jeudi 5 janvier 2017

Présidentielle 2017. Bayrou amoureux de la présidentielle pas du programme de Fillon

François Bayrou, sur LCI, a littéralement déclaré sa flamme pour l’élection présidentielle:
«L’élection présidentielle est un moment formidable de rencontres avec les gens. En fait, c’est le seul moment en politique où l’on vous écoute vraiment. C’est le moment où des millions de gens viennent dans le secret de l’isoloir – ayant réfléchi en conscience et interrogé leurs idées et attentes, peut-être même le côté affectif de ce qu’ils sont – mettre votre nom dans une urne. Il y a eu 12 millions de personnes qui ont voté pour moi dans ces échéances! C’est un moment de rencontre extraordinaire avec la France, quelque chose de profondément passionnant».
On comprend aisément avec une telle déclaration que le président du Mouvement démocrate est un «accro» à la présidentielle.
Cet amour l’incite évidemment à se présenter une quatrième fois mais son amour-propre l’incite, lui, à y regarder de plus près pour ne pas se faire ridiculiser, à la fois, par Emmanuel Macron et un très mauvais score.
C’est sans doute le sens de ces propos sur sa possible candidature:
«La vérité m’oblige à vous dire que j’ai décidé de prendre le temps de cette décision, d’avoir mon propre rythme. Comme tous les Français, j’observe que tout cela est un bazar absolument incroyable, sans précédent. On a l’impression que d’un jour à l’autre, des vocations naissent, d’autres meurent. Je préfère attendre que les choses se décantent. À ce moment-là, je ne cesserai de me poser une question: est-ce que les choix proposés aux Français vont dans le bon sens? S’ils vont dans le bon sens, alors j’en tiendrai compte. S’ils ne vont pas dans le bon sens, je prendrai ma décision en toute conscience.»
Pour autant, un ralliement à François Fillon semble de plus en plus difficile au vu des critiques de plus en plus acerbes sur l’homme et son programme.
- Sur les déclarations du candidat LR concernant sa foi chrétienne:
Il «parlait de la sécurité sociale et il nous dit: ‘je ne peux pas porter atteinte à la sécurité sociale car je suis chrétien’. Mais, qu’est-ce que cela a à voir? Je suis croyant, je ne vais pas m’offusquer d’un mouvement de foi. Mais comment peut-on arriver à mélanger la politique et la religion à ce point, de cette manière déplacée? Le principe de la France, c’est qu’on ne mélange pas la religion et la politique, on considère que les choix politiques sont différents ou indépendants des choix de la religion. Que dirait-on si on déclarait: ‘je ne porte pas atteinte à la sécurité sociale car je suis athée’ ou ‘rationaliste’ ou ‘juif’ ou d’une autre religion! Moi, je suis pour qu’on ait des principes respectés et que l'on dise: ‘dans notre pays, on ne mélange pas les questions intimes d’adhésion religieuse, de foi, de conscience, d’athéisme ou de croyance, avec la politique’. Ce sont deux domaines que nous avons séparés depuis plus d’un siècle, parce que c’était le principe de la laïcité française. (…) Je n’arrive pas à comprendre. Franchement, (…) je connais François Fillon depuis longtemps. Je ne l’ai jamais vu faire des déclarations de cet ordre. Cela doit être lié aux élections d’une manière ou d’une autre, à ce qu’on croit être un corps électoral. Moi, je me refuse à voir les croyants, les agnostiques ou les athées comme un corps électoral. Je ne comprends pas qu’on se laisse aller à ce type de dérive. Il faut mettre un terme à ces mélanges déplacés».
- Sur le programme du candidat LR:
«Vous savez bien les points sur lesquels je suis en désaccord avec lui. François Fillon dit qu’il s’inscrit dans la ligne de Madame Thatcher. Moi, je suis persuadé que ce n’est pas Madame Thatcher qu’il faut à la France aujourd’hui. Je pense que la France aujourd’hui a besoin d’être soutenue, rassemblée et que l’activité reprenne. Les choix de Madame Thatcher ont fait 1,5 million de chômeurs nouveaux la première année. Je ne dis pas qu’elle n’a rien fait de bien, mais moi, je n’ai pas aimé qu’elle laisse mourir des gens de grève de la faim. Chacun a ses choix. Moi je pense que la démocratie est faite pour discuter et empêcher qu’on ait des glissements de cet ordre. Oui, je ne me sens pas représenté par la ligne Thatcher».


Alexandre Vatimbella



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