mardi 17 mars 2020

Municipales 2020. Résultats plutôt bons pour les centristes du MoDem et de l’UDI, mauvais pour ceux de LaREM dans une parodie de scrutin

Faut-il se réjouir, comme le fait l’UDI de ses bons résultats lors du premier tour des municipales du dimanche 15 mars ou se désoler de cette parodie de scrutin qui a engendré une abstention de 55,44%?
Sans doute les deux mais avec une prédominance pour la désolation parce que une très grande partie de ceux qui ne sont pas allés voter, désiraient le faire mais ont pesé le pour et le contre face aux risques qu’ils couraient en se rendant dans les bureaux de vote pour eux mais, surtout, pour leurs proches.
Dès lors, lorsque le gouvernement, pressé par les partis qui ont obtenu de bons résultats, décide de valider l’ensemble de ceux-ci, c’est manifestement un déni de démocratie… comme l’aurait été l’annulation pure et simple du premier tour!
Il n’y avait donc pas de bonnes solutions mais une moins mauvaise qui était évidemment de tout annuler.
Pourquoi?
Tout simplement parce que ceux dont les votes étaient invalidés pouvaient, sans problème, revoter lors de la réorganisation d’un premier tout alors que ceux qui ne l’ont pas fait, avec la validation de ce dernier, ne pourront jamais exprimer leur choix.
On se trouve donc, encore une fois, dans une décision éminemment politicienne et non prise pour le bien de la démocratie tout comme cela a été le cas quand Emmanuel Macron et son gouvernement ont décidé d’organiser le premier tour d’une manière totalement irresponsable et en cédant à la pression partisane venue surtout de la Droite et de LR.
Peut-être y aura-t-il des recours devant les tribunaux contre cette décision inique et il faut le souhaiter.
Toujours est-il que les résultats des 44,66% des électeurs inscrits, indique une prime aux sortants qui est assez commune pour les élections municipales et qui a joué encore plus avec les temps incertains d’une épidémie et de la manière dont était organisé de façon pratique le scrutin.
Dans ce cadre, l’UDI (seul parti centriste à avoir publié un communiqué sur ses résultats), qui avait nombre de sortants suite à des accords passés en 2014 avec LR (alors UMP), a publié les chiffres suivants:
L’UDI a présenté 189 candidats tête de liste : 67% des maires UDI sortants réélus au premier tour, 23% sont en ballotage très favorable, 31% des nouveaux candidats UDI ont gagné ou sont en passe de conquérir leur commune.
Reste que les résultats ne signifient souvent pas grand-chose.
Deux exemples centristes pour l’illustrer:
Dans son fief de Drancy, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, par l’entremise de sa femme (député, il ne peut plus être maire), Aude, remporte facilement l’élection avec 65,09% des suffrages exprimés mais seulement 19,63% des inscrits!
Quant au président du MoDem, François Bayrou, il arrive nettement en tête du premier tour à Pau, ville dont il est le maire sortant, avec 45,83% des suffrages exprimés mais seulement 15,76% des inscrits…
Dans le cas de Drancy, la maire UDI va donc administrer la ville en ayant reçu moins de 20% des voix de ses administrés…
A noter que de son côté, le Premier ministre, Edouard Philippe, qui conduisait une liste de la majorité présidentielle avec les centristes, dont bien sûr LaREM, a obtenu 43,59% des voix ce qui correspond à 17% des inscrits.
LaREM qui a connu des résultats décevants qui étaient prévus notamment parce qu’au-delà d’une prime aux sortants et le parti présidentiel n’en avait aucun qui avait concouru sous sa bannière en 2014 puisqu’il n’existait pas encore, toute élection intermédiaire à la présidentielle est généralement perdue par la majorité en place.
Déception, par exemple, à Paris où Agnès Buzyn n’a pas réussi à redresser la barre d’une campagne désastreuse menée par Benjamin Griveaux avant qu’il ne renonce suite à la divulgation de vidéos à caractère sexuel et où elle ses listes se placent globalement en troisième position.

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