Voici une sélection,
ce 27 mai 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou
sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine et mensonges de Poutine]
Ce qu'il se passe en Ukraine est inacceptable et gravissime. On ne peut pas
dire qu'on est prêts à discuter et bombarder. Ce double langage montre le
caractère inauthentique des discussions qu'il y a pu avoir. (…)
Le président Trump réalise que lorsque le président Poutine a dit au téléphone
qu'il était prêt à la paix, ou lorsqu'il a dit à ses émissaires qu'il était
prêt à la paix, il leur a menti. (…)
Nous avons vu ces dernières heures, une
fois encore, s'exprimer la colère de Donald Trump. Une forme d'impatience. Je
souhaite simplement, maintenant, qu'elle se traduise en actes. (…)
Là, je souhaite que cette indignation, que nous partageons, se traduise par une
capacité des États-Unis d'Amérique, avec les Européens, à menacer la Russie
d'un paquet de sanctions totalement différent et beaucoup plus massif, qui
permette d'enfin arrêter le conflit. (…)
Poutine a régulièrement déploré ou condamné des frappes russes sans aucune
conséquence concrète (…)
Il faut un cessez-le-feu, le plus durable
possible avec date butoir au
président Poutine et au-delà, des
représailles massives.
> Croissance ou
écologie ? Les deux ! Le Vietnam et la France avancent ensemble pour relever le
défi d’une transition énergétique juste.
> Ne pas dépendre
mais coopérer, bâtir de nouveaux équilibres, voilà le cœur de notre stratégie
indopacifique.
> Après un long
voyage, nous arrivons à Hanoï avec la délégation française. Première étape
d’une tournée stratégique au Vietnam, en Indonésie puis à Singapour. C’est dans
cette région de l’Indopacifique que se joue une part de notre avenir à tous,
Françaises et Français. Les grands défis du siècle — climatiques, économiques,
géopolitiques — ne pourront être relevés qu’en coopération avec nos
partenaires, et tout particulièrement avec cette région du monde, carrefour
essentiel des échanges mondiaux, haut lieu d’innovation, de croissance et de
technologie. Voilà pourquoi la France est présente et agit avec ses
partenaires, à travers des projets très concrets qui bénéficient à la région, à
nos entreprises et à notre avenir commun. Je viens ici renforcer nos liens dans
des domaines essentiels : défense, innovation, transition énergétique, échanges
culturels. Partout, je dirai une chose simple : la France est une puissance de
paix et d’équilibres. Elle est un partenaire fiable, qui croit au dialogue et à
la coopération. Quand certains choisissent le repli, la France choisit de bâtir
des ponts.
> En matière
d’aéronautique avec de nouvelles commandes d’avions, d’énergies décarbonées
comme le nucléaire civil, de santé, de transports, de satellites, de technologies
et bien d’autres : le Vietnam va de l’avant et fait le choix de la
France ! Un partenaire et grand ami !
> Au Vietnam avec
une conviction profonde : nos pays ont une nouvelle page à écrire. Nous
pouvons consolider un cadre international de prospérité avec des règles sûres
et fiables. Merci Secrétaire général Tô Lâm pour votre accueil exceptionnel et
nos échanges.
> Le Vietnam s’est
imposé naturellement comme la première étape de mon déplacement en Asie du
Sud-Est. C'est une nouvelle page qui s'écrit entre nos deux pays, dans tous les
domaines : économiques, scientifiques, technologiques, industriels, militaires,
stratégiques, culturels, universitaires. Face aux défis, nous avons besoin de
partenaires fiables. Le Vietnam en est un pour la France. Merci, Président
Lương Cường, pour votre accueil à cette visite d’État et pour la très bonne
discussion que nous avons eue.
> [Déclaration
conjointe des dirigeants de la France, de la Pologne et de l’Allemagne à
l’occasion du jour de l’Indépendance de la Géorgie] À l'occasion du Jour de
l'Indépendance de la Géorgie, nous souhaitons avec M. Donald Tusk, Premier
ministre de la République de Pologne, et M. Friedrich Merz, Chancelier de la
République fédérale d'Allemagne, envoyer un message d'amitié et de solidarité
au peuple géorgien, et réitérer notre soutien indéfectible à la souveraineté et
à l'intégrité territoriale de la Géorgie.
Nous soutenons les aspirations démocratiques et européennes du peuple géorgien.
Ces aspirations reflètent une volonté de faire partie de la famille européenne.
Nous condamnons donc toutes les activités des autorités géorgiennes qui
entraînent un recul démocratique ainsi que toutes les attaques à l’encontre de
la société civile, des médias et des opposants au gouvernement. La liberté
d'expression et de réunion doit être respectée. Les cas de violence excessive
doivent faire l'objet d'une enquête. Les lois qui sont en contradiction avec
les normes européennes doivent être modifiées et le processus de réforme
indispensable doit être repris.
Les autorités géorgiennes doivent rétablir le dialogue avec l'opposition et la
société civile.
Le peuple géorgien ne doit pas être privé des opportunités liées à la
trajectoire européenne du pays.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Réduire les déficits publics] Si c'était gagné, depuis longtemps, ça
ne serait pas notre équipe qui serait au gouvernement. Parce que comme vous
savez, nous sommes arrivés, il n'y avait pas de budget. Le gouvernement de
Michel Barnier avait été renversé. Il n'y avait pas de majorité et pas de
perspective. Les Français disaient « Ce gouvernement ne durera pas deux
semaines ». Le plus profond, le plus important, c'est la situation du
pays.
Depuis des décennies, on a laissé, tous courants politiques confondus,
s'accumuler les déficits. On a laissé s'accumuler une montagne de dettes. Le
pays est en situation de surendettement. Et plus grave, à mes yeux encore, si
on peut dire plus grave, c'est que la France est un pays qui ne produit pas
autant que ses voisins. Et donc vous vous trouvez dans une situation où tous
les mois, on dépense 10% de plus que ce qui rentre dans les caisses. Et cette
situation-là pour les familles, pour les entreprises, c'est une situation
insupportable et qui ne peut pas durer. Le gouvernement a choisi d'affronter
les yeux ouverts cette situation.
> La grande conférence était pour dire aux Français
quelle était la situation avec un horizon qui est au début du mois de juillet.
Je proposerai aux Français un plan de retour à l'équilibre des finances
publiques sur trois ou quatre années, un plan pluriannuel. (…)
Le gouvernement va proposer aux Français un plan de retour à l'équilibre des
finances publiques. Et ce plan de retour à l'équilibre des finances publiques,
il va demander un effort à tous les Français. Le plus juste possible, mais un
effort suffisant pour que la France sorte de cette situation dans laquelle on
est montré du doigt et qu'on a laissé grandir au travers du temps. Peut-être
vous vous souviendrez qu'il y a un homme politique, un seul, qui a essayé de
faire du sujet de la dette un grand sujet > [Mouvement de contestation des taxis]
Les taxis disent « Mais pourquoi ne nous a-t-on pas associés à la décision
qu'il faut prendre ? ». Et cette méthode-là, qui est une méthode que je résume
en quatre mots, « Jamais sans les Français », jamais sans la base,
jamais sans ceux qui sont au travail, cette méthode-là, c'est la seule qui
permet d'avancer. Est-ce que nous allons maintenir la date d'application de cet
effort ? Pour les taxis, oui. Ce qui était prévu, c'était le 2 octobre, le 1er
ou le 2 octobre. Le 1er ou le 2 octobre, le plan sera en place, je vous le dis.
Est-ce que ce plan va demander moins d'efforts que ce qui était prévu
avant-hier ? Non. Je suis persuadé qu'on peut faire mieux, qu'on peut atteindre
des économies qui seront plus substantielles encore que ce qui avait été
demandé dans le premier plan. Mais nous aurons travaillé avec eux à la
meilleure manière de faire les choses. Les taxis disent « Mais nous on
veut bien faire des économies ». Alors je sais bien, les taxis n'ont pas
bonne presse. Il n'y a pas grand monde qui les soutient. Et moi je regarde ces
femmes et ces hommes qui travaillent, qui bossent des heures, beaucoup plus
importantes que beaucoup d'autres, qui ont monté des entreprises, et je veux
les écouter. Jamais sans les Français. (…)
Est-ce qu'il faut lutter contre des fraudes ? Oui, il y a probablement des gens
qui abusent de la situation. Parce qu'on les a laissés faire aussi. Et donc,
cette question de la convention avec la Sécurité sociale, est-ce qu'on peut
transporter, répondre à la demande des patients et en même temps ne pas
gaspiller l'argent public ? Ma réponse est oui. Je pense qu'on peut faire
plus d'économies que ce qui avait été prévu. Mais on va définir ces économies
avec eux. Mais ce n'est pas leur seul problème, les taxis. Je dirais même que
ce n'est probablement pas le problème le plus important qu'ils rencontrent. (…)
On peut tout à fait obtenir une situation dans laquelle on obtienne les
économies demandées et même davantage que ce qui était demandé. Ils sont
d'accord pour ça. Ils sont d'accord pour proposer des idées. Et j'ai moi-même
des idées. Je ne suis pas sans idée en face de la situation. Je pense qu'une
méthode de gouvernement, de conduite des affaires différente… Ils ont tous dit
pendant la réunion « Mais c'est la première fois qu'on nous écoute comme
ça, que le Premier ministre vient, que les ministres viennent ». Jamais
sans eux. Et donc première question. Ils ont une deuxième question qui est très
lourde pour eux avec les VTC, dont ils disent que les règles qui ont été fixées
par la loi ne sont pas respectées. Par exemple, ils disent « Il y a des
organisations qui ne paient pas de charges et ne paient pas d'impôts ».
Est-ce que c'est acceptable ? Non, ça ne l'est pas.
> [Déficits publics] Il serait irresponsable, il serait
scandaleux et il serait une traîtrise de l'intérêt du pays qu'on en reste à la
situation actuelle. Et le gouvernement est prêt. Vous savez, j'avais évoqué
l'idée d'un référendum, qui est une décision du président de la République. (…)
Qu'est-ce que je cherche en évoquant cette idée ? Je cherche la prise de
conscience des Français. Ma certitude que j'ai exprimée cent fois, c'est que ce
sont des problèmes si graves que si on veut les résoudre contre les Français,
sans s'occuper d'eux, en leur imposant par l'épreuve de force, on n'y arrivera
pas. Et donc, le seul allié que le gouvernement puisse avoir dans cette
affaire-ci, si difficile, si exigeante, si impressionnante, j'ai évoqué l'idée
d'un Himalaya. (…)
L'Himalaya c'est une chaîne de montagne. Et l'Himalaya est composé d'une
dizaine peut-être de sommets de plus de 8 000 mètres. Et donc ce n'est pas
« colline » comme vous avez dit. Ce sont des défis qui sont des défis
impressionnants. Et ces défis-là, nous allons les affronter un à un. Et nous
n'allons en négliger aucun. Et on va faire le tour de ces défis-là. (…)
Tout le monde va devoir faire des efforts. (…)
La Cour des comptes sur la situation de la sécurité sociale dit « C'est
aujourd'hui hors de contrôle ». Les dépenses dérapent. Je vais vous dire
une règle simple : un pays comme le nôtre ne devrait pas pouvoir dépenser
plus que la croissance. S'il y a une croissance de 1,5%, on ne devrait jamais
dépenser plus. (…)
Et donc cette règle-là, nous ne pouvons pas dépenser plus que ce qui rentre
dans les caisses, nous ne pouvons pas avoir une croissance des dépenses plus
grande que la croissance des recettes… Et ceci est une orientation élémentaire
de bon sens que chaque famille et que chaque entreprise a en tête au moment où
l'année commence.
> Le rééquilibrage des dépenses publiques pour l'action
publique et des dépenses sociales, nous ne pouvons pas y échapper. J'ai dit une
chose lorsque j'ai fait la conférence de presse que vous avez évoquée. J'ai dit
« Aucun gouvernement, ni celui-ci, ni ceux qui viendront nécessairement
après, ne pourra désormais éluder la situation créée ». Et mon but, c'est
que chacun des Français qui nous écoutent ou nous écouteront se dise
« Mais c'est vrai, on ne peut pas faire autrement ». La question qui
est posée, c'est « Quel peuple nous sommes ? ». Est-ce que nous
sommes des individus qui décident que peut-être il y a un effort nécessaire,
mais pas pour eux ? Ce qui est répété à longueur de temps par tous mes
interlocuteurs. Ils viennent et ils disent « Bon, vous avez raison de faire des
économies, mais alors pas pour moi, pas chez moi, pas dans mon secteur. Ça
n'est pas possible pour nous ». Eh bien, il faut que tout le monde ait en
tête, et je le dis, ceci est un enjeu national, c'est-à-dire que nous n'avons
aucune possibilité comme gouvernement ou comme société.
> Il y a une règle qui est simple, que nous avons
déterminée ensemble, c'est qu'on allait sauvegarder l'équilibre du système de
retraite. Il n'y aura pas de réforme du système de retraite si on sort de
l'équilibre. Et les entreprises d'un côté, et les salariés de l'autre, les
organisations de salariés, ont dit « D'accord, ceci est notre
règle ». Et ça ne s'accommode donc pas d'un retour à la situation d'avant
la réforme des retraites. Mais on peut adapter, on peut réfléchir à la manière
dont ça va s'appliquer, à condition que l'équilibre soit en 2030 garanti.
> Le travail en France n'est pas récompensé comme il
devrait l'être. Et les partenaires sociaux disent cela. Ils disent même, si je
les entends bien, mais ils me l'écriront, « On est prêt à revoir la
totalité de la question du financement du modèle social français. On est prêt à
revoir la question de la place du travail dans le financement du modèle social
français ». Et je dis, c'est une bonne idée. Pourquoi c'est une bonne idée
? Toujours pour la même raison, c'est parce que ça ne peut pas être le pouvoir
politique qui prend seul la responsabilité d'un défi.
> Ce qu'il faut sauvegarder, c'est les entreprises. Je
disais les efforts pour tous les Français, mais en même temps, là où se crée la
richesse, là où se crée l'activité, là où on a besoin que les Français soient
en confiance, c'est précisément dans cet environnement de l'entreprise. Parce
que c'est là que se résoudra la question si importante que j'évoquais en
commençant, il y a les finances publiques, mais il y a une question au moins
aussi importante, c'est la production du pays. La France est un pays où la
production nationale, si on la divise par le nombre des habitants, est une des
plus faibles. Si vous prenez tous nos voisins, nos voisins des Pays-Bas, nos
voisins allemands, nos voisins italiens même, tout le monde a une production
par personne qui progresse.
> Les entreprises doivent être mises à l'abri pour le
long terme, pour que chacun puisse se dire, « Je me projette dans
l'avenir, je vais créer une activité, je vais créer des salaires, je vais
embaucher ». Et ça ne peut pas se faire si on a le sentiment d'une menace
qui pèse sur chacune des entreprises.
> Nous avons un problème de financement de notre modèle
social. Ce problème repose trop sur le travail et nous allons apporter des
réponses à cette question, y compris avec la participation des partenaires
sociaux.
> [TVA sociale] Je souhaite que les partenaires sociaux
puissent s'emparer de cette question. Je souhaite que tous ceux qui ont la
responsabilité du monde du travail, du monde de l'entreprise et du monde des
salariés acceptent de poser ensemble cette question. Vous remarquerez au
passage qu'il y a combien de décennies que ça n'a pas été fait. Il y a combien
de décennies qu'on a laissé ces questions s'enliser, déraper, que personne n'a
eu le courage de les poser ?
> Je ne suis pas opposé et je suis même favorable à ce
qu'on cherche un financement différent de notre modèle social. Vous demandiez
« Est-ce que notre modèle social, on peut l'abandonner ? ». Non, je
ne crois pas qu'on puisse l'abandonner. Je pense que la France, elle est en
partie dans ce modèle social. (…)
Le modèle social, c'est une partie de ce que la France a voulu faire. Depuis la
maternelle jusqu'à l'université, pour ce qui est de l'école et de la formation,
depuis la santé jusqu'à ce qui est les retraites et l'assurance chômage, nous
sommes le seul pays dans le monde qui a réussi à faire, ou qui a construit un
modèle dans lequel la puissance publique prend tout en charge.
> [Loi agricole] Il y a une Assemblée nationale, il y a
un Sénat. C'est à l'Assemblée nationale que se concentrent ces difficultés-là.
On ne peut plus examiner des textes sans qu'il y ait une obstruction
généralisée. 3 500 amendements avaient été déposés. Pourquoi ? Pas pour
corriger le texte. 3 500 amendements avaient été déposés pour empêcher l'examen
du texte. Parce que comme il faut au moins deux minutes par amendement, alors
on se trouve avec des jours et des jours d'examen, ce qui fait qu'on ne peut
pas examiner un seul autre texte. Donc on est dans le blocage généralisé. Il y
a d'autres textes qui sont en attente. (…)
Et donc l'obstruction qui consiste non pas à utiliser le Parlement pour
exprimer des idées, des analyses, pour faire changer les orientations, mais
pour l'empêcher d'examiner les textes.
> [France est devenue ingouvernable] Non, je ne crois pas
ça. (…) Je ne serais pas là autrement. Je ne crois pas ça. Je pense que depuis
des décennies, on est entré dans une vision bloquée de la situation. La société
française est entièrement fracturée, les uns contre les autres.
> Je ne demande pas qu'on me suive, je demande qu'on
suive l'intérêt national. Je ne demande pas qu'on me suive, moi, ce n'est pas
une question personnelle. Ça n'est même pas une question partisane. Nous sommes
devant une situation de menace immédiate sur l'avenir du pays.
> [Proportionnelle] Je proposerai à l'Assemblée
nationale, qui est souveraine qu'elle examine cette question qui traîne depuis
des décennies. Vous voyez, si on s'arrête un quart de seconde, tout ce que nous
traitons là, il y a des décennies que la question est posée et que personne ne
la traite. (…)
La proportionnelle, parce que c'est des mots un peu abstraits tout ça,
qu'est-ce que c'est ? C'est, on vous donne le nombre de sièges que vous donne
le nombre de voix que vous avez obtenues. Il n'y a pas de ces vagues d'un côté
ou de ces vagues de l'autre qu'on a connues trop souvent. Et ça oblige à
réfléchir différemment à la politique. Vous savez, il y a 27 pays dans l'Union
européenne. Tous les autres en dehors de la France ont un scrutin
proportionnel. Est-ce qu'ils marchent moins bien que la France ? Si vous
regardez les résultats actuels, tous les pays qui nous entourent, quel est leur
niveau d'équilibre des finances publiques ? (…)
Pourquoi ont-ils été plus courageux ? Parce qu'ils avaient un système politique
qui permettait le courage. Quand vous êtes au scrutin majoritaire, la question
c'est est-ce que vous êtes pour ou contre ? Et c'est tellement plus confortable
d'être contre. Dans le problème que nous exposons ce matin ou par lequel nous
avons commencé ce matin, problème des finances publiques et problème de la
production du pays, dans ces problèmes-là, bien sûr ça demande des changements.
Et c'est tellement plus simple de dire « Moi je suis contre ». (…)
Je suis persuadé que le seul scrutin qui permette de ne pas basculer dans les
extrêmes, c'est précisément le scrutin professionnel.
> [Fin du macronisme] Ce sont des mots que je ne partage
pas. D'abord, je ne suis pas sûr que faire un isme avec un nom propre, en
dehors du gaullisme qui honnêtement était un ressaisissement national porté au
travers de l'Histoire. Je n'ai jamais fait de la politique en référence à des
hommes. Je fais de la politique, je l'ai souvent dit au président de la République,
qui sait très bien ce que je pense de ce sujet, je fais de la politique en
référence à des principes, à des idées politiques. (…)
Je suis persuadé que le président de la République, il appartient au courant
politique auquel je crois le plus, c'est-à-dire la démocratie, démocrate.
C'est-à-dire ceux qui pensent que le progrès d'un pays, il dépend de la
responsabilité des citoyens.
> La ligne politique du gouvernement, c'est une ligne
politique qui a deux caractéristiques. Elle est centrale et elle est de
rassemblement. Elle veut s'appuyer sur les Français pour porter les réformes du
pays. La définition de ce courant démocrate auquel j'appartiens et dont j'ai
porté le drapeau dans ma vie pendant longtemps, cette définition a été donnée
par un philosophe qui s'appelle Marc Sangnier. Et il a dit « La démocratie,
c'est l'organisation de la société qui permet de porter au plus haut la conscience
et la responsabilité des citoyens ». On s'arrête à ces deux mots, la
conscience, la prise de conscience que j'évoquais, et la responsabilité des
citoyens. Il y a des gens qui pensent que pour faire bouger un pays, il faut le
faire par l'obligation. On va les forcer à bouger, par l'épreuve de force. Je
ne crois pas ça.
> Marc Fesneau, Qu'est-ce qu'il veut dire ? Il veut dire
qu'il ne faut pas perpétuellement se livrer à des surenchères qui dressent les
Français les uns contre les autres. Et Dieu sait que ces temps-ci, l'air est
plutôt saturé, les ondes sont plutôt saturées de ce genre de surenchère.
> Le rapport sur l'entrisme des frères musulmans a été
rendu public et c'est un rapport qui présente des faits inquiétants dont je
pense qu'on peut regarder tous ensemble quelle est l'ampleur de ces risques-là.
De quoi il s'agit ? Il s'agit de l'idée qu'il y a des organisations qui
cherchent à imposer à la France une loi qui est une loi religieuse, ou
d'essence religieuse. Or, ceci n'est pas la laïcité. J'aime beaucoup le mot de
laïcité. Laïcité, ça veut dire le peuple. Laos, en grec, le mot de la racine de
laïcité, c'est le peuple. Qu'est-ce que ça veut dire ? (…)
Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que nous sommes là pour vivre tous
ensemble. Et qu'il y a une loi en France, qu'il y a une règle en France, un
principe en France : la loi protège la foi, mais la foi ne fait pas la
loi. (…)
Si ces faits sont confirmés, je pense qu'il est nécessaire d’avoir les
réactions de précaution et de limitation qui s'imposent.
> Je n'ai pas envie de faire de l'islam un sujet de
fixation de la société française. Je sais que c'est la mode. Je sais que ça a
probablement du succès dans un certain nombre de cercles, mais nous devons
vivre ensemble. (…)
Je pense qu'en France, les athées, les chrétiens, les musulmans, les juifs, les
bouddhistes, et je ne sais quoi, nous allons devoir vivre ensemble. (…)
Or tous ceux qui entretiennent la montée des tensions sur l'origine, sur – je
ne sais pas - la couleur de peau, sur la religion… Je pense que tous ceux qui
veulent faire que la loi religieuse devienne plus importante que la loi civile,
cela ne respecte pas les principes français. (…) Il faut le prendre en compte
et l'empêcher. (…)
Les propositions, elles ont été exposées dans le Conseil de défense. Et elles
étaient des propositions sérieuses. Et je suis sûr que le président de la
République le sait. On peut aller plus loin, on peut le rendre plus concret
d'un certain nombre de ses orientations. Mais Bruno Retailleau, qui portait une
partie de ses propositions, a tout à fait proposé, annoncé un certain nombre de
décisions.
> [Interdire le voile aux jeunes filles de moins de 15
ans] Comment vous faites ? Ça veut dire que dans la rue, les policiers disent à
une jeune fille, montrez-moi votre carte d'identité pour savoir si vous avez
l'âge ? Donc je ne crois pas, et je crois que Bruno Retailleau a dit à peu
près la même chose que vous citiez tout à l'heure, je ne crois pas que ce soit
en dressant sur des sujets qui sont des sujets d'irritation et de montée des
tensions, je ne crois pas que ce soit de cette manière qu'on puisse traiter de
la question de la vie en commun des différentes communautés et différentes
sensibilités religieuses en France. (…)
Je ne prends pas de leçons sur ce sujet. Celui qui a interdit le voile à
l'école, c'est moi. Et il y a une très bonne étude d'un sociologue qui
s'appelle Éric Morin qui dit que c'est par la circulaire que j'ai prise dans
les années 90, que le voile a disparu dans les écoles. Et on a fait ça sans
avoir à mettre un affrontement entre les différentes sensibilités. Je veux que
la France conserve ses principes et je veux que ces principes-là ne servent pas
à l'affrontement entre les uns et les autres.
> Il y a une prison en construction en Guyane qui fait
500 places ou 550 places. Sur les places de cette prison, on peut en prendre
quelques dizaines pour faire un quartier de haute sécurité. Est-ce que c'est
possible ? Oui. Est-ce qu'il faut en discuter avec les élus de Guyane ?
Assurément.
> L'idée qu'un gouvernement, c'est des sensibilités
différentes. Et ces sensibilités différentes, elles doivent pouvoir vivre
ensemble, là encore. Et qu'on fait en sorte que les idées soient validées une
fois qu'elles sont lancées, c'est une méthode nécessaire.
> [Avec Emmanuel Macron] Nous nous connaissons depuis
longtemps. Il est dans l'exercice de ses responsabilités, je suis dans
l'exercice des miennes, et nous avons une relation pas seulement de confiance,
mais une vision en commun de ce que doit être l'avenir du pays.
> J'ai voulu des ministres poids lourds. Et j'ai voulu
que ces ministres poids lourds puissent s'exprimer. Parce qu'ils portent chacun
une part de la sensibilité du pays. Simplement, lorsque le moment de la
décision vient, pas de la proposition, de la décision vient - vous avez vu
qu'il y a eu beaucoup d'annonces sur l'économie, les finances, les impôts, et
que j'ai rappelé que ce n'était pas la multiplication des annonces qui était
nécessaire. C'était qu'on vérifie la faisabilité de tout ça, avec des principes.
Et donc, chacun existe dans le gouvernement avec sa sensibilité, mais il y a un
chef du gouvernement et il y a une équipe.
> J'ai réuni sur l'arme blanche les décideurs différents
et nous allons prendre un certain nombre de décisions, ne serait-ce qu'une
décision d'interdiction. Qu'il ne soit plus accepté que des adolescents
puissent se promener avec des couteaux, des lames, des hachettes ou des
machettes. C'est la France qui est en jeu. Et donc, oui, nous allons avoir - le
groupe de travail va me rendre ses conclusions dans les heures qui
viennent.
> La société dans laquelle on vit, est une société de
violence perpétuelle. Et tout le monde y participe, y compris les réseaux
sociaux, y compris les médias. Parce que ce qu'on préfère mettre en valeur,
c'est évidemment ce qui est le plus brutal et ce qui est le plus plein
d'affrontements.
> [Fin de vie et soins palliatifs] Ces deux textes sont
soumis au vote séparément pour que nul ne soit obligé de voter pour l'un pour
obtenir l'autre. Et c'est le sens de la décision que j'ai prise de séparer les
deux textes. Le texte sur la fin de vie, je pense qu'il devrait être adopté à
l'unanimité, ou en tout cas la plus large majorité possible. Pourquoi ? Parce
que les soins palliatifs c'est un devoir à l'égard des malades, à l'égard de la
société.
> Le texte sur les soins palliatifs, je pense qu'il
devrait être adopté à l'unanimité.
> [Fin de vie] Le débat a été extrêmement digne,
extrêmement intéressant, et a, d'une certaine manière, honoré le Parlement dans
les temps où ça n'arrive pas tous les jours. Après, il y a des questions qui
continuent à se poser. (…)
Une question très simple. Est-ce que toutes les précautions sont prises pour
que le texte, pour que ce type de pratique ne devienne pas très large ? Je vous
donne un chiffre. Le Canada a adopté un texte comme celui-là et on disait qu'il
y aura à peu près 200 personnes par an qui seront l'objet de cette fin de vie, aujourd'hui
c'est 15 000. Et aux Pays-Bas, c'est 10 000, ce qui pour la France voudrait
dire 35 000. (…)
Je pense qu'il y a une question. Et que cette question, les parlementaires se
la sont posée, qu'ils vont continuer à se la poser. Les décisions qui vont être
prises, elles vont partir au Sénat, et le Sénat apportera lui-même sa lecture,
puis elles reviendront à l'Assemblée. J'ai confiance dans la démarche
parlementaire pour que toutes les interrogations soient levées. Mais vous
sentez bien que ce que j'exprime, c'est qu'il y a là quelque chose d'infiniment
précieux pour l'idée que nous nous faisons de la vie et de la mort. Et
autrement dit, pour l'idée que nous nous faisons de la nature humaine, ça n'est
pas parce que tu es malade que tu es moins digne de soins, d'attention, de
respect. Ça n'est pas parce que tu es handicapé que tu es moins digne de soins,
d'attention et de respect. Chez nous, la vie, elle est honorée comme la chose
la plus précieuse. (…)
Le Parlement dans son organisation va pouvoir poser toutes ces questions. Il y
a une deuxième question qui se pose autour d'un mot dont je crois qu'il est
ambigu : le délit d'entrave. On a sanctionné sévèrement l'entrave.
Qu'est-ce que ça veut dire ? Et qu'est-ce qu'avaient en tête ceux qui vont
voter le texte ? C'est, vous vous souvenez, ces agressions qui ont eu lieu
contre les services d'IVG. Et ça, ça n'est pas acceptable. Une fois que c'est
entré dans la loi, ça n'est pas acceptable. Mais ça n'est pas une entrave que
d'essayer de persuader quelqu'un de vivre. Et les services de soins palliatifs,
tous les jours, par milliers en France, ils tiennent la main de ceux qui sont
au bout de leur vie et qui voudraient cependant continuer à vivre. Et ce souci
du plus faible, ce souci du plus fragile, ce souci de celui qui est seul, c'est
ça la marque de la société que je souhaite pour la France.
> [Soins palliatifs] J'ai beaucoup travaillé avec les
médecins et les infirmiers de soins palliatifs. Ils sont ce que l'humanité fait
de plus compréhensif, de plus généreux. Et je ne veux pas qu'ils se sentent
abandonnés. Alors j'entends très bien ceux qui disent « mais moi, dans mon
état, je veux pouvoir accéder à la mort si je ne peux plus faire autrement. »
Je comprends ça. Et il y a eu de très grands combats dans l'humanité pour tout
ça. Mais simplement, ce que je veux, c'est qu'il n'y ait pas de détournement de
la loi pour faire de ce qui devrait être un acte ultime, un acte normal et
banal. (…)
Je pense que les soins palliatifs, on doit les organiser partout, que ça
devrait être une obligation morale de la nation. Et pour ce qui est de
l'intervention pour faire mourir quelqu'un, y compris à sa demande, y compris
avec les vérifications nécessaires, alors il faut qu'il n'y ait plus
d'ambiguïté sur le sujet. Et j'ai absolument confiance dans le Sénat, et puis
le retour à l'Assemblée, pour que les deux questions que j'ai posées,
c'est-à-dire que ça ne devienne pas un acte de régulation de la société, un
service public.
> [Fin de vie] Ce qui coûte le plus cher à la sécu, c'est
les six derniers mois de la vie humaine. Et donc, si on peut raccourcir après
tout, pourquoi ne le ferait-on pas ? Je suis en désaccord complet avec une
approche aussi instrumentalisée. Je ne veux pas employer de mots excessifs. La
vie humaine, c'est ce que nous avons de plus précieux et c'est ce dont nous
avons la charge. La vie des malades, la vie des handicapés, la vie des
fragiles, la vie de ceux qui ne peuvent plus… On est là pour les aider. J'ai
beaucoup aimé la phrase que Jean Leonetti, l'auteur de la première loi, a eue.
Il a dit « cette loi, elle dit deux choses très simples. Un, on ne te
laissera pas tout seul. Et deux, on ne te laissera pas souffrir ». Et
c'est sur cette ligne que je suis.
> [Affaire Bétharram] J'ai des regrets que cette affaire
ait été instrumentalisée. Que cette affaire, qui est un drame pour des dizaines
et des dizaines... Partout en France maintenant, on sait bien qu'il y a des
exemples partout en France. C'est un drame pour eux. Et ça a été
instrumentalisé comme une affaire politique. (…)
Nous avons mis les documents sur Bétharram en ligne vendredi soir. Et puis
dimanche, il y a eu une attaque massive, une cyberattaque massive pour faire
sauter le site bayrou.fr. Et le site a sauté. Et puis on l'a remis en ligne et
il y a eu une attaque encore beaucoup plus massive. Et notre hébergeur, hier,
nous a dit « je ne peux pas continuer à héberger votre site parce que tous mes
clients sont victimes des attaques qui sont dirigées contre vous. » Pourquoi
ces attaques ? Parce que ça doit gêner quelqu'un. Puisque j'ai mis en ligne la
preuve absolue par des documents que toutes les accusations étaient fausses. Nous
allons porter plainte. J'affirme que ce site qui était simplement la mise en
ligne de tous les documents a été l'objet d'une cyberattaque pour faire sauter
le site. (…)
Vous vous rendez compte dans quel pays on vit, dans quelle démocratie on vit ?
Un responsable politique, Premier ministre de surcroît, qui est attaqué
ignominieusement pendant des mois avec des gens qui prétendent qu'il a caché,
qu'il a protégé le pire du pire du pire et qui apporte la preuve que tout ça
est faux. Et vous avez des gens qui montent des attaques numériques massives
pour qu'ils ne puissent pas montrer les documents. Qu'est-ce que c'est ce
pays-là ? C'est du totalitarisme.
> |TVA sociale] Pour améliorer le rendement du travail,
pour que le travail paie plus et que les entreprises ne soient pas limitées
dans leur développement. (…) Tous les Français, j'espère une majorité de
Français, j'espère un nombre substantiel de Français, mesureront qu'on ne peut
pas continuer comme ça et que les seuls alliés qu'ils trouvent dans la
situation présente, c'est ceux qui leur disent on va en sortir. On va revenir
en trois ou quatre ans à un pays estimable qui fait face à ses obligations et
notamment à ses obligations à l'égard de ses enfants.
> La France est une puissance maritime. Nous disposons du
deuxième domaine maritime mondial, avec près de 11 millions de kilomètres carrés
de zone économique exclusive, dont 97% borde nos outre- mer ; notre Marine
nationale est présente sur l'ensemble des océans ; nos filières industrielles
navale et nautique ont le vent en poupe ; le pavillon français jouit d’une
excellente image ; notre recherche océanographique est reconnue au niveau
mondial ; les compétences et l’engagement des travailleurs de la mer, qu’ils
soient professionnels ou bénévoles, sont remarquables. Mais les bouleversements
d’ordre économique, climatique et géopolitique, qui affectent les équilibres
mondiaux, mettent à l’épreuve notre puissance maritime. Nos mers, nos océans et
nos littoraux doivent faire l’objet d’une attention et d’une mobilisation toute
particulière, afin d’assurer notre souveraineté. C’est pourquoi j’ai demandé,
en cette année 2025 consacrée « Année de la mer », que se réunisse un Comité
interministériel de la mer, à quelques jours de la 3e Conférence des Nations
Unies sur l’Océan à Nice. Ce Comité a permis d’apporter des réponses claires,
efficaces et cohérentes aux trois défis que nous rencontrons aujourd’hui dans
nos espaces maritimes. Le défi économique. Face à une concurrence
internationale accrue qui revêt parfois des aspects violents et illégaux, nous
avons décidé de simplifier les procédures, afin de faciliter la destruction des
navires de la pêche illicite, non déclarée, non réglementée, qui abîment nos
fonds marins et ruinent nos marins-pêcheurs. La mer est une ressource, mais
elle est aussi un écosystème à protéger. C’est là le deuxième défi, d’ordre
écologique, auquel nous devons nous atteler. Notre économie bleue doit se « verdir
», ce qui passe par la décarbonation des activités maritimes. Des initiatives
ont déjà été prises en ce sens par les acteurs du secteur et doivent être
poursuivies avec le soutien de l’État, en explorant de nouvelles pistes
prometteuses, tel le développement du transport à voile. 90 millions d’euros
générés par le marché carbone européen maritime pourront être mobilisés en 2026
afin de participer à cet effort de décarbonation. C’est enfin au défi
géopolitique que nous devons apporter une réponse. Notre souveraineté maritime
est à l’épreuve des tensions mondiales croissantes. Le projet de flotte
stratégique doit être mis en œuvre, après une réévaluation de nos besoins, pour
assurer en temps de crise la sécurité des approvisionnements, des moyens de
communications, des services et des infrastructures maritimes. Ces trois défis
touchent tout particulièrement les outre-mer. Plusieurs mesures ont donc été prises
afin de répondre aux enjeux spécifiques de nos 12 territoires situés dans les
océans Atlantique, Indien, Pacifique et Antarctique. Un 3e plan de lutte contre
les sargasses, qui défigurent nos côtes dans les Antilles, va être lancé d’ici
la fin de l’année. De nouvelles formations aux métiers de la mer vont ouvrir et
continuer à se développer en Polynésie française et en Guyane, afin de répondre
à la forte demande locale. Notre cap est clair : garantir notre souveraineté
maritime. Ce Comité interministériel de la mer 2025 vise à nous donner les
moyens de continuer à faire de notre nation une puissance maritime. Nous en
sommes convaincus : l’avenir de la France se joue aussi au large.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> La violence à l’École est inacceptable. Plan de lutte contre le
harcèlement, fouille inopinée des sacs devant les établissements, protection
fonctionnelle des personnels, plan pour la santé mentale : nous apportons des
réponses concrètes pour protéger les élèves et les enseignants face à toutes
les formes de violence. On ne va pas s’arrêter là, je présenterai de nouvelles
mesures dans les prochaines semaines.
> Les problèmes psychologiques, psychiatriques, sont très
importants chez les jeunes. Il faut aller plus loin sur ces enjeux de santé
mentale.
> Je me suis engagée en politique parce que je crois
fondamentalement à ce que porte Emmanuel Macron depuis 2017. Je continuerai à
me battre pour que cette force centrale propose des réponses efficaces aux
Français.
> Les Français attendent de leurs responsables politiques
qu’ils agissent pour améliorer leur quotidien et celui de leurs enfants. Ma
conception de la politique, c’est de réfléchir à des mesures sérieuses et
convaincantes pour nos concitoyens.
> La Cité éducative, c’est ce que la République fait de
mieux quand toutes les forces vives d’un territoire se rassemblent pour la
réussite des jeunes. Ce dispositif renforce l’accompagnement éducatif dans les
quartiers prioritaires, de la petite enfance jusqu’à l’insertion
professionnelle. Avec Juliette Méadel à Montargis, nous annonçons la
labellisation de 40 nouvelles Cités éducatives partout en France pour garantir
à chaque jeune les mêmes chances de réussir.
> [Interdiction du voile pour les mineurs de moins de 15
ans] Comme beaucoup de Français, je
suis évidemment interpellée quand je vois une petite fille qui porte un voile.
Je note que ça n'est prescrit nulle part dans l'islam
C'est un symptôme sans doute que la petite fille a une éducation qui
n'est pas conforme aux valeurs de la République, mais il va de soi que si on
devait interdire certains signes religieux, alors il faudrait interdire tous
les signes religieux, les interdire dans l'espace public qui n'est pas un
espace neutre comme l'école.
Ensuite, il y a une question d'applicabilité: est-ce qu'on imagine que des
policiers vont interpeller, verbaliser des petites filles?
Les équipes de Gabriel Attal travaillent sur la constitutionnalité de la
mesure: je le dis, à titre personnel, j'ai les plus grands doutes sur la
constitutionnalité de cette mesure.
Quand on est face à une menace grave, il faut ne s'interdire aucune piste et
ensuite il faut travailler pour proposer des mesures rigoureuses,
constitutionnellement solides et applicables.
> Je vous assure
que la macronie existe et je me battrai pour qu'elle continue d'exister et
qu'elle soit en mesure de l'emporter en 2027. (…)
On est nombreux à vouloir garder cet esprit : sortir du clivage et de
l'alternance droite gauche qui a été délétère pour notre pays.
Renaissance doit représenter une force centrale qui peut trouver des
compromis avec la droite républicaine, avec la gauche modérée. (…)
Ce dont je suis certaine, c'est qu'il faut d'abord travailler sur un
projet solide et sérieux, avec toutes les composantes du bloc central.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> La course à la démagogie et à la division est sans issue. Nous la
refusons. Seul un projet radicalement démocrate, redistribuant le pouvoir et
respectant le pluralisme, garantira l'unité dont la France a besoin pour
préserver son identité et son indépendance.
> [Discours sur l’Arménie / Erevan] (…) C'est une grande
joie d'être ici, où j'effectue donc ma première visite. Une joie, il est vrai,
teintée d'émotion, puisque nous marquons cette année le 110e anniversaire du
génocide de 1915. Une joie mêlée de fierté, alors que les relations entre nos
deux pays n'ont jamais été aussi intenses, ni aussi confiantes.
Parce qu'il y a une amitié particulière qui lie la France et l'Arménie, le
peuple arménien et le peuple français. Une amitié qui plonge ses racines dans
l'Histoire et qui trouve sa force dans la fidélité.
Fidélité à notre mémoire commune, et c'est pourquoi je suis
très touché de prendre part tout à l'heure à l'hommage qui sera rendu, au
Mémorial du Génocide, à l'amiral Louis Dartige du Fournet, qui, en 1915, a
contribué avec ses marins au sauvetage de plus de 4000 résistants arméniens de
Musa Ler promis à l'extermination.
Fidélité dans les moments de tragédie. C'est pourquoi la France continue de se
tenir aux côtés des réfugiés arméniens du Haut-Karabakh et de l'Arménie qui les
accueille. Comme je dis la France, je pense évidemment à son Gouvernement, mais
aussi aux parlementaires, dont sept sont aujourd'hui avec moi à Erevan. Je
tiens ici à saluer leur engagement, car la diplomatie parlementaire fait vivre
elle aussi notre relation bilatérale. Je pense aussi aux collectivités
territoriales et à l'ensemble des organisations de la société civile et de la
diaspora qui se mobilisent pour l'Arménie. Ils nous alertent, ils nous
aiguillonnent, ils nous soutiennent, alors qu'ils en soient remerciés.
En Arménie, je suis donc venu réaffirmer le soutien de la France, un soutien
que le Président de la République a voulu «inconditionnel, entier et constant».
Ce sont ses mots.
Soutien à la paix, d'abord. Le texte du traité de paix avec l'Azerbaïdjan a été
finalisé. C'est le résultat d'une négociation difficile, menée avec ténacité
par le Premier ministre Pachinian, dont je tiens ici à saluer le courage. Comme
l'a écrit mon homologue américain, Marco Rubio, il est temps de le signer et de
le ratifier. C'est ce qu'attendent la France, l'Europe et les Etats-Unis.
Soutien à l'indépendance, à l'intégralité territoriale et à la souveraineté de
l'Arménie, ensuite. Cela passe par la poursuite résolue de notre coopération de
défense avec l'Arménie, qu'il s'agisse de la fourniture d'équipements, de la
formation des soldats arméniens ou du Conseil. Tout cela dans le seul but
d'aider l'Arménie à acquérir les moyens de défendre sa population, son
intégrité territoriale et sa souveraineté.
Soutien à la démocratie arménienne enfin, face aux tentatives d'ingérence, de
désinformation et de déstabilisation. Nous aiderons l'Arménie à préserver
l'intégrité de ses processus électoraux et à consolider son modèle
démocratique.
Avec le Premier ministre et avec vous, cher Ararat, nous avons fait le point
aujourd'hui sur nos coopérations, et elles sont nombreuses.
Coopération diplomatique, bien sûr. Nous avons conclu à l'instant une
déclaration d'intention sur la coopération entre nos deux ministères pour mieux
articuler nos diplomaties. Ensemble, nous préparons les grandes échéances
multilatérales à venir : la Conférence des Nations Unies sur l'Océan qui se
tiendra à Nice du 9 au 13 juin ; la COP 17 pour la biodiversité qu'accueillera
l'Arménie l'année prochaine, en 2026 ; les Jeux de la Francophonie, qui seront
organisés à Erevan en 2027, et en vue desquels nous partageons avec nos amis
arméniens l'expérience des Jeux de Paris 2024. Et nous sommes heureux également
que l'Arménie soit l'hôte du 8e Sommet de la Communauté politique européenne,
ce qui a été rendu possible grâce au soutien croisé décidé entre les autorités
arméniennes et azerbaïdjanaises.
Coopération économique, autour de projets phares. L'Arménie a confié à la
société française Idemia la production et la gestion de ses documents
d'identité. C'est une marque de confiance et un signal fort envoyé aux
entreprises françaises. Et cette confiance est réciproque. J'ai le plaisir de
vous annoncer que l'AFD a souscrit à hauteur de 26 millions d'euros la première
obligation verte arménienne émise par la National Mortgage Company. Et
Proparco, la branche de l'AFD qui intervient dans le secteur privé, est entrée
à hauteur de 22,5 millions d'euros au capital de la banque arménienne Acba. Et
puis tout récemment, le 22 mai dernier, l'AFD a approuvé un nouveau projet de
développement dans le secteur de l'eau et de l'agriculture en Arménie, qui sera
soutenu par un prêt de 100 millions d'euros.
Coopération décentralisée également, alors que se tiendront dans quelques jours
à Goris, dans le Syunik, les assises franco-arméniennes de la coopération
décentralisée. C'est l'expression d'une diplomatie des territoires, centrale
dans les rapports entre nos deux pays, et qui précède d'ailleurs
l'établissement de nos relations diplomatiques. C'est aussi un signal
politique, compte tenu des enjeux qui sont ceux du Syunik. À cette occasion, la
France ouvrira à Goris une agence consulaire.
Et puisqu'avec l'Arménie la France s'engage dans la durée, nous allons conclure
aujourd'hui plusieurs accords qui seront le socle de nos coopérations futures :
la déclaration d'intention sur la coopération entre nos deux ministères, où
j'ai dit quelques mots ; l'accord entre Business France et son homologue
arménien, Enterprise Armenia, pour accompagner les entreprises de nos deux pays
dans leurs projets, en France comme en Arménie ; et puis l'accord qui acte
l'installation en Arménie d'Expertise France, grâce auquel nous avons d'ores et
déjà déployé plusieurs experts dans les administrations arméniennes, au service
des réformes qui sont chères au Premier ministre Nikol Pachinian.
La France, enfin, continuera d'œuvrer activement à l'intensification des
relations entre l'Arménie et l'Union européenne. Qu'il s'agisse de la Facilité
européenne de paix, du dialogue sur la libéralisation des visas de court
séjour, de projets d'investissements dans les infrastructures ou la
connectivité, La France sera toujours promotrice d'un haut niveau d'ambition et
de réalisation, pour une relation qui a vocation à devenir de plus en plus
structurante.
Voilà les sujets dont je suis venu m'entretenir en confiance avec le Premier
ministre Pachinian et le ministre des affaires étrangères, cher Ararat, que je
remercie de leur accueil amical et chaleureux.
Je ne voudrais pas terminer ce propos sans saluer la remarquable tenue
politique et intellectuelle du Yerevan Dialogue, du Dialogue d'Erevan, auquel
j'aurai tout à l'heure l'honneur de participer. Cette seconde édition le
consolide comme un rendez-vous incontournable pour les décideurs, les penseurs
et les chercheurs de la région, et bien au-delà.
> [Arménie] La relation entre nos deux pays, entre nos
deux peuples, est déjà très largement stratégique, du fait de toutes les
coopérations que j'ai eu l'occasion de rappeler à l'instant et qui vont du
soutien au développement des infrastructures, que ce soit celles qui touchent à
la mobilité ou au réseau d'eau par exemple, jusqu'à la technologie, avec
l'arrivée d'Idemia, en passant par les multiples projets développés par les
collectivités territoriales françaises qui seront valorisés dans quelques
jours, lors de la cinquième édition des Assises de la coopération
décentralisée.
Je veux d'ailleurs, à ce sujet, signaler que la présence de Florence
Provandier, qui est présente aujourd'hui avec moi, et que mon ministère a
appelée, de manière totalement inédite, à venir contribuer à resserrer tous les
liens entre collectivités, société civile, associations, pour faire en sorte
que la relation stratégique que nous appelons de nos vœux soit toujours plus
étroite à tous les niveaux.
Ensuite, nous nous préparons, avec mon collègue Ararat, à coucher tout cela sur
le papier, en préparant un véritable partenariat stratégique, qui viendra acter
la profondeur de notre relation telle qu'elle existe aujourd'hui, mais aussi à
la projeter dans les années et décennies qui viennent, avec d'autres projets de
coopération dans tous les domaines, y compris celui de la défense, que nous
évoquions.
> [Arménie] Nous avons soutenu les efforts des autorités
arméniennes pour parvenir avec l'Azerbaïdjan à un traité de paix en bonne et
due forme. Et lorsqu'un accord politique a été trouvé par les deux parties,
nous l'avons salué. Nous encourageons désormais les deux parties, en
particulier l'Azerbaïdjan, à signer ce traité de paix, pour qu'on puisse
avancer dans une région qui est si importante, si centrale et - on aura
l'occasion d'en parler lors du Dialogue d'Erevan - qui est un nœud de
connectivités qui est essentiel pour l'Europe. Il est fondamental que ce traité
puisse être signé.
Ensuite, lorsqu'il y a quelques semaines des tensions sont apparues, nous avons
appelé à la retenue pour éviter l'escalade. On était si proche de la paix, il
aurait été dramatique que cette paix puisse être remise en question par la
violence. Je souhaite pour ma part, désormais qu'un accord politique a été
trouvé, que l'on puisse aboutir rapidement à cette signature.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous avons vu
ces derniers jours en Ukraine, c'est-à-dire l'une des attaques les plus
meurtrières depuis le début de la guerre d'agression russe en Ukraine. Pour
notre part, nous avons un message très clair : nous voulons la paix, mais pour
qu'une paix puisse advenir, il faut au préalable qu'un cessez-le-feu puisse
intervenir, qui permette la tenue de négociations en bonne et due forme qui
garantissent qu'au bout de ces négociations une paix juste et durable puisse
advenir. C'est ce que nous appelons de nos vœux. L'Ukraine y est prête, puisque
cela fait maintenant presque trois mois qu'elle a consenti à un cessez-le-feu
de 30 jours sans conditions, pour que puissent s'amorcer des négociations de
paix. Il appartient désormais à la Russie de démontrer si elle souhaite
poursuivre sa guerre ou si, au contraire, elle est ouverte à des négociations
de paix.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Nous - France,
Europe -, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie ou contre le peuple
russe, mais nous sommes en résistance contre la «poutinisation» du monde,
c'est-à-dire la redéfinition par la force des frontières sur le continent
européen. C'est un principe que nous ne pouvons pas accepter et contre lequel
nous résistons. Cette résistance se manifeste par notre soutien à
l'indépendance, à l'intégrité territoriale, à la souveraineté de l'Ukraine, et
donc à son effort militaire la guerre d'agression russe. Ni l'Ukraine, ni
l'Europe, ni personne n'a de revendication territoriale sur la Russie. C'est la
Russie de Vladimir Poutine aujourd'hui qui a des revendications territoriales
sur l'Ukraine et peut-être sur d'autres pays.
Et puis notre résistance va continuer de se manifester avec des sanctions de
plus en plus lourdes qui vont venir tenter de repousser ou, en tout cas, de
rendre l'effort de guerre ou le coût de l'effort de guerre mené par Vladimir
Poutine insoutenable pour la Russie, puisque ce que nous voulons c'est que le
feu cesse pour que les négociations puissent s'engager. C'est également la
volonté des Ukrainiens. Maintenant, à Vladimir Poutine d'en décider.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> La France est une puissance maritime. Et les Français peuvent en être
fiers ! Mais le monde de la mer doit progresser. Se décarboner, mieux protéger
sa biodiversité, préparer son avenir. Avec le Premier ministre, nous annonçons
23 mesures, autour d’enjeux cruciaux : qualité des eaux, biodiversité, pêche
illégale, énergies marines, souveraineté, numérique. Et des moyens : 90
millions d’euros pour accompagner la décarbonation du secteur maritime. A
quelques jours de la Conférence des Nations Unies pour l’Océan, ce sont des
annonces qui comptent.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> [Tribune: « Si nous voulons désarmer les Frères musulmans, il nous
faut réarmer la promesse républicaine] Le rapport sur les Frères musulmans,
souhaité par le président de la République et remis au gouvernement, fait œuvre
utile. L'islamisme est à l'offensive. Les Français le savent bien, eux qui
voient de leurs propres yeux certaines pratiques s'ancrer, certains discours
s'affirmer. C'est une menace existentielle, mais certainement pas nouvelle.
Ce qui est nouveau, c'est ce deal très clair passé entre l'islam politique et
l'extrême gauche, avec l'antisémitisme en bandoulière et la laïcité pour cible.
D'abord à bas bruit au niveau local. Et depuis le 7 octobre 2023, de façon
décomplexée, revendiquée. Cela, les Français le régleront dans les urnes. Ils
sauront ramener LFI au niveau qui doit être le sien : résiduel.
Ce qui est nouveau, c'est aussi le fossé qui ne cesse de se creuser avec une
partie de nos compatriotes qui se sentent comme des étrangers dans leur propre
pays. C'est un poison mortel pour notre société. Il revient à mettre au ban un
pan entier de la nation et à l'offrir à la meute insoumise en chair à canon électorale.
Le temps du courage et de la clarté
Ce qui est à l'œuvre, c'est une tectonique des plaques qui menace de voir deux
continents se détacher au sein de notre pays. Et de manière définitive. Nous
disposons du diagnostic. Reste à faire des choix politiques. Nous en avons déjà
été capables sous ces deux quinquennats et sous d'autres. C'est le temps du
courage et de la clarté.
Ni soumission ni rejet. Quand la République est défiée, elle ne se soumet pas,
elle mène le combat. Mais certainement pas à grands coups de stigmatisation
d'une composante de la nation. Choisir, c'est renoncer, et la République ne
renonce à aucun de ses enfants.
Il nous faut porter une double puissance. Celle de la République
Une autre erreur serait de rechercher je ne sais quel point d'équilibre entre
un-peu-de-laïcité-mais-pas-trop pour ne pas offenser les uns et
un-peu-de-communautarisme-mais-pas-trop pour ne pas froisser les autres.
L'équidistance est une impuissance. À l'inverse, il nous faut porter une double
puissance. Celle de la République. Puissance de la République face à l'entrisme
islamiste d'abord.
Sans tabou, sans se laisser intimider par la meute, avec la force tranquille de
nos fondamentaux laïques et républicains. La République a su se doter de
grandes lois de laïcité. On combat l'idéologie islamiste par des normes, des
règles claires et effectives.
Générations abandonnées
Et la lutte contre l'entrisme ne peut se contenter d'une police du vêtement.
C'est un véritable choc de laïcité qu'il nous faut appliquer à tous les étages.
Nous connaissons en particulier le rôle de l'école pour déconstruire le
contre-modèle que tente d'imposer l'islamisme. Ses porte-parole ont bien
compris que la (dé)formation des jeunes cerveaux est la mère de toutes les
batailles. Il n'y a pas de générations perdues, il n'y a que des générations
que l'on abandonne. N'abandonnons personne. Puissance de la République face à
la haine et aux discriminations ensuite.
On ne peut ignorer les sentiments qui traversent une grande part de nos
compatriotes musulmans. À force de se sentir en France comme dans le pays
d'origine de leurs grands-parents « doubles étrangers », ils finissent par se
laisser convaincre qu'au bout du compte ils ne sont plus que musulmans. Que
cette identité les résume.
La lutte contre toutes les formes de racisme est une urgence absolue. Il faut à
présent passer aux travaux pratiques et le recul des discriminations liées à
l'origine est la pointe avancée de ce combat.
Le pacte républicain repose sur la promesse portée en son cœur par l'Éducation nationale
: « Travaille, mon fils, travaille, ma fille, et tes mérites seront
récompensés. » Tant que des Français se sentiront moins égaux que d'autres dans
l'accès à l'emploi ou au logement, jamais on ne pourra les convaincre de faire
nation commune. Pire, nous les jetons dans les bras de ceux qui veulent nous
fracturer, nous diviser, nous séparer.
Il est temps de faire passer la lutte contre les discriminations au premier
rang de nos priorités en ne permettant plus qu'un seul Français fasse les frais
de ses origines. Si nous voulons désarmer les Frères musulmans, il nous faut
réarmer la promesse républicaine. Implacables et lucides face à l'entrisme
islamiste. Implacables et lucides face aux discriminations qui résistent. En
même temps.
> Soyez ambitieuses, sans excuse, sans filtre, sans
limite. Prenez toute la place, toute la lumière, toute la parole. Et ne lâchez
rien. Mon message devant le réseau Les Premières s’adresse à toutes celles qui
entreprennent ! Les inégalités ne tombent pas du ciel. Elles s’installent très
tôt, se transmettent et se nourrissent de stéréotypes persistants. Alors à
toutes les femmes qui créent, innovent, relèvent les défis malgré les freins :
continuez. Ne doutez pas de votre place. Et prenez-là !
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Notre avenir maritime exige des moyens responsables, une fiscalité
plus verte, et un cadre européen à la hauteur des enjeux. J’ai aussi rappelé le
travail essentiel de nos douanes, mobilisées en mer pour assurer notre
sécurité, lutter contre les trafics et défendre notre souveraineté maritime. Je
suis pleinement mobilisée pour donner à notre politique maritime les moyens
d’être à la fois soutenable, incitative et efficace, tout en restant fidèle à
notre trajectoire de responsabilité pour les finances publiques.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Ce que nous voyons à Chartres, c’est la réindustrialisation concrète
de notre pays. A la mairie de Chartres, échanges avec Jean-Pierre Gorges,
maire, Guillaume Kasbarian, ancien ministre, député aux côtés d’Hervé Jonathan,
préfet d’Eure-et-Loir.
Chez Novo Nordisk, visite de la nouvelle ligne de production et participation à
la cérémonie de charpente du nouveau bâtiment.
« 10 millions de patients dans le monde reçoivent de l’insuline produite ici, à
Chartres. » Aux côtés de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé,
des Solidarités et des Familles, et de Yannick Neuder, ministre de la Santé et
de l’Accès aux soins, nous avons salué l’engagement des équipes de Novo Nordisk
pour une production tournée vers la souveraineté et l’emploi local. La France
est le seul pays de l’UE, hors Danemark, où Novo Nordisk produit : une preuve
de confiance et de stabilité.
Depuis 2020, nous avons relocalisé ou sécurisé la production de 42 médicaments
essentiels. Lancée par le président de la République, la stratégie de
relocalisation s’incarne pleinement ici, à Chartres. Depuis 3 ans, nous avons
soutenu 71 projets industriels, mobilisons 350 M€, et accompagnons la création
de 1 200 emplois dans les biothérapies. La France est déjà 2e nation européenne
sur les biomédicaments. Avec France 2030, nous visons la première place. Si
Novo Nordisk a choisi d’investir 2,1 milliards d’euros et de créer 1 000
emplois à Chartres, ce n’est pas un hasard. C’est parce que la France – et
Chartres en particulier – offre un cadre attractif et stable que ce leader
mondial a fait le pari de produire ici. Cette implantation incarne parfaitement
la stratégie de l’État : retrouver notre souveraineté sanitaire et faire de
l’industrie un pilier des territoires.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Faire parler les silences : c’était l’œuvre de Marcel Ophuls. Avec Le
Chagrin et la Pitié, il a ouvert une brèche dans le récit national en donnant à
entendre toutes les voix de l’Occupation. Un documentaire censuré à sa sortie
en 1969, devenu depuis une référence incontournable du travail de mémoire.
Marcel Ophuls s’est éteint le 24 mai, à l’âge de 97 ans. La France perd un
regard libre, exigeant, qui a su, par l’image et par l’écoute, éclairer
l’Histoire dans toute sa complexité.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Comme mère, citoyenne, élue locale, aujourd’hui comme ministre de la
ville et avant chargée des victimes, je ne me résignerai jamais à cette
violence sauvage qui gangrène notre société. Il faut tout changer dans notre
approche de l’éducation et de la punition. C’est à une révolution qu’il faut
s’atteler à présent.
> À Montargis, aux côtés d’Elisabeth Borne, nous venons
d’annoncer la labellisation de 40 nouvelles Cités éducatives sur le territoire.
Il s’agit d’une étape clé pour renforcer l’égalité des chances dans les
quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Ces 40 nouvelles labellisations
s’ajoutent à un programme qui couvre désormais 600 quartiers prioritaires
répartis sur 261 communes. Notre ambition : accompagner chaque jeune de 0 à 25
ans, de la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle. Depuis 2019, ce
sont 300 millions d’euros qui ont été mobilisés par la politique de la Ville
pour faire des Cités éducatives une démarche collective et concrète : État,
collectivités, associations, habitants… Ces dispositifs incarnent une vision de
l’éducation qui dépasse les murs de l’école. Aujourd’hui, je tiens à remercier
tous les partenaires engagés sur le terrain. Ensemble, nous donnons aux jeunes
des quartiers les moyens de réussir, de croire en eux, et de bâtir leur avenir.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> Droits de douane unilatéraux des Etats-Unis : l’UE doit s’affirmer
comme puissance. Nous ne nous satisferons pas d’une situation asymétrique.
Au-delà de l’économie, c’est un choix politique.
> Toutes les mesures de riposte sont sur la table. Sans
elles, pas de rapport de force crédible. Notre objectif reste toutefois
inchangé : c’est la désescalade. Pour cela, l’Europe doit rester unie et
déterminée.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Visite d’Etat en Asie du Sud-Est | Dans un environnement
international déstabilisé, il y a urgence à renforcer les partenariats avec les
États attachés au multilatéralisme et aux échanges internationaux, fondés sur
des règles justes et robustes
Avec le Président de la République Emmanuel Macron pour sa visite d’Etat au
Vietnam , occasion de réaffirmer avec son homologue Luong Cuong la volonté de
renforcer notre relation bilatérale dans l’esprit du partenariat stratégique
acté à l’automne dernier.
Défense, énergie, minéraux critiques, transports, santé, échanges humains,
francophonie : autant de secteurs porteurs et de projets innovants et ambitieux
J’ai eu l’honneur de signer l’accord de coopération scientifique, technologique
et en innovation qui va contribuer au renforcement de nos partenariats et au développement
de la mobilité des chercheurs entre nos deux pays. En appui à la transition
énergétique du Vietnam, la France par l’AFD - Agence Française de Développement
a aussi signé une convention de financement pour le renforcement du réseau
électrique dans le cadre des accords dits « JET-P » pour une transition
énergétique juste
> En Indopacifique, la France et le Vietnam ont élevé en
octobre 2024 leur relation au niveau d’un Partenariat stratégique global.
Durant la visite d’Etat au Vietnam d’Emmanuel Macron, j’ai notamment eu
l’occasion de mettre à l’honneur notre coopération en matière de mobilité verte
en me rendant sur le site du métro d’Hanoï, appuyé par l’AFD et le gouvernement
La ligne 3 du métro d’Hanoï est emblématique de la qualité de notre coopération
bilatérale:
Le projet a bénéficié des technologies et de l’expertise des entreprises
françaises, en étroite collaboration avec leurs partenaires vietnamiens :
Alstom, Thales, RATP Smart Systems ou encore Colas Rail et Systra.
Une fois terminée, la ligne 3 devrait réduire les émissions de carbone de 33
150 tonnes d’équivalent CO2 par an !
● Autres
ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des
Solidarités et des Familles)
> J'étais à Chartres pour visiter le site de l'entreprise Novo Nordisk.
Spécialisé dans la production de traitements contre le diabète, ce site permet
à des millions de patients dans le monde de bénéficier d’une insuline produite
en France. Il incarne la double ambition de notre pays : Retrouver la maîtrise
de la production des médicaments essentiels et attirer les investissements
étrangers, notamment au travers de Choose France, pour préserver l'attractivité
et l'excellence de notre savoir-faire. En Eure-et-Loir, Novo Nordisk emploie
1800 collaborateurs, se plaçant ainsi à la première place des employeurs privés
du département. Ces enjeux sont fondamentaux pour notre souveraineté,
économique, mais également sanitaire.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> 9 000 000 000 € de contrats signés avec le Vietnam lors du voyage du
Président de la République, Emmanuel Macron. 20 Airbus A330-900, 1
porte-conteneurs CMA CGM, une coopération renforcée dans le nucléaire civil,
des vaccins développés par Sanofi ; Sous l’impulsion du Président, la France
tisse une relation de confiance dans des secteurs clés, au cœur d’un monde en
pleine recomposition.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> En marge de la visite d’État du Président de la République au Vietnam,
entretien avec mon homologue le général Phan Van Giang. Notre histoire partagée
nous oblige. Nous la regardons en face pour construire l'avenir : escales et
coopérations entre nos marines ; coopérations industrielles ; santé militaire ;
même attachement à un Indopacifique où le droit international et la libre
circulation maritime servent la paix, la stabilité et la prospérité économique
des pays riverains. Pour faire de la défense un pilier du partenariat
stratégique entre la France et le Vietnam.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> Ce Conseil européen
Agripêche est important. Il traite de la vision des ministres de l’Agriculture
sur la future PAC. Et sur notre conception en matière d’alimentation. Ce que je
voudrais dire d’emblée, c’est que nous sommes très attachés à défendre la
sécurité alimentaire sur le continent, dans l’espace de l’Union européenne. Et
que cette question de la souveraineté alimentaire est une question qui est au
cœur du débat en France. Équilibrer une position entre le respect de
l’environnement et la nécessité de produire de l’alimentation qui garantisse
notre souveraineté alimentaire est quelque chose, à nos yeux, de tout à fait
fondamental.
L’autre point que nous défendrons ce matin lors ce Conseil Agripêche est
évidemment la conception que nous nous faisons de la future politique agricole
commune. Un point primordial à nos yeux est de conserver le caractère commun de
la politique agricole, qui est un trésor précieux que nous ont légué les
initiateurs de la construction européenne et que nous voulons voir pérennisés
parce que dans un monde si chahuté en matière de relations internationales, si
l’Union européenne veut peser de tout son poids, notamment en matière agricole,
il faut véritablement que nous défendions cette conception commune qui est la
nôtre et beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui sur le danger qu’il y aurait à
dissocier les deux piliers de la PAC.
Il nous faut par ailleurs garantir un cadre financier pluriannuel à la
hauteur des enjeux. Enfin, sur la question de la simplification, qui est
l’autre sujet de ce Conseil Agripêche, la France est particulièrement
satisfaite de ce premier volant de simplification. Certaines mesures d’ailleurs
sont inspirées par la France. Je pense notamment au contrôle administratif
unique que j’ai mis en place au niveau national et qui a désormais une
déclinaison au niveau européen. C’est une très bonne nouvelle et j’espère
qu’elle sera confirmée de même que la révision de la moyenne olympique. Avec
ces années de crise de rendement qui se succèdent, il nous faut revoir les
modalités de la moyenne olympique pour véritablement que l’Union européenne
soit une réponse aux défis climatiques, aux désordres météorologiques et aux
conséquences en matière de volume de production, de baisse des rendements. Donc
il faut un outil de gestion des crises qui soit dimensionné à ces nouvelles
réalités.
> [Séparation des budgets européens de l’agriculture et
de la pêche] Nous y sommes favorables.
> [Mercosur] Concernant le projet d’accord commercial
UE-Mercosur, je continue mes consultations au sein de l’Union européenne et je
rencontre de nombreux pays, soit en me déplaçant moi-même dans les pays, soit
dans les entretiens que je peux avoir en bilatéral à Paris ou en
visioconférence. J’observe avec intérêt que la question de l’accord UE-Mercosur
et de son adoption sont loin de faire l’unanimité. Beaucoup de pays
s’interrogent sur les conséquences que cela emporterait sur leurs propres
systèmes agricoles. Et j’y vois là quelque chose de tout à fait encourageant.
Vous savez que la France a une position très claire. Elle n’est pas contre les
accords de libre-échange dans un monde évidemment ouvert, mais sur quatre
productions très importantes pour la France (la volaille, le bœuf, le sucre et
l’éthanol), l’accord - le projet d’accord, parce qu’il n’y a pas d’accord
encore, je tiens à le rappeler - tel qu’il a été adopté à Montevideo compromet
véritablement l’équilibre économique de ces filières et ça nous ne pouvons pas
l’admettre. De façon générale, il y a toujours un volet agricole dans les
accords de libre-échange et particulièrement contre l’élevage. Donc il y a un
moment, si vous voulez, il y a un effet cumulatif qui ne peut pas être accepté.
J’observe qu’il y a deux façons d’aborder les choses. Il y a la minorité de
blocage ou la majorité d’adoption. Or aujourd’hui, force est de constater,
d’après les contacts que j’ai en de nombreux points de l’Union européenne, il
ne me semble pas qu’une majorité d’adoption soit une évidence. J’observe aussi
que la question fait débat au Parlement. Certains amendements, notamment un
amendement de Renew, a été récemment adopté s’opposant à l’adoption de l’accord
UE-Mercosur en l’État. Donc on voit que c’est une question qui demeure très
débattue. D’ailleurs, je dirais qu’un projet d’accord qui est sur la table
depuis 20 ans et qui n’a pas abouti, c’est que véritablement, il pose question.
Donc je continue mon travail de collecter les avis de mes collègues de l’Union
européenne. Et je dois dire que les échos sont assez proches de la position de
la France, c’est-à-dire une grande réserve, voire une opposition.
> [Soutien à l’Ukraine] Moi, je soutiens toute position
qui fait l’équilibre entre le nécessaire soutien à un pays agressé et la
préservation de nos propres productions. Vous savez que lorsque les droits de
douane ont été levés, ça a déstabilisé immédiatement et profondément un certain
nombre de filières dans notre pays. Je pense à la volaille. Je vois aussi qu’en
matière céréalière, les céréales ne sont pas dans les accords et que, si on
regarde l’évolution des importations, notamment ukrainiennes, elles
déstabilisent là aussi nos propres productions. Donc le soutien à l’Ukraine ne
peut pas se faire sans considérer les conséquences que cela peut avoir sur nos
propres productions. Donc cette recherche d’un équilibre me paraît
indispensable.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Conseil européen recherche et espace] C’est une journée importante,
une journée importante pour l’Europe, puisqu’à la fois on se retrouve pour
discuter évidemment du futur du programme cadre et du futur de la recherche en
Europe, et c’est à la fois absolument fondamental de s’assurer que dans le
nouveau programme cadre, dans les nouveaux investissements européens pour la
recherche, on tient compte non seulement de l’excellence académique, non
seulement de ce qu’on est capable de faire avec les meilleurs chercheurs, dans
les meilleurs laboratoires d’Europe, mais aussi à côté de ça, être capable
d’assurer une forme de continuum entre les laboratoires, la recherche de base
et le monde de l’entreprise, parce que la recherche c’est le ferment, c’est le
ferment des entreprises de demain, et c’est parce qu’en investissant dans la
recherche que derrière, on investit dans la compétitivité de l’Europe, dans la
compétitivité, dans les emplois de demain en Europe, et donc c’est un élément
fondamental de la discussion aujourd’hui.
À côté de ça évidemment, on revient aussi sur le 5 mai, ce qui s’est passé à
Paris, avec le sommet Choose Europe for Science, dans un environnement
international extraordinairement bousculé, où à la fois on voit un recul de la
liberté académique partout dans le monde, en Chine, mais évidemment aussi aux
Etats-Unis avec l’administration Trump, et où on voit aujourd’hui des pans
entiers de la science qui sont en train de s’effondrer aux Etats-Unis et qui
ont un impact mondial, c’est la manière dont l’Europe aujourd’hui se ressaisit
et reprend aussi une forme d’autonomie stratégique, parce qu’en travaillant sur
ces sujets-là, en reprenant le flambeau, c’est aussi assurer l’autonomie
stratégique européenne pour la recherche, pour nos données, pour nos
infrastructures de recherche, et c’est bien de ces sujets-là qu’on va discuter
aujourd’hui aussi.
Et puis le dernier point peut-être le plus important aussi, c’est quand on
parle d’autonomie stratégique, il y a le spatial, et le sujet du spatial il est
absolument fondamental, ce sujet du spatial c’est un élément déterminant pour
notre politique de défense, pour notre politique de télécommunication,
d’autonomie européenne, mais aussi pour la science, on en discute aujourd’hui,
il faut que l’Europe investisse, il faut que l’UE soit le moteur européen du
spatial, c’est fondamental. Et derrière ce sont des investissements, des
investissements nouveaux, je rappelle que l’Europe est très en retard par
rapport aux Etats-Unis, très en retard par rapport à la Chine aujourd’hui en
termes d’investissements sur le spatial, et derrière en fait le risque c’est de
décrocher, que notre investissement décroche, que notre économie spatiale
décroche aussi, et il ne faut pas évidemment, donc il faut réinvestir, c’est un
sujet majeur, et l’UE doit être le moteur, le moteur européen au travers de
grands programmes, que ce soit IRIS2, que ce soit Copernicus, ou que ce soit un
futur programme des lanceurs, c’est la Commission européenne, c’est l’UE qui
doit être le moteur du spatial européen.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Conseil européen des Affaires
générales] Ce Conseil des Affaires générales permet vraiment des avancées
majeures pour rendre l’Europe plus forte, plus compétitive face aux défis
économiques et géopolitiques auxquels on fait face. On aura aujourd’hui
notamment un volet important sur la simplification de nos textes
réglementaires, avec notamment l’adoption de la simplification du mécanisme
d’ajustement carbone. Vous savez, c’est la taxe carbone qui permet à l’Europe
de se défendre face à la concurrence déloyale de pays qui ont une consommation
de carbone plus importante. Mais on a lancé un effort de simplification majeur
de ces textes, notamment pour qu’ils ne pèsent pas sur nos petites et moyennes
entreprises. Il faudra aller plus loin dans la voie de la simplification. Vous
savez qu’il y a des textes aujourd’hui qui sont en train d’être débattus sur la
CSRD, la CS3D, tous ces indicateurs, ces textes de reporting qui pèsent sur nos
entreprises. L’Europe doit continuer d’aller dans la voie de la décarbonation,
mais il faut le faire avec pragmatisme, en accompagnant nos acteurs industriels,
en accompagnant nos entreprises. C’est pour ça qu’on a obtenu aussi des
avancées, des simplifications sur les normes qui pèsent sur nos constructeurs
automobiles. Vous savez, cette année, nos constructeurs automobiles européens,
y compris ceux qui ont fait les investissements qu’on attendait d’eux dans
l’électrification, avaient payé des amendes parce que la demande pour les
véhicules électriques a diminué ou alors acheté des bons d’émissions carbone à
la concurrence internationale, chinoise ou américaine, plus vertueuse dans
l’électrification. Évidemment, on marche sur la tête. Donc là-dessus, la
France, avec ses partenaires, a obtenu la suspension de ces amendes. Donc
j’aurai l’occasion de m’exprimer tout à l’heure au Conseil des Affaires
générales pour demander qu’on aille plus loin et plus vite dans cet effort de
simplification.
Une Europe plus forte aussi dans le domaine de la défense. On adoptera
aujourd’hui le texte sur SAFE, vous savez, cet emprunt de 150 milliards d’euros
pour financer notre industrie de défense à la suite de plusieurs semaines de
négociations. Ça faisait partie des annonces de la Commission européenne lors
du Conseil extraordinaire du 6 mars pour rendre l’Europe plus forte dans le
domaine de la défense. 150 milliards d’euros avec un principe très clair de
préférence européenne pour soutenir nos industriels, pour réduire nos
dépendances notamment face aux États-Unis et pour investir dans l’autonomie
stratégique de l’Europe. Ça, c’est le discours que la France porte depuis 2017,
celui d’une Europe souveraine qui rehausse ses ambitions de défense, et là on
aura une étape majeure avec l’avancée de SAFE. Mais là aussi, ce n’est qu’une
étape : il faudra aller plus loin. Maintenant qu’on clôt cette négociation
qui a commencé avec le Conseil extraordinaire du 6 mars, préparons les
prochaines échéances, là aussi pour renforcer nos coopérations industrielles,
pour réduire nos dépendances dans le cyber, dans les drones, dans les capacités
de frappe en profondeur, dans les satellites, pour vraiment faire de l’Europe
une puissance qui peut défendre sa sécurité et ses intérêts.
> Je salue la suspension des amendes CO₂
pour les constructeurs auto, adoptée
aujourd’hui au conseil affaires
générales à
Bruxelles. C’est une demande
que nous avons portée. Face à une concurrence internationale qui
se durcit, simplifions la vie de nos entreprises.
> J’ai accueilli la commissaire européenne Marta Kos au
Quai d'Orsay. L’élargissement est une priorité pour la France : il renforce la
stabilité, la sécurité et constitue une opportunité pour toute l’Europe. Nous
avons évoqué les avancées de chacun, dont les Balkans occidentaux et l’Ukraine,
et le soutien à la Moldavie face aux ingérences russes.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> L’Assemblée outragée, l’Assemblée brisée, l’Assemblée libérée. Occupé
par les nazis, le Palais-Bourbon fut repris par les résistants en août 1944.
Aujourd’hui, une plaque rend hommage à ceux qui ont risqué leur vie pour que
revive la République. En cette journée nationale de la Résistance, leur flamme
éclaire encore nos pas.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> La question de l'autorité républicaine, ce n'est pas un slogan. C'est
une colonne vertébrale.
> J'essaye d'être lucide, la réalité, c'est que dans
le quotidien des Français, les choses n'ont pas suffisamment changé.
> [Interdiction du port du voile pour les mineurs de
moins de 15 ans] Une jeune fille, une fillette de 5, 6 ans, de 7 ou 8 ans,
ce n'est pas son choix de porter le voile qui lui est imposé par des parents,
par une association. Il est assez clair que ce n'est évidemment pas des
fillettes qui vont être verbalisées ou poursuivies.
> Je me bats pour construire une bulle de protection
autour de nos enfants. C'est pourquoi je propose une interdiction des réseaux
sociaux pour les moins de 15 ans. Que je lutte contre le harcèlement à l'École.
Que je propose un meilleur accompagnement en santé mentale. Et de protéger les
enfants des instrumentalisations et du prosélytisme.
> Nous avons des règles communes qui ne sont plus
respectées. Et une délinquance qui empoisonne la vie de nos compatriotes. Je
pense qu'il n'y a pas de fatalité. C'est le sens des 82 propositions présentées
hier avec Renaissance.
> On a une délinquance qui continue à empoisonner la vie
de beaucoup de Français.
> Bruno Retailleau, les LR, etc., je ne les entends pas
parler de réinsertion par le travail ou d'accueil de l'immigration par le
travail. C'est ça notre cohérence.
> On a annoncé aussi une vraie politique de lutte
contre la récidive via la réinsertion par le travail.
> Aujourd'hui, vous avez une gauche qui refuse de
regarder ses sujets par posture morale et vous avez une droite, des LR et une
extrême droite, qui ne regarde que ses sujets par posture idéologique.
> [Editorial des propositions de Renaissance «Une république
ferme, une France apaisée»]
En prenant la tête de Renaissance en décembre dernier, j’ai immédiatement tenu
à lancer le chantier qui me semblait le plus fondamental : celui de notre
réarmement idéologique. Nous devons renouer avec notre esprit d’audace et
d’innovation. Nous devons redevenir, enfin, le centre des débats et le point de
ralliement de toutes celles et ceux qui veulent renverser la table. De toutes
celles et ceux qui veulent agir, maintenant, bâtir un projet de changement
profond et préparer l’avenir du pays.
C’est pourquoi, j’ai décidé de lancer trois premières conventions thématiques :
une sur le respect de l’autorité, de nos règles et de nos frontières, une sur
notre nouveau modèle économique et social et une sur la transition écologique. Depuis
le début de l’année, sous l’égide de notre Secrétaire général délégué aux
Idées, David Amiel, les travaux se sont lancés, organisés, structurés. Plus
d’une centaine d’audition ont déjà été menées, avec des élus, des experts, des
chercheurs, des professionnels du terrain, des représentants syndicaux ou
encore les associations d’élus. Notre but : consulter largement, y compris
celles et ceux qui ne pensent pas comme nous. Regarder les problèmes en face et
aller chercher les bonnes solutions, partout où elles se trouvent. C’est ça, le
dépassement en action.
Au sein du parti aussi, nous avons fait le choix du collectif : plus de 2500
contributions de militants ont été reçues, plus de 150 réunions ont été
organisées à travers toute la France pour débattre, et nos parlementaires, le
bureau exécutif et le Conseil national du parti ont été consultés. Chacun a pu
s’exprimer. Jamais une réflexion n’avait été menée de manière aussi collégiale au
sein du parti et je tiens à remercier Laure Miller et Renaud Muselier, d’avoir
accepté de piloter les travaux de cette première convention.
A remercier Violette Spillebout, Lionel Royer-Perreaut, Rachel-Flore Pardo,
Jean Terlier, Mathieu Lefèvre et Nadia Hai, d’avoir accepté de piloter les
groupes de travail de cette convention.
Pour nos premières propositions, nous avons choisi de nous pencher sur les
travaux de notre convention consacrée au respect de l’autorité, de nos lois et
de nos frontières. Ce choix n’est pas anodin. Ces défis sont le quotidien des
Français. Ils sont la garantie d’une vie apaisée et la condition d’une
confiance dans l’avenir. Ils sont le fondement de leur confiance dans la
puissance de l’État et de notre capacité à agir.
En 8 ans, beaucoup de choses ont été accomplies. Des lois importantes ont été
votées pour mieux lutter contre le séparatisme et l’immigration irrégulière.
Des moyens sans précédent ont été accordés à nos forces de l’ordre, à notre
Justice, à nos services de renseignement. Le recrutement de 18500 policiers et
gendarmes supplémentaires a été lancé, l’ouverture de près de 250 brigades de
gendarmerie entamée.
Cependant, et nous le voyons chaque jour dans nos communes et à travers les témoignages
des Français : le compte n’y est pas. La délinquance ne cesse de muter et les
délinquants conservent encore trop souvent un temps d’avance sur nous. La
Justice est encore trop lente et la confiance de nos concitoyens est ébranlée.
Le contrôle de nos frontières reste un défi. Enfin, dans certains territoires,
l’entrisme islamiste et le séparatisme continuent à progresser, comme autant de
bombes à retardement. Alors, nous avons besoin d’audace, d’innovation. Nous
avons besoin d’un changement profond. Surtout, nous avons besoin de mettre fin
à une culture politique française en matière régalienne : des discours
tapageurs, peu suivis d’effets, qui ne font que renforcer le sentiment
d’impuissance. Et c’est ce que proposent aujourd’hui les responsables de cette
convention.
Dans chaque domaine, ils proposent un discours de vérité et avancent des
propositions fermes et justes pour reprendre le contrôle. Pour la sécurité de
chaque Français, l’efficacité de notre Justice, le respect de nos frontières et
l’intransigeance pour les valeurs de la République. Adaptation à la révolution
technologique, rénovation de l’organisation de nos forces de l’ordre, réforme
de la structure de la politique d’immigration, modernisation de notre Justice ou
encore mesures pour assurer l’égalité entre les femmes et les hommes : nous
sommes prêts à agir.
Dans cette contribution, je retiens quelques lignes fortes, comme autant de
paradigmes nouveaux. C’est le choix d’affirmer que le meilleur délit, c’est
celui qui n’a pas eu lieu : il faut pour cela miser beaucoup plus sur la
dissuasion, en rattrapant l’écart technologique qui se creuse entre les
délinquants et les forces de l’ordre, comme en continuant à renforcer la
présence sur le terrain, et la prévention, depuis la violence des mineurs
jusqu’à la réinsertion des détenus. C’est un changement de point de vue sur
l’immigration en affirmant la préférence travail et en proposant de créer une
immigration pilotée. C’est la fermeté la plus stricte sur les valeurs de la
République, pour combattre toutes les formes d’entrisme mais aussi de
discriminations : la République peut être d’autant plus ferme qu’elle est
juste. Aujourd’hui, l’islamisme progresse sur la double faiblesse de la
République : faible pour riposter avec force au séparatisme, faible pour
proposer une alternative à la jeunesse – celle de la méritocratie, de
l’ascension sociale, de l’égal accès à l’emploi, au logement et aux services
publics.
Au cœur des propositions de cette convention, on trouve notamment un pilier de
notre projet de société : la protection de l’enfance et de la jeunesse. C’est
par là que nous voulons commencer, si nous voulons construire une société
apaisée. Des plateformes numériques les plus agressives aux réseaux islamistes,
en passant par les extrêmes de tout bord, tous veulent influencer nos enfants
et nos jeunes. Alors, j’assume de vouloir construire une «bulle de protection»
autour de notre jeunesse. Protection face à la violence, face aux idéologies
radicales, face aux addictions. Protection en affirmant la force du savoir. Protection
de ceux qui permettront à notre République de se défendre. Les propositions de
cette convention vont être proposées et soumises au débat et au vote de nos
adhérents. Ensuite, elles vont pouvoir irriguer notre travail parlementaire
pour les deux prochaines années et dessiner un projet de société pour les
échéances à venir.
Respecter les Français, c’est leur faire des propositions
claires. C’est ce que fait mon parti aujourd’hui. Entre la brutalité des uns et
la naïveté des autres, nous incarnons la voie du sérieux et de la fermeté. La
voie de l’action et de la détermination. Les enjeux de sécurité, de Justice, d’immigration,
de respect des valeurs de la République font partie de l’ADN de notre parti.
Une République ferme pour une France apaisée, tel est notre objectif.
Prisca Thevenot (députée)
> La France Insoumise est le parti de l’entrisme ! Ils se servent de
leur mandat pour mieux déstabiliser nos institutions de l’intérieur et y
imposer le chaos et le désordre.
Violette Spillebout (députée)
> Nous proposons trois choses simples : rendre systématique la présence
de polices municipales dans les communes de plus de 10 000 habitants, armer nos
policiers municipaux et donner de nouveaux pouvoirs aux polices municipales.
> La lutte contre l’entrisme des Frères Musulmans n’est
ni une surenchère, ni une caricature. C’est une priorité nationale, un combat
lucide et républicain, dans le respect de la laïcité et des libertés
fondamentales.
David Amiel (député)
> Protéger la jeunesse, c’est mener une action résolue en ligne. Nous
proposons de renforcer les contrôles et de doter l’ARCOM d’un contre-algorithme
afin de mesurer les biais et les algorithmes des plateformes.
> Nous croyons au débat public avec les Français, les
élus locaux et les organisations professionnelles. C’est le rôle d’un parti
moderne que de construire publiquement son projet politique.
Marie Lebec (députée)
> Ni laxisme, ni populisme. Gabriel Attal dévoile les conclusions de 3
mois de travail de Renaissance sur le régalien :
- Protéger les enfants
- Réaffirmer l’autorité
- Défendre nos règles, nos frontières, notre République
Pas une politique de peur, mais un projet d’espérance.
Mathieu Lefèvre (député)
> Nous avons besoin d’une immigration économique maitrisée, pilotée et
nous l’assumons. Nous l’assumons en confiant sa définition aux partenaires
sociaux.
Jean Terlier (député)
> Nous allons mettre le paquet sur la question de la réinsertion. Nous
proposons de miser sur la réinsertion par le travail, avec un véritable
parcours d’accompagnement à la sortie des prisons.
Daniel Labaronne (député)
À défaut de connaître la réalité de nos sols, LFI reste désespérément hors
sol. Dénigrer notre modèle agricole, c’est mépriser ceux qui nourrissent la
France. Obstruction, caricature, mépris: pendant que vous gesticulez, les
agriculteurs attendent des réponses
Sandrine Le Feur (députée)
> [Loi agricole] Nous avons une responsabilité commune : bâtir une
agriculture résiliente, respectueuse du vivant et des générations futures. Dans
un monde incertain, où les ressources naturelles s’épuisent, où la parole
scientifique est parfois remise en cause, ce devoir collectif est plus urgent
que jamais.
La proposition de loi que nous examinons aujourd’hui ne répond ni à cette
exigence, ni aux attentes concrètes des agriculteurs, qui nous demandent deux
choses : vivre dignement de leur travail et être accompagnés pour
s’adapter au réchauffement climatique.
Ce texte, qui a été largement modifié, comporte bien sûr des apports utiles.
Mais il suscite surtout de sérieuses inquiétudes, et il ne doit pas servir de
cheval de Troie pour affaiblir nos exigences environnementales.
Réintroduire l’acétamipride, même partiellement, serait un recul pour la santé
des pollinisateurs et la crédibilité de notre transition agricole. De même, la
ressource en eau et les zones humides doivent être préservées.
J’ai conscience des difficultés rencontrées sur le terrain ; nous devons y
répondre, mais nous ne pouvons pas sacrifier nos ambitions environnementales
pour adopter des solutions de court terme.
Mon engagement, comme rapporteure du texte, comme présidente de commission et
comme agricultrice, c’est de défendre une agriculture durable et résiliente.
La commission du développement durable et de l’aménagement du territoire est
saisie au fond des articles 5 et 6.
Je veux remercier les députés de ma commission, qui ont travaillé et amendé le
texte dans une volonté commune de construire un texte respectueux à la fois du
monde agricole et de nos engagements environnementaux.
Je me réjouis de la suppression de l’article 5 par la commission, car il
était inacceptable, en particulier s’agissant des dispositions sur les zones
humides. Il prévoyait la création d’une nouvelle catégorie de zone
humide, dite « fortement modifiée ». Ma position est ferme à ce
sujet : l’urgence n’est pas de continuer à les dégrader, mais de les
restaurer.
Concernant le stockage, l’article 5 favorisait, pour les ouvrages de
stockage de l’eau et les prélèvements pour l’agriculture, l’octroi de
dérogations d’une part à la protection des milieux aquatiques et de notre
ressource en eau, d’autre part à la protection des habitats naturels. Il ne
saurait être question de reconnaître toutes les retenues d’eau comme d’intérêt
général, sans examen au cas par cas et en dérogeant aux obligations du droit
environnemental. (Applaudissements sur les bancs des groupes SOC et EcoS.)
Toutes les retenues d’eau n’ont pas les mêmes impacts sur le cycle de l’eau. Je
ne suis pas opposée à l’irrigation – elle est parfois nécessaire – mais elle doit s’inscrire dans une stratégie cohérente de transition agricole.
L’article 5ter, introduit en commission, représente une avancée considérable
pour la protection de la santé humaine et des écosystèmes. Depuis 1980, plus de
14 000 captages d’eau potable ont été fermés, dont 45 % pour
cause de teneurs excessives en nitrates et pesticides. Les études
scientifiques se multiplient qui mettent en évidence les liens entre exposition
aux pesticides et augmentation des cancers, maladies neurologiques, troubles
hormonaux et de fertilité.
L’article généralise la délimitation des aires d’alimentation des captages et
met en place des plans d’action pour protéger la qualité de l’eau. Il sera
possible, dans ces zones, d’utiliser les alternatives efficaces déjà
disponibles, comme les produits de biocontrôle ou ceux autorisés en agriculture
biologique. Revenir sur cette avancée en séance ferait courir un grave risque à
la population.
J’en viens maintenant aux autres articles additionnels après l’article 5
introduits en commission. J’y suis à titre personnel défavorable.
Je considère d’abord qu’ils imposent aux agriculteurs et agricultrices des
conditions trop drastiques pour accéder à la ressource en eau, notamment pour
ceux qui réservent l’usage de l’irrigation à la seule agriculture biologique ou
qui interdisent tout financement des ouvrages de stockage par les agences de
l’eau.
De plus, il convient de laisser aux comités de bassin une liberté de
planification et d’orientation pour une gestion équilibrée et durable de la
ressource en eau. À ce titre, la motion adoptée à l’unanimité, à l’issue du
débat autour de Sainte-Soline, par le comité de bassin Loire-Bretagne – qui rassemble des associations
environnementales, des représentants
agricoles et des collectivités – rappelle avec force que le
dialogue territorial est essentiel pour construire des solutions justes, adaptées et durables.
Enfin, je le dis clairement : un retour à
l’acétamipride, même à titre dérogatoire, n’est
pas acceptable. Les risques pour les pollinisateurs, ainsi que les
fortes présomptions de neurotoxicité et de perturbation endocrinienne, sont
trop préoccupants pour être ignorés. Je défendrai donc un amendement de
suppression de ces dispositions.
● MoDem
Marc Fesneau (député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du
métier d’agriculteur] L’obstruction avec plus de 3500 amendements, 1000
articles additionnels n’est pas sérieuse. A nous d’organiser nos travaux et de
discuter honnêtement et sereinement, sans pression de quiconque. Soit nous y
parvenons, soit nous serons contraints d’utiliser une motion de rejet pour
contourner cette obstruction, procédure au terme de laquelle nous pourrions
aboutir à un texte soumis au vote à l’issue d’une commission mixte paritaire.
> [Proposition de loi visant à lever les contraintes à
l’exercice du métier d’agriculteur] Nous sommes sur une trajectoire de sortie
des produits phytosanitaires, il ne peut pas y avoir de retour en arrière. Mais
il ne me semble pas déraisonnable que certaines filières qui sont en situation
d’impasse puissent obtenir une dérogation très encadrée et limitée dans le
temps pour l’acétamipride. (…) Cette affaire-là est une nécessité de limites et
il faut que le monde agricole entende aussi que nous sommes dans une
trajectoire de réduction des produits phytosanitaires.
> Je ne suis pas sûr que des propositions comme
l’interdiction du voile aux moins de 15 ans résolvent les problèmes de
communautarisme. Ce type de surenchère est à mes yeux inconstitutionnel,
difficilement applicable et ne me paraît pas répondre aux enjeux posés. (…) Et
c’est inapplicable : on va mettre des policiers à vérifier l’âge des enfants ?
> J’aimerais que dans le débat démocratique nous
puissions avoir des sujets qui rassemblent plutôt qu’ils ne divisent.
Qu’avons-nous à gagner, nous qui faisons l’éloge de la modération, à essayer de
nourrir des polémiques dont nous sommes à la fin les témoins et les
victimes ?
> On ne peut pas à la fois gouverner et en permanence
nourrir des projets pour 2027. Si avant 2027, on n’oubliait ni 2025, ni 2026 et
le fait qu’il y a des problèmes à résoudre dans l’immédiat, alors nous
pourrions nous mettre en situation de gagner lors de la prochaine élection
présidentielle. (…)
Ça n'a pas d'intérêt, 2027, à la date où nous sommes. Ce qui m'intéresse, c'est
de savoir ce qu'on fait pour les Français. Sinon, ce n'est pas la peine, on
peut plier les gaules. Et oubliez 2027, nous ne résolvons pas les problèmes du
jour.
> Le mode de scrutin, c’est une question de pluralisme.
On peut en parler sans que ce soit un drame.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie industrielle)
> Les premiers partenaires
économiques des européens doivent être les européens eux-mêmes.
> Échanges
substantiels avec la nouvelle Ministre allemande de l’Economie et de l’Energie
Katherina Reiche. Nous sommes d’accord pour accélérer sur les matières
premières « made in Europe », le marché intérieur et l’énergie bon marché.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> C’est un paradoxe qui nuit à la compétitivité de l’UE : nos
entreprises s’internationalisent avant de s’européaniser. Pour y remédier, le
commissaire Stéphane Séjourné a présenté la semaine passée la « stratégie
marché unique ». Une meilleure harmonisation et une simplification de
notre marché commun pour faire des Européens les meilleurs partenaires
commerciaux de l’Europe.
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> La productivité n'est pas un mot de technicien, c''est une
question de prospérité partagée.
> Interdiction du port du voile pour les moins de 15 ans
: "je ne suis pas favorable à cette mesure"
> Face à la déferlante des petits colis, l'Europe doit
agir plus vite et plus fort. La proposition de taxe à 2€ est un début, permis
par la pression : il faudra aller plus loin pour protéger nos entreprises et
nos emplois.
> oui, l’Europe doit de toute urgence mettre en œuvre le
rapport Draghi, en réformant sa politique d’innovation et de concurrence et en
dopant son budget d’investissement !
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> Journée des enfants disparus [25 mai].Pensée aux milliers d’enfants
disparus. 38 477 signalements en 2024 et derrière, une histoire, une angoisse,
une attente.
Le 116 000 reste mobilisé, jour et nuit. Aux familles, vous n'êtes pas seules,
nous sommes à vos côtés.
● Propos collectifs
> [Tribune de membres du MoDem « Fardeau du proche aidant : le symptôme
d'une société éclatée »]
Quand la maladie ou le handicap frappe, la vie bascule, et avec elle tout un
écosystème. Le proche aidant émerge alors, pilier discret mais essentiel,
souvent isolé et accablé. Ce rôle, que nos sociétés délèguent à quelques-uns,
révèle une crise profonde de la solidarité. Pour alléger ce fardeau, il ne
suffit plus de soutenir ces aidants : il faut repenser nos liens, nos villes et
nos politiques, afin de faire de la dépendance une responsabilité partagée
plutôt qu’une épreuve solitaire.
La maladie ou le handicap frappent, souvent sans prévenir, et font basculer
l'existence d'un individu. Mais cette déflagration ne s'arrête pas à une seule
vie : elle rayonne, bouleverse un couple, fracture d'une famille, déséquilibre
un écosystème entier. Au cœur de ce chaos né la figure du proche aidant. Cet
homme ou cette femme prend sur ses épaules la lourde charge de l'accompagnement
quotidien, sacrifiant bien souvent sa propre vie pour subvenir aux besoins d'un
conjoint, d'un parent ou d'un enfant devenu dépendant.
Une société aux liens distendus
Mais ce modèle solitaire d'amour et de dévotion pose une question cruciale :
pourquoi une telle charge repose-t-elle sur si peu de personnes ? L'aidant
moderne se retrouve fréquemment seul, acculé, isolé dans un rôle qu'il n'a pas
choisi. Et cette solitude est le reflet de notre société contemporaine qui a vu
s'effriter les structures de solidarité qui faisaient autrefois sa force.
Dans les sociétés plus traditionnelles, la dépendance d'un individu était une
responsabilité partagée. Une personne fragilisée pouvait compter sur une
constellation d'aides : des enfants nombreux, des beaux-fils et belles-filles,
des voisins solidaires, des cousins, des amis de longue date, des collègues,
des coreligionnaires tous soudés par la proximité géographique et des liens
communautaires solides. Le poids, réparti entre de multiples épaules, en
devenait moins pesant. La dépendance n'était pas qu'un fardeau, elle était
aussi une occasion de renouer les fils de la solidarité.
Mais aujourd'hui, cette toile s'est déchirée. Les familles, souvent réduites à
leur plus simple expression, sont éclatées par la distance. Les amis sont
dispersés, le voisinage devenu anonyme. Les institutions qui rythmaient une vie
se sont faites plus discrètes. L'État providence, en substitut, montre ses
limites. La charge, qui hier était collective, dont on a un temps cru que
l'État prendrait le relai seul, repose désormais sur un ou deux individus -
souvent un conjoint, parfois un enfant - dont la vie s'en trouve broyée.
Recréer les conditions de la solidarité
Face à cette réalité, la réponse dominante consiste à chercher des solutions
pour « mieux soutenir les aidants ». Mais cette approche ne fait que perpétuer
le problème : elle entérine l'idée que l'aidant, seul, doit continuer à être
l'épine dorsale du soutien. Et si, en plus de chercher à améliorer les
conditions de l'aidant isolé à court terme, nous envisagions de faire
disparaître ce modèle même de l'aidant unique ?
Faire disparaître l'aidant isolé ne signifie pas nier le besoin
d'accompagnement. Cela signifie reconstruire un modèle de solidarité
collective, réinventer des mécanismes de soutien partagés et imbriqués. Cela
passe par des politiques publiques audacieuses : davantage de dispositifs de
répit pour les aidants et de services d'accompagnement professionnels
accessibles et équitables, mais aussi des politiques favorisant la
reconstruction de liens sociaux. Et c'est ici que se situe le cœur de l'enjeu
pour changer de paradigme : reconfiguration de l'urbanisme pour créer des
lieux où voisinage rime avec entraide (béguinage, tiers-lieux, logements
intergénérationnels, EHPADs territorialisés, etc.) ; empouvoirement des
acteurs pour vivifier les dynamiques du tissu associatif ; renforcement du
maillage quartier à l'intérieur des municipalités, etc. Et pour tout cela, il
faut changer de prisme : considérer la dépendance non comme une responsabilité
individuelle, mais comme une affaire collective.
Le proche aidant d'aujourd'hui est le symptôme d'une société éclatée, de villes
déstructurées. Si nous voulons alléger sa charge, nous ne devons pas seulement
améliorer ses conditions d'existence, nous devons réapprendre à être ensemble.
Parce qu'une société qui isole ses aidants est une société qui fragilise ses
membres les plus vulnérables.
[Signataires : Barbara de Vos, Conseillère nationale; Erwan
Balanant, Député du Finistère; Rebecca Breitman, Conseillère de Strasbourg ;
Maud Gatel, Conseillère de Paris; Nicolas Turquois, Député de la Vienne]