dimanche 5 septembre 2021

Une Semaine en Centrisme. Emmanuel Macron ne doit pas oublier qui l’a élu

Emmanuel Macron lors de sa victoire en 2017

Le cœur de l’électorat d’Emmanuel Macron de 2017 mais également celui qui le soutient toujours aujourd’hui est fait de réformistes progressistes, défenseurs de la démocratie républicaine, d’adeptes d’une Europe puissance, de partisans d’une économie libérale sociale où la méritocratie est la voie première de la réussite mais où on ne laisse pas l’autre, celui qui connait des difficultés, sur le côté de la route.

Un cœur qui défend les valeurs humanistes et est très attaché à la devise liberté-égalité-fraternité – mais qui sait qu’elle ne vaut rien sans la sécurité – et qui est conscient des défis à relever par le pays et la planète notamment en matière environnementale et de lutte contre les régimes autocratiques et totalitaires.

Et vis-à-vis de la crise sanitaire que nous connaissons, il est résolument pour une politique où l’on privilégie les mesures permettant de sauver le plus de vies tout en continuant à faire en sorte que la société soit la plus ouverte et libre possible.

Cet électorat est essentiellement central et centriste.

En 2022, pour être réélu, s’il se représente, Emmanuel Macron devra pouvoir compter sur ces électeurs, c’est-à-dire qu’il ne doit pas oublier qui l’a porté à l’Elysée.

Un groupe que l’on peut estimer autour de 30% de l’électorat.

Et ce, alors qu’il est constamment sommé de tourner le dos à ceux-ci – parfois par ses propres amis et alliés politiques – et à faire des concessions exorbitantes à des groupes et des individus qui, globalement, ne votent pas pour lui afin de ratisser large, voire de changer la base de ses soutiens.

Voilà un jeu dangereux qui peut lui annihiler ses fidèles électeurs sans pour autant lui permettre de pouvoir récupérer les autres.

Vous direz sans doute que 30% de l’électorat ne fait pas une majorité.

C’est vrai.

Mais tout autant que l’on choisit son candidat au premier tour de la présidentielle, autant on élimine celui (ou celle) que l’on ne veut pas à l’Elysée au second.

C’est ainsi que Macron a gagné face à Le Pen en 2017 et qu’il peut gagner en 2022.

C’est ainsi que tous les présidents de la V° République qui se sont présentés au suffrage universel ont fait puisqu’aucun n’a été élu au premier tour, c’est-à-dire qu’aucun n’a réussi à réunir plus de 50% des votants sur son nom.

Dès lors, c’est bien en fortifiant son électorat, en l’augmentant à la marge que l’on doit s’astreindre pour passer le premier tour mais surtout pas à l’inquiéter et à le dérouter par une stratégie de séduire ses opposants.

Bien sûr, il ne faut pas rebuter ceux qui vont voter pour vous au second parce qu’ils estiment que vous valez d’être élu président ou qui vont le faire par dépit afin d’éviter que votre adversaire ne puisse l’emporter.

En 2022, il semble selon les sondages actuels – qui ne sont qu’une simple indication et qui n’indiquent surtout pas l’état de la course présidentielle l’année prochaine –, on se dirige vers un deuxième tour où Emmanuel Macron sera opposé à Marine Le Pen.

Si tel est le cas, on devrait assister à une mobilisation des électeurs des partis démocratiques qui, en 2017, représentaient un peu plus de 50% – 50,37%, très exactement – et qui aujourd’hui tourne pour l’instant dans une fourchette de 54%-63% dans les sondages, ainsi qu’une proportion d’électeurs ayant voté pour des candidats de la gauche radicale et de l’extrême-gauche qui ne voudront pas être complices d’une président fasciste à la tête du pays.

En revanche, les choses seront plus compliquées si l’hôte actuel de l’Elysée se retrouve face à un candidat républicain venu, par exemple, de LR, des Verts ou du PS.

Il est fort à parier que les électeurs des extrêmes ne se déplacent guère mais ceux qui le feront voudront sans douter se débarrasser avant tout d’Emmanuel Macron comme d’ailleurs certaines enquêtes d’opinion l’ont montré.

Mais, quel que soit les cas de figure et les scenarios, Emmanuel Macron aura d’abord besoin de ceux qui lui ont fait confiance en 2017 et qui, pour beaucoup, lui demeurent encore fidèles actuellement.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

 

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