Voici une sélection,
ce 8 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> J’arrive au Royaume-Uni
pour une visite d’État, suivie d’un sommet franco-britannique. Un moment
important pour nos nations. Le Royaume-Uni est un partenaire stratégique, un
allié, un ami. Notre lien est ancien, forgé par l’Histoire et nourri par la
confiance. Nous aborderons ensemble les grands défis : sécurité, défense,
énergie nucléaire, espace, innovation, intelligence artificielle, migrations,
culture. Autant de domaines dans lesquels nous voulons agir ensemble,
approfondir notre coopération de manière concrète, efficace, durable. C’est
aussi un moment important pour notre Europe. La volonté exprimée par le
Royaume-Uni de se rapprocher de l’Union européenne est un signal fort que je
salue. Il nous engage collectivement à ouvrir de nouvelles voies de coopération
respectueuses nos intérêts réciproques. Nous avons tant à construire ensemble :
pour nos responsabilités propres, pour la stabilité du continent, pour notre
prospérité et compétitivité, pour la protection de nos démocraties. Notre
mobilisation commune pour soutenir l’Ukraine où se joue la sécurité de notre
continent, nos projets industriels communs avec EDF, pour l’espace et nos
travaux militaires conjoints, sont autant d’exemples concrets qui montrent que
notre partenariat est vivant et porteur d’avenir. Français et Britanniques :
deux peuples libres, fiers, qui ne renoncent jamais. Voilà ce qui nous unit,
au-delà des textes officiels. Voilà ce qui nous oblige.
> [Guerre
commerciale de Trump] le souhait
et ce que nous défendons depuis le début, c'est d'avoir l'accord le plus
ambitieux, le plus rapide possible. Quand je dis l'accord le plus ambitieux,
c'est 0 pour 0. Parce que nous, on pense que ce ne sont pas les tarifs qu'il
faut avoir entre les États-Unis et l'Europe, mais un marché ouvert où les
produits puissent circuler, avec évidemment ensuite les éléments de qualité,
les normes qui existent de part et d'autre.
La solution, ce n'est pas les
tarifs. Donc nous, on est pour un accord 0 pour 0 le plus vite possible. Là,
c'est 10% qui s'appliquent. Ce qui pèse sur nous, c'est potentiellement 25 ou
davantage. Ce que je disais tout à l'heure, c'est la menace, s'ils n'y avaient
pas d'accord. Le souhait qui est le nôtre, et il y a, je crois, vraiment un
très fort consensus, on l'a vécu au dernier Conseil européen, c'est que la
négociation, qui est menée en notre nom par la Commission européenne, puisse
être conclue. Donc qu'elle soit conclue et qu'elle permette d'obtenir ce qui
est le minimum aujourd'hui pour les Américains, 10%, donc 10% pour 10%. C'est
ce qui a été, par exemple, négocié par les Britanniques. Que sur certains
secteurs où le 0% de tarifs préexistait, je pense à l'aéronautique qui en a
beaucoup besoin et qui est important pour la région, on puisse l'avoir.
Et puis, qu'il y ait aussi des
accords qui soient trouvés dans certains domaines. Par exemple, le gaz
liquéfié, on va être des acheteurs pour continuer de se désensibiliser du gaz
russe, que ce soit valorisé dans l'accord, que les efforts de défense soient
valorisés. Pour moi, le bon accord, c'est l'accord qui est conclu le plus vite
possible, avec les tarifs les plus bas possibles, et qui doit être juste et
ferme, c'est-à-dire que si, malheureusement, le choix américain est de mettre
des tarifs sur nous, que ce soit compensé par une réponse de notre part qui
incitera à démanteler tout ça.
> Le renouvelable doit faire partie du mix
électrique français. De la même manière que j'ai défendu le nucléaire en
arrêtant les fermetures de centrales et en permettant de relancer la
production, il est bon d'avoir une part aussi de renouvelable. C'est du bon
sens. Je vais vous dire, c'est tellement du bon sens que vous êtes dans un
département où l'énergie ici est produite par des barrages hydroélectriques.
C'est du renouvelable. Il y a un consensus complet, c'est une propriété de la
nation. On doit investir et on va dépenser de l'argent pour ces barrages hydro,
parce qu'on a sauvé ce modèle en renationalisant EDF, on a permis qu'il reste
la propriété de la France, et c'est une très bonne chose. C'est moins cher que
de la production nucléaire, c'est déjà installé et amorti, c'est dans
l'équilibre de notre territoire, c'est bon pour les communes et ça permet de
décarboner l'énergie. Donc, il faut arrêter les schémas.
Il y a des gens qui, par exemple,
ne veulent plus qu'on installe des éoliennes. C'est du bon sens de ne pas leur
imposer, oui. Mais après, on veut développer du solaire de manière
proportionnée. Nos agriculteurs ne veulent pas en mettre à la place des surfaces,
mais ils en mettent sur les toits. Ça leur fait un revenu. Ça fait des
équilibres. On est en train de développer de l'éolien en mer. Ça fait du
revenu. On a même des filières. On crée des emplois avec ça. On a de l'hydro,
donc, il ne faut pas de caricature. Du bon sens, c'est de regarder la science,
les pratiques, la réalité du territoire français, et de se dire qu'on a besoin
de ce modèle complet qui est la stratégie de Belfort, et il faut de la
stabilité et de la constance. Cette stratégie qui est la stratégie de la
France, qui est le fruit d'un très gros travail scientifique, politique depuis
2022, moi, je suis garant d'une chose, c'est qu'on l'applique. Ce que je sais,
c'est qu'on a perdu beaucoup de temps dans notre pays, gaspillé beaucoup d'argent
à faire du yo-yo. Il y a eu un temps où il y avait le tout renouvelable. Il ne
faut pas qu'on aille vers le tout nucléaire davantage. Voilà, il faut qu'on ait
cette politique équilibrée.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Depuis que le président Trump
a proposé un cessez-le-feu de 30 jours - que l’Ukraine a accepté et que nous
soutenons - les frappes de Poutine en Ukraine ont quintuplé. Cela doit cesser
maintenant.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] L’Europe
s’apprête à prendre (...) les sanctions les plus lourdes que nous ayons prises
depuis 3 ans. Qui viennent directement assécher les ressources qui permettent à
Vladimir Poutine de poursuivre sa guerre.
> [Relations franco-chinoises] Nous venons de clôturer la septième session du Dialogue de haut niveau
sur les échanges humains. Nous avons pu mesurer le chemin parcouru depuis la
relance des échanges par nos deux présidents, en 2023, en matière de
coopération culturelle, éducative, universitaire, scientifique ou encore
sportive. Nous portons un message d'ouverture à la mobilité entre nos deux
pays, et en particulier à celle des étudiants.
Depuis le début de l'année, notre dialogue nous a permis de créer une
atmosphère favorable à la recherche de solutions constructives à certains de
nos différends. Je pense, en particulier, à l'accord trouvé entre les autorités
chinoises et la filière du cognac. Ma visite en mars à Pékin avait permis
d'enclencher une dynamique positive. C'est le fruit des efforts diplomatiques
pilotés par nos deux présidents. Je pense en particulier à l'appel décisif du
Président de la République au président Xi Jinping, le 22 mai dernier, à la
suite duquel les discussions se sont accélérées.
L'accord annoncé aujourd'hui est une étape importante qui
permet la clôture de l'enquête sur le cognac et l'armagnac. La filière est
sauvée. Il reste toutefois plusieurs points importants non résolus, en
particulier l'exclusion de certaines entreprises de l'accord, ainsi que le
déblocage des restrictions en duty free. Je note sur ce sujet que vous avez
dit, il y a quelques instants, au Président de la République, qu'il y aura une
solution adéquate. Nous restons engagés dans un dialogue avec les autorités chinoises
pour parvenir à une résolution complète de ce dossier.
Notre dialogue est plus indispensable que jamais, alors que nous sommes
confrontés à une situation internationale lourde d'incertitudes. La Chine et la
France ont une responsabilité particulière dans la recherche des réponses à
apporter à ces crises multiples. Je pense notamment à la recherche d'une paix
juste et durable en Ukraine. La guerre d'agression russe en Ukraine est un
enjeu de sécurité vital pour l'Europe. Alors que l'Ukraine s'est engagée en
faveur d'un cessez-le-feu complet et inconditionnel, la Russie se dérobe et
démontre son absence de bonne foi dans la recherche d'un processus de paix.
Nous comptons sur la Chine pour convaincre Moscou de cesser les hostilités et
négocier de bonne foi en vue d'une paix durable. Nous maintenons par ailleurs
notre vigilance face à toute forme de soutien par des pays tiers à l'effort de
guerre russe.
Concernant l'Iran, la seule réponse durable aux préoccupations soulevées par le
programme nucléaire iranien est une solution diplomatique. Nous devons agir
rapidement pour amener l'ensemble des parties à retrouver le chemin de la
négociation. L'Iran doit reprendre sa coopération pleine et entière avec l'AIEA
sans délai. La Chine a un rôle majeur à jouer, et nous allons maintenir une
coordination étroite et travailler ensemble à une solution. En l'absence
d'accord robuste garantissant nos intérêts de sécurité, nous n'aurons d'autre
choix que de réappliquer les sanctions qui avaient été levées il y a dix ans,
c'est-à-dire un embargo mondial sur les armes, le nucléaire dual ou encore le
secteur bancaire.
Nous devons poursuivre notre mobilisation en faveur d'un règlement politique de
la crise au Proche-Orient, comme nous y engage la déclaration conjointe publiée
entre les présidents Macron et Xi en mai 2024. Nous allons œuvrer ensemble en
faveur de la solution à deux Etats.
La responsabilité de nos deux pays est enfin de proposer ensemble des solutions
aux enjeux mondiaux. Dans la continuité de notre déclaration conjointe sur les
changements climatiques et de la troisième Conférence des Nations unies sur
l'Océan, dix ans après l'Accord de Paris auquel la Chine avait fortement
contribué, nous devons rester mobilisés en vue de la COP30 à Belém, au Brésil. Nous
allons poursuivre ce travail commun dans les prochains mois pour préparer les
échéances bilatérales de haut niveau des mois à venir.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Chaleur, sécheresse et incendies : l’été 2025 est marqué par le
dérèglement climatique. Le niveau de 87% de nos nappes phréatiques diminue, et
18 départements sont déjà en situation de crise hydrique. Dans cette situation,
chaque goutte d’eau économisée compte : collectivement, nous avons le devoir
d’être vigilants. Merci aux équipes du BRGM pour leur travail d’information sur
les eaux souterraines et bravo aux élus qui, comme ce matin à Olivet,
s’engagent pour lancer des projets d’économies d’eau, grâce au soutien
financier de l’Etat, avec le fonds Vert.
> Nos forêts sont fragiles. J’invite chacun à la plus
grande prudence, alors que trois départements sont en vigilance rouge
incendies. Soyons collectivement attentifs : 9 feux de forêt sur 10 sont
d’origine humaine.
Patrick Mignola (ministre délégué auprès du Premier
ministre chargé des Relations avec le Parlement)
> [Proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres
du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille /
Intervention à l’Assemblée]
Dans le cadre de cette nouvelle lecture, l’objectif pour le gouvernement est
toujours de rapprocher l’élection des maires de Paris, Lyon et Marseille du
droit commun. Notre motivation est toujours d’améliorer la vie démocratique de
notre pays et, en l’occurrence, de plus de 3 millions de nos concitoyens.
Avant d’entrer dans la discussion du texte, je veux saluer le travail de ses
rapporteurs à l’Assemblée nationale et au Sénat, Jean-Paul Mattei et Lauriane
Josende.
Je souhaite également remercier les forces politiques de Paris, Lyon et
Marseille qui ont accepté le dialogue, même si les résultats de ces échanges
ont été inégalement constructifs. Que les interlocuteurs soient pour ou contre
la réforme, certains échanges ont été très utiles, d’autres bien plus fermés ou
simplement polémiques.
La responsabilité du gouvernement reste de faire fonctionner les institutions
et de permettre à la représentation nationale d’examiner et de voter les textes
dont elle est saisie. C’est la raison pour laquelle nous nous retrouvons
aujourd’hui.
Sur le fond, le gouvernement, attentif aux riches débats ayant eu lieu à
l’Assemblée nationale et au Sénat, a cherché à avancer sur la question du rôle
des maires d’arrondissement dans l’hypothèse où ils ne siégeraient pas au
conseil municipal central, même si cette hypothèse reste assez théorique. Il a
aussi répondu précisément aux préoccupations quant à la stabilité du corps
électoral sénatorial.
Cette réflexion itérative a conduit le gouvernement à prendre deux engagements.
D’une part, celui de conduire une mission flash pour définir les compétences
des mairies d’arrondissement – il s’agit d’une demande légitime dans la mesure où
aucun texte législatif ne fixe
actuellement ce cadre dans le code général des collectivités territoriales (CGCT). D’autre part, celui de présenter un projet de loi organique
sur le mode d’élection des sénateurs, afin d’adapter les règles de désignation
du corps électoral sénatorial en vue des élections de septembre 2026.
Dans les débats qui s’ouvrent, il conviendra de trancher
le cas particulier de Lyon, au sujet duquel le gouvernement sera à l’écoute des
parlementaires.
Notre volonté constante demeure celle de proposer aux habitants de Paris, Lyon
et Marseille un mode de scrutin plus clair, plus lisible en leur donnant un
double choix : celui de leur maire d’arrondissement – maire de la proximité – et celui de la mairie
centrale – l’incarnation politique et stratégique de la ville. Cela garantira une clarté et une liberté de choix supplémentaires.
Si 90 % des habitants sont
favorables à cette réforme, je perçois bien que l’adhésion à ce projet est
moins forte parmi les élus en place.
Depuis quelques semaines, je me suis replongé dans les débats et les
commentaires concernant le mode de scrutin de Paris, Lyon et Marseille (PLM)
depuis 1982. Un mot revient de façon récurrente depuis plus de quarante ans,
sur tous les bancs, à toutes les époques : « tripatouillage ».
Je nous invite à un effort sémantique pour traiter le fond car il ne suffit pas
de prononcer un mot pour qu’il qualifie, discrédite ou réforme la chose.
Par ailleurs, réparer un tripatouillage n’est pas un tripatouillage
supplémentaire ; c’est précisément le contraire. C’est le rétablissement
d’un ordre démocratique plus sain. Pour peu que nous nous en donnions la peine,
ce dont je ne doute pas, nous pourrions tous, au terme de cette nouvelle
lecture, être collectivement porteurs de ce progrès.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Le combat pour la régulation des plateformes et des réseaux sociaux
est un combat que toutes nos démocraties doivent mener. Pour nos enfants et
adolescents, pour notre société, pour que la haine n'ait jamais sa place ni
hors ligne, ni en ligne. Nous continuerons pour que les engagements soient
tenus. Avec Clara Chappaz nous avons réaffirmé notre détermination devant les
plateformes.
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Comme promis en février dernier, j’ai réuni au Ministère du Travail les
acteurs de l’insertion par l’activité économique (IAE), les représentants des
OPCOs, de l’écosystème de l’emploi, des administrations et du secteur privé,
pour travailler ensemble aux ponts nécessaires entre l’IAE et les entreprises.
L’IAE aujourd’hui, c’est :
- près de 85 000 ETP financés par l’État avec le concours des départements qui
accompagnent les plus vulnérables avec une motivation et une bienveillance
incroyables
- près de 300 000 bénéficiaires accompagnés chaque année, dont 40 % sont
bénéficiaires du RSA et 24 % ont plus de 50 ans.
Depuis le lancement du Pacte d’ambition pour l’IAE, le secteur a connu une
dynamique de développement forte.
L’accompagnement de l’Etat par le financement a lui aussi évolué de 810
millions d’euros en 2017 à 1,4 milliard d’euros en en 2025.
Comme pour tous les dispositifs de la politique de l’emploi, nous avons la
responsabilité de veiller à ce qu’ils fonctionnent le mieux possible.
Nous le devons à la société, qui finance ces dispositifs, et surtout à ceux qui
en bénéficient.
Améliorer la qualité de l’accompagnement vers l’emploi durable passe ainsi par
un rapprochement avec les entreprises pour augmenter les taux d’insertion en
sortie de parcours.
Je retiens des échanges qu’ils ont été riches et que les propositions ont été
concrètes : immersions en entreprises dès les débuts de parcours, tissage de
partenariats avec les acteurs économiques locaux, association des acteurs de
l'IAE aux gouvernances locales…
L’État sera aux côtés du secteur, pour travailler à la simplification des
outils, à leur appropriation, et à une coopération renforcée avec les
entreprises. Je m’y engage !
> Dernière réunion régionale de l’initiative nationale
« Emploi des 50+ : le passage à l’action ». Évolution des pratiques RH,
transitions-reconversions, attention spécifique aux femmes, dialogue social
national et en entreprise…
Pour changer les regards, changer les pratiques, changer la loi : nous avons
abordé les multiples leviers à mobiliser. Et nous avançons : le projet de loi
transposant l’accord signé par les partenaires sociaux en novembre dernier
vient d’être adopté par le Parlement.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> C'est par la production et le travail qui paie que nous pouvons
redresser nos comptes, (...) ce n'est pas par l'impôt généralisé et
indifférencié que nous pouvons nous en sortir.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Un moratoire sur les énergies renouvelables, c’est un moratoire sur
l’emploi. Ce que proposaient certains amendements portés par le Rassemblement
National et une partie de la droite : arrêter des centaines de projets dans les
territoires, ralentir la transition, bloquer des investissements industriels
majeurs. Je m’y suis opposé. Et je m’en félicite : cette proposition a été
rejetée.
Nous avons besoin d’un mix énergétique équilibré, où le nucléaire et les
renouvelables avancent ensemble. La tribune de Bruno Retailleau m’a surpris :
elle ne correspond ni aux faits, ni à l’intérêt de notre souveraineté
énergétique.
Notre boussole : créer des emplois, produire plus d’électricité, accélérer la
transition.
> Aux acteurs des énergies renouvelables : vous pouvez
compter sur notre soutien. Juste après le rejet de la proposition de loi à
l’Assemblée, j’étais sur un parc éolien en Vendée. Un territoire cher à mon
collègue Bruno Retailleau, où des emplois industriels existent grâce à l’éolien
en mer. Ces projets, ce ne sont pas des abstractions :
- Ce sont des usines.
- Ce sont des emplois.
- Ce sont des relais de croissance dans les territoires.
Notre ligne est claire : nous soutenons les projets renouvelables, car ils sont
stratégiques pour l’emploi, pour notre souveraineté, et pour le climat.
> La préférence européenne ne doit plus être un slogan.
Elle doit devenir une méthode. Il ne s’agit pas de grandes déclarations, mais
de décisions concrètes :
- Imposer du contenu local dans les productions soutenues par les aides et la
commande publique.
- Appliquer les mêmes règles à nos industriels qu’à leurs concurrents chinois
ou américains.
L’Europe commence à bouger sur l’acier, mais ce n’est pas suffisant. Il faut
aller plus loin.
- Revoir la taxe carbone aux frontières.
- Protéger aussi la chimie, aujourd’hui gravement menacée.
Notre ambition : une politique industrielle européenne exigeante, protectrice
et juste. À armes égales, nos industriels ont tout pour réussir.
> En 4 ans, nous avons fait émerger une filière
électrique française. La date de 2035 a agi comme un catalyseur. Elle a mis en
mouvement toute la filière automobile.
À Sochaux, Stellantis produit des i3008 et des i5008 100 % électriques, dont le
moteur et la batterie sont fabriqués en France.
À Douai, la Renault 5 électrique est assemblée à quelques mètres de l’usine de
batteries AESC Envision.
Ce que nous vivons, c’est une réindustrialisation concrète. Pas des discours :
des usines, des chaînes de production, des emplois. Oui, tout est possible.
Mais il faut des choix clairs, des objectifs ambitieux… et du courage pour les
tenir.
> Industrie électronique : une nouvelle ambition
collective fixée pour 2025-2028 Ce lundi à Bercy, nous avons signé le nouveau
contrat stratégique de la filière des industries électroniques, aux côtés de
Frédérique Le Grévès, PDG de STMicroelectronics France, et de l’ensemble des
représentants de la filière.
Objectif : faire de l’électronique un levier décisif de notre souveraineté
industrielle, de notre compétitivité technologique et de notre transition
écologique. Ce nouveau contrat fixe une feuille de route ambitieuse autour de 4
priorités :
- Former, attirer, fidéliser les talents
- Innover au service de l’environnement et de la performance
- Consolider la chaîne de valeur
- Produire en France, durablement et à grande échelle.
Ensemble, nous construisons une filière plus forte, plus unie, prête à relever
les défis industriels et technologiques des années à venir.
> Ce matin, en visioconférence, j’ai réuni 13 États
membres européens pour parler d’avenir : celui de notre sidérurgie et de notre
chimie.
Étaient représentés : Italie, Roumanie, Hongrie, Slovaquie, Allemagne, Espagne,
Belgique, Pays-Bas, République tchèque, Suède, Luxembourg, Pologne, Grèce –
ainsi que la Commission européenne. Je suis heureux de voir que ces filières
clés recueillent tant de soutiens !
La France et l’Italie sont à la manœuvre sur la politique industrielle
européenne. Face à la concurrence internationale, notamment asiatique, et au
déséquilibre des prix de l’énergie en Europe, notre Union doit se doter d’une
véritable politique industrielle, afin de garantir que nous continuerons à
produire sur le sol européen l’ensemble des produits chimiques de base qui
constituent l’amont des chaînes de valeur critiques. Ensemble, nous avons porté
deux priorités que nous souhaitons voir intégrées au plan d’action sur la
chimie que la Commission doit publier cette semaine :
- Prolonger la compensation carbone au-delà de 2030 et l’étendre à toute la
chimie organique et à la filière batteries
- Faciliter les aides d’État à la modernisation industrielle dans la chimie
avec un cadre d’aide dédié.
Sur l’acier, nous avons eu également un message clair : il est temps de mettre
en œuvre les engagements de l’excellent plan d’action proposé par la Commission
en mars dernier. Tout retard désormais détruirait des emplois et des capacités
industrielles. La Commission doit passer aux actes ! Nous agissons ensemble
pour une Europe industrielle forte.
> Il faut à tout prix éviter qu'il y ait des maires LFI
l'année prochaine, tout simplement. C'est l'habitude de la France insoumise que
d'être dans la provocation, que d'être dans la gesticulation, et surtout dans
des propositions qui sont extrêmement dommageables, délétères pour l'intérêt
général et la sécurité des Français. Les polices municipales aujourd'hui, elles
sont en première ligne face à une délinquance qui est souvent de plus en plus
violente, notamment celle qui est liée au narcotrafic. Il est évident que face
à cette délinquance, face à cette criminalité même, le fait de désarmer la
police, le fait de se priver des moyens de la vidéosurveillance, eh bien ça
aboutirait à des conséquences absolument dramatiques. Je veux rappeler que le
terroriste de la basilique de Nice en 2020 a été neutralisé par une police
municipale armée, que le terroriste de Mulhouse, très récemment, a été désarmé
par un policier municipal armé. Donc à un moment ou un autre, il faut prendre
la mesure de ce qu'est la réalité du terrain. Je pense que la France insoumise
est comme d'habitude dans la provocation sur cette proposition.
> Ce qui est certain, c'est qu'il y a une détestation des
forces de l'ordre à la France insoumise et dans une partie de l'ultragauche. En
général, dans les manifestations, les Black Blocs s'attaquent de manière
privilégiée aux forces de l'ordre. Et donc il est évident qu'il y a une sorte
de capillarité, de passerelles entre tous ces mondes. Et je pense que cette....
Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est un calcul électoral. Je pense que ça
fait partie de leur ADN.
> [Guerre commerciale de Trump] Aujourd'hui, on est dans
une situation assez incertaine. Ce que nous comprenons c'est que l'application
des droits de douane pourrait avoir lieu d'ici au 1er août. Que les droits de
douane, d'ici là, pourraient être relevés, parce qu'on le voit, d'un jour à
l'autre, Donald Trump prend des décisions qui remettent en question les niveaux
de droits de douane qui avaient été décidés la veille. Donc on est dans une
situation qui se résume au fond à un très grand risque. C'est quoi le risque ?
C'est que ne se mettent en place des droits de douane pérennes à des niveaux
très élevés. Et ça, je veux le dire, c'est une situation que nous devons
absolument éviter. La guerre commerciale, ça ne fait que des perdants. Ça
détruit les emplois, ici comme aux États-Unis. Ça augmente les prix, ici comme
aux États-Unis. Et donc, le but de la France, le but de l'Europe, c'est
d'obtenir une désescalade. Aujourd'hui, nous avons, pour être précis, 10% de
droits de douane sur un grand nombre de produits. Et sur certains produits bien
spécifiques comme l'acier, l'aluminium, nous avons 50% de droits de douane. Il
est évident qu'on ne peut pas rester là. Il faut revenir à la situation
antérieure. Et pour revenir à la situation antérieure, il n'y a qu'une méthode,
c'est d'instaurer une forme de rapport de négociation, de rapport de force. Ça
veut dire, riposter à la situation actuelle qui est une situation asymétrique.
Je veux bien être précis. (…)
L'Europe représente 450 millions de consommateurs. C'est un marché dont les
États-Unis ne peuvent pas se passer. C'est un marché dont les États-Unis
dépendent en grande partie. Ça dépend évidemment des industries, mais certaines
en sont très dépendantes. Et donc nous devons capitaliser sur cette force
collective. Et c'est la raison pour laquelle, en Européens, nous devons
absolument rester unis dans la réponse. Et j'espère que dans les prochains
jours, il y aura une réponse ferme si la négociation n'aboutit pas à une
désescalade. (…)
Il y a évidemment des intérêts qui sont différents d'un pays à l'autre et d'une
filière industrielle à l'autre. Les intérêts de la filière automobile en
Allemagne ne sont pas ceux de la filière automobile en France, ne sont pas ceux
des agriculteurs. Tout ça est évidemment très complexe. Donc il faut se ramener
à des grands principes. Moi, mon principe, c'est de garder une empreinte
industrielle en France. (…)
Nous sommes en discussion constante avec les services de la Commission
européenne. Et moi, en tant que ministre de l'Industrie, j'ai convoqué un
Conseil national de l'Industrie exceptionnel, dès les annonces, pour faire
remonter les attentes de nos filières industrielles et pour savoir comment nous
devions nous protéger, et éventuellement, comment nous devions riposter sans
déstabiliser l'ensemble de nos producteurs. Mais il faut bien le dire, nous
avons aujourd'hui des filières qui sont déjà dans la difficulté. L'automobile,
les équipementiers automobiles, ça fait partie de ces filières en difficulté.
Et donc notre objectif, c'est évidemment de les protéger au maximum.
> Je me situe très clairement dans le camp de ceux qui
défendent les énergies renouvelables et qui défendent de manière générale un
mixte équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables. Moi, je n'ai
pas de leçons à recevoir de ceux qui défendent le nucléaire et qui pourfendent
les renouvelables. Je me suis battu au niveau européen et j'ai obtenu de la
Commission qu'on finance le nucléaire, ce que beaucoup de pays ne voulaient
pas, grâce au Fonds européen. (…)
Donc cette idée d'un moratoire ou d'arrêter de financer les énergies
renouvelables, je pense que ça n'est pas une bonne idée pour des raisons
pragmatiques. D'abord, parce qu'un moratoire sur les énergies renouvelables,
c'est d'abord un moratoire sur l'emploi. Ça veut dire plein de projets
d'investissement qui vont s'arrêter, ça veut dire des filières entières qui
vont licencier. Et ça, je pense que tous les gens qui sont soucieux de l'emploi
dans leur territoire ne le souhaitent pas.
> Ce que nous faisons aujourd'hui, c'est d'introduire des
clauses de contenu local pour que tous les appels d'offres sur l'éolien
achètent des pales, des turbines qui soient fabriquées en France. C'est ça que
nous faisons. Et donc, nous avons des emplois à la clé. Il y a 8 000 emplois
aujourd'hui qui dépendent simplement de l'éolien en mer, j'insiste. Et si on
étend cela à toutes les énergies renouvelables, le photovoltaïque, ce sont des
dizaines de milliers d'emplois. Si on arrête tous ces projets, c'est des
filières entières qui vont licencier. C'est des filières entières. Et j'ajoute
que ce n'est pas simplement un enjeu pour l'emploi, c'est un enjeu de
souveraineté énergétique. Quand le parc nucléaire en 2022-2023 a eu des
difficultés, vous vous souvenez, il y avait la corrosion sous contrainte,
beaucoup de réacteurs à l'arrêt. On relève grâce aux importations
d'électricité, mais grâce aux énergies renouvelables aussi. C'est pour ça que
le mix énergétique, il est pertinent, il est vertueux. Et j'insiste en terminant
pour dire que certaines énergies renouvelables, l'éolien, en particulier
l'éolien terrestre, le photovoltaïque, les grands champs photovoltaïques, ils
sont aussi compétitifs. Autour de 70 euros du mégawattheure pour le coût de
production que le nucléaire existant. Donc, il faut arrêter cette guerre de
religion entre les énergies renouvelables et le nucléaire. Le sujet, ce n'est
pas renouvelable contre le nucléaire. Le sujet, c'est électricité décarbonée
contre énergie fossile. Moi, ce que je veux, c'est qu'on sorte de cette
dépendance au gaz, au pétrole que nous importons.
> Nous avons besoin d'électrifier nos usages pour moins
dépendre du gaz et du pétrole. 60% de notre consommation énergétique, c'est du
gaz et du pétrole importé, c'est 70 milliards d'euros de déficit sur notre
balance commerciale et c'est une dépendance vis-à-vis de la Russie. (…)
L'enjeu, c'est de faire progresser l'électrification et de s'appuyer sur ce mix
électrique équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables. C'est à
la fois compétitif, qu'on le veuille ou non, et c'est surtout un facteur
d'équilibre, qui nous permet de pallier aux difficultés de l'un ou de l'autre
et le nucléaire a pu avoir des difficultés par le passé même si je le défends
avec beaucoup d'ardeur, notamment au niveau européen.
> L'acier et la chimie, c'est un peu ce qu'on appelle les
industries des industries. C'est des industries qui sont en amont des autres.
On a besoin d'acier pour la défense, pour l'automobile. On a besoin de la
chimie pour à peu près toutes les industries. Et elles sont en difficulté, ces
filières. Pourquoi elles sont en difficulté ? Parce qu'elles subissent des
coûts de l'énergie qui sont plus compétitifs dans d'autres pays, en Chine, aux
États-Unis, au Canada. Elles subissent une concurrence déloyale, notamment de
la part de la Chine, qui subventionne massivement sa production. Donc, face à
ça, on a besoin, un, de plus de protection commerciale. Et c'est ce que nous
essayons d'obtenir de la Commission. Et j'espère que dans les prochains jours,
on mettra des quotas d'importation sur l'acier chinois qui soit beaucoup plus
forts qu'aujourd'hui. Et sur la chimie, nous avons fait un certain nombre de
propositions pour protéger notre filière chimique. Parce que là aussi, il y a
des surcapacités qui viennent de Chine, qui viennent d'Inde, qui sont
extrêmement subventionnées, et donc une concurrence déloyale. Moi, mon travail
de ministre, c'est de faire en sorte que nos industriels se battent à armes
égales avec leurs concurrents internationaux. Et c'est particulièrement le cas
pour ces filières.
> Il y a beaucoup de défaillances d'entreprises depuis
quelques mois, même un peu plus d'un an maintenant. Il y a un phénomène de
rattrapage après le Covid. On a beaucoup aidé les entreprises pendant le Covid.
On leur a donné des prêts garantis par l'État qu'elles doivent aujourd'hui
rembourser. Et les entreprises, les PME que vous évoquez, parce que ce sont
plutôt des PME, sont particulièrement soumises à cette contrainte. Il y a
beaucoup de défaillances. Et à un moment ou à un autre, évidemment, ça se voit dans
les chiffres. Et puis il y a, il faut bien le dire, une incertitude très forte
de l'environnement économique. Il y a eu une incertitude de l'environnement
politique, notamment au moment de la censure avec une absence de budget, qui
fait que beaucoup de projets d'investissement sont suspendus. Et quand un grand
donneur d'ordres, une grande entreprise, qui suspend ses projets d'embauche ou
d'investissement, ou suspend ses commandes, c'est les fournisseurs, c'est les
sous-traitants qui trinquent. Et c'est notamment les ETI qui sont en amont.
Donc tout cet environnement, il doit nous amener, un, à essayer d'obtenir plus
de stabilité. J'en appelle, notamment dans la perspective des textes
budgétaires, à prendre à chacun, à ce que chacun prenne ses responsabilités au Parlement,
pour donner de la stabilité, de la visibilité à nos acteurs économiques. Et
ensuite, je pense qu'on reviendra à une situation un petit peu plus favorable.
> On a une préoccupation, c'est de maintenir tout le
monde sous tension pendant les deux ans qui viennent. Parce que si on lève le
crayon, et si on arrête de transformer le pays, de faire des réformes dans les
deux ans qui viennent, je pense que le pays sera perdant. On a besoin de
protéger nos industries, on a besoin de protéger les Français sur l'aspect
sécuritaire, vous l'avez évoqué au début. Nous avons besoin de continuer à
travailler. Donc, je pense que c'était ça, le fond du message du Président,
c'était de dire : « Je reste dans le paysage parce que je me préoccupe du
devenir du pays ». Après, son avenir personnel, très sincèrement, je ne sais
pas le prédire et peut-être d'ailleurs que lui-même ne sait pas le prédire. Il
y a toujours, quand on quitte le pouvoir, ce qu'on appelle le temps de Venise,
c'est-à-dire le fait de s'éloigner du pouvoir. Peut-être qu'il le saisira,
peut-être qu'il le saisira pendant une période longue, peut-être pendant une
période plus courte, ça, je ne sais pas le dire.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Les habitants des quartiers politiques de la Ville ne réclament pas
moins de police, bien au contraire, ils veulent une présence visible, réactive,
rassurante. Une présence qui protège au quotidien, lutte contre la drogue et
maintient le vivre‑ensemble. Proposer de désarmer les polices municipales et de
supprimer la vidéosurveillance, comme le suggère LFI, ce n’est pas la réalité.
C’est du dogmatisme idéologique, inadapté aux besoins des territoires. En
réponse, le Gouvernement porte une réforme pragmatique : doter les 28 000
agents municipaux d’une « boîte à outils » juridique modernisée, avec
des compétences élargies. Je souhaite pour les quartiers plus de moyens, plus
de présence des forces de l’ordre, et plus de proximité. Avec Bruno Retailleau
et François‑Noël Buffet, nous proposons de renforcer les moyens de défense des
polices municipales et de moderniser les moyens d’action. Ce n’est pas une
option, c’est un devoir républicain pour assurer la sécurité de tous. Moins de
police, c’est moins de puissance publique là où elle est le plus attendue. Nous
choisissons le pragmatisme contre le dogmatisme, la vie quotidienne des
familles contre les postures hors-sol.
> Pour faire face
à l'augmentation sans précédent du prix de l'énergie, le Gouvernement a mis en
place un bouclier individuel limitant les hausses de prix du gaz et de
l'électricité pour tous les contrats individuels, ainsi qu'un bouclier
collectif apportant aux ménages en habitat collectif une aide équivalente
lorsque l'électricité ou le gaz sont payés par leur bailleur social ou privé ou
la copropriété. Ce double dispositif a permis d'éviter un doublement des
factures.
Le chèque énergie a été mobilisé rapidement en 2021 et
en 2022. Depuis 2024, il peut être utilisé pour payer les charges
locatives incluant des frais d'énergie dans le parc HLM. Il appartient aux
gestionnaires d'adhérer à ce dispositif.
Depuis le 1er février dernier, les tarifs réglementés de
vente tarifs réglementés de vente (TRV) d'électricité bénéficient, à leur
demande, à l'ensemble des TPE et structures assimilées sans condition de
puissance souscrite. De nombreux consommateurs professionnels, y compris des
collectivités et bailleurs sociaux, peuvent en bénéficier.
S'agissant enfin de la rénovation du parc social, les derniers décrets
nécessaires à la mise en place du dispositif « Seconde vie » ont été
pris en février, permettant de favoriser les réhabilitations lourdes.
Le Gouvernement reste mobilisé pour offrir des marges de manoeuvre aux
bailleurs afin de rendre possibles des opérations de rénovation améliorant les
conditions de vie.
> Le législateur
a choisi de réserver l'accompagnement financier du service public de la petite
enfance aux communes de plus de 3 500 habitants. Cependant, la loi
pour le plein emploi ne remet pas en cause les compétences exercées au niveau
intercommunal. Les communes peuvent à tout moment transférer à un EPCI l'une
des quatre compétences relevant de l'autorité organisatrice.
Dès lors, le droit commun s'applique en matière de financement des
compétences, lequel peut s'opérer notamment via le mécanisme des
attributions de compensation, assurant la neutralité budgétaire des transferts
de charges entre l'intercommunalité et ses membres. En révisant librement ces
attributions, les EPCI et leurs communes membres peuvent donc, s'ils le souhaitent,
transférer le montant de l'accompagnement financier versé par l'État aux
communes de plus de 3 500 habitants, à hauteur de 85,5 millions
d'euros.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> À un moment décisif pour nos exportations, la France agit avec ses
partenaires européens. Droits de douane, accords commerciaux : je le dis, les
négociations se poursuivront jusqu’au bout. Protéger nos intérêts, c’est
défendre notre souveraineté économique.
> [Guerre commerciale de Trump] Depuis janvier, face à la
pression des Etats-Unis, l’Union européenne a démontré qu’elle savait être
solidaire. Je suis persuadé que l’Europe ressortira renforcée de cette période,
plus unie, consciente de sa puissance commerciale et avec des accords
commerciaux plus nombreux et diversifiés!
> [Guerre commerciale de Trump] Ce que je veux, c’est que
nos entreprises puissent continuer à exporter sans être pénalisées. Les droits
de douane sont une impasse : les États-Unis ont plus à perdre qu’à y gagner.
Selon l’issue des négociations, l’Europe décidera de sa réponse.
> [Guerre commerciale de Trump] Je fais un pari que, de
cette période, l’Europe ressortira plus forte. (…) Mon intérêt est que nos
filières françaises soient gagnantes dans ces négociations.
> [Guerre commerciale de Trump] Donald Trump sait
pertinemment qu’à la fin, ces droits de douane sont mauvais pour sa propre
économie.
> Aéronautique, vins et spiritueux, cosmétiques : ce sont
les piliers de nos exportations. Nos entreprises ont besoin de clarté sur
l’accès au marché américain et nous ferons tout pour retrouver un agenda
positif.
> En déplacement en Argentine et au Brésil, j’ai été
clair : la France refuse l'accord UE-Mercosur en l’état. Mon message a été
entendu. Nous y resterons fermement opposés tant que nos filières agricoles ne
seront pas mieux protégées contre une déstabilisation de leur marché.
> J’ai été clair sur le Mercosur. Non à l’accord en
l’état, oui à un protocole additionnel qui protège nos filières agricoles. Nous
avons été chercher une minorité de blocage, utilisons-la. Nos partenaires
brésiliens et argentins sont prêts à en discuter. La balle est dans le camp de
la Commission.
● Autres
ministres
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Remise du rapport sur les conséquences des essais nucléaires en
Polynésie Française. Leurs recommandations seront étudiées avec sérieux, dans
la continuité du travail inédit de transparence et de réparation déjà entamé
sous l’impulsion d’Emmanuel Macron.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> Sans eau, il n’y a pas d’agriculture, sans agriculture, il n’y a pas
de souveraineté alimentaire !
> Aucun pesticide interdit dans l’UE ne peut être présent
dans les productions importées. Limite maximale de résidus à zéro!
> La proposition de loi Duplomb Menonville redonne de
l’oxygène à nos agriculteurs. Elle lève certaines contraintes tout en gardant
un cap clair et maintient nos exigences environnementales. Souveraineté
alimentaire, eau, innovation, bon sens paysan… Je compte sur les députés pour
prendre leurs responsabilités ce jour lors du vote à l’Assemblée nationale.
Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de
la Vie associative)
> Nous avons reçu le rapport du Haut Conseil à l’Égalité sur la parité
dans l’encadrement sportif. Ce rapport met en lumière une réalité persistante :
les femmes sont trop peu présentes dans l'encadrement, l'arbitrage, la
direction et la gouvernance du sport.
Quotas dans les postes clés, accompagnement vers les métiers du sport,
conditionnalité des subventions… Le rapport propose des solutions concrètes que
nous allons étudier.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Le rapport commandé
en 2024 par le Président de la République met en garde sur les
répercussions d'un usage incontrôlé des écrans.
La ministre d'État Elisabeth Borne a saisi l'inspection générale de
l'enseignement supérieur et de la recherche début 2025, et envisage
de revoir la circulaire de 2010 imposant le déploiement d'un cahier
de textes numérique.
Le numérique à l'école doit être encadré afin de prévenir les usages
inappropriés, protéger les élèves et contribuer à un climat scolaire serein.
Pour éviter le stress causé par ces logiciels, voici la chronologie attendue
des professeurs : d'abord, remise de sa copie à l'élève pour qu'il
comprenne sa note, puis affichage des notes dans les outils et, en dernier
lieu, communication de la note aux parents, après un délai.
Le droit à la déconnexion : c'est le sens de la suspension des
mises à jour des logiciels scolaires de 20 heures à 7 heures, et de
l'interdiction du téléphone portable au collège dès la rentrée prochaine. Le
ministère promeut un cadre d'usage équilibré, prenant en compte les
déterminants sanitaires et pédagogiques.
> L'école
inclusive représente la promesse tenue de la loi de 2005. À la rentrée
dernière, 520 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés;
340 000 d'entre eux sont accompagnés par une aide humaine, 8 %
de plus qu'en 2024 et 90 % de plus qu'en 2013.
La loi Vial de 2024 prévoit désormais la prise en charge par l'État
de la rémunération des AESH sur la pause méridienne. Au
31 décembre 2024, 7 700 élèves étaient accompagnés ;
trois mois plus tard, ils étaient 8 600.
Le décret d'application précise les conditions de recrutement et d'emploi des
AESH. L'État, pleinement employeur, assume toutes ses obligations. Toutefois,
une coordination avec les collectivités est nécessaire à la bonne intervention
des AESH. Chaque situation est donc traitée au cas par cas, en intelligence
avec les collectivités et les services déconcentrés du ministère. Une foire aux
questions a été mise en place. Enfin, des dispositifs de suivi et d'évaluation
sont envisagés à l'échelon académique, en lien avec les services de l'école
inclusive du ministère.
> Les moyens en
emplois pour la rentrée 2025 ont été améliorés par rapport à la copie
initiale du projet de loi de finances. Nous avons maintenu des postes menacés
et recruté 2 000 AESH supplémentaires.
Mais on ne peut ignorer la démographie : moins
93 000 élèves pour le primaire à la rentrée prochaine. La fermeture
de certaines classes se traduit par une amélioration du taux d'encadrement, à
21 élèves par classe.
> La fonction
publique d'État est confrontée, selon un rapport de France Stratégie
de 2024, à un réel « défi d'attractivité ». L'éducation
nationale n'est pas en reste - c'est pourquoi la ministre a lancé une
refonte du recrutement et de la formation des professeurs. Toutefois, le
recours aux contractuels n'y est que de 2 % dans le premier degré et
10 % dans le second, contre 20 % en moyenne dans d'autres pans de la
fonction publique. Les titulaires garantissent la continuité des enseignements
dans certains territoires ou certaines disciplines.
Des progrès notables ont été réalisés afin d'accompagner les
contractuels vers la réussite au concours. Une attention particulière est
portée à leur formation pour garantir leur liberté pédagogique.
Nous devons trouver un équilibre entre fidélisation des contractuels et
respect des droits des fonctionnaires. La direction générale des ressources
humaines du ministère a demandé aux recteurs de veiller à ce que les modalités
d'affectation ne conduisent pas à privilégier les choix des contractuels par
rapport à ceux des titulaires - qui doivent avoir priorité lorsqu'ils font
valoir leur droit à la mobilité.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> L’autoflagellation et le déclinisme sont à la mode dans les salons
parisiens. Partout en Europe, j’entends « merci la France » pour le
rôle joué pour remobiliser les Européens dans un monde dangereux. Refusons le
défaitisme et la résignation. Soyons fiers de notre pays.
> À un moment où les menaces se durcissent, nous ne
pouvons pas dépendre des Américains pour notre défense. Augmentons nos budgets,
accélérons la coopération industrielle européenne, seule voie vers la
souveraineté.
> [Guerre commerciale de Trump] Les droits de douane
américains sont injustifiés. Nous souhaitons un accord rapide et équilibré. En
cas d’accord asymétrique, les Européens répondront.
> [OTAN] Oui nous pouvons conserver notre indépendance
tout en restant dans l’alliance.
> Mercosur: la France et la Pologne demandent une clause
de sauvegarde pour protéger les agriculteurs.
> Je suis macroniste et je continue de revendiquer le
dépassement avec ceux qui croient à la République, la liberté, l’Europe. Alors
que l’extrême droite n’a jamais été aussi forte, que la gauche s’allie à
l’extrême gauche la plus antisémite et violente, faisons preuve de
responsabilité.
> 6 projets de batteries électriques, dont 2 en France,
vont être soutenus à hauteur de 852 millions d’euros par l’UE. C’est une
excellente nouvelle pour notre souveraineté européenne et industrielle, portée
par le commissaire Stéphane Séjourné. L’Europe investit concrètement pour créer
une filière européenne de batteries.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Depuis la dissolution, certains prétendent que l’Assemblée ne
fonctionne plus. C’est faux.
> Je défends le recours au référendum sur les sujets qui
engagent directement les citoyens. Je suis aussi favorable à la création d’un
jour de la consultation et à une participation locale plus active. Il faut
réinventer le lien entre les citoyens et la décision publique.
> Les Français veulent qu’on se parle, qu’on se mette
d’accord. Quand il y a des désaccords en famille, on se réunit autour d’un
repas le dimanche. Je défends l’idée qu’en politique, on doit être capable de
se mettre autour d’une table et remettre l’intérêt général au centre.
> Je ne souhaite pas une hausse d'impôts généralisée pour
les Français. (…) On peut aller regarder çà ou là quel est l'intérêt de telle
ou telle niche fiscale, ou quel est l'intérêt de tel ou tel avantage fiscal.
> Il faut absolument que, dans l'effort que l'on va
demander à la nation, cet effort soit équitablement réparti
> [TVA sociale] La TVA pèse beaucoup plus sur les ménages
les plus fragiles que sur les ménages les plus aisés. C'est un impôt qui va
venir impacter d'avantage les plus fragiles d'entre nous, donc il faut faire
très attention avec la TVA sociale.
> On est le seul Parlement au monde qui ne sait pas quel
va être son agenda parlementaire et, dans un contexte difficile, il vaut mieux
essayer d'organiser les choses et de parler avec les différents groupes
politiques très en avance plutôt que d'arriver un peu en catastrophe à
l'Assemblée nationale et au Sénat avec des textes qui ne sont pas d'origine
gouvernementale et que les Parlementaires découvrent et parfois il y a du
fracas.
> Une nouvelle dissolution ne servirait à rien. Je ne
suis pas bien convaincue que les Français diraient autre chose dans les urnes
que ce qu'ils ont dit il y a un an.
> Ne croyons pas que la proportionnelle est la baguette
magique pour que tout le monde puisse coopérer et rentrer dans une logique
de coalition.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Sylvain Maillard (député)
> [Proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres
du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille ] L’Assemblée
nationale vient d’adopter en nouvelle lecture, à une large majorité, notre
proposition de loi PLM. La représentation nationale reste ainsi fidèle au
souhait des Parisiens, des Lyonnais et des Marseillais qui veulent qu’enfin, 1
habitant = 1 voix.
> [Proposition de loi visant à réformer le mode
d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon
et Marseille / Intervention à l’Assemblée]
Nous nous retrouvons une nouvelle fois pour examiner la proposition de loi que
j’ai déposée avec plusieurs collègues pour réformer le mode de scrutin de
Paris, Lyon et Marseille. Après avoir remercié le rapporteur pour son travail,
je veux saluer la volonté du gouvernement qui a permis que ce texte poursuive
son parcours dans le cadre de la navette parlementaire, conformément à notre
Constitution.
Pourtant, que n’a-t-on entendu de la part des opposants à cette réforme !
Pendant deux mois, ceux-ci ont déversé leurs critiques, plus ou moins de
mauvaise foi, pour s’opposer à une évolution pourtant souhaitée par 90 %
des Parisiens, des Lyonnais et des Marseillais.
Certains, y compris sur ces bancs, ont même osé parler de « tripatouillage
électoral ». Or le tripatouillage, c’est plutôt de défendre un mode
d’élection qui permet à un maire d’être élu sans majorité des voix, comme c’est
le cas actuellement. Le tripatouillage, c’est de laisser prospérer un système
dans lequel la voix des habitants compte plus ou moins selon l’arrondissement
où ils habitent. Le tripatouillage, c’est de clamer la main sur le cœur – comme certains dans cet hémicycle – qu’une réforme de ce mode de scrutin inique
est souhaitable tout en s’opposant
systématiquement à toute tentative de réforme.
Depuis quarante ans, les habitants de Paris, Lyon et Marseille réclament cette évolution. Depuis quarante ans, ils
souhaitent voter directement pour la liste municipale et élire leur maire comme dans n’importe quelle autre ville de
France.
Grâce à la réforme que nous proposons, les habitants pourront voter à
la fois pour le maire qu’ils souhaitent pour leur ville et pour celui qu’ils
veulent pour leur arrondissement. C’est une avancée démocratique indéniable.
Par ailleurs, on nous a accusés de réduire la place des maires
d’arrondissement. Or, avec ce vote direct, nous donnons au contraire à ces élus
de proximité une nouvelle légitimité et reconnaissons leur importance. Nous
souhaitons d’ailleurs que cette évolution se poursuive grâce à un vrai travail
de réflexion sur les compétences des arrondissements à Paris, Lyon et
Marseille, afin de pouvoir leur octroyer, au moyen d’un prochain texte, de
nouveaux moyens et des responsabilités harmonisées.
De même, avec ce nouveau mode de scrutin, nous souhaitons que les oppositions
soient mieux représentées mais que, dans le même temps, une majorité municipale
puisse gouverner lorsqu’elle arrive en tête. C’est ce que permet l’abaissement
de la prime majoritaire à 25 % prévue par notre proposition de loi. Dans
ces trois grandes villes, toutes les sensibilités doivent pouvoir
s’exprimer : ce n’est pas seulement souhaitable, c’est une exigence
démocratique.
Malgré ces mesures de progrès, l’adhésion massive des habitants à cette réforme
et notre volonté de dialogue afin d’aboutir à davantage de consensus, nos
opposants, pour la plupart guidés par des intérêts locaux particuliers, ont
choisi de s’enfermer dans une campagne de dénigrement stérile sans proposer de
réforme alternative. Ce n’est pas à la hauteur du débat que nous devons à nos
concitoyens sur une question qui concerne 10 % du corps électoral.
J’espère qu’au cours de cette nouvelle lecture, les intérêts partisans seront
mis de côté et que l’esprit de responsabilité sera davantage mobilisé pour que
chacune des voix des Parisiens, des Lyonnais et des Marseillais compte.
Olivia Grégoire (députée)
> Adoption en 2eme lecture de notre projet de loi PLM. Parce que les Parisiens
les Lyonnais et les Marseillais méritent un scrutin clair et transparent où
leurs voix comptent vraiment !
David Amiel (député)
> 1 Parisien, 1 voix ! Nouvelle adoption ce soir à l’Assemblée de la
réforme de la loi PLM. Malgré toutes les tentatives d’entrave et d’obstruction,
nous avançons, pour répondre à la demande de l’écrasante majorité des
habitants.
● MoDem
Frédéric Petit (député)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Oui à des sanctions
plus lourdes contre la Russie. Il est urgent également de protéger le ciel
ukrainien pour sauver des vies.
Jean-Paul Mattei (député)
> [Proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres
du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille /
Intervention à l’Assemblée]
Notre assemblée est invitée à débattre en ce début d’après-midi d’une
proposition de loi qu’elle a déjà adoptée il y a quelques semaines avec un
large soutien transpartisan. Je la considère comme une avancée majeure pour la
démocratie municipale dans nos trois plus grandes villes.
La loi du 31 décembre 1982 portant modification de certaines dispositions
du code électoral relatives à l’élection des membres du conseil de Paris et des
conseils municipaux de Lyon et de Marseille, dite loi PLM, a institué un mode
de scrutin dérogatoire pour l’élection des conseillers municipaux à Lyon et
Marseille et des conseillers de Paris dans notre capitale.
Depuis plus de quarante ans, à l’initiative du ministre de l’intérieur de
l’époque, M. Gaston Defferre, les électeurs de ces trois villes votent à
l’échelle de leur secteur pour désigner un conseil d’arrondissement. Certains
de ces conseillers siègent ensuite au conseil municipal de Lyon et de Marseille
ou au conseil de Paris, et élisent alors le maire de la commune.
Ce système, censé rapprocher les élus des habitants, a progressivement montré
ses limites. Il est devenu complexe et peu lisible pour les citoyens. Dans
certains cas, un maire peut même être élu sans avoir réuni une majorité de voix
à l’échelle de la commune, comme à Marseille en 1983.
Plus largement, ce mode de scrutin pave la voie à d’étonnantes négociations de
couloirs, parfois au mépris des électeurs, qui peuvent légitimement se sentir
floués par un système qui ne reflète pas toujours les équilibres électoraux
tels qu’ils ressortent du vote.
Surtout, le mode de scrutin applicable exclusivement à Paris, Lyon et Marseille
revient sur un principe fondamental, cardinal dans notre démocratie, selon
lequel un électeur égale une voix. Rien ne justifie que le bulletin de vote
d’un électeur de droite dans un arrondissement de gauche, ou d’un électeur de
gauche dans un arrondissement de droite, n’ait aucune valeur et n’emporte
aucune conséquence pour l’élection du maire du fait de la sectorisation de son
élection. C’est pourtant le cas dans les trois plus grandes villes de France.
Cela devrait tous nous interpeller. Chacun comprendra donc ici qu’un tel mode
de scrutin peut susciter des réserves légitimes. Mes travaux, en tant que
rapporteur du texte, me conduisent à constater qu’il trouve bien peu de
soutiens pour le défendre et le justifier.
Le personnel politique des trois villes concernées, de la majorité comme de
l’opposition, ainsi que l’ensemble des personnes que j’ai auditionnées pour
préparer ces travaux le reconnaissent : pour ces communes, une réforme du
mode de scrutin est utile. Personne n’est fermé par principe à cette idée.
La proposition de loi que nous examinons fait ce constat et tente d’apporter
des solutions. Je tiens à nouveau à saluer le travail de ses auteurs, nos
collègues Sylvain Maillard, David Amiel, Olivia Grégoire et Jean Laussucq, qui
planchent sur ce texte depuis de longs mois et nous donnent l’occasion de
corriger ce qui m’apparaît comme une anomalie.
Ce texte n’est pas le grand soir pour les trois plus grandes communes de
France. Il propose bien humblement, si j’ose dire, de revenir à une
architecture électorale plus lisible rapprochant Paris, Lyon et Marseille du
droit commun.
Il instaure à cette fin un scrutin de liste à l’échelle de la commune pour
l’élection du conseil municipal de Lyon et de Marseille ou du conseil de Paris,
et un scrutin à l’échelle de chaque arrondissement pour élire les conseils
d’arrondissement, auxquels les citoyens sont très attachés. Cette réforme ne
fait donc pas disparaître les arrondissements, mais les préserve et les
conforte, en ouvrant par ailleurs un chantier à venir sur la clarification de leurs
compétences. M. le ministre l’a évoqué.
Après l’avoir dit en première lecture puis, la semaine dernière, en commission,
je répète que ce texte ne bouleverse pas l’organisation électorale de nos trois
plus grandes villes, mais qu’il la clarifie aux yeux des électeurs et des
habitants de Paris, Lyon et Marseille, conformément à notre rôle et à notre
ambition de législateur.
Adopté très largement par notre assemblée le 9 avril dernier, avec un
soutien transpartisan réunissant un grand nombre de sensibilités politiques de
notre hémicycle, ce texte a néanmoins été rejeté par le Sénat. Je le regrette.
Je continue de croire qu’une autre voie aurait été possible : nous aurions
pu contribuer ensemble à enrichir ce texte comme nous l’avons fait en première
lecture à l’Assemblée nationale où d’importants compléments et corrections
avaient été adoptés afin de conforter le dispositif. Nous avons eu un débat
constructif.
Je regrette encore davantage que la commission mixte paritaire, qui s’est
réunie il y a deux semaines pour rapprocher les positions de nos deux chambres,
n’ait pu aboutir à un compromis malgré les propositions concrètes que j’avais
formulées dans un esprit d’ouverture et dans le cadre d’un dialogue constant
avec la rapporteure du Sénat.
Il n’est jamais trop tard ; je reste éternellement optimiste. Le
gouvernement a choisi de poursuivre le processus parlementaire sur ce texte et
je m’en réjouis. Cela constitue une chance et une opportunité pour nous de
continuer à améliorer ensemble cette proposition de loi, d’abord entre nous à
l’Assemblée nationale, puis avec le Sénat.
Dans le cadre de nos débats en nouvelle lecture, je reste convaincu que la
rédaction de l’article 1er qui organise le mode de scrutin dans
nos trois plus grandes villes est la bonne. Je m’opposerai donc à l’ensemble
des tentatives de réécriture, qu’il s’agisse d’introduire un bulletin unique ou
de sortir Lyon de la réforme, afin de rester fidèle à nos votes en première
lecture.
En revanche, je serai favorable à une initiative bienvenue du gouvernement
visant à préciser que la répartition des sièges des conseillers communautaires
tient compte de la prime majoritaire de 25 %. Cela s’inscrit pleinement
dans la démarche adoptée par la proposition de loi.
Nous avons déjà beaucoup discuté de ce texte ; j’ai entendu de nombreux
arguments visant à le défendre comme à s’y opposer.
Permettez-moi de revenir un instant sur les deux points qui ont contribué à
forger ma conviction de rapporteur.
S’agissant de la prime majoritaire, il nous est reproché d’introduire une
distinction injustifiée avec le reste des communes de France. Sur ce sujet, mes
convictions sont claires et tranchées : la prime majoritaire de 50 %
écrase les oppositions et c’est au mépris de celles-ci que la gouvernance des
communes est alors assurée. Les trois premières villes de France montreront
demain un exemple différent, où l’on s’écoute, où l’on coconstruit, où les
oppositions disposent de moyens pour effectuer leur travail et où la majorité
n’est pas synonyme de quasi-unanimité. Peut-être qu’un jour prochain, nous
parviendrons à étendre cette prime majoritaire de 25 % à l’ensemble de nos
communes. C’est le souhait que je formule, bien qu’il ne s’agisse pas du sujet
du moment, j’en conviens.
S’agissant du calendrier d’adoption du texte, dont j’ai également beaucoup
entendu parler, permettez-moi de vous rappeler que la précédente loi PLM a été
adoptée en décembre 1982, soit trois mois avant les élections municipales
de 1983. Nous ferions donc mieux cette fois-ci. Surtout, je m’émeus que
certains d’entre nous, qui se disent tant attachés au principe selon lequel il
ne faudrait pas modifier le code électoral moins d’un an avant les élections à
Paris, Lyon et Marseille, aient pourtant soutenu il y a quelques semaines une
loi réformant le mode de scrutin pour l’essentiel des communes de France. En la
matière, il ne devrait pas y avoir deux poids, deux mesures ; je le dis en
tant qu’ancien élu d’une commune rurale.
Ce texte n’est ni partisan, ni conjoncturel, comme en témoignent nos positions
et nos votes depuis le début de son examen. Il ne vise à rien d’autre qu’à
permettre à chaque citoyen de Paris, Lyon et Marseille de savoir pour qui il
vote et qui il contribue à faire élire. Il vise à appliquer les mêmes règles
dans ces trois villes que partout ailleurs en France, tout en tenant compte des
particularités de ces communes.
En ce début d’examen en nouvelle lecture, je vous invite donc à réaffirmer le
soutien de l’Assemblée nationale à cette proposition de loi.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Madame von der Leyen, qui sont vos alliés dans ce Parlement ?
L'extrême droite ou la majorité pro-européenne qui vous a élue il y a un an ?
Rien n’est acquis. Ramenez de l’ordre dans votre famille politique. Nous
attendons que vous repreniez la main pour qu’enfin l’agenda politique
pro-européen que nous partageons avec vous voit bien le jour.
> Madame von der Leyen, je dois vous le dire : rien n’est
acquis. Nous attendons de vous que vous repreniez le contrôle, afin que
l’agenda politique que nous partageons avec vous puisse enfin avancer
réellement. (…)
Écarter une majorité centrale au profit de majorités opportunistes et nuisibles
sape la confiance des citoyens et alimente l’instabilité politique. Il est
impératif que la Commission garantisse l’intégrité institutionnelle et respecte
pleinement la coalition pro-européenne du centre, qui a toujours défendu les
fondements démocratiques de l’Union et sa crédibilité législative.
Bernard Guetta (député)
> [Opinion : La paille occidentale et la poutre russe] Refait-il ou
non la même erreur qu’il y a trois ans ? En 2022, Vladimir Poutine n’avait fini
par envahir l’Ukraine qu’après s’être convaincu que ni les Etats-Unis ni
l’Union européenne ne feraient quoi que ce soit pour contrecarrer ses plans.
Tout le lui laissait penser puisque les Américains ne lui adressaient pas la
moindre mise en garde et que les Européens, pourtant dûment avertis par
Washington de la montée en puissance des troupes russes massées à la frontière
ukrainienne, ne voulaient pas se convaincre de la réalité du danger.
Ils ne bougeront pas, je peux y aller, s’était donc dit le président russe en
se trompant du tout au tout sur la force et la rapidité avec lesquelles les
Occidentaux allaient venir au secours de Kiev.
Cette cécité lui a coûté cher. Les Etats-Unis ont très vite livré des armes à
l’Ukraine. Les Européens ont été encore plus prompts à le faire et ont
entrepris, dans le même temps, de se doter d’une Défense commune Sur le
terrain, le seul vrai changement qu’ait pu imposer Vladimir Poutine a été
l’annexion formelle de territoires que des mouvements sécessionnistes
pro-russes contrôlaient déjà. Sa marine a été défaite en Mer noire et son
économie, après avoir été fortement stimulée par l’accroissement des dépenses
militaires, marque désormais de sérieux signes d’essoufflement.
Pour Vladimir Poutine, le bilan de cette agression et simplement catastrophique
mais il a pourtant refusé de saisir la main que lui tendait Donald Trump. Le
président américain était disposé à reconnaître l’annexion de la Crimée, à
admettre le fait accompli de l’intégration du Donbass à la Fédération de
Russie, à arrêter tout soutien militaire à l’Ukraine et à lui fermer les portes
de l’Alliance atlantique. Alors même qu’il perdait pied, Vladimir Poutine se
voyait offrir par les Etats-Unis la possibilité de sauver la face et que
fait-il ?
Il refuse. Il veut la démilitarisation de l’Ukraine et le remplacement de
Volodymyr Zelenski par un homme à lui. Il veut pouvoir enregistrer une
indiscutable victoire qui lui permettrait d’établir un protectorat sur ce qui
avait été l’Empire des tsars et d’intimider par-là toute l’Europe. Il se croît,
en un mot, assez fort pour décliner ce qui était une claire proposition
d’entente américano-russe sur le dos des Européens.
Comme s’il ne savait rien apprendre, Vladimir Poutine parait répéter, en bien
plus large encore, son erreur d’il y a trois ans sauf…
Sauf qu’on voit encore mal ce que va faire Donald Trump maintenant qu’il
constate que le président russe ne veut pas la paix. Sans doute va-t-il aider
l’Ukraine à se défendre contre les drones et missiles russes mais ira-t-il
jusqu’à lui donner les moyens de suffisamment frapper les infrastructures
militaires de la Russie pour contraindre le maître du Kremlin à de vraies
négociations ?
C’est loin d’être certain car il faudrait pour cela que Donald Trump s’engage
dans une épreuve de force militaire avec la Russie alors qu’il a promis à ses
électeurs de ne jamais entraîner les Etats-Unis dans de nouvelles guerres, même
indirectes.
Vladimir Poutine peut se dire que son plus très ami Donald ne franchira pas ce
pas de crainte de s’affaiblir à la veille des élections de mi-mandat de 2026.
Il peut tabler sur une prudence de la Maison-Blanche qui se limiterait à des
demi-mesures et il peut également se dire que les dirigeants français,
allemand, polonais, espagnol et britannique traversent tous de mauvaises
passes, que l’Union européenne veut s’affirmer mais n’est pas au mieux de sa
forme et que des extrêmes-droites dont il est proche progressent dans presque
toutes ses capitales.
Cette fois-ci, le calcul du président russe n’est pas forcément faux mais il
oublie deux choses.
La première est qu’il sera difficile à Donald Trump de se laisser humilier par
Vladimir Poutine et que les Etats-Unis pourraient difficilement permettre à
l’axe sino-russe de l’emporter en Ukraine sans que la Chine ne se convainque de
sa capacité à dominer ce siècle.
A Washington, la messe n’est pas dite et la seconde chose que le président
russe devrait prendre en compte est que son seul grand allié européen, Viktor
Orban, ne cesse de s’affaiblir ; que la progression des extrêmes-droites
européennes ne leur garantit pas d’arriver au pouvoir, en tout cas pas seules,
et que toutes ne souhaitent pas que la Russie puisse dominer l’Europe.
Aujourd’hui comme il y a trois ans, Vladimir Poutine méprise l’Occident et nous
sous-estime, ne voyant que la paille de notre œil et non la poutre du sien.
> Vous devez libérer Boualem Sansal. D’autant plus qu’à
le maintenir en détention, vous semblez dire que votre pouvoir et l’Algérie
entière seraient à la merci d’un écrit historique. Cette détention nuit à
l’image internationale de l’Algérie plus que vous ne le semblez le penser.
Pascal Canfin (député)
> [Opinion : «Renforcer la circularité du secteur automobile: un
enjeu important pour l’autonomie stratégique européenne»]
Les Commissions de l’Environnement et du Marché intérieur du Parlement européen
ont adopté leur position sur le Règlement sur les véhicules hors d’usage (VHU).
Le nouveau règlement vise à rendre le secteur automobile plus circulaire en
favorisant la réutilisation, la réparation et le recyclage des matériaux,
réduisant ainsi la dépendance de l’Europe aux matières premières importées.
La législation européenne sur les véhicules hors d’usage (VHU) date de plus de
25 ans, alors que le secteur automobile est l’un des plus gourmand en
ressources : 19% de la demande européenne en acier, 10% de la consommation
de matières plastiques, 42% de la demande en aluminium pour les équipements de
transport, 6% du cuivre pour les pièces automobiles et 65% de la production
d’articles en caoutchouc.
Aujourd’hui, plus de 6 millions de véhicules arrivent en fin de vie chaque
année et seules 19% des matières plastiques provenant de ces véhicules sont
recyclées. Une grande partie de ces véhicules ne sont pas correctement
collectés et d’autres sont exportés hors UE, ce qui représente une perte de
ressources pour l’Europe. Ce nouveau règlement entend donc répondre à ces
enjeux.
Incorporer du plastique recyclé dans les véhicules neufs
C’est sans aucun doute la mesure qui a suscité le plus de débats : d’un
côté, les constructeurs automobiles jugent les objectifs difficiles à atteindre
faute de plastique recyclé de qualité et de l’autre, l’industrie européenne du
recyclage estime qu’ils sont essentiels pour stimuler la demande et sécuriser
leurs investissements.
Dès le départ, j’ai soutenu des objectifs en faveur du recyclage privilégiant
le plastique issu de déchets post-consommation. Une position également soutenue
par les États membres. Selon la Commission, cette mesure ne représenterait
qu’un surcoût de 40 € par véhicule ! Le compromis retenu impose un minimum
de 20 % de plastique recyclé dans les véhicules neufs d’ici 2031, porté à 25 %
d’ici 2036. Cependant, les constructeurs pourront compter, dans une certaine
limite, les déchets post-industriels pour atteindre ces objectifs.
Pour stimuler la demande, j’ai également soutenu la mise en place d’objectifs
de contenu recyclé pour d’autres matières premières comme l’acier. Dans son
plan d’action sur l’acier et les métaux, la Commission européenne a confirmé
que des objectifs seront introduits pour l’acier et l’aluminium recyclés, sur
la base d’une étude de faisabilité qui sera réalisée d’ici fin 2026.
Améliorer la collecte et lutter contre le phénomène de « véhicules
disparus »
Aujourd’hui, seule la France applique une responsabilité élargie des
producteurs dans le secteur automobile. Le nouveau règlement rendra ce
dispositif obligatoire dans tous les États membres, améliorant ainsi la
collecte et le traitement des véhicules en fin de vie. Pour limiter les
“véhicules disparus”, des règles plus strictes encadreront également les
exportations : seuls les véhicules encore en état de circuler pourront être
exportés hors UE.
La position du Parlement sur ce texte devra être confirmée par un vote en
plénière à la rentrée. Si cette position est, sur certains points, moins
ambitieuse que la proposition initiale de la Commission, les mesures adoptées
représentent néanmoins une avancée significative par rapport à la
réglementation actuelle. Je me battrai donc dans les négociations avec le
Conseil pour que le texte final soit à la mesure des enjeux et envoie un signal
pour déclencher les investissements dans le recyclage européen.
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> Le Plan, c’est l’Europe ! Le Haut-commissariat réunit à Paris,
pour la premlière fois, les think tanks français, allemands et polonais
pour un « Weimar des idées ». Une trentaine d’institutions et de
chercheurs, pour proposer des idées concrètes aux dirigeants européens sur
trois sujets d’urgence et d’avenir : la défense de l’Europe ; sa compétitivité
; et la réforme de l’Union européenne.
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> [Opinion: «Protéger nos enfants, partout et ensemble : 15 ans de la
Convention de Lanzarote»]
Le 1er juillet, à Malte, j’ai eu l’honneur de représenter la France pour
célébrer les 15 ans de la Convention de Lanzarote. Cet accord du Conseil de
l’Europe est central dans la lutte contre les abus et l’exploitation sexuelle
des enfants sur notre continent. Il oblige les États signataires à prévenir ces
crimes, à protéger les victimes et à poursuivre les auteurs.
Ce combat dépasse toutes nos frontières. Il nous concerne tous. Et face à ce
fléau, il n’y a absolument aucune place pour l’inaction ou l’indifférence.
En France, un enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle
toutes les 3 minutes. C’est insupportable. Et c’est pourquoi nous continuons à
agir avec détermination.
La Convention de Lanzarote, nous l’appliquons pleinement, notamment à travers
le renforcement de la prévention, de la formation des professionnels, et du
signalement des faits de violences.
Notre loi française de 2022 interdit désormais tout emploi en contact avec des
enfants à toute personne condamnée pour violences sexuelles et une vérification
stricte des antécédents. Et nous allons plus loin. Nous avons lancé un plan
interministériel contre les violences faites aux enfants pour mieux prévenir,
mieux accompagner, mieux protéger.
Mais protéger les enfants, c’est aussi briser les silences. Celui autour des
tabous, des réalités comme la prostitution des mineurs – qui touche aujourd’hui
jusqu’à 20.000 enfants en France.
C’est aussi affronter les nouvelles menaces. L’univers numérique est devenu un
terrain de chasse pour les prédateurs. Deepfakes, réseaux sociaux, contenus
violents : les enfants y sont trop souvent livrés à eux-mêmes ; les
parents trop souvent démunis.
Nous devons mettre un terme à cette impuissance. Le président de la République
l’a annoncé : la France souhaite interdire l’accès aux réseaux sociaux pour les
moins de 15 ans. Pas pour punir, mais pour protéger.
Cette mesure s’accompagnera d’une éducation renforcée aux médias et d’un
accompagnement des parents, avec le label « Parents, parlons numérique », lancé
en 2024.
Je refuse de céder à l’acceptation face à la multiplication des dépêches BFMTV
glaçantes, alertant d’une nouvelle victime, d’un nouvel enfant confronté à ces
violences, d’un nouvel enfant dont la vie est brisée, parfois à jamais. Notre
société ouvre peu à peu les yeux face aux violences faites aux enfants et ce
combat mérite toute notre énergie, à tous. Pour prévenir autour de nous. Pour
signaler et protéger dès le moindre doute. Pour aider et accompagner quand
c’est nécessaire.
Prévenir, protéger, accompagner : c’est ce cap commun que nous devons tenir. Il
définira le monde dans lequel nos enfants grandiront, la société que nous
laisserons en héritage.
Il nous appartient donc de définir : de quel héritage
s’agira-t-il ?
> Le Référentiel national de qualité de l’accueil du
jeune enfant est publié ! Un socle commun, co-construit avec 2 000
professionnels, pour garantir à chaque enfant un accueil bienveillant et
respectueux. Ensemble, nous faisons grandir l'ambition de la petite enfance !