lundi 16 janvier 2017

Présidentielle 2017. Macron: l’encombrante rumeur du soutien de Hollande

Emmanuel Macron & François Hollande
Or donc, selon des journalistes bien informés et généralement de droite mais aussi de gauche, François Hollande s’apprêterait à soutenir Emmanuel Macron.
Que penser de cette rumeur pour la candidature du fondateur d’En marche?

D’un côté, ce dernier pourrait se féliciter que le chef de l’Etat, qui ne se représente pas, l’adoube.

Car, dans l’espace de gauche, cela voudrait dire trois choses fondamentales:

- La première est que François Hollande a acté – comme beaucoup de commentateurs mais aussi de membres du PS – que la Gauche avec le Parti socialiste va couler à l’élection présidentielle et que seul Macron peut empêcher la déroute, non seulement, face à François Fillon et Marine Le Pen mais aussi face à Jean-Luc Mélenchon, ce dernier qui pourrait, s’il est le candidat de gauche le mieux placé après le premier tour, lancer une OPA sur toute la gauche française à la façons de Syriza en Grèce ou de Podémos en Espagne.

- La deuxième est que l’actuel président de la république reconnaît que la candidature de Macron est sérieuse, qu’elle est de gauche et qu’il est son digne successeur et continuateur de sa politique.

- La troisième est que François Hollande, homme de gauche depuis toujours et attaché au Parti socialiste, est capable de court-circuiter la primaire du PS et de ses alliés et de ne pas reconnaître le vainqueur comme le candidat naturel de la Gauche à la présidentielle pour soutenir Macron (et pour se venger de ses anciens ministres qui sont candidats à cette primaire qu’ils ont tous voulue pour l’évincer), un geste d’une transgression et d’une audace forte, irresponsable pour certains.

D’un autre côté, le soutien éventuel de Hollande à Emmanuel Macron serait bien encombrant pour Macron.

Et ceci pour trois raisons:

- La première serait de faire apparaître la candidature de Macron que comme une candidature de gauche, ce que le fondateur d’En marche refuse catégoriquement qu’elle soit, sachant le danger que cela représenterait pour ses chances, expliquant sans cesse qu’elle n’est ni de droite, ni de gauche et se félicitant que dans ses soutiens ainsi que dans les salles combles qui l’acclament, il y ait des gens de droite, du Centre et de gauche et des gens «ni de droite, ni de gauche».

- La deuxième serait que, dès lors que la gauche modérée se réunit entièrement derrière Macron, sa candidature perde de son exceptionnalisme et devienne banale, adossée majoritairement à un camp d’où une désaffection des sympathisants de droite, du Centre et du «ni-ni» qui lui coûterait sa dynamique dans les sondages et la possibilité de se qualifier pour le second tour.

- La troisième serait de faire Emmanuel Macron, comme le veulent tous ses adversaires, comptable de l’entier quinquennat de François Hollande dont le bilan est très majoritairement rejeté par les Français afin de le décrédibiliser aux yeux de l’électorat de la droite modérée et du Centre mais aussi d’une grande partie de la gauche modérée.

Macron héritier de Hollande, voilà qui plomberait certainement sa candidature et qui, mécaniquement, serait une bien bonne nouvelle pour tous ses adversaires de droite et de gauche.

On comprend fort bien, dès lors, que ces derniers ont tout intérêt à propager cette rumeur et à la rendre crédible.

De même, on comprend très bien pourquoi Emmanuel Macron ne doit surtout pas être le candidat de François Hollande.

Et si celui-ci lui apporte son soutien, il doit évidemment l’accepter mais en faire un comme les autres et surtout pas un différent des autres.

Bien évidemment, Emmanuel Macron sait tout cela mais les pièges vont être nombreux pour le détruire car, au fur et à mesure qu’il progresse dans les sondages et que le nombre de ses sympathisants augmente, il se fait de plus en plus d’ennemis et ceux-ci sont de plus en plus déterminés à le faire chuter.

Le fondateur d’En marche découvre ainsi tous les jours que d’être le candidat de l’espace central et d’être centro-compatible vous fait des ennemis à gauche et à droite, rendant ainsi votre tâche deux fois plus compliquée.



Alexandre Vatimbella







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