lundi 16 avril 2018

Vues du Centre. Si Macron a voulu démontrer que la démocratie française est malade de ses «journalistes», il a réussi!

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

D’u
Emmanuel Macron
n côté un président de la république, démocratiquement élu, de l’autre deux «journalistes», l’un idéologue d’extrême-gauche dont la recherche de la vérité n’a jamais été le but principal, l’autre un ancien reporter sportif devenu un populiste qui croit pouvoir interpeler tous les politiques parce qu’il serait une starlette du microcosme médiatique.
Voilà à quoi l’on a assisté lors de l’entretien d’Emmanuel Macron sur BFMTV, interrogé par Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin ou, plutôt, agressé sans cesse par deux agressifs.
Bon, Macron n’est pas tombé dans un piège puisqu’il avait lui-même choisi ses interlocuteurs.
Dès lors, il faut voir derrière ce choix une volonté politique évidente.
Plenel et Bourdin représentent aujourd’hui à eux deux tous les travers du journalisme en France où les faits n’ont plus guère d’importance, remplacés par des tribunes idéologiques ou populistes qui correspondent bien à un monde médiatique dominé par les réseaux sociaux et où l’insulte et l’irrespect sont les gloires de tristes sires dont certains ont une carte de presse.
Le passé des deux interviewers (on a du mal à les appeler journalistes) plaident évidemment pour ce simulacre de questions qui ne sont que des prises de position, des critiques et une mise en avant de celui qui devrait justement s’effacer devant de vraies questions.
Emmanuel Macron qui est attaqué de manière ultra-violente tous les jours dans la presse qui relaye avec délectation toutes les insultes dont il est la cible (avec une mention spéciale à la chaine d’information en continu du service public, franceinfo!) a sans doute voulu que les Français s’en rendent compte en ayant voulu être interrogé par ces deux personnages.
Espérons que l’entreprise aura réussi parce que cela permettrait de remettre à leur place nombre de «journalistes» qui, aujourd’hui, se parent d’une légitimité qu’ils n’ont pas pour être des commentateurs, pire des censeurs, alors qu’ils devraient être des observateurs avec, très souvent, un manque total de connaissance des sujets dont ils parlent.
Malheureusement, cette entreprise salutaire pour rappeler à sa responsabilité le quatrième pouvoir d’une démocratie républicaine aura une porté limitée parce que, comme je l’ai dit plus haut, nous sommes dans l’ère des réseaux sociaux, donc des communautés qui communiquent à coup de «fake news», qui se délectent d’une «vérité alternative» et qui n’ont que mépris pour les faits et adoubent des «journalistes» pour qu’ils leur racontent ce qu’ils veulent entendre.
Mais il faudra bien qu’un jour l’ensemble des citoyens de France mais aussi de toutes les démocraties républicaines ouvrent une vraie et profonde réflexion sur les dérives journalistiques dont l’émission de BFMTV en a été une caricature absolue.
Il en va de la pérennité de la démocratie républicaine.

Jean-François Borrou


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