Voici une sélection,
ce 17 octobre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur
les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de
la démission du premier ministre.
► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer
Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais
appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il
s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos
sont retranscrits ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]
> Il y a cinq ans, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie,
était lâchement assassiné pour avoir fait ce que des milliers d’enseignants
font chaque jour : transmettre la liberté de penser et de s’exprimer. Les
ennemis de la liberté savent qu’il n’y a pas de République sans École. Tant
qu’il y aura des professeurs pour enseigner, débattre et éveiller, la France ne
laissera jamais s’éteindre cette flamme. Nous n'oublierons pas.
> [Intervention à l’Assemblée lors du débat sur les
motions de censure du RN et de LFI] Mesdames les oratrices, je vous ai écoutées
attentivement : ce qui me frappe le plus dans vos discours, c’est la
convocation d’un peuple imaginaire, comme si le peuple ne s’était pas exprimé
lors des dernières élections législatives.
On ne peut d’ailleurs dire, madame Le Pen, que ce gouvernement ait peur du
peuple puisque, dans quelques
instants, l’Assemblée nationale l’aura soit censuré, soit confirmé. Madame la
présidente Le Pen, on ne peut dire que nous ayons peur du peuple. Vous
étiez candidate à l’élection présidentielle de 2017, à celle de 2022 ; à
chaque fois vous avez été battue. Il y a eu des législatives anticipées,
qu’avait demandées votre famille politique en réclamant la dissolution ;
vous n’avez pas obtenu la majorité absolue. Ce que je dis avec respect,
c’est que personne, précisément, ne l’a obtenue. Aujourd’hui se présente devant
vous un gouvernement soutenu – ou non :
nous le verrons, je le répète, dans quelques instants – par un socle de députés suffisant pour qu’il
puisse se maintenir.
Vous savez qu’aux termes de la Constitution du général de Gaulle – que vous défendez –, les membres du gouvernement tiennent aussi leur légitimité du président de
la République, qui les nomme.
Je ne ferai pas un long discours car tout a été dit lors de
ma déclaration de politique générale, mais je retiens également
que notre esprit de compromis, la volonté
de faire en sorte que les débats
aient lieu, sont au fond la meilleure pierre de touche de la bonne foi ou de la
mauvaise foi. Compte tenu de l’abandon
du 49.3, du fait qu’est prévu le temps nécessaire à l’ensemble des débats,
s’exprimer à cette tribune en laissant croire à celles et ceux qui nous
écoutent que la copie budgétaire remise est définitive – comme si les parlementaires n’avaient pas le loisir, le droit, la
capacité de la modifier, l’amender, la transformer…
On ne peut pas ignorer la procédure budgétaire, faire comme si le texte qui est
sur la table ne devait pas être discuté. Vous ne pouvez donc pas mentir aux
Françaises et aux Français en soutenant que vous voulez censurer le
gouvernement sur la base d’un texte que vous ne pourriez pas retravailler.
La réalité est simple : soit nous entamons les débats, soit nous entrons
une fois pour toutes dans la crise politique. Cela, les députés des groupes La
France insoumise et Rassemblement national doivent l’assumer. Nous
sommes en effet à un moment de vérité. Souhaitons-nous l’ordre républicain et
que les débats se déroulent à l’Assemblée nationale, ou le désordre et le
ralentissement du pays ? Censurer le gouvernement sur un texte avec lequel
on n’est pas d’accord peut s’entendre ; le censurer avant tout examen d’un
texte revient tout simplement à manquer de bon sens.
Les motions de censure examinées ce matin sont quelque peu inédites dans
l’histoire de la Ve République. Pour la première fois,
l’Assemblée nationale pourrait décider de se censurer elle-même en refusant
d’entamer tout débat. L’histoire jugera très durement ces manœuvres
politiciennes par lesquelles on aura confondu la tribune de l’Assemblée
nationale et une tribune publicitaire.
L’élection présidentielle viendra. Vous aurez l’occasion de faire campagne.
Pour le moment, ne prenez pas en otage le budget de la nation et celui de la
sécurité sociale !
► Gouvernement
● Ministres
centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> Il y a cinq ans, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty était
assassiné par un terroriste islamiste pour avoir défendu la liberté de penser.
Je pense aujourd’hui à lui, à sa famille, à ses amis, à ses élèves. Je n’oublie
pas. Je reste déterminé à lutter, sans relâche, contre le terrorisme et contre
ceux qui s’en prennent à nos valeurs. La République ne cédera jamais.
Roland Lescure (ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et
numérique)
> Ce budget est une copie de départ. Mon rôle, ce sera d'être le garant
du cadre du budget. Notre déficit doit revenir sous les 3% du PIB en 2029. (…) Le
Gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez. En fait, c'est le
fonctionnement normal d'une démocratie parlementaire. (…)
Qu'est-ce que ça veut dire, le cadre ? Ça veut dire qu'on doit respecter nos
engagements européens - et je vais expliquer pourquoi c'est très important -
qui est de revenir sous les 3% en 2029. Ce n'est pas pour faire plaisir à mes
collègues européens. Ce n'est pas non plus pour faire plaisir au marché. Tout
ça, c'est de la crédibilité, c'est important. C'est parce qu'en dessous de 3%,
on stabilise la dette. Je dis bien on stabilise. Elle ne décroît pas. Et donc
si on veut arrêter la hausse de la dette publique en France, il faut qu'on soit
en 2029 en dessous de 3%. (…)
On a un budget à 4,7%. Et moi, je m'engage à dire aux parlementaires, à chaque
fois qu'ils voteront quelque chose, voilà l'impact. Et le Premier ministre l'a
dit, on sera en dessous de 5%, et c'est la négociation. Donc c'est vrai que
là-dessus, on est ouvert à la négociation qui permettra d'avoir le chiffre
final. (…)
C'est l'objectif, parce que c'est une marche, on est à 5,4% en 2025, qui
permettra de poursuivre l'escalier jusqu'à la stabilisation de la dette publique
en France, qui est essentielle.
> Il y a des dépenses qui sont incompressibles, et
notamment la charge de la dette. Et c'est pour ça qu'il faudra réduire la
dette. Tous les ans, la charge de la dette augmente. L'année prochaine, on a 8
milliards de charge de la dette en plus. Et donc même si on avait des dépenses
à zéro, ça veut dire qu'on ferait 8 milliards d'économies. Donc au total, on va
faire à peu près 25 milliards d'économies.
> Alors le Budget, il est voté pour un an. Et donc on
aura de nouveaux débats l'année prochaine. Moi, je voudrais dire quelque chose
de très simple aujourd'hui. La justice fiscale, c'est bien. Et d'ailleurs, on
en a déjà beaucoup en France. La surenchère fiscale, il faut faire attention
quand même. Donc il faut qu'on trouve l'équilibre entre, au fond, tout le monde
doit faire des efforts, y compris, évidemment, les plus riches, parce que tout
le monde va devoir en faire, vous, moi. Et évidemment, il faut que ça se fasse
de manière équitable. Mais le matraquage fiscal, ça ne marche pas. On sait bien
que tout ça, ça se traduit par des gens qui partent.
> Ça fait un an que je prêche pour le compromis. J'ai
prêché pendant le désert, pendant plusieurs mois. On y est aujourd'hui. Mais le
compromis, ce n'est pas la compromission. Il va falloir négocier. Donc moi, je
vais être dans une position qui est la mienne, qui est de dire : "
Attention à l'impact sur l'économie de tout ça ". Parce qu'il faut être
conscient que les hausses d'impôts, les hausses de taux d'intérêt, tout ça, ça
a un impact sur l'économie, et derrière, sur l'emploi, sur le pouvoir d'achat.
> On a un débat qui s'ouvre, et on sera ouvert à ce
débat. Mais c'est le ministre de l'Économie et des Finances qui vous le dit,
devant chaque plus, il faudra trouver un moins. Parce que l'ensemble doit être
préservé.
> Aujourd'hui, l'incertitude politique, elle a des
conséquences sur l'économie. Elle inquiète les consommateurs qui ont un taux
d'épargne plus haut qu'on ne l'a jamais eu.
Jean-Noël Barrot (ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Il y a cinq ans, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, était
lâchement assassiné pour avoir fait ce que des milliers d’enseignants font
chaque jour : transmettre la liberté de penser et de s’exprimer. Les ennemis de
la liberté savent qu’il n’y a pas de République sans École. Tant qu’il y aura
des professeurs pour enseigner, débattre et éveiller, la France ne laissera
jamais s’éteindre cette flamme.
> Le Nigeria a vocation à prendre toute sa part dans la
gouvernance mondiale alors que la France appelle à ce que l'Afrique puisse
disposer de 2 sièges de membres permanents du conseil de sécurité des Nations
unies.
Stéphanie Rist (ministre
de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> Le projet de loi de financement de la sécurité sociale préserve le
haut niveau de protection de notre modèle social. Ce projet est une copie de
départ, les députés débattront puis voteront, en responsabilité. La censure
empêcherait le débat.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> C'était il y a 5 ans. Samuel
Paty était assassiné, décapité par le terrorisme islamiste après avoir subi de
fausses et lâches "dénonciations". Il enseignait la liberté de
conscience. Avant lui un autre enseignant, Jonathan Sandler avait été assassiné
à Toulouse avec et devant ses enfants. Après lui, c'est Dominique Bernard qui
fut assassiné. Ne cédons rien. L'école est notre sanctuaire.
> Les Français
n’attendent pas de nous des règlements de compte ou des petites phrases mais de
la responsabilité. Les débats vont pouvoir commencer. Nous devons donner un
budget au pays.
Marie-Pierre Vedrenne
(ministre déléguée auprès du
ministre de l’Intérieur)
> Aujourd’hui, souvenons-nous de Samuel Paty, professeur
d’histoire-géographie, lâchement assassiné le 16 octobre 2020 par un fanatique
islamiste. Ne jamais oublier.
Mathieu Lefevre (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition
écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le
climat et la nature chargé de la Transition écologique)
> Chaque 16 octobre, nous continuerons à pleurer Samuel Paty qui incarne
le combat des Lumières contre l’obscurantisme. L’école est un sanctuaire où la
liberté d’expression et l’esprit critique ne seront jamais négociables.
> Dix ans après, l’Accord de Paris reste le socle de la
gouvernance climatique mondiale. Il a permis d’éviter le pire : de +4-5 °C,
nous sommes passés à +2-3 °C. Le combat continue, la France et l’Union
européenne ne reculeront pas.
Eléonore Caroit (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la Francophonie, des Partenariats
internationaux et des Français de l’étranger)
> C’était il y a 5 ans. Samuel Paty, professeur, assassiné pour avoir
enseigné la liberté. À travers lui, c’est l’École et la République qui étaient
attaquées. Jamais nous n’oublierons. Jamais nous ne céderons face à la haine et
à l’obscurantisme.
David Amiel (ministre délégué auprès de la ministre
de l’action et des comptes publics chargé de la Fonction publique et de la Réforme
de l’État)
> En ce 16 octobre, nous pensons à Samuel Paty, ses collègues, ses
proches. L’ensemble des républicains s’unit pour saluer sa mémoire, poursuivre
son action de transmission et lutter sans relâche contre l’islamisme. La France
et le service public ne vous oublient pas, Professeur.
● Autres
ministres
Jean-Pierre Farandou (ministre du
travail et des solidarités)
> [Intervention à l’Assemblée] il est vrai qu’au regard de la situation
des finances publiques, que nous connaissons tous, un effort juste et partagé
est nécessaire. Dans ce contexte, une année blanche a été annoncée, qu’il
s’agisse des prestations ou des barèmes, qui ne seront pas augmentés, non plus
que le montant des retraites. L’effort sera collectif et concernera
toutes les catégories de Français.
La règle sera de ne pas dépenser en 2026 plus qu’en 2025. Cette mesure
rapportera 3 milliards d’euros d’économies au budget de la sécurité
sociale.
Il est vrai qu’un effort particulier est demandé aux retraités avec le gel des
pensions en 2026 et la sous-indexation des pensions, de 0,4 point,
jusqu’en 2030. Reste qu’il s’agit d’une copie de départ et que les débats vont
se tenir. Par ailleurs, soyez-en sûrs, nous serons attentifs aux pensions les
plus modestes et aux retraités les plus démunis.
Les mesures proposées s’inscrivent dans le cadre du rapport du comité de suivi
des retraites, mais aussi du travail de la délégation paritaire permanente.
Nous devons faire attention : le déficit de la branche retraite ne cesse
d’augmenter et atteindra 6 milliards en 2025, 6,6 milliards en 2030
sans ces mesures. Le gouvernement souhaite maîtriser la charge des retraites
dans le budget de la sécurité sociale. Je le redis, nous aurons l’occasion d’en
discuter et nous serons attentifs, dans le débat, aux plus petites retraites et
aux retraites des plus démunis.
> Je salue l’adoption définitive par l’Assemblée
nationale du projet de loi sur les accords des partenaires sociaux sur l’emploi
senior, l’assurance chômage, les parcours syndicaux et les transitions
reconversions.
C'est une avancée majeure vers un travail pour tous à tout âge, notre cohésion
sociale & notre prospérité collective.
Serge Papin (ministre
des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et
du Pouvoir d’achat)
> Cela fait des années que je travaille pour nos entreprises et pour nos
commerces.
Cette expérience et mes convictions, je souhaite les mettre au service du
quotidien des Françaises et des Français.
Ce ministère des TPE et des PME, de l’artisanat, du commerce, du tourisme et du
pouvoir d’achat en est l’opportunité.
Cela faisait près de 20 ans, avec Renaud Dutreil, que l’économie du quotidien
n’avait pas eu son ministère de plein exercice. C’est plus qu’un symbole,
c’était une attente !
Mon action, je la tournerai vers cette économie du quotidien : les TPE, les
PME, indépendants et libéraux qui représentent 98 % de notre économie, les
salariés de ces petites et moyennes entreprises qui veulent que leur travail
soit reconnu.
Je n’oublierai personne : les fédérations, les représentants, les élus et les
parlementaires. Ce que nous pouvons faire, nous devons le faire ensemble.
Edouard Geffray (ministre
de l’Education nationale)
> Unité et recueillement en mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard,
assassinés parce que professeurs. Nous n'oublierons pas.
Françoise Gatel (ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation)
> Le Premier ministre Sébastien Lecornu demande une efficacité de
l'action publique jusqu'au dernier kilomètre avec un Etat fort sur ses
compétences régaliennes (police, justice, sécurité, défense, relations
internationales...), partenaire des collectivités locales qui agissent en
responsabilité et dans la proximité. Les collectivités doivent avoir la
capacité d'agir et d'apporter des services qui se construisent au plus près de
nos concitoyens.
Philippe Baptiste (ministre
de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace)
> L’Assemblée nationale a décidé de laisser le débat budgétaire débuter.
Le gouvernement proposera, nous débattrons, le parlement votera. Le compromis
et le sens des responsabilités devront être au cœur des débats. C’est dans cet
esprit que le gouvernement travaillera avec le Parlement à doter la France d’un
budget d’ici la fin de l’année. Préparer l’avenir, ce n’est pas
seulement voter un budget. C’est réformer, innover, défendre la science et les
libertés académiques. C’est refuser les replis nationalistes. C’est pour cela
que je m’engage aux côtés de Sébastien Lecornu, en ministre de la société
civile.
> Le Premier ministre propose un chemin de
responsabilité, de compromis et de rupture. Un partage du pouvoir qui mettra
chacun face à ses responsabilités. Le gouvernement proposera, nous débattrons,
le parlement votera. Le débat ira à son terme pour construire un budget qui sera
le fruit de nos discussions. J’appelle les forces politiques et les
parlementaires à se saisir de ce nouveau mode de fonctionnement, sans reniement
et avec à l’esprit l’intérêt supérieur de notre pays.
> Notre autonomie stratégique, technologique et
scientifique passe par l’espace. C’est une vision et une ambition que nous
devons porter, pour la France et pour l’Europe, et que je porterai en tant que
ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace.
Maud Bregeon (porte-parole
du Gouvernement)
> [Héritage du macronisme] Je pense qu’il restera la grande réussite de
la politique de l’offre, qui ne se résume pas à la réforme des retraites, mais
qui a fait largement baisser le chômage. C’est en grande partie grâce au
président.
> Je suis pragmatique. On appelle les autres au
compromis, il faut aussi qu’on soit en capacité d’en faire nous-mêmes. On a une
situation parlementaire, aujourd’hui, qui s’impose à nous.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de l’Europe)
> [Discours de Sébastien Lecornu
à l’Assemblée] Ce qu'on a vu hier, au fond, si on reste dans les institutions
de la Ve République, c'est un discours qui est fondateur, je crois, d'une autre
façon de faire de la politique dans la situation dans laquelle nous sommes.
C'est-à-dire une Assemblée nationale dans laquelle personne n'a de majorité
absolue et qui est fragmentée, fracturée et, au fond, qui reflète aujourd'hui
les divisions de la population française. On doit faire comme tous nos voisins
européens, c'est-à-dire faire des compromis, s'entendre, s'écouter et faire des
compromis politiques, je vais vous dire, c'est courageux. C'est plus courageux
que de s'arc-bouter sur des logiques de parti. C'est plus courageux que d'être
en permanence dans la violence, dans le jeu à somme nulle. C'est avancer l'un
vers l'autre pour un seul objectif, l'intérêt général du pays et la stabilité.
Notre pays a besoin d'un budget, il a besoin d'avancer. On doit mettre fin au
chaos politique et au spectacle qu'on a vu ces dernières semaines qui a
concerné énormément de Français, et j'en fais partie. Et je vais vous dire,
vous l'avez rappelé, je suis ministre délégué aux Affaires européennes. J'ai
passé beaucoup de temps, cette dernière année, à aller chez nos voisins. Aucun
d'entre eux n'a de majorité absolue. Et ils arrivent à faire des compromis, ils
arrivent à s'entendre, ils arrivent à trouver des coalitions pour avancer. Eh
bien c'est le moment à nous de prendre nos responsabilités collectives.
> Moi j'ai été
porte-parole du groupe Renaissance pendant la réforme des retraites. Je l'ai
défendue et je continue à penser que c'était nécessaire. Pourquoi ? Parce qu'on
a un système de retraite par répartition qu'il faut préserver, comme l'a dit le
Premier ministre Sébastien Lecornu hier à la tribune de l'Assemblée nationale.
Et que face à une démographie changeante, une population vieillissante, on doit
travailler plus longtemps parce qu'on a de moins en moins de gens qui cotisent
pour les retraités. (…)
La réalité politique, c'est que cet avis est minoritaire aujourd'hui, aussi
bien dans l'opinion publique qu'à l'Assemblée nationale. Et c'est vrai que
cette réforme avait laissé toujours une cicatrice dans une partie du pays,
peut-être par la façon dont elle avait été adoptée par le 49.3, peut-être parce
que nous n'avions pas su travailler avec les partenaires sociaux. Ce qu'a dit
le Premier ministre en écoutant, et notamment le Parti socialiste, la CFDT et
certains acteurs avec lesquels on veut pouvoir avancer et faire des compromis,
c'est de dire : « On va proposer à l'Assemblée nationale qui en débattra
et qui votera la suspension jusqu'à l'élection présidentielle, et puis nous
allons après rassembler les partenaires sociaux pour pouvoir travailler à une
autre réforme». Encore une fois, moi, je vais vous dire, je sais d'où je viens,
et je vous dis une fois de plus pourquoi je l'avais soutenue, et pourquoi ? Je
pense qu'on doit travailler plus longtemps pour pouvoir financer d'ailleurs
notre système de protection sociale et notre système de retraite. Mais une fois
de plus, regardez ce qui se passe depuis quelques semaines. Le coût de
l'instabilité pour le pays, le coût du chaos, il est supérieur au coût de la
suspension qui coûte à peu près 3 milliards d'Euros dans les deux prochaines
années.
> La France a
perdu 7 points de base dans ses taux d'intérêt, c'est-à-dire que les marchés,
c'est-à-dire que les créanciers, considèrent que la stabilité qui a été
apportée par le débat d'hier donne plus de visibilité pour l'économie
française. C'est ça qui est absolument fondamental.
> Les Français
attendent de nous qu'on soit capable de se mettre autour de la table et trouver
des compromis pour avancer. Mais on doit continuer à réformer, on doit
continuer. Si aujourd'hui la France est en croissance économique, alors que
beaucoup de nos voisins de premier plan sont en récession ou en croissance
neutre, c'est parce que nous avons su réformer aussi notre pays ces dernières
années. Si aujourd'hui, nous avons toujours, malgré une conjoncture économique
globale qui est extrêmement difficile, on le sait, si on a toujours l'un des
chômages les plus faibles depuis 40 ans, c'est parce que nous avons réformé
notre pays. Nous pouvons continuer à le faire. Je suis convaincu que dans cette
Assemblée nationale, dans cette configuration inédite pour notre vie politique,
on peut trouver des majorités pour pouvoir continuer à réformer sur le travail,
sur l'éducation, sur le régalien.
> Les Français,
ils attendent qu'on se mette au travail. Et qu'on arrête précisément les jeux
de posture, qu'on arrête les faux semblants, qu'on arrête de se taper dessus
les uns sur les autres sur les plateaux télé. Vous avez vu, moi je suis en
train de taper sur personne. Ce que je pense, c'est qu'on doit essayer de
trouver des solutions concrètes.
> L'objectif
maintenant fondamental, c'est de trouver des solutions et de le faire de façon
différente. Et là je trouve, je veux le dire, parce que vous avez mentionné
aussi le 49.3 comme étant une forme de défaite. Mais non, moi je trouve au
contraire que c'est une avancée démocratique majeure. C'est un choix courageux
du Premier ministre, qui l'a dit hier, qui a fait un discours plus court que
ses prédécesseurs sur les axes fondamentaux et qui a dit : « Sur le reste,
le Gouvernement proposera, c'est aux parlementaires maintenant de prendre leur
responsabilité, d'amender, de faire la loi et de voter et les débats iront
jusqu'au bout». Et c'est d'ailleurs pour ça que ça n'a pas de sens de censurer
a priori. Si on peut laisser le débat aller jusqu'au bout, laissons le débat
démarrer.
> C’est extraordinaire
de voir des gens qui nous ont demandé d'arrêter d'utiliser le 49.3 pendant des
années, alors que c'est un outil de la Constitution, qui aujourd'hui nous
expliquent avec des relents un peu complotistes, que finalement ça va être
utilisé par ordonnance. Le Premier ministre l'a dit hier, il n'y a pas de sujet
d'ordonnance. On dit : « Laissons le débat se faire».
> Sur la
commission mixte paritaire, je vous rappelle tout de même qu'après, l'Assemblée
nationale et le Sénat doivent chacune s'exprimer sur le résultat de la
commission mixte paritaire. Et si la commission mixte paritaire échoue, si le
vote échoue, ça retourne à l'Assemblée nationale.
> Oui, il n'y
aura pas de taxe Zucman, et fort heureusement, parce qu'on a vu quand même ce
débat ces dernières semaines. D'ailleurs, il y a une réponse très intéressante
qui a été apportée par le nouveau prix Nobel d'économie Philippe AGHION, qui
est un spécialiste de l'innovation, qui nous explique justement qu'on a besoin
pour générer de la croissance d'innovation. Donc on ne va pas aller entraver le
travail de nos startups, de de ceux qui précisément prennent des risques, qui
créent en allant reprendre leurs outils professionnels. Donc ça, c'est quand
même fondamental. Sur le reste, moi, j'ai une philosophie politique, qui est
que quand on regarde aujourd'hui en France, quel est le problème ? On est
généralement plus taxé que nos voisins européens. On est le pays ou l'un des
deux pays les plus taxés de l'OCDE. En revanche, on a plus de dépenses
publiques. Donc on doit réduire la dépense publique. C'est ce que fait ce
budget. Il préserve ou il augmente dans quelques domaines clés, je pense
notamment à la défense. A un moment où la guerre est de retour sur notre
continent, notre pays continue d'augmenter ses moyens de défense. Mais en
revanche, nous réduisons la dépense publique. Ça doit être ça, la priorité.
> Il y a un
budget qui va être proposé. Et ce budget, il y avait une taxation
exceptionnelle qui est prolongée, mais qui était déjà d'ailleurs dans le budget
précédent. Après, une fois de plus, les parlementaires s'exprimeront,
débattront et pourront voter. Mais je voudrais vous rappeler que c'est ma
famille politique, le président de la République, qui a réduit les impôts ces
huit dernières années et qui a redonné une trajectoire fiscale lisible et
stable pour attirer des investissements et soutenir la création d'entreprises
ces dernières années. Il faut le dire. C'est nous qui l'avons fait.
> Je viens de
l'UMP, je suis de droite. Mais monsieur FAURE a dit lui-même qu'il était un
opposant au Gouvernement. Maintenant, il représente des Français. Il est à
l'Assemblée nationale, une force politique de premier plan. Il est naturel que
nous parlions en force politique qui veulent faire avancer le pays et qui
veulent faire trouver des compromis. Et ça, c'est normal. Et c'est ce que les
Français attendent, y compris, je pense, les Français qui ne sont pas des
électeurs du Parti socialiste ou qui ne sont pas nos électeurs, mais qui
veulent juste, une fois de plus, qu'on arrête le bordel et qu'on soit capables de
s'entendre et de travailler ensemble.
> Je trouve que
le Premier ministre a été très clair et très ferme face à Mathilde Panot dans
sa question qui mélangeait tout et qui accusait la France d'avoir participé aux
opérations à Gaza, alors qu'au contraire, comme l'a dit le Premier ministre, la
France ne livrait pas d'armes. Mais au-delà de ça, vous avez tout à fait raison
sur votre question. On a eu un grand moment d'émotion cette semaine, cette
guerre qui s'achève, les otages qui ont vécu un calvaire, leurs familles qui
ont vécu un calvaire, qui ont retrouvé leurs familles, c'est un soulagement
pour tout le monde, pour le peuple israélien, pour leurs familles, pour nous
tous qui voulions les voir rentrer. Je rappelle quand même que le 7 octobre, la
France a perdu 50 des siens. C'est le pire attentat terroriste aussi contre les
Français depuis l'attentat de Nice. Et au fond, on a ce sentiment que les seuls
qui ne parviennent pas à se réjouir, les seuls qui ne soutenaient pas cet
accord et cette libération des otages, c'est la France insoumise qui a
instrumentalisé sans vergogne cette tragédie à des fins politiciennes. Moi, je
me réjouis, c'est un grand moment d'émotion et de joie pour moi cette semaine.
J'espère que c'est l'espoir d'un avenir meilleur de paix et de réconciliation
pour toute la région, pour les Israéliens et les Palestiniens, et la fin aussi
pour la France insoumise d'une tentative d'instrumentaliser pour diviser le
pays et dresser les Français les uns contre les autres. On a besoin d'unité,
d'apaisement sur ce sujet aussi, et non pas d'instrumentalisation politique.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> 16 octobre 2020. 13 octobre 2023. Samuel Paty. Dominique Bernard. Deux
noms gravés dans la chair de la République. Deux professeurs tombés pour avoir
enseigné, pour avoir incarné ce pacte sacré : la transmission du savoir et
l'éveil de l'esprit critique. Leur sacrifice nous rappelle que la liberté
d'enseigner n'est jamais acquise. Elle se défend, chaque jour, dans chaque
classe de France.
> « Non à l’impôt sur la mort » ;
« Hériter n’est pas une honte. Stop au matraquage fiscal
insupportable » ; « C’est la sueur du front de nos parents,
grands-parents et ancêtres » : je vois de très nombreuses réactions
sur les réseaux sociaux à la suite de mes propos d’hier.
Depuis que je fais de la politique, j’ai toujours défendu la nécessité de
débattre sur tous les sujets, sans tabou.
Et là, pour moi, il y a deux sujets.
Le premier, c’est que la dernière réforme structurelle d’envergure remonte à…
1901
Le deuxième, c’est que selon le Conseil d’analyse économique, la part de la
fortune héritée dans le patrimoine total s’élève à 60 %, contre 35 % au
début des années 1970. Cela veut dire que l’écart se creuse avec la richesse
issue du travail. Et cela pose une question de justice et d’équité qui
m’interroge.
Entendons-nous bien, il est légitime et juste que les Françaises et les
Français qui travaillent dur puissent offrir une vie digne à leurs enfants et à
leurs petits-enfants. 85 % des héritages sont inférieurs à
100 000 euros, seuil en dessous duquel ils ne payent aucun impôt en
ligne directe. Ce que je ne remets absolument pas en cause.
Ce que j’ai posé sur la table, c’est la question des super-héritages – pas de
l’héritage tout court, notons-le –, notamment lorsqu’ils interviennent en
rebond, c’est-à-dire qu’ils se transmettent de génération en génération depuis
longtemps.
Ce que je vise, c’est bien souvent l’accumulation, au fil du temps, de la rente
et non le résultat du labeur ou de la sueur. Une rente qui ne cesse de croître
grâce à l’effet boule de neige, de se concentrer et qui alimente les
inégalités.
Vous semble-t-il normal que 0,1 % des héritiers, qui reçoivent environ
13 millions d’euros, soit 180 fois l’héritage médian, ne paient, en
moyenne, que 10 % d’impôt sur cette somme selon OXFAM ? Et ce alors que le
barème de taxation de la dernière tranche, celle supérieure à 1,8 million
d’euros, s’élève normalement à 45 %.
Car c’est cela un super-héritage. Ce n'est pas l’héritage du seul fruit du
mérite ou du travail de ses parents ou de ses grands-parents.
C’est pour cela que j'ai émis l’idée d’appréhender l’héritage dans le temps. Et
ce pour deux raisons. D’abord pour donner un peu de recul à un débat souvent
caricatural et stérile. Et aussi pour mieux identifier le phénomène des
super-héritages lorsqu’il intervient en rebond, lorsqu’il n'est pas le résultat
d'une transmission directe mais d’un amoncellement qui ne demande pas d’effort.
Pour mémoire, le barème d’imposition de l’héritage, est aujourd’hui fondé sur
deux critères : le lien de parenté et le montant de la succession. Dans un
souci d’équité fiscale, il me semble qu’il pourrait s’enrichir d’un troisième
critère, fonction de l’origine générationnelle des biens, avec des garde-fous
évidents à définir. (…)
Mieux appréhender les super-héritages dans le temps, c’est reconnaître que le
bien commun doit primer sur la rente privée, et que chaque génération doit
laisser aux suivantes autre chose que des inégalités. C’est croire encore à
l’égalité des chances et aux valeurs de la République — et refuser d’abandonner
cette idée aux discours d’hier. Ce n’est pas une question d’idéologie, mais de
justice et de lucidité : comment garantir l’égalité des chances quand une part
croissante de la richesse se transmet sans mérite ?
Les réactions que provoquent mes propos montrent bien que le sujet est sensible.
Mais je crois très profondément que même les sujets les plus sensibles peuvent
faire l’objet d’un débat serein, équilibré et constructif.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> Il y a 5 ans, Samuel Paty a été lâchement assassiné,
victime de barbarie islamiste, pour avoir fait son métier : enseigner,
éveiller, apprendre à penser librement. Il représentait ce que l’École a de
plus essentiel. Face à la haine, nous resterons debout, ensemble. Pour ne
jamais oublier.
> RN et LFI main dans la main pour censurer le
gouvernement. Ce front commun des extrêmes nourrit l’instabilité, affole les
marchés et affaiblit la crédibilité de la France. Ce n’est pas un vote anodin :
c’est une stratégie du chaos.
Gabriel Attal (député,
secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la
république à l’Assemblée nationale)
> C'était il y a 5 ans, et la douleur reste aussi vive. Elle ne
s’effacera jamais. Le 16 octobre 2020, un professeur d'histoire-géographie
était assassiné, victime de la barbarie islamiste. Le 16 octobre 2020, un homme
tombait pour avoir partagé son savoir, pour avoir défendu la liberté. Le 16
octobre 2020, Samuel Paty était assassiné. À travers lui, c'est l'École, qui
était visée. Parce qu’elle forme des républicains, parce qu’elle éveille à
l’esprit critique, parce qu’elle apprend la liberté. Tout ce que les
obscurantistes veulent faire disparaître. Nous n'oublierons jamais Samuel Paty.
Sa passion pour la transmission, pour la liberté de penser, pour l'école : ce
sont nos combats. La lutte contre l'islamisme se mène sur tous les fronts,
toujours et tout le temps, partout où nos valeurs sont contestées. Nous nous
battrons pour protéger tous les professeurs, tous les élèves. Et pour faire de
l'école un sanctuaire.
Sylvain Maillard (député)
> Cinq ans déjà que Samuel Paty a été assassiné, victime de la barbarie
islamiste. Cinq ans qu’il est pour nous l’un des symboles de la lutte contre
l’obscurantisme et le fanatisme. Le symbole de la mission laïque et
universaliste de l’Ecole de la République. Le symbole de la France héritée des
Lumières. Celle qui croit en l’éducation, en l’homme et en la liberté de
pensée. Nous n'oublierons jamais Samuel Paty, incarnation de ces causes si
chères à tous les républicains.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Une étape importante a été franchie aujourd’hui : le gouvernement est
en place et les motions de censure ont échoué. Place aux débats et aux
compromis pour donner un budget à la France. Les Françaises et les Français
attendent du travail, pas du spectacle.
Violette Spillebout (députée)
> Samuel Paty. Dominique Bernard. Deux professeurs tombés pour avoir
enseigné, pour avoir transmis l’esprit critique et l’amour du savoir. Leur
mémoire nous oblige : défendre l’école, c’est défendre la République.
Anne Genetet (députée)
> Samuel Paty incarnait l’École
de la République : liberté, savoir, dialogue et courage. Son assassinat fut une
blessure immense, ce jour-là, la France entière est devenue Samuel Paty. Ni la
liberté d’expression ni l’esprit critique ne s’éteindront face à l’obscurantisme.
> Une majorité de
députés a fait le choix de la responsabilité et refusé l'aventure du chaos.
Place au travail pour donner à la France un budget cohérent. Cela exige de
l’écoute et du respect mutuel, des compromis sans compromission. Nous sommes
prêts.
Charles Rodwell
(député)
> Entre la France et l’Algérie,
il est temps d’écrire une page nouvelle de notre histoire commune. L’Accord
signé par nos deux pays en 1968 est obsolète et totalement dévoyé. Il plombe
nos finances publiques, alors même que seule la France l'applique. Il est temps
de dénoncer l’Accord France-Algérie de 1968.
Jean Terlier (député)
> La motion de censure de
l’alliance LFI / RN a été rejetée. Nous allons enfin pouvoir débattre et voter
un budget pour la France.
Vincent Caure
(député)
> Il y a 5 ans, Samuel Paty
était assassiné pour avoir enseigné la liberté. La République n’oublie pas. Son
courage et son engagement pour l’école et les valeurs républicaines nous
obligent.
Karl Olive (député)
> Il y a cinq ans, le 16 octobre
2020, Samuel Paty était assassiné. Un professeur. Un père. Un homme debout,
fidèle à ce que notre République a de plus précieux : la liberté d’enseigner,
de penser, de débattre. Cinq ans plus tard, son visage et son nom restent dans
nos mémoires. Son courage doit continuer à nous inspirer. Face à
l’obscurantisme, face à la peur, notre réponse doit être l’unité, la
transmission et le respect de nos valeurs. Aujourd’hui, je pense à lui, à sa
famille, à tous les enseignants de France qui, chaque jour, font vivre l’esprit
critique et la liberté d’expression. Ne jamais oublier. Ne jamais renoncer.
Emmanuelle Hoffman
(députée)
> 5 ans déjà. Samuel Paty a été
assassiné par le terrorisme islamiste pour avoir fait vivre la République. Il
restera à jamais le symbole de la liberté et de la force républicaine.
Constance Le Grip (députée)
> Nous n'oublierons jamais M.
Samuel Paty.
Brigitte Klinkert
(députée)
> Il y a 5 ans, Samuel Paty a
été la victime de la barbarie. Il était enseignant. À travers lui, c’est
l’École de la République qui a été visée, celle qui émancipe, qui apprend à
penser et qui forge des citoyens libres. Face à la haine, ne l’oublions jamais.
Honorons sa mémoire en défendant chaque jour la liberté, la laïcité et l’École
de la République.
Nicolas Metzdorf (député)
> [Intervention à l’Assemblée lors du débat sur les motions de censure
du RN et de LFI] Le général
de Gaulle affirmait:
« Notre Constitution est à la fois parlementaire et présidentielle, à la
mesure que ce que nous commandent à la fois les besoins de notre équilibre et
les traits de notre caractère. » Nul ne doute du trait de caractère unique
de l’Assemblée nationale aujourd’hui. Bien que profondément divisée, elle n’a
jamais eu autant de pouvoir et elle a à ses côtés un gouvernement réaliste, qui
souhaite plus que jamais laisser la loi se faire au Parlement, comme l’a
clairement rappelé le premier ministre. Le gouvernement propose et l’Assemblée,
enfin, dispose. Il est donc regrettable que la chambre basse envisage de se
dessaisir de ce pouvoir. La censure est un acte grave, fort et solennel, qui
engage la stabilité de la nation et qui doit être mis à l’ordre du jour lorsque
la situation l’exige. Malheureusement, depuis quelques années, elle est devenue
l’outil indispensable du bon opposant qui promet, à chaque occasion, de faire
tomber le gouvernement de la France, comme si la chose pouvait être légère.
Depuis deux ans, cette Assemblée ne renverse plus des gouvernements : elle
renverse le sens même de notre engagement politique. Nous avons confondu le
contrôle du pouvoir avec la jouissance de l’obstruction. Or la beauté de notre
promesse ne réside pas dans la paralysie de l’État, elle réside dans l’espoir
que nous pouvons susciter chez les Français d’avoir une vie meilleure. Le vrai
courage n’est pas de renverser des gouvernements ou de dissoudre des
assemblées, c’est de réussir à gouverner ensemble, malgré tout.
La vérité, c’est que la Ve République est aujourd’hui plus
affaiblie par son Parlement que par ses gouvernements successifs. À force de
tout remettre en cause, scrutin après scrutin, motion après motion, nous
prenons le risque d’épuiser non seulement les institutions mais aussi la
confiance en notre pays. Ce n’est pas le gouvernement qui vacille, c’est la
parole publique tout entière qui se fragilise.
Dans cet hémicycle, chacun peut avoir ses désaccords, ses priorités, ses
convictions, mais il est un principe qui nous oblige tous : celui de la
continuité de la France. C’est de la solidité de nos institutions que dépendent
la place et la voix de la France et des Français dans le concert des nations.
Quand la France parle, le monde écoute encore – du moins encore un
peu. Mais si elle continue de se diviser, le monde ne pourra qu’être sourd à ce qui ne sera désormais
plus que le murmure d’une puissance devenue régionale. Quelle ironie de nous voir tomber
par nos propres mains, à l’heure où nos ennemis deviennent de plus en plus nombreux. Ce qui a fait la force
de notre pays dans l’histoire, c’est la solidité de nos institutions et la
responsabilité de nos dirigeants. Aucun agenda politique ni personnel ne
saurait suffire à justifier l’ébranlement de la Ve République.
Cette stabilité si importante pour la France est d’autant plus nécessaire que
de nombreux dossiers sont urgents.
Avant de citer les chiffres alarmants liés à l’absence de budget, si je peux me
permettre une référence qui rappellera de bons souvenirs au premier ministre,
je précise qu’en Nouvelle-Calédonie le gouvernement local ne peut être
démissionnaire moins de dix-huit mois après avoir été installé. (M. le
premier ministre sourit.) Si cette disposition pouvait nous inspirer ici,
je serais fier que mon île ait apporté sa pierre à la stabilité de la nation,
ce qui, vous en conviendrez, démontre quelque peu la gravité de la situation.
Le budget, donc. Du fait des délais impartis pour son adoption, nous nous
tenons désormais sur un fil. L’absence de projet de loi de finances au 1er janvier
2026 aurait des conséquences lourdes, estimées à 11 milliards d’euros,
soit 0,4 point de déficit. Sur ces 11 milliards, 3 milliards
sont directement liés à l’hypothèse d’une absence de textes financiers,
pénalisant la croissance, notamment en raison de la baisse de la consommation
des ménages, selon les chiffres de la Banque de France. Viennent ensuite
8 milliards d’euros simplement en perte de mesures d’économie et de hausse
des recettes : 3 milliards au titre de la revalorisation des
retraites, 3 milliards de rendement lié au plan relatif aux niches,
1 milliard au titre de la taxe sur les complémentaires et 1 milliard
pour le décalage d’un mois des mesures nouvelles. Ainsi, selon le gouverneur de
la Banque de France, à l’heure ou nous parlons, l’instabilité nous a déjà coûté
0,2 % de PIB, soit l’équivalent du budget annuel du ministère des affaires
étrangères.
Dès lors, une seule question se pose : avons-nous encore les moyens de nos
querelles ? Je ne le crois pas. Évidemment, et le premier ministre l’a
lui-même reconnu, ce budget est perfectible. C’est normal puisqu’il n’est pas
encore passé sous les fourches caudines de l’Assemblée. À nous de nous en
saisir et de trouver les fameux compromis nécessaires. Jamais, dans l’histoire
de la République, les parlementaires n’auront exercé une influence aussi
importante sur le budget de la nation. D’autant, mes chers collègues, que c’est
bien lors de l’examen de ce budget que sera proposé ce que vous aviez tous
demandé, outre le renoncement au 49.3 : la suspension de la réforme des
retraites. Le premier ministre aura répondu aux deux principales revendications
des oppositions qui, jusqu’à présent, justifiaient les censures. Quel
parlementaire peut-il envisager de dire à ses concitoyens qu’il ne veut pas
discuter du budget ?
La deuxième urgence de ce gouvernement de mission, il faut le noter, ce sont
les territoires d’outre-mer. Un projet de loi concernant la vie chère est prêt.
Dans les territoires en question, nos compatriotes en ont besoin tant la
situation du pouvoir d’achat est dramatique. Sans gouvernement, les prix
continueront de filer et la population de se paupériser. Toute censure aura un
impact négatif concret et rapide sur le quotidien de nos concitoyens
ultramarins. Je le répète, chers amis de par-delà les mers, avons-nous les
moyens de nos querelles ? Je ne le crois pas non plus.
Permettez-moi désormais d’avoir un mot particulier pour deux territoires
meurtris, et pour Mayotte d’abord, dont les plaies du cyclone Chido sont encore
ouvertes. Des engagements ont été pris et il est désormais temps de les
respecter dans le budget que nous allons examiner. On ne peut pas se contenter
de tweeter lors d’une catastrophe naturelle sans permettre au gouvernement de
prendre les mesures nécessaires au rétablissement d’une situation indigne. Nous
avons fait une promesse républicaine à ce territoire ; nous ne pouvons pas
décevoir ainsi son amour de la patrie.
Enfin, la Nouvelle-Calédonie. Je ne sais plus quoi vous dire tant je désespère
de voir un jour aboutir un processus commencé il y a sept ans maintenant avec
l’organisation du premier référendum. Nous avons connu trop de campagnes
électorales, trop de fractures, trop de barricades, trop de vies brisées pour
être désormais les otages du jeu national. Nous sommes si près de tourner la
page de la violence et de la haine, si près d’en écrire une nouvelle, que je
vous demande solennellement d’avoir une pensée pour nous si vous hésitez à
voter la censure. Si ce gouvernement tombe, tout espoir de paix s’envole.
Combien faut-il de morts pour que la nation se donne le peu de temps nécessaire
pour achever le processus de paix en Nouvelle-Calédonie ?
Combien de vies fauchées faut-il pour que la politique s’arrête ? On nous
demande souvent de nous entendre malgré nos différences, parce que la
Nouvelle-Calédonie le mérite, mais je vous retourne désormais cette requête
d’unité nationale. Depuis que l’archipel a pris feu en mai dernier, nous avons
connu une nouvelle Assemblée et cinq gouvernements différents. Je sais que nous
sommes loin, que nous sommes particuliers et que nos voix se noient dans les
millions de voix de l’Hexagone, mais nous aussi nous sommes la France !
Excusez-moi d’évoquer mon territoire avec tant de gravité mais je crois, avec
humilité, qu’il n’y a pas mieux placé qu’un Calédonien pour vous dire que la
fracture d’un peuple est un poison qui tue même les pays qu’on pensait
indestructibles. Nous avons la possibilité de travailler ensemble et de
dépasser nos clivages pour sauver la France. Nous l’avons fait trop tard à
Nouméa. Nous avons encore le temps de le faire à Paris. Je sais qu’il y a les
militants, les sondages et le calendrier électoral. Je sais les réseaux sociaux
et le microcosme parisien. Mais avant tout, et plus que tout, il y a la France.
Je souhaite donc que le gouvernement de Sébastien Lecornu tienne le plus
longtemps possible et que sa mission réussisse. Pour la France, pour toute la
France !
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Samuel Paty et Dominique Bernard. Le 16 octobre 2020 et le 13 octobre
2023. Les Hussards noirs disait Péguy. Deux noms que nous n'oublierons jamais.
Deux professeurs assassinés pour avoir enseigné. Jamais nous ne cesserons de
défendre l’école, la liberté et la République.
Cyrille IsaacSibille (député)
> La censure n’est pas adoptée ! Le gouvernement reste en place et nous,
parlementaires, pouvons enfin nous mettre au travail. Ma priorité sera de
préserver notre système de protection sociale. Cela passe notamment par la
réforme des retraites, aujourd’hui nécessaire.
Blandine Brocard (députée)
> [Intervention à l’Assemblée lors du débat sur les motions de censure
du RN et de LFI] En prenant la parole face à vous aujourd’hui, ce n’est pas à
vous que je veux m’adresser. C’est en pensant aux Français – et à eux seuls –
que je parle. En effet, nous sommes là,
vous comme moi, par leur volonté.
Nous sommes là pour eux, rien
que pour eux. À force de ne
parler qu’entre nous, nous
oublions à qui nous devons
vraiment rendre des comptes :
c’est leur voix, leur colère, leurs espérances, leurs vies que nous devons défendre – pas nos ego ni nos ambitions.
Nous sommes leurs représentants
et cela nous oblige profondément.
Cela nous oblige à travailler, inlassablement, pour eux et non pour des jeux
d’appareils ou des postures partisanes qui stérilisent le débat public et
abîment notre démocratie. Cela nous oblige à privilégier, toujours, le
sens de la construction plutôt que celui de la destruction, le dialogue plutôt
que le vacarme, le respect plutôt que la surenchère, le courage d’agir plutôt
que la facilité de critiquer, la force de proposition plutôt que le rejet et la
censure systématiques.
N’en avez-vous pas assez, chers collègues, de consacrer tant de temps et
d’énergie à vociférer et si peu à écouter ? Je ne dis pas être d’accord,
mais simplement écouter : c’est la base même du travail démocratique. Or,
depuis des mois, notre assemblée donne trop souvent un piètre spectacle, celui
d’un champ de bataille où l’on crie plus fort qu’on ne construit, où le bruit
remplace le sens, où les invectives tiennent lieu de pensée.
N’en avez-vous pas assez, chers collègues censeurs, de confondre opposition et
obstruction, de penser que crier, c’est convaincre, de refuser tout débat avant
d’essayer de comprendre, de déposer des motions de censure avant même d’avoir
entendu la déclaration de politique générale du premier ministre ? Quelle
étrange conception du débat démocratique ! Quelle curieuse idée de la
responsabilité parlementaire !
Et si, au lieu d’une motion de censure automatique, vous proposiez enfin un
projet alternatif, un plan B, comme le font nos voisins allemands ?
Ah, pas tout à fait : là-bas, on pratique la motion de censure
constructive, on ne se contente pas de dire « non », on doit proposer
une autre voie et, surtout, convaincre une majorité. C’est cela, la
politique : proposer, porter une vision, convaincre, pas juste taper du
pied en criant « censure ! ».
La situation du pays et celle du monde exigent tout l’inverse : du
sérieux, de la responsabilité et du travail. Ces mots semblent devenus désuets
pour certains, mais ils sont exigés par les Français. Alors écoutons-les et
mettons-nous au travail – vraiment.
L’urgence est de redonner du
sens à la politique, de la
rendre à nouveau lisible et crédible.
Soyons dignes des Français, redonnons du crédit à la parole publique. Refusons
que la politique, avec un grand « p », soit salie, bafouée,
caricaturée par le vacarme des siamois populistes et la paresse des cyniques.
Alors oui, certains ici ne veulent que le chaos et d’autres prospèrent sur les
peurs, sur les colères, sur les blocages qu’ils organisent eux-mêmes. Les uns
et les autres rêvent d’un effondrement, car c’est la seule manière pour eux
d’exister. Mais nous sommes, j’en suis convaincue, bien plus nombreux – de sensibilités différentes – à croire sincèrement à notre
engagement de servir et non de se servir.
À ceux qui ne cessent d’être dans les outrances et les
caricatures, à malmener nos
institutions, et qui jouent avec la colère
et les mensonges comme on joue avec le feu, stop !
top, car à force de tout dénaturer, c’est la démocratie elle-même que vous
détruisez ; à force de tout balayer d’un revers de la main, c’est notre
force d’action et de changement pour les Français que vous freinez. Finalement,
ce n’est pas le gouvernement que vous affaiblissez : c’est le pays tout
entier.
La France, ce n’est pas un champ de ruines partisanes, c’est un héritage
commun, une exigence de chaque jour et un avenir partagé.
Elle mérite tellement mieux que nos querelles d’appareils, nos indignations de
façade, nos micros tendus pour un buzz. Il est toujours plus facile de dénoncer
que de proposer, de critiquer que de construire, de diviser que de rassembler.
Mais si nous ne faisons que cela, à quoi servons-nous ?
Pourquoi ne serions-nous pas capables, ici, de regarder ce qui nous unit plutôt
que de brandir sans cesse ce qui nous sépare, de chercher le commun plutôt que
la fracture, de parler de la France plutôt que de nos camps ?
Pendant que nous nous invectivons, des jeunes cherchent un logement qu’ils ne
trouvent pas, des familles travaillent dur et ne s’en sortent plus, des
agriculteurs peinent à vivre de leur métier, des enseignants doutent du sens de
leur mission, des entrepreneurs mettent la clé sous la porte, des policiers et
gendarmes se sentent démunis, des soignants tiennent à bout de bras nos
hôpitaux.
Et pendant ce temps-là, nous nous lançons des anathèmes – j’en entends sans cesse des deux côtés depuis tout à l’heure – et
nous débattons pour savoir qui criera le plus fort. Mes chers collègues, par
ces mots, je nous parle à tous, je nous appelle à nous réveiller, à nous
rappeler la raison pour laquelle nous sommes ici. Nous ne sommes pas des
figurants d’un théâtre médiatique, nous ne sommes pas des acteurs d’un jeu
d’ego. Nous sommes les dépositaires d’un bien précieux : la confiance des
Français.
Cette confiance, nous la perdons tous, jour après jour, chaque fois que nous
hurlons au lieu d’écouter, chaque fois que nous faisons passer nos intérêts
avant ceux du pays, chaque fois que nous censurons au lieu de construire. Les
Français ne nous demandent pas d’être d’accord sur tout. Ils savent bien
évidemment que la politique, c’est aussi le désaccord ; mais ils veulent
que ce désaccord soit fécond, utile, digne, porteur, responsable et
constructif.
Le premier ministre nous assure qu’il ne fera pas usage du 49.3 :
saisissons cette occasion pour essayer de nous écouter et, à défaut de nous
entendre, pour construire la nuance. À moins qu’encore une fois, la censure
repoussée, vous choisissiez de bloquer le débat, de le monopoliser en restant
sourds aux attentes des autres – « Tout mon programme, rien que mon programme ! » Quand on ne représente
qu’un tiers des Français – cela vaut pour tout le monde ici –, c’est
oublier les attentes des deux tiers. Car nos divisions vont bien au-delà
du spectacle affligeant et mesquin que nous offrons à nos concitoyens, qui ne
savent d’ailleurs plus vers qui se tourner, entre des responsables impopulaires
et des irresponsables populaires.
Nos divisions nous rendent surtout très vulnérables et nous placent dans une
position d’extrême fragilité dans un contexte géopolitique international où les
équilibres se tendent et où les menaces se rapprochent. Ceux qui refusent de le
voir, au mieux se bercent d’illusions, au pire mentent et trompent les
Français. Pendant que nous nous écharpons sur des postures, le monde, lui, ne
nous attend pas.
On peut bien continuer à se quereller sur l’âge de départ à la retraite, alors
que, soit dit en passant, tous nos voisins l’ont relevé. Mais à quoi cela
sert-il si, dans le même temps, les dangers s’accumulent à nos portes ?
Ingérences étrangères, dirigeants belliqueux ne jurant que par l’extension de
leur territoire, cyberattaques visant à faire éclater notre démocratie, risques
d’intrusion dans nos espaces aériens et maritimes, projets d’attentats
terroristes sur notre sol : notre pays n’est pas un îlot protégé de
l’extérieur.
Nos débats, nos faiblesses, nos divisions, nos clivages sont observés,
exploités et manipulés par d’autres puissances. Face à cela, notre devoir est
clair : protéger la France dans son intégrité, dans sa liberté, dans son
unité et dans sa souveraineté.
Le premier rempart, c’est la lucidité et non les dogmatismes dont certains se
révèlent être une véritable cinquième colonne ; le premier acte de
courage, c’est la vérité et non la facilité et la complaisance. Mes chers
collègues, nous n’avons pas le droit d’abandonner la politique aux cyniques.
Nous n’avons pas le droit de laisser le doute, la peur et le bruit gouverner à
notre place. Nous n’avons pas le droit de décevoir encore. Alors maintenant, au
travail !)
Les Français nous attendent et ils ont raison, parce qu’ils ont besoin de nous,
non pas comme d’un triste spectacle, mais comme d’un espoir. Redonnons à la
politique ce qu’elle n’aurait jamais dû perdre : le sens du service, le
sens du collectif et le sens de l’honneur.
● Parti radical
> Le Parti radical salue le discours de politique générale du Premier
Ministre tourné vers le compromis et soucieux du retour à la stabilité
politique, de la justice sociale et du sérieux budgétaire.
Soutenir l’emploi, récompenser le travail, maîtriser les comptes publics
correspondent à l’esprit de responsabilité que les radicaux portent pour la
France.
Le Premier ministre ouvre des chantiers proposés par le Parti radical :
refondation de notre contrat social, réforme de l’Etat, nouvel acte de
décentralisation, et rappelle des textes chers aux radicaux tels que la fin de
vie ou le statut de l’élu.
En suspendant la réforme des retraites et en proposant une conférence sur les
retraites et le travail, il permet de nouvelles discussions sur des évolutions
souhaitées par les radicaux, la pénibilité, les carrières longues mais aussi
sur des réformes en profondeur relatives au financement des retraites et de
notre protection sociale.
Le Parti radical rappelle toutefois une de ses priorités : la jeunesse de
notre pays pour la protéger, la responsabiliser et l’accompagner dans son
parcours de citoyen, d’éducation, et d’insertion professionnelle, avec un sujet
majeur : la santé mentale. Le Parti radical réitère sa demande d’en faire
à nouveau pour l’année 2026 une grande cause nationale.
Enfin, sur l’urgence d’adopter un budget de l’Etat et de la Sécurité sociale,
le Premier ministre met le Parlement face à ses responsabilités. « En
réaffirmant son renoncement à recourir à l’article 49 alinéa 3 de notre
Constitution, il entérine le fait que c’est bien l’Assemblée nationale, avec
toutes les nuances qui la composent, qui aura le dernier mot dans le cadre des
discussions budgétaires. C’est un tournant majeur ! Toujours libres et
constructifs, les parlementaires radicaux y prendront toute leur part »,
conclut Bastien Marchive, député des Deux-Sèvres, porte-parole du Parti radical.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> L’Europe n’est pas un fardeau, c’est une promesse de liberté et
d’opportunité. Notre mission est de rendre cette promesse tangible — en
supprimant les obstacles qui frustrent les citoyens dans leur vie quotidienne.
Chaque formulaire simplifié, chaque règle clarifiée, chaque procédure numérisée
rapproche l’Europe de ses citoyens. C’est cela qui compte pour nous.
Bernard Guetta (député)
> [Opinion: Gauche-Centre, l’heure des prémisses] Et si cette crise
ouvrait la voie à une rapprochement de la Gauche et du Centre ? Ce n’est qu’une
possibilité, fragile, faible, incertaine, mais explorons-la car elle pourrait
changer bien des choses.
Premier point, si le Premier ministre qu’il vient de renommer était
renversé avant les élections présidentielle et législatives du printemps 2027,
Emmanuel Macron serait obligé d’organiser des élections anticipées.
L’extrême-droite en sortirait majoritaire et le président serait alors
contraint de démissionner ou de cohabiter avec un Premier ministre du
Rassemblement national.
Le président doit tout faire pour éviter que Sébastien Lecornu ne soit
renversé avant l’échéance de 2027 et cela demande donc, deuxième point, de
trouver un accord avec les socialistes aux termes duquel ils s’engageraient à
ce que leurs voix ne permettent pas l’adoption d’une motion de censure.
C’est ce qui explique, troisième point, la « carte blanche », qu’Emmanuel
Macron a donnée à Sébastien Lecornu et dont la signification est parfaitement
claire. Le Premier ministre a pour mission et toute latitude de négocier avec
la gauche l’accord lui permettant de n’être pas renversé.
Cette mission, quatrième point, n’a rien d’impossible puisque la gauche ne
souhaite bien sûr pas faciliter une victoire de l’extrême-droite et que les
conditions qu’elle met à un accord avec Sébastien Lecornu peuvent être
remplies.
Les socialistes s’engageraient à ne pas renverser le Premier ministre s’ils
obtenaient que la réforme des retraites soit au moins gelée, que le pouvoir
d’achat des salariés soit augmenté et que les familles les plus fortunées aient
à contribuer au redressement des comptes publics.
A ces trois conditions, le Parti socialiste pourrait se targuer d’avoir à
la fois assuré la stabilité politique et fait prévaloir des choix que les
électeurs de gauche ne sont pas seuls à soutenir. Les socialistes redoreraient
leur blason à un an et demi des élections. Au centre-gauche et au contre-droit,
les futurs héritiers d’Emmanuel Macron pourraient eux faire campagne en s’étant
extraits des sables mouvants dans lesquels ils s’enfoncent depuis les élections
européennes.
Ce serait un deal gagnant-gagnant mais allons plus loin.
Il ne serait alors pas improbable qu’au soir du premier tour de la
présidentielle, cet accord de raison place le candidat du centre devant la
droite et celui des socialistes devant la gauche radicale. Centriste ou
socialiste, c’est le mieux placé de ces deux candidats qui aurait à affronter
le Rassemblement national au second tour et tout inciterait le centre et la
gauche à conclure un accord de désistement voire même un programme de
gouvernement.
C’est un candidat d’union du centre et de la gauche qui affronterait celui
de l’extrême-droite. La nouveauté changerait de camp et presque assurée
aujourd’hui, la victoire du RN deviendrait plus qu’incertaine.
Cette carte blanche est porteuse d’une dynamique susceptible de refaçonner
l’échiquier français. Face à l’extrême-droite, elle pourrait structurer un camp
de la démocratie mais rien n’est malheureusement fait.
Il n’est pas encore prouvé que les socialistes sachent jusqu’où ne pas
aller trop loin dans leurs demandes et que le Premier ministre puisse, lui,
leur faire assez de concessions pour les convaincre d’aller à un accord. Il
n’est pas dit non plus qu’Emmanuel Macron puisse se résoudre à vraiment laisser
les mains libres à son Premier ministre. Il n’est absolument pas certain
surtout que le centre et les socialistes sachent utiliser les dix-huit mois de
stabilité qu’ils auraient offerts à la France pour préparer les propositions
communes qu’ils devraient avancer ensemble au second tour.
Rien n’est joué. Tout est à faire mais cette crise a ouvert le champ des
possibles.
Pascal Canfin (député)
> Lancement de la première conférence de consensus le 5 novembre
prochain en ligne sur les trajectoires budgétaires !
Près de 300 participant·e·s y prendront part pour construire et mettre en débat
des scénarios budgétaires, et établir une trajectoire pluriannuelle
consensuelle.
La discussion sera pilotée par Éric Hazan, et soutenue sur le plan technique
par une équipe de cinq économistes :
- Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI ;
- Jean Pisani-Ferry, Senior Fellow à Bruegel et professeur émérite à Sciences
Po Paris ;
- Antonin Bergeaud, lauréat du prix du Meilleur jeune économiste 2025 ;
- Pascal Saint-Amans, Senior Fellow à Bruegel ;
- Anne Epaulard, Directrice du département Économie et environnement à l’OFCE
Ces économistes ne sont pas d’accord sur tout, et c’est ce qui fait l’intérêt
de leur travail collectif. Leurs débats permettront d’éclairer les différentes
options et de nourrir la conférence de consensus !
Ce premier échange inaugure un cycle de conférences qui se poursuivra dans les
prochains mois. Nous lancerons bientôt d’autres conférences sur des enjeux
prioritaires :
- Pour lutter contre les déserts médicaux qui concernent 6 millions de
Françai.se.s, comment repenser l’organisation des soins de proximité sur la
base des expériences territoriales réussies associant hôpitaux publics,
médecins libéraux, collectivités locales …?
- Quel contrat de transition écologique passer avec les millions de
Français.e.s qui utilisent une voiture thermique sans disposer, et sans
perspective de disposer, d’alternatives en transports en commun ?
- La France a-t-elle besoin d’une immigration de travail ? Si oui, comment
l’organiser?
Valérie Devaux (députée)
> Tous les êtres humains sont libres et égaux en dignité et en droits.
Cela est non négociable. Mais en ce qui concerne la réponse aux barrières
systémiques sur le marché du travail, l’éducation inclusive, le logement
abordable et accessible ou la reconnaissance mutuelle des droits, l’Europe a
encore beaucoup à faire pour nos citoyens en situation de handicap.
Il n'y a pas d'autre solution. Je continuerai, avec mes collègues de Renew, à
travailler assidûment pour garantir que les personnes handicapées disposent des
outils nécessaires pour être pleinement intégrées dans notre société
européenne. Il ne peut y avoir de véritable inclusion sans la participation de
ceux qui sont directement concernés.
Stéphanie Yon-Courtin (députée)
> L’Europe a écrit les règles du numérique avec le DSA et le DMA, mais
nos enfants restent sans protection dans le plus grand terrain de jeu du monde
: Internet. Nous avons besoin de règles claires, d’une application rigoureuse,
et de travailler à la mise en place d’un âge numérique européen pour garantir
une utilisation sûre des plateformes par les enfants.
Le design addictif est la malbouffe de l’ère numérique : nocif, toxique et
omniprésent. Le futur Acte pour l’équité numérique doit assainir cet écosystème
: c’est notre chance de rendre le monde numérique sûr pour les enfants, et non
l’inverse.
● Personnalités
centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à
l’Enfance)
> Nous honorons aujourd’hui la mémoire de ceux qui sont tombés
pour avoir incarné ce que l’École française a de plus sacré : la liberté et la
transmission. À travers Samuel Paty et Dominique Bernard, nous saluons tous
ceux qui, chaque jour, font vivre la République par l’École.
> 54 % des Français favorables aux lieux interdits aux
enfants : signe inquiétant d’une société qui se détourne de l’enfance. Le
mouvement NoKids n’a rien de français: qu’il reste là d’où il vient. Chez nous,
l’enfant est une richesse et la marque de notre vivre-ensemble, pas une gêne.
> Au 12e séminaire national des unités d’accueil
pédiatrique Enfants en danger ce matin pour rappeler l’essentiel : la
protection de l’enfant victime repose sur la coordination exigeante de tous les
professionnels, du signalement à la prise en charge.
> On a besoin de développer des unités d’urgence de prise
en charge des enfants victimes de violence.
> Une conviction : pour protéger avec efficacité, il faut
accompagner. C’est ce que nous faisons avec FamiNum, le site qui guide les
familles dans l’usage du numérique.
> Près d'un enfant sur deux de moins de 3 ans est exposé
aux écrans chaque semaine. C’est un drame silencieux : leur développement est
entravé, leur éveil compromis. Avant 3 ans, pas d'écran. Aidons les parents et
la société entière à y veiller. C’est une urgence.