mercredi 19 octobre 2022

Vues du Centre. Les chaines d’information sont-elles une menace pour la démocratie

Par Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC

CNN et Fox news qui permettent de faire élire Trump, BFMTV et LCI qui relaient jusqu’à plus soif le mouvement des gilets jaunes, RT qui n’est qu’une vulgaire chaîne de propagande et de désinformation contre la démocratie et l’Occident, franceinfo – chaîne de service public! – gangrénée par l’extrême-gauche et Cnews par l’extrême-droite, ces quelques exemples – on pourrait malheureusement les multiplier! – démontrent que le problème des chaines d’information en continu n’est pas que trop d’information tue l’information mais que trop de désinformation tue la démocratie.

Oui, dans leur fonctionnement, leurs objectifs commerciaux et/ou idéologiques, les chaînes d’information sont une vraie menace pour la démocratie républicaine.

Il faut bien poser la problématique et les enjeux.

La problématique n’est pas la liberté d’opinion qui se manifeste par la liberté d’expression puisque nous sommes des êtres communicants.

Il est primordial que ces deux libertés continuent à exister car elles sont consubstantielles avec la démocratie.

Mais il y a un autre principe qui est consubstantiel à la démocratie, c’est qu’un citoyen averti et capable de vivre son projet de vie avec responsabilité doit avoir la possibilité d’être bien formé et bien informé, ce qui signifie qu’il doit pouvoir avoir accès à des données factuelles qui lui permettent de faire son opinion en toute indépendance.

Dès lors, si l’ensemble des moyens d’information délivrent des messages où le factuel est instrumentalisé à des fins idéologiques et/ou commerciales, alors l’individu ne peut être ce citoyen averti mais une personne qui vit dans une sorte de brouillard médiatique où il lui est impossible de démêler le vrai du faux, voire même de savoir qu’il y a du faux.

L’enjeu est donc d’apporter cette information factuelle, ce que devrait faire un service public digne de ce nom qui n’existe pas en France car celui qui est en place souffre depuis toujours de dérives idéologiques qui sont devenues récemment de plus en plus prononcées.

Parallèlement des sanctions exemplaires devraient être possibles contre la désinformation qu’il s’agisse de fake news ou de théories élucubrationistes (complotistes) que ce soit pour des motifs idéologiques et/ou commerciaux.

Tant qu’une vraie régulation ne sera pas adoptée dans l’ensemble des pays démocratiques, il ne pourra donc pas y avoir de citoyen averti.

Et, en ce début de troisième millénaire, un des outils de cette désinformation institutionnalisée s’est révélé être la chaîne d’information en continu.

Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella