devant Marine Le Pen avec des électeurs centristes qui voteraient massivement pour eux, même si 10% des sympathisants du MoDem – score malgré tout élevé – préfèrerait mettre un bulletin en faveur de Marine Le Pen si elle était opposée à Nicolas Sarkozy.
Ce qui est inquiétant pour les candidats de LR, c’est que les électeurs de droite voteraient majoritairement pour Marine Le Pen en cas de duel avec Bruno Le Maire et François Fillon alors qu’ils se partageraient à 50/50 en cas de duel avec Alain Juppé.
Seul Nicolas Sarkozy aurait un vote majoritaire des électeurs de droite (51%-49%) mais qui entre dans les marges d’erreur.
On peut ainsi dire que si le candidat LR, au second tour, l’emportera sur la candidate du FN, c’est grâce aux électeurs centristes mais aussi et peut-être surtout grâce aux électeurs de gauche.
(Sondage IFOP réalisé du 14 au 17 juin 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1858 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella




A lire aussi: