mercredi 17 mai 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Macron: pas de débauchage mais construction d’un axe central progressiste



Les adversaires d’Emmanuel Macron tente de faire croire que la recomposition politique que l’on voit actuellement sous nos yeux depuis et, surtout, grâce à son élection, ne serait qu’une petite tactique électorale afin d’obtenir uniquement une majorité à l’Assemblée nationale pour les cinq prochaines années en pratiquant le débauchage par des promesses politiciennes à ceux qui le rejoignent, le tout dans la volonté de détruire ses adversaires politiques.
Or, cette analyse pourrait être qualifiée de vision venue de la «vieille politique».
L’ambition du nouveau président de la république, c’est celle qu’il annonce très clairement depuis le début de sa campagne puis de son élection, c’est une vraie refondation politique autour d’un vrai rassemblement qui a du sens et qui recompose le paysage partisan en profondeur et d’un vrai renouvellement, à la fois, de la manière de gouverner et de ceux qui vont exercer le pouvoir.
Ainsi, Emmanuel Macron estime qu’il va désormais y avoir un pôle progressiste et réformiste qui doit se constituer autour d’une droite et d’une gauche modernes et d’un Centre revenant à ses fondamentaux.
Face à celui-ci, un pôle de droite constitué d’une droite radicale et d’extrême-droite et un pôle de gauche constitué d’une gauche radicale et d’extrême-gauche.
De ce point de vue, d’ailleurs, et contrairement à ce que l’on entend du côté du PS et de LR, il ne souhaite pas un tripartisme composé de La République en marche, du Front national et de la France insoumise.
En revanche, il souhaite une clarification politique nécessaire pour les citoyens et indispensable pour mener une action gouvernementale efficace.
On aurait donc trois pôles, un progressiste, celui de l’axe central, et deux conservateurs voire réactionnaires à droite et à gauche.
Dans l’esprit du nouveau président de la république, cela passe, au niveau du pôle progressiste et réformiste qu’il veut incarner par un parti fort, La République en marche mais pas hégémonique comme tentent de le faire croire ses opposants.
Autour de ce parti fort, il peut et doit y avoir plusieurs formations de droite, de gauche et du Centre qui forment avec lui une coalition des progressistes réformistes.
Dès lors, lorsque le Parti socialiste et LR dénoncent un débauchage de militants et d’élus de leurs partis et un simple ralliement à La République en marche, au minimum, ils se trompent, au maximum, ils mentent.
Mais l’on comprend que cette recomposition est extrêmement déstabilisante pour eux, voire mortifère pour ces deux partis qui étaient devenus des rassemblements sans aucune cohérence idéologique et uniquement tournés vers la prise du pouvoir pour la prise du pouvoir, s’engluant ensuite dans une incapacité à prendre des décisions claires puisque n’ayant aucun projet commun.
On l’a vu sous l’ère Hollande avec les fameux «frondeurs» qui n’ont cessé de vouloir empêcher leur propre gouvernement de prendre des décisions allant même jusqu’à présenter des motions de censure à l’Assemblée nationale.
Quand Macron décide de ne pas présenter de candidats de son mouvement face à des députés socialistes ou LR, ils ne demandent pas à ces derniers de prendre leur carte à En marche! mais de se réclamer d’une future majorité présidentielle ou d’une volonté ferme et sans équivoque de travailler avec lui.
Ce qui évidemment est le contraire d’un débauchage  et d’un «dynamitage» politiciens.
D’ailleurs, le nombre, tant à gauche qu’à droite, de gens, d’élus jusqu’aux simples citoyens, qui veulent cette recomposition et cette capacité de travailler ensemble pour une majorité progressiste, pour un axe central, le démontre avec une évidence sans équivoque.
Pour autant, ceux qui rejoignent actuellement le nouveau président de la république ne doivent pas tromper, non plus.
S’il ne leur demande pas de prendre la carte d’En marche!, ni même de devenir des macronistes purs et durs, en revanche, sa démarche n’est pas conjoncturelle, c’est-à-dire au nom de la nation en danger et d’une unité nationale de circonstance pour le sauver à la manière de François Bayrou.
Car, ici ou là, on entend des propos du style «plutôt mon pays que mon parti» qui sont très responsables et honorent ceux qui les tiennent mais ne correspondent pas au dessein de long terme d’Emmanuel Macron.
Ici, il s’agit de bâtir le paysage politique moderne du XXI° siècle.
Cette démarche rappelle moins celle d’un Valéry Giscard d’Estaing – dont Emmanuel Macron est assez éloigné – que celles plus novatrices et progressistes d’un Pierre Mendès-France dans les années 1950 mais aussi celle d’un Jean-Jacques Servan-Schreiber à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
Néanmoins, tout cela est actuellement en construction et rien n’assure pour l’instant que ce sera cette recomposition qui va s’imposer.
Pour autant, afin que le pays aille de l’avant, ce serait un événement considérable.


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