Voici une sélection,
ce 28 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les
médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je me suis entretenu ce
matin avec le Président Zelensky. J’ai réitéré le soutien de la France : nous
continuerons de renforcer l’aide à l’Ukraine et d’accentuer la pression sur la
Russie. Celle-ci doit enfin agréer un cessez-le-feu ouvrant la voie à des
discussions pour une paix solide et durable, avec la participation des
Européens. Nous avons partagé la conviction que ce qui distingue aussi,
aujourd’hui, l’Ukraine de la Russie, c’est qu’elle reste, malgré la guerre, une
démocratie vibrante — et qu’elle entend continuer à progresser sur son chemin
européen. Dans ce contexte, nous avons réaffirmé l’importance de la lutte
contre la corruption, portée par des institutions indépendantes et pleinement
efficaces. Nous avons évoqué le renforcement de la coopération entre nos deux
pays. Nous préparons l’avenir.
> J'ai échangé à
l'instant avec le Président Erdogan au sujet de la situation à Gaza et la
perspective de la Conférence pour la solution à deux États. Tout doit être fait
pour assurer la paix et la sécurité des Israéliens et des Palestiniens.
> Échange avec le
Président al-Sissi. Trois mois après ma visite d’État en Égypte, nous avons
fait le point sur nos coopérations et avons longuement évoqué la situation
humanitaire inacceptable à Gaza. Le blocage persistant de l'aide et l'extension
de l'intervention israélienne font peser un risque de famine et de déplacement
forcé des populations insupportables.
Nous ne pouvons pas accepter que les populations, et des enfants en grand
nombre, meurent de faim. La conférence des 28 et 29 juillet à New York doit
ouvrir une nouvelle dynamique en faveur d’un règlement juste et durable du
conflit israélo-palestinien, sur la base des deux États, seule solution à même
de garantir la paix et la sécurité pour tous dans la région. L'Égypte partage
avec le Royaume-Uni la présidence du groupe de travail consacré à la
reconstruction de Gaza et de la Cisjordanie. J’ai remercié le Président
al-Sissi pour la contribution égyptienne à la réussite de cette conférence et
je l’en remercie.
Le travail se poursuivra à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre
à New York, où je reconnaîtrai l’État de Palestine. J’œuvre depuis des mois à
associer d'autres États à cette démarche en portant un message clair : La paix
est possible.
- Cessez-le-feu.
- Libération de tous les otages.
- Aide humanitaire massive et immédiate à la population de Gaza.
- Démilitarisation du Hamas.
- Sécurisation et reconstruction de Gaza.
- État de Palestine démilitarisé reconnaissant pleinement Israël.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Guerre commerciale de Trump] Accord Van der Leyen-Trump : c'est un
jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour
affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission.
> Il y a un an, deux milliards d’êtres humains avaient
les yeux rivés sur la Seine de notre pays uni, ouvert et fier. Le chemin est
connu, celui d’un effort partagé, d’un peuple rassemblé. À nous de retrouver
cet élan pour affronter, ensemble, les défis qui s’annoncent.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Il y a un an, la France ouvrait grand les Jeux. Nous vivions
alors un moment historique et une immense fierté collective, grâce à
l’incroyable mobilisation de tout un pays. Ensemble, faisons vivre son héritage!
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] Elle est l'expression du refus
de l'injustifiable à Gaza et de l'inacceptable en Cisjordanie. Le refus de voir
un peuple privé définitivement de son droit à disposer de lui-même. Le refus de
voir s'effacer définitivement la solution à deux États, seule susceptible de
garantir la paix et la sécurité dans la région. Par la politique qu'il mène
aujourd'hui, le gouvernement de Benyamin Netanyahou hypothèque la sécurité
d'Israël à laquelle la France est indéfectiblement attachée. (…)
La perspective de l'existence d'un État de Palestine n'a jamais été aussi
menacée ni aussi nécessaire. Menacée par la destruction de la bande de Gaza, la
colonisation israélienne débridée en Cisjordanie qui fragilise l'idée même
d'une continuité territoriale, la résignation de la communauté internationale.
Nécessaire, car penser obtenir un cessez-le-feu durable et la libération des
otages du Hamas et sa reddition sans avoir préalablement dessiné une
perspective politique est illusoire.
J'ai fait vingt déplacements au Proche-Orient, j'ai eu des centaines
d'entretiens avec mes homologues pour que s'enclenche une dynamique collective
conduisant à réanimer cette solution politique à deux États, palestinien et
israélien, seule susceptible de ramener la paix et la stabilité dans la région.
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] C'est
l'aboutissement d'un engagement pris par le président de la République à la
suite de ses prédécesseurs depuis quarante ans, fidèle à l'engagement
historique de la France pour une paix juste et durable au Proche-Orient. Mais
c'est aussi et surtout un commencement. D'ici au 21 septembre [date de
l'annonce solennelle de la reconnaissance de l'État palestinien par la France à
l'Assemblée générale de l'ONU], nous allons oeuvrer sans relâche pour réunir
d'autres pays susceptibles de reconnaître la Palestine, et de nouveaux
engagements des pays arabes vis-à-vis de la sécurité d'Israël, en plus de ceux
déjà obtenus.
Membre permanent du Conseil de sécurité, la France ne peut tolérer cet état de
guerre permanent. Nous avons une responsabilité particulière envers la
sécurité, la liberté et la paix dans le monde. Nous devons aussi défendre nos
propres intérêts, français et européens.
Or chacun sait que l'instabilité au Proche-Orient a des répercussions
considérables sur la vie quotidienne des Françaises et des Français. (…)
La démarche que nous avons entreprise a d'ores et déjà permis de susciter des
engagements très forts de la part du président de l'Autorité palestinienne.
Lundi 28 et mardi 29 juillet, la France réunira à New York l'ensemble de la
communauté internationale pour une conférence sous l'égide des Nations unies.
C'est une initiative que nous avons lancée avec l'Arabie saoudite au mois de
décembre dernier.
À cette occasion et pour la première fois, les pays arabes condamneront le
Hamas et appelleront à son désarmement, ce qui consacrera son isolement
définitif. Des pays européens y confirmeront à leur tour leur intention de
reconnaître l'État de Palestine. La moitié des pays européens l'a déjà fait.
Tous les autres y réfléchissent.
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] Créer les
conditions de l'émergence d'un État palestinien et des conditions de sécurité
pour Israël exige un certain nombre d'engagements de la part de l'Autorité
palestinienne. Dans une lettre adressée au président Macron en juin, le
président Mahmoud Abbas a pour la première fois qualifié le 7 octobre 2023
d'attentat « terroriste». Il a appelé au désarmement du Hamas. Il a promis des
élections d'ici un an qui permettront un changement générationnel des
dirigeants, en excluant le Hamas et tous groupes terroristes et violents. Il a
aussi accepté que cet État de Palestine soit démilitarisé. C'est considérable.
(…)
En acceptant ce principe de démilitarisation, l'Autorité palestinienne démontre
que cet État ne présentera aucune menace pour la sécurité d'Israël à l'avenir.
(…)
Je renvoie le Premier ministre israélien à son discours de Bar-Ilan de 2009
dans lequel il définissait les conditions d'une solution à deux États. Ces
conditions ne sont ni plus ni moins celles que nous avons mises sur la table. (…)
J'invite le gouvernement israélien à se saisir de cette initiative de la France
pour sortir de l'impasse, fermer le chapitre de la guerre, ouvrir celui de la
paix.
J'ajoute que la divergence que nous avons avec le gouvernement israélien sur
les conditions de la paix n'enlève rien à la coopération étroite que nous avons
depuis longtemps sur la menace existentielle qui pèse sur Israël, le nucléaire
iranien.
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] La décision du
président de la République a été saluée par l'immense majorité des pays du
monde, dont 148 ont déjà reconnu la Palestine. Cette semaine à New York, avec
l'Arabie saoudite, acteur majeur de la région, nous présenterons une vision
commune pour « l'après-guerre » en vue d'assurer la reconstruction, la sécurité
et la gouvernance de Gaza et d'ouvrir ainsi la voie à la solution à deux
États.
Notre démarche est parfaitement compatible avec la logique
des accords d'Abraham adoptée par le président Trump lors de son premier
mandat. Elle facilitera, le moment venu, la conclusion de nouveaux accords
portés par l'administration américaine. Mais d'ici là, l'inaction n'est pas une
option.
> La colonisation de la Cisjordanie est contraire au
droit international. Elle hypothèque la sécurité d'Israël à terme. Il suffit de
se pencher sur les actes extrêmement violents que l'on a constatés en
Cisjordanie, y compris à l'encontre de l'armée israélienne, pour s'apercevoir
qu'elle conduit tout droit à l'embrasement.
Nous avons plusieurs fois pris des sanctions à l'encontre d'individus ou
d'entités responsables de la colonisation extrémiste et violente. Nous l'avons
fait au niveau national et au niveau européen. Nous avons proposé de le faire à
nouveau en coordination avec le Royaume-Uni et le Canada, entre autres, qui
considèrent aussi que la colonisation est non seulement contraire au droit
international mais contraire aux intérêts de sécurité d'Israël.
L'Union européenne a engagé ces dernières semaines un dialogue exigeant avec le
gouvernement israélien. Elle a obtenu de premiers engagements sur l'accès de
l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, qui n'ont pas encore été tenus. Mais
la pression monte en Europe et nous allons durcir le ton. La Commission
européenne va clarifier ce que nous attendons : l'abandon de tout nouveau
projet de colonisation en Cisjordanie, la dissolution du système militarisé de
distribution humanitaire qui a provoqué des bains de sang à Gaza. La Commission
doit mettre sur la table dans les prochains jours les mesures que nous
prendrions si la tragédie devait se poursuivre.
> [Crise de Gaza] Notre priorité absolue reste un
cessez-le-feu immédiat, la libération de tous les otages du Hamas et l'entrée
massive, et sans entrave, de l'aide humanitaire. Le Hamas doit être désarmé et
exclu durablement de toute gouvernance de Gaza et de la Palestine.
L'Autorité palestinienne doit être profondément réformée. Les pays arabes
doivent normaliser leur relation avec l'État d'Israël et construire avec lui
une architecture commune de sécurité. La dynamique collective que nous avons
initiée a d'ores et déjà permis de susciter des engagements inédits sur tous
ces points. D'autres se cristalliseront dans les prochains jours et semaines.
> [Crise de Gaza] Gaza
est en proie à la famine, la dévastation et la mort.
Notre levier le plus puissant est entre les mains de l'Union
européenne. Elle doit notamment exiger la levée du blocus financier et le
paiement des sommes dues à l'Autorité palestinienne par Israël. Comment
s'étonner de la faiblesse de cette Autorité quand on la prive de 2 milliards
d'euros ?
> Le Hamas doit être désarmé et exclu durablement de
toute gouvernance de Gaza et de la Palestine.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> La France reconnaîtra l’État de Palestine en septembre. Le Président
de la République s’y était engagé, il tient sa parole. C’est la volonté
constante de la France d’agir pour obtenir un cessez-le-feu d’abord, une paix
durable ensuite. C’est ce que fait notre diplomatie. Cela n’enlève rien à la
condamnation sans appel des atrocités commises le 7 octobre 2023, à la
condamnation du Hamas – qui est une organisation terroriste – et à la
reconnaissance qu’Israël a évidemment le droit de se défendre lorsque ce pays
est attaqué. C’est une situation complexe dans laquelle nous agissons en
responsabilité. Nous ne pouvons laisser la population civile gazaouie otage de
cette situation terrible.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> [Guerre commerciale de Trump] Il s'agit d'un accord qui a le mérite
d'apporter de la stabilité à nos entreprises et nos industriels mais qui reste
déséquilibré parce que 15% de droits de douane vont être imposés à un très
grand nombre de produits.
Certaines filières importantes pour l'industrie européenne, comme
l'aéronautique, comme les spiritueux, devraient être exemptées. Nous aurons les
détails de cet accord dans la journée. Ensuite, une négociation technique aura
lieu dans les prochaines semaines.
Cet accord est déséquilibré et doit nous inciter à continuer à travailler au
rééquilibrage commercial entre l'Europe et les États-Unis. Le soulagement,
c'est la sortie de l'incertitude que permet cet accord, mais ce n'est pas la
fin de l'histoire.
Dans ce contexte, une fois que cet accord a été conclu et qu'il sera peut-être
adopté dans les prochaines semaines, l'Europe a besoin d'accélérer sur sa
stratégie de compétitivité. Ça veut dire très concrètement imposer une
préférence européenne dans les marchés publics, mieux nous protéger contre la
concurrence déloyale dans des filières comme la sidérurgie, comme la chimie,
qui aujourd'hui souffrent d'être face à des productions venant notamment de
Chine qui sont massivement subventionnées. Là-dessus, l'Europe doit aller plus
vite et plus fort. C'est l'enseignement que je tire de cet accord.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> J’ai été esthéticienne, j’ai fait des ménages, travaillé chez un
boucher, aux Galeries Lafayette. J’ai toujours travaillé. Un jour, j’ai eu la
chance de travailler pour un député. Puis tout s’est enchaîné. Ça fait partie
de ce que je veux transmettre à la jeunesse : “c’est possible”.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> [Guerre commerciale de Trump] Ce dimanche, l’Union européenne et les
États-Unis ont conclu un accord politique mettant fin à des mois de tensions
commerciales.
Le 2 avril dernier, le Président Trump a annoncé une offensive tarifaire
majeure, injustifiée, ciblant l’ensemble des partenaires commerciaux des
Etats-Unis, à commencer par l’Union européenne.
La position de la France a été constante : non à la guerre commerciale, qui
n’est dans l’intérêt de personne, oui à un accord qui préserve nos intérêts et
permette d’en finir avec l’incertitude, soutien sans faille à la Commission
européenne, chargée des négociations. (…)
À court terme, l’accord trouvé hier est utile pour nos entreprises : il offre
enfin un peu de stabilité. Mais ne soyons pas naïfs : cet accord est
déséquilibré. À moyen terme, il devra être ajusté, notamment pour prendre en
compte les services numériques.
> Les tensions commerciales vont s’inscrire dans la
durée. L’Union européenne doit réagir en accélérant sur la compétitivité et
l’intégration du marché unique. Le rapport Draghi fixe le cap. À nous de passer
à l’action, sans attendre.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> 10 nouveaux détenus dangereux viennent d’être incarcérés dans la
prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, après un transfert sous haute
sécurité. Merci aux agents pénitentiaires et forces de l’ordre mobilisés. On
continue. Pour la sécurité des Français.
Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de
l’Economie sociale et solidaire)
> [Guerre commerciale de Trump] Il est temps de changer de logiciel.
L’Europe ne peut pas être le terrain d’un commerce mondialisé à sens unique. »
L’accord commercial conclu entre l’Union européenne et les États-Unis, avec
l’instauration de droits de douane à 15 %, impose une lucidité collective : nos
entreprises seront impactées, notre souveraineté économique mise à l’épreuve.
Si ce compromis apporte une forme de stabilité temporaire, l’Europe ne peut pas
se satisfaire d’une logique d’alignement sous contrainte. Elle doit affirmer une
puissance économique cohérente, protectrice et compétitive, au service de ses
acteurs productifs. Cet accord doit marquer un tournant, et cela commence par
trois priorités :
- Accélérer la simplification des normes et procédures européennes, qui pèsent
chaque jour davantage sur nos TPE et PME.
- Instaurer une vraie préférence européenne dans la commande publique, pour
soutenir nos entreprises face à une concurrence mondialisée parfois déloyale.
- Protéger nos marchés face à l’offensive de certaines plateformes asiatiques
qui inondent nos territoires, hors de tout cadre fiscal ou social équitable.
La Commission européenne doit enclencher une nouvelle étape politique, avec
courage. Et la France doit continuer à montrer la voie, en poursuivant la
simplification engagée et en défendant fermement nos filières économiques
stratégiques.
Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique,
chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> C’est acté : nous pouvons en France, et dans tous les pays européens
inscrire une interdiction aux réseaux sociaux en dessous d’un certain âge. Ce
sera fait.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Guerre commerciale de Trump] L’accord commercial négocié par la
Commission Européenne avec les Etats-Unis apportera une stabilité temporaire
aux acteurs économiques menacés par l’escalade douanière américaine, mais il
est déséquilibré.
Il a le mérite d’exempter de tarifs des secteurs clés pour l’économie française
(aéronautique, spiritueux, médicaments). L’accord a exclu toute concession pour
nos filières agricoles sensibles. Il préserve aussi notre réglementation
européenne sur des sujets comme le numérique ou le sanitaire.
Mais soyons lucides: l’état de fait n’est pas satisfaisant et ne peut pas être
durable. Le libre-échange qui a fait la prospérité partagée des deux rives de
l’Atlantique depuis la fin de la seconde guerre mondiale est aujourd’hui rejeté
par les Etats-Unis qui font le choix de la coercition économique et du mépris
complet des règles de l’OMC. C’est un changement structurel.
Nous devons en tirer vite les conséquences ou risquer l’effacement. C’est un
défi économique comme politique.
Croire y répondre par des concessions ne fera qu’encourager la prédation à
l’extérieur, et le rejet de l’Europe au sein de nos frontières par nos
citoyens.
Que faire?
À court terme, se battre pour continuer de rechercher l’équilibre commercial
avec les Etats-Unis. Nous sommes importateurs de services numériques américains
qui persistent à bénéficier de passe-droit fiscal en Europe. L’activation de
l’instrument anti-coercition européen doit y remédier pour taxer les services
numériques ou les exclure de marchés publics. C’est encore plus urgent depuis
les annonces d’hier.
Ensuite, en se concentrant sur nous-mêmes en réduisant massivement les normes
et régulations qui continuent de peser sur la compétitivité des entreprises
européennes. En approfondissant un marché intérieur encore trop éclaté en
faisant enfin l’union des marchés de capitaux et le 28eme régime de droit des
affaires. En revoyant les politiques d’aide d’Etat et de concurrence obsolètes
de la Commission européenne pour protéger nos industries critiques de la
concurrence déloyale à l’échelle internationale.
On ne peut pas être les derniers dindons de la farce de règles que plus
personne ne respecte.
En soutenant notre innovation pour réduire vite les dépendances d’aujourd’hui
et de demain. Pourquoi ne pas lancer un plan d’investissement massif financé
par de la dette européenne, un Projet Manhattan de l’IA, du quantique, du
spatial, du Green pour soutenir nos entreprises et innovateurs ?
La messe n’est pas dite. Le protectionnisme, l’inflation et l’incertitude
pénaliseront les entreprises et ménages américains tandis que la pression
contre les universités et la politique migratoire menées par l’administration
entraveront l’innovation. Mais si les Européens ne se réveillent pas, les
difficultés des autres paraîtront toutes relatives face à notre décrochage.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Il y a un an, la France vibrait au rythme des Jeux. Une nation
rassemblée, fière, portée par l’effort collectif. Puissent cette ferveur et
cette unité continuer à vivre chaque jour dans notre pays. Nous sommes capables
de grandes choses !
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Il y a un an, les Jeux. Il y a un an, le sport, la fierté et les
émotions.
Jean-René Cazeneuve (député)
> [Guerre commerciale de Trump] Les mêmes qui combattent le libre-échange
et prônaient les taxes aux frontières s'offusquent qd elles sont appliquées !
Souvent RN varie. La raison du plus fort est de retour, c'est ce que vous
vouliez, et votre ami Trump nous l'a mis à l'envers, madame Le Pen.
C'est un accord déséquilibré et l'Europe doit continuer à se battre:
- réindustrialiser
- répliquer sur les services et les GAFAM,
- soutenir les secteurs les plus impactés
- simplifier les normes.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> [Guerre commerciale de Trump] C'est une forme de défaite de la
Commission européenne qui n'a pas su créer de rapport de force avec le
président américain.
David Amiel (député)
> [Guerre commerciale de Trump] L’avachissement commercial face à Trump
était prévisible dès le mois d’avril. À ce moment-là, la Commission a renoncé à
bâtir un vrai rapport de force. Un autre chemin était possible. (…)
Soyons lucides. Trump et les autres prédateurs interpréteront l’
« accord » comme un permis de rançonner. La stabilité même sera donc
illusoire si l’on en reste là. Il est vital de se ressaisir, depuis
l’instrument anti-coercition jusqu’à une politique industrielle commune.
Marie Lebec (députée)
> [Guerre commerciale de Trump] L’accord commercial signé avec les
États-Unis, imposé dans le contexte de la guerre commerciale déclenchée par
Donald Trump, n'est pas satisfaisant. Cette approche, qui frappe
indistinctement alliés et concurrents, fragilise nos économies et menace la prospérité
transatlantique. C'est un signal d'alarme pour l'Europe. Il est impératif
d’agir avec unité pour bâtir une stratégie économique souveraine, qui protège
nos filières stratégiques et défend les intérêts européens.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Guerre commerciale de Trump] En parfait accord avec François Bayrou.
Nous n'avons pas construit l'Europe et nous ne sommes pas d'ardents défenseurs
de l'Europe pour voir ainsi bradés nos intérêts. L'accord commercial entre
l’Union Européenne et les États-Unis, se fait clairement au détriment de
l’Europe.
Se féliciter de limiter la casse et de donner de la stabilité aux acteurs
économiques c’est abdiquer devant Donald Trump et sa défense brutale des
intérêts américains, c’est renoncer à assumer enfin notre statut de puissance
économique et commerciale. C'est envoyer un signal terrible aux autres
puissances mondiales sur notre état de faiblesse mentale quand il faudrait être
forts.
Mais ceux qui, par leurs discours et leurs actes, n’ont de cesse d’affaiblir
l’Europe, ceux qui veulent moins d'Europe et dénoncent aujourd’hui ce traité
sont, au mieux, hypocrites et, au pire, cyniques. Ce sont eux qui permettent à
nos concurrents de jouer sur nos divisions.
µEn jouant contre l’Europe, ils jouent aussi contre la France. Un rééquilibrage
de cet accord est impératif. C’est seulement en Européens que nous pourrons y
parvenir. Et la France doit - avec d'autres - être le fer de lance d'une Europe
enfin puissante. Enfin fier d'elle-même.
● Parti radical
> Conflit israélo-palestinien : la solution à deux Etats
Le Président de la République a annoncé à l’Autorité Palestinienne que la
France allait reconnaître l’Etat de Palestine en septembre prochain à
l’Assemblée Générale des Nations Unies (ONU).
Le Parti radical a toujours partagé la position française d’une solution à deux
Etats, condition d’une paix durable au Proche-Orient. Elle prévoit d’une part
la reconnaissance par toutes les parties de l’Etat souverain d’Israël qui a le
droit à la sécurité dans des frontières sures et reconnues, et d’autre part la
création d’un Etat palestinien démocratique et respectueux du droit.
« Nous ne pouvons pas oublier le pogrom du 7 octobre 2023,
ses victimes et les otages détenus par le Hamas qui doit être condamné sans
aucune faiblesse. Il y a aussi urgence à mettre fin à la situation intolérable
de Gaza. La France défend de longue date la solution à deux Etats qui permettra
de pouvoir avancer sur le conflit. Notre pays a un rôle de médiateur de paix à
travers les continents : nous devons continuer sans relâche à trouver des
solutions aux conflits », précise Nathalie Delattre, présidente du Parti radical.
Le cas échéant, la reconnaissance d’un Etat Palestinien doit nécessairement
s’accompagner de la libération de tous les otages, du désarmement et du
démantèlement du Hamas, de la mise en place d’une nouvelle gouvernance
palestinienne transparente, démocratique, respectueuse du droit, et surtout du
respect du droit fondamental d’Israël à vivre en paix et en sécurité.
Il ne s’agit donc nullement de donner raison au Hamas terroriste qui s’oppose à
un Etat Palestinien fondé sur le droit international.
> Le Parti Radical dénonce le débarquement d’enfants
juifs d’un vol Vueling
L’esprit du décret de l’Alhambra de 1492, qui donnait le choix aux Juifs
d’Espagne de se convertir au catholicisme ou de quitter le pays, a-t-il
ressurgi à l’occasion d’un vol Vueling du 22 juillet transportant des enfants
français juifs revenant d’une colonie de vacances à Valence, en Espagne ?
Des enfants français juifs, identifiables car portant pour la plupart la kippa,
aussi turbulents soient-ils, méritent-ils de se voir débarquer manu militari,
par la police, d’un avion à la demande de la compagnie espagnole ?
Des enfants français juifs, même un peu perturbateurs en entonnant un chant
hébraïque, doivent-ils être traités comme de dangereux délinquants et expulsés
de l’avion par la police espagnole ?
Une accompagnatrice française, refusant que les portables des enfants dont elle
a la charge soient confisqués par la police, mérite-t-elle d’être plaquée au
sol et menottée comme une vulgaire terroriste ?
Ces enfants français n’auraient-ils pas été victimes d’actes discriminatoires,
disproportionnés, parce que juifs ?
Aucune excuse ne saurait justifier un tel comportement de la compagnie
espagnole Vueling, du commandant de bord de l’avion et de la police de Valence.
Le Parti radical, sa présidente Nathalie Delattre, et Jean-Jacques Curiel,
président de la fédération radicale de Paris, s’élèvent très fermement contre
de tels comportements discriminatoires et s’interrogent sur d’éventuelles
motivations antisémites. Ils réclament l’ouverture d’une enquête objective et
motivée, tant des autorités espagnoles que françaises. Ils adressent enfin leur
pleine et entière sympathie et solidarité aux enfants, à leurs parents et à
l’accompagnatrice.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> [Guerre commerciale de Trump] La
protection des intérêts européens a été la seule boussole d’Ursula von der Leyen
dans les négociations avec les États-Unis. L’accord UE-Etats-Unis permet
d’éviter une guerre commerciale, dont les conséquences économiques auraient été
désastreuses.
Il nous reste néanmoins du travail pour nous assurer d’un commerce plus
équitable dans un certain nombre de secteurs. Surtout, il est plus que jamais
essentiel de continuer à accélérer notre agenda de compétitivité, de
réindustrialisation et made in Europe !
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> [Guerre commerciale de Trump] La leçon de cet accord : nous sommes un
géant économique mais un nain politique.
27 pays, 450 millions de consommateurs, deuxième puissance économique mondiale.
Une force incroyable.
Et pourtant, dès ce vendredi les biens européens exportés vers les États-Unis
seront frappés de droits de douane de 15%, créant une asymétrie massive entre
nos deux blocs. Combien de délocalisations avec un tel déséquilibre ?
En échange de quoi les Européens investiront 600 milliards d’euros là-bas. Cet
argent qui serait pourtant si nécessaire ici, quand Mario Draghi nous
recommandait il y a un an de ne plus laisser l’épargne des Européens financer
l’économie américaine. Sans compter les 750 milliards d’hydrocarbure, pied de
nez à nos efforts en matière d’indépendance énergétique et de transition
écologique. Est-ce que cet import réduira structurellement nos prix de
l’énergie au moins ? Rien ne l’assure. C’est le prix fort que nous payons
aujourd’hui, parce que nous avons un excédent commercial de 50 milliards avec
les États-Unis, issu du mérite de nos entreprises, de la qualité de leur
production. Alors oui, l’accord apporte de la stabilité pour nos entreprises et
les choses auraient pu être bien pires, avec des taux à 30% voire plus.
Mais nous devons urgemment tirer les leçons. Il nous faudra désormais vraiment
protéger nos entreprises, exportatrices et non-exportatrices. Cela passera par
des financements privés et publics conséquents, une simplification
réglementaire, des accès aux financements facilités, un 28ème régime unique. De
vrais chantiers européens qui sont à la traîne depuis trop longtemps. Il est
également urgent de développer de nouveaux accords de commerce pour aller
chercher d’autres débouchés.
Il est aussi et surtout urgent de nous assumer en tant que puissance dans un
monde de plus en plus hostile. Nous avons définitivement changé d’ère. Dans ce
monde protectionniste, nous devons préserver notre ADN et défendre le
multilatéralisme. Mais aussi ne plus hésiter à utiliser les leviers pour jouer
le rapport de force. Surtout lorsque nous avons les outils et la puissance
pour le faire, à commencer par l’instrument anti-coercition. Sans cela, c’est
l’effacement qui guette l’Europe.
Christophe Grudler (député)
> [Guerre commerciale de Trump] Inadmissible. Ce projet d’accord UE-USA
est inadmissible. A tous les démocrates européens de dire non et de réagir. Nous
sommes le premier marché au monde et nous nous comportons comme des supplétifs…
Réagissons. Vite.
Marie-Pierre Vedrenne (députée)
> [Guerre commerciale de Trump] Trouver un accord avec les États-Unis,
oui. Mais pas à n’importe quel prix. Notre souveraineté, nos intérêts, nos
entreprises et nos emplois ne sont pas négociables. Donald Trump n’a qu’un
crédo : le rapport de force et l’instabilité. Nos relations avec les États-Unis
continueront d’être volatiles jusqu’à la fin de son mandat. L’Europe doit s’y
préparer. À nous d’affirmer notre puissance. Plus que jamais.
Sandro Gozi (député)
> [Guerre commerciale de Trump] Céder à Trump en espérant sa coopération
est une illusion dangereuse. L’Europe paie un prix lourd pour un accord
déséquilibré qui fragilise nos filières et trahit toute ambition stratégique.
Il faut un cap, pas des concessions.
Nathalie Loiseau (députée)
> [Guerre commerciale de Trump] Ursula Von Der Leyen nie l’évidence :
cet accord est mauvais. Mauvais pour le climat, mauvais pour notre autonomie
stratégique, mauvais pour nos entreprises, l’Union européenne aurait pu montrer
ses muscles, elle a courbé la tête.
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> [Guerre commerciale de Trump] C’est un accord inégal et
déséquilibré. (…) Il faut que l’Europe accélère et se bouge parce qu’on ne peut
pas être les Télétubbies du commerce international.
> [Reconnaissance de l’Etat de Palestine] Il faut
récompenser et encourager les modérés, aussi difficile que ce soit, c’est ça
cette reconnaissance
> Il y a un an, les Jeux de Paris ont montré que nous
pouvions être fiers, heureux, rassemblés ! Accueillir le monde, dans nos
transports ou sur la Seine, et célébrer la France. En même temps. En surmontant
les doutes et les divisions. Retrouvons l’esprit des Jeux !
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> En cette Journée mondiale des grands-parents, je veux rendre hommage à
leur rôle si précieux. Ils transmettent, écoutent, rassurent. 18 % des enfants
de moins de 3 ans leur sont confiés chaque semaine : preuve d’un lien fort.
L’intergénérationnel est une richesse irremplaçable.