Voici une sélection, ce 6 juin 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> En cette Journée mondiale
de l'environnement, 10 ans après l’Accord de Paris sur le climat, notre appel
avec le Brésil est important : ne lâchons rien du combat pour notre planète.
Redoublons nos efforts à Nice la semaine prochaine puis à Belém en novembre.
> Félicitations à la nouvelle promotion du French Tech Next40/120 ! Vous incarnez l’audace, l’innovation et l’esprit de conquête qui font la force de notre Nation. Grâce à des décisions fortes, en huit ans nous avons libéré les énergies pour entreprendre, produire, innover. Résultat : une France à nouveau capable de transformer les défis en opportunités. La French Tech a changé le regard porté sur nos entreprises, en France et à l’étranger. De la santé à la transition industrielle, elle améliore la vie des Français et crée des emplois concrets dans tous les territoires. À l’heure des grands bouleversements, nous devons plus une jamais défendre nos entreprises. Pour nos emplois, pour notre décarbonation, pour notre souveraineté. Nous avons tous les talents pour réussir, unis autour du coq rouge.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Motion de censure déposée par LFI / Intervention à l’Assemblée] Nous
vivons un moment intéressant, non pas seulement parce qu’il s’agit de la
septième motion de censure affrontée par le gouvernement mais aussi parce qu’il
s’agit, me semble-t-il, de la 154e motion de censure examinée depuis
le début de la Ve République.
Ces motions de censure étaient alors généralement déposées par les oppositions
contre le gouvernement, par la droite contre la gauche, par la gauche contre la
droite, par la gauche et la droite associées contre le centre, et avaient
toutes un point commun : elles invitaient l’Assemblée nationale à voter
contre le gouvernement.
La motion de censure que nous examinons cet après-midi est unique en son
genre : c’est la première fois que l’Assemblée nationale est invitée à
voter contre l’Assemblée nationale.
En effet, la raison – ou plutôt
le prétexte – de cette motion de censure
est le vote d’une motion de
rejet préalable sur un texte d’origine parlementaire, adopté en première lecture par le Sénat.
Cette motion de rejet, demandée
par quatre des groupes parlementaires de cette assemblée, a recueilli 274 voix
contre 121, soit la majorité
absolue des votants. Ainsi, l’Assemblée n’est pas contente de l’Assemblée et elle se propose, à la demande de cinquante-huit de ses
membres, de manifester le mécontentement
qu’elle éprouve à son propre égard en renversant le gouvernement !
Résumons : le gouvernement n’est pas à l’origine de ce texte, il n’est pas
à l’origine de son adoption, il n’est pas à l’origine de la motion de rejet
préalable mais il est coupable, forcément coupable, comme le disait Marguerite
Duras. C’est d’ailleurs ce que traduit le texte même de la motion de censure,
qui parle d’un « 49.3 parlementaire ».
Depuis que ce gouvernement est entré en fonction, il a veillé sans cesse à ce
que les prérogatives du Parlement soient respectées, qu’elles s’expriment
librement et qu’elles contribuent à résoudre les problèmes qui se posent à
nous.
Je l’ai affirmé dès notre déclaration de politique générale et je le réaffirme
aujourd’hui : la capacité d’action de l’État dépend de la bonne
coopération entre le Parlement et l’exécutif.
Face aux défis sans précédent qui nous attendent, je crois plus que jamais à la
coresponsabilité. Nos institutions invitent à avoir un parlement fort, un
gouvernement fort et un président fort. Néanmoins, nous devons admettre que
nous faisons face, collectivement, à une difficulté que nous ne parvenons pas à
surmonter. Les parlementaires, les citoyens et, bien sûr, le gouvernement
souhaitent ardemment des réformes. En France, ces réformes passent souvent par
des lois. Pourtant, depuis presque six mois, le Parlement ne parvient pas à
examiner les textes nécessaires.
L’ordre du jour est devenu un casse-tête, les amendements se multiplient, leur
nombre double de législature en législature, les débats s’éternisent.
Chaque jour, les parlementaires, les commissions, les groupes, les ministres et
les observateurs réclament l’inscription de textes nécessaires à l’ordre du
jour de l’Assemblée. Pourtant, l’examen de ces textes est rendu impossible à
cause de l’engorgement parlementaire délibérément créé au sein de cet
hémicycle.
Vous pouvez hurler [députés LFI] autant que vous voulez, cela ne change rien à
la situation à laquelle nous faisons face. Elle vous concerne autant qu’elle
concerne le reste de l’Assemblée nationale. Cette situation crée une grande
frustration pour les parlementaires sur tous les bancs de l’hémicycle, pour le
gouvernement et surtout pour nos concitoyens. Cela n’est bon pour personne. Ce
blocage se retourne contre le Parlement lui-même.
Les seuls véritables adversaires au bon fonctionnement du Parlement sont ceux
qui recourent constamment à l’obstruction et au blocage. Ils cherchent par tous
les moyens à miner son travail, à remettre en question sa légitimité et, in
fine, à le discréditer aux yeux de nos concitoyens. Nous le constatons
chaque jour davantage. Par conséquent, ces adversaires ne sont pas le
gouvernement ; ils siègent sur les bancs de cet hémicycle, et empêchent le
Parlement de faire son travail.
En tant que citoyen, je plaide depuis longtemps, un peu solitairement, pour une
réforme du fonctionnement du Parlement. Madame la présidente, vous le savez
bien. Je le fais avec la plus grande humilité, puisque la question concerne au
premier chef ceux qui sont assis sur ces bancs.
Il me semble que tant que le Parlement ne pourra pas examiner simultanément
différents textes, permettant ensuite à tous les députés de voter lors de
séances plénières concentrées sur une même demi-journée à l’instar de ce qui
est pratiqué au Parlement européen, nous ne parviendrons pas à résoudre cette
question lancinante qui s’aggrave chaque jour.
Le choix qu’ont fait les députés en votant la motion de rejet que vous mettez
en cause ne dissimule aucune volonté d’empêcher le débat.
Il ne clôt en rien le travail parlementaire : la prochaine étape du texte,
la commission mixte paritaire, est le lieu où se construit l’équilibre, le
consensus ou le compromis entre les deux chambres du Parlement.
C’est une procédure parfaitement régulière, prévue par la Constitution de 1958
et par les règlements des assemblées parlementaires. Elle est fréquemment
utilisée sur une très large majorité de textes. La possibilité de voter une
motion de rejet est tout aussi régulière, puisqu’elle est également instituée
par les textes encadrant le travail parlementaire. Dois-je rappeler à votre
groupe qu’il a déposé pas moins de quatorze motions de rejet depuis le début de
cette législature, c’est-à-dire depuis septembre 2024 ?
Dans cet hémicycle, votre groupe [LFI] est le recordman de la motion de
rejet. Parmi les dix-huit motions déposées par l’opposition, vous en avez
déposé quatorze, et vous en avez même fait adopter deux.
Vous avez employé la motion de rejet contre des textes portant sur des sujets
importants, que nos concitoyens attendaient : la lutte contre le
narcotrafic, la sécurité dans les transports, la simplification administrative…
Vous utilisez la motion de rejet comme un instrument dans votre stratégie
délibérée et continue d’obstruction, qui mène à l’immobilisme.
C’est uniquement parce que la proposition de loi des sénateurs Duplomb et
Menonville était victime de vos manœuvres d’obstruction qu’une motion de rejet
a été déposée puis votée. Sur ce texte, dont plusieurs mesures sont
vitales pour notre agriculture, 3 500 amendements ont été déposés, dont
plus de 1 500 par le groupe Écologiste et social et 850 par le groupe La
France insoumise.
Ces amendements ne contribuent pas à la qualité du débat – ils cherchent plutôt à l’enliser. Je
donnerai deux exemples pour que les Français
sachent dans quel degré d’enlisement vous essayez d’entraîner le débat.
Un amendement propose de remplacer les mots « un mois » par les mots
« trente jours ». Un autre amendement propose de remplacer le mot
« finalité » par le mot « but ». Je doute que ces deux
modifications répondent aux besoins les plus pressants de l’agriculture
française.
Avec un rythme d’examen correspondant à allouer trois minutes de débat à chaque
amendement, ces 3 500 amendements auraient représenté trois semaines
d’examen en séance. Ces trois semaines d’examen auraient empêché la discussion
d’autres textes que nos concitoyens attendent pourtant, comme le projet de loi
sur Mayotte ou le texte sur l’énergie.
Le gouvernement a proposé de mettre en place la procédure du temps législatif
programmé ; votre groupe [LFI] s’y est opposé. Devant l’ampleur des
difficultés que nous avons à surmonter, cette stratégie d’obstruction ne
constitue pas une attitude responsable.
Depuis son entrée en fonction, le gouvernement s’est employé à faire avancer
vingt-huit textes adoptés par le Parlement, comme la loi d’urgence pour Mayotte
en février, la loi d’orientation agricole en mars, les lois sur le narcotrafic
et sur la sécurité dans les transports au mois d’avril. Sur ces bancs, nombreux
sont ceux qui considèrent ces jeux d’obstruction comme particulièrement
déplacés compte tenu de l’importance des sujets examinés. Il s’agit là de notre
agriculture, de nos agriculteurs, et de la conciliation entre la reconquête de
la production agricole et le respect de l’environnement et de la santé
publique. Ces sujets sont d’une importance vitale pour notre pays et méritent
un débat sur le fond.
La conviction du gouvernement est que l’agriculture et le respect de
l’environnement sont deux aspects du même combat. Notre ambition pour
l’agriculture française est qu’elle garde et renforce son haut niveau
d’exigence en matière environnementale, sanitaire et sociale. Nous savons qu’il
n’y aura ni souveraineté agricole française ni sécurité alimentaire si notre
agriculture n’atteint pas la triple performance économique, qualitative et
environnementale.
Cet objectif est très largement partagé sur ces bancs, comme cela a été montré
par le vote à une large majorité de la motion de rejet pour que le texte puisse
enfin être adopté.
Il suffit de regarder la situation et les chiffres. La France était habituée
aux excédents agricoles. Pourtant, en 2025, le solde agroalimentaire est
déficitaire pour le troisième trimestre consécutif. Il se situe à un niveau
très dégradé. Derrière les atouts historiques de la France dans le domaine
agroalimentaire, une myriade de déficits commerciaux se détache pour plusieurs
catégories de produits : la catégorie des fruits et légumes enregistre
7 milliards d’euros de déficit en 2024 ; les produits d’épicerie,
plus de 6 milliards ; les produits d’origine aquatique,
5 milliards ; les viandes et les produits carnés, plus de
3 milliards.
Je prends quelques exemples plus spécifiques : pour les tomates, on note
un déficit de 393 millions d’euros ; pour les poivrons,
232 millions ; pour les fraises, 143 millions ; pour les
poires, 94 millions.
Sans une action rapide et sans des moyens adaptés pour soutenir la capacité
productive de l’agriculture française, tous nos discours en faveur de la
souveraineté agricole et de la sécurité alimentaire se révéleront des vœux
pieux.
Le texte qui a provoqué cette nouvelle motion de censure a été travaillé avec
soin par le Sénat et par les commissions. Il entend permettre à nos
agriculteurs de vivre de leur travail tout en continuant à nourrir notre pays dans
la durée. Nous ne fragiliserons pas nos producteurs en laissant perdurer des
complexités et des distorsions déloyales de concurrence. L’immense majorité des
néonicotinoïdes a été interdite ces dernières années. Une seule substance – l’acétamipride –, interdite en France, reste autorisée dans les vingt-six autres
pays de l’Union européenne. Interdire à nos agriculteurs de recourir à un
produit principalement utilisé pour la culture des noisettes revient à leur
imposer une distorsion de concurrence.
Les producteurs de noisettes sont un peu plus de 300 en France. Ces nuciculteurs sont à la tête
d’exploitations qui ne mesurent pas plus d’une dizaine d’hectares, ce qui
représente une part infime de l’espace agricole français – l’équivalent d’un
timbre-poste sur un terrain de football.
Toutes les noisettes que vous consommez viennent de Turquie ou d’autres pays
européens et ont été traitées avec des substances de cet ordre. Vous voulez
interdire aux producteurs français d’utiliser un produit considéré comme
acceptable dans tous les autres pays européens. Cela revient à rayer de
la carte les producteurs français !
Nos agriculteurs vivent un drame que vos actions nourrissent. Pendant très
longtemps – des
décennies, voire des siècles –, ils ont été considérés comme les
meilleurs connaisseurs et les meilleurs protecteurs de la nature. Les campagnes
menées contre eux depuis
plusieurs années leur ont donné le sentiment d’être pris pour cible et d’être abandonnés.
On attaque le cœur de leur vocation, de leur métier, l’amour qu’ils portent à
la nature et à leurs terres.
La majorité de l’Assemblée s’est exprimée sur ce sujet. Nos agriculteurs savent
qu’agriculture et écologie ne pourront être séparées. C’est ce qu’illustre la
question de l’eau : sans eau, pas d’agriculture. L’accès à l’eau doit être
facilité, mais il convient de réfléchir dans le même temps à un usage
responsable de cette ressource, territoire par territoire. Pour trouver ces
nouveaux équilibres, nous lançons dès ce mois-ci les conférences territoriales
sur l’eau, qui auront lieu d’ici au mois d’octobre. La feuille de route est
claire : définir un meilleur partage de la ressource tout en anticipant
les risques.
Les défenseurs du texte affirment simplement qu’un équilibre de long terme est
à trouver entre l’allégement des contraintes qui pèsent sur le travail des
agriculteurs et le respect des impératifs environnementaux et de santé
publique.
Au nom du gouvernement, j’assure de notre confiance les deux chambres du
Parlement qui, représentées au sein de la commission mixte paritaire,
parviendront à trouver cet équilibre vital pour nos agriculteurs et notre
société.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Face à la banalisation de la violence sur les réseaux sociaux,
il faut protéger nos élèves de la surexposition aux écrans. La généralisation
de la pause numérique est une nécessité : le temps passé à l’École doit être un
temps sans téléphone.
> L’orientation suscite beaucoup de stress chez les élèves et les parents, et c’est aussi un facteur de reproduction des inégalités. L'orientation, ça s'apprend et ça s'enseigne ! Avec le plan « Avenir », nous allons former les professeurs principaux, mettre en place un programme d'éducation à l'orientation, diversifier les modalités d’accès à l’enseignement supérieur pour tenir compte de tous les profils.
> [Discours de présentation du Plan avenir sur l’orientation]
Je me réjouis d’être parmi vous à Hanches dans ce magnifique lycée, aux côtés
d’une équipe pédagogique aussi investie, et de vous, chers élèves.
Je sais que cette période peut susciter
l’appréhension, mais c’est justement ces temps d’orientation essentiels qui
vous permettent, étape après étape, de tracer votre propre voie.
Ma conviction, c’est que l’École ne doit pas se contenter de « distribuer les
rôles » : elle doit permettre à chacun de choisir le sien librement. Dans un
monde qui change, bouleversé par les défis écologiques, numériques, démographiques,
économiques, il est du devoir de l’Ecole de faire de l’orientation un levier
d’égalité, d’émancipation et de réussite. C’est pourquoi l’orientation ne doit
plus être vécue comme une série de cases à cocher, mais comme un cheminement
construit, un apprentissage à part entière.
Un projet d’orientation ne se décrète pas à 17 ans, en un claquement de doigts.
Il se construit, s’éprouve, se nourrit. Il se forge dans la durée, dans
l’échange, avec l’aide de l’école, de sa famille, et de tous les acteurs
concernés. L’orientation, c’est aussi un combat, car elle demeure un vecteur
puissant de reproduction des inégalités. Inégalités sociales d’abord.
Dans notre pays, quand on est enfant d’ouvrier, on accède deux fois moins à la seconde
générale ou technologique que quand on est enfant de cadre. Personne ne peut
s’y résoudre. Inégalités territoriales, ensuite. Là encore, les écarts sont
massifs : 75 % des élèves des zones urbaines très denses demandent une seconde
générale ou technologique, contre moins de 50 % dans les zones rurales très
éloignées. Cela signifie que l’origine géographique conditionne encore trop
l’avenir. Il ne peut pas, il ne doit pas, y avoir des jeunesses à deux
vitesses.
Enfin, les inégalités de genre. Elles sont toujours bien présentes, et trop
souvent invisibles. Alors que plus de 40 % des filles choisissent la spécialité
mathématique en terminale, seules 25 % d’entre elles intègrent des formations
menant aux métiers du numérique ou de l’ingénierie. Ces chiffres n’ont
quasiment pas bougé depuis 20 ans. C’est pourquoi j’ai lancé dès le mois
dernier, un plan ambitieux « Filles et maths », première étape de notre action
pour lutter contre tous les déterminismes.
Notre réponse doit être à la hauteur. Nous devons repenser l’orientation, qui
ne doit pas être vécue comme un parcours du combattant, mais devenir un
véritable parcours éducatif. Un parcours qui permette à chaque jeune de
découvrir ses talents, de rêver grand, de rebondir s’il se trompe, et surtout,
de ne jamais se sentir prisonnier de son origine sociale, de son genre ou de
son code postal. Un parcours qui fasse de l’orientation un véritable levier
d’ascension sociale et d’épanouissement personnel.
C’est dans cet esprit que je lance aujourd’hui le plan Avenir, un plan
d’orientation ambitieux, profondément républicain, et entièrement tourné vers
la réussite des élèves. La première composante de ce plan, c’est qu’il faut
d’abord faire de l’orientation un projet collectif, partagé, par l’élève, par
l’établissement, par les parents, en lien avec tous les acteurs concernés. Pour
que cette nouvelle approche de l’orientation prenne pleinement corps dans nos établissements,
nous devons donner aux équipes pédagogiques les moyens d’agir.
C’est pourquoi, dès la rentrée 2025, chaque établissement pourra s’appuyer sur
un ensemble d’indicateurs, pour mieux comprendre les besoins et les parcours de
ses élèves, les dynamiques à l’œuvre sur son territoire, afin d’identifier les
marges de progrès les plus pertinentes.
Dans chaque établissement, les professeurs principaux devront être les premiers
acteurs de l’orientation. Tous seront formés à commencer, par les 30 000
professeurs principaux de 3ème, dès l’automne 2025. Dans les lycées
volontaires, une expérimentation sera lancée à la rentrée prochaine, où le
professeur principal deviendra le référent orientation d’un même groupe d’élèves,
qu’il suivra en 1ère et en Terminale.
Il est essentiel que les familles puissent mieux comprendre les ressorts de l’orientation,
pour mieux accompagner leur enfant. Trois leviers seront déployés dès la
rentrée : Un guide pratique sera diffusé pour donner à chaque parent une
information claire, accessible et utile, sur les parcours et les choix
possibles. Des rencontres entre parents, élèves et professeurs, dédiées au
projet d’orientation, seront mises en place avant les conseils de classe du
deuxième trimestre, pour permettre un temps d’échange et de co-construction. Et
parce que beaucoup l’attendaient, nous simplifierons, à partir de la rentrée
2026, les noms de formations des voies professionnelles et technologiques, pour
que chacun puisse s’y retrouver, sans jargon ni complexités inutiles.
L’orientation doit être un projet partagé. Elle doit aussi être un fil rouge de
la scolarité de l’élève, dès le collège. S’orienter, ça s’apprend. C’est
pourquoi de la 5ème à la terminale, chaque élève suivra un parcours progressif pour
apprendre à se connaître, pour s’informer et se projeter. Un programme
d’éducation à l’orientation sera dispensé pendant quatre demi- journées
obligatoires. En plus des stages qu’effectuent déjà les élèves durant leur
scolarité, ces 4 demi- journées annuelles permettront aux élèves de partir à la
découverte des métiers et des formations, avec des visites d’entreprise, des
forums, et des rencontres avec des professionnels et modèles inspirants.
L’orientation doit pouvoir sortir des murs de la classe pour devenir une
expérience vivante, concrète, et partagée. Cela, nous le ferons, cher François
Bonneau, avec l’aide des Régions qui prendront toute leur place dans ce
processus. Les Régions exerceront pleinement leur mission d’information sur les
métiers et les formations, et de mise en réseau des acteurs économiques avec
les établissements scolaires. Leurs représentants participeront aux réunions de
rentrée des chefs d’établissements, pour renforcer les liens entre les collèges
et lycées, et les services publics régionaux d’orientation.
Un mot maintenant sur la plateforme Avenir(s). Développée par l’ONISEP en lien
avec les Régions, Avenir(s) constituera un outil incontournable de notre
politique d’orientation, et sera mise à disposition de tous les établissements
dès la rentrée 2025. Avenir(s) proposera un ensemble de ressources
pédagogiques, telles que des vidéos et des contenus interactifs. Elle
référencera les événements organisés par les Régions et les branches professionnelles.
Chaque élève pourra y construire son propre journal de bord de l’orientation.
C’est aussi un outil pensé pour les équipes éducatives, qui disposeront d’un
espace dédié pour suivre les élèves et structurer dans le temps une démarche
d’orientation. Avenir(s), c’est notre maison commune. Le fruit d’un partenariat
renforcé entre l’État et les Régions. Un partenariat au service de l’égalité
des chances et de l’émancipation de chacun. Parcoursup, lui-aussi, se
transforme, et continue de s’améliorer. Cette année, les élèves disposent d’un
simulateur de chances pour mieux anticiper les formations qui correspondent à
leur profil, et oser des choix plus ambitieux.
La mise en place d’une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques au baccalauréat
dès juin 2026, pour les élèves de 1ère, permettra aux lycéens de consolider
leurs fondamentaux avant l’arrivée dans l’enseignement supérieur.
Permettre à chaque élève de construire son avenir, c’est aussi garantir que
l’accès aux études supérieures ne soit pas réservé aux grandes métropoles. C’est
pourquoi les campus connectés, implantés sur tout le territoire, en lien avec
les collectivités, seront pérennisés et renforcés dès la rentrée prochaine. Par
ailleurs, chaque département accueillera une première année d’accès aux études de
santé, afin de permettre à tous les étudiants, y compris ceux éloignés des
pôles universitaires, de démarrer leur cursus au plus près de chez eux.
La transition vers le post-bac doit être pleinement choisie, et constituer un
moment d’émancipation, quel que soit le chemin dans lequel l’élève s’engage. C’est
pourquoi nous porterons une attention particulière à l’année de césure. En
2025, seuls 9000 bacheliers ont fait une demande. C’est pourquoi un groupe de
travail rendra des préconisations pour la rendre accessible à toutes et tous,
et mieux la valoriser, notamment sous forme de crédits ECTS.
Les bacheliers professionnels bénéficieront également d’un accompagnement pensé
pour leur réussite. D’une part, un soutien renforcé aux apprentissages sera mis
en place en BTS. D’autre part, une expérimentation pour suivre un BTS en trois
ans sera lancée à partir de la rentrée 2026, avec une année de propédeutique. Et
pour ouvrir les portes des écoles d’ingénieurs à tous les talents, des classes préparatoires
dédiées aux bacheliers professionnels seront accessibles en trois ans, dans
chaque académie, avec une première année pour consolider ses acquis.
Pour celles et ceux qui hésitent entre plusieurs formations, et qui souhaitent
prendre le temps de mûrir leur projet, le dispositif Paréo, accessible via
Parcoursup, offre une année de consolidation des apprentissages et de
réflexion. Ce dispositif sera progressivement renforcé : il passera de 22 à 45
universités d’ici la rentrée 2027. Il affiche d’excellents résultats : 86% des
diplômés PaRéO valident ensuite leur première année d’études supérieures. Avec
toutes ces mesures, l’objectif est que chacun puisse trouver sa voie en progressant
à son rythme. Mesdames, messieurs,
Enfin, il nous faut aussi mieux articuler les ambitions des élèves avec les
besoins du pays. Sur ce sujet crucial, l'Etat et les régions, continueront de
travailler à l'adaptation de la carte des formations, pour favoriser la
meilleure insertion possible. Cette action s’inscrit dans la continuité de la
réforme du lycée professionnel, que j’avais initié lorsque j’étais Première
ministre.
Dans un monde en profonde mutation, et alors que la France manque chaque année de
20 000 ingénieurs et 60 000 techniciennes et techniciens, nous devons donner toute
leur place aux métiers d’avenir, notamment dans les filières d’avenir scientifiques,
technologiques, et industrielles. Afin de susciter davantage vocations, le
programme de Sciences Numériques et Technologiques sera rénové pour l’ensemble
des secondes générales et technologiques dès 2026. La filière STI2D sera elle
aussi repensée, pour mieux répondre aux aspirations des élèves de Première et
de Terminale et aux attentes des métiers de demain. Parce que les stéréotypes
ont la vie dure, des rencontres régulières avec des rôles modèles féminins
seront organisées de la 3e à la Terminale, grâce à la mobilisation d’associations,
d’étudiantes et de professionnelles.
Nous lançons aujourd’hui une réforme ambitieuse, avec un principe simple : l’orientation,
c’est permettre à chacun de choisir son avenir. C’est un engagement collectif,
entre l’État, les Régions, les élèves et les familles et les équipes
éducatives. Parce que bien orienter, c’est former une jeunesse libre, éclairée,
ambitieuse.
Manuel Valls (ministre d’Etat, ministre des Outre-mer)
> J’ai eu le plaisir de participer à une séance de Questions au
Gouvernement un peu particulière à l’occasion de la 28e édition du Parlement
des enfants, organisée à l’Assemblée nationale.
Cette année, plus de 650 classes de CM2 et de 6e se sont mobilisées autour de
deux enjeux majeurs :
- la lutte contre la pollution des océans
- la protection de la biodiversité marine
Félicitations aux élèves de l’école élémentaire Aliette Hortense de Saint-Paul
à La Réunion et du collège Émile Letournel de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui ont
brillamment représenté les Outre-mer dans l’hémicycle !
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Ce 4 juin, l’Ukraine rend hommage aux milliers d’enfants victimes
innocentes de la guerre impérialiste de Vladimir Poutine. Bombardés chez eux, à
l’école, déportés et arrachés à leurs familles. Une guerre sans pitié. La
Russie doit la cesser.
> [Crise de Gaza] Si tous les pays du monde avaient adopté la même politique que la France, alors nous n'en serions pas là.
> [Sites pornographiques suspendent leurs activités en France] La Commission européenne a tenté de nous dissuader. Des propriétaires de sites pornographiques ont cherché à nous intimider. Beaucoup en ont douté. Mais on l'a fait !
> [Tribune : « La France a le devoir de
mobiliser tous les acteurs de la communauté internationale pour protéger
l’océan »]
Des falaises bretonnes aux rivages
méditerranéens, en passant par la banquise de la terre Adélie et
les plages de Tahiti, la France entretient avec l’océan un lien solide et
vivant. Le domaine maritime français est le deuxième plus grand du monde
: il s’étend sur 11 millions de km2 et concentre 10 % de la
biodiversité marine. Cette immensité bleue implique une responsabilité
particulière.
Oui, nous sommes une nation océanique. Nous appartenons à un
continent, l’Europe, que la mer a façonné et tourné vers le grand large. C’est
pourquoi nous avons le devoir de protéger l’océan et, pour ce faire, de
mobiliser tous les acteurs de la communauté internationale. En matière de
diplomatie bleue, la France porte une voix singulière, écoutée et respectée sur
toutes les mers du globe. « Ce pays est fait, de toutes pièces, pour
jouer, demain comme hier, un grand rôle sur les océans », affirmait le
général de Gaulle à Cherbourg, en 1951.
Depuis l’ Hermionede La Fayette jusqu’aux monocoques du Vendée Globe, nos
architectes navals, armateurs et marins ont développé une expertise mondiale.
Nos océanographes – hier le commandant Cousteau, aujourd’hui la biologiste
Françoise Gaill – apportent une contribution scientifique décisive à la prise
de conscience collective. Lorsque nous le protégeons, l’océan est un allié
précieux : il produit la moitié de l’oxygène que nous respirons et abrite
un quart des espèces de la planète. Il alimente notre économie, nourrit nos
populations. C’est une source de vie, d’énergie, d’emplois et de prospérité.
Dès lors, ne pas protéger les mers, c’est renoncer à notre avenir. C’est
laisser les périls se multiplier : montée des eaux, érosion des
côtes, submersion des littoraux. L’océan peut devenir un redoutable adversaire
pour l’humanité. La relation entre terre et mer ne tient parfois qu’à un fil.
D’un côté, l’océan menace les côtes habitées ; de l’autre, les activités
humaines épuisent l’océan. Or cette pression réciproque ne cesse de
s’amplifier.
Les chiffres donnent le mal de mer : chaque minute, 15 tonnes de
plastique sont déversées dans l’océan. Un tiers des poissons pêchés sont issus
d’espèces peinant à se renouveler. Les températures atteignent des niveaux
records – l’été dernier, la Méditerranée a dépassé les 30 °C ! Il
nous faut donc agir plus vite et de manière plus collective pour freiner
la dégradation des écosystèmes et sauvegarder la biodiversité.
À cela s’ajoutent aussi les effets des rivalités économiques et
géostratégiques : piraterie, rupture de câbles sous-marins, contestation
des frontières maritimes, exploitation minière des grands fonds, autant de
menaces que nous devons contenir. L’océan est un continent négligé, parfois
même oublié. Or la France ne néglige rien, elle n’oublie rien. Au contraire,
elle a fait de l’océan une priorité stratégique. Dans son discours de
Montpellier en 2019, le président de la République a rappelé la vocation historique
de la France : être une « puissance maritime d’équilibre ».
Portée par cette ambition, la France a intensifié ses efforts au cours des
dernières années. Elle a œuvré pour l’adoption d’un objectif mondial
clair : protéger 30 % de la planète d’ici à 2030, notamment grâce à
la création de nouvelles aires marines protégées. La France a également joué un
rôle clé pour protéger la haute mer – cette zone qui couvre 60 % des
océans échappait jusqu’alors à toute régulation. La signature d’un traité
international a été une étape importante : il doit maintenant être ratifié
par un maximum d’États.
Dès 2022, nous avons appelé à un moratoire sur l’exploitation minière des
grands fonds marins. Cet appel a trouvé un écho : Trente-deux États ont
rejoint la coalition. Avec nos partenaires européens, nous avons aussi soutenu
l’objectif de neutralité carbone du transport maritime d’ici à 2050. Telle est
la vocation de la France : entraîner celles et ceux qui partagent la
vision d’un océan protégé, régulé et respecté.
Dans quelques jours, à Nice, débutera la 3e Conférence des Nations unies
sur l’océan, coprésidée par la France et le Costa Rica. Ce sera un moment
historique d’action collective. Jamais une telle mobilisation n’aura eu lieu en
faveur de l’océan ! 100.000 participants seront au rendez-vous :
chefs d’État et de gouvernement, scientifiques, diplomates, entreprises,
associations, citoyens du monde entier.
Ce sommet incarne la vision que porte la France : une diplomatie bleue
ambitieuse, fondée sur la science, le droit et la coopération. Il a vocation à
être, pour l’océan, ce que l’accord de Paris a été pour le climat il y a dix
ans. Un réveil. Un tournant. Un sursaut. Nous y adopterons un plan d’action
pour l’océan : une déclaration politique forte, mais surtout des
engagements concrets portés par les États, les entreprises, les collectivités
et la société civile.
L’inertie seule est menaçante écrivait Saint John Perse. Résolue à rompre
l’inaction, la France sera au rendez-vous et entraînera, dans son sillage, tous
ceux qui veulent faire bouger les lignes.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> [Conférence des Nations Unies sur l’Océan] Face à l’urgence, la France
porte une ligne claire : pas de compromis sur la science, pas de fatalisme sur
l’écologie. Les solutions existent. Les partenaires sont là. Maintenant, il
faut agir. Et la France sera au rendez-vous.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Il y a 3 semaines m’était remis un rapport sur la soumission chimique.
A Nancy, au CHRU et à la Maison de la Résilience, nous avançons. Pour le
recueil des preuves, pour l'accompagnement de toutes les victimes, pour le
dépôt de plainte qui sera désormais possible dans l'ensemble des services du
CHRU.
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Une grande coalition est aujourd'hui une configuration possible parce
que les partis modérés du centre ont plus de points communs entre eux qu'avec
leurs extrêmes respectifs.
> [Économies budgétaires] On ne va pas nuire à la qualité de la dépense publique (...) On peut faire des efforts.
> [TVA] Le travail finance trop la protection sociale (...) Le travail doit financer les risques associés au travail (...) Le travail n'a pas vocation à financer des risques qui sont universels (...) il faut élargir les pistes.
> [Retraites] Un accord peut être possible (...) Ceux que j'écoute aujourd'hui ce sont ceux qui sont autour de la table (...) Ce qui va être discuté à l'Assemblée nationale (...) ça n'a aucune valeur contraignante.
> [Proposition de résolution sur l’abrogation de la réforme des retraites / Intervention à l’Assemblée}
Pour ce nouveau débat sur la réforme de 2023, j’aurais pu
venir avec une pile de rapports publics et partager les éléments de diagnostic
figurant dans onze rapports annuels du Conseil d’orientation des retraites.
J’aurais même pu rappeler les conclusions du Livre blanc de 1991 de Michel
Rocard, ou encore les avis du comité de suivi des retraites, également au nombre
de onze.
Mon temps de parole n’étant pas limité, j’aurais également pu présenter un
diagnostic approfondi des défis auxquels notre système de retraite est
confronté. J’ai cependant choisi, pour répondre à cette proposition de
résolution synthétique, de voyager léger, avec les deux rapports récents
demandés par le premier ministre à la Cour des comptes et avec le texte de la
déclaration de politique générale prononcée dans cet hémicycle par le même
premier ministre. Le 14 janvier dernier, ce dernier énonçait en effet une
réalité qui satisfera les auteurs de la proposition de résolution : «La
question des retraites continue de tarauder le pays».
Cette question taraude effectivement le pays depuis 1991 – date de publication du Livre
blanc commandé par Michel
Rocard, huit ans exactement après
l’ordonnance fixant l’âge légal à 60 ans – et elle continuera à le tarauder, parce que si cette réforme est nécessaire,
elle est aussi difficile.
La démographie et l’allongement de la durée de vie constituent des contraintes
qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite,
que vous le vouliez ou non.
La réforme dépend aussi de l’évolution de la productivité et des perspectives
de croissance, par nature incertaines, qui pèsent sur les grands équilibres du
système.
Une fois ces données posées, reste la question de l’espace laissé aux choix
politiques. Aucun n’est simple. Depuis 1993, les responsables publics – gauche et droite confondues – ont utilisé tous les leviers, tous les paramètres : mode de calcul des pensions, indexation, durée de cotisation, âge légal, âge d’annulation de la décote…
Le système contributif a ainsi été complété par de nombreux mécanismes
de solidarité. Paradoxalement, aucune réforme n’a prétendu aller au bout du
problème, renvoyant à des ajustements ultérieurs. Nous avons d’ailleurs
toujours parlé de « grande réforme », et non de « pilotage »
ou d’« ajustements » – comme nous devrions le faire face à une matière
aussi vivante que le système
des retraites.
La seule réforme systémique aurait été celle de
2019-2020, mais elle n’est
malheureusement pas allée jusqu’au bout.
La question des retraites continue donc de nous tarauder. La réforme du système
est difficile parce que, pour de nombreux salariés, il est vrai que travailler
plus longtemps est difficile à concevoir et à accepter dans les conditions
actuelles.
À l’hiver 2023, j’ai entendu les opposants à la réforme formuler des
oppositions de principe et de méthode – ces oppositions étaient
attendues, si j’ose dire. J’ai
aussi et surtout entendu des travailleurs parler non pas de retraite mais de
travail, ici et maintenant.
« Deux ans de plus dans ces conditions, ce n’est pas
possible ! », clamaient notamment les manifestants de l’hiver 2023. Il
me semble plus important de nous préoccuper du travail que d’opérer une machine
arrière.
C’est la troisième fois en six mois que nous débattons de la réforme de 2023.
Et, pour la troisième fois, un groupe parlementaire nous propose de revenir en
arrière. Or depuis les premières réformes du gouvernement Balladur en 1993,
personne n’est jamais revenu en arrière. Même la réforme de 2010, qui
repoussait l’âge légal de 60 à 62 ans et qui avait rencontré une
opposition politique et sociale historique, n’a été ni défaite ni détricotée
une fois la gauche revenue au pouvoir en 2012 alors même que la retraite à
60 ans constituait pour beaucoup un symbole fort. Au contraire, la gauche
de gouvernement l’a complétée avec la réforme Touraine.
Nous débattons pour la troisième fois de la réforme de 2023 alors que beaucoup
de choses ont changé depuis la promulgation de la loi, le 14 avril 2023. Certains
continuent cependant de poser le débat dans les mêmes termes : la réforme
serait illégitime, nous ferions fausse route sur le fond, la mobilisation de
recettes magiques – car c’est
bien connu, l’argent tombe du
ciel ! – permettrait d’équilibrer notre système de retraite, et tout particulièrement le régime général des salariés du privé. Ces recettes magiques sont d’autant moins crédibles que la
dégradation des finances publiques est aujourd’hui évidente.
Encore une fois, vous organisez un procès à charge, sans mentionner les
nombreuses avancées de la réforme – que vous n’envisageriez
pas de remettre en cause :
la revalorisation des petites pensions, l’amélioration de
la prise en compte de la pénibilité, le maintien de la possibilité de partir en retraite à taux plein à 62 ans
pour les personnes inaptes et invalides, l’extension aux fonctionnaires de la retraite progressive – jusqu’ici réservée aux salariés
du privé –, la création du cumul emploi-retraite – qui ne permet pas de cotiser
pour la gloire, mais bien d’ouvrir
des droits ! –, la création dans le régime
général d’un
dispositif de pensions d’orphelins,
ou encore celle d’une surcote
parentale pour les mères de
famille.
Le relèvement de l’âge conduit d’abord à l’amélioration de nos comptes sociaux,
grâce à l’amélioration du taux d’emploi des plus de 55 ans. Contrairement
à ce qui a été dit par le président Peu, le taux d’emploi de ces derniers a
augmenté de trois points depuis deux ans. Bien qu’il soit encore deux fois
inférieur à celui de la Suède, il a bien augmenté : davantage de gens de
plus de 55 ans travaillent désormais dans notre pays. Ensuite, le
relèvement de l’âge conduit à l’amélioration du niveau des pensions.
Enfin, c’est bien l’augmentation de l’âge légal, mesure que vous qualifiez de
régressive qui permet de financer ces avancées. Cependant, tout n’était pas
parfait, je suis la première à le reconnaître, en particulier s’agissant de la
pénibilité puisque 35 % des ouvriers non qualifiés de la manutention et du
bâtiment partent pour inaptitude professionnelle entre 51 et 59 ans, ainsi
que 25 % des aides à domicile.
Concernant la méthode, la présente proposition de résolution considère que la réforme de 2023 a été adoptée sans débat. De
nombreux de griefs méritent d’être pris en considération, mais pas celui de l’absence de débat ;
beaucoup d’entre vous y ont d’ailleurs participé.
La résolution détaille par le menu les manquements démocratiques qui auraient
accompagné l’adoption de la réforme des retraites : il s’agit d’un procès
à charge qui omet les excès, la polarisation et le blocage de l’Assemblée qui
ont empêché qu’un vote ait lieu sur le fameux article 7. Surtout, je
trouve que l’exposé sommaire de la proposition de résolution passe rapidement
sur le vote du 17 mars, qui a fait échouer la motion de censure.
Ce vote a eu lieu ; il n’était pas acquis et son résultat serré en prouve
toute la valeur. Comme tous les ministres du gouvernement Barnier, censuré par
une coalition hétéroclite le 5 décembre 2024, je mesure encore mieux la
valeur du vote du 17 mars 2023, qui a mis en échec les censeurs.
Le recours à une proposition de résolution permet d’obtenir un vote
chimiquement pur, avec une délibération réduite aux interventions des orateurs
inscrits.
J’ai le plus grand respect pour les résolutions prévues à l’article 34-1
de la Constitution, mais elles n’ont pas force de loi. Je suis au regret de
vous dire que, positif ou négatif, le résultat du vote de ce matin ne pourra
pas être opposé au vote du 17 mars 2023, sur lequel le gouvernement
d’Élisabeth Borne avait engagé sa responsabilité. Quelle sera donc la portée
politique du vote d’aujourd’hui ? Au mieux, il mettra en évidence une
coalition d’opposants qui n’ont aucun projet alternatif crédible et,
évidemment, aucun projet commun – je l’espère, du moins. Le débat
aura-t-il avancé d’un centimètre ? La réponse est clairement non. Les
partisans de l’impossible retour en arrière auront simplement pu se compter.
Peut-on faire autrement ? Oui, bien sûr. Bien avant qu’intervienne ce vote
sans méthode et sans perspective, le premier ministre vous a proposé une
démarche constructive, permettant une sortie par le haut de ce conflit
politique et social qui ne passe pas. Dès sa déclaration de politique générale,
François Bayrou a choisi de « remettre ce sujet en chantier, avec les
partenaires sociaux » – dont nous n’avons
pas beaucoup entendu parler dans vos interventions.
Le premier ministre a ainsi répondu à ceux qui réclamaient une conférence de
financement sur les retraites, et qui défendent aujourd’hui cette proposition
de résolution alors même que la délégation paritaire permanente – notre conclave social – travaille encore ; il s’est d’ailleurs réuni hier après-midi.
Le premier ministre a même ajouté que ce débat devait avoir lieu « sans
aucun totem ni tabou », dans la perspective de la prochaine loi de
financement de la sécurité sociale, dont vous aurez à débattre à l’automne.
Le premier ministre a posé une seule condition : le respect de la
contrainte financière. La méthode du gouvernement, c’est celle du dialogue
social. C’est également ma méthode ; elle donne des résultats.
Je vous rappelle que des accords nationaux interprofessionnels ont été adoptés
en novembre ; ils ont fait l’objet d’un projet de loi adopté hier au
Sénat, avec un vote favorable des LR aux socialistes et une abstention des
communistes et des écologistes. La démocratie sociale fonctionne donc dans
notre pays, à partir du moment où on lui fait confiance, ce qui n’est pas
nécessairement votre cas.
Votre assemblée sera prochainement saisie de ce projet de loi portant
transposition des accords nationaux interprofessionnels. Le dialogue social,
c’est la méthode.
Concernant le fond, il n’y a ni totem, ni tabou, ni facilité, mais une
exigence : celle de la responsabilité et donc du retour à l’équilibre
financier en 2030.
Cette proposition formulée par le premier ministre dans sa déclaration de
politique générale, le gouvernement l’a mise en œuvre avec beaucoup de
constance, malgré les critiques et les sceptiques. Au préalable, la Cour des
comptes a réalisé un diagnostic synthétique pour objectiver les enjeux
et sortir des débats qui ont pu perturber les travaux antérieurs. Ensuite, le
gouvernement a installé la délégation paritaire permanente sous l’autorité
d’une personnalité indépendante et respectée, Jean-Jacques Marette, que je
salue. Depuis le début du mois d’avril, les partenaires sociaux travaillent à
un bon rythme et en toute autonomie.
Nous sommes jeudi et, comme tous les jeudis, la délégation paritaire permanente
se réunit. Ses travaux sont éclairés par les administrations. Les débuts ont
effectivement été compliqués. Le départ de Force ouvrière est intervenu de
manière très précoce, suivi par celui de l’Union des entreprises de proximité
(U2P), puis de la CGT. On compte donc trois départs, mais cinq organisations
sont toujours autour de la table : le Medef et la Confédération des
petites et moyennes entreprises (CPME), qui représentent 95 % des
organisations patronales ; la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC, qui
représentent 57 % des organisations syndicales de salariés.
Je salue celles et ceux qui ont choisi de rester : certains ont hésité,
d’autres ont débattu. La démocratie sociale est bien vivante dans les
syndicats ; c’est pourquoi j’y suis attachée. J’exprime un soutien appuyé
à ces organisations qui jouent le jeu de la démocratie sociale, dans un
contexte politique difficile et incertain. Les administrations centrales ont
été mobilisées de manière parfaitement loyale à leur égard. La réalité, c’est
que ces interventions et ces intrusions que, en tant que ministre du travail,
je me suis interdit de faire dans les négociations, votre résolution propose de
les faire bruyamment. La réalité, c’est que votre résolution soutient les
organisations qui ont quitté la table. Elle constitue une motion de défiance
adressée aux organisations, patronales comme syndicales, qui acceptent de jouer
ce jeu difficile du dialogue social. Je me tourne en particulier vers les
partis politiques qui sont tentés de voter cette proposition de résolution et
qui se disent farouches partisans du dialogue social. La réalité, c’est que le
vote de cette résolution constituerait une invitation à l’irresponsabilité et
une marque de mépris envers les partenaires sociaux qui ont décidé de rester
autour de la table.
Enfin, comme nous nous y étions engagées avec Catherine Vautrin, nous avons
réuni le comité de liaison parlementaire le 14 mai dernier et la triste
réalité, c’est qu’en dépit de plusieurs relances, tous les groupes
parlementaires ne se sont pas présentés.
Nous avons ainsi respecté l’engagement pris d’informer les parlementaires – c’était une demande expresse faite au premier ministre. Sur ce
sujet clivant, la réunion de
travail fut studieuse, sans fracas et sans bruit. C’est sans doute ce qui a conduit certains à s’en détourner : quel est l’intérêt, si cela se passe sans fracas ni bruit ? Ces absences sont très décevantes.
La présente proposition de résolution intervient à contretemps. Je le dis avec respect
aux députés du groupe GDR avec lesquels nous
avons établi, je pense, une bonne relation de travail : laissons cette
délégation paritaire permanente travailler encore un peu, sans interférence
politique, sans pression.
Jugez sur pièces et concentrons-nous sur l’enjeu principal : le projet de
loi de financement de la sécurité sociale pour 2026. J’appelle donc au retrait,
sinon au rejet de cette résolution.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Biomédicaments : produire en France, soigner mieux, innover plus. Le 5
juin, c'est la Journée nationale de la bioproduction de biomédicaments, sous le
haut-patronage du Président de la République. Partout en France, cette
mobilisation donne à voir une filière d’avenir : celle qui réunit chercheurs,
industriels, biotech et centres de formation pour mieux prévenir, mieux
soigner, et mieux produire.
Avec France 2030, nous avons fait le choix d’investir massivement pour
structurer cette filière stratégique :
- 700 M€ mobilisés
- 71 projets industriels déjà soutenus
- 1 200 emplois créés ou à venir
- 400 brevets attendus
- Un biocluster national et 5 formations structurantes
Objectif : faire de la France un leader européen de la bioproduction, au
service de notre santé et de notre souveraineté industrielle.
> Un moteur franco-allemand pour relancer l'Europe de
l’énergie et de l’industrie. J’ai eu le plaisir de recevoir hier et aujourd’hui
Katherina Reiche, ministre de l’Économie et de l’Énergie de la République
fédérale d’Allemagne, pour sa première visite officielle à Paris. Nous
partageons une ambition : construire une proposition franco-allemande forte sur
l'industrie et l'énergie pour répondre au défi du rapport Draghi.
Cette première session de travail marque le lancement d’un agenda commun
ambitieux sur l’énergie et l’industrie, que nous entendons présenter ensemble
au prochain Conseil des ministres franco-allemand.
Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas être d'accord face aux défis
économiques, climatiques et géopolitiques.
- Neutralité technologique
- Baisse des prix de l’électricité pour l’industrie
- Souveraineté industrielle et commerciale européenne
- Coopérations sur l’hydrogène, l’innovation et la décarbonation
Un échange riche en perspectives, où nous avons constaté une ambition
pleinement partagée.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Heureuse et honorée que le ministre de l’Aménagement du territoire et
de la Décentralisation m'ait confié cette belle mission !
Les objectifs ?
- Proposer des pistes concrètes pour améliorer la manière dont l’Etat et les
collectivités travaillent ensemble: préparer les « prochaines générations
de contrats et programmes » qui seront élaborés à l’issue des élections
municipales.
- Imaginer de nouvelles façons d’aménager nos territoires, au plus près des
élus locaux: définir les orientations d’aménagement prioritaires en tenant
compte des spécificités géographiques et des attentes des populations.
Au travail, ensemble, pour nos territoires !
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Le tourisme de mémoire, c’est bien plus qu’un lieu à visiter : c’est
une manière de transmettre, de rassembler, de faire Nation.
Nous portons une ambition forte, faire du tourisme de mémoire
- un pilier de la transmission,
- un levier d’attractivité pour nos territoires,
- un lien vivant entre les générations.
Aujourd’hui, avec cette nouvelle convention, le partenariat entre le ministère
des Armées et le ministère de l’Economie s’enracine encore davantage, au
service d’une mémoire vivante, partagée, et ouverte à tous. Comme ici au Musée
du Débarquement d’Arromanches !
> « Souviens-toi des combats du Sahel. » Devant le monument aux morts pour la France en opérations extérieures, ces mots chantés par la promotion « Ceux du Sahel » de l’École militaire interarmes résonnent comme une promesse de fidélité et de transmission. En ce lieu de silence et de mémoire, nous avons honoré celles et ceux qui ont combattu au Sahel; celles et ceux qui sont tombés loin de chez eux pour défendre nos valeurs, notre sécurité, notre idéal. La Nation n’oublie pas.
> Reconnaître et réparer : ce sont les deux piliers sur lesquels le Gouvernement entend fonder la politique mémorielle dédiée aux rapatriés d’Indochine. Ce texte nous oblige à entendre les voix de celles et ceux qui, venus d’Indochine, déracinés par les soubresauts de la guerre, ont été accueillis en France dans des conditions indignes de nos ambitions républicaines. C’est pourquoi j’ai proposé d’élargir le sens de la journée nationale du 8 juin, afin de permettre un plein hommage de la France envers tous ceux qui l’ont servi en Indochine, combattants et rapatriés. C’est donc un moment important que nous vivons aujourd’hui, ici, dans cet hémicycle. Un moment de vérité. Un moment de justice.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> [Comité interministériel des
villes] Nous avons un maître mot pour ce comité : l'enfant dans la ville. Il
faut investir d'avantage sur l'enfant, notamment dans nos quartiers.
> En tant que
ministre de la Ville, je porte chaque jour une exigence claire : garantir à
chaque habitant des quartiers une vie digne et en sécurité.
Mon action :
- Signature d’une instruction pour renforcer l'engagement des bailleurs sociaux
et améliorer concrètement le cadre de vie des habitants.
- Présence sur le terrain avec plus de 50 déplacements sur tout le territoire
national : des rencontres avec les habitants des quartiers de la politique de
la ville, des échanges avec les associations et les élus.
- Un engagement clair : faire respecter les droits fondamentaux des habitants
avec des parties communes entretenues, des ascenseurs qui marchent et un cadre
de vie sécurisé.
Parce que la dignité, c’est aussi ça.
Nous portons cette ambition : permettre à chacun de vivre sereinement, dans un
cadre respectueux et protecteur. Parce que la dignité ne se négocie pas. Parce
que la sécurité est la première des libertés. Parce qu’aucun territoire ne doit
être relégué.
> Aujourd’hui, 15% des bailleurs sociaux sont dans l’œil du cyclone : si les choses ne s’améliorent pas, il y aura des sanctions financières à partir du 15 juillet.
> Avec Bruno Retailleau, nous partageons le même constat sur la nécessité de la prévention (...) Il ne peut pas y avoir de politique de la ville sans sécurité.
> Les délinquants sont globalement des hommes (...) Nous devons redonner du pouvoir aux femmes dans les quartiers !
> [Désertification des centres-villes] Stop! Il faut que ça cesse ! Nous avons besoin de commerces en centre-ville. J’ai demandé des propositions vraiment révolutionnaires pour septembre.
> le RN accuse la jeunesse des quartiers de n’être que délinquance et criminalité, c’est faux. La jeunesse des quartiers est, dans son écrasante majorité, résiliante, dynamique et entreprenante. Elle n’aspire qu’à se faire une vie digne et à s’épanouir. Elle ne doit pas être assimilée aux délinquants et aux criminels qui ont leur place en centre éducatif fermé ou à défaut en prison. Je ne laisserai jamais qui que soit mettre un signe égal entre jeunesse des quartiers et criminalité. Parce que tous les citoyens de France méritent d’être considérés dans le respect de la République.
- Sur la démocratie
française et sur son fonctionnement, on a un sujet très important aujourd'hui
qui est la crise. Ça fait plus de 20 ans maintenant que les Français estiment, et
à juste titre, que les termes du débat public qui est devenu de plus en plus
éloigné de leurs préoccupations. Une démocratie qui donne le sentiment d'être
passé par un débat qui est de plus en plus abrutissant. Il faut faire quelque
chose. Peut-être qu'il en faut un peu moins, ou peut-être qu'il faut tout
simplement revoir complètement nos institutions, le non-cumul des mandats. Il
faut un immense débat sur le fonctionnement de la démocratie française, qui ne
rend plus aujourd'hui les services auxquels on est en droit d'attendre,
c'est-à-dire de permettre un débat éclairé et surtout de faire en sorte que les
Français la défendent, cette démocratie. Or, aujourd'hui, dans les sondages,
dans l'opinion publique, il y a des attentes, pratiquement, de remise en cause
du régime démocratique. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas assez travaillé
sur sa représentativité, sur sa légitimité. Donc il faut avoir ce débat-là. Et
moi, je trouve ça tout à fait sain que nous l'ayons, que chacun dise ce qu'il
pense. (…)
On ne peut pas faire comme si on n'avait pas aujourd'hui une démocratie
française qui est de plus en plus critiquée, des politiques qui n'inspirent que
méfiance et que défiance. Et c'est quand même très injuste, parce que vous
savez, un responsable politique... Moi, je passe ma vie avec les maires,
notamment des quartiers, on va en parler. En fait, les maires de France sont
les responsables politiques, honnêtement, les plus dévoués, les moins intéressés,
au sens même matériel du terme, parce que c'est un métier difficile, exigeant
avec une rémunération qui, pour les petites villes, est parfois nulle. Donc
comment ça se fait qu'on ait un engagement politique, d'une grande partie des
hommes et des femmes politiques, qui ne soit pas récompensé par de l'adhésion ?
Donc il faut qu'on travaille là-dessus.
> Le Premier ministre décidera s'il souhaite avoir un débat sur la proportionnelle au sein du Gouvernement. Ce qui d'ailleurs, vous l'avouerez, représente aussi les positions des différents groupes politiques à l'Assemblée nationale, parce que certains sont pour, d'autres contre, certains sont dans les subtilités du dosage de la proportionnelle. Il faut qu'on en parle.
> [Comité interministériel des villes] C'est que pour la
première fois, on a tout un Gouvernement qui est réuni autour de trois
objectifs clés pour les habitants des quartiers. Le premier, c'est la
prévention, c'est-à-dire qu'il faut intervenir massivement sur les enfants, sur
les jeunes et sur les adolescents qui vivent dans ces quartiers, parce qu'aujourd'hui,
il manque des services publics essentiels. Le sport, la culture, l'éducation,
la santé et la sécurité. Donc notre premier message, c'est, et on fera des
annonces, le Premier ministre les fera, maximisons l'investissement politique
mais aussi l'investissement financier sur ce moment de la vie que sont les
premières années de la vie d'un citoyen. C'est un investissement rentable,
rentable.
Quand vous mettez un euro sur un enfant qui ne va pas très bien, c'est 10 euros
d'économisés à l'âge adulte. Et donc vous l'aidez à aller mieux en termes
psychiques, en termes de santé, en termes de capacité d'apprendre et de réussir
à l'école et donc de réussir sa vie. Ça, c'est un message clé et le Premier
ministre y tient.
Et puis il va y avoir aussi des annonces sur la question de la sécurité et sur
l'entretien dans les quartiers, l'entretien des parties communes. Vous savez
que dans les quartiers, moi, je suis frappée par, souvent, les conditions de
dégradation, les saletés, les poubelles qui ne sont pas toujours bien
ramassées. J'ai agi depuis cinq mois, nous avons des résultats. Nous allons
aborder ce sujet avec les bailleurs sociaux pour aller plus vite, plus loin.
Ça, c'est le deuxième point. Et le troisième point, c'est un point sur
l'économie. Il n'y a pas de raison que les quartiers où il y a une énergie
formidable ne reçoivent pas des investissements privés. Et d'ailleurs, j'ai
signé une convention, notamment avec la Caisse des dépôts, pour encourager
l'investissement, le microcrédit, l'activité économique. Il n'y a aucune raison
que ces quartiers qui sont composés d'habitants dynamiques et courageux,
nonobstant les minorités effectivement qui peuvent relever des casseurs ou du
trafic de drogue, mais ça, c'est une minorité, et donc il n'y a aucune raison
que les 90% des habitants des quartiers politiques de la ville soient assimilés
aux quelques casseurs ou aux quelques trafiquants de drogue de ces quartiers.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Préparation de la 4e conférence internationale des
Nations Unies sur le financement du développement qui se tiendra à Séville du
30 juin au 3 juillet: À l’initiative et en présence du Secrétaire général des
Nations Unies et du Premier ministre espagnol nous nous sommes réunis par
visioconférence avec le Président Sud-africain , le Président du Kenya , le
Président égyptien, la Première ministre de la Barbade, le Premier ministre du
Népal, le Premier ministre du Burundi ainsi que de nombreux ministres, afin de
mobiliser au plus haut niveau et promouvoir une ambition forte en matière de
financement du développement, face à l’explosion des besoins pour protéger les
peuples et pour la planète.
Deux ans après le Sommet pour un nouveau partenariat financier qui s’était tenu
à Paris en juin 2023, cette conférence de Séville sera l’occasion de soutenir
une réforme ambitieuse de l'architecture financière internationale:
mobilisation de financements privés, question de la dette, sources innovantes
de financement…
La France sera au rendez-vous, c’est le message que j’ai passé durant cette
visioconférence. Ensemble pour un avenir durable et un financement du
développement optimal !
● Autres
ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des
Familles)
> [Protection de l’enfance] A Marseille, pour réaffirmer l’engagement du
Gouvernement en faveur de la protection de l’enfance. Notre priorité :
développer l’accueil en famille pour les enfants placés. Un projet de loi sera
déposé dans les prochains mois.
> Journée marseillaise dédiée à l’enfance ! Ce matin, j’ai posé la première pierre du futur hôpital Parents-Enfants à la Timone. Un projet d’envergure, soutenu par l’État à hauteur de 209 M€, pour mieux soigner et accompagner les enfants et leurs familles. Puis, j’ai inauguré les nouveaux locaux de l’association Adepape 13. Échanges riches et sincères avec les jeunes sur leurs inquiétudes, leurs rêves, leurs parcours, leurs doutes. L’État sera à leurs côtés pour les accompagner. Enfin, j’ai clôturé le congrès du programme Pégase, spécifiquement créé pour suivre la santé des enfants les plus vulnérables. En phase d’expérimentation dans 13 départements, il sera généralisé. C’est une vraie réussite au service des enfants les plus vulnérables. Merci à tous les acteurs rencontrés aujourd’hui, qui sont mobilisés pour nos enfants. C’est ensemble – État, collectivités, associations, professionnels et bénévoles – que nous répondrons aux enjeux considérables qui touchent nos enfants les plus fragiles.
> [Aide sociale à l’enfance] Je considère que c’est un
enjeu majeur : nous avons la responsabilité de chacun de ces 400 000
enfants.
Or, ce qui m’inquiète beaucoup, c’est que le nombre de mesures d’aide sociale à
l’enfance a été multiplié par 1,4 en quatre ans. Et parmi ces enfants, un sur
quatre est en situation de handicap, vivant une double vulnérabilité. Nous
devons agir sur la prévention, accompagner les familles et garantir, le plus
possible, un cadre familial et stable dans la durée pour les enfants accueillis
à l’ASE.
> [La Haute Autorité de santé publie une actualisation de ses recommandations de 2018 sur la prise en charge de l’endométriose, relative à la place des examens d’imagerie] Je tiens à saluer cette publication. Nous franchissons aujourd’hui un pas de plus vers la fin de l’errance diagnostique de l’endométriose. C’est une avancée majeure, attendue par des millions de femmes. Elle s’ajoute aux mesures que j’ai annoncées récemment : sensibilisation des collégiens et lycéens, formation des soignants, déploiement du test salivaire, pour une prise en charge plus rapide et efficace de cette maladie. Chaque femme doit pouvoir bénéficier d’un diagnostic précoce et d’un accompagnement de qualité pour lutter contre cette maladie, qui est aujourd’hui l’une des causes principales d’infertilité dans notre pays.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> Après des mois de travail, nous lançons aujourd’hui à Bercy avec sept
pays européens le label Finance Europe: pour que l’épargne des Européens
finance la croissance en Europe !
> [Suspension de MaPrimeRenov'] Il y a un encombrement et on a vu que le niveau des fraudes augmentait. Il faut qu'on remette ça au clair. On espère qu'on pourra réouvrir le plus vite possible ce guichet.
> [Taux de croissance] Ça dépendra beaucoup d'une discussion sur les tarifs douaniers avec les Etats-Unis. L'économie française résiste très bien, mais il y a une incertitude sur les tarifs.
> Il faut maîtriser notre dette, c'est une question de souveraineté. (...) Nous souhaitons maintenir le taux de prélèvements obligatoires autour de 43%.
> Nous voulons la stabilité des prélèvements obligatoires. Il faut stabiliser la dépense publique. Il n'y a aura pas de hausse d'impôts d'ensemble.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> L'augmentation des dépenses de défense des membres de l'OTAN est
nécessaire. La France y prend sa part, à travers un effort de défense entamé
depuis 2017 qui aura vu le budget dédié à notre Défense doublé à l'horizon
2030.
Une accélération de cet effort sera nécessaire, mais les pourcentages de PIB
seuls ne décourageront pas nos adversaires et nos compétiteurs. Ce qui compte,
c'est notre capacité à mettre à disposition des soldats entrainés et des
matériels efficaces pour obtenir des effets militaires concrets face à des
menaces et défis identifiés. Et à savoir innover pour répondre aux menaces
hybrides et aux nouvelles formes de conflictualité. Pour garantir la paix, et
notre sécurité collective.
> Arrivé à Bruxelles pour la réunion des ministres de la Défense de l'OTAN. Entretien avec mon homologue britannique avant de nous retrouver demain sur les plages de Normandie pour commémorer le 81e anniversaire du débarquement. Point d'étape sur les travaux au sein de la Coalition des volontaires pour le soutien à l'Ukraine. Avec un seul objectif : une paix juste et durable. Nous partageons les mêmes enjeux de réarmement, le besoin d'innover, et de renforcer nos capacités industrielles. En prévision du sommet franco-britannique de juillet, échanges sur notre relation bilatérale de défense et les évolutions du traité de Lancaster House.
> « Plus qu'un service, une capacité opérationnelle. » Depuis 20 ans, les agents du Service d'infrastructure de la Défense sont celles et ceux qui bâtissent pour nos armées. Là où nos militaires vivent et s'entraînent dans nos territoires, et là où ils se déploient en opérations. Là où nos avions, hélicoptères, navires, sous-marins, chars et véhicules stationnent et d'où ils opèrent. Là où l'ensemble des agents du ministère travaillent pour les soutenir. Avec l'accélération de notre effort de défense, et les 20 milliards d'euros d'investissements prévus sur la durée de la loi de programmation militaire pour les infrastructures nécessaires à l'accueillir, le SID continuera à se transformer. En innovant, en interrogeant les besoins, en refusant le superflu pour garantir l'excellence, en dépassant les normes inutiles et les règles inadaptées. Parce que les infrastructures forment les fondations solides qui garantissent le succès des armes de la France.
Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de
la Vie associative)
> Aujourd’hui un Français sur quatre est confronté à un trouble mental
au cours de sa vie. Alors que la santé mentale a été désignée Grande Cause
nationale 2025, le sport doit pleinement jouer son rôle face à cet enjeu de
santé publique.
Au sein de la MSS de l’hôpital Paul Guiraud, l’activité physique adaptée est
proposée comme une partie essentielle de la thérapie et un moyen efficace de se
réapproprier son corps, de reprendre confiance en soi et de recréer un lien
social.
En lien avec l’association de la Maison sport santé, le ministère des Sports,
de la Jeunesse et de la Vie associative et le ministère de la Santé ont élaboré
un guide «santé mentale et activité physique» accessible à tous.
La future Stratégie nationale Sport-Santé 2025-2030 doit nous permettre de
renforcer et de développer le recours à l’activité physique à des fins
thérapeutiques notamment grâce aux MSS.
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> Brisons les tabous sur la santé mentale. C’est une priorité nationale.
Nous avons lancé des réformes concrètes et ambitieuses :
- Renforcement des centres-médico-psychologiques infanto-juvéniles.
- Déploiement des Maisons des Adolescents.
- Numéro 3114, dispositif VigilanS et « Mon soutien psy ».
- Réforme des urgences psychiatriques.
- Développement de la télésanté mentale.
> Alors que la santé mentale est la grande cause nationale 2025, j’étais à Savigny-le-Temple pour inaugurer « Les Maisons hospitalières de Sénart ». Un pôle innovant, dédié à la prise en charge des troubles psychiques et à la réhabilitation. La santé mentale, c’est l’affaire de tous.
> La France est pionnière en matière d'accès précoce et
compassionnel aux traitements.
Depuis 2021 :
- 126 000 patients pris en charge
- 77 % des traitements concernés améliorent le service médical rendu
- Délais réduits, efficacité renforcée Un modèle unique au service des
patients.
> Une loi essentielle adoptée à l’Assemblée nationale: un droit à l’absence encadré pour permettre aux salariés de donner sang, plasma ou plaquettes sur leur temps de travail. Un pas concret pour sauver des vies et renforcer notre souveraineté sanitaire en respectant les contraintes professionnelles des entreprises.
> Accord trouvé en commission mixte paritaire sur la
proposition de loi sur la profession d’infirmier : une avancée majeure que je
salue chaleureusement. Cette loi, attendue de longue date, vient reconnaître
pleinement ce que les Français savent déjà : les infirmiers sont des
professionnels hautement qualifiés, garants d’une prise en charge à la fois
technique, rigoureuse et profondément humaine. Ils sont présents à chaque étape
du parcours de soins, dans tous les lieux de vie, dans tous les territoires. Leur
expertise clinique, leur capacité d’évaluation, de décision, de coordination et
leur rôle éducatif sont essentiels à un système de santé moderne, préventif et
de proximité.
Ce texte consacre un socle commun d’exercice pour tous les infirmiers, tout en
reconnaissant les spécificités et l’expertise des infirmiers spécialisés (IADE,
IBODE, puéricultrices…) et en consolidant le rôle des infirmiers en pratique
avancée (IPA). Chacun agit dans son champ de compétences, avec des missions
complémentaires, au service des patients et de la performance de nos
organisations.
Cette CMP conclusive est plus qu’un aboutissement législatif. C’est un signal
politique fort adressé aux 650 000 infirmiers de France : l’État vous entend,
vous respecte, et agit pour vous donner les moyens d’exercer pleinement votre
rôle.
Merci à tous les soignants qui ont nourri cette réforme par leurs expériences,
leurs convictions, leur engagement. Merci aux parlementaires pour leur travail
rigoureux.
Cette réforme est à leur image : sérieuse, concrète, résolument tournée vers
l’avenir. Mon engagement reste entier : donner à la profession infirmière la
reconnaissance, l’autonomie et les perspectives qu’elle mérite, dans une
logique de coopération renforcée avec les médecins et tous les professionnels
du soin, au service d’un système de santé plus fluide, plus humain, et plus
efficace pour les patients.
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
> [Proposition de loi visant à accorder le versement des allocations
familiales dès le premier enfant / Intervention à l’Assemblée]
L’intention de cette proposition de loi est louable et partagée : il
s’agit de soutenir la capacité des familles à réaliser leur désir d’enfant et
de lutter contre la pauvreté infantile. Ces objectifs ont toujours été au cœur
de notre politique familiale, qui est un pilier de la solidarité nationale et
qui mobilise légitimement des moyens considérables chaque année :
60 milliards d’euros sont consacrés à la branche famille de la sécurité
sociale, 40 milliards d’euros supplémentaires sont mobilisés sous forme de
dispositifs fiscaux ou connexes. Selon le périmètre retenu, entre 2,7 % et
4,7 % du PIB sont alloués à notre politique publique familiale :
c’est l’un des niveaux les plus élevés d’Europe et c’est un choix assumé.
Pourtant, beaucoup de Français expriment le désir d’être parents sans pouvoir
le concrétiser et les naissances ont diminué ces dernières années : c’est
là que se situe notre responsabilité collective.
S’agissant de l’objectif de lutte contre la pauvreté infantile et de la
question du revenu des familles, vous considérez, monsieur le rapporteur, que
votre proposition de loi s’inscrit dans une logique de solidarité et de
redistribution. Toutefois, il me semble important de préciser que si les
familles avec un enfant ne sont pas éligibles aux allocations familiales, elles
restent soutenues par le système socio-fiscal grâce à un grand nombre de
dispositifs : d’autres prestations familiales, pour l’essentiel sous
conditions de ressources, comme l’allocation de base de la Paje, l’allocation de
rentrée scolaire et l’allocation de soutien familial ; des suppléments
liés à leur enfant dans les prestations de solidarité, notamment le RSA ou la
prime d’activité ; la prise en compte de leur premier enfant dans le
calcul de l’impôt sur le revenu, avec le quotient familial.
Contrairement à l’objectif recherché par cette proposition de loi, l’extension
des allocations familiales au premier enfant n’aurait aucun effet redistributif
pour les familles les plus modestes.
Mécaniquement, le versement d’allocations familiales serait absorbé par une
réduction à due proportion du RSA ou de la prime d’activité. Je sais que ce
n’est pas votre objectif.
Par ailleurs, cette mesure aurait un coût très élevé – vous le chiffrez vous-même à plus de 3 milliards
d’euros par an – et profiterait davantage aux
familles plus aisées. Chacun
ici sait que la trajectoire financière
de notre modèle de sécurité sociale ne nous permet pas de mettre en place une telle mesure,
si ce n’est dans le cadre d’une réforme majeure prévoyant
également de réaliser des économies. Nous pouvons avancer ensemble pour adapter aux
nouvelles réalités notre système socio-fiscal de soutien à l’entretien de
l’enfant, nous pouvons réfléchir à l’ouverture des allocations familiales au
premier enfant dans ce cadre, mais nous devons faire preuve de responsabilité
et prendre en considération le contexte financier.
En outre, l’investissement dans les dispositifs de conciliation entre vie
professionnelle et vie familiale semble avoir un effet plus certain sur la
réalisation du désir d’enfant que le soutien à l’entretien de l’enfant.
Alors que les dispositifs d’accueil du jeune enfant ne couvrent que 60 %
des besoins théoriques, le gouvernement agit déjà par le déploiement du service
public de la petite enfance (SPPE) et par la revalorisation des métiers du
secteur, laquelle doit permettre de renforcer l’attractivité des carrières et
l’offre d’accueil. La trajectoire financière de la branche famille vise la
création de 35 000 places supplémentaires en crèche d’ici 2027 ;
je remercie les maires qui s’engagent dans cette dynamique essentielle à
l’avenir de la nation comme à l’attractivité de leur territoire. Dès septembre
2025 s’appliquera la réforme du complément de libre choix du mode de garde
(CMG), qui diminuera le reste à charge des familles modestes pour l’accès aux
assistantes maternelles et prolongera le bénéfice du dispositif – il concerne actuellement les
enfants de moins de 6 ans – jusqu’à l’âge de 12 ans pour les enfants élevés par une famille monoparentale. Tous ces dispositifs de soutien
à la garde d’enfant concernent évidemment l’ensemble des familles dès
le premier enfant et constituent un facteur d’égalité
essentiel entre les femmes et les hommes.
Pour toutes ces raisons, le gouvernement émet un avis défavorable
sur cette proposition de loi. (
Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> [Discours lors du lancement de la concertation IA et culture] Nous
sommes réunis à un moment singulier. L'intelligence artificielle marque une
transformation technologique d'une ampleur que l'on ne connaît qu'une fois par
siècle. Une révolution silencieuse mais puissante, qui modifie nos façons de créer,
de comprendre, de transmettre. Cette transformation interroge notre rapport au
travail, au savoir, à la création. Elle suscite des espoirs immenses, mais
aussi des incertitudes légitimes. Ces interrogations, loin d'être des freins,
témoignent de notre responsabilité collective : faire en sorte que la
technologie demeure au service de nos valeurs, de notre humanisme, de notre exigence
française.
Et cette exigence, c'est aussi, comme vous l'avez rappelé Madame la Ministre,
celle de faire dialoguer souveraineté technologique et souveraineté culturelle.
Il ne s'agit pas d'opposer innovation et création, mais bien de les faire
progresser ensemble.
1. L'IA est opportunité sans précédent pour l'innovation, la culture et la
souveraineté européenne
L'IA est déjà à l'œuvre dans la recherche, dans l'éducation, dans la transition
écologique. Elle est aussi une opportunité majeure pour la culture : elle
transforme la création, en renouvelle les formes, multiplie les moyens d'accès
et de diffusion.
La France a pris très tôt la mesure de ces enjeux, en engageant une stratégie
nationale dès 2018 qui nous a conduit à être aujourd'hui les premiers en
Europe.
Dans cette dynamique, nous avons organisé le Sommet pour l'Action sur l'IA,
voulu par le Président de la République. Grâce à notre action, nous avons
développé des talents, des infrastructures, des projets pionniers, qui placent
la France au coeur de la conversation mondiale sur l'IA. Nous devons désormais
aller plus loin.
Car cette dynamique n'est pas seulement un impératif économique. Elle est aussi
un impératif de civilisation. Si demain, seuls des modèles issus d'autres
continents façonnent notre rapport à la culture, à l'information, à la
connaissance, alors nous risquons de perdre ce qui fait notre richesse : la
diversité de nos imaginaires, de nos langues, de nos patrimoines.
2. Nous avons des questions légitimes que nous devons affronter avec lucidité
Comme toute révolution, l'IA soulève des interrogations. Dans le champ
culturel, elles sont particulièrement sensibles. Nous ne les ignorons pas. Nous
les abordons avec sérieux, comme en témoignent les " Cafés IA "
organisés sur tout le territoire.
À ceux qui créent : je ne suis pas l'ambassadrice de l'IA, je suis sa Ministre.
Je ne minimise pas vos craintes. La question de la rémunération des créateurs,
du respect du droit d'auteur, de la reconnaissance du travail artistique, est
au cœur de cette concertation. C'est un pilier de notre modèle culturel, que
nous continuerons à défendre.
Certains métiers vont évoluer, certains modèles économiques doivent être
repensés. Notre méthode est claire : comprendre, dialoguer, agir. C'est
pourquoi nous avons lancé un appel à projets de 80 millions d'euros pour
soutenir les initiatives culturelles autour de l'IA.
Mais il nous faut aussi trouver un chemin équilibré. Car si nous voulons que
des modèles d'intelligence artificielle soient développés en Europe, nous
devons garantir un cadre juridique sécurisé pour l'accès aux données
culturelles, tout en respectant les droits des créateurs et les secrets
d'affaires des entreprises.
À ceux qui innovent : je sais la compétition internationale, les barrières
réglementaires, les défis techniques. Je vous soutiens pleinement. Vous avez
fait le choix de bâtir le monde de demain depuis l'Europe, depuis la France.
Vous devez pouvoir accéder à des données fiables, diversifiées, légales – y
compris culturelles – dans un cadre clair et équilibré.
Notre objectif est clair : encourager l'innovation, tout en valorisant les œuvres
et les contenus qui nourrissent les modèles. Nous voulons faire émerger des
solutions concrètes, basées sur la transparence, la traçabilité, et le respect
des intérêts légitimes de chaque partie prenante.
3. Le dialogue, seule méthode possible pour avancer collectivement
C'est tout le sens de la concertation que nous ouvrons aujourd'hui avec vous, à
l'initiative conjointe des ministères de la Culture et de l'Intelligence
artificielle.
Nous lançons un travail exigeant, mais nécessaire. Un travail d'écoute, de
compromis, de co-construction.
Notre méthode repose sur une conviction simple : aucun cadre efficace ne peut
être construit sans écouter ceux qu'il concerne.
C'est la logique du règlement européen sur l'IA – un texte pionnier, ambitieux,
exigeant – qui vise à encadrer les usages, protéger les droits fondamentaux et
faire en sorte que l'IA serve l'humain, sans jamais le remplacer.
Pour que cette régulation européenne soit pleinement opérationnelle, il nous
faut l'enrichir au contact du terrain. C'est l'objet de cette concertation.
Ce dialogue, qui vous réunit, créateurs et innovateurs, avec
l'aide des services de l'État, abordera quatre sujets très concrets :
– l'accès aux données culturelles ;
– les modèles économiques et les licences ;
– les modalités d'opt-out ;
– et les mécanismes permettant une juste rémunération.
En conclusion : notre ambition européenne nous oblige. Nous avons une
responsabilité collective de faire de l'IA une chance pour l'Europe
Ce que nous engageons aujourd'hui peut servir de référence. Car d'autres
secteurs vont, eux aussi, être transformés par l'IA.
Mon souhait, c'est que ce travail devienne un modèle. Un modèle d'équilibre,
d'ambition, de responsabilité. Un modèle européen fondé sur nos valeurs.
Alors, avançons ensemble, avec lucidité, avec exigence, et avec confiance.
Valérie Létard (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement)
> [Proposition de loi visant à faciliter la transformation des bâtiments
de destination autre qu'habitation en habitations / Intervention au Sénat]
Quels sont les défis ? Pas moins de 9 millions de m² de bureaux sont
vacants, dont plus de 5 millions en Île-de-France, alors que la rareté du
foncier et la hausse des coûts obèrent la production de logements neufs. Nous
ne pouvons nous y résoudre. Il faut agir pour que nos villes répondent aux
besoins et aux attentes des Français.
La transformation de bureaux en logements n'est plus un tabou ni une utopie,
mais un levier concret pour lutter contre la crise du logement dans les grandes
métropoles.
Il faut d'abord lever les freins réglementaires à la transformation de bureaux
en logements. C'est la philosophie de ce texte qui complète utilement la loi
Élan. La faculté de déroger au PLU fera gagner de précieux mois, tout comme les
bonus de constructibilité pour les résidences étudiantes. J'ai lancé un groupe
de travail pour lever les autres obstacles à la transformation des bureaux,
notamment en matière de normes de construction ; il rendra ses conclusions
à l'automne. La proposition de loi de simplification du droit de l'urbanisme
prévoit aussi de nouvelles facilités, au bénéfice notamment du logement
étudiant.
Ensuite, il faut nous adapter à la vie de demain, qui sera plus évolutive et
plus diverse dans ses usages. D'où l'utilité du permis multidestinations,
inspiré de l'initiative prise pendant les jeux Olympiques et Paralympiques.
Grâce à l'autorisation anticipée de changement de destination, des bâtiments
évolutifs ou réversibles pourront être conçus dès l'origine pour des usages
successifs. Nous limiterons ainsi la charge administrative pour les porteurs de
projets, ainsi que l'impact environnemental lié à la démolition et à la
reconstruction. C'est une grande avancée. Les élus locaux seront pleinement
associés aux démarches, comme prévu par le Sénat.
Les opérations de transformation de bureaux en logements sont difficiles à
financer - 30 % plus chères que la construction neuve - et le portage
des actifs est délicat, en dépit du soutien de la Banque des territoires,
d'Action Logement ou de l'établissement public foncier d'Île-de-France (Epfif).
Un second groupe de travail réfléchit sur les questions de financement et de
fiscalité, pour proposer des solutions innovantes.
Le préfet de la région Île-de-France a lancé un appel à manifestation d'intérêt
pour accompagner plusieurs projets. Je compte sur ce retour d'expérience pour
convaincre les financeurs.
Il faut aussi convaincre les élus et les habitants, car transformer des bureaux
en logements peut faire peur. Nous devons accompagner et rassurer. Sur ce volet
aussi, le texte apporte des réponses pertinentes, notamment en soumettant ces
opérations à la taxe d'aménagement, pour mieux financer les investissements
publics à venir. L'exonération de taxes sur les bureaux vacants lorsqu'une
opération de conversion est déclenchée sera aussi une incitation
supplémentaire.
Bien sûr, cela ne sera pas une solution partout. Dans nos territoires ruraux,
la rénovation du bâti ancien et l'investissement dans l'amélioration du parc
social sont des enjeux majeurs. Le Sénat a ainsi souhaité faciliter la
transformation de tout bâtiment en logement, pas seulement les bureaux. Cela
pourra concerner le bâti rural, dans des conditions strictes.
Mais on ne répondra pas à la crise du logement par la seule résorption de la
vacance. La reprise de la production de logements neufs est indispensable. Je
suis déterminée à travailler sur le statut du bailleur privé - en lien
avec Marc-Philippe Daubresse -, la fiscalité de la construction et le
renforcement du financement du logement social. J'espère que le vote de cette
proposition de loi sera la première pierre de ce travail.
Philippe Tabarot (ministre délégué auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargé des Transports)
> Je suis ravi d’être présent
pour mon premier Conseil des ministres des Transports de l’Union européenne.
Nous avons eu à Varsovie il y a quelques mois un Conseil informel. Aujourd’hui,
c’est le vrai Conseil des ministres, qui portera sur des sujets liés à l’aérien
et au droit des passagers. Ce thème me tient particulièrement à cœur, car dans
mon pays, j’ai fait de la question des usagers une priorité de la qualité du
service. Les mesures que nous allons discuter et le texte sur lequel nous
pourrions nous accorder iront dans le sens d’une meilleure prise en compte des
attentes des usagers en matière de qualité de service aérien. Je souhaite que
nous trouvions un consensus sur ce point.
Je souhaite également aborder la libéralisation des 44 tonnes sur les
routes. La France n’est pas favorable, car nous craignons un report modal
défavorable du ferroviaire vers la route, alors que le fret ferroviaire est
déjà en difficulté et mérite notre soutien. De plus, la décarbonation de ce
secteur n’est pas encore effective, puisque ces poids lourds sont diesel. Leur
circulation accroît l’usure des infrastructures routières, notamment en France,
pays de transit. C’est une position que nous défendons avec plusieurs autres
pays depuis quelques années.
J’aimerais enfin évoquer le contrôle technique des véhicules. Nous soutenons le
contrôle technique pour des raisons de sécurité et d’environnement, et des
améliorations sont en cours. Toutefois, la France ne soutient pas
l’annualisation du contrôle technique des véhicules légers et des camionnettes
de plus de dix ans. Nous souhaitons rester sur un cycle de deux ans, tout en
ayant un œil attentif sur les questions de sécurité et environnementales.
Je souhaite également attirer l’attention sur un problème en expansion en
France, notamment dans les départements et territoires d’outre-mer : les
airbags Takata susceptibles d’exploser sans avertissement et de devenir
mortels. La plupart des constructeurs sont concernés ; certains ont déjà
rappelé les véhicules et remplacé ces airbags, mais tous ne l’ont pas fait. Ce
risque est accru dans les régions chaudes et humides d’Europe du Sud. Les
procédures judiciaires montrent que ces airbags vieillissants peuvent se
transformer en armes mortelles pour l’automobiliste qu’ils sont censés
protéger. Nous devons collaborer avec nos collègues pour organiser les rappels
et renforcer le système d’homologation afin d’éviter qu’un tel problème ne se
reproduise.
Je viens défendre les intérêts de la France dans un cadre européen apaisé,
entouré d’amis rencontrés à Varsovie et que je suis heureux de retrouver.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> L’A69 avance, car elle a été décidée et attendue. Mais le climat
autour de ce projet montre une chose : nous devons mieux faire. Mieux associer,
mieux écouter, mieux construire. Pour que les projets utiles ne deviennent plus
des foyers de tensions.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Roland Lescure (député)
> Dans le monde de l'entreprise que j'ai côtoyé une bonne partie de ma
vie, la négociation est monnaie courante.
En politique, elle est totalement absente. Noir ou blanc. Opposition ou
majorité.
Je crois qu'en vue du budget 2026, nous pouvons, nous devons même, faire
autrement.
Je crois que cela doit passer aussi par la négociation, aller vers une
politique de coalition. Négocier entre partis, à travers un contrat comme les
Allemands l'ont fait il y a quelques semaines, obtenir des victoires
respectives, et tout cela sans faire disparaître les différences profondes qui
seront débattues en 2027. Ce n'est ni un consensus mou, ni une union sacrée.
C'est une autre manière, certes pas très française, de gouverner la France et
obtenir des avancées majeures, sans attendre 2027.
Julie Delpech (députée)
> [Motion de censure déposée par LFI / Intervention à l’Assemblée] Ce que nous examinons aujourd’hui, ce n’est
pas une motion de censure : c’est une diversion, une opération de
communication camouflée sous les habits du sursaut démocratique.
Ne nous y trompons pas : une nouvelle fois, ce sont les députés de la
France insoumise qui déposent cette motion, ceux-là mêmes qui ont paralysé
l’examen de la proposition de loi dite Duplomb en déposant des milliers
d’amendements absurdes et qui dénoncent en criant l’absence de débat, après
l’avoir empêché.
Vous pouvez tenter de vous draper dans les habits de la vertu parlementaire,
mais les faits sont têtus : s’il n’y a pas eu de débat, c’est parce que
vous avez choisi de l’asphyxier.
Ce n’est pas un gouvernement que vous cherchez à censurer ; c’est votre
propre méthode que vous tentez de faire oublier. La proposition de loi dite
Duplomb traitait pourtant d’un sujet aussi complexe que légitime : comment
lever certains freins réglementaires qui entravent l’exercice du métier
d’agriculteur et nuisent à la lisibilité de son cadre d’action.
Elle est née d’un travail transpartisan mené au Sénat, cosigné par près de
200 sénateurs de toutes sensibilités, puis elle a été retravaillée à
l’Assemblée en commission, où plus de 900 amendements ont été examinés,
dont 171 adoptés.
Dans cet exercice exigeant, le rapporteur Julien Dive l’a rappelé :
52 % des amendements qu’il a retenus provenaient des groupes de gauche.
Autrement dit, un dialogue existait, des marges de convergence s’étaient
dessinées et le travail parlementaire avait abouti à un texte travaillé.
Vous avez entravé ce travail avec plus de 3 500 amendements, dont
70 % venaient des mélenchonistes et des écologistes. Ce que vous avez
organisé, ce n’est pas un débat, c’est un sabotage. Le détail éclaire la
méthode : des articles ont été créés en série pour gonfler
artificiellement le volume des amendements fixant l’entrée en vigueur des
mesures à l’année 2100, des demandes de rapport toutes les trente-six heures et
même la proposition de renommer le texte « loi antipaysans ».
Ce n’est plus de la contestation ou du désaccord sur le fond d’un texte, c’est
du mépris pour nos agriculteurs et pour le travail parlementaire. Soyons
clairs : ce n’est pas de la démocratie, c’est de l’enlisement organisé. Ce
n’est pas une opposition qui cherche à convaincre, c’est juste une minorité qui
cherche à paralyser.
Derrière cette avalanche d’amendements, il n’y avait pas un mot pour les
agriculteurs, pas une ligne pour faire avancer leur quotidien, pas un geste
pour construire. Il y avait uniquement une stratégie assumée : celle
d’empêcher que le débat ait lieu.
Évidemment, les députés du groupe Ensemble pour la République défendent le
droit d’amendement. C’est parce que nous le défendons que nous refusons qu’il
soit dévoyé. Il y a une différence entre débattre et noyer l’Assemblée sous une
logorrhée procédurale. Cette frontière a été de nouveau franchie. Chacun ici le
sait, mais certains continuent pourtant de faire semblant.
Face à cette stratégie d’asphyxie méthodique, le rapporteur a été contraint,
avec le soutien du gouvernement, de déposer une motion de rejet préalable qui a
été votée. Elle visait non à enterrer le texte, mais à permettre que sa navette
se poursuive en commission mixte paritaire, loin des manœuvres dilatoires. Je
le rappelle : le texte n’est pas rejeté, il continue son parcours
législatif dans un cadre plus constructif, à l’abri des postures.
À l’issue de la CMP, le texte reviendra à l’Assemblée pour un vote. Le débat
aura bien lieu, mais avec sérieux, dans le respect du Parlement et de ceux que
nous représentons.
Nous débattons d’une nouvelle motion de censure déposée par LFI, qui regroupe
les auteurs de cette obstruction. Ce sont eux qui, en saturant délibérément le
débat, ont créé les conditions de l’impasse qu’ils dénoncent. Quelques jours
plus tôt, ils avaient d’ailleurs eux-mêmes envisagé de déposer une motion de
rejet sur le même texte, avant de se raviser. Ce sont eux qui, depuis 2022, ont
déposé pas moins de cinquante-deux motions de rejet, dont quatorze pour cette
dix-septième législature.
Il est donc permis de s’interroger sur l’hypocrisie de la situation : y
aurait-il des outils acceptables quand ils sont utilisés par certains, et
condamnables quand ils viennent d’autres bancs ? Où est la
cohérence ?
Il ne s’agit pas d’un accident de parcours. Cette stratégie d’obstruction, vous
en faites votre méthode. Lundi encore, près de 700 amendements ont été
déposés par les mêmes groupes sur le texte relatif à l’autoroute A69. Ce
n’était pas pour débattre, mais pour bloquer les discussions, une nouvelle
fois.
Ce sont ces mêmes auteurs qui s’étonnent, et même s’offusquent, qu’une motion
de rejet, qu’ils ont eux-mêmes déposée, soit adoptée pour éviter de nouvelles
heures de débats stériles et permettre l’adoption plus rapide de textes
significatifs pour nos concitoyens.
Mme Panot a évoqué un coup de force, mais le vrai coup de force, c’est de
prendre en otage le Parlement au nom d’un pur affichage, de se présenter en
défenseur de la démocratie quand on refuse le temps législatif programmé
proposé en conférence des présidents ou de retirer ses amendements
d’obstruction pour garantir le débat. C’est encore prétendre défendre la santé
publique tout en empêchant tout débat contradictoire sur l’usage encadré d’une
molécule – en
l’occurrence l’acétamipride.
C’est ce dernier point qui
motive officiellement cette motion. Pourtant, que dit la science ?
L’acétamipride est le seul néonicotinoïde encore accepté dans l’Union
européenne, avec une autorisation valide jusqu’en 2033, fondée sur une
évaluation rigoureuse de l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa).
Il est utilisé dans vingt-six des vingt-sept États membres. Loin de
l’interdire, l’Allemagne vient même d’en élargir les usages à titre
dérogatoire. En France, c’est la seule solution identifiée comme efficace dans
trente-trois filières agricoles sur cinquante-cinq.
Le texte ne prévoyait pas de l’autoriser sans garde-fous. Il proposait un
encadrement strict : usage temporaire, absence d’alternative, contrôle
public et transparence. Il ne sacrifiait pas l’écologie. Il assumait la
complexité de la transition et cherchait à la rendre possible. Il faisait le
choix du réel, là où vous préférez, comme toujours, la posture.
Au fond, c’est cela le cœur du débat : la réalité contre l’illusion, les
slogans contre les solutions. Parler de prix rémunérateurs, qui serait
contre ? Mais derrière ce mot d’ordre, où est le mécanisme ? Pour
quel coût ? Pour quelles productions ? Avec quels outils ?
L’indexation suppose une administration tentaculaire, de même que l’encadrement
des marges : la dénonciation est facile, mais la régulation exige de la
rigueur, surtout quand les chaînes de valeur sont européennes, voire mondiales.
Oui, il faut une régulation du secteur agroalimentaire, mais celle-ci doit être
crédible ; elle ne doit pas être un mot d’ordre économique déconnecté du
réel.
Nous n’avons pas attendu cette motion pour soutenir l’agriculture biologique ou
les pratiques agroenvironnementales. Ce soutien existe déjà ; il est
parfois insuffisant et doit être renforcé, mais il est réel. Encore faut-il
avoir le courage de l’assumer financièrement, dans un contexte budgétaire
contraint, notamment par ceux qui, ici même, contestent chaque ligne de crédit.
Il faut surtout affronter une réalité : la demande en produits bio stagne,
voire recule. Pousser à la conversion sans garantir de débouchés, c’est
précipiter des exploitations dans l’impasse.
Ce combat pour une agriculture respectée, notre groupe l’a engagé depuis 2017
et, plus récemment, dès les premières mobilisations de janvier 2024, aux côtés
de Gabriel Attal, alors premier ministre.
Nous n’avons pas attendu cette motion pour prendre nos responsabilités.
Soixante-sept engagements ont été actés et plus de 90 % sont en cours de
mise en œuvre : soutien immédiat aux exploitations en difficulté,
protection renforcée contre la concurrence déloyale, simplification des normes
ou encore reconnaissance du rôle stratégique de l’agriculture dans notre pacte
républicain.
Depuis le début, nous refusons les caricatures. Il n’y a pas, d’un côté, les
bons agriculteurs et, de l’autre, ceux qu’on pourrait pointer du doigt. Tous
portent la même exigence : celle de pouvoir vivre de leur travail. C’est à
tous que nous devons des réponses.
Nos agriculteurs n’attendent ni des slogans ni de la grandiloquence ni des
postures théâtrales ; ils veulent des mesures concrètes, mesurables,
applicables et efficaces.
Cette motion ne leur apporte rien. Elle ne corrige aucun manquement
démocratique. Elle recycle, une fois de plus, l’obstruction dans une
indignation feinte. Ce n’est pas une alerte. C’est une diversion, une tentative
de brouiller les responsabilités – vos irresponsabilités.
Nous ne la cautionnerons pas.
Le groupe Ensemble pour la République ne votera pas cette motion de censure,
par fidélité à ce qu’il est : une force de construction, au service des
agriculteurs, des territoires et du service du débat démocratique – le vrai débat démocratique.
Stéphanie Rist (députée)
> Semaine de sensibilisation aux TCA [troubles des conduites
alimentaires] J’ai représenté Gabriel Attal à l’invitation de la Fédération française
anorexie boulimie, suite à sa mobilisation pour la santé mentale et contre «Skinny
Tok» J'y ai rappelé plusieurs de nos engagements, et notamment:
- Construire une « bulle de protection » autour de notre jeunesse, avec
notamment un « bilan psy » obligatoire pour nos enfants 2 fois avant d’avoir 18
ans
- Limiter l’accès aux réseaux sociaux aux mineurs, amplificateurs des TCA
Je me suis engagée à porter auprès du Gouvernement pour que les TCA soient
mieux pris en compte dans cette année de Grande cause nationale santé mentale.
> [Proposition de résolution sur l’abrogation de la réforme des retraites / Intervention à l’Assemblée}
Le déficit de notre système de retraites doublera d’ici
2035, puis doublera de nouveau d’ici 2045. Il s’élèvera alors à
30 milliards d’euros, sans compter le déficit du régime public. Notre
démographie vieillissante est une réalité. Ce constat est désormais reconnu par
tous, même par ceux qui étaient dans un profond déni en 2023 lors de l’adoption
de la réforme. Face à ce constat, que proposez-vous ? Ni de se retrousser
les manches ni de trouver des solutions, des propositions alternatives et crédibles.
Le groupe GDR dit : « Très bien, on va dans le mur, mais proposons
une abrogation symbolique de la réforme des retraites. » Au fond, vous
nous proposez une résolution paresseuse, stérile et indifférente au sort des
générations futures. Paresseuse et stérile, car elle veut nous faire croire que
les jours heureux arriveront sans même le début du commencement d’une
proposition viable de financement. Paresseuse et stérile, car elle a l’audace
de vouloir conserver les mesures redistributives de la réforme de 2023, tout en
refusant de les financer : je pense notamment à l’augmentation de
1,2 milliard en 2024 pour la revalorisation des petites pensions.
Paresseuse et stérile, car elle est contaminée par l’idée, contre-intuitive à
gauche, selon laquelle le travail ne serait qu’exploitation et souffrance.
Paresseuse et stérile, enfin, car elle est un bras d’honneur au travail des
partenaires sociaux
Enfin, cette proposition de résolution est indifférente au sort des générations
futures, car, derrière vos grands discours, il est question de la retraite que
toucheront nos enfants et nos petits-enfants.
À quel point faut-il sous-estimer les Français pour juger qu’ils peuvent penser
que leur retraite sera financée sur du vide ?
Vous surfez sur un projet démagogique. Nous, nous voulons garantir une retraite
aux Français.
Vous l’aurez compris, le groupe Ensemble pour la République ne participera pas
à cette farce.
Joséphine Missoffe (députée)
> [Proposition de loi visant à accorder le versement des allocations
familiales dès le premier enfant / Intervention à l’Assemblée]
Les allocations de la Caisse nationale des allocations familiales sont au cœur
de notre modèle de sécurité sociale et de politique familiale. Elles sécurisent
les parents et les enfants en visant une justice sociale qui doit protéger
toutes les familles selon leurs besoins, en prenant en considération ce
qu’elles sont réellement. Pour perpétuer ces principes et objectifs auxquels
notre groupe est profondément attaché, il est nécessaire de transformer nos
systèmes sociaux en fonction de l’évolution des familles et de notre dynamique
démographique. Mais pour que cela marche encore longtemps, nous ne pouvons pas
faire l’économie d’une attention rigoureuse à notre réalité budgétaire.
Depuis que j’ai rejoint l’Assemblée nationale, c’est le troisième texte que
nous étudions sur ce sujet. Cela envoie un signal clair : nous sommes tous
ici convaincus que nous devons remettre la parentalité dans le champ des
possibles, pour tous les Français, quels que soient leurs revenus, leur
situation conjugale ou le nombre de leurs enfants. Notre modèle de soutien aux
familles ne doit s’éloigner ni des réalités ni de ses objectifs. La parentalité
ne doit devenir ni un luxe ni un privilège. Même si de nombreuses études
laissent à penser que cette proposition de loi aura peu d’effet incitatif sur
la natalité du pays, elle repose sur l’objectif partagé de mieux soutenir les
familles et les familles en devenir.
Cependant, dans le contexte budgétaire actuel, nous ne pouvons ignorer que
l’impact financier d’une telle mesure s’élèverait d’emblée à plusieurs
milliards d’euros.
Certains amendements déposés en séance visent à trouver un compromis en ouvrant
d’abord cette allocation premier enfant pour les âges et les ménages qui en ont
le plus besoin. Cette voie, celle de l’efficacité et de la justice, nous
permettra peut-être de tomber d’accord en conciliant la contrainte budgétaire
et la mission d’offrir à chacun la chance de la parentalité. Les allocations
sont une prestation familiale parmi d’autres, et le groupe Ensemble pour la
République prône plutôt un regard critique et réformateur vis-à-vis du système
dans son ensemble, afin de le rendre enfin réellement plus simple et plus
efficace.
Ainsi nous soutenons globalement la demande de rapport parlementaire inscrite
dans ce texte. Mais au-delà, nous restons convaincus qu’une politique familiale
et nataliste puissante ne se limite pas à ces prestations. Pour que la
parentalité redevienne une source d’épanouissement, notre politique familiale
doit être ambitieuse et globale, dans l’esprit de la politique des
1 000 jours ou du service public de la petite enfance.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Adoption d’une résolution visant à abroger la réforme des retraites] La
« foule en liesse » a applaudi ce vote, mais les projets de résolution ne
changent rien concrètement. C’est symptomatique de ce que nous vivons en ce
moment à l’Assemblée nationale : mettre en scène notre propre impuissance.
> [Nombreuses propositions de loi] Cela pose un problème
de fond puisqu’aucune de ces propositions de loi ne fait l’objet d’une saisine
du Conseil d’Etat et d’une étude d’impact y compris financière, à l’inverse des
projets de loi. On prend le risque de légiférer de travers. Ce morcellement des
textes conduit aussi à un morcellement de la pensée. Prenez le sujet du
logement, sur lequel cinq ou six textes ont déjà été examinés. Quelle politique
publique peut-on y lire ? Comment les Français ou les acteurs de ces secteurs
peuvent-ils s’y retrouver ? (…)
Cette situation est d’abord née des absences de majorité absolue et d’accord
politique sur quelques réformes, ainsi que des pratiques d’obstruction. Dans ce
contexte, vous ne pouvez que faire du consensus sur des textes très courts ou
de nature symbolique. J’ai beau voir dans ce fonctionnement un danger, je ne
vois pas, à ce stade, d’autre chemin que celui emprunté par Michel Barnier puis
François Bayrou.
> Les députés n’ont jamais été autant en surchauffe de
travail, mais nous légiférons trop à vide. D’une part parce que très peu de
textes vont aller au bout du travail parlementaire, d’autre part parce que les
Français doutent de l’utilité de ce que nous faisons. Il y a pourtant des
impératifs, alors que la guerre est à nos portes, que le réchauffement
climatique menace et que la question budgétaire reste vitale. On introduit en
plus l’idée qu’un vote en première lecture à l’Assemblée nationale vaut adoption
définitive. C’est prendre le risque d’ici à quelques mois, lorsque l’on
réalisera que le texte n’est pas allé au bout, que les Français pensent que
nous leur avons menti ou que nous sommes impuissants. C’est très dangereux. (…)
Tous les objets de régulation démocratique prévus par la Constitution et le
règlement intérieur de l’Assemblée nationale sont dévoyés. Les semaines de
contrôle et d’évaluation du gouvernement n’en sont pas réellement. Les
commissions d’enquête trop nombreuses sont instrumentalisées et se noient dans
la masse. Les motions de rejet sont détournées, soit parce qu’elles servent à
faire de l’opposition systématique, soit parce qu’elles deviennent le seul
outil dont on dispose pour lutter contre l’obstruction. Le nombre excessif de
propositions de loi embouteille la publication des décrets d’application. Et on
vote des textes dont on sait qu’ils ne sont pas constitutionnels en laissant la
responsabilité de régulation au seul Conseil constitutionnel, pour mieux critiquer
ensuite la « République des juges » ! Or, le Conseil constitutionnel a été
pensé pour défendre les principes de droit que nous nous sommes choisis. Enfin
la commission mixte paritaire pallie l’incapacité de l’Assemblée à débattre,
alors qu’elle devrait rester un lieu pour créer du consensus avec le Sénat. La
Constitution prévoit que le dernier mot revient à l’Assemblée nationale.
Désormais, parce que l’hémicycle balbutie ou se tait, c’est parfois le Sénat
qui fabrique « seul » la loi. Tout ça nourrit le populisme antiparlementaire et
la mise à mal de l’Etat de droit, ce qui risque de faire le lit de ceux qui
trouveront plus efficace de ne plus légiférer du tout. Voilà pourquoi nous
sommes en danger. Nous avons besoin collectivement de défendre cette institution,
dans ce qui a fondé son existence depuis la Révolution. (…)
Nous devons nous ressaisir collectivement. Et ouvrir une réforme ambitieuse du
règlement pour changer ce qui peut l’être. Cela permettra de voir qui veut
sincèrement améliorer notre travail ou non. (…)
Nous faisons des propositions. Aujourd’hui, le droit de veto sur les règles de fonctionnement de l’Assemblée permet à un groupe d’empêcher les dix autres d’améliorer notre manière de légiférer. C’est valable sur la procédure de législation en commission et sur le temps législatif programmé, qui permet de mieux réguler les débats. On doit pouvoir aussi améliorer le contenu des semaines dites « transpartisanes » et de contrôle. Nous ne participerons pas au travail, méthodique pour les uns et inconscient pour les autres, de sape de l’Assemblée nationale. Et nous ferons entendre notre voix à toute occasion.
> [Derniers votes utiles] Les textes sur la fin de vie et les soins palliatifs ainsi que celui sur la lutte contre le narcotrafic. J’ai eu le sentiment que c’était utile pour les Français. Comme quoi, c’est encore possible.
> Grâce à l’adoption à l’unanimité de la proposition de
loi du groupe Les Démocrates, les élus locaux vont disposer d’outils
supplémentaires pour transformer plus facilement des bureaux et locaux
inoccupés en logement. (…)
Le logement est depuis longtemps au cœur
de l’engagement des députés démocrates. Beaucoup reste encore à faire pour
permettre à nos concitoyens de mieux se loger, c’est avec des outils concrets
et opérationnels tels que le propose ce texte que nous saurons desserrer l’étau
de la crise du foncier.
> Grâce à l’adoption conforme au Sénat ce matin de la
proposition de loi du groupe Les Démocrates, les viticulteurs vont disposer
d’outils supplémentaires pour prévenir le développement des vignes non
cultivées et lutter plus efficacement contre les maladies de la vigne,
notamment la flavescence dorée. (…)
La filière viticole est un atout que
nous devons protéger et accompagner face aux difficultés liées au changement
climatique, aux crises sanitaires ou aux tensions du commerce international.
C’est avec des outils concrets et opérationnels comme ceux prévus par ce texte
que nous saurons les aider à relever les défis qui les attendent.
Marina Ferrari (députée)
> [Motion de censure déposée par LFI / Intervention à l’Assemblée] Après la motion de rejet, voici revenu le
temps de la motion de censure – systématique.
Oui, chers collègues, nous
sommes à nouveau confrontés à la doctrine d’une
extrême gauche prisonnière de son idéologie antidémocratique
et si faible à argumenter et à convaincre qu’elle en préfère censurer,
condamner et interdire.
Dix ! C’est le nombre de fois où nous nous sommes retrouvés dans cette
enceinte depuis 2022 pour examiner une motion de censure, soit presque autant
qu’entre 2003 et 2022. Sur ces dix motions de censure en trois ans, sept ont
été déposées par La France insoumise, preuve du caractère systématique – pavlovien – de leur dépôt pour cette partie de l’hémicycle. L’énième exercice
qui nous réunit aujourd’hui porte sur la proposition de loi
visant à lever les contraintes à l’exercice du métier
d’agriculteur. Si ce texte, tel
qu’il avait été soumis à l’examen de notre assemblée, pouvait légitimement
soulever des questions, méritait-il le dépôt de 3 520 amendements,
dont 1 520 du groupe Écologiste et social et 825 du groupe La France
insoumise, contraignant ainsi son rapporteur Julien Dive à le faire rejeter
pour sauver la suite de son examen parlementaire ? Je ne le crois pas.
Oui, prétendez-vous, ces amendements étaient tous justifiés. Non, vais-je
m’atteler à démontrer, tant la vacuité de certains démontre votre volonté
manifeste de ralentir le travail parlementaire, d’obstruer l’Assemblée, de
provoquer le désordre. Les Français nous regardent et nous écoutent et je crois
important d’illustrer par l’exemple et dans le détail vos méthodes, comme l’a
fait le premier ministre. Je citerai deux exemples. Une députée d’extrême
gauche a ainsi proposé de modifier l’article L. 253-8 du code rural et de
la pêche maritime dans lequel il est écrit « Il est créé un conseil de
surveillance chargé du suivi et du contrôle de la recherche et de la mise en
œuvre d’alternatives aux produits phytopharmaceutiques (…)». Ses amendements
visaient à remplacer le mot « conseil » par « comité » et
le mot « surveillance » par « contrôle » ou encore par
« vigilance ».
Plus loin dans le texte, on nous proposait de remplacer à l’alinéa 14 de
l’article 2 les mots « trois ans » par « un jour »,
puis par « douze jours », puis par « quinze jours », puis
par « dix-huit jours ». Une trentaine d’amendements de ce type ont
été déposés. C’est vous dire le vide intellectuel absolu de l’exercice !
Pourtant, ce texte méritait d’être discuté pour les agriculteurs, qui attendent
des réponses, qui attendent des solutions, qui attendent du soutien et de la
considération, eux qui nous nourrissent, qui entretiennent et façonnent nos
paysages, eux qui contribuent au maintien d’une France rurale vivante. Ils
méritent notre engagement et notre attention, vous leur répondez en leur
offrant votre mépris par l’obstruction. Au groupe Les Démocrates, nous avions
dit depuis le début que nous ne pouvions pas en l’état voter pour le texte
déposé au Sénat, mais nous n’avons pas cherché à empêcher son examen – nous avons préféré proposer, car
de fait – n’en déplaise à certains –, le Parlement avait commencé un travail important. L’examen
en commission, notamment en commission des affaires économiques, avait permis de dessiner des pistes d’équilibre,
auxquelles nous avions contribué : en matière d’usage de produits
phytosanitaires, d’assurance récolte, d’élevage.
Le débat était prêt à démarrer sur cette nouvelle base. Avec des propositions
supplémentaires d’amendements, sincères et constructives, sur ces différents
points, qui auraient permis de trouver des solutions aux impasses que
rencontrent les agriculteurs, tout en protégeant nos standards environnementaux
et de santé publique. Notre groupe proposait par exemple des évolutions sur la
définition des cours d’eau, qui est source de difficultés et de contraintes
pour nos agriculteurs. Nous souhaitions par ailleurs défendre la fin de la
séparation des activités de vente et de conseil, qui est aussi une source de
complexité.
Quant à l’acétamipride, notre groupe était favorable à la possibilité de
déroger à son interdiction, qui crée une distorsion de concurrence pour nos
producteurs, à condition que cette dérogation soit strictement encadrée. En ce
qui concerne l’élevage, nous proposions d’assouplir les modalités de la
procédure de consultation du public prévue dans le cadre de l’autorisation
environnementale.
Mais une nouvelle fois, ce qui aurait pu être un débat sérieux, comme nous en
avons connu récemment sur d’autres textes d’ailleurs, a fait l’objet d’une
grave tentative de détournement. Engager le débat sur la base de milliers
d’amendements d’obstruction n’avait pas d’autre sens que d’empêcher le vote.
Vous niez même jusqu’à la raison d’être des parlementaires qui est de trancher
les débats, d’adopter ou de rejeter les propositions qui nous sont soumises au
nom du peuple français. C’est notre légitimité démocratique qui est remise en
cause par vos tentatives d’empêchement de vote.
Jusqu’à la dernière minute, nous avons pourtant cherché une voie alternative.
Nous vous avons proposé de retirer vos amendements d’obstruction et d’accepter
un débat honnête et sincère.
Nous avons réfléchi à un temps législatif programmé mais vous l’avez refusé. De
fait, vous avez maintenu votre posture, en refusant le débat et le vote de
l’Assemblée nationale.
Vous vous rêvez en révolutionnaires mais vous finissez en moutons de Panurge,
prisonniers de votre propre dogme. Le groupe Les Démocrates défend une position
qui a décidément bien du mal à se faire entendre dans certains rangs :
c’est celle du compromis. Le compromis n’est pas un gros mot, c’est un chemin
de dialogue, d’écoute et de compréhension, mais avant tout de respect pour
aboutir à des concessions mutuelles. Une démocratie parlementaire qui se
respecte, qui respecte le débat et la diversité des opinions n’est pas un rêve
audacieux mais pour vous, il semblerait que ce soit devenu un cauchemar
impossible. Toutefois, si vos méthodes, votre tactique et votre chasse en meute
n’emportent à mes yeux aucune vertu, je vous accorde une certaine créativité
qui me prête à sourire tant elle est désolante.
Beaumarchais n’écrivait-il pas : « Je me presse de rire de tout, de
peur d’être obligé d’en pleurer » ? Alors, après avoir découvert il y
a quelques mois la motion de chantage, définie par Jean-Paul Mattei comme la
censure déposée en réaction à la non-présentation d’un projet de loi passé une
date butoir, voici donc la motion de censure parlementaire. En effet, la
motion de censure que vous nous soumettez aujourd’hui n’a en réalité aucun
sens. Je vous lis : « Les députés signataires de cette motion
dénoncent le nouveau coup de force antidémocratique dont se sont rendus
responsables la Macronie, la droite et le Rassemblement national. »
Vous seriez bien inspirés de relire la Constitution que vous aimez tant à
maltraiter. Relisez l’article 49, alinéa 2 sur lequel s’appuie la
censure et qui dispose que la motion met en cause la responsabilité du
gouvernement. Or c’est ici le Parlement que vous visez – une motion de censure
parlementaire en somme ! Voilà
l’incongruité que nous propose le groupe LFI-NFP : bel exercice de
créativité, vous en conviendrez ! Bien entendu, une telle motion
n’existe pas, ni dans notre Constitution ni ailleurs. Quoi qu’il arrive, vous
détournez tout événement pour qu’il serve votre seul véritable objectif :
faire tomber ce gouvernement et le suivant, et encore le suivant, jusqu’à
provoquer une crise institutionnelle que vous appelez de vos vœux.
Vous le faites d’ailleurs sans même vous en cacher, à n’importe quel prix et
quelles qu’en soient les conséquences pour les Français, pour leur emploi et
leur pouvoir d’achat ou pour nos entreprises. Les 12 milliards d’euros de
coût de la censure du gouvernement Barnier ne vous auront manifestement pas
inspiré plus de sagesse. Vous poursuivez inlassablement votre œuvre
destructrice, malsaine et – j’ose le
dire – perverse. Vous
continuez à écrire votre mauvaise série noire, convaincus, comme le
disait Georges Bernanos, qu’un
seul mensonge fait plus de bruit que cent vérités ; mais un mensonge ne fera
jamais une vérité.
Votre créativité n’a d’égale que votre cynisme : vous pensez censurer de
bon cœur mais en réalité, vous censurez de mauvaise foi. Si seulement vous
pouviez exercer sur vous-mêmes une sorte de censure préalable, je vous assure
que notre démocratie ne s’en porterait que mieux. Enfin, vous prétendez vous
opposer à une proposition de loi que vous avez rebaptisée loi
« pesticides ». C’est vrai que vous êtes les adeptes toujours plus
créatifs du dépôt d’amendements de changement de titre, là encore pour ralentir
les débats et caricaturer les travaux de vos pairs. C’est d’autant plus
malheureux que cette proposition de loi portait sur bien d’autres sujets
cruciaux, comme la question de l’eau. Vous prétendez, avec cette motion de
censure, proposer des mesures concrètes en faveur d’une « bifurcation
agricole ». En réalité, vous nous conduisez collectivement droit dans le
mur. Vous inventez donc un concept, celui de 49.3 parlementaire, ce qui augure
– je
le crains – toutes les
fantaisies auxquelles vous pourriez vous prêter si vous veniez un jour à écrire une
nouvelle Constitution.
Je crois, au risque de vous décevoir, que les Français ne nous demandent pas de
censurer ou d’empêcher mais au contraire de proposer, d’agir et d’avancer.
Comme les motions de censure précédentes, l’adoption de celle-ci ne conduirait
qu’à un désordre politique de plus et encore plus grand. En effet, aucune
dissolution n’est ni possible ni souhaitable et aucune majorité alternative
n’existe, ni dans cette assemblée ni dans les rangs de ceux qui ont signé cette
motion de censure.
Le Nouveau Front populaire a fini de se disloquer comme la Nupes avant lui,
abîmé par ses incohérences politiques et par les outrances répétées des
Insoumis. D’ailleurs, à part quelques signatures de députés écologistes, vous
semblez, membres de La France insoumise, bien seuls, de plus en plus seuls.
Aujourd’hui, les Français n’ont pas besoin que nous censurions un gouvernement
de plus, ou que nous empêchions le Parlement de légiférer. Ce gouvernement a
réussi à donner au pays un budget, il a renforcé les moyens contre le
narcotrafic, il répond à l’urgence à Mayotte, il a permis que se tienne le
débat sur la question difficile de la fin de vie et des soins palliatifs :
nous devons le laisser continuer à travailler pour répondre aux attentes des
Français.
Plutôt que de l’empêcher, nous proposons, en refusant cette motion de censure,
de lui donner les moyens de poursuivre et de terminer, par exemple, l’examen du
projet de loi sur la simplification de la vie économique attendu par nos
entreprises, d’étudier la programmation sur l’énergie pour garantir une
électricité abordable et décarbonée, ou encore de continuer les travaux sur la
lutte contre les déserts médicaux, préoccupation majeure pour nos concitoyens.
Pour conclure, vous écrivez qu’en utilisant la motion de rejet préalable du
texte, nous avons manifesté notre panique à l’idée que le débat parlementaire
puisse révéler au grand public la véritable nature de cette proposition de loi.
Mes chers collègues, ai-je l’air de paniquer ? Je ne panique pas, nous ne
paniquons pas. Vous théâtralisez, vous dramatisez. Finalement, vous cédez
vous-mêmes à la panique. Alors je vous adresse calmement et tranquillement, en
guise de conclusion, cette phrase de Victor Hugo: « Dans ce moment de
panique, je n’ai peur que de ceux qui ont peur. » En effet, vous avez
peur, mes chers collègues de l’extrême gauche : peur du débat, de la
contradiction, du compromis et de la démocratie. Ce sont votre peur et votre
agitation désespérée qui m’inquiètent.
Anne Bergantz (députée)
> [Proposition de loi visant à accorder le versement des allocations
familiales dès le premier enfant / Intervention à l’Assemblée]
Cette proposition de loi mise à l’ordre du jour par nos collègues du groupe GDR
nous donne l’occasion de débattre d’un enjeu majeur, auquel le groupe Les
Démocrates est très attaché : l’avenir de notre politique familiale.
Cette politique est primordiale, car elle sert deux valeurs centrales de notre
société : la liberté pour chaque famille d’avoir des enfants ou de ne pas
en avoir et l’égalité entre les riches et les pauvres, entre les familles qui
ont des enfants et celles qui n’en ont pas, entre les femmes et les hommes.
En préambule, je formulerai trois observations. Premièrement, notre pays fait
face à un hiver démographique sans précédent dont la réalité n’est plus à
démontrer. Les chiffres sont connus et répétés : l’indicateur conjoncturel
de fécondité a chuté d’année en année pour s’établir à 1,62 enfant par
femme en 2024, son niveau le plus bas depuis la première guerre mondiale.
Deuxièmement, les familles ont changé et le modèle familial est pluriel :
monoparentalité en hausse, famille recomposée, etc. Troisièmement, quelque
47 % des familles ont un seul enfant.
Disons-le d’emblée, une réforme des allocations familiales, qui ne sont qu’une
composante de la politique familiale, ne suffira pas à inverser ces tendances
de fond. Seule une refonte générale et ambitieuse de notre politique familiale,
allant de la remise à plat de toutes nos prestations à des efforts renouvelés
en vue de concilier vie familiale et vie professionnelle, pourrait
éventuellement avoir des effets observables sur la natalité et permettre de
traduire le désir d’enfant dans la réalité des familles.
Néanmoins, les allocations familiales jouent un rôle particulier au sein de
cette politique. Pensées selon le principe de la solidarité horizontale, elles
visent à compenser la charge que représente l’arrivée des enfants ;
jusqu’alors, cette compensation n’intervenait qu’à partir de la naissance du
deuxième enfant. Cela fait aujourd’hui figure d’anomalie.
Il est essentiel d’adapter notre système aux réalités démographiques du XXIe siècle
en ouvrant le droit aux allocations familiales dès le premier enfant. Nous
héritons en effet d’un système construit dans l’immédiat après-guerre, période
du baby-boom où l’on considérait que le premier enfant « venait tout
seul » et qu’il fallait concentrer le soutien aux familles sur l’arrivée
du troisième.
Les causes sont de la baisse de la natalité sont multiples : insertion
professionnelle plus tardive ; difficultés d’accès au logement ;
première grossesse à partir de 31 ans en moyenne ; augmentation de
l’infertilité ; perte de confiance en l’avenir – sans compter le fait que les
efforts financiers les plus importants que les familles doivent consentir, pour
se doter d’un logement ou d’équipements adaptés par exemple, commencent dès l’arrivée du
premier enfant.
Dans ce contexte, il apparaît légitime de vouloir ouvrir l’accès aux allocations familiales dès le premier enfant. Néanmoins,
chers collègues, cette
proposition de loi se heurte à
un problème d’ampleur : le coût
de ce droit nouveau, de l’ordre
de 3 milliards d’euros, que nos finances publiques ne sont pas en mesure
d’absorber. Cette raison empêchera le groupe Démocrate, malgré toute la
pertinence de la mesure, de soutenir son adoption.
Parce que nous sommes attachés à la responsabilité budgétaire, nous considérons
pour notre part que la seule façon de rendre possible cet élargissement au
premier enfant est de construire une réforme à budget constant. C’est
ambitieux, difficile. Cela demande de remettre à plat l’ensemble des
prestations familiales, d’en évaluer la pertinence ligne par ligne et d’avoir
des objectifs clairs.
La question de l’universalité doit être posée, et des dispositions telles que
la majoration liée à l’âge ou les différences de montant selon le rang dans la
fratrie doivent être revues. C’est plus généralement la lisibilité de notre
politique, qui a accumulé des droits nouveaux au fil du temps sans prendre en
considération la cohérence de l’ensemble, qui doit être interrogée. Il est
reconnu que les règles d’articulation entre les différentes prestations sont
difficiles à appréhender, de même que leurs barèmes, ce qui rend notre
politique familiale illisible.
En février, j’avais soutenu une proposition de loi visant à ouvrir le bénéfice
des allocations familiales dès le premier enfant à charge ; elle
réaffirmait le caractère universel des allocations, introduisait un montant
unique quel que soit le rang de l’enfant et prévoyait une mise en application
progressive pour les nouvelles familles, afin d’éviter qu’il y ait des gagnants
et des perdants, par la mise en œuvre de la clause de l’enfant à naître. Cette
proposition était ambitieuse et responsable budgétairement ; elle était
aussi sujette, je le sais, à débat, mais elle constitue une piste que nous
devrons explorer, au même titre que d’autres, au sein d’un espace de dialogue
spécifique.
Je sais qu’il existe une volonté partagée par des collègues issus de tous les
groupes politiques de travailler sur ces questions, de réfléchir ensemble aux
moyens de mieux soutenir les couples dans leur désir d’enfant, de mieux
accompagner les familles au quotidien. C’est pourquoi je forme à nouveau le
vœu, comme je l’avais fait lors de l’examen de ma proposition de loi, que nous
constituions un groupe de travail transpartisan afin de traiter de ces
questions. Attaché à la responsabilité budgétaire, que je comptais défendre au
moyen d’amendements qui ont été jugés irrecevables, le groupe Démocrates ne
soutiendra pas ce texte.
Nicolas Turquois (député)
> [Proposition de résolution sur l’abrogation de la réforme des
retraites / Intervention à l’Assemblée}
« Il faut en finir avec la souffrance, l’indignité et l’exclusion.
Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite
non plus une antichambre de la mort, mais une nouvelle étape de la vie. »
Ces mots sont ceux qu’Ambroise Croizat prononçait le 3 décembre 1945. Ils
raisonnent plus que jamais aujourd’hui.
Le débat sur les retraites est l’un des plus essentiels, parce qu’il engage
notre pacte social, parce qu’il engage les solidarités entre générations et
parce qu’il engage très concrètement la soutenabilité de notre modèle social et
le futur de notre jeunesse.
Notre groupe l’affirme avec clarté : nous sommes attachés au système par
répartition, nous voulons le défendre. Or, pour le défendre, il faut être
lucide sur les équilibres qui le rendent possible, et ceux-ci sont fragiles.
D’abord, l’équilibre démographique a changé : on comptait 4 cotisants
pour un retraité en 1960. On en compte 1,7 aujourd’hui et demain, on en
comptera 1,4.
Pour ce qui est de l’équilibre budgétaire, le déficit de la branche vieillesse
atteint déjà 5,6 milliards d’euros pour 2024 et la suppression de la
réforme de 2023 aurait pour effet de l’amplifier de 3,4 milliards d’euros
dès l’an prochain et de 16 milliards d’ici 2032.
Pour rappel, 16 milliards d’euros, c’est la somme des budgets de
l’agriculture et de la justice pour 2025.
La Cour des comptes l’a rappelé dans son rapport de février : malgré les
effets attendus de la réforme, la trajectoire financière du système demeure
fortement dégradée. Autrement dit, nos comptes sont dans le rouge.
Dès 2025, le déficit de l’ensemble de notre système de retraite atteindrait
6,6 milliards d’euros. Il se stabiliserait temporairement autour de ce
niveau jusqu’en 2030, avant de se creuser à nouveau, pour atteindre près de
15 milliards en 2035 et plus que le double en 2045.
Nous avons la responsabilité de transmettre aux générations futures un modèle
de protection sociale aussi généreux que celui dont nous bénéficions
aujourd’hui. Pourtant, monsieur Peu, votre groupe et vous-même feignez
d’ignorer l’ensemble des travaux de référence, menés sur le sujet par le
Conseil d’orientation des retraites, le Haut Conseil pour le financement de la
protection sociale, par la Cour des comptes et par les services de l’État.
Vous faites abstraction d’une réalité pourtant documentée. Vous faites
abstraction de l’évolution des paramètres socio-démographiques et des enjeux
économiques auxquels nous faisons collectivement face.
Cette proposition de résolution fait donc tout bonnement fi de cette réalité.
Elle promet un retour en arrière, sans financement, sans aucune alternative.
C’est un pari dangereux, trop dangereux, d’autant plus que la réforme des retraites
que vous souhaitez supprimer a permis la mise en place de mesures
d’accompagnement ambitieuses. Je pense à la revalorisation des petites
pensions, à l’élargissement de la retraite progressive ou encore à la création
de nouveaux droits pour les aidants.
Pour autant, nous n’avons jamais prétendu que ce texte était parfait. Bien au
contraire, le groupe Les Démocrates a toujours défendu l’idée que la réforme
pouvait être adaptée. Ses membres s’étaient mobilisés, avec succès lors de son
examen par le Parlement pour préserver les personnes les plus exposées à la
pénibilité et celles et ceux ayant commencé à travailler tôt.
Nous pensions également que nous pouvions aller plus loin pour favoriser
l’emploi des seniors et des transitions de l’emploi vers la retraite, utiles
pour nos concitoyens et pour notre société.
L’employabilité des travailleurs en fin de carrière est en effet cruciale pour
le dynamisme du marché du travail et donc le financement de nos retraites. Nous
soutenons ainsi le projet de loi portant transposition des accords nationaux
interprofessionnels, en faveur de l’emploi des salariés expérimentés,
actuellement examiné au Sénat et prochainement dans notre assemblée.
Ce texte, fondé sur l’accord unanime des partenaires sociaux, crée un cadre
clair pour lever les freins à l’emploi des seniors, accompagner les parcours
professionnels et favoriser des fins de carrière adaptées. Il permet une
avancée concrète, attendue, qui renforcera directement l’équilibre de notre
système de retraite par répartition.
Enfin, notre groupe salue le travail engagé dans le cadre du conclave sur les
retraites, convoqué à l’initiative du premier ministre, qui a toujours été
clair sur sa volonté d’améliorer la réforme de 2023. Nous en appelons à laisser
au dialogue social le temps qui lui est indispensable, pour parvenir à des
solutions acceptées par le plus grand nombre.
C’est dans le respect de ces différents principes que le groupe des Démocrates
continuera à agir, sans se contenter de slogans ou de postures et sans chercher
à agiter encore et toujours un corps social en difficulté, mais avec le souci
de la responsabilité, de l’équilibre et de la fidélité à notre modèle de
retraite par répartition.
C’est pourquoi nous voterons contre cette proposition de résolution.
● Parti radical
> [5 juin, Journée mondiale de l’environnement 2025 : « vers un avenir
sans plastique »]
En moins de cent ans, le plastique est devenu le troisième matériau le plus
fabriqué au monde après le ciment et l’acier.
Si la France était pionnière dès 2015 avec l’interdiction de certains produits
en plastique à usage unique, elle s’est particulièrement fait remarquer en se
fixant, via la loi AGEC de 2020, la sortie des emballages en plastique à usage
unique d’ici 2040.
Malgré la volonté affichée, la réduction de mise en marché des emballages
plastiques n’est pas au rendez-vous. Rappelons que leurs productions sont
source de nombreuses pollutions et une fois devenus déchets, ils doivent
pouvoir être recyclés. Or, malgré l’investissement des collectivités
compétentes, le geste de tri n’est pas encore automatique surtout lors de nos
consommations hors foyers.
« La priorité est avant tout de réduire la pollution plastique et ses
impacts nocifs pour l’environnement et la santé humaine : interdiction des emballages
superflus, recyclabilité obligatoire de tous les plastiques mis sur le marché,
renforcement des moyens sur les collectes sélectives existantes et mise en
place obligatoire pour les fabricants de boissons d’une consigne véritablement
écologique, basée sur le réemploi de bouteilles en verre. Autre idée à creuser,
nos amis Réunionnais le savent, c’est la filière du bambou qui possède les
mêmes qualités que le plastique mais qui est un matériau végétal »,
précise Odile Begorre Maire, élue locale radicale, représentante de
l’association Intercommunalités de France dans les instances nationales sur ces
sujets.
Le Parti radical prône dans son Manifeste l’économie circulaire avec la mise en
place d’une écotaxe positive, TVA allégée sur les circuits vertueux,
produits sans emballages ou en vrac. Rappelons que chacun de nos gestes compte
et que nos choix individuels de consommateurs participent à mettre fin à la
pollution plastique.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie industrielle)
> Moins de barrières entre nous,
mais plus de protection des frontières commerciales de l’Europe – voici notre
doctrine
En amont, ça commence par une politique forte pour réduire nos dépendances en
matières premières critiques.
En aval, ça passe par un marché intérieur fort. Les 1ers partenaires
commerciaux des Européens doivent être les Européens eux-mêmes.
Et ça passe par l’affirmation, pour la première fois, de la préférence donnée
au « made in Europe ».
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Bernard Guetta (député)
> Je voudrais vous appeler à ce que nous, le Parlement de l’Union,
prenions l’initiative de tout faire pour que les résistants russes bénéficient
d’un échange, sortent de leurs geôles et que nous puissions bientôt les
accueillir ou plutôt les applaudir.
> Je n'oublie pas les étudiants écrasés par les chars de la dictature chinoise le 4 juin 1989.
> Les résultats des élections en Pologne ne sont pas une catastrophe, mais c'est une très mauvaise nouvelle, même si une chose est sûre : aucun camp politique en Pologne ne veut laisser l'Ukraine tomber entre les mains de la Russie.
> Trump est prêt à une rencontre tripartite. Zelensky aussi. Poutine n'est absolument pas prêt. Ce qu'il s'est passé ces dernières 48 heures, c'est un double message de l'Ukraine. Le premier c'est qu'elle peut continuer de défendre son territoire et passer à l'offensive. Le deuxième message, à destination de Trump, c'est que l'Ukraine est disposée à négocier à l'inverse de la Russie et qu'il doit donc prendre des sanctions.
Stéphanie Yon-Courtin (députée)
> Le Pacte pour les océans est un bon début, avec une approche
globale et stratégique des politiques maritimes de l’UE qui s’aligne sur nos
priorités. Cependant, l’ambition du Pacte est minée par le manque d’engagements
forts. Le Pacte ne peut rester une simple déclaration d’intention. Il doit
devenir un véritable plan d’action avec une feuille de route claire, soutenue
par des moyens financiers et avec la participation directe des parties
prenantes et des communautés côtières. En tant que vice-président de la
commission des pêches, je participerai à la Conférence des Nations unies sur
les océans qui se tiendra à Nice, où l’UE doit assumer son rôle puisqu’elle
possède le plus grand espace maritime du monde et défendre un accord
international majeur sur l’océan.
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> La France accueille la troisième Conférence des Nations unies
sur l’Océan, c’est un moment de vérité et d’action, un débat vital : la
préservation de l’Océan. Sous l’impulsion de la France, elle doit devenir une
priorité de l’UE.
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Des annonces fortes de Catherine Vautrin que j'accompagne pleinement.
- Assistants familiaux : plus d'attractivité pour plus de vocations
- Pouponnières : plus d »encadrement pour une durée moindre
- Enfants accueillis : évaluation renforcée, santé protégée.
Chaque enfant compte.
Agir, maintenant.
> La convention citoyenne des temps de l’enfant se réunit le 20 juin. Les rituels des familles évoluent : structure, mode d'accueil, temps scolaire, vacances. C'est une opportunité de remettre les enfants au cœur pour pouvoir accompagner au mieux leurs besoins et ceux des familles.
> La culture du no kids c'est rejeter en marge de la société les enfants considérés comme nuisance, et de fait leurs parents, c'est simplement non ! Jusqu’à il y a peu, la bienveillance était de mise. C’est ce regard, cet accueil qu’il nous faut retrouver.