lundi 17 septembre 2007

Actualités du Centre. François Bayrou veut occuper l’espace de centre-gauche

François Bayrou a présenté dimanche son futur Mouvement démocrate comme un outil de « résistance » au modèle américain, retrouvant ses accents combatifs de campagne pour dénoncer « l'absolutisme » de Nicolas Sarkozy. Affirmant n'avoir aucun « contentieux personnel » avec le président de la République, il s'est attaché à se démarquer de lui sur le plan des valeurs. Récusant le modèle américain « inégalitaire », M. Bayrou a affirmé que « tous les choix » du chef de l'Etat « montrent qu'il conduit la France, non pas à la résistance contre ce modèle dominant, mais à l'alignement ». Il a critiqué sa façon de « décider de tout ». « Nous nous fixons comme but de faire sortir la République de l'absolutisme et de la faire rentrer dans l'ère nouvelle d'une authentique démocratie », a-t-il lancé. « Signes multipliés au monde de l'argent », « vedettarisation de la politique », « jubilation des hot dogs avec Bush père, Bush mère », « concours de lèche permanent », M. Bayrou n'a pas mâché ses mots contre le nouveau style présidentiel. Il concluait trois jours de débats du futur MoDem, dont le Congrès fondateur doit avoir lieu le dernier week-end de novembre. M. Bayrou a exposé sa ligne pour les municipales de mars 2008: que le MoDem soit « présent dans le plus grand nombre de villes de façon indépendante au premier tour ». Mais il y aura « des cas où on devra, y compris avant le premier tour, envisager des majorités de rassemblement ». M. Bayrou s'est félicité de l'enthousiasme des nouveaux venus, mais a reconnu au fil des débats « qu'il y a un problème, une angoisse des élus » UDF devant l'évolution de leur parti.
Les inquiétudes des élus UDF restés au MoDem se sont exprimées par la voix du nouveau député Thierry Benoit, et de l'ancien ministre Didier Bariani, qui - tout comme Corinne Lepage et son mouvement écologiste Cap 21- auraient souhaité que les parties prenantes du MoDem gardent une existance distincte, au lieu de se fondre dans le nouvel ensemble. « Je ne crois pas au shaker que l'on secoue et qui est prêt à consommer immédiatement », a déclaré M. Bariani. Thierry Benoit a indiqué s'inscrire « dans une démarche de coopération avec le gouvernement ». Mais François Bayrou est hostile à l'existence de courants. Ce serait « la mort », car « quand vous faites un parti à courants, les énergies sont mobilisées pour la bataille interne », a-t-il fait valoir. « Nous porterons un seul nom : le Mouvement démocrate », a-t-il dit. « Dire centre, c'est se définir par rapport à la droite et la gauche, nous, nous sommes démocrates ». Face aux interrogations sur la greffe entre les anciens adhérents, venus du centre-droit, et les nouveaux, issus en partie de la gauche ou des Verts comme le député européen Jean-Luc Bennahmias, M. Bayrou a affirmé « qu'avoir des parcours différents, c'est une richesse pour travailler ensemble, pas un handicap ».
Lire le discours de clôture de François Bayrou au « Forum des démocrates » : http://www.bayrou.fr/evenements/bayrou-discours-seignosse.html

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