dimanche 20 mars 2016

Présidentielle 2017. UDI-MoDem: le terrible sondage

Voilà un sondage qui va faire très mal aux partis centristes.
Réalisé par BVA pour iTélé et Orange il indique:
- qu’une majorité des sympathisants de l’UDI veut un candidat unique LR-UDI;
- qu’une majorité de sympathisants du MoDem n’en veut pas;
- qu’une majorité de Français et de sympathisants UDI ne veulent pas d’une candidature de François Bayrou à la présidentielle;
- que le potentiel électoral des candidats centristes est limité;
- que les sympathisants de l’UDI ne voteraient pas majoritairement pour Lagarde s’il se présentait (comme ceux du MoDem).
Le premier enseignement de ce sondage montre un décalage entre l’UDI et ses sympathisants puisque 60% d’entre eux veulent un candidat unique LR-UDI pour la présidentielle tandis que 38% d’entre eux y sont opposés alors même que l’UDI vient d’annoncer qu’elle ne participerait pas à la primaire de LR et qu’elle envisageait toutes les scénarios pour 2017.
L’idée même de l’indépendance de l’UDI est donc mise à mal par ceux-là mêmes qui sont ses électeurs potentiels même si l’on sait que la confédération centriste devrait se rallier à une candidature unique, contrainte et forcée par sa faiblesse politique.
Le deuxième enseignement montre un décalage entre le Mouvement démocrate et ses sympathisants puisque 56% d’entre eux sont opposés à une candidature unique de la Droite et du Centre à la présidentielle (contre 42% qui y sont favorables) alors même que François Bayrou a annoncé son ralliement à Alain Juppé, le favori pour être désigné le candidat LR en 2017.
Cela confirme que l’électeur du Mouvement démocrate souhaite un centre indépendant et attend que Bayrou se présente.
Le troisième enseignement est qu’une possible candidature de François Bayrou (qui sera effective si Juppé n’est pas candidat) n’est pas souhaitée par 61% des Français.
Et parmi les 36% qui la souhaitent, on trouve 44% de sympathisants de gauche et seulement 29% de sympathisants de droite et du Centre, ce qui signifie que les plus nombreux sont ceux qui espèrent que la présence de Bayrou fera échec au candidat de la Droite…
Evidemment, 80% des sympathisants MoDem souhaitent que leur président se présente mais, à l’inverse, 63% des sympathisants de l’UDI ne le désirent pas.
François Bayrou, on le voit, demeure une personnalité clivante dans son propre camp.
Le quatrième enseignement peut se lire de manière négative ou positive.
Il concerne le potentiel électoral de François Bayrou et de Jean-Christophe Lagarde s’ils se présentent à la présidentielle.
Ainsi, ceux qui voteraient certainement pour Bayrou ne sont que 7% et pour Lagarde ils sont seulement 1%, ce qui rappelle les scores dans les sondages d’Hervé Morin en 2012 mais également celui du président de l’UDI s’il se présentait à la primaire de LR.
Ces chiffres montrent une faiblesse électorale des partis centristes très préoccupante d’autant qu’elle dure depuis des années.
Si on élargi en ajoutant le cercle de ceux qui pourrait «probablement» voter pour les deux candidats, Bayrou monte à 28% des intentions de vote et Jean-Christophe Lagarde à 10%.
Ici, la proximité d’une frange relativement importante de l’électorat à l’espace centriste traduit les sensibilités politiques des Français, ce qui signifie, a contrario, l’incapacité de l’UDI et du MoDem à en faire une base électorale solide.
On peut encore élargir au cercle de ceux qui répondent «probablement pas» mais qui donc pourraient le faire dans certaines circonstances.
Dans ce cas de figure, Bayrou obtient un pourcentage de 55% (avec 43% de «certainement pas») et Lagarde de 46% (avec 52% de «certainement pas»).
Dès lors, Bayrou pourrait devenir président de la république «au cas où», pas Lagarde.
Mais une autre donnée montre l’état de désunion avancée de l’espace centriste puisque si 83% des sympathisants du MoDem voteraient «certainement» ou «probablement» pour Bayrou, ils ne sont que 40% de sympathisants UDI (contre 58% qui ne voteraient pas pour lui).
Les scores de Jean-Christophe Lagarde sont encore plus négatifs puisque seulement 21% des sympathisants du MoDem pourraient voter pour lui contre 77% qui ne le feraient pas.
Et le plus rude pour le président de l’UDI, c’est le cinquième enseignement de ce sondage.
Il n’y a que 21% des sympathisants de son parti qui se disent prêts à voter pour lui s’il se présente à la présidentielle contre 76% qui indiquent qu’ils ne le feraient pas…
Voilà qui confirme une nouvelle fois que l’UDI n’est qu’un conglomérat de partis et que Jean-Christophe Lagarde n’est pas parvenu (encore?) à changer cette donne.

(Sondage BVA réalisé les 17 et 18 mars 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1082 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella




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