Voici une sélection, ce 27 octobre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.
► Gouvernement
● Ministres
centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> Affaire du Louvre: j’adresse mes
plus vives félicitations aux enquêteurs qui ont travaillé sans relâche comme je
le leur ai demandé et qui ont toujours eu toute ma confiance. Les
investigations doivent se poursuivre en respectant le secret de l'enquête sous
l'autorité de la juridiction interrégionale spécialisée du parquet de Paris. Ce
sera avec la même détermination !! On continue !!
Roland Lescure (ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et
numérique)
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Les onze groupes parlementaires
sont en désaccord profond sur un certain nombre de sujets. Si nous parvenons à
voter un budget, c’est que nous aurons réussi à converger sur plusieurs points
et à trouver un équilibre – difficile –
entre ces trois paramètres que
le rapporteur général a très bien expliqués : le taux de prélèvements obligatoires, la dépense publique et leurs conséquences conjuguées
sur la croissance.
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Le taux d’épargne des ménages
est à un niveau historiquement élevé. Si nous parvenons à
redonner confiance à nos agents économiques, nous aurons de la croissance – le rapporteur général l’a dit – et les recettes fiscales qui
vont avec. Je sais que nous aurons des désaccords
sur ce sujet : certains
souhaiteront une baisse plus importante des impôts et des dépenses,
quand d’autres préféreront taxer plus pour dépenser
plus. Ce qui m’inquiète, c’est que nous étouffions
une croissance encore positive –
tant mieux, et merci à ceux qui
l’alimentent tous les jours – mais fragilisée par les incertitudes politiques et
par une pression fiscale trop élevée. Je crains donc que nous nous éloignions
de l’équilibre que nous devons trouver.
> Je prends acte de la décision de Moody’s de maintenir
la note de la France tout en modifiant sa perspective à AA3 perspective
négative. Cette décision témoigne de l’absolue nécessité de construire un
chemin collectif vers un compromis budgétaire.
Le Gouvernement demeure déterminé à tenir l’objectif de déficit de 5,4% du PIB
annoncé en 2025 et à poursuivre une trajectoire ambitieuse de réduction du
déficit public pour revenir sous les 3% du PIB en 2029, tout en préservant la
croissance.
> Ce projet de budget demande des efforts à tous. Mais ce budget est un point de départ. Il faudra négocier pas à pas pour parvenir à doter la France d'un budget.
Jean-Noël Barrot (ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères)
> L'adoption à Kuala Lumpur d'une déclaration de paix entre le Cambodge
et la Thaïlande sous l'égide de la présidence malaisienne de l'ASEAN et des
Etats-Unis est une étape importante pour la stabilité régionale : la France
appelle les parties à en assurer la pleine mise en œuvre.
Stéphanie Rist (ministre
de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> Depuis le 20 octobre, les jeunes majeurs accompagnés par l’Aide
sociale à l’enfance (ASE) peuvent récupérer plus facilement leur pécule issu
des allocations de rentrée scolaire (ARS), déposé à la Caisse des dépôts et
consignations pendant leur enfance, grâce au dispositif d’aller-vers ciblé.
Déjà plus de 70% des 24 000 jeunes contactés par mail ont découvert
cette possibilité. Le gouvernement agit pour l’autonomie et l’accompagnement
des jeunes de l’ASE à l’âge adulte.
Amélie de Montchalin (ministre
de l’Action et des Comptes publics)
> Je l’ai souvent dit, je me sens là pour « ranger la maison »
d’ici à 2027. Il faut que la prochaine élection présidentielle se tienne dans
de bonnes conditions pour être un réel moment démocratique. Pour cela, il faut
changer notre modèle politique et accepter qu’on puisse s’opposer sans bloquer.
Faire un compromis, ce n’est pas trahir, c’est construire.
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] J’ai entendu des mots qui ne me semblent pas à la hauteur de nos débats sur la fiscalité. Prélever l’impôt, ce n’est pas « tondre » les Français, ce n’est pas les « racketter », et je pense que nous devons tous adopter un vocabulaire adapté à nos échanges. Les uns peuvent souhaiter que certains contribuent davantage, les autres qu’ils contribuent moins, mais utilisons des mots qui correspondent à ce que nous faisons, par respect pour les Français et par respect pour nous-mêmes.
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Je voudrais revenir sur le vote de l’article 1er et m’adresser aux députés qui ont voté contre celui-ci. Je n’avais jamais vu un député voter contre la possibilité pour l’État de lever l’impôt. On peut débattre autant que vous voulez de la composition des impôts, de leur nature, de leur taux, mais je n’avais jamais imaginé qu’un député puisse empêcher l’État de lever l’impôt. Ne pas lever l’impôt, c’est ne pas financer nos armées, notre police, notre justice, nos hôpitaux, bref, tous les services de l’État. Avant même de parler de justice fiscale, je voulais revenir sur ce point, car certains ont pensé que l’on pouvait concevoir un budget sans recettes. Que nous discutions du taux de prélèvements obligatoires, c’est une chose ; qu’il n’y ait pas d’impôts, c’en est une autre.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> On peut abattre un arbre, on n'abat pas la mémoire. On peut abattre un
arbre, nous replanterons. Pour Ilan Halimi, notre mémoire est intacte. Le
Parquet de Bobigny a interjeté appel de la décision du tribunal correctionnel
qui n'avait pas retenu le caractère antisémite de l'acte.
Eléonore Caroit (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la Francophonie, des Partenariats
internationaux et des Français de l’étranger)
> Dans le cadre de la Climate and Nature Week, j’ai rappelé l’engagement
de la France pour une fiscalité innovante au service du climat et du
développement durable. Objectif : faire contribuer les plus gros émetteurs,
comme les jets privés, et obtenir des progrès d’ici la COP30. La France agit
pour un multilatéralisme efficace et juste.
David Amiel (ministre délégué auprès de la ministre
de l’action et des comptes publics chargé de la Fonction publique et de la Réforme
de l’État)
> (Majorité numérique] Protéger les enfants d’aujourd’hui, c’est
protéger le monde de demain.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (garde des sceaux,
ministre de la Justice)
> Comme toutes les grandes institutions, l’Ecole Nationale de la
Magistrature doit se moderniser, se rapprocher le plus possible des Français et
garantir une meilleure méritocratie.
> Chaque jour, je me bats pour les agents pénitentiaires, leur sécurité et la reconnaissance de la République qu’ils méritent. Avec le Premier ministre, dans le contexte budgétaire pourtant très tendu que nous connaissons, nous tenons la promesse de l’État : le renforcement de leur promotion professionnelle, et par ce biais la rémunération de nombre d’entre eux. La France reconnaît ainsi leur engagement quotidien au service des Français. Beaucoup reste encore à faire, je le sais.
Maud Bregeon (porte-parole
du Gouvernement)
> Que des forces politiques constructives échangent entre elles et avec
le Gouvernement pour trouver des compromis, c’est normal et c’est sain ! Le
débat sera long, exigeant, mais il avance. Prétendre l’inverse et spéculer sur
l’échec, c’est la rhétorique de LFI et du RN.
> [Nouvelle-Calédonie] Il ne peut pas y avoir d'élections dans le contexte de tensions actuel.
> Nous restons opposés à la taxe Zucman.
> il est normal que le gouvernement discute avec les partis politiques. On est sous la tutelle des 577 députés.
> [Gel du barème de l'impôt] Les jeux ne sont pas faits. Il faudra une mesure de compensation.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de l’Europe)
> J’ai eu l’honneur d’être reçu
aujourd’hui par le Président chypriote. Nous finalisons ensemble le partenariat
stratégique qui unira bientôt la France et Chypre. Défense, migrations,
Ukraine, enjeux régionaux : Chypre pourra compter sur notre soutien pour sa
présidence européenne.
> On partage le même objectif que le président Trump, c'est de mettre fin à cette guerre (...) On est très alignés entre Européens, Américains et Ukrainiens.
> Le 19eme paquet de sanctions européennes et les sanctions américaines mettront une pression maximale sur le secteur énergétique russe qui finance l’agression contre l’Ukraine.
> Nous agissons pour réduire nos dépendances en matières premières.
> Un premier pas a été franchi hier pour finaliser le prêt financé par l’utilisation des avoirs gelés russes. Dans le respect du droit international, il renforcera la coopération militaire entre l’Europe et l’Ukraine dans les prochaines années. Le temps joue contre la Russie.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> J’ai toujours défendu l’indépendance de l’autorité judiciaire et je
n’ai jamais commenté de décision de justice. En tant que Présidente de
l’Assemblée nationale, je fais partie de ceux qui sont garants de la séparation
des pouvoirs, et je resterai vigilante pour défendre nos institutions
républicaines.
> Dans les temps politiques difficiles que nous traversons, certains veulent tirer un bénéfice politique en cherchant à renverser notre édifice démocratique. Magistrats, responsables politiques, citoyens : soyons collectivement vigilants pour défendre notre État de droit.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Il est des drames si profonds que leur simple évocation déchire le
cœur et émeut toute la France. C’est le cas du supplice de Lola, et de la peine
de sa famille. Comme tant de Français, j’ai moi aussi été bouleversé par le
meurtre monstrueux de Lola. Face à l’indicible, la Justice aura montré son
visage le plus clair, le plus intraitable. C’est un soulagement. C’est la
preuve que la Justice sait décider fermement. Cette décision ne réconfortera
évidemment jamais sa famille, mais lui ouvre le long chemin du deuil. Ce soir,
mes pensées vont à Lola, à ses proches et à son père que le chagrin a emporté.
> Nous avons toujours porté cette mesure de justice : défiscaliser les pourboires pour mieux reconnaître le travail de celles et ceux qui font vivre nos commerces et nos lieux de convivialité. Serveurs, bagagistes, réceptionnistes : votre engagement mérite considération et respect. Nous continuerons de défendre le pouvoir d'achat des travailleurs et travailleuses.
Sylvain Maillard (député)
> Budget 2026 : En commission comme ce samedi en hémicycle, mes votes
sont simples : Pas d’augmentation d’impôts ! En ce moment, l’Etat doit faire
comme chaque entreprise française : faire mieux avec moins de dépenses !
> Le choix de société qui nous est posé avec le PLF2026 est simple : voulons-nous garder une ambition pour la France ou acceptons-nous le déclin ? Moi, je ne me résous pas à ce que notre pays ne pèse plus. Nous avons les moyens d’innover, de conquérir de nouveaux marchés, de faire entendre notre voix. Mais nous devons nous en donner les moyens.
> La gauche propose le retour de la lutte des classes ! Ils ne proposent et votent que des augmentation d’impôts et de taxes dans le pays déjà champion du monde des prélèvements. Stop!
> Je veux redire ma confiance aux services d’enquêtes de la préfecture de Police. Ces criminels et leurs complices y compris au sein du Louvre seront tous retrouvés et je souhaite sévèrement punis.
Jean-René Cazeneuve (député)
> Les cris des extrêmes censeurs ne couvriront pas la voix du compromis.
Le débat avance, la majorité des députés travaille pour que la France ait un
budget.
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Il y a, dans cette assemblée, une majorité de députés qui souhaitent aboutir à un compromis et qui, je crois, sont raisonnables. Il y a ceux qui pensent qu’il n’y a jamais assez d’impôts et qui proposent, depuis maintenant plusieurs jours, des niveaux d’imposition extrêmement élevés et ceux qui pensent, à l’inverse, que nous sommes le pays où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés et où la redistribution est la plus importante.
Pierre Cazeneuve (député)
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Je voudrais d’abord exprimer une
forme d’étonnement. Alors que l’année dernière, lors de l’examen du projet de
loi de finances, le Rassemblement national a voté plus de 60 milliards
d’impôts supplémentaires (Applaudissements sur quelques bancs du groupe EPR),
il voudrait nous faire croire cette année, dès l’article 2, que les impôts
sont à combattre et que personne ne devrait contribuer. C’est absolument
incohérent et votre retournement de veste est risible.
Un autre point m’étonne, qui concerne, celui-là, nos collègues de La France
insoumise. Vous passez votre temps à dire qu’il faut taxer les riches. Voilà
qu’un article du projet de loi de finances propose une contribution
exceptionnelle sur les hauts revenus, et vous trouvez le moyen de dire que ça
ne va pas et qu’il ne faut pas le faire !
Vous allez encore voter contre un article qui vise à taxer les plus fortunés. C’est
un peu comme pour la suspension de la réforme des retraites : cette mesure
nous coûte, à nous, députés du bloc central, puisque nous y sommes opposés
intellectuellement et, à la limite, nous aurions le droit d’être un peu
fâchés ; mais vous, vous devriez vous en réjouir ! Or on a
l’impression que même si nous proposions la retraite à 50 ans ou
une taxe Zucman à 40 %, vous ne seriez pas contents.
Votre projet, ce n’est pas d’aider les Français ou de trouver une solution pour
le pays : c’est le bordel, matin, midi et soir ; c’est être contre,
matin, midi et soir ! Même quand des propositions vont dans votre
sens, vous êtes incapables de leur réserver un accueil favorable.
Ensuite, madame la présidente Chatelain, vous avez dit – c’est essentiel –
que notre pays est celui où le
taux de prélèvements obligatoires est le plus élevé au monde, en ajoutant que c’est une fierté. Mais c’est une
fierté pour beaucoup d’entre nous ! Je suis moi-même fier de vivre dans un
pays qui redistribue beaucoup, où les plus riches, ceux qui peuvent, aident
ceux qui peuvent moins. Je remercie donc ceux qui permettent à ce système de
fonctionner et j’essaie de faire en sorte, avec les autres députés de mon
groupe, que nous produisions davantage de richesses pour pouvoir davantage
redistribuer.
Prisca Thevenot (députée)
> Nous avons une ligne politique claire depuis 2017, et nous comptons la
tenir. Faut-il taxer davantage les Français ? Non. Faut-il revenir sur des
réformes passées et donc creuser le déficit ? Non.
> Contrairement à ce que pense la gauche, la justice fiscale, ce n’est pas faire que tout pèse toujours un peu plus sur ceux qui travaillent, investissent, prennent des risque. Un bon équilibre fiscal doit permettre une répartition juste sans décourager ceux qui travaillent.
> Après les emplois fictifs du RN, voici le mandat fictif ! Alors que nous sommes mobilisés à l’Assemblée nationale pour défendre le pouvoir d’achat des travailleurs contre toutes les hausses d’impôts proposées… Le Pen se balade.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Il y a urgence à agir pour sauver notre outil industriel. Comme pour
l’acier, Stéphane Séjourné assume une véritable révolution pour les matières
premières et notamment les terres rares. Une avancée indispensable et qui va
dans le bon sens.
Violette Spillebout (députée)
> [Protection de l’enfance] En 2025, trois commissions d’enquête
parlementaires ont mis en lumière les fragilités de notre système de protection
de l’enfance : celle sur TikTok, menée par ma collègue Laure Miller et Arthur Delaporte,
sur les risques de santé mentale, celle sur les manquements des politiques
publiques de protection de l'enfance et celle sur les violences en milieu
scolaire, que j’ai co-rapportée avec Paul Vannier. Ces travaux forment une base
solide pour renforcer la politique publique de protection de l’enfance. Je
plaiderai auprès de la ministre Stéphanie Rist et de Sébastien Lecornu, pour
que ces recommandations trouvent des traductions concrètes dans les mois à
venir. Nous serons collectivement vigilants à ce que cette priorité soit tenue.
> [Protection de l’enfance] C’est grâce à une coopération rare entre parlementaires, journalistes, associations et victimes que nous avançons. À l’Assemblée, nos collègues de tous bords ont adopté les conclusions du rapport à la quasi-unanimité : un moment transpartisan et républicain fort. Avec Paul Vannier, nous restons pleinement mobilisés.
> [Protection de l’enfance] Signaler une violence n’est pas une faute : c’est un devoir. Aujourd’hui encore, trop d’enseignants courageux voient leur carrière ralentie pour avoir dénoncé un collègue agresseur. Nous avons formulé des recommandations précises pour sécuriser et protéger les lanceurs d’alerte, améliorer la coopération Éducation nationale / Justice et instaurer une véritable culture du signalement. Le courage doit être du côté de ceux qui protègent les enfants.
> [Protection de l’enfance] Face à la défiance légitime
de certaines victimes, nous avons voulu que cette commission soit utile. Avec Paul
Vannier, deux députés venus d’horizons politiques opposés mais unis par la même
exigence : faire bouger les lignes.
En 5 mois, des avancées concrètes : contrôles systématiques des internats, plan
« Brisons le silence », dialogue renouvelé avec les associations. Nous leur
devons d’être à la hauteur, jusqu’au bout.
> [Protection de l’enfance] Le plus difficile, ce sont les rencontres avec les victimes, et la souffrance de leurs témoignages. Leur douleur est intacte. Leur courage, bouleversant. Notre devoir : que plus jamais ces violences ne soient tues ni tolérées.
Anne Genetet (députée)
> Soulagement pour nos
compatriotes à l’étranger : la création d’un impôt sur la nationalité a été
repoussée de justesse à l’Assemblée. Une idée dogmatique et déconnectée des
réalités. Non, les Français à l’étranger ne sont pas des exilés fiscaux !
Paul Midy (député)
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] On nous accuse d’avoir divisé par deux les contributions des plus aisés
mais la CDHR représente des taxes en plus pour les Françaises et les
Français ! En outre, elle est reconduite pour plusieurs années, alors
qu’elle était censée être exceptionnelle et ne s’appliquer qu’un an. Notre
assemblée est très friande de ces débats où l’on cherche par tous les moyens à
taxer toujours davantage nos concitoyens. De notre côté, nous ne pensons
pas que la priorité en France soit de dénicher des taxes supplémentaires. Au
contraire, ce serait plutôt de relancer la croissance, d’améliorer les salaires
des Français, non pas en leur octroyant davantage d’allocations mais en donnant
aux entreprises les moyens de les augmenter.
Cela fait vingt ans que la trajectoire de productivité de la France a décroché
par rapport à celle des États-Unis. Si nous n’avions pas connu un tel
ralentissement, le salaire médian en France ne serait pas de
2 200 euros mais de 3 300 euros par mois ! Elle
est là, notre priorité !
Cela étant, je le répète, nous voulons aboutir à un budget et nous ferons les
compromis nécessaires. Puisque beaucoup demandent des taxes supplémentaires,
nous acceptons le maintien de la CDHR. Mais de votre côté, faites aussi un pas
vers nous. Le compromis, c’est comme le tango, cela se danse à deux. Restons-en
à un taux de 20 % et n’essayons pas de le relever à 30, 40, 50 %
voire 75 % comme cela fut proposé à une époque !
Charles Sitzenstuhl
(député)
> [Budget / Intervention à l’Assemblée] Les propos de notre collègue de La France insoumise, qui rejoignent
d’ailleurs ceux du président de la commission des finances, selon laquelle
notre pays aurait un problème de recettes, mais absolument aucun problème de
dépenses, sont un déni de réalité. J’en suis désolé mais la réalité,
c’est celle des chiffres. Selon les recommandations de Daniel Labaronne, je me
réfère aux chiffres incontestables que l’on trouve sur le site de l’Insee, fort
bien fait et qui propose des courbes d’évolution de la dépense publique et des
recettes sur des décennies.
Or ces courbes ne cessent de croître ! On peut sans doute considérer que
cela n’est pas grave ou que ça n’existe pas, sauf que ce n’est pas la réalité.
Plus grave encore, nos concitoyens voient très bien que, depuis dix, vingt,
trente ans, la courbe des prélèvements obligatoires augmente.
Certes, elle reflue parfois – et nous avons contribué à la faire baisser en supprimant un certain nombre d’impôts – mais sur le moyen
terme, cette courbe ne cesse d’augmenter,
comme ne cessent d’augmenter les dépenses publiques : nous vivons dans un pays où elles dépassent très largement 50 % de la richesse nationale !
Pourtant, que constatent les Français ? Que la qualité des services publics laisse parfois à désirer. On peut continuer
ainsi pendant des années et atteindre le seuil
des 60 % mais nous n’aurons pas réglé les problèmes de nos concitoyens.
Nous discutons des recettes et nous allons faire un certain nombre de
compromis, mais ne nous voilons pas la face : il faudra réduire certaines
dépenses et en améliorer la qualité. Un certain nombre de services publics
devront faire mieux avec autant ou avec moins.
Les Français en sont conscients même si nos débats prouvent, hélas, que, dans
cet hémicycle, nous sommes en décalage par rapport à ce qu’ils éprouvent
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Notre pays connaît sans doute l’un des moments les plus parlementaires
de son histoire politique.
> Nous, ce qui nous intéresse, c’est d’avoir un budget, d’essayer de trouver des voies de compromis et d’apaisement dans ce pays. Je pense que ce pays a besoin d’apaisement et pas de tension.
> Si chacun fait son grand écart et brandit son drapeau, alors on recrée la dynamique des lignes rouges. Le risque ? Un budget Frankenstein qui ne profite pas aux Français. Nous sommes entrés dans ce débat avec l'ambition du compromis, faisons-le.
> Je ne serai pas de ceux qui vont dresser des lignes rouges. La garantie, ce n’est pas seulement la dissolution, c’est le Parlement complètement dévoyé dans sa façon de fonctionner.
> Je sens monter une surenchère au Parlement à la mesure la plus populaire ou la plus populiste rendant ce budget invotable. Il y a un enjeu de crédibilité. Les Démocrates resteront fidèles à leur ligne : plus de justice fiscale, sans pénaliser l’économie du quotidien.
> Nous sommes prêts à discuter. Ce qui produit du rendement et qui permet de faire payer des impôts à des gens qui, par l’optimisation, échappent à l’impôt, nous y sommes favorables.
> Il y a plein d’outils qu’on peut mettre en place. Permettre qu’on fasse contribuer ceux qui échappent à l’impôt, par optimisation et non fraude, c’est ça le sujet.
Erwan Balanant (député)
> L’Assemblée vient d’adopter l’amendement des Démocrates, qui maintient
la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus tant que le déficit public
est supérieur à 3% du PIB. Tant que nous ne sommes pas à l’équilibre les hauts
revenus contribuerons d’avantage.
Bruno Fuchs (député)
> Oui, il faut plus de justice fiscale et que les plus riches
contribuent davantage, mais la taxe Zucman n’est pas la solution...
● Parti radical
> Le contre-budget présenté par le Rassemblement national (RN) prévoit
une baisse de près de 43.5 % de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF)
versée aux EPCI et aux Régions, ainsi qu’une diminution de 8.7 milliards
d’euros de la contribution française à l’UE en comparaison au PLF 2026.
Ces réductions menacent gravement la solidarité nationale et l’équilibre
territorial du pays.
Alors que les collectivités territoriales exécutent 80 % des investissements
publics en France, diminuer la DGF de 43.5 %, revient à asphyxier les
territoires, freiner l’économie locale et réduire au chômage des milliers de
citoyens.
C’est condamner les communes rurales à l’immobilisme, les régions à la
régression et les citoyens à la défiance.
S’agissant de la réduction de 8.7 milliards d’euros de la participation à l’UE,
elle est un non-sens historique et stratégique. Face aux menaces aux frontières
européennes une telle réduction ne peut qu’affaiblir l’Europe et la France au
bénéfice d’adversaires dangereux.
Elle aurait également pour conséquence de fragiliser la compétitivité de la
France dans le monde et de déposséder les territoires, des fonds européens qui
soutiennent directement des milliers de projets locaux.
Le contre budget du RN est une erreur :
- Économique, en affaiblissant la commande publique et les PME,
- Sociale, en réduisant les services publics de proximité,
- Politique, en mettant à mal le socle de notre République décentralisée et en
amoindrissant le rôle moteur de la France au sein de l’UE dans un contexte de
guerre
Devant cette conception régressive du RN, le Parti radical réaffirme que les
collectivités locales sont les piliers de notre République et les meilleures
alliées de l’État et de l’Europe pour construire des territoires forts et
solidaires.
« Ce n’est pas en affaiblissant financièrement nos collectivités que nous
améliorerons la situation économique de notre pays. Nous devons au contraire
nous appuyer davantage sur nos territoires et appelons à une nécessaire
autonomie fiscale et budgétaire pour nos collectivités afin de les
protéger du désengagement de l’Etat », conclut Nathalie Delattre, présidente du
Parti radical.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> Nous annonçons aujourd’hui
l’élaboration d’un nouveau plan de la Commission européenne : RESourceEU. Les
annonces chinoises du 9 octobre nous placent face à une dépendance critique en
matières premières, comme les terres rares. C’est inacceptable.
L’UE mobilise tous ses outils pour défendre son indépendance :
- stimuler la production en Europe
- diversifier les importations
- protéger les chaînes de valeur
Le monde a changé. Il faut accélérer maintenant. Pour notre sécurité nationale.
Pour l’avenir de notre industrie.
Nous créerons notamment un centre d’achat commun et de stockage de matières
premières, sur le modèle japonais. Ce que nous avons fait pour la santé avec le
vaccin contre le Covid, nous pouvons le faire pour notre sécurité économique et
nationale avec les matières premières.
> En temps de crise, la tentation est vieille comme le
monde : chercher un coupable extérieur. En France, c’est soit
« l’étranger », soit « Bruxelles ». Dans le cadre du débat
budgétaire, voilà qu’on accuse la contribution française au budget européen de
grever nos finances. Sous la pression et les menaces du camp souverainiste,
même certains responsables politiques « pro-européens » semblent
céder à ce discours paresseux. C’est irresponsable, car il repose sur des
calculs biaisés, une incompréhension des équilibres européens et une fuite en
avant dangereuse. Plus encore, c’est inutile, car cela ne réglera rien des
problèmes français.
Oui, la France est contributrice nette, comme tous les pays les plus riches de
l’Union. Sur les dix dernières années, notre pays a versé en moyenne entre 25
et 27 milliards d’euros par an, pour en recevoir de 16 à 19 milliards
en fonds européens. Mais l’arithmétique comptable ne dit rien de l’essentiel.
D’abord, parce qu’il faudrait y inclure le plan de relance de
40 milliards d’euros pour la France. Il y a quelque temps, certains
assuraient encore que nous aurions pu emprunter seuls, aux mêmes conditions.
Aujourd’hui, chacun voit que ce n’est plus vrai. Ajoutons la Banque européenne
d’investissement, dont la France est le premier bénéficiaire, et l’argument
mille fois entendu selon lequel « l’Europe nous vole notre argent »
s’effondre.
Ensuite, parce que la logique du « retour net » est absurde. L’Union
n’est pas une tirelire, c’est un investissement. Il faut mettre en perspective
les cotisations et l’ensemble des bénéfices directs et indirects. Qui mesure
les millions d’euros de contrats remportés par nos entreprises pour les grands
projets, comme ITER (nucléaire) ou Copernicus (climat) ? Qui chiffre
l’accès au marché unique – évalué à 2,75 % du produit intérieur brut,
selon les estimations les plus prudentes ? Qui additionne les contrats
remportés à l’international grâce aux accords de libre-échange négociés par
l’Union ? Qui valorise les sommes rendues aux Français grâce à la
coopération européenne dans la lutte contre la fraude fiscale et la criminalité
financière ?
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Le sujet des terres rares est crucial pour l’industrie européenne. Le
vice-président de la Commission Stéphane Séjourné s’engage pour répondre au
chantage de la Chine contre nos entreprises. Notre projet européen n’a de sens
que s’il est un projet d’indépendance.
Bernard Guetta (député)
> [Opinion : «Je serais lui, je m’inquièterais]
Les voyants rouges s’allument au Kremlin. Un temps soutenue par les commandes
militaires, la croissance économique de la Russie recule aujourd’hui et semble
devoir atteindre son point zéro. Les prix à la consommation continuent, eux,
d’augmenter. La crainte de l’inflation maintient les taux d’intérêt au-dessus
de 20%, niveau évidemment contraire à l’investissement mais là n’est pourtant
le plus grave pour Vladimir Poutine.
Malgré l’attrait des contrats qu’elle propose, l’armée a maintenant du mal
à recruter. Même dans les régions les plus pauvres de la Fédération, même dans
ce vivier qui semblait inépuisable, les primes ne font plus oublier qu’il y a
bien plus de morts au combat que d’anciens combattants de retour et puis il y a
ce front qui ne bouge pas.
Les cartes disent tout. Il y aura bientôt quatre ans que les troupes russes
sont entrées en Ukraine mais entre la ligne de front et les régions dont
Vladimir Poutine avait déjà pris le contrôle avant 2022 sous couvert de
mouvements séparatistes pro-russes la différence ne tient qu’à un trait rouge,
pas plus épais que la mine qui le trace.
Les troupes du Kremlin ne reculent plus mais elles n’avancent pas non plus.
La Russie n’a pas su opérer une seule percée territoriale malgré son avantage
en armes et en hommes. Ses navires ont dû se réfugier dans leurs ports
d’attache faute de pouvoir faire face aux drones de la marine ukrainienne.
Bien loin de l’offensive éclair qu’il avait conçue, Vladimir Poutine a dû
se résigner à une guerre de positions dont on voit mal la fin tant les champs
de mines séparant désormais les combattants sont aussi larges
qu’infranchissables. Son armée en est réduite à bombarder des quartiers
d’habitation pour tenter de diviser les Ukrainiens en brisant leur moral mais
pour lui, le pire est encore ailleurs.
Voilà un dirigeant russe qui avait la chance inouïe que le président des
Etats-Unis soit un ami politique et, mieux encore, son obligé. Non seulement
Donald Trump n’avait aucune raison d’oublier que Vladimir Poutine avait
ardemment souhaité et facilité sa première élection mais il admirait chez lui
son rejet de la démocratie. Ces deux hommes partageaient de surcroît un même
désir d’affaiblir l’Union européenne que l’un considère comme une rivale
économique à abattre et l’autre commun un obstacle à la reconstitution de
l’Empire des tsars.
Tout les unissait si bien que par-dessus la tête des Européens et bien
entendu des Ukrainiens, Donald Trump avait proposé à son ami Vladimir un plan
de paix qui lui aurait permis de sauver la face, de reconstituer ses forces et
de repartir à l’assaut de l’Ukraine et de ses voisins sous cinq ou six ans.
C’était un cadeau inespéré, sans contrepartie et incroyablement avantageux
car le président américain espérait par-là détacher la Russie de la Chine et
donc modifier son rapport de forces avec Pékin.
Tout autre que Vladimir Poutine aurait accepté mais il a, lui, préféré
refuser car il est convaincu que les Occidentaux ne sont que des lavettes
décadentes dont il peut ne faire qu’une bouchée. Les Européens ne sont rien,
pense-t-il. Quant à Trump, se disait-il, je le retourne en une heure de
flatteries mais Donald Trump se sent aujourd’hui humilié par le Kremlin et les
Européens n’ont cessé de renforcer et internationaliser leur soutien à
l’Ukraine.
Vladimir Poutine va très probablement tenter de recoller les morceaux avec
son ami Donald. Il n’est pas même impossible qu’il y parvienne un temps mais
les Européens, bien trop lentement mais sûrement, s’affirment en puissance
politique et militaire et, pour l’heure, les Etats-Unis ont sanctionné les deux
plus grandes compagnies pétrolières russes.
Le rouble et le Bourse de Moscou ont accusé le coup et pour un homme dont
l’économie comme les armées marquaient déjà le pas, c’était une erreur de trop,
évitable, coûteuse et aussi dommageable pour la Russie que pour lui-même. Sa
chute n’a rien d’imminent mais à sa place, je m’inquièterais.
Pascal Canfin (député)
> J’alerte sur un élément clé de l'accord commercial avec le Mercosur:
le mécanisme de rééquilibrage, qui remet en cause notre souveraineté et notre
capacité à protéger nos agriculteurs des concurrences déloyales !
Sandro Gozi (député)
> Les États-Unis sont-ils encore
nos alliés ? C’est une vraie question, pas une provocation. Oui, nous
partageons avec les Américains des valeurs, une histoire, des combats communs.
Mais être alliés, ce n’est pas être soumis. Une alliance, c’est le respect mutuel,
pas la dépendance.
L’Europe doit retrouver le courage de décider par elle-même. Elle doit
être capable de dire oui quand c’est juste, non quand c’est nécessaire. Et
surtout, de tracer sa propre voie. C’est ça, l’autonomie stratégique. Pas une
posture, mais une responsabilité.
Notre continent ne peut plus se contenter d’attendre que d’autres
choisissent à sa place. L’Europe doit investir dans sa sécurité, dans ses
technologies, dans sa jeunesse. C’est la condition pour exister dans un monde
qui change vite — et souvent sans nous attendre.

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