dimanche 6 mars 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Un «serment pour la démocratie» pris par tout candidat à une élection

Tout candidat à une élection devrait signer un «serment pour la démocratie» et en être politiquement et pénalement responsable en cas de non-respect de celui-ci.

N’importe qui doit pouvoir se présenter à une élection mais pas pour n’importe quoi.

Quand je dis «n’importe quoi» je fais allusion à une candidature à une élection dans une démocratie républicaine avec comme objectif de la réduire à la portion congrue voire tout simplement de la supprimer.

Afin d’éviter ce cas de figure du mieux possible, il faut rédiger un texte court et simple qui engage tout candidat en faveur de la démocratie c’est-à-dire à ne pas attenter à la liberté et les valeurs démocratiques ainsi qu’à ne pas remettre en cause les élections au suffrage universel.

Et s’il n’est pas respecté alors il faut des sanctions, à la fois, politique, avec la destitution du mandat, et pénale, avec une condamnation pour tentative de destruction de l’ordre démocratique.

L’important ici est l’engagement pris par toute personne qui veut occuper une fonction élective de ne pas agir contre le régime démocratique dont il sollicite d’être un de ses représentants.

Voilà qui est justifié, d’une logique simple et garantit surtout que cette personne n’attentera pas aux valeurs de la démocratie et à la liberté d’autrui.

Parce que je vais répéter ici ce que je martèle depuis longtemps: la démocratie est un régime fragile qui nécessite qu’on la défende.

La liberté est la plus belle des choses mais elle n’est pas donnée, elle se conquiert et se protège.

Dès lors, il n’y a aucun obstacle quelconque à demander à ceux qui veulent servir l’une et l’autre de les respecter.

C’est la moindre des choses.

Bien entendu, une personne qui refuserait de signer ce serment ne pourrait pas se présenter à une élection.

Mais l’on sait que les ennemis de la démocratie peuvent faire semblant d’en être des partisans.

Dès lors, la démocratie doit avoir la capacité de les mettre hors d’état de nuire s’ils se faisaient élire par ruse et subterfuges.

Comment pourrait se mettre en place la procédure de destitution et celle des poursuites pénales?

Pour ce qui est de la destitution, cela relèverait de la plus haute cour du pays comme le Conseil constitutionnel en France ou la Cour suprême aux Etats-Unis.

Mais, en faisant en sorte de réformer la nomination de ses membres car, on l’a constaté, il y a une dérive partisane de certaines de ces instances, surtout aux Etats-Unis mais également en Pologne et dans d’autres pays, ce qui peut être un obstacle au bon fonctionnement de la procédure de destitution.

Pour ce qui est des poursuites pénales qui seraient la conséquence de la destitution prononcée, c’est évidemment les tribunaux qui devraient juger la personne mise en cause lors d’un procès en bonne et due forme.

Mais l’essentiel n’est pas là.

La principale force de ce serment ne réside sans doute pas dans les sanctions possibles en cas de sa transgression.

Non, c’est qu’il est pris publiquement devant le peuple tout entier ce qui lui donne une légitimité extraordinaire et que son irrespect est d’abord un mensonge fait au pays tout entier.

Si ce serment pour la démocratie est une nécessité à notre époque actuelle troublée et menaçante pour les libertés, il aurait du être institué depuis toujours.

Un oubli qu’il est temps de réparer.

 

 

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