mercredi 2 septembre 2020

Vues du Centre. Erdogan ou la preuve de la prégnante nécessité d’une défense européenne

Par Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.           
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.             

Dans le quotidien Le Figaro, un diplomate estime que, face aux provocations militaires de la Turquie en Méditerranée et contre la Grèce à qui elle promet la guerre quotidiennement mais aussi la France, seule une Europe unie pourra reprendre la main et imposé le droit international à l’autocrate populiste Erdogan qui s’inspire de Poutine mais aussi de Trump pour bafouer la démocratie tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays.

Au moment où les Etats-Unis sont souvent plutôt des adversaires des Européens que ses alliés et que l’Otan est en train de se déliter, notamment sous les coups de la Turquie mais aussi des dissensions entre ses membres, il est grand temps d’une défense européenne que la France réclame depuis des décennies (après avoir été à l’origine de sa création puis l’avoir refusée dans les années 1950!) et qui est une demande constante des centristes.

Oui, l’Union européenne est à un tournant en la matière dans un monde où les dangers montent et les conflits se multiplient, oui, une armée européenne capable de la protéger et de faire respecter le droit est devenue une nécessité encore plus prégnante.

De ce point de vue, on ne peut que saluer les efforts du Président la République, Emmanuel Macron, qui tente de donner corps à cette défense européenne alors que beaucoup d’Etats membres de l’UE, comme l’Allemagne joue à cache-cache avec la réalité.

Les provocations actuelles et le discours de haine d’Erdogan vis-à-vis de la Grèce, membre de l’UE et de l’Otan faut-il le rappeler, en sont bien la preuve tout comme son implication directe dans le conflit en Libye après celui de Syrie, ses bonnes relations (hypocrites) avec Poutine et ses achats de missiles russes qui sont une menace pour l’Europe, son constant chantage d’envoyer les réfugiés du Moyen Orient dans les pays européens (alors qu’il touche des milliards de ces mêmes pays pour qu’ils soient accueillis en Turquie), ses attaques meurtrières contre les Kurdes, sa politique de séparatisme de Chypre où ses troupes occupent toujours une partie de l’île au mépris du droit international, tout cela est du concret et ne pourra être combattu que par la puissance, voire par la force in fine.

Bien entendu, les provocations de Vladimir Poutine – dont on annonce que ses sbires travaillent à interférer dans les élections américaines pour faire réélire Trump comme en 2016 puis dans celles de la France en 2022 comme ce fut le cas en 2017 – sont autant de raisons également légitimes pour la création d’une défense européenne

Tout comme la menace d’une Chine dirigée par le dictateur Xi Jinping qui s’arme de plus en plus et développe une propagande nationaliste agressive ainsi que l’abandon de ses alliés européens par Donald Trump.

Sans oublier le terrorisme et les instabilités chroniques du continent africain et de la région moyenne-orientale.

Beaucoup de membres de l’Union européenne croient qu’une armée est obsolète dans une vision à l’eau de rose de ce monde où le tragique règne encore à côté des espoirs d’un avenir meilleur.

Mais la meilleure façon de bâtir ce dernier, c’est bien de se protéger autant que faire se peut du premier.

 

Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin

 

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