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lundi 19 mai 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Trump, un repoussoir en faveur de la démocratie?


Deux élections, les législatives canadiennes et la présidentielle roumaine, ont montré que ceux qui se recommandaient de Trump étaient battus par ceux qui s’opposaient à lui et défendaient la démocratie républicaine libérale.

Ces deux élections étaient réputées perdues d’avance par le camp de la démocratie.

Au Canada, les conservateurs proches du Parti républicain étasunien avaient une avance énorme qui ne semblait ne pas pouvoir être comblée.

Puis Trump a pris ses fonctions et a agressé le Canada.

Les centristes du Parti libéral sont alors montés au créneau et ont représenté la résistance du peuple canadien face à l’extrémiste populiste.

Résultat: une victoire improbable quelques semaines auparavant.

En Roumanie, la victoire du candidat d’extrême-droite semblait inscrite dans le marbre.

Celui-ci se déclarait être un admirateur de Donald Trump dont il voulait être le pendant roumain.

Et il bénéficiait du soutien du président américain.

Mais dans un élan qui semblait impossible quelques semaines plus tôt, les électeurs roumains attachés à la démocratie et à l’Union européenne se sont mobilisés.

Résultat: le candidat centriste l’a emporté.

Et en Pologne, lors d’une troisième élection, en l’occurrence le premier tour de la présidentielle, c’est le candidat de l’axe central qui est arrivé en tête devant celui de l’extrême-droite et Trump compatible.

Bien sûr, tout ne se passe toujours ainsi et l’élection de Trump lui-même pour un deuxième en 2024 face à la centriste Kamala Harris a «annulé» en quelque sorte la victoire d’un autre centriste, Joe Biden, sur l’extrémiste populiste en 2020.

De même, cela n’empêche pas les droites extrêmes et populistes de faire des scores très inquiétants que ce soit en Roumanie et en Pologne, hier mais aussi, dans le même temps, au Portugal lors des législatives où le parti d’extrême-droite a obtenu un score historique même si c’est la coalition de droite au pouvoir qui est arrivée en tête.

Et quelques semaines en arrière ont vu, par exemple, le score élevé du parti néo-nazi allemand, AfD, aux élections législatives où il est devenu la deuxième force au Bundestag.

Une AfD soutenue explicitement par Trump et l’extrême-droite étasunienne.

Sans oublier d’autres élections qui ont été favorables à l’extrême-droite en Autriche, aux Pays-Bas, en Slovaquie, Italie, en Hongrie et ailleurs les années précédentes.

La vigilance est donc de mise mais, en cette année 2025 de tous les dangers, les réactions des électeurs au Canada, en Roumanie et en Pologne sont encourageantes et montrent que l’inéluctabilité de la prise du pouvoir par l’extrême-droite n’est pas (encore?) une fatalité.

 

 


Une Semaine en Centrisme 2025/19 (12-18 mai). Poutine se moque des dirigeants des démocraties / Fin de vie: parasitages idéologiques / La parole présidentielle est toujours légitime et citoyenne / Bétharram ou l’instrumentalisation politicienne


Poutine se moque des dirigeants des démocraties en faisant croire qu’il est prêt à négocier avec Zelensky alors qu’il veut une reddition en règle de l’Ukraine afin de pouvoir annexer les territoires qu’il veut et faire de celle-ci un protectorat russe.
Mais, évidemment, personne n’est plus dupe, pas même Donald Trump.
Pourtant c’est bien le président des Etats-Unis qui permet au dictateur du Kremlin de pouvoir agir ainsi.
Tellement obnubilé d’être le faiseur de paix dans ce conflit et avec un tropisme toujours pro-Poutine, il se garde bien de vraiment taper du point sur la table jusqu’à présent.
Et Poutine en profite allègrement en faisant croire qu’il fait des pas vers des négociations et la paix, en décrétant par exemple des trêves qu’il ne respecte même pas.
Mais ce petit jeu cynique et pervers pourrait finalement se retourner contre lui dans la semaine qui vient où Trump a enfin décidé de vraiment sonder ses intentions dans une discussion téléphonique.
Reste que jusqu’à présent, Trump a plutôt été l’allié ou l’idiot utile de Poutine.

La fin de vie assistée et les soins palliatifs sont de retour au Parlement avec les deux projets de loi qui sont en discussion en ce moment à l’Assemblée nationale.
Sur ces sujets, les opinions divergent et sont soutenues par des visions idéologiques qui s’opposent.
C’est évidemment le droit de chacun d’avoir sa propre opinion par rapport à ses engagements et ses croyances.
Pour autant, il faut rappeler que les dispositions sur la fin de vie contenues dans le projet de loi qui lui est dédié n’oblige personne mais offre des possibilités à ceux qui, malades sans rémission et souvent souffrant beaucoup, de décider de partir en douceur et de s’éviter des douleurs atroces ou une déchéance physique et/ou mentale.
Il n’y a donc rien d’obligatoire ce qui permet à ceux qui sont contre de ne pas faire appel à ces dispositifs et ces aides.
D’où le faux débat qui s’est instauré de la part des opposants à ce projet de loi dans lequel il voudrait interdire à ceux qui n’ont pas la même philosophie de vie qu’eux d’utiliser à leur seul et unique intérêt personnel de pouvoir en bénéficier.
Ici, c’est bien le respect de la dignité de chacun qui doit primer et qui doit être laissée à l’appréciation de la personne impliquée.

Emmanuel Macron est venu à la télévision pour expliquer sa politique et parler de son action après huit années passées à l’Elysée ainsi que pour tracer quelques lignes pour le futur.
On a alors assisté à une critique en règle des opposant politiques à cette intervention, relayée et, plus grave, appuyée par les médias.
Ces derniers, notamment, se sont plaints que le Président de la république n’est rien à annoncer d’extraordinaire ou de croustillant!
Voilà qui est une drôle de manière de considérer l’information citoyenne…
Car, oui, la parole d’un président, que ce soit Macron ou un autre, est toujours légitime dans une démocratie lorsque celui-ci vient parler et expliquer sa politique.
D’autant que personne n’est obligé d’allumer sa télévision!
Les citoyens doivent toujours avoir la possibilité d’entendre leurs responsables politiques leur dire ce qu’ils font et les éclairer sur leurs actions en les explicitant.
D’ailleurs, cet exercice est trop souvent biaisé parce que, justement, lorsqu’ils sont devant les médias, c’est le show et les petites phrases qui sont mis d’abord en avant.
Ainsi, au-delà de la prestation d’Emmanuel Macron cette semaine sur TF1, rien ne peut justifier que l’on critique un responsable politique qui vient informer les citoyens de ce qu’il a fait et de ce qu’il fait.
L’«affaire Bétharram» montre une nouvelle fois que les enfants ne sont pas «rois» comme l’affirment certains pédiatres et psy réactionnaires mais que leur protection n’est malheureusement pas assurée comme il le faudrait.
Et quand cela se passe dans le milieu scolaire et plus particulièrement de l’encadrement dont la mission est de prendre soin des enfants, c’est encore plus inacceptable.
Ce qui est survenue dans cette institution privée catholique est sans l’ombre d’un doute scandaleux.
Dénoncer des agissements, punir s’il est encore possible ceux qui s’en sont rendus coupable, faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais ici et ailleurs, prendre de vraies mesures pour empêcher ces dérapages est un devoir des représentants du peuple.
En revanche, instrumentaliser cette affaire comme d’autres pour régler des comptes politiciens et vouloir déstabiliser un gouvernement ou un premier ministre, voire le régime démocratique, est, non seulement, inadmissible mais insupportable.
Insupportable parce que c’est utiliser la souffrance des enfants à des fins uniquement partisans où les enfants et leur bien-être sont le cadet des soucis de ces propagandistes de bas étage.
Vouloir faire le procès de François Bayrou dans cette affaire où il n’est aucunement question de son implication dans les violences commises et où aucune preuve ne montre pour l’instant qu’il a été complice en ne dénonçant pas des faits dont il aurait eu connaissance, pour uniquement faire tomber son gouvernement est indigne mais pas la première tentative de LFI pour semer le chaos pour s’attaquer une nouvelle fois à la démocratie républicaine libérale.
Ce qui évidemment n’empêche pas le premier ministre de venir expliquer ce qu’il savait ou non devant une commission d’enquête parlementaire et d’être interrogé par les représentants du peuple pour éclairer ce dernier et savoir si ce qu’il a fait était juste ou non par rapport à ses connaissances des faits.
Ensuite c’est à la justice d’intervenir si elle estime que cela s’impose et au peuple de sanctionner politiquement si c’est son opinion.

 

[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]