lundi 2 septembre 2013

Une Semaine en Centrisme. Faut-il croire à une réunion des centres?

Après les déclarations enflammées, viennent les précisions nettement plus en retrait. Ainsi, si les partis centristes envisagent une réunion (notons que cela est une constante affirmation de leur part depuis longtemps), ce n’est pas pour tout de suite que cela se concrétisera par un parti unique, ni même avec un projet centriste.
Et s’il y a liste commune lors des européennes, cela pourrait être avec des personnalités adhérant à un même programme et non entre des partis politiques comme on l’a précisé à l’UDI.
De même, si refondation il y a, elle n’est pour l’instant qu’un objectif et aucune discussion n’est pour l’instant au calendrier.
D’autant que les voix dissonantes, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo qui les a balayées de manière condescendante, se sont faites jour, et au Mouvement démocrate avec, en particulier, Jean-Luc Bennahmias, et à l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.
Voilà de quoi refroidir les fantasmes qui, ici ou là, ont soudainement, surtout à droite, d’un centre adossé à l’UMP grâce à Jean-Louis Borloo.
Non pas que la refondation ne soit pas nécessaire, ni même qu’il y ait des convergences, plus, des visions communes entre le Mouvement démocrate et l’UDI.
Reste que les déclarations de bonnes intentions ne sont pas nouvelles et qu’il faut donc attendre si, cette fois-ci, elles seront suivies par du concret.
De nombreux précédents plaident encore pour des prises de position qui permettent de baliser le terrain et d’apparaître, d’un côté comme de l’autre, unitaire pour deux alors que les stratégies sont essentiellement de se démarquer l’un de l’autre.
François Bayrou n’a pas un intérêt personnel à se mettre sous les ordres d’un Jean-Louis Borloo qui, lui, n’a aucun intérêt à faire entrer le loup dans la bergerie.
Néanmoins, François Bayrou pourrait rebondir s’il parvient à réunir les centristes à son profit et Jean-Louis Borloo donnerait à son projet de parti de centre-droit une consistance qu’il n’est pas encore au rendez-vous.
Dès lors, en imaginant qu’une liste commune du Centre aux européennes soit mise sur pied, cela ne signifierait pas pour autant une réunion des centristes et peut-être même pas la première pierre d’une refondation de l’espace centriste.
Il pourrait s’agir d’un «one shot», un acte isolé ayant avant tout une finalité électoraliste afin de ratisser beaucoup plus large pour des partis qui ne sont pas en position de force pour cette élection comme le montrent les sondages actuels.
Car, en matière d’Europe, il suffira aux deux partis de se mettre d’accord sur de grands principes sans pour autant, par la suite, être obligés de se retrouver dans le même groupe au Parlement de Strasbourg et à Bruxelles.
En revanche, il n’est pas question actuellement d’un accord pour les municipales avec des listes communes généralisées (même s’il devrait en exister ici ou là mais à l’initiative de la base).
Le Mouvement tient à son concept d’alliance «à la carte» et l’UDI avec son alliance unique avec l’UMP.
La réunion des centres aura peut-être lieu un jour mais elle ne semble pas être au programme.
On peut même affirmer que si c’était le cas, cela ferait immédiatement imploser le Mouvement démocrate et créerait des remous à l’UDI.
Et Bayrou et Borloo n’en ressortiraient pas forcément gagnants...
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC