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mercredi 5 novembre 2025

La Quotidienne centriste du 5 novembre 2025. Le claque électorale de Trump


Les diverses élections qui ont eu lieu hier aux Etats-Unis ont fait la une surtout parce qu’un musulman, socialiste revendiqué, a été élu maire de New York.

Mais la victoire de Zohran Mamdani s’inscrit dans une beaucoup plus large du Parti démocrate que ce soit en Virginie ou dans le New Jersey où ses deux candidates ont été élues gouverneures et en Californie où les électeurs ont validé la plan de résistance au charcutage électoral des républicains dans des Etats comme le Texas en autorisant le gouverneur Gavin Newsom de redécouper les circonscriptions afin de compenser les gains des trumpistes dans les Etats qu’ils contrôlent en procédant à ce qui s’appelle un trucage éhonté.

Toutes ces victoires ont fait un perdant qui s’appelle Donald Trump qui a pris une véritable claque électorale.

L’extrémiste populiste au plus bas dans les sondages à peine dix mois après sa prise de fonction et un an après sa victoire à la présidentielle où 63% des Américains désapprouvent son action, paye à la fois ses décisions comme de baisser ou supprimer des aides aux plus pauvres, son incapacité à faire baisser l’inflation, des chiffres de l’emploi mauvais, sa volonté de supprimer les assurances-santé mises en place par Barack Obama et ainsi de suite sans oublier sa responsabilité dans la fermeture (shutdown) des services publics et son refus de payer les aides alimentaires aux plus démunis.

De même, la majorité des Américains ne sont pas sensibles à sa rhétorique et à ses mensonges comme celui qu’il répète en boucle d’avoir mais en fin à huit guerres dans le monde (en réalité à aucune!).

Ces résultats sont encourageants pour les démocrates dont les experts médiatiques, pourtant, affirmaient qu’ils étaient au fond du trou.

Et ce ne sont pas seulement des personnalités de gauche qui ont été élus mais aussi des centristes comme les nouvelles gouverneures de Virginie et du New Jersey.

Oui, c’est bien une claque que Trump a reçu malgré ses dires.

Reste à savoir comment il va réagir…

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Chronique centriste. Etats-Unis - Victoire de Mamdani à New-York: le Parti démocrate vire-t-il à gauche?


Zohran Mamdani est donc le nouveau maire de New York.

Il a emporté l’élection avec plus de 50% des voix devançant un autre démocrate qui se présentait comme «independent» après avoir perdu la primaire contre lui, Andrew Cuomo.

Petite parenthèse: si l’on fait le total des voix pour un candidat démocrate, on arrive à plus de 90% dans une ville, rappelons-le, qui a vu naitre Donald Trump!

C’est donc une déculottée pour l’extrémiste populiste dont les fan(atique)s commencent évidemment à parler d’élection truquée…

Venons-en à la signification de cette élection pour les démocrates.

Deux données doivent être prises en compte:

La première est que Mamdani – qui devient en outre le premier maire musulman de NYC et le plus jeune – s’est présenté clairement en tant que «démocrate socialiste». Et contrairement à Bernie Sanders, le sénateur du Vermont qui s’est présenté aux primaires démocrates contre Hillary Clinton, notamment, qui n’est pas membre du parti, Mamdani, lui, est bien encarté chez les démocrates et il est un des représentants de l’aile gauche du parti, voire de son aile radicale avec un programme souvent très marqué idéologiquement.

La deuxième est que sa candidature a divisé le parti partout dans le pays, certains élus refusant même de répondre à la question de savoir s’ils lui apportaient leur soutien.

Ainsi, nombre de ses leaders n’ont pas appelé à voter pour lui comme Chuck Schumer le leader des sénateurs démocrates au Congrès, un Newyorkais pur jus, né à Brooklyn et élu de la ville.

Et une fois son bulletin mis dans l’urne, il a refusé de dire quel nom y était inscrit…

Quant à Barack Obama, s’il l’a encouragé, il ne l’a pas soutenu publiquement.

En revanche, le leader des représentants au Congrès, Hakeem Jeffries, lui aussi élu de New York, lui a apporté son soutien officiel.

Il faut dire que le cas Mamdani est épineux pour les démocrates.

Car, depuis l’élection de George W Bush en 2000 et, évidemment, depuis les victoires de Trump en 2016 et surtout en 2024, le Parti démocrate est partagé entre demeurer une force centrale progressiste ou pencher vraiment à gauche.

Pour les centristes du parti, l’élection se gagne en séduisant les modérés alors que pour les socialistes, la victoire passe par un programme résolument à gauche pour s’attacher les jeunes et les classes moyennes les moins fortunées ainsi que les plus précaires.

Jusqu’à présent, la stratégie des centristes a toujours été celle de la victoire si l’on se rappelle des échecs cuisants des candidats socialistes du Parti démocrate comme George McGovern en 1972 contre Richard Nixon.

Mais le virage à droite des républicains sous l’ère Reagan, confirmée sous celle de George W Bush et devenu extrême avec Trump a radicalisé une part de plus en plus importante des démocrates (ainsi que le souhaitaient les initiateurs de ce virage afin de provoquer des confrontations idéologiques jusqu’au-boutistes).

Bien sûr, dans le cas de l’élection de Mamdani, on parle de New York, une ville où la gauche démocrate est forte et compte de nombreux élus dont son égérie, la représentante Alexandria Ocasio-Cortez, encore plus socialiste que le nouveau maire.

Reste que l’aile gauche progresse partout et est soutenue par de plus en plus d’électeurs.

 Pour autant, on ne peut pas dire qu’aujourd’hui le Parti démocrate est un parti de gauche même si les idées socialistes progressent chez ses membres et sympathisants.

Il demeure encore un parti essentiellement central et progressiste avec une forte aile centriste.

En revanche, cette aile dominante est de plus en plus concurrencée par l’aile de gauche voire socialiste.

Celle-ci ne recherche plus le consensus et le compromis mais estime, à l’instar des républicains radicaux et extrêmes que la bataille frontale doit avoir lieu contre l’autre camp, les victoires de Trump le démontrant mais pas seulement.

La présidence actuelle de ce dernier sera peut-être un moment pivot pour les démocrates.

Et il faudra bien analyser les résultats des élections de mi-mandat l’année prochaine avec le nombre d’élus démocrates venant de son aile gauche.

Ce qui aura une incidence sur les chances d’un candidat de gauche aux primaires de la présidentielle de 2027.

A moins que Trump n’instaure une autocratie et reporte indéfiniment les élections pour demeurer au pouvoir…

Alexandre Vatimbella