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dimanche 4 mai 2025

Vues du Centre. La journée mondiale de la liberté de la presse, c’est tous les jours!

Par Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes. 
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC

Si nous avons décidé de publier cet article le 4 mai, soit le lendemain de l’officielle «Journée mondiale de la liberté de la presse» instaurée par les Nations Unies en 1993, ce n’est pas pour réparer un oubli coupable ou par une erreur de calendrier, ni par hasard mais bien pour signifier que cette liberté de la presse doit être commémorée quotidiennement et que cela passe non pas par une cérémonie quelconque, ni par un jour dédié dans l’année, même si celui-ci a une portée emblématique à ne pas rabaisser, mais par son effectivité, c’est-à-dire par la publication sur tous les médias qu’ils soient écrits, oraux ou visuels d’informations rédigées librement et venant d’horizons diverses selon les opinions de ceux qui les rédigent.

La fête doit être permanente, à chaque instant, à toute heure, nuit et jours et célébrée lors de et par chaque expression d’une opinion par le biais d’un média.

Cela ne nous empêche pas de souhaiter que cette liberté de la presse soit accompagnée par un vrai service public de l’information afin que le citoyen puisse trouver une narration des faits la plus indépendante et la plus neutre possible qui lui permettre de se faire sa propre opinion sur la réalité et ainsi construire son projet de vie et son implication dans la communauté dans laquelle il vit au plus près de sa vision de l’existence tout en respectant celle des autres et leur dignité.

Cette fête de la liberté de la presse c’est évidemment la fête de la démocratie républicaine libérale, le seul régime sur terre à actuellement défendre et organiser cette liberté qui n’existe dans aucun autre des régimes qui lui font face.

Non pas que certaines utopies la promettent également mais elles ne sont encore que des utopies.

Et que des dérapages plus ou moins graves aient parfois lieu dans des pays démocratiques.

Alors, pour protéger cette liberté essentielle, faisons d’aujourd’hui la journée mondiale de la liberté de la presse sans oublier de la célébrer également demain comme nous l’avons fait hier.

Jean-François Borrou
Alexandre Vatimbella

 

 


La Quotidienne centriste du 4 mai 2025. La liberté de la presse recule aux Etats-Unis


Une presse libre est un des critères fondamentaux de la réalité d’un régime démocratique.

Sans liberté de la presse, pas de liberté d’opinion et de liberté d’expression, pas d’information libre qui permet au citoyen de décider de son existence et de défendre ses intérêts.

C’est pourquoi le niveau de liberté que la presse possède dans un pays qualifie son régime.

Les démocraties républicaines libérales sont évidemment celles qui garantissent le mieux l’exercice de cette liberté mais avec des degrés divers qui font que certains pays sont mieux notés que d’autres.

Pendant longtemps, les Etats-Unis ont fait figure de référence en la matière.

Mais ce n’est plus le cas.

Ces dernières années ce sont surtout les problèmes économiques ainsi que la concentration des médias dans les mains de quelques milliardaires qui ont fait régresser le pays dans le classement annuel réalisé par Reporter sans frontières (RSF) dans son rapport dont le dernier opus vient de sortir.

Et l’association classe désormais les Etats-Unis en 57e position avec la crainte d’une dégringolade dans les années à venir, c’est-à-dire celles de la deuxième présidence de Trump.

Car Trump déteste les médias indépendants même s’il doit toute sa carrière et son ascension politiques à ceux-ci dans un jeu extrêmement pervers où les intérêts commerciaux de la presse sont allés de pair avec leur utilisation comme simple organe propagande pour l’extrémiste populiste.

Mais cette alliance objective n’a jamais contenté Trump qui veut la disparition de tout média qui n’est pas à sa botte comme c’est le cas de tout autocrate.

Comme l’explique RSF:

«Le président Donald Trump a été élu pour un second mandat, à l'issue d'une campagne au cours de laquelle il a quotidiennement dénigré la presse et menacé explicitement d'armer le gouvernement fédéral contre les médias. Les premières mesures qu'il a prises pour politiser la Commission fédérale des communications (FCC), interdire l’accès de l’agence de presse Associated Press à la Maison-Blanche ou encore démanteler l'Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM), ont mis en péril les organes d'information du pays.»

Il est ainsi passé à une véritable chasse aux médias.

Il a commencé par les médias de service public avec la fermeture de Radio Free Europe et de Voice of America puis la suppression des subventions fédérales pour PBS et NPR, ce qui va compliqué leur fonctionnement.

Politico estime que le décret sur l’arrêt du financement de PBS et NPR, « qui sera probablement contesté en justice, est la plus grande escalade à ce jour de la Maison Blanche dans son attaque contre les médias».

De même, il a décidé de priver d’informations de la présidence des médias et d’interdire certains des briefings de la Maison blanche.

Et il ne se passe un jour sans qu’il attaque un ou plusieurs médias sur les réseaux sociaux allant jusqu’à affirmer que les sondages qu’ils publient, quand ils ne lui sont pas favorables, sont faux en développant des thèses complotistes à l’encontre des journalistes.

Au cours des quatre années qui viennent, la liberté de la presse sera certainement un des principaux baromètres de la volonté de Trump d’instaurer une autocratie aux Etats-Unis et de demeurer au pouvoir à vie.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]