samedi 12 septembre 2020

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Khmers verts-beaufs jaunes même combat?

Le mouvement de foule des gilets jaunes (qui tente une énième renaissance) ainsi que la victoire du parti Europe-écologie-les-verts dans nombre de grandes villes lors des dernières municipales (qui a mis à la tête de nombre de villes des idéologues dont aux récents propos totalitaires et irresponsables) semblent a priori une totale contradiction puisque le premier est né d’une opposition contre la taxation de la voiture (notamment par le biais de la taxe carbone) et d’une haine des élites métropolitaines alors que la deuxième est la concrétisation d’un refus d’un monde pollué en particulier par cette même voiture et portée par les citadins et plus particulièrement les classes moyennes supérieures des grandes villes.

Mais, à y regarder de plus près, une même volonté semble unir ces verts et ces jaunes, une opposition au pouvoir en place quel qu’il soit ainsi que des revendications clivantes où l’on oppose des soi-disant vérités aux valeurs traditionnelles du vivre ensemble.

De même, la main tendue des dirigeants d’EELV aux gilets jaunes et, en retour, les paroles bienveillantes de ces derniers aux écolos qui descendaient dans la rue montrent que les convergences voire les alliances ne sont pas si éloignées que cela entre les deux groupes qui ne partagent pas les mêmes revendications mais le même rejet d’une société démocratique libérale avec la même volonté d’imposer leurs vérités respectives au nom d’une entité «peuple» dont ils seraient les dépositaires légitimes des revendications.

Les mêmes comportements d’ailleurs se remarquent dans les deux groupes, un rejet des élites, une propension forte à l’adhésion à des thèses complotistes, la proximité avec les extrêmes, tant de droite que de gauche, et un refus de se confronter au réel avec des idéologies qui le remettent en cause constamment.

Evidemment, il faut immédiatement préciser que nos jaunes en question ne représentent absolument pas une ruralité et la France d’en bas et que nos verts ne sont pas les défenseurs attitrés de la protection de l’environnement et du projet écologique comme les uns et les autres tentent de le faire accroire.

Et si ruralité et écologie sont deux causes hautement respectables, elles sont ici instrumentalisées par deux groupes qui s’en servent plutôt qu’ils ne les servent…

Non, nous sommes plutôt dans des groupes qui se veulent en sécession de la démocratie républicaine et qui estiment porter, chacun, une alternative à celle-ci.

Mais là où il s’agit d’une supercherie, ces alternatives ne sont pas, plus de démocratie et plus de république, mais bien une liberté sous tutelle et une volonté de phagocytée la communauté en proclamant en être les porte-paroles pour imposer une vision totalitaire de la société.

Biberonnés aux thèses complotistes – ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas de complot mais que l’on voit tout sous le prisme du complot –, ces Khmers verts (terme forgé dans les années 1990 par analogie aux tristement célèbres Khmers rouges qui, au nom de la pureté idéologique de leur cause ont fait régner la terreur au Cambodge et ont été coupables d’un génocide) et ces beaufs jaunes sont des populistes qui, certes divergent sur leurs visions de la société idéale mais ont en commun ce désir de casser l’ordre établi honni – celui de la démocratie républicaine.

Mais attention à ne pas faire des généralités fausses et dangereuses.

Tous ceux qui ont manifesté de la sympathie pour les revendications sociales du mouvement des gilets jaunes comme une grande partie de ceux qui défendent  la mise en place de mesures écologiques ne sont évidemment ni des beaufs jaunes, ni des Khmers verts.

On parle ici de ces activistes venus souvent de l’extrême droite (en général chez les gilets jaunes organisés) et de l’extrême gauche (en général chez les écologistes encartés), ceux qui livrent un combat de toujours contre les valeurs humanistes et s’érigent en avant-garde d’un peuple introuvable au nom de la vérité, la leur évidemment.

Ici c’est le même populisme qui est en action.

Oui, ici, les convergences existent et nécessitent la vigilance de tous ceux qui défendent la démocratie républicaine libérale.

De même qu’il ne faut pas laisser à ces activistes dangereux le soin de défendre des causes – la justice sociale et l’écologie – qui, elles, sont hautement respectables.

 

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