2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

mardi 8 juillet 2025

La Quotidienne centriste du 8 juillet 2025. Le retour du Royaume-Uni dans l’Union européenne est-il souhaitable?


Le message d’Emmanuel Macron alors qu’il entame une visite d’Etat au Royaume-Uni, parle de l’amitié entre les peuples français et britanniques.

Mais il parle également de tout ce qui unit politiquement, économiquement et militairement les deux pays mais également la Grande-Bretagne et l’Union européenne.

Une affirmation qui semble faire fi du Brexit et du choix des britanniques de quitter l’UE le 1er février 2020..

Un départ qu’ils ont payé très cher et qu’une majorité d’entre eux regrettent aujourd’hui comme le montrent tous les sondages réalisés sur le sujet.

Croire qu’ils pouvaient s’en sortir seuls et parier sur leur relation privilégiée avec les Etats-Unis et sur le Commonwealth pour remplacer le marché européen était un fantasme et un leurre que l’extrême-droite et les trolls russes n’ont cessé d’alimenter et d’entretenir lors de la campagne du référendum.

Mais, maintenant, que le Royaume-Uni est en dehors de l’UE, faudrait-il souhaiter qu’il la réintègre?

Si l’on se rappelle tous les blocages que celui-ci a initié pendant toutes les années où il a été membre, faisant en sorte d’empêcher une union plus approfondie, la perspective de le revoir rependre sa place dans celle-ci n’est pas très réjouissante.

D’autant plus que l’Union européenne doit absolument mettre en place une intégration plus poussée pour faire face à tous les défis de ce début de 21e siècle et elle n’a pas de temps à perdre avec des blocages qui reviendraient inévitablement alors que l’on en connait déjà avec la Hongrie ou la Slovaquie.

Sans doute que renforcer les liens entre l’UE et le Royaume-Uni est préférable à une nouvelle adhésion parce que, oui, on a besoin de tous les pays européens pour construire la sécurité et la prospérité de tout le continent.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Propos centristes. France – Enfance: prévenir, protéger, accompagner / Baisse des nappes phréatiques / Soutien aux énergies renouvelables / Guerre commerciale de Trump / Réduire les dépenses, ne pas augmenter les impôts / A Paris, Lyon, Marseille, le maire sera élu au suffrage universel / Agression de Poutine contre l’Ukraine…


Voici une sélection, ce 8 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> J’arrive au Royaume-Uni pour une visite d’État, suivie d’un sommet franco-britannique. Un moment important pour nos nations. Le Royaume-Uni est un partenaire stratégique, un allié, un ami. Notre lien est ancien, forgé par l’Histoire et nourri par la confiance. Nous aborderons ensemble les grands défis : sécurité, défense, énergie nucléaire, espace, innovation, intelligence artificielle, migrations, culture. Autant de domaines dans lesquels nous voulons agir ensemble, approfondir notre coopération de manière concrète, efficace, durable. C’est aussi un moment important pour notre Europe. La volonté exprimée par le Royaume-Uni de se rapprocher de l’Union européenne est un signal fort que je salue. Il nous engage collectivement à ouvrir de nouvelles voies de coopération respectueuses nos intérêts réciproques. Nous avons tant à construire ensemble : pour nos responsabilités propres, pour la stabilité du continent, pour notre prospérité et compétitivité, pour la protection de nos démocraties. Notre mobilisation commune pour soutenir l’Ukraine où se joue la sécurité de notre continent, nos projets industriels communs avec EDF, pour l’espace et nos travaux militaires conjoints, sont autant d’exemples concrets qui montrent que notre partenariat est vivant et porteur d’avenir. Français et Britanniques : deux peuples libres, fiers, qui ne renoncent jamais. Voilà ce qui nous unit, au-delà des textes officiels. Voilà ce qui nous oblige.

> [Guerre commerciale de Trump] le souhait et ce que nous défendons depuis le début, c'est d'avoir l'accord le plus ambitieux, le plus rapide possible. Quand je dis l'accord le plus ambitieux, c'est 0 pour 0. Parce que nous, on pense que ce ne sont pas les tarifs qu'il faut avoir entre les États-Unis et l'Europe, mais un marché ouvert où les produits puissent circuler, avec évidemment ensuite les éléments de qualité, les normes qui existent de part et d'autre.
La solution, ce n'est pas les tarifs. Donc nous, on est pour un accord 0 pour 0 le plus vite possible. Là, c'est 10% qui s'appliquent. Ce qui pèse sur nous, c'est potentiellement 25 ou davantage. Ce que je disais tout à l'heure, c'est la menace, s'ils n'y avaient pas d'accord. Le souhait qui est le nôtre, et il y a, je crois, vraiment un très fort consensus, on l'a vécu au dernier Conseil européen, c'est que la négociation, qui est menée en notre nom par la Commission européenne, puisse être conclue. Donc qu'elle soit conclue et qu'elle permette d'obtenir ce qui est le minimum aujourd'hui pour les Américains, 10%, donc 10% pour 10%. C'est ce qui a été, par exemple, négocié par les Britanniques. Que sur certains secteurs où le 0% de tarifs préexistait, je pense à l'aéronautique qui en a beaucoup besoin et qui est important pour la région, on puisse l'avoir.
Et puis, qu'il y ait aussi des accords qui soient trouvés dans certains domaines. Par exemple, le gaz liquéfié, on va être des acheteurs pour continuer de se désensibiliser du gaz russe, que ce soit valorisé dans l'accord, que les efforts de défense soient valorisés. Pour moi, le bon accord, c'est l'accord qui est conclu le plus vite possible, avec les tarifs les plus bas possibles, et qui doit être juste et ferme, c'est-à-dire que si, malheureusement, le choix américain est de mettre des tarifs sur nous, que ce soit compensé par une réponse de notre part qui incitera à démanteler tout ça.

> Le renouvelable doit faire partie du mix électrique français. De la même manière que j'ai défendu le nucléaire en arrêtant les fermetures de centrales et en permettant de relancer la production, il est bon d'avoir une part aussi de renouvelable. C'est du bon sens. Je vais vous dire, c'est tellement du bon sens que vous êtes dans un département où l'énergie ici est produite par des barrages hydroélectriques. C'est du renouvelable. Il y a un consensus complet, c'est une propriété de la nation. On doit investir et on va dépenser de l'argent pour ces barrages hydro, parce qu'on a sauvé ce modèle en renationalisant EDF, on a permis qu'il reste la propriété de la France, et c'est une très bonne chose. C'est moins cher que de la production nucléaire, c'est déjà installé et amorti, c'est dans l'équilibre de notre territoire, c'est bon pour les communes et ça permet de décarboner l'énergie. Donc, il faut arrêter les schémas.
Il y a des gens qui, par exemple, ne veulent plus qu'on installe des éoliennes. C'est du bon sens de ne pas leur imposer, oui. Mais après, on veut développer du solaire de manière proportionnée. Nos agriculteurs ne veulent pas en mettre à la place des surfaces, mais ils en mettent sur les toits. Ça leur fait un revenu. Ça fait des équilibres. On est en train de développer de l'éolien en mer. Ça fait du revenu. On a même des filières. On crée des emplois avec ça. On a de l'hydro, donc, il ne faut pas de caricature. Du bon sens, c'est de regarder la science, les pratiques, la réalité du territoire français, et de se dire qu'on a besoin de ce modèle complet qui est la stratégie de Belfort, et il faut de la stabilité et de la constance. Cette stratégie qui est la stratégie de la France, qui est le fruit d'un très gros travail scientifique, politique depuis 2022, moi, je suis garant d'une chose, c'est qu'on l'applique. Ce que je sais, c'est qu'on a perdu beaucoup de temps dans notre pays, gaspillé beaucoup d'argent à faire du yo-yo. Il y a eu un temps où il y avait le tout renouvelable. Il ne faut pas qu'on aille vers le tout nucléaire davantage. Voilà, il faut qu'on ait cette politique équilibrée.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Depuis que le président Trump a proposé un cessez-le-feu de 30 jours - que l’Ukraine a accepté et que nous soutenons - les frappes de Poutine en Ukraine ont quintuplé. Cela doit cesser maintenant.

> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] L’Europe s’apprête à prendre (...) les sanctions les plus lourdes que nous ayons prises depuis 3 ans. Qui viennent directement assécher les ressources qui permettent à Vladimir Poutine de poursuivre sa guerre.

> [Relations franco-chinoises] Nous venons de clôturer la septième session du Dialogue de haut niveau sur les échanges humains. Nous avons pu mesurer le chemin parcouru depuis la relance des échanges par nos deux présidents, en 2023, en matière de coopération culturelle, éducative, universitaire, scientifique ou encore sportive. Nous portons un message d'ouverture à la mobilité entre nos deux pays, et en particulier à celle des étudiants.
Depuis le début de l'année, notre dialogue nous a permis de créer une atmosphère favorable à la recherche de solutions constructives à certains de nos différends. Je pense, en particulier, à l'accord trouvé entre les autorités chinoises et la filière du cognac. Ma visite en mars à Pékin avait permis d'enclencher une dynamique positive. C'est le fruit des efforts diplomatiques pilotés par nos deux présidents. Je pense en particulier à l'appel décisif du Président de la République au président Xi Jinping, le 22 mai dernier, à la suite duquel les discussions se sont accélérées.

L'accord annoncé aujourd'hui est une étape importante qui permet la clôture de l'enquête sur le cognac et l'armagnac. La filière est sauvée. Il reste toutefois plusieurs points importants non résolus, en particulier l'exclusion de certaines entreprises de l'accord, ainsi que le déblocage des restrictions en duty free. Je note sur ce sujet que vous avez dit, il y a quelques instants, au Président de la République, qu'il y aura une solution adéquate. Nous restons engagés dans un dialogue avec les autorités chinoises pour parvenir à une résolution complète de ce dossier.
Notre dialogue est plus indispensable que jamais, alors que nous sommes confrontés à une situation internationale lourde d'incertitudes. La Chine et la France ont une responsabilité particulière dans la recherche des réponses à apporter à ces crises multiples. Je pense notamment à la recherche d'une paix juste et durable en Ukraine. La guerre d'agression russe en Ukraine est un enjeu de sécurité vital pour l'Europe. Alors que l'Ukraine s'est engagée en faveur d'un cessez-le-feu complet et inconditionnel, la Russie se dérobe et démontre son absence de bonne foi dans la recherche d'un processus de paix. Nous comptons sur la Chine pour convaincre Moscou de cesser les hostilités et négocier de bonne foi en vue d'une paix durable. Nous maintenons par ailleurs notre vigilance face à toute forme de soutien par des pays tiers à l'effort de guerre russe.
Concernant l'Iran, la seule réponse durable aux préoccupations soulevées par le programme nucléaire iranien est une solution diplomatique. Nous devons agir rapidement pour amener l'ensemble des parties à retrouver le chemin de la négociation. L'Iran doit reprendre sa coopération pleine et entière avec l'AIEA sans délai. La Chine a un rôle majeur à jouer, et nous allons maintenir une coordination étroite et travailler ensemble à une solution. En l'absence d'accord robuste garantissant nos intérêts de sécurité, nous n'aurons d'autre choix que de réappliquer les sanctions qui avaient été levées il y a dix ans, c'est-à-dire un embargo mondial sur les armes, le nucléaire dual ou encore le secteur bancaire.
Nous devons poursuivre notre mobilisation en faveur d'un règlement politique de la crise au Proche-Orient, comme nous y engage la déclaration conjointe publiée entre les présidents Macron et Xi en mai 2024. Nous allons œuvrer ensemble en faveur de la solution à deux Etats.
La responsabilité de nos deux pays est enfin de proposer ensemble des solutions aux enjeux mondiaux. Dans la continuité de notre déclaration conjointe sur les changements climatiques et de la troisième Conférence des Nations unies sur l'Océan, dix ans après l'Accord de Paris auquel la Chine avait fortement contribué, nous devons rester mobilisés en vue de la COP30 à Belém, au Brésil. Nous allons poursuivre ce travail commun dans les prochains mois pour préparer les échéances bilatérales de haut niveau des mois à venir.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Chaleur, sécheresse et incendies : l’été 2025 est marqué par le dérèglement climatique. Le niveau de 87% de nos nappes phréatiques diminue, et 18 départements sont déjà en situation de crise hydrique. Dans cette situation, chaque goutte d’eau économisée compte : collectivement, nous avons le devoir d’être vigilants. Merci aux équipes du BRGM pour leur travail d’information sur les eaux souterraines et bravo aux élus qui, comme ce matin à Olivet, s’engagent pour lancer des projets d’économies d’eau, grâce au soutien financier de l’Etat, avec le fonds Vert.

> Nos forêts sont fragiles. J’invite chacun à la plus grande prudence, alors que trois départements sont en vigilance rouge incendies. Soyons collectivement attentifs : 9 feux de forêt sur 10 sont d’origine humaine.

 

Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> [Proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille / Intervention à l’Assemblée]
Dans le cadre de cette nouvelle lecture, l’objectif pour le gouvernement est toujours de rapprocher l’élection des maires de Paris, Lyon et Marseille du droit commun. Notre motivation est toujours d’améliorer la vie démocratique de notre pays et, en l’occurrence, de plus de 3 millions de nos concitoyens.
Avant d’entrer dans la discussion du texte, je veux saluer le travail de ses rapporteurs à l’Assemblée nationale et au Sénat, Jean-Paul Mattei et Lauriane Josende.
Je souhaite également remercier les forces politiques de Paris, Lyon et Marseille qui ont accepté le dialogue, même si les résultats de ces échanges ont été inégalement constructifs. Que les interlocuteurs soient pour ou contre la réforme, certains échanges ont été très utiles, d’autres bien plus fermés ou simplement polémiques.
La responsabilité du gouvernement reste de faire fonctionner les institutions et de permettre à la représentation nationale d’examiner et de voter les textes dont elle est saisie. C’est la raison pour laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui.
Sur le fond, le gouvernement, attentif aux riches débats ayant eu lieu à l’Assemblée nationale et au Sénat, a cherché à avancer sur la question du rôle des maires d’arrondissement dans l’hypothèse où ils ne siégeraient pas au conseil municipal central, même si cette hypothèse reste assez théorique. Il a aussi répondu précisément aux préoccupations quant à la stabilité du corps électoral sénatorial.
Cette réflexion itérative a conduit le gouvernement à prendre deux engagements. D’une part, celui de conduire une mission flash pour définir les compétences des mairies d’arrondissement –⁠ il sagit dune demande légitime dans la mesure où aucun texte législatif ne fixe actuellement ce cadre dans le code général des collectivités territoriales (CGCT). Dautre part, celui de présenter un projet de loi organique sur le mode d’élection des sénateurs, afin dadapter les règles de désignation du corps électoral sénatorial en vue des élections de septembre 2026.
Dans les débats qui souvrent, il conviendra de trancher le cas particulier de Lyon, au sujet duquel le gouvernement sera à l’écoute des parlementaires.
Notre volonté constante demeure celle de proposer aux habitants de Paris, Lyon et Marseille un mode de scrutin plus clair, plus lisible en leur donnant un double choix : celui de leur maire d’arrondissement –⁠ maire de la proximité – et celui de la mairie centrale  lincarnation politique et stratégique de la ville. Cela garantira une clarté et une liberté de choix supplémentaires.
Si 90 % des habitants sont favorables à cette réforme, je perçois bien que l’adhésion à ce projet est moins forte parmi les élus en place.
Depuis quelques semaines, je me suis replongé dans les débats et les commentaires concernant le mode de scrutin de Paris, Lyon et Marseille (PLM) depuis 1982. Un mot revient de façon récurrente depuis plus de quarante ans, sur tous les bancs, à toutes les époques : « tripatouillage ».
Je nous invite à un effort sémantique pour traiter le fond car il ne suffit pas de prononcer un mot pour qu’il qualifie, discrédite ou réforme la chose.
Par ailleurs, réparer un tripatouillage n’est pas un tripatouillage supplémentaire ; c’est précisément le contraire. C’est le rétablissement d’un ordre démocratique plus sain. Pour peu que nous nous en donnions la peine, ce dont je ne doute pas, nous pourrions tous, au terme de cette nouvelle lecture, être collectivement porteurs de ce progrès.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Le combat pour la régulation des plateformes et des réseaux sociaux est un combat que toutes nos démocraties doivent mener. Pour nos enfants et adolescents, pour notre société, pour que la haine n'ait jamais sa place ni hors ligne, ni en ligne. Nous continuerons pour que les engagements soient tenus. Avec Clara Chappaz nous avons réaffirmé notre détermination devant les plateformes.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Comme promis en février dernier, j’ai réuni au Ministère du Travail les acteurs de l’insertion par l’activité économique (IAE), les représentants des OPCOs, de l’écosystème de l’emploi, des administrations et du secteur privé, pour travailler ensemble aux ponts nécessaires entre l’IAE et les entreprises.
L’IAE aujourd’hui, c’est :
- près de 85 000 ETP financés par l’État avec le concours des départements qui accompagnent les plus vulnérables avec une motivation et une bienveillance incroyables
- près de 300 000 bénéficiaires accompagnés chaque année, dont 40 % sont bénéficiaires du RSA et 24 % ont plus de 50 ans.
Depuis le lancement du Pacte d’ambition pour l’IAE, le secteur a connu une dynamique de développement forte.
L’accompagnement de l’Etat par le financement a lui aussi évolué de 810 millions d’euros en 2017 à 1,4 milliard d’euros en en 2025.
Comme pour tous les dispositifs de la politique de l’emploi, nous avons la responsabilité de veiller à ce qu’ils fonctionnent le mieux possible.
Nous le devons à la société, qui finance ces dispositifs, et surtout à ceux qui en bénéficient.
Améliorer la qualité de l’accompagnement vers l’emploi durable passe ainsi par un rapprochement avec les entreprises pour augmenter les taux d’insertion en sortie de parcours.
Je retiens des échanges qu’ils ont été riches et que les propositions ont été concrètes : immersions en entreprises dès les débuts de parcours, tissage de partenariats avec les acteurs économiques locaux, association des acteurs de l'IAE aux gouvernances locales…
L’État sera aux côtés du secteur, pour travailler à la simplification des outils, à leur appropriation, et à une coopération renforcée avec les entreprises. Je m’y engage !

> Dernière réunion régionale de l’initiative nationale « Emploi des 50+ : le passage à l’action ». Évolution des pratiques RH, transitions-reconversions, attention spécifique aux femmes, dialogue social national et en entreprise…
Pour changer les regards, changer les pratiques, changer la loi : nous avons abordé les multiples leviers à mobiliser. Et nous avançons : le projet de loi transposant l’accord signé par les partenaires sociaux en novembre dernier vient d’être adopté par le Parlement.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> C'est par la production et le travail qui paie que nous pouvons redresser nos comptes, (...) ce n'est pas par l'impôt généralisé et indifférencié que nous pouvons nous en sortir.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Un moratoire sur les énergies renouvelables, c’est un moratoire sur l’emploi. Ce que proposaient certains amendements portés par le Rassemblement National et une partie de la droite : arrêter des centaines de projets dans les territoires, ralentir la transition, bloquer des investissements industriels majeurs. Je m’y suis opposé. Et je m’en félicite : cette proposition a été rejetée.
Nous avons besoin d’un mix énergétique équilibré, où le nucléaire et les renouvelables avancent ensemble. La tribune de Bruno Retailleau m’a surpris : elle ne correspond ni aux faits, ni à l’intérêt de notre souveraineté énergétique.
Notre boussole : créer des emplois, produire plus d’électricité, accélérer la transition.

> Aux acteurs des énergies renouvelables : vous pouvez compter sur notre soutien. Juste après le rejet de la proposition de loi à l’Assemblée, j’étais sur un parc éolien en Vendée. Un territoire cher à mon collègue Bruno Retailleau, où des emplois industriels existent grâce à l’éolien en mer. Ces projets, ce ne sont pas des abstractions :
- Ce sont des usines.
- Ce sont des emplois.
- Ce sont des relais de croissance dans les territoires.
Notre ligne est claire : nous soutenons les projets renouvelables, car ils sont stratégiques pour l’emploi, pour notre souveraineté, et pour le climat.

> La préférence européenne ne doit plus être un slogan. Elle doit devenir une méthode. Il ne s’agit pas de grandes déclarations, mais de décisions concrètes :
- Imposer du contenu local dans les productions soutenues par les aides et la commande publique.
- Appliquer les mêmes règles à nos industriels qu’à leurs concurrents chinois ou américains.
L’Europe commence à bouger sur l’acier, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aller plus loin.
- Revoir la taxe carbone aux frontières.

- Protéger aussi la chimie, aujourd’hui gravement menacée.
Notre ambition : une politique industrielle européenne exigeante, protectrice et juste. À armes égales, nos industriels ont tout pour réussir.

> En 4 ans, nous avons fait émerger une filière électrique française. La date de 2035 a agi comme un catalyseur. Elle a mis en mouvement toute la filière automobile.
À Sochaux, Stellantis produit des i3008 et des i5008 100 % électriques, dont le moteur et la batterie sont fabriqués en France.
À Douai, la Renault 5 électrique est assemblée à quelques mètres de l’usine de batteries AESC Envision.
Ce que nous vivons, c’est une réindustrialisation concrète. Pas des discours : des usines, des chaînes de production, des emplois. Oui, tout est possible. Mais il faut des choix clairs, des objectifs ambitieux… et du courage pour les tenir.

> Industrie électronique : une nouvelle ambition collective fixée pour 2025-2028 Ce lundi à Bercy, nous avons signé le nouveau contrat stratégique de la filière des industries électroniques, aux côtés de Frédérique Le Grévès, PDG de STMicroelectronics France, et de l’ensemble des représentants de la filière.
Objectif : faire de l’électronique un levier décisif de notre souveraineté industrielle, de notre compétitivité technologique et de notre transition écologique. Ce nouveau contrat fixe une feuille de route ambitieuse autour de 4 priorités :
- Former, attirer, fidéliser les talents
- Innover au service de l’environnement et de la performance
- Consolider la chaîne de valeur
- Produire en France, durablement et à grande échelle.
Ensemble, nous construisons une filière plus forte, plus unie, prête à relever les défis industriels et technologiques des années à venir.

> Ce matin, en visioconférence, j’ai réuni 13 États membres européens pour parler d’avenir : celui de notre sidérurgie et de notre chimie.
Étaient représentés : Italie, Roumanie, Hongrie, Slovaquie, Allemagne, Espagne, Belgique, Pays-Bas, République tchèque, Suède, Luxembourg, Pologne, Grèce – ainsi que la Commission européenne. Je suis heureux de voir que ces filières clés recueillent tant de soutiens !
La France et l’Italie sont à la manœuvre sur la politique industrielle européenne. Face à la concurrence internationale, notamment asiatique, et au déséquilibre des prix de l’énergie en Europe, notre Union doit se doter d’une véritable politique industrielle, afin de garantir que nous continuerons à produire sur le sol européen l’ensemble des produits chimiques de base qui constituent l’amont des chaînes de valeur critiques. Ensemble, nous avons porté deux priorités que nous souhaitons voir intégrées au plan d’action sur la chimie que la Commission doit publier cette semaine :
- Prolonger la compensation carbone au-delà de 2030 et l’étendre à toute la chimie organique et à la filière batteries
- Faciliter les aides d’État à la modernisation industrielle dans la chimie avec un cadre d’aide dédié.
Sur l’acier, nous avons eu également un message clair : il est temps de mettre en œuvre les engagements de l’excellent plan d’action proposé par la Commission en mars dernier. Tout retard désormais détruirait des emplois et des capacités industrielles. La Commission doit passer aux actes ! Nous agissons ensemble pour une Europe industrielle forte.

> Il faut à tout prix éviter qu'il y ait des maires LFI l'année prochaine, tout simplement. C'est l'habitude de la France insoumise que d'être dans la provocation, que d'être dans la gesticulation, et surtout dans des propositions qui sont extrêmement dommageables, délétères pour l'intérêt général et la sécurité des Français. Les polices municipales aujourd'hui, elles sont en première ligne face à une délinquance qui est souvent de plus en plus violente, notamment celle qui est liée au narcotrafic. Il est évident que face à cette délinquance, face à cette criminalité même, le fait de désarmer la police, le fait de se priver des moyens de la vidéosurveillance, eh bien ça aboutirait à des conséquences absolument dramatiques. Je veux rappeler que le terroriste de la basilique de Nice en 2020 a été neutralisé par une police municipale armée, que le terroriste de Mulhouse, très récemment, a été désarmé par un policier municipal armé. Donc à un moment ou un autre, il faut prendre la mesure de ce qu'est la réalité du terrain. Je pense que la France insoumise est comme d'habitude dans la provocation sur cette proposition.

> Ce qui est certain, c'est qu'il y a une détestation des forces de l'ordre à la France insoumise et dans une partie de l'ultragauche. En général, dans les manifestations, les Black Blocs s'attaquent de manière privilégiée aux forces de l'ordre. Et donc il est évident qu'il y a une sorte de capillarité, de passerelles entre tous ces mondes. Et je pense que cette.... Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est un calcul électoral. Je pense que ça fait partie de leur ADN.

> [Guerre commerciale de Trump] Aujourd'hui, on est dans une situation assez incertaine. Ce que nous comprenons c'est que l'application des droits de douane pourrait avoir lieu d'ici au 1er août. Que les droits de douane, d'ici là, pourraient être relevés, parce qu'on le voit, d'un jour à l'autre, Donald Trump prend des décisions qui remettent en question les niveaux de droits de douane qui avaient été décidés la veille. Donc on est dans une situation qui se résume au fond à un très grand risque. C'est quoi le risque ? C'est que ne se mettent en place des droits de douane pérennes à des niveaux très élevés. Et ça, je veux le dire, c'est une situation que nous devons absolument éviter. La guerre commerciale, ça ne fait que des perdants. Ça détruit les emplois, ici comme aux États-Unis. Ça augmente les prix, ici comme aux États-Unis. Et donc, le but de la France, le but de l'Europe, c'est d'obtenir une désescalade. Aujourd'hui, nous avons, pour être précis, 10% de droits de douane sur un grand nombre de produits. Et sur certains produits bien spécifiques comme l'acier, l'aluminium, nous avons 50% de droits de douane. Il est évident qu'on ne peut pas rester là. Il faut revenir à la situation antérieure. Et pour revenir à la situation antérieure, il n'y a qu'une méthode, c'est d'instaurer une forme de rapport de négociation, de rapport de force. Ça veut dire, riposter à la situation actuelle qui est une situation asymétrique. Je veux bien être précis. (…)
L'Europe représente 450 millions de consommateurs. C'est un marché dont les États-Unis ne peuvent pas se passer. C'est un marché dont les États-Unis dépendent en grande partie. Ça dépend évidemment des industries, mais certaines en sont très dépendantes. Et donc nous devons capitaliser sur cette force collective. Et c'est la raison pour laquelle, en Européens, nous devons absolument rester unis dans la réponse. Et j'espère que dans les prochains jours, il y aura une réponse ferme si la négociation n'aboutit pas à une désescalade. (…)
Il y a évidemment des intérêts qui sont différents d'un pays à l'autre et d'une filière industrielle à l'autre. Les intérêts de la filière automobile en Allemagne ne sont pas ceux de la filière automobile en France, ne sont pas ceux des agriculteurs. Tout ça est évidemment très complexe. Donc il faut se ramener à des grands principes. Moi, mon principe, c'est de garder une empreinte industrielle en France. (…)
Nous sommes en discussion constante avec les services de la Commission européenne. Et moi, en tant que ministre de l'Industrie, j'ai convoqué un Conseil national de l'Industrie exceptionnel, dès les annonces, pour faire remonter les attentes de nos filières industrielles et pour savoir comment nous devions nous protéger, et éventuellement, comment nous devions riposter sans déstabiliser l'ensemble de nos producteurs. Mais il faut bien le dire, nous avons aujourd'hui des filières qui sont déjà dans la difficulté. L'automobile, les équipementiers automobiles, ça fait partie de ces filières en difficulté. Et donc notre objectif, c'est évidemment de les protéger au maximum.

> Je me situe très clairement dans le camp de ceux qui défendent les énergies renouvelables et qui défendent de manière générale un mixte équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables. Moi, je n'ai pas de leçons à recevoir de ceux qui défendent le nucléaire et qui pourfendent les renouvelables. Je me suis battu au niveau européen et j'ai obtenu de la Commission qu'on finance le nucléaire, ce que beaucoup de pays ne voulaient pas, grâce au Fonds européen. (…)
Donc cette idée d'un moratoire ou d'arrêter de financer les énergies renouvelables, je pense que ça n'est pas une bonne idée pour des raisons pragmatiques. D'abord, parce qu'un moratoire sur les énergies renouvelables, c'est d'abord un moratoire sur l'emploi. Ça veut dire plein de projets d'investissement qui vont s'arrêter, ça veut dire des filières entières qui vont licencier. Et ça, je pense que tous les gens qui sont soucieux de l'emploi dans leur territoire ne le souhaitent pas.

> Ce que nous faisons aujourd'hui, c'est d'introduire des clauses de contenu local pour que tous les appels d'offres sur l'éolien achètent des pales, des turbines qui soient fabriquées en France. C'est ça que nous faisons. Et donc, nous avons des emplois à la clé. Il y a 8 000 emplois aujourd'hui qui dépendent simplement de l'éolien en mer, j'insiste. Et si on étend cela à toutes les énergies renouvelables, le photovoltaïque, ce sont des dizaines de milliers d'emplois. Si on arrête tous ces projets, c'est des filières entières qui vont licencier. C'est des filières entières. Et j'ajoute que ce n'est pas simplement un enjeu pour l'emploi, c'est un enjeu de souveraineté énergétique. Quand le parc nucléaire en 2022-2023 a eu des difficultés, vous vous souvenez, il y avait la corrosion sous contrainte, beaucoup de réacteurs à l'arrêt. On relève grâce aux importations d'électricité, mais grâce aux énergies renouvelables aussi. C'est pour ça que le mix énergétique, il est pertinent, il est vertueux. Et j'insiste en terminant pour dire que certaines énergies renouvelables, l'éolien, en particulier l'éolien terrestre, le photovoltaïque, les grands champs photovoltaïques, ils sont aussi compétitifs. Autour de 70 euros du mégawattheure pour le coût de production que le nucléaire existant. Donc, il faut arrêter cette guerre de religion entre les énergies renouvelables et le nucléaire. Le sujet, ce n'est pas renouvelable contre le nucléaire. Le sujet, c'est électricité décarbonée contre énergie fossile. Moi, ce que je veux, c'est qu'on sorte de cette dépendance au gaz, au pétrole que nous importons.

> Nous avons besoin d'électrifier nos usages pour moins dépendre du gaz et du pétrole. 60% de notre consommation énergétique, c'est du gaz et du pétrole importé, c'est 70 milliards d'euros de déficit sur notre balance commerciale et c'est une dépendance vis-à-vis de la Russie. (…)
L'enjeu, c'est de faire progresser l'électrification et de s'appuyer sur ce mix électrique équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables. C'est à la fois compétitif, qu'on le veuille ou non, et c'est surtout un facteur d'équilibre, qui nous permet de pallier aux difficultés de l'un ou de l'autre et le nucléaire a pu avoir des difficultés par le passé même si je le défends avec beaucoup d'ardeur, notamment au niveau européen.

> L'acier et la chimie, c'est un peu ce qu'on appelle les industries des industries. C'est des industries qui sont en amont des autres. On a besoin d'acier pour la défense, pour l'automobile. On a besoin de la chimie pour à peu près toutes les industries. Et elles sont en difficulté, ces filières. Pourquoi elles sont en difficulté ? Parce qu'elles subissent des coûts de l'énergie qui sont plus compétitifs dans d'autres pays, en Chine, aux États-Unis, au Canada. Elles subissent une concurrence déloyale, notamment de la part de la Chine, qui subventionne massivement sa production. Donc, face à ça, on a besoin, un, de plus de protection commerciale. Et c'est ce que nous essayons d'obtenir de la Commission. Et j'espère que dans les prochains jours, on mettra des quotas d'importation sur l'acier chinois qui soit beaucoup plus forts qu'aujourd'hui. Et sur la chimie, nous avons fait un certain nombre de propositions pour protéger notre filière chimique. Parce que là aussi, il y a des surcapacités qui viennent de Chine, qui viennent d'Inde, qui sont extrêmement subventionnées, et donc une concurrence déloyale. Moi, mon travail de ministre, c'est de faire en sorte que nos industriels se battent à armes égales avec leurs concurrents internationaux. Et c'est particulièrement le cas pour ces filières.

> Il y a beaucoup de défaillances d'entreprises depuis quelques mois, même un peu plus d'un an maintenant. Il y a un phénomène de rattrapage après le Covid. On a beaucoup aidé les entreprises pendant le Covid. On leur a donné des prêts garantis par l'État qu'elles doivent aujourd'hui rembourser. Et les entreprises, les PME que vous évoquez, parce que ce sont plutôt des PME, sont particulièrement soumises à cette contrainte. Il y a beaucoup de défaillances. Et à un moment ou à un autre, évidemment, ça se voit dans les chiffres. Et puis il y a, il faut bien le dire, une incertitude très forte de l'environnement économique. Il y a eu une incertitude de l'environnement politique, notamment au moment de la censure avec une absence de budget, qui fait que beaucoup de projets d'investissement sont suspendus. Et quand un grand donneur d'ordres, une grande entreprise, qui suspend ses projets d'embauche ou d'investissement, ou suspend ses commandes, c'est les fournisseurs, c'est les sous-traitants qui trinquent. Et c'est notamment les ETI qui sont en amont. Donc tout cet environnement, il doit nous amener, un, à essayer d'obtenir plus de stabilité. J'en appelle, notamment dans la perspective des textes budgétaires, à prendre à chacun, à ce que chacun prenne ses responsabilités au Parlement, pour donner de la stabilité, de la visibilité à nos acteurs économiques. Et ensuite, je pense qu'on reviendra à une situation un petit peu plus favorable.

> On a une préoccupation, c'est de maintenir tout le monde sous tension pendant les deux ans qui viennent. Parce que si on lève le crayon, et si on arrête de transformer le pays, de faire des réformes dans les deux ans qui viennent, je pense que le pays sera perdant. On a besoin de protéger nos industries, on a besoin de protéger les Français sur l'aspect sécuritaire, vous l'avez évoqué au début. Nous avons besoin de continuer à travailler. Donc, je pense que c'était ça, le fond du message du Président, c'était de dire : « Je reste dans le paysage parce que je me préoccupe du devenir du pays ». Après, son avenir personnel, très sincèrement, je ne sais pas le prédire et peut-être d'ailleurs que lui-même ne sait pas le prédire. Il y a toujours, quand on quitte le pouvoir, ce qu'on appelle le temps de Venise, c'est-à-dire le fait de s'éloigner du pouvoir. Peut-être qu'il le saisira, peut-être qu'il le saisira pendant une période longue, peut-être pendant une période plus courte, ça, je ne sais pas le dire.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Les habitants des quartiers politiques de la Ville ne réclament pas moins de police, bien au contraire, ils veulent une présence visible, réactive, rassurante. Une présence qui protège au quotidien, lutte contre la drogue et maintient le vivre‑ensemble. Proposer de désarmer les polices municipales et de supprimer la vidéosurveillance, comme le suggère LFI, ce n’est pas la réalité. C’est du dogmatisme idéologique, inadapté aux besoins des territoires. En réponse, le Gouvernement porte une réforme pragmatique : doter les 28 000 agents municipaux d’une « boîte à outils » juridique modernisée, avec des compétences élargies. Je souhaite pour les quartiers plus de moyens, plus de présence des forces de l’ordre, et plus de proximité. Avec Bruno Retailleau et François‑Noël Buffet, nous proposons de renforcer les moyens de défense des polices municipales et de moderniser les moyens d’action. Ce n’est pas une option, c’est un devoir républicain pour assurer la sécurité de tous. Moins de police, c’est moins de puissance publique là où elle est le plus attendue. Nous choisissons le pragmatisme contre le dogmatisme, la vie quotidienne des familles contre les postures hors-sol.

> Pour faire face à l'augmentation sans précédent du prix de l'énergie, le Gouvernement a mis en place un bouclier individuel limitant les hausses de prix du gaz et de l'électricité pour tous les contrats individuels, ainsi qu'un bouclier collectif apportant aux ménages en habitat collectif une aide équivalente lorsque l'électricité ou le gaz sont payés par leur bailleur social ou privé ou la copropriété. Ce double dispositif a permis d'éviter un doublement des factures.
Le chèque énergie a été mobilisé rapidement en 2021 et en 2022. Depuis 2024, il peut être utilisé pour payer les charges locatives incluant des frais d'énergie dans le parc HLM. Il appartient aux gestionnaires d'adhérer à ce dispositif.
Depuis le 1er février dernier, les tarifs réglementés de vente tarifs réglementés de vente (TRV) d'électricité bénéficient, à leur demande, à l'ensemble des TPE et structures assimilées sans condition de puissance souscrite. De nombreux consommateurs professionnels, y compris des collectivités et bailleurs sociaux, peuvent en bénéficier.
S'agissant enfin de la rénovation du parc social, les derniers décrets nécessaires à la mise en place du dispositif « Seconde vie » ont été pris en février, permettant de favoriser les réhabilitations lourdes.
Le Gouvernement reste mobilisé pour offrir des marges de manoeuvre aux bailleurs afin de rendre possibles des opérations de rénovation améliorant les conditions de vie.

> Le législateur a choisi de réserver l'accompagnement financier du service public de la petite enfance aux communes de plus de 3 500 habitants. Cependant, la loi pour le plein emploi ne remet pas en cause les compétences exercées au niveau intercommunal. Les communes peuvent à tout moment transférer à un EPCI l'une des quatre compétences relevant de l'autorité organisatrice.
Dès lors, le droit commun s'applique en matière de financement des compétences, lequel peut s'opérer notamment via le mécanisme des attributions de compensation, assurant la neutralité budgétaire des transferts de charges entre l'intercommunalité et ses membres. En révisant librement ces attributions, les EPCI et leurs communes membres peuvent donc, s'ils le souhaitent, transférer le montant de l'accompagnement financier versé par l'État aux communes de plus de 3 500 habitants, à hauteur de 85,5 millions d'euros.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> À un moment décisif pour nos exportations, la France agit avec ses partenaires européens. Droits de douane, accords commerciaux : je le dis, les négociations se poursuivront jusqu’au bout. Protéger nos intérêts, c’est défendre notre souveraineté économique.

> [Guerre commerciale de Trump] Depuis janvier, face à la pression des Etats-Unis, l’Union européenne a démontré qu’elle savait être solidaire. Je suis persuadé que l’Europe ressortira renforcée de cette période, plus unie, consciente de sa puissance commerciale et avec des accords commerciaux plus nombreux et diversifiés!

> [Guerre commerciale de Trump] Ce que je veux, c’est que nos entreprises puissent continuer à exporter sans être pénalisées. Les droits de douane sont une impasse : les États-Unis ont plus à perdre qu’à y gagner. Selon l’issue des négociations, l’Europe décidera de sa réponse.

> [Guerre commerciale de Trump] Je fais un pari que, de cette période, l’Europe ressortira plus forte. (…) Mon intérêt est que nos filières françaises soient gagnantes dans ces négociations.

> [Guerre commerciale de Trump] Donald Trump sait pertinemment qu’à la fin, ces droits de douane sont mauvais pour sa propre économie.

> Aéronautique, vins et spiritueux, cosmétiques : ce sont les piliers de nos exportations. Nos entreprises ont besoin de clarté sur l’accès au marché américain et nous ferons tout pour retrouver un agenda positif.

> En déplacement en Argentine et au Brésil, j’ai été clair : la France refuse l'accord UE-Mercosur en l’état. Mon message a été entendu. Nous y resterons fermement opposés tant que nos filières agricoles ne seront pas mieux protégées contre une déstabilisation de leur marché.

> J’ai été clair sur le Mercosur. Non à l’accord en l’état, oui à un protocole additionnel qui protège nos filières agricoles. Nous avons été chercher une minorité de blocage, utilisons-la. Nos partenaires brésiliens et argentins sont prêts à en discuter. La balle est dans le camp de la Commission.

 

Autres ministres

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Remise du rapport sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie Française. Leurs recommandations seront étudiées avec sérieux, dans la continuité du travail inédit de transparence et de réparation déjà entamé sous l’impulsion d’Emmanuel Macron.

 

Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Sans eau, il n’y a pas d’agriculture, sans agriculture, il n’y a pas de souveraineté alimentaire !

> Aucun pesticide interdit dans l’UE ne peut être présent dans les productions importées. Limite maximale de résidus à zéro!

> La proposition de loi Duplomb Menonville redonne de l’oxygène à nos agriculteurs. Elle lève certaines contraintes tout en gardant un cap clair et maintient nos exigences environnementales. Souveraineté alimentaire, eau, innovation, bon sens paysan… Je compte sur les députés pour prendre leurs responsabilités ce jour lors du vote à l’Assemblée nationale.

 

Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative)
> Nous avons reçu le rapport du Haut Conseil à l’Égalité sur la parité dans l’encadrement sportif. Ce rapport met en lumière une réalité persistante : les femmes sont trop peu présentes dans l'encadrement, l'arbitrage, la direction et la gouvernance du sport.
Quotas dans les postes clés, accompagnement vers les métiers du sport, conditionnalité des subventions… Le rapport propose des solutions concrètes que nous allons étudier.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Le rapport commandé en 2024 par le Président de la République met en garde sur les répercussions d'un usage incontrôlé des écrans.
La ministre d'État Elisabeth Borne a saisi l'inspection générale de l'enseignement supérieur et de la recherche début 2025, et envisage de revoir la circulaire de 2010 imposant le déploiement d'un cahier de textes numérique.
Le numérique à l'école doit être encadré afin de prévenir les usages inappropriés, protéger les élèves et contribuer à un climat scolaire serein. Pour éviter le stress causé par ces logiciels, voici la chronologie attendue des professeurs : d'abord, remise de sa copie à l'élève pour qu'il comprenne sa note, puis affichage des notes dans les outils et, en dernier lieu, communication de la note aux parents, après un délai.
Le droit à la déconnexion : c'est le sens de la suspension des mises à jour des logiciels scolaires de 20 heures à 7 heures, et de l'interdiction du téléphone portable au collège dès la rentrée prochaine. Le ministère promeut un cadre d'usage équilibré, prenant en compte les déterminants sanitaires et pédagogiques.

> L'école inclusive représente la promesse tenue de la loi de 2005. À la rentrée dernière, 520 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés; 340 000 d'entre eux sont accompagnés par une aide humaine, 8 % de plus qu'en 2024 et 90 % de plus qu'en 2013.
La loi Vial de 2024 prévoit désormais la prise en charge par l'État de la rémunération des AESH sur la pause méridienne. Au 31 décembre 2024, 7 700 élèves étaient accompagnés ; trois mois plus tard, ils étaient 8 600.
Le décret d'application précise les conditions de recrutement et d'emploi des AESH. L'État, pleinement employeur, assume toutes ses obligations. Toutefois, une coordination avec les collectivités est nécessaire à la bonne intervention des AESH. Chaque situation est donc traitée au cas par cas, en intelligence avec les collectivités et les services déconcentrés du ministère. Une foire aux questions a été mise en place. Enfin, des dispositifs de suivi et d'évaluation sont envisagés à l'échelon académique, en lien avec les services de l'école inclusive du ministère.

> Les moyens en emplois pour la rentrée 2025 ont été améliorés par rapport à la copie initiale du projet de loi de finances. Nous avons maintenu des postes menacés et recruté 2 000 AESH supplémentaires.
Mais on ne peut ignorer la démographie : moins 93 000 élèves pour le primaire à la rentrée prochaine. La fermeture de certaines classes se traduit par une amélioration du taux d'encadrement, à 21 élèves par classe.

> La fonction publique d'État est confrontée, selon un rapport de France Stratégie de 2024, à un réel « défi d'attractivité ». L'éducation nationale n'est pas en reste - c'est pourquoi la ministre a lancé une refonte du recrutement et de la formation des professeurs. Toutefois, le recours aux contractuels n'y est que de 2 % dans le premier degré et 10 % dans le second, contre 20 % en moyenne dans d'autres pans de la fonction publique. Les titulaires garantissent la continuité des enseignements dans certains territoires ou certaines disciplines.
Des progrès notables ont été réalisés afin d'accompagner les contractuels vers la réussite au concours. Une attention particulière est portée à leur formation pour garantir leur liberté pédagogique.
Nous devons trouver un équilibre entre fidélisation des contractuels et respect des droits des fonctionnaires. La direction générale des ressources humaines du ministère a demandé aux recteurs de veiller à ce que les modalités d'affectation ne conduisent pas à privilégier les choix des contractuels par rapport à ceux des titulaires - qui doivent avoir priorité lorsqu'ils font valoir leur droit à la mobilité.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> L’autoflagellation et le déclinisme sont à la mode dans les salons parisiens. Partout en Europe, j’entends « merci la France » pour le rôle joué pour remobiliser les Européens dans un monde dangereux. Refusons le défaitisme et la résignation. Soyons fiers de notre pays.

> À un moment où les menaces se durcissent, nous ne pouvons pas dépendre des Américains pour notre défense. Augmentons nos budgets, accélérons la coopération industrielle européenne, seule voie vers la souveraineté.

> [Guerre commerciale de Trump] Les droits de douane américains sont injustifiés. Nous souhaitons un accord rapide et équilibré. En cas d’accord asymétrique, les Européens répondront.

> [OTAN] Oui nous pouvons conserver notre indépendance tout en restant dans l’alliance.

> Mercosur: la France et la Pologne demandent une clause de sauvegarde pour protéger les agriculteurs.

> Je suis macroniste et je continue de revendiquer le dépassement avec ceux qui croient à la République, la liberté, l’Europe. Alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi forte, que la gauche s’allie à l’extrême gauche la plus antisémite et violente, faisons preuve de responsabilité.

> 6 projets de batteries électriques, dont 2 en France, vont être soutenus à hauteur de 852 millions d’euros par l’UE. C’est une excellente nouvelle pour notre souveraineté européenne et industrielle, portée par le commissaire Stéphane Séjourné. L’Europe investit concrètement pour créer une filière européenne de batteries.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Depuis la dissolution, certains prétendent que l’Assemblée ne fonctionne plus. C’est faux.

> Je défends le recours au référendum sur les sujets qui engagent directement les citoyens. Je suis aussi favorable à la création d’un jour de la consultation et à une participation locale plus active. Il faut réinventer le lien entre les citoyens et la décision publique.

> Les Français veulent qu’on se parle, qu’on se mette d’accord. Quand il y a des désaccords en famille, on se réunit autour d’un repas le dimanche. Je défends l’idée qu’en politique, on doit être capable de se mettre autour d’une table et remettre l’intérêt général au centre.

> Je ne souhaite pas une hausse d'impôts généralisée pour les Français. (…) On peut aller regarder çà ou là quel est l'intérêt de telle ou telle niche fiscale, ou quel est l'intérêt de tel ou tel avantage fiscal.

> Il faut absolument que, dans l'effort que l'on va demander à la nation, cet effort soit équitablement réparti

> [TVA sociale] La TVA pèse beaucoup plus sur les ménages les plus fragiles que sur les ménages les plus aisés. C'est un impôt qui va venir impacter d'avantage les plus fragiles d'entre nous, donc il faut faire très attention avec la TVA sociale.

> On est le seul Parlement au monde qui ne sait pas quel va être son agenda parlementaire et, dans un contexte difficile, il vaut mieux essayer d'organiser les choses et de parler avec les différents groupes politiques très en avance plutôt que d'arriver un peu en catastrophe à l'Assemblée nationale et au Sénat avec des textes qui ne sont pas d'origine gouvernementale et que les Parlementaires découvrent et parfois il y a du fracas.

> Une nouvelle dissolution ne servirait à rien. Je ne suis pas bien convaincue que les Français diraient autre chose dans les urnes que ce qu'ils ont dit il y a un an.

> Ne croyons pas que la proportionnelle est la baguette magique pour que tout le monde puisse coopérer et rentrer dans une logique de coalition.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Sylvain Maillard (député) 
> [Proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille ] L’Assemblée nationale vient d’adopter en nouvelle lecture, à une large majorité, notre proposition de loi PLM. La représentation nationale reste ainsi fidèle au souhait des Parisiens, des Lyonnais et des Marseillais qui veulent qu’enfin, 1 habitant = 1 voix.

> [Proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille / Intervention à l’Assemblée]
Nous nous retrouvons une nouvelle fois pour examiner la proposition de loi que j’ai déposée avec plusieurs collègues pour réformer le mode de scrutin de Paris, Lyon et Marseille. Après avoir remercié le rapporteur pour son travail, je veux saluer la volonté du gouvernement qui a permis que ce texte poursuive son parcours dans le cadre de la navette parlementaire, conformément à notre Constitution.
Pourtant, que n’a-t-on entendu de la part des opposants à cette réforme ! Pendant deux mois, ceux-ci ont déversé leurs critiques, plus ou moins de mauvaise foi, pour s’opposer à une évolution pourtant souhaitée par 90 % des Parisiens, des Lyonnais et des Marseillais.
Certains, y compris sur ces bancs, ont même osé parler de « tripatouillage électoral ». Or le tripatouillage, c’est plutôt de défendre un mode d’élection qui permet à un maire d’être élu sans majorité des voix, comme c’est le cas actuellement. Le tripatouillage, c’est de laisser prospérer un système dans lequel la voix des habitants compte plus ou moins selon l’arrondissement où ils habitent. Le tripatouillage, c’est de clamer la main sur le cœur –⁠ comme certains dans cet hémicycle – quune réforme de ce mode de scrutin inique est souhaitable tout en sopposant systématiquement à toute tentative de réforme.
Depuis quarante ans, les habitants de Paris, Lyon et Marseille réclament cette évolution. Depuis quarante ans, ils souhaitent voter directement pour la liste municipale et élire leur maire comme dans nimporte quelle autre ville de France.
Grâce à la réforme que nous proposons, les habitants pourront voter à la fois pour le maire qu’ils souhaitent pour leur ville et pour celui qu’ils veulent pour leur arrondissement. C’est une avancée démocratique indéniable.
Par ailleurs, on nous a accusés de réduire la place des maires d’arrondissement. Or, avec ce vote direct, nous donnons au contraire à ces élus de proximité une nouvelle légitimité et reconnaissons leur importance. Nous souhaitons d’ailleurs que cette évolution se poursuive grâce à un vrai travail de réflexion sur les compétences des arrondissements à Paris, Lyon et Marseille, afin de pouvoir leur octroyer, au moyen d’un prochain texte, de nouveaux moyens et des responsabilités harmonisées.
De même, avec ce nouveau mode de scrutin, nous souhaitons que les oppositions soient mieux représentées mais que, dans le même temps, une majorité municipale puisse gouverner lorsqu’elle arrive en tête. C’est ce que permet l’abaissement de la prime majoritaire à 25 % prévue par notre proposition de loi. Dans ces trois grandes villes, toutes les sensibilités doivent pouvoir s’exprimer : ce n’est pas seulement souhaitable, c’est une exigence démocratique.
Malgré ces mesures de progrès, l’adhésion massive des habitants à cette réforme et notre volonté de dialogue afin d’aboutir à davantage de consensus, nos opposants, pour la plupart guidés par des intérêts locaux particuliers, ont choisi de s’enfermer dans une campagne de dénigrement stérile sans proposer de réforme alternative. Ce n’est pas à la hauteur du débat que nous devons à nos concitoyens sur une question qui concerne 10 % du corps électoral.
J’espère qu’au cours de cette nouvelle lecture, les intérêts partisans seront mis de côté et que l’esprit de responsabilité sera davantage mobilisé pour que chacune des voix des Parisiens, des Lyonnais et des Marseillais compte.

 

Olivia Grégoire (députée)
> Adoption en 2eme lecture de notre projet de loi PLM. Parce que les Parisiens les Lyonnais et les Marseillais méritent un scrutin clair et transparent où leurs voix comptent vraiment !

 

David Amiel (député)
> 1 Parisien, 1 voix ! Nouvelle adoption ce soir à l’Assemblée de la réforme de la loi PLM. Malgré toutes les tentatives d’entrave et d’obstruction, nous avançons, pour répondre à la demande de l’écrasante majorité des habitants.

 

● MoDem 
Frédéric Petit (député)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Oui à des sanctions plus lourdes contre la Russie. Il est urgent également de protéger le ciel ukrainien pour sauver des vies.

 

Jean-Paul Mattei (député)
> [Proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille / Intervention à l’Assemblée]
Notre assemblée est invitée à débattre en ce début d’après-midi d’une proposition de loi qu’elle a déjà adoptée il y a quelques semaines avec un large soutien transpartisan. Je la considère comme une avancée majeure pour la démocratie municipale dans nos trois plus grandes villes.
La loi du 31 décembre 1982 portant modification de certaines dispositions du code électoral relatives à l’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille, dite loi PLM, a institué un mode de scrutin dérogatoire pour l’élection des conseillers municipaux à Lyon et Marseille et des conseillers de Paris dans notre capitale.
Depuis plus de quarante ans, à l’initiative du ministre de l’intérieur de l’époque, M. Gaston Defferre, les électeurs de ces trois villes votent à l’échelle de leur secteur pour désigner un conseil d’arrondissement. Certains de ces conseillers siègent ensuite au conseil municipal de Lyon et de Marseille ou au conseil de Paris, et élisent alors le maire de la commune.
Ce système, censé rapprocher les élus des habitants, a progressivement montré ses limites. Il est devenu complexe et peu lisible pour les citoyens. Dans certains cas, un maire peut même être élu sans avoir réuni une majorité de voix à l’échelle de la commune, comme à Marseille en 1983.
Plus largement, ce mode de scrutin pave la voie à d’étonnantes négociations de couloirs, parfois au mépris des électeurs, qui peuvent légitimement se sentir floués par un système qui ne reflète pas toujours les équilibres électoraux tels qu’ils ressortent du vote.
Surtout, le mode de scrutin applicable exclusivement à Paris, Lyon et Marseille revient sur un principe fondamental, cardinal dans notre démocratie, selon lequel un électeur égale une voix. Rien ne justifie que le bulletin de vote d’un électeur de droite dans un arrondissement de gauche, ou d’un électeur de gauche dans un arrondissement de droite, n’ait aucune valeur et n’emporte aucune conséquence pour l’élection du maire du fait de la sectorisation de son élection. C’est pourtant le cas dans les trois plus grandes villes de France. Cela devrait tous nous interpeller. Chacun comprendra donc ici qu’un tel mode de scrutin peut susciter des réserves légitimes. Mes travaux, en tant que rapporteur du texte, me conduisent à constater qu’il trouve bien peu de soutiens pour le défendre et le justifier.
Le personnel politique des trois villes concernées, de la majorité comme de l’opposition, ainsi que l’ensemble des personnes que j’ai auditionnées pour préparer ces travaux le reconnaissent : pour ces communes, une réforme du mode de scrutin est utile. Personne n’est fermé par principe à cette idée.
La proposition de loi que nous examinons fait ce constat et tente d’apporter des solutions. Je tiens à nouveau à saluer le travail de ses auteurs, nos collègues Sylvain Maillard, David Amiel, Olivia Grégoire et Jean Laussucq, qui planchent sur ce texte depuis de longs mois et nous donnent l’occasion de corriger ce qui m’apparaît comme une anomalie.
Ce texte n’est pas le grand soir pour les trois plus grandes communes de France. Il propose bien humblement, si j’ose dire, de revenir à une architecture électorale plus lisible rapprochant Paris, Lyon et Marseille du droit commun.
Il instaure à cette fin un scrutin de liste à l’échelle de la commune pour l’élection du conseil municipal de Lyon et de Marseille ou du conseil de Paris, et un scrutin à l’échelle de chaque arrondissement pour élire les conseils d’arrondissement, auxquels les citoyens sont très attachés. Cette réforme ne fait donc pas disparaître les arrondissements, mais les préserve et les conforte, en ouvrant par ailleurs un chantier à venir sur la clarification de leurs compétences. M. le ministre l’a évoqué.
Après l’avoir dit en première lecture puis, la semaine dernière, en commission, je répète que ce texte ne bouleverse pas l’organisation électorale de nos trois plus grandes villes, mais qu’il la clarifie aux yeux des électeurs et des habitants de Paris, Lyon et Marseille, conformément à notre rôle et à notre ambition de législateur.
Adopté très largement par notre assemblée le 9 avril dernier, avec un soutien transpartisan réunissant un grand nombre de sensibilités politiques de notre hémicycle, ce texte a néanmoins été rejeté par le Sénat. Je le regrette. Je continue de croire qu’une autre voie aurait été possible : nous aurions pu contribuer ensemble à enrichir ce texte comme nous l’avons fait en première lecture à l’Assemblée nationale où d’importants compléments et corrections avaient été adoptés afin de conforter le dispositif. Nous avons eu un débat constructif.
Je regrette encore davantage que la commission mixte paritaire, qui s’est réunie il y a deux semaines pour rapprocher les positions de nos deux chambres, n’ait pu aboutir à un compromis malgré les propositions concrètes que j’avais formulées dans un esprit d’ouverture et dans le cadre d’un dialogue constant avec la rapporteure du Sénat.
Il n’est jamais trop tard ; je reste éternellement optimiste. Le gouvernement a choisi de poursuivre le processus parlementaire sur ce texte et je m’en réjouis. Cela constitue une chance et une opportunité pour nous de continuer à améliorer ensemble cette proposition de loi, d’abord entre nous à l’Assemblée nationale, puis avec le Sénat.
Dans le cadre de nos débats en nouvelle lecture, je reste convaincu que la rédaction de l’article 1er qui organise le mode de scrutin dans nos trois plus grandes villes est la bonne. Je m’opposerai donc à l’ensemble des tentatives de réécriture, qu’il s’agisse d’introduire un bulletin unique ou de sortir Lyon de la réforme, afin de rester fidèle à nos votes en première lecture.
En revanche, je serai favorable à une initiative bienvenue du gouvernement visant à préciser que la répartition des sièges des conseillers communautaires tient compte de la prime majoritaire de 25 %. Cela s’inscrit pleinement dans la démarche adoptée par la proposition de loi.
Nous avons déjà beaucoup discuté de ce texte ; j’ai entendu de nombreux arguments visant à le défendre comme à s’y opposer.
Permettez-moi de revenir un instant sur les deux points qui ont contribué à forger ma conviction de rapporteur.
S’agissant de la prime majoritaire, il nous est reproché d’introduire une distinction injustifiée avec le reste des communes de France. Sur ce sujet, mes convictions sont claires et tranchées : la prime majoritaire de 50 % écrase les oppositions et c’est au mépris de celles-ci que la gouvernance des communes est alors assurée. Les trois premières villes de France montreront demain un exemple différent, où l’on s’écoute, où l’on coconstruit, où les oppositions disposent de moyens pour effectuer leur travail et où la majorité n’est pas synonyme de quasi-unanimité. Peut-être qu’un jour prochain, nous parviendrons à étendre cette prime majoritaire de 25 % à l’ensemble de nos communes. C’est le souhait que je formule, bien qu’il ne s’agisse pas du sujet du moment, j’en conviens.
S’agissant du calendrier d’adoption du texte, dont j’ai également beaucoup entendu parler, permettez-moi de vous rappeler que la précédente loi PLM a été adoptée en décembre 1982, soit trois mois avant les élections municipales de 1983. Nous ferions donc mieux cette fois-ci. Surtout, je m’émeus que certains d’entre nous, qui se disent tant attachés au principe selon lequel il ne faudrait pas modifier le code électoral moins d’un an avant les élections à Paris, Lyon et Marseille, aient pourtant soutenu il y a quelques semaines une loi réformant le mode de scrutin pour l’essentiel des communes de France. En la matière, il ne devrait pas y avoir deux poids, deux mesures ; je le dis en tant qu’ancien élu d’une commune rurale.
Ce texte n’est ni partisan, ni conjoncturel, comme en témoignent nos positions et nos votes depuis le début de son examen. Il ne vise à rien d’autre qu’à permettre à chaque citoyen de Paris, Lyon et Marseille de savoir pour qui il vote et qui il contribue à faire élire. Il vise à appliquer les mêmes règles dans ces trois villes que partout ailleurs en France, tout en tenant compte des particularités de ces communes.
En ce début d’examen en nouvelle lecture, je vous invite donc à réaffirmer le soutien de l’Assemblée nationale à cette proposition de loi.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Madame von der Leyen, qui sont vos alliés dans ce Parlement ? L'extrême droite ou la majorité pro-européenne qui vous a élue il y a un an ? Rien n’est acquis. Ramenez de l’ordre dans votre famille politique. Nous attendons que vous repreniez la main pour qu’enfin l’agenda politique pro-européen que nous partageons avec vous voit bien le jour.

> Madame von der Leyen, je dois vous le dire : rien n’est acquis. Nous attendons de vous que vous repreniez le contrôle, afin que l’agenda politique que nous partageons avec vous puisse enfin avancer réellement. (…)
Écarter une majorité centrale au profit de majorités opportunistes et nuisibles sape la confiance des citoyens et alimente l’instabilité politique. Il est impératif que la Commission garantisse l’intégrité institutionnelle et respecte pleinement la coalition pro-européenne du centre, qui a toujours défendu les fondements démocratiques de l’Union et sa crédibilité législative.

 

Bernard Guetta (député)
> [Opinion : La paille occidentale et la poutre russe] Refait-il ou non la même erreur qu’il y a trois ans ? En 2022, Vladimir Poutine n’avait fini par envahir l’Ukraine qu’après s’être convaincu que ni les Etats-Unis ni l’Union européenne ne feraient quoi que ce soit pour contrecarrer ses plans.
Tout le lui laissait penser puisque les Américains ne lui adressaient pas la moindre mise en garde et que les Européens, pourtant dûment avertis par Washington de la montée en puissance des troupes russes massées à la frontière ukrainienne, ne voulaient pas se convaincre de la réalité du danger.
Ils ne bougeront pas, je peux y aller, s’était donc dit le président russe en se trompant du tout au tout sur la force et la rapidité avec lesquelles les Occidentaux allaient venir au secours de Kiev.
Cette cécité lui a coûté cher. Les Etats-Unis ont très vite livré des armes à l’Ukraine. Les Européens ont été encore plus prompts à le faire et ont entrepris, dans le même temps, de se doter d’une Défense commune Sur le terrain, le seul vrai changement qu’ait pu imposer Vladimir Poutine a été l’annexion formelle de territoires que des mouvements sécessionnistes pro-russes contrôlaient déjà. Sa marine a été défaite en Mer noire et son économie, après avoir été fortement stimulée par l’accroissement des dépenses militaires, marque désormais de sérieux signes d’essoufflement.
Pour Vladimir Poutine, le bilan de cette agression et simplement catastrophique mais il a pourtant refusé de saisir la main que lui tendait Donald Trump. Le président américain était disposé à reconnaître l’annexion de la Crimée, à admettre le fait accompli de l’intégration du Donbass à la Fédération de Russie, à arrêter tout soutien militaire à l’Ukraine et à lui fermer les portes de l’Alliance atlantique. Alors même qu’il perdait pied, Vladimir Poutine se voyait offrir par les Etats-Unis la possibilité de sauver la face et que fait-il ?
Il refuse. Il veut la démilitarisation de l’Ukraine et le remplacement de Volodymyr Zelenski par un homme à lui. Il veut pouvoir enregistrer une indiscutable victoire qui lui permettrait d’établir un protectorat sur ce qui avait été l’Empire des tsars et d’intimider par-là toute l’Europe. Il se croît, en un mot, assez fort pour décliner ce qui était une claire proposition d’entente américano-russe sur le dos des Européens.
Comme s’il ne savait rien apprendre, Vladimir Poutine parait répéter, en bien plus large encore, son erreur d’il y a trois ans sauf…
Sauf qu’on voit encore mal ce que va faire Donald Trump maintenant qu’il constate que le président russe ne veut pas la paix. Sans doute va-t-il aider l’Ukraine à se défendre contre les drones et missiles russes mais ira-t-il jusqu’à lui donner les moyens de suffisamment frapper les infrastructures militaires de la Russie pour contraindre le maître du Kremlin à de vraies négociations ?
C’est loin d’être certain car il faudrait pour cela que Donald Trump s’engage dans une épreuve de force militaire avec la Russie alors qu’il a promis à ses électeurs de ne jamais entraîner les Etats-Unis dans de nouvelles guerres, même indirectes.
Vladimir Poutine peut se dire que son plus très ami Donald ne franchira pas ce pas de crainte de s’affaiblir à la veille des élections de mi-mandat de 2026. Il peut tabler sur une prudence de la Maison-Blanche qui se limiterait à des demi-mesures et il peut également se dire que les dirigeants français, allemand, polonais, espagnol et britannique traversent tous de mauvaises passes, que l’Union européenne veut s’affirmer mais n’est pas au mieux de sa forme et que des extrêmes-droites dont il est proche progressent dans presque toutes ses capitales.
Cette fois-ci, le calcul du président russe n’est pas forcément faux mais il oublie deux choses.
La première est qu’il sera difficile à Donald Trump de se laisser humilier par Vladimir Poutine et que les Etats-Unis pourraient difficilement permettre à l’axe sino-russe de l’emporter en Ukraine sans que la Chine ne se convainque de sa capacité à dominer ce siècle.
A Washington, la messe n’est pas dite et la seconde chose que le président russe devrait prendre en compte est que son seul grand allié européen, Viktor Orban, ne cesse de s’affaiblir ; que la progression des extrêmes-droites européennes ne leur garantit pas d’arriver au pouvoir, en tout cas pas seules, et que toutes ne souhaitent pas que la Russie puisse dominer l’Europe.
Aujourd’hui comme il y a trois ans, Vladimir Poutine méprise l’Occident et nous sous-estime, ne voyant que la paille de notre œil et non la poutre du sien.

> Vous devez libérer Boualem Sansal. D’autant plus qu’à le maintenir en détention, vous semblez dire que votre pouvoir et l’Algérie entière seraient à la merci d’un écrit historique. Cette détention nuit à l’image internationale de l’Algérie plus que vous ne le semblez le penser.

 

Pascal Canfin (député)
> [Opinion : «Renforcer la circularité du secteur automobile: un enjeu important pour l’autonomie stratégique européenne»]
Les Commissions de l’Environnement et du Marché intérieur du Parlement européen ont adopté leur position sur le Règlement sur les véhicules hors d’usage (VHU). Le nouveau règlement vise à rendre le secteur automobile plus circulaire en favorisant la réutilisation, la réparation et le recyclage des matériaux, réduisant ainsi la dépendance de l’Europe aux matières premières importées.
La législation européenne sur les véhicules hors d’usage (VHU) date de plus de 25 ans, alors que le secteur automobile est l’un des plus gourmand en ressources : 19% de la demande européenne en acier, 10% de la consommation de matières plastiques, 42% de la demande en aluminium pour les équipements de transport, 6% du cuivre pour les pièces automobiles et 65% de la production d’articles en caoutchouc.
Aujourd’hui, plus de 6 millions de véhicules arrivent en fin de vie chaque année et seules 19% des matières plastiques provenant de ces véhicules sont recyclées. Une grande partie de ces véhicules ne sont pas correctement collectés et d’autres sont exportés hors UE, ce qui représente une perte de ressources pour l’Europe. Ce nouveau règlement entend donc répondre à ces enjeux.
Incorporer du plastique recyclé dans les véhicules neufs
C’est sans aucun doute la mesure qui a suscité le plus de débats : d’un côté, les constructeurs automobiles jugent les objectifs difficiles à atteindre faute de plastique recyclé de qualité et de l’autre, l’industrie européenne du recyclage estime qu’ils sont essentiels pour stimuler la demande et sécuriser leurs investissements.
Dès le départ, j’ai soutenu des objectifs en faveur du recyclage privilégiant le plastique issu de déchets post-consommation. Une position également soutenue par les États membres. Selon la Commission, cette mesure ne représenterait qu’un surcoût de 40 € par véhicule ! Le compromis retenu impose un minimum de 20 % de plastique recyclé dans les véhicules neufs d’ici 2031, porté à 25 % d’ici 2036. Cependant, les constructeurs pourront compter, dans une certaine limite, les déchets post-industriels pour atteindre ces objectifs.
Pour stimuler la demande, j’ai également soutenu la mise en place d’objectifs de contenu recyclé pour d’autres matières premières comme l’acier. Dans son plan d’action sur l’acier et les métaux, la Commission européenne a confirmé que des objectifs seront introduits pour l’acier et l’aluminium recyclés, sur la base d’une étude de faisabilité qui sera réalisée d’ici fin 2026.
Améliorer la collecte et lutter contre le phénomène de « véhicules disparus »
Aujourd’hui, seule la France applique une responsabilité élargie des producteurs dans le secteur automobile. Le nouveau règlement rendra ce dispositif obligatoire dans tous les États membres, améliorant ainsi la collecte et le traitement des véhicules en fin de vie. Pour limiter les “véhicules disparus”, des règles plus strictes encadreront également les exportations : seuls les véhicules encore en état de circuler pourront être exportés hors UE.
La position du Parlement sur ce texte devra être confirmée par un vote en plénière à la rentrée. Si cette position est, sur certains points, moins ambitieuse que la proposition initiale de la Commission, les mesures adoptées représentent néanmoins une avancée significative par rapport à la réglementation actuelle. Je me battrai donc dans les négociations avec le Conseil pour que le texte final soit à la mesure des enjeux et envoie un signal pour déclencher les investissements dans le recyclage européen.

 

● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> Le Plan, c’est l’Europe ! Le Haut-commissariat réunit à Paris, pour la premlière fois, les think tanks français, allemands et polonais pour un « Weimar des idées ». Une trentaine d’institutions et de chercheurs, pour proposer des idées concrètes aux dirigeants européens sur trois sujets d’urgence et d’avenir : la défense de l’Europe ; sa compétitivité ; et la réforme de l’Union européenne.

 

Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> [Opinion: «Protéger nos enfants, partout et ensemble : 15 ans de la Convention de Lanzarote»]
Le 1er juillet, à Malte, j’ai eu l’honneur de représenter la France pour célébrer les 15 ans de la Convention de Lanzarote. Cet accord du Conseil de l’Europe est central dans la lutte contre les abus et l’exploitation sexuelle des enfants sur notre continent. Il oblige les États signataires à prévenir ces crimes, à protéger les victimes et à poursuivre les auteurs.
Ce combat dépasse toutes nos frontières. Il nous concerne tous. Et face à ce fléau, il n’y a absolument aucune place pour l’inaction ou l’indifférence.
En France, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les 3 minutes. C’est insupportable. Et c’est pourquoi nous continuons à agir avec détermination. 
La Convention de Lanzarote, nous l’appliquons pleinement, notamment à travers le renforcement de la prévention, de la formation des professionnels, et du signalement des faits de violences.
Notre loi française de 2022 interdit désormais tout emploi en contact avec des enfants à toute personne condamnée pour violences sexuelles et une vérification stricte des antécédents. Et nous allons plus loin. Nous avons lancé un plan interministériel contre les violences faites aux enfants pour mieux prévenir, mieux accompagner, mieux protéger.
Mais protéger les enfants, c’est aussi briser les silences. Celui autour des tabous, des réalités comme la prostitution des mineurs – qui touche aujourd’hui jusqu’à 20.000 enfants en France. 
C’est aussi affronter les nouvelles menaces. L’univers numérique est devenu un terrain de chasse pour les prédateurs. Deepfakes, réseaux sociaux, contenus violents : les enfants y sont trop souvent livrés à eux-mêmes ; les parents trop souvent démunis. 
Nous devons mettre un terme à cette impuissance. Le président de la République l’a annoncé : la France souhaite interdire l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. Pas pour punir, mais pour protéger.
Cette mesure s’accompagnera d’une éducation renforcée aux médias et d’un accompagnement des parents, avec le label « Parents, parlons numérique », lancé en 2024.
Je refuse de céder à l’acceptation face à la multiplication des dépêches BFMTV glaçantes, alertant d’une nouvelle victime, d’un nouvel enfant confronté à ces violences, d’un nouvel enfant dont la vie est brisée, parfois à jamais. Notre société ouvre peu à peu les yeux face aux violences faites aux enfants et ce combat mérite toute notre énergie, à tous. Pour prévenir autour de nous. Pour signaler et protéger dès le moindre doute. Pour aider et accompagner quand c’est nécessaire.
Prévenir, protéger, accompagner : c’est ce cap commun que nous devons tenir. Il définira le monde dans lequel nos enfants grandiront, la société que nous laisserons en héritage. 
Il nous appartient donc de définir : de quel héritage s’agira-t-il ? 

> Le Référentiel national de qualité de l’accueil du jeune enfant est publié ! Un socle commun, co-construit avec 2 000 professionnels, pour garantir à chaque enfant un accueil bienveillant et respectueux. Ensemble, nous faisons grandir l'ambition de la petite enfance !