samedi 27 mai 2017

Regards Centristes. 10 – Le «macronisme» est un centrisme

Regards Centristes est une série d’études du CREC qui se penchent sur une question politique, économique, sociale ou sociétale sous le prisme d’une vision centriste. Dixième numéro consacré à la pensée politique du nouveau président de la république, Emmanuel Macron, qui est souvent présentée comme centriste, centrale ou centro-compatible.

Emmanuel Macron venant d’être élu président de la république, il n’est donc pas encore possible de qualifier ce qu’est le macronisme par sa pratique du pouvoir.
En revanche, on peut le définir par sa philosophie politique qui est portée par son projet et ses objectifs programmatiques.
En cela, on peut déjà parler de «macronisme» à l’inverse d’autres dirigeants dont il a fallu attendre leur pratique du pouvoir pour donner une définition de la base idéologique de leur politique.
D’autant que l’analyse de chaque discours, chaque interview d’Emmanuel Macron et chaque publication de textes par En marche! (désormais La République en marche), permet de se rendre compte que la démarche du nouveau président de la république et de son mouvement se fait sur la base d’un corpus solide et cohérent, loin d’un bric-à-brac d’idées piochées ici ou là ou, simplement, d’une revendication d’être le représentant d’une idéologie déjà connue et institutionnalisée (comme François Hollande pouvait se dire socialiste et de gauche ou Nicolas Sarkozy, gaulliste et de droite).

Emmanuel Macron, depuis le premier jour, se présente comme un social-libéral venu de la Gauche mais qui se veut «ni droite, ni gauche», dans la tradition centriste tout en souhaitant casser les anciens clivages idéologiques avec une opposition entre un pôle progressiste (sociétés ouverte) face à un pôle conservateur (société fermée), le tout dans une démarche réformiste mais aussi de refondation politique qui passe par un rassemblement large autour de son programme et avec un processus de renouvellement du personnel politique dans le cadre d’un processus constant de par la limitation du nombre des mandats électifs dans le temps.
A l’aune de cette courte définition issue de ses propos, le projet politique d’Emmanuel Macron peut être ainsi qualifié de Centrisme ou, tout au moins, de dérivé du Centrisme, justifiant cette étude mais, point important, sans qu’Emmanuel Macron ne se soit référé une seule fois au terme de centrisme.
En revanche, il s’est dit «libéral», «social-libéral», «venu de la Gauche», «progressiste», ce dernier terme ayant pris de plus en plus d’importance plus sa campagne électorale avançait et il l’a gardé comme celui qui le définit le mieux depuis son élection.
En outre, il a souvent fait référence au gaullisme sans pour autant s’en revendiquer, non plus, mais pour poser des similitudes entre sa démarche et celle du Général de Gaulle.
Sa volonté d’obtenir un soutien explicite de l’ancien président des Etats-Unis, Barack Obama (2009-2016) est aussi la preuve qu’il voulait se mettre dans les pas de la démarche politique qui a permis à celui-ci de gagner la présidentielle américaine de 2008 sur des slogans assez forts comme le fameux «Yes we can» (Oui, nous le pouvons) ou «Change we can believe in» (Le changement dans lequel nous pouvons croire).
Sans oublier le «Forward» (En avant) de sa campagne de réélection en 2012 qui rappelle, à s’y méprendre un certain «En marche!»...

Enfin, évoquons juste ici, sans rentrer dans les détails, les références philosophiques de la pensée d’Emmanuel Macron dont certaines que l’on trouve un peu partout dans les médias: Friedrich Hegel (lien entre la réalisation des intérêts particuliers – individu – et une fin universelle qui se réalise dans l’Etat); John Rawls (égalité des chances); John Stuart Mill (social-libéralisme); Alexis de Tocqueville (liberté et anti-égalitarisme).
Mais, face à l’étude de son projet, on pourrait rajouter William James et John Dewey (pragmatisme), Josiah Royce (idéalisme pratique), Condorcet, Auguste Comte et Henry George (progressisme) ou Reinhold Niebuhr (consensus et égales opportunités), le philosophe dont Barack Obama disait qu’il était son «favori».
Surtout, il faut citer Paul Ricœur (qui aurait notamment inspiré son «en même temps») qui est désormais présenté comme «la» référence pour comprendre la pensée d’Emmanuel Macron d’autant que ce dernier affirme que c’est lui qui l’a incité à faire de la politique.

La première plaquette qu’En marche a diffusée contenait plusieurs propositions qui étaient autant d’explications de texte sur le positionnement de son fondateur.
«Nous croyons au progrès face à tous les conservatismes, était-il écrit. Nous croyons que le temps n’est pas aux petits ajustements mais à l’innovation radicale. Nous croyons en l’émancipation de tous. Nous croyons que le destin de l’Europe et celui de la France sont indissociables. Nous croyons en notre capacité à agir ensemble».

- Démocratie républicaine
«Pensons à trois mots qui seront notre avenir, parce que nous allons leur redonner leur sens: liberté, égalité, fraternité. Ces mots, ce sont les nôtres. Ce seront les mots de notre engagement», explique Emmanuel Macron.
Au cours d’une interview donnée sur BFMTV pendant la campagne présidentielle, il a par ailleurs estimé que «notre bien commun à tous, c’est la démocratie».
Dès lors, le macronisme est bien une philosophie politique qui s’inscrit totalement dans le cadre de la démocratie républicaine libérale représentative et participative comme l’est le Centrisme.

- Social-libéralisme
Pour Emmanuel Macron, le libéralisme est la base de sa politique parce qu’elle est la base de la liberté individuelle, de la liberté de construire son projet de vie et de la réussir.
Mais, il y accole la dimension solidaire avec une protection sociale indispensable pour les plus faibles mais également pour permettre à ceux qui veulent entreprendre et prendre des risques, notamment dans le travail, d’avoir des droits à l’erreur ou à l’échec.
Son social-libéralisme est en outre beaucoup plus proche du libéralisme social du Centre que de la social-démocratie, voire même que du social-réformisme de Manuel Valls ou encore du gaullo-réformisme d’Alain Juppé.

- Progressisme
Si l’on veut vraiment tenter de cerner très exactement le positionnement d’Emmanuel Macron, il est sans doute plus juste de le présenter comme un progressiste.
Progressiste à la mode d’un Theodore Roosevelt lorsqu’il se présente à la présidentielle de 1912 aux Etats-Unis sous cette étiquette ou à celle d’un Pierre Mendès-France lorsqu’il se retrouve Président du Conseil sous la IV° République.
De ce point de vue, on ne peut le comparer à un Valéry Giscard d’Estaing parce que ce dernier était un homme de droite, qui serait aujourd’hui dans l’espace central et qui aurait sa place dans l’axe central mais qui n’était pas centro-compatible comme l’est Macron (et qui n’était pas non plus centriste).
Le progressisme macronien, se nourrit fortement de Centrisme lorsqu’il déclare que nous sommes «égaux devant la liberté» et que «nous devons nous battre pour réconcilier deux valeurs que nous avons trop souvent opposées, que la droite et la gauche ont respectivement monopolisées, alors que la devise de notre pays les place sur le même plan: la liberté et l’égalité».
Et s’il faut «réunir la liberté et l’égalité», c’est pour une société plus efficace et plus juste».
L’influence centriste se fait encore particulièrement prégnante quand il est affirmé que «notre pays est le champion des blocages, qui empêchent trop souvent l’émancipation de chacun».
De même, en matière d’ouverture vers le monde.
Pour Emmanuel Macron, «les progressistes doivent se battre et rappeler que la mondialisation sans règle, sans protection et sans redistribution est insupportable, mais aussi que, sans intégration à l’économie mondiale et sans modernisation de notre économie, notre pays serait condamné à la stagnation et au déclin».
Tout cela amène à la transformation de la société qu’il souhaite initier:
«Passer d’une société des statuts à celle des sécurités individuelles, dans laquelle on protège les individus, pas les postes. Passer d’une économie de rattrapage à une économie de l’innovation, déconcentrée, plus horizontale, plus agile et plus inventive. Passer d’un modèle centralisé de décisions unilatérales à un modèle plus équilibré qui s’appuie sur la vitalité de la société dans tous les territoires et permet à chacun de s’engager. Passer d’un pays inégalitaire à une société juste en répondant à l’envie de chacun de pouvoir faire ses choix, et à la nécessité d’être solidaires, en particulier envers les plus faibles».
Emmanuel Macron estime que ces changements prendront dix ans et que l’énergie existe en France pour y parvenir.

- «Et en même temps»
Le «en même temps» est au centre de la réflexion politique d’Emmanuel Macron où, face aux clientélismes de droite et de gauche qui critiquent systématiquement ce que fait l’autre bord, son positionnement, qu’il partage avec le Centre et les centristes, n’est pas binaire entre ce qui est bien parce que cela vient d’un côté et ce qui est mal parce que cela vient de l’autre.
De plus, le monde n’est pas aussi simpliste que le prétendent les idéologues de droite et de gauche, ce qui signifie que l’on peut être d’accord avec des propos et des mesures proposées, venus de tous les bords s’ils reflètent la réalité de la situation et apportent les bonne solutions.
Oui, a-t-il précisé, il faut prendre ce qu’il y a de meilleur partout sans se poser la question si cela est une mesure venue de la Droite, de la Gauche et du Centre.
Voici son explication de texte qui rappelle pourquoi tant de centristes mais aussi de réformistes de droite et de gauche l’ont rejoint.
«’En même temps’ signifie simplement que l’on prend en compte des impératifs qui paraissaient opposés mais dont la conciliation est indispensable au bon fonctionnement d’une société. Oui, je choisis la liberté et l’égalité, oui, je choisis la croissance et la solidarité, oui, je choisis l’entreprise et les salariés, oui, je choisis, comme le général de Gaulle, le meilleur de la Gauche et le meilleur de la Droite, et même le meilleur du Centre. Oui, je choisis l'amour de notre Histoire et l’ambition du changement, oui, je choisis la France forte et l’Europe ambitieuse. Oui je choisis en même temps les racines et les ailes parce que la grandeur de la politique, c’est l’art de respecter les différences, de concilier les aspirations, de fédérer les valeurs et de réunir les hommes».

- Ni Droite, ni Gauche
Le «ni, ni», ni Droite, ni Gauche, est un positionnement éminemment centriste et non un «ailleurs» nouveau, fascinant, voire mystérieux.
Il veut dire que le positionnement d’Emmanuel Macron n’est ni à droite, ni à gauche, c’est-à-dire qu’il est profondément centriste en ce que le Centrisme n’est ni à droite, ni à gauche mais un humanisme du juste équilibre qui se définit par lui-même et non par rapport à la Droite et à la Gauche.
C’est donc une politique qui ne prend pas un bout de gauche et un bout de droite.

- Et droite, et gauche
En disant que sa politique sera aussi et de droite et de gauche, il signifie ici que toute bonne idée de droite doit être retenue, comme toute bonne idée de gauche, sans ostracisme, sans idéologie sectaire, sans exclusion partisane, sans clientélisme ridicule qui se fait sur le dos du pays et des citoyens.
 «Et gauche, et droite», cela signifie ainsi que l’on peut réunir autour d’un projet progressiste, et les sympathisants de droite, et les sympathisants de droite, d’autant que «ni gauche, ni droite» n’est pas une posture qui rejette les bonnes idées venues de la Gauche et de la Droite.

- Postpartisan
Emmanuel Macron est un post-partisan (c’est-à-dire où les rapprochements se font sur des projets et des mesures plus que sur des idéologies partisanes) comme un Barack Obama en 2008, lors de son accession à la Maison blanche, proche de la Troisième voie incarnée par Bill Clinton ou Tony Blair qui savaient que le progrès social ne pouvait passer que par le progrès économique (on ne peut redistribuer que ce que l’on a), voire comme un François Bayrou en 2012 et son idée d’unité nationale ouverte à tous les démocrates même si celle-ci ressemblait plus à la coalition entre les chrétiens démocrates et les sociaux-démocrates allemands.
Emmanuel Macron pourrait même être une sorte d’héritier, voire de fils spirituel, de Barack Obama en la matière.
Ainsi, là où l’ancien président des Etats-Unis a échoué à mettre en place cette ère post-partisane qu’il appelait de ses vœux lors de sa campagne de 2008, le nouveau président de la république française pourrait bien y réussir.
La raison principale est qu’Obama n’était pas maître du calendrier électoral et législatif alors que c’est le cas de Macron, surtout que les élections législatives viennent juste après les élections présidentielles et non en même temps comme pour Obama.
Dès lors, il est fort possible que l’Assemblée nationale ressemble beaucoup plus à ce que souhaite Macron que la Chambre des représentants n’étaient à l’image de ce qu’Obama espérait, même si, à son arrivée à la Maison blanche, les deux chambres du Congrès étaient contrôlées par les démocrates…
Néanmoins, Obama voulait absolument que les républicains et démocrates progressistes et réformistes coopèrent ensemble pour mettre en place tout un programme très ambitieux dont la loi sur l’assurance-santé et celle sur les banques n’étaient qu’une petite partie de celui-ci.
Il voulait également que le plan de sauvetage de l’économie américaine ainsi qu’un plan gigantesque de remise à niveau des infrastructures américaines dans tous les domaines soient portés par les démocrates et les républicains.
Malheureusement, cela n’a pas été possible puisque, dès le début de son mandat, les républicains de la droite radicale fermèrent la porte, pratiquèrent une opposition systématique, accueillirent le mouvement d’extrême-droite Tea Party, réunion d’haineux d’Obama, en son sein et déclarèrent que leur but était de faire de celui-ci un «one-term president» (un président d’un seul mandat).
Car il savait que s’il réussissait, ce serait leur disparition.
Et, lorsqu’ils récupérèrent, en 2010, la majorité à la Chambre des représentants, ils mirent en place concrètement leur stratégie de la terre brûlée qui a tant coûté aux Etats-Unis.
Emmanuel Macron n’aura peut-être pas ce handicap pendant les cinq ans de son (premier) mandat, s’il parvient à obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale lors des législatives ou s’il parvient à faire d’En marche! le parti largement dominant en nombre de députés.
Mais cette politique post-partisane qu’il a déjà évoqué sous d’autres vocables doit être mise en place dès son accession au pouvoir et sur des objectifs clairs.
De plus – et c’est ce que certains ont reproché à Obama qui était, comme Macron, un novice en politique –l’ancien président américain a très peu discuté et négocié avec les élus républicains, ce qui l’a empêché d’en séduire une partie.
De ce point de vue, Emmanuel Macron qui souhaite le renouvellement de la politique ainsi que des élus, notamment à l’Assemblée nationale, ne devra pas tomber dans une sorte d’hubris qui lui mettrait à dos tous ceux qui sont prêts à travailler avec lui autour de son programme mais aussi ceux qui sont prêts à soutenir seulement certains aspects de celui-ci.
Rappelons qu’une politique post-partisane est celle qui transcende les postures partisanes et idéologiques dans une transversalité qui permet de réunir des majorités conjoncturelles sur des projets et des mesures précises.
Ainsi, il se peut très bien, que dans ce cadre, une majorité qui se dégage pour telle projet de loi soit très différente de celle qui se dégage pour le projet de loi suivant.
L’ère post-partisane fait ainsi appel au consensus, à l’esprit de compromis mais également à celui de responsabilité et de détermination individuelles des élus et non plus à une logique de blocs contre blocs.
C’est pourquoi elle peut être vue comme la mort d’une manière de faire de la politique – «à l’ancienne» – mais aussi, de manière beaucoup moins positive, dans une déstructuration des différents courants de pensée politiques, donc de créer un absence de repères qui, dans une démocratie républicaine, structurent les essentiels choix entre des projets politiques alternatifs.
Quoi qu’il en soit, cette politique post-partisane a pu exister sur des mesures ponctuelles ou sur des périodes très courtes.
Tout le pari d’Emmanuel Macron sera, comme le voulait Barack Obama, d’en faire une manière de gouverner.

- Opportunités contre égalitarisme
«J'ai toujours dit que je venais de la Gauche, c'est ma famille politique, je viens d'une famille de gauche. Je ne crois pas à la gauche de l'égalitarisme, je crois à la gauche de l'égalité des chances».
L’égalité selon Emmanuel Macron, c’est celle des opportunités dans le droit fil du Centrisme, celle que propose une méritocratie.

- Individualisme responsable
La philosophe politique d’Emmanuel Macron se base sur l’individualisme responsable et non sur un holisme qui étoufferait l’individu, ses capacités, ses intérêts et sa réussite personnelle.
Le vivre ensemble communautaire est ici tributaire du vivre bien individuel (la réalisation de soi et de son intérêt personnel) de chacun.
C’est l’individu d’abord, membre ensuite d’une communauté à laquelle il doit rendre des comptes par sa responsabilité et sa solidarité mais dont il s’émancipe par sa liberté d’être et de faire.
C’est pourquoi il insiste particulièrement sur le droit de chacun à réaliser son projet de vie.
Découlant de son individualisme, le macronisme est ainsi le droit imprescriptible de chacun de réaliser son propre projet de vie dans le respect des projets de vie des autres.
Mais ce droit permettra aussi à la société de progresser car cela créera des richesses et permettra donc une plus grande redistribution.
De même la libération des initiatives individuelles créera de l’activité qui, à sont tour, créera de l’emploi
La liberté d’entreprendre est, dans ce cadre de l’accomplissement individuel, une des clés de la vision économique d’Emmanuel Macron.
En cela il est un vrai libéral.

- Européanisme
L’Union européenne est au cœur du macronisme qui se veut également un défenseur d’une mondialisation humaniste.
Pour le nouveau président, la France ne pourra réussir que dans l’Union européenne renouvelée, refondée et renforcée.
En européen convaincu, il veut un approfondissement de l’Union européenne. «Je suis un Européen cohérent. Si l'on avance plus depuis douze ans, depuis le non au traité européen, c'est parce que depuis, nous ne proposons plus rien pour l'Europe».
Ce dont on a besoin dans la mondialisation, explique-t-il «ce n'est pas moins d'Europe mais c'est une vraie Europe qui sait se défendre».
Rappelons son programme en la matière
> Lancement dans toute l'Union européenne, dès la fin des élections allemandes à l'automne 2017, de conventions démocratiques, pour construire un projet politique commun ensuite soumis à la validation de tous les États membres.
> Possibilité pour les États membres qui le souhaitent d'aller plus loin dans la convergence fiscale, sociale et énergétique.
> Examen des demandes d'asile au plus près des conflits, dans les consulats des pays limitrophes.
> Sortir les investissements d'avenir des critères de Maastricht.
> Mise en place d'un plan d'investissement européen beaucoup plus puissant que le plan Juncker.
> Création d'un ministre des Finances de la zone euro.

- Atlantisme démocratique
En matière de politique étrangère, la lutte contre les régimes autoritaires et les groupes terroristes sera la priorité ce qui se fera selon Emmanuel Macron dans une alliance atlantique renforcée.
Il a rappelé, lors du sommet du G7 en Sicile, à Taormina, que ce qui unissait les pays membres de ce groupe étaient leur défense de la démocratie et de ses valeurs et que cela justifiait amplement son existence dans un monde violent.

- Refondation de la politique : rassemblement et renouvellement
Rassembler autant que possible et renouveler le plus possible pour refonder la politique et permettre la réconciliation de la France autour de ses gouvernants, telle est la tâche essentielle que s’est donné Emmanuel Macron.
Ce diptyque rassemblement-renouvellement trouve son articulation avec le renouvellement qui doit être à la base du rassemblement et non le contraire, surtout que ce renouvellement s’incarnera prioritairement à l’Assemblée nationale.
Quant au rassemblement, il s’incarne, lui, dans la personnalité du premier ministre, en l’occurrence Edouard Philippe.
Pour ce qui est du gouvernement, c’est, à la fois, le rassemblement et le renouvellement comme sa composition le démontre.
Dès lors, la narration est bien que ce sont les nouvelles têtes et les nouvelles pratiques qui permettront de réconcilier la France et donc de permettre le rassemblement avec un premier ministre qui a le profil adéquat pour le traduire en termes politiques.

- Humanisme
Durant toute cette campagne, Emmanuel Macron a porté un discours humaniste et équilibré, celui que l’on n’a plus l’habitude d’entendre en ces temps où l’exagération et la confrontation sont les ingrédients favoris du débat politique.
D’ailleurs, d’aucuns prédisaient au candidat d’En marche! un crash monumental parce qu’il n’avait rien compris au désenchantement des Français, à la colère du peuple, au pessimisme ambiant, au chacun pour soi ainsi qu’à la défiance générale envers la démocratie républicaine.
Pourtant, ce sont des propos d’espoir et volontaristes où les valeurs du vivre ensemble ont été mises en avant tout autant que celles de la réalisation de soi, où chacun peut développer son projet de vie en résonnance avec ceux des autres qu’il lui ont permis de remporter la présidentielle.
Ce discours humaniste et équilibré est porté depuis longtemps par le Centre mais aussi, aujourd’hui, par une frange de la Droite et une frange de la Gauche qui sont pour une société ouverte sur le monde, sur le futur et sur l’individu comme moteur essentiel d’une société harmonieuse.
C’est la raison pour laquelle les centristes n’ont eu aucun mal à trouver des accointances profondes avec le projet et le programme politiques d’Emmanuel Macron.
Cet humanisme et cet équilibre portés par le candidat d’En marche! est mis en œuvre pour réconcilier la France, ce qui est une nécessité absolue depuis des années et que seul le Centrisme proposait jusqu’à présent.
Ce discours a toujours rencontré un grand intérêt chez les Français, tous les sondages le montrent depuis des années.
Mais, jusqu’à présent, cela ne se traduisait pas ou peu dans les résultats électoraux sauf en 2007 avec le score de François Bayrou à la présidentielle.
Ce qui est intéressant en l’espèce est de constater que grâce à Emmanuel Macron, les Français ont trouvé celui qui pouvait le porter au pouvoir.
Car ce que Macron leur a démontré depuis deux ans et depuis le début de la campagne présidentielle en particulier, c’est que ce discours à un fond et même une profondeur de plus que les discours des autres courants politiques et des autres candidats qui sont clientélistes ainsi que clivants et non rassembleurs et parlant à tous.
Mais ce qu’a démontré également Emmanuel Macron et qui lui a sans doute permis de devenir désormais la personnalité centrale à tout point de vue de la politique française, c’est que ce discours n’est pas à l’eau de rose et d’un unanimisme gentil comme on a pu souvent l’entendre dans la bouche d’un Français Bayrou qui a toujours cherché un consensus mou, ni agressif et rentre-dedans comme on l’a trop souvent entendu de la part d’un Jean-Christophe Lagarde qui veux singer les partis clientélistes au risque de faire perdre au Centre sa particularité.
De ce point de vue, il est plus proche de celui d’un Jean-Louis Borloo mais pas de la démarche de ce dernier qui est demeuré trop accolé à la Droite.
C’est un discours dynamique, courageux, ferme, qui résiste sans peine à toutes les attaques, notamment de la part des populistes et des démagogues comme on a pu le voir lors du débat de l’entre-deux tour face à Marine Le Pen.
Emmanuel Macron offre ainsi à la France une chance de sortir par le haut de ses problèmes et de sa morosité.
C’est évidemment un challenge extrêmement fort qui, pour réussir, doit mobiliser l’ensemble de la société.
Ce défi est à la hauteur des dangers internes et externes qui menacent la France comme les autres pays démocratiques.


Etude du CREC sous la direction d’Alexandre Vatimbella

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