samedi 25 février 2023

La quotidienne centriste du 25 février 2023. Inflation alimentaire: mauvaise foi de la grande distribution, hypocrisie des consommateurs, inconséquence des politiques

En cette période d’inflation conséquente des prix alimentaires, quand Emmanuel Macron demande à la grande distribution de faire un effort sur les prix tout en voulant augmenter les revenus des agriculteurs il essaye de réaliser, comme le font depuis de très nombreuses années tous les politiques, ce qu’on appelle la quadrature du cercle!

Quand les consommateurs veulent que ces mêmes agriculteurs puissent avoir de meilleurs revenus, les employés de la grande distribution de meilleurs salaires évidemment les prix les plus bas possibles dans les rayons des supermarchés, ils veulent le beurre, l’argent du beurre et la crémière en sus!

Quand la grande distribution refuse d’augmenter les marges des agriculteurs et des industries agro-alimentaires pour garder les siennes alors qu’elles les pressurent systématiquement, les obligeant souvent à des ventes à perte et à des déférencements dans leurs rayons s’ils n’obéissent pas à son diktat des prix les plus bas parce que c’est la seule légitimité de son existence (avec un système de centrales d’achats toutes-puissantes, de vente massive et de marges faibles), elle joue la victime ce qui est d’une indécence totale et n’est que pure propagande.

Quant aux industriels de l’agro-alimentaire et les petits producteurs, ils se sont laissés phagocytés par cette grande distribution – entre autres avec les fameuses «marques de distributeur» qui sont souvent de qualité nutritionnelle mauvaise – pour des intérêts à court terme, notamment pour gagner des parts de marché ou éliminer des concurrents, et payent le prix de leur inconséquence.

Enfin, n’oublions pas les médias qui sont incapables d’informer correctement les citoyens sur les enjeux.

Oui, tous les acteurs de cette triste mascarade sont responsables d’une situation qui se dévoile au grand public à l’occasion de crises comme l’épisode inflationniste que nous connaissons actuellement mais qui dure depuis des décennies.

Cette fameuse concertation annuelle (qui se termine le 1er mars, cette année) entre la grande distribution et les industriels de l’agro-alimentaire sur la fixation des prix est souvent un jeu de dupes qui est l’occasion pour la première de réclamer des prix toujours plus bas aux seconds qui pleurent misère et d’accompagner cette demande de menaces de déférencements avec comme conséquence une pression de ces industriels sur les agriculteurs pour obtenir, eux aussi, des rabais.

In fine, ce sont souvent ces derniers, sauf les propriétaires des grandes exploitations, qui sont les dindons de la farce.

Lorsqu’on écoute le patron des Centres Leclerc dont la stratégie depuis son père a été de se mettre les organisations de consommateurs dans son sac par simple intérêt financier et commercial et non par une quelconque défense du pouvoir d’achat, on est choqué par son impudence à taper sur tout le monde, y compris ses concurrents, sauf sur lui qui est un des principaux responsables de cette situation!

Mais cela vaut pour toutes les enseignes.

La solution serait évidemment de pratiquer le juste prix.

Encore faudrait-il le connaître!

Mais les intérêts des différents acteurs – producteur, distributeur, consommateur – sont tellement divergents font que dès que l’un d’eux peut profiter d’un autre, il ne s’en prive pas!

Néanmoins un grand débat public serait nécessaire sur le sujet en ces temps de conventions citoyennes et autres conventions nationales de la refondation.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

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