mercredi 1 mai 2024

L’Humeur du Centriste. Arrêtons d’incriminer toute une population pour les dérives de certains de ses membres


Non, ce ne sont pas «les» Palestiniens qui ont mené une attaque terroriste contre Israël le 7 octobre 2023 mais «des» Palestiniens.

De même, ce ne sont pas «les» Israéliens qui décident de bombarder sans relâche Gaza mais «des» Israéliens.

Cette manière de globaliser la responsabilité des décisions et des actes de certains individus et certains groupes n’est pas anodin comme on peut le voir avec la remontée en flèche de l’antisémitisme parce que le gouvernement israélien mènerait une guerre de représailles jusqu’au-boutiste contre le Hamas.

Non seulement les juifs qui ne sont pas Israéliens n’ont aucune responsabilité dans les décisions prises par Benjamin Netanyahu mais tous les Israéliens ne soutiennent pas ce dernier.

Et tous les Palestiniens ne peuvent être tenus responsables du massacre du 7 octobre.

Plus généralement, on ne peut jamais incriminer l’ensemble d’un peuple ou de la population d’un pays.

Tous les Allemands n’étaient pas des nazis et beaucoup furent des résistants au régime scélérat d’Hitler et nombre d’entre eux moururent dans des camps de concentration ou furent guillotinés.

Tous les Russes ne soutiennent pas Poutine et sa guerre criminelle contre l’Ukraine, nombre des opposants au dictateur du Kremlin ayant été éliminés ou croupissent dans les geôles de camps de concentration.

Tous les Chinois ne sont pas des admirateurs de Xi Jinping et de son génocide contre les Ouïghours.

Et l’on pourrait continuer.

De même, tous les Français ne seront pas des fascistes si Marine Le Pen devient président de la république, à l’instar de tous les Italiens qui ne le sont pas devenus depuis l’accession au pouvoir de Giorgia Meloni.

Opposer les peuples entre eux est le rêve de tous les nationalistes en particulier des plus radicaux et des plus extrémistes.

Tomber dans leur jeu, c’est déjà faire une partie du chemin avec eux et valider leur idéologie qui veut faire d’un peuple et de sa culture une entité qui ne peut jamais partager ou se métisser avec une ou plusieurs autres.

Au contraire, il faut affirmer que chacun de nous est dépositaire de sa propre culture qui forme avec tous les autres cultures individuelles, la culture mondiale, celle qui échange et ne se confronte pas et ne crée pas des charniers.

Entre «les» et «des», il y a une vision diamétralement opposée de l’Humanité.

Centristement votre.
Le Centriste

 

Présidentielles USA 2024. Agrégateurs de sondages –Trump devance Biden


Voici, ce 1er mai 2024, les résultats des quatre agrégateurs de sondages concernant la présidentielle américaine du 5 novembre prochain que nous avons sélectionnés.

Les quatre agrégateurs ont été actualisés.

Tous montrent une avance du démagogue populiste extrémiste Donald Trump devant le centriste Joe Biden.

Le candidat républicain devance le candidat démocrate dans les quatre agrégateurs, augmente très légèrement son avance dans trois tandis que Biden réduit l’écart dans le quatrième.

L’avance de Donald Trump sur Joe Biden se situe entre 0,6 (+0,1) et 1,7 point (+0,3).

Néanmoins ce sont des écarts qui entrent dans les marges d’erreur.

 

► Résultats des agrégateurs de sondages Biden versus Trump

 

Agrégateur

 

Joe Biden

 

Donald Trump

 

Ecart

 

Real Clear Politics

 

45,1% (-0,1)

 

46,6% (=)

 

Trump 1,5 (+0,1)

 

The Hill

 

45,4% (+0,2)

 

46,1% (=)

 

Trump 0,7 (-0,2)

 

Race to the WH

 

45% (-0,4)

 

45,6% (-0,3)

 

Trump 0,6 (+0,1)

 

270 to win

 

44,7% (-0,3)

 

46,4% (+0,1)

 

Trump 1,7 (+0,3)

*NA: non actualisé / ND: non disponible

(Un agrégateur de sondage est une moyenne des derniers sondages publiés / 270 to win prend en compte les cinq derniers sondages / Real Clear Politics prend en compte les sondages publiés les 30 jours précédents / The Hill prend en compte les sondages publiés les 3 derniers jours / Race to the WH prend en compte les sondages publiés sur les 5 derniers jours)

 

Remarque importante: Tous ces agrégateurs prennent en compte tous les sondages publiés.
Or certains d’entre eux sont publiés par des instituts dont le sérieux prêtent à discussion et d’autres par des instituts qui sont affiliés à des partis et qui ont tendance à faire des corrections, des redressements et des pondérations en faveur du candidat qu’ils soutiennent.
Il convient donc de les prendre pour des informations utiles mais qui ne donnent pas une vision «scientifique» de l’opinion.
Néanmoins, les résultats des sondages nationaux sont généralement plus exacts que ceux réalisés dans chaque Etat, notamment les «swing states», les Etats-clés qui font basculer l’élection d’un côté ou de l’autre de par le système électoral américain, car les panels ne sont souvent pas assez représentatifs en qualité ou en quantité et les redressements sujets à caution.
Tous ces biais font que nous avons préféré publier avant tout des agrégateurs que chaque sondage qui est publié même si, dans un deuxième temps, nous comptons en publier certains qui nous semblerons sérieux ainsi que ceux qui analysent quotidiennement l’état de l’opinion et qui n’ont pas encore été mis en route.

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie du 21e siècle condamnée à se «populiser» avant de disparaître?


Le mariage entre marketing et télévision d’abord dans le seconde partie du 20e siècle puis leur ménage à trois avec internet depuis la fin du deuxième millénaire ont-ils abouti à ce que la démocratie se «populise» lentement mais sûrement?

Evidemment, le populisme n’est pas une invention nouvelle, il existe depuis que la politique existe – et son empreinte sur la démocratie dès sa naissance a toujours été une réalité – mais ces inventions – marketing, télévision, internet ainsi que le recours systématique à l’enquête d’opinion dont la plus célèbre est le sondage – ont sans nul doute révolutionné la manière dont le politique s’adresse aux citoyens en modifiant en profondeur son message, son contenu et sa forme et, in fine, sa manière d’agir.

Le marketing a ainsi permis de faire élire un politique comme un savon et a privilégié le slogan au programme élaboré, l’élaboration d’un récit – le désormais fameux «story-telling» plutôt que l’élaboration d’un programme politique cohérent.

La télévision a ainsi permis au «savon» politique d’inonder quotidiennement ses «clients» électeurs des «bulles» de ses promesses avec des images de plus en plus travaillée qui suscitent les émotions nécessaires à l’adhésion à une «cause».

Internet, lui, a permis d’échanger en temps réel sur les qualités réelles ou supposées du «savon» politique et de ses bulles tout en créant des polémiques sans fin et des attaques de bas étage contre les «savons» concurrents qui nettoieraient bien moins et dont les bulles feraient pschitt! Immédiatement.

Sans oublier le sondage qui permet par l’utilisation de ses résultats – on peut faire dire tout et son contraire tant les questions sont parfois totalement orientées – au «savon» de convaincre qu’il est d’accord avec le «peuple» sur la manière de nettoyer le pays (alors qu’il ne s’agit que d’un panel «représentatif de la population française»).

Et, en miroir, la télévision, internet et le sondage sont aussi devenus des outils qui forcent les «savons» politiques à coller au plus près des opinions souvent au relent très populistes qui émanent des interventions d’individus lambdas ou de sondés.

L’union de ces outils a ainsi transformé, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et surtout ces soixante dernières années, la communication des politiques qui a, petit à petit, inclus l’immédiateté et la proximité ainsi qu’un suivisme sur ce que disent les «gens» comme les sondés – personne ne croit un instant les propos de certains d’entre eux qui affirment ne pas gouverner avec les sondages – ou les intervenants sur les réseaux sociaux.

Tout ceci donne sans conteste une prime au discours populiste puisqu’il s’agit en l’occurrence de coller au plus près aux réactions de la population et/ou des militants et sympathisants de telle ou telle formation clientéliste.

Ce qui évidemment amplifie les réactions qui sont épidermiques et émotionnelles, sans parler des agirs violents et des propos insultants.

Cette prise en compte participe grandement à la lente transformation – qui s’est accélérée depuis une décennie – de la démocratie représentative en démocratie populiste. 

La puissance des mouvements populistes radicaux actuels est d’ailleurs une preuve de ce basculement et de sa réussite autant que l’aboutissement d’un processus qui a permis à celle-ci de s’imposer.

Dans cette démocratie en cours de «populisation», les tribuns démagogues qui parlent fort ont un avantage évident et les exemples abondent en ce sens (Jean-Marie Le Pen, Donald Trump, Jean-Luc Mélenchon, Boris Johnson, Matteo Salvini, Erdogan, Viktor Orban, Giorgia Meloni, Marine Le Pen, Eric Zemmour, etc.).

Mais, tout aussi inquiétant, est également la «populisation» des partis politiques qui sont traditionnellement le socle de la démocratie républicaine libérale, ceux qui font partie de l’axe central (des sociaux-libéraux de gauche aux libéraux de droite en passant par les libéraux sociaux centristes).

Aucun n’y échappe, de la Gauche à la Droite en passant par le Centre même si le mouvement ne les a pas encore fait basculer dans le populisme pur et dur.

Peut-on inverser ce mouvement in fine pour la démocratie républicaine?

Personne ne le sait vraiment, ce qui est créateur d’angoisse chez les défenseurs de la démocratie.

Sans doute que des solutions de long terme seraient capables d’empêcher le cours du populisme de contaminer les sociétés démocratiques comme une formation et information citoyennes qui ont jusqu’à aujourd’hui échoué notamment parce qu’on ne s’est pas donné les moyens d’en faire les priorités des priorités.

Aura-t-on le temps de s’atteler à la tâche avant ce qu’on peut appeler la grande régression?

Parce que le jour où la démocratie sera dominée par le populisme, il ne faudra pas longtemps pour qu’il ne la détruise.