Voici une sélection, ce 16 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Le 16 juillet 1995, le
Président Jacques Chirac affirmait que la France avait accompli l’irréparable
lors de la rafle du Vel d’Hiv. En ce jour de commémoration, nous témoignons de
notre fidélité à ces mots de reconnaissance, de responsabilité et de courage.
Nous portons la mémoire des victimes des déportations de la Shoah. Nous
luttons, toujours, contre le poison de l’antisémitisme.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Discours de François Bayrou sur le Budget 2026, la dette et l’activité
économique
Introduction]
Il est des moments dans l'histoire des peuples où ils ont rendez-vous avec
eux-mêmes, et ce moment est un de ceux-là. Il ne s'agit plus de savoir
seulement quelles sont nos exigences, quelles sont nos préférences, mais qui
nous sommes ? Quel peuple formons-nous ? À quoi ce peuple croit-il ? De quel
ciment est-il soudé ? Et quelle part chacun de nous, citoyennes et citoyens,
est-il prêt à prendre à notre avenir collectif ?
Alors je ne vais pas refaire sur cette question des finances publiques la
longue histoire de notre étrange défaite, comme disait Marc Bloch, pour un
autre temps. Il y a plus de 50 ans que notre pays, tous courants politiques
confondus, n'a pas présenté un budget en équilibre. 50 années que nos dépenses
publiques dépassent chaque année les recettes. Et peu à peu, on s'est habitué à
ce déficit et cette habitude du déficit a gagné aussi - ce qui est
invraisemblable - les budgets sociaux, santé et retraite qu'on devrait
pourtant assumer ensemble chaque année. Et les collectivités locales
contribuent, par leur dynamisme même, aux besoins de financement public.
Or, le déficit en soi, ça n'existe pas. Le déficit, c'est purement et
simplement de la dette. C'est comme ça dans toutes les familles, c'est comme ça
dans toutes les associations, dans toutes les entreprises : ce qu'on
dépense en plus de ses revenus, en plus de ses ressources, il faut l'emprunter.
Alors, encore faut-il savoir à quoi servent les sommes empruntées. Si dans
votre famille vous avez de quoi boucler les fins de mois sans difficulté et que
vous empruntez pour l'avenir, pour construire une maison ou pour investir dans
un appartement ou dans de nouvelles technologies ou des équipements, tout va
bien, c'est normal. C'est un effort bien sûr, mais c'est un effort pour la
famille, pour l'entreprise. C'est le développement, l'éternel mouvement des
êtres humains qui permet d'avancer.
Et si vous êtes un État, si vous empruntez pour construire des universités, des
voies de chemin de fer ou des hôpitaux, alors ce sont les générations qui
viennent qui en profiteront autant que vous, il est donc normal qu'elles
remboursent leur part des annuités, qu'elles assument une partie de la charge.
Mais si vous êtes tous les mois en déficit, si vous êtes obligé d'emprunter non
pas pour investir pour une maison ou pour un équipement, mais pour payer les
dépenses de tous les jours. Et que tous les mois, votre mensualité augmente.
Mois après mois, vous vous asphyxiez, et ça s'appelle le surendettement. Tous
les Français savent de quelle malédiction il s'agit. C'est une malédiction pour
les familles, pour les entreprises, et pour un pays, c'est la même chose.
Être obligé d'emprunter tous les mois pour payer les retraites ou payer les
salaires des fonctionnaires, c'est une malédiction qui n'a pas d'issue.
Alors bien sûr, pendant longtemps, on ne voit pas le risque, on s'en accommode,
on détourne les yeux, et puis un jour, on est rattrapé et on ne peut plus payer
ce qu'on doit. Alors c'est la crise, la vraie crise. Votre pays est acculé, il
est traqué et vous ne pouvez plus éviter le piège. Un pays qui ne peut pas
faire ses fins de mois sans emprunter et qui un beau jour ne retrouve plus de
prêteurs : il ne peut plus payer les fonctionnaires, il ne peut plus payer
les retraites, alors il n'y a plus aucune échappatoire. Et alors, sans l'ombre
d'un doute, sans l'ombre d'une hésitation, ce pays-là ne peut pas survivre, il
est obligé de plier.
Et ceci n'est pas une théorie en l'air. C'est arrivé à des pays aussi dignes et
aussi respectables que le Canada ou la Suède dans les années 90, que le
Portugal, l'Italie ou l'Espagne au début des années 2010. Tout d'un coup, les
prêteurs cessent d'avoir confiance et nous l'avons vu sous nos yeux arriver à
la Grèce. Et je pense qu'il ne faut jamais oublier l'histoire de la Grèce ou
l'exemple de la Grèce. Le Premier ministre d'alors s'appelait Aléxis Tsípras.
Il était à la tête d'une coalition qui s'appelait Syriza, de gauche et
d'extrême-gauche. Et pour éviter cet obstacle, il a convoqué un référendum du
peuple grec pour que son pays dise non et que, officiellement, son pays
derrière lui refuse les conditions de redressement qui lui étaient faites par
l'Union européenne et le FMI. Ce référendum pour dire non, Aléxis Tsípras l'a
gagné très largement le dimanche et le jeudi, quatre jours après, il a été
obligé de signer tout ce qu'on lui demandait, tout ce qu'il avait juré de ne
jamais accepter. Et le peuple grec, l'État grec, ont dû consentir des
sacrifices immenses, ils ont dû baisser de 30% les retraites et de 15% le
salaire des fonctionnaires.
Et c'est exactement ce que nous ne voulons pas. Et c'est pourquoi il faut
constater que c'est là que nous en sommes et c'est pourquoi c'est notre moment
de vérité.
La dette de notre pays représente aujourd'hui plus de 3 300 milliards d'euros.
Ça signifie 114% du produit national de chaque année, ce qui signifie que cette
dette représente plus d'une année de la totalité de ce que notre pays a produit
dans toutes ses activités agricoles, industrielles, intellectuelles, dans le
secteur du commerce, des services, de la santé ou du soin, la totalité de cela,
la dette le dépasse d'au moins deux mois entiers.
Et plus la dette s'accroît, plus c'est la double peine. Car si les taux
d'intérêt progressent, il faut emprunter toujours davantage si l'on veut
continuer à dépenser autant et payer en même temps les mensualités de la dette.
Et la charge de la dette devient un poste budgétaire écrasant. En 2029, si nous
ne changeons rien, la part des dépenses publiques consacrées au paiement des
intérêts de cette dette serait de 100 milliards d'euros, c'est-à-dire de loin
le premier poste budgétaire de l'État, bien plus que le budget consacré à
l'Éducation nationale.
Alors ce sont des chiffres qu'on a beaucoup de mal à se représenter. 3 300
milliards, c'est 3 300 fois 1 000 millions d'euros. Et cette dette augmente de
plus de 150 milliards par an. Et pour le dire plus simplement, et pour que
chacun mesure exactement la charge immense qui pèse sur nos épaules, ça
signifie que chaque seconde qui passe, chaque seconde, la dette de la France
augmente de 5 000 euros. 5 000 euros de dette supplémentaire par seconde. Voilà
où nous en sommes.
Et c'est pourquoi je crois que, comme nous le disons depuis l'installation du
gouvernement, nous avons désormais le devoir de prendre nos responsabilités. Je
crois que c'est la dernière station avant la falaise. Et l'écrasement par la
dette, il faut l'appeler par son nom, c'est un danger mortel pour un pays.
Voilà si l'on voit dans la vérité l'arme des citoyens, voilà ce qu'il faut
partager avec les Français.
La vie a fait que j'ai, personnellement, comme citoyen engagé, comme candidat,
comme élu depuis plus de 20 ans, identifié ce risque, que j'en ai fait le sujet
de plusieurs campagnes présidentielles et que le hasard ou le destin, qui est
un autre nom du hasard, m'a confié la charge d'en saisir le pays à ce moment
critique de notre histoire.
Je dis moment critique parce que l'urgence est là. Moment critique parce qu'il
n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, ni majorité absolue, ni majorité
relative, pour affronter les choses avec détermination et constance. Et c'est
la première fois depuis plus de 60 ans que nous sommes dans une telle situation
politique. Un moment critique parce que, disons la vérité, le monde politique
depuis des années n'est pas en voie de ressaisissement, mais disons-le, en voie
de division, de progressive violence et de délitement, sans doute aussi à
l'image de la société française tout entière.
C'est donc un moment de vérité, parce que nous ne pouvons plus, en tout cas
c'est notre conviction et c'est la mienne, nous ne pouvons plus ni éluder ni
retarder cette menace. Je crois qu'il est tard, mais qu'il est encore temps. Il
est encore temps, dans les temps de crise grave, c'est le mot d'ordre des
peuples courageux.
Alors il faut agir, agir vite et agir fort, mais il faut agir avec justesse et
justice. Et pour cela, il faut essayer de comprendre ce qui s'est passé dans
notre pays plus que dans aucun autre pour que nous nous retrouvions dans la
situation où nous sommes aujourd'hui. Et je vois deux grandes raisons. Nous
avons considéré comme normal dans notre pays depuis des années, des décennies,
que l'État, puissance publique et sécurité sociale, que l'État paie tout. Nous
sommes devenus accros à la dépense publique. Il n'y a pas de difficulté du
pays, il n'y a pas de changement nécessaire, il n'y a pas d'obstacle à
surmonter, ni d'ordre sanitaire, ni d'ordre climatique, ni d'ordre énergétique
ou familial devant lesquels les élus, les citoyens, les médias n'aient eu chaque
fois qu'une seule réponse à la bouche, se tourner vers l'État. Que l'État
prenne en charge les difficultés sectorielles. Ça a été réclamé pour tous les
secteurs, des personnes, aux familles et aux entreprises.
Et la France est ainsi devenue le pays du monde qui dépense le plus d'argent
public : 57% de notre production nationale chaque année, 57% dépensés,
contre 50% seulement de recettes. Je vous invite à mesurer avec moi le paradoxe
français : nous sommes le pays du monde qui mobilise le plus de dépenses
publiques, nous sommes le pays du monde qui a les impôts et les charges
sociales les plus élevés. Et si l'abondance des impôts faisait la richesse et
le bien-être d'une nation, nous serions le pays le plus prospère et le plus
heureux de la planète. Et pourtant, les Français sont de plus en plus
mécontents de leurs services publics. Et pourtant, notre économie souffre. Et
pourtant, ce qui est plus frappant encore, nous sommes le pays le plus
pessimiste au monde, selon la mesure de tous les sondages disponibles. Le pays
le plus pessimiste au monde est le pays où l'on dépense le plus d'argent
public.
Et en revanche, si vous comparez avec les pays que j'ai cités tout à l'heure où
les efforts de réduction des dépenses publiques ont été mis en œuvre, alors ce
sont précisément ceux qui se déclarent, dans les mêmes comparaisons
internationales, les plus heureux, alors que deux tiers des Français se
déclarent pessimistes pour l'avenir national.
Ça, c'est la première raison. Accro aux dépenses publiques, accro aux dépenses
de l'État. Mais la seconde de ces raisons, de fuite vers la dette, c'est que
nous avons peu à peu perdu de vue que pour distribuer, il fallait produire. Or,
distribuer toujours plus en produisant toujours moins, c'est une condamnation.
Et cela se traduit dans notre commerce extérieur sur les 25 dernières années,
depuis le début des années 2000 jusqu'en 2024. Notre solde, notre résultat du
commerce extérieur, ce que nous achetons contre ce que nous vendons, notre
résultat du commerce extérieur est passé de l'équilibre dans les années 2000 à
un déficit massif tous les ans répété, qui est une fois de plus cette année
comme depuis 5 ans, supérieur à 100 milliards d'euros pour la quatrième année
consécutive.
Nous sommes donc devant deux mouvements d'affaiblissement face auxquels nous
devons mettre en œuvre deux plans d'action que je vous propose d'examiner
maintenant et qui forment un ensemble cohérent. Un plan pour dire stop à la
dette et un plan pour dire en avant la production.
Un tel mouvement de redressement serait déjà difficile en temps ordinaire. Mais
les temps que nous vivons aujourd'hui à l'échelle de la planète sont menaçants
comme ils ne l'ont jamais été.
Le changement climatique est une menace en soi, même si plusieurs continents ne
peuvent pas y faire face et que d'autres ont décidé de l'ignorer. Mais surtout,
le grand basculement que nous avons vécu, c'est que la violence est devenue la
loi universelle. Le basculement du monde qui a commencé avec l'invasion de
l'Ukraine par les armées de la Russie de Poutine, ce basculement du monde nous
a montré, avec d'autres, avec le 7 octobre, avec le drame à Gaza, que le monde
était prêt à s'embraser. Et on nous annonce régulièrement des mouvements de cet
ordre du côté de la mer de Chine. Et nous avons vu récemment, avec le conflit
opposant l'Iran à Israël, que tout cela était en train de devenir une règle
générale pour, hélas, toutes les régions de notre planète.
Et cela nous dicte un devoir qu'il faut oser formuler. Cela nous oblige à
organiser notre propre défense pour l'avenir. Cela nous oblige à organiser et à
renforcer notre autonomie stratégique. Cela nous oblige à un effort
d'amélioration de notre capacité militaire. Et cet effort inédit de réarmement,
il mobilise en même temps toutes les nations européennes et la France ne peut
pas rester à la traîne. Nous savons tous que l'armée française, et nous croyons
tous, j'imagine, que l'armée française doit rester au niveau de ses
responsabilités, afin de faire face aux nouvelles menaces, aux nouvelles formes
d'affrontements dont nous connaissons les visages, l'espace, le numérique, la
désinformation, les armes nouvelles, les drones, les missiles, tout ce qui fait
aujourd'hui l'actualité et la vie quotidienne de tant de nations soumises à la
violence.
Et donc, il faut dire clairement que nous devons nous donner les moyens
d'affronter ces enjeux, ce qui passe d'abord par le respect de la loi de
programmation militaire 2024-2030. Mais aussi exigeant que cela paraisse et
presque hors d'atteinte, nous allons en plus devoir accentuer cet effort.
Tous les pays européens se réveillent face à la même obligation. À la même
urgence, et tout d'un coup ils comprennent ce que la France leur dit depuis
longtemps, depuis 60 ans, depuis le général de Gaulle, et spécialement depuis 8
ans, depuis l'élection du président de la République, et qui se résume en une
formule toute simple : dans le monde qui vient, vous ne pouvez compter que
sur vous-même.
Et tout se réveille donc sous la pression de la même urgence et des mêmes
menaces. Partout, la guerre est revenue et elle se mondialise. Nous savons tous
que les armes avec lesquelles la Russie écrase les villes ukrainiennes, ce sont
pour partie l'Iran et la Corée du Nord qui les produisent. La guerre est
revenue et nous ne pouvons pas laisser notre continent désarmé ou soumis au
seul choix américain.
D'autant plus que, pour compliquer encore les choses, non seulement il y a
cette violence partout dans le monde, mais cette violence s'est aussi étendue
dans le monde économique. Industriel, commercial. Et la bataille des droits de
douane fait de nous une cible, en tout cas nous impose une fragilité en face de
laquelle nous allons devoir réagir. Et c'est pourquoi le gouvernement veut une
politique européenne déterminée dans la guerre des droits de douane.
Et c'est pourquoi, pour parler de notre responsabilité et de notre devoir, le
gouvernement assume en accord avec le président de la République et dans la
ligne qu'il a tracée dimanche, assume l'impératif de protection de notre
défense nationale vers l'avenir, vers les nouvelles menaces et vers les armes
nouvelles qui garantissent la liberté. Et cela se traduira par quelques 3,5
milliards d'investissements supplémentaires en 2026 et 3 milliards de plus en
2027. Et bien sûr, nous aurions tous préféré des temps plus paisibles, mais ce
sont les nôtres, et la responsabilité est la nôtre. Alors nous devons faire
face, et quelle que soit la difficulté des temps, nous ne braderons pas notre
impératif de sécurité.
Plans d’action
Alors j'en viens donc, si vous voulez bien, à la présentation des deux plans.
Stop à la dette, par lequel je vais commencer, et en avant la production que je
traiterai ensuite et qui vise à enrayer l'engrenage néfaste dans lequel nous
sommes entraînés, ou pour être plus exact, dans lequel nous nous sommes laissés
entraîner.
Ces plans n'ont pas été pensés par le gouvernement en solitaire. Les
contributions à cette réflexion ont été nombreuses. Issues notamment des
travaux des parlementaires, des partenaires sociaux, des groupes politiques,
des associations d'élus locaux, des think tanks et de la société civile au sens
large. Je veux remercier en particulier le président du Sénat et les
commissions de la Haute Assemblée pour leurs propositions concrètes. Je
remercie aussi tous les groupes parlementaires de l'Assemblée nationale qui ont
pris part aux rencontres organisées avec le gouvernement sur la préparation du
budget 2026.
Toutes ces propositions ont été utiles, mais il est vrai que c'est moi, dans
mes fonctions de chef de gouvernement qui ai tranché, je l'ai fait en
conscience, sans aucune considération de quelque intérêt personnel ou
catégoriel que ce soit. Je l'ai fait avec le seul souci du retour de notre
nation à l'équilibre ou pour commencer à un meilleur équilibre. Et je l'ai fait
pour défendre notre liberté. Et de tous ces choix, bien sûr, je suis content de
rendre compte aux Français.
« Stop à la dette »
Alors d'abord, le plan Stop à la dette. Ce plan repose sur cinq principes.
Il s'agit d'un plan pluriannuel de retour à l'équilibre de la dette sur quatre
ans. 2026, 2027, 2028 et 2029. C'est un plan réaliste et un objectif que nous
affirmons atteignable. La promesse de ce plan et de notre engagement devant les
Français est toute simple, c'est d'arrêter l'augmentation de la dette en quatre
ans. C'est une trajectoire que nous avons choisie et qui se décline
précisément. Nous sommes entrés en fonction alors que la France était presque à
6% de déficit, 5,8%. Nous réaliserons, conformément à notre engagement, un
déficit de 5,4% en 2025. Ce déficit doit passer, la marche est haute, à 4,6% en
2026, à 4,1% en 2027, à 3,4% en 2028 pour atteindre le seuil de 2,8% en 2029.
Alors 2,8%, c'est un peu moins de 3%, ce ne sont pas des chiffres choisis au
hasard. C'est un chiffre qui a une signification extrêmement simple :
c'est le seuil à partir duquel, dans un pays comme le nôtre, la dette
n'augmente plus. Elle est stabilisée. Alors, on peut sans doute souffler un
peu, on peut compter, comme les bateaux, sur la marée de la croissance pour
remettre le navire à flot.
Et ce plan, deuxième principe, passe avant tout par la stabilisation et la
baisse de la dépense publique. Parce que son emballement n'est compatible ni
avec l'accroissement de notre richesse nationale, ni, puisque nous sommes le
pays le plus imposé du monde, en tout cas de l'OCDE, ni avec une hausse
continue des impôts.
Troisième principe : tout le monde devra participer à l'effort. Face à
l'ampleur de l'enjeu, il est illusoire de penser qu'une catégorie ou une autre
puisse seule porter le fardeau.
Quatrième principe : le travail et la compétitivité de nos entreprises
doivent être autant que possible épargnées. Ils sont notre seule arme pour
aller de l'avant et pour ne pas vivre dans le cauchemar de l'amputation
perpétuelle des dépenses et investissements que nous avons à faire.
Cinquième principe et dernier : cet effort, enfin, est défini pour être
supportable par tous. Il n'impose pas de baisse des salaires dans la fonction
publique, ni de baisse des pensions de retraite. Il ralentit la croissance des
dépenses mais ne la supprime pas et il n'entraîne pas de récession.
Alors, la première étape dans notre plan pluriannuel de retour à l'équilibre de
la dette concerne l'année 2026. Nous devons réduire pour l'année prochaine,
pour 2026, notre déficit annuel à 4,6%. C'est ça la marche que nous avons
définie pour arriver à retrouver cet équilibre en 2029. Alors ça a une
signification précise, c'est que nous devons retrouver la maîtrise de la
dépense publique, nous devons contenir l'accroissement quasi mécanique des
charges, et cela signifie un effort, je vous épargne le calcul que nous avons
défini depuis longtemps, au moins à hauteur de 40 milliards d'euros.
Mais, comme je vous l'ai indiqué, nous vivons au milieu de dangers particuliers
qui pèsent sur le monde cette année, que l'effort de notre défense ne peut pas
être éludé, et nous ne pouvons pas courir le risque de laisser se dégrader
notre situation faute de prévoyance. Au lieu de 40 milliards prévus si la
situation ne s'était pas aggravée en matière de défense, nous avons décidé de
porter ce chiffre à 43,8 milliards, soit près de 44 milliards.
Alors tout ceci a des conséquences. Il faut que nous contenions de manière
durable la progression des dépenses de l'État, des collectivités et du système
social. Et c'est tout d'abord l'État qui va montrer l'exemple et stabiliser ses
dépenses et même réduire son train de vie. L'État se fixe comme première règle
de ne pas dépenser davantage à l'euro près en 2026 qu'en 2025, à l'exception de
l'augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le
budget des armées. Les dépenses d'intervention seront contenues et s'il le faut
réorientées. Pour y parvenir, aucun département ministériel ne sera exempté.
Tous les ministères seront solidaires de cet effort collectif. Il pourra
arriver que certains projets de loi de programmation soient décalés de quelques
mois, pas davantage, et que le lancement de grands projets coûteux programmés
soit reporté par exemple de six mois.
L'État va diminuer ses charges. Il va reprendre sa maîtrise de la masse
salariale en réduisant de 3 000 postes le nombre d'emplois publics des 2026,
hors les postes d'élèves-professeurs créés dans le cadre de la réforme des
enseignants. Cet effort sera inscrit dans la durée. Les administrations et les
opérateurs devront repenser leurs moyens en anticipant dès à présent une règle
que nous fixons pour les années qui viennent et qui sera une règle de
non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
Mais l'État doit aussi mieux maîtriser son patrimoine. L'État est propriétaire
de très nombreux biens immobiliers pour un montant de plusieurs centaines de
milliards, il y a même des chiffres plus importants encore qui sont articulés.
Patrimoine qu'il ne connaît pas toujours en détail et dont il ne fait pour
ainsi dire rien, patrimoine important et improductif. Nous allons créer une
société foncière pour réduire, réaliser chaque fois que possible en tout cas
gérer et rendre utile le patrimoine improductif de l'État.
L'État détient aussi des participations dans de grandes entreprises. Plusieurs
sont essentielles, elles doivent être protégées pour jouer leur rôle
stratégique. Mais dans certaines de ces entreprises, la participation de l'État
pourrait être diminuée sans réduire son influence. Et le patrimoine ainsi
dégagé doit être mise en œuvre, par exemple, pour aider à de grands programmes
de recherche.
Enfin, l'ensemble des opérateurs de l'État, et en particulier les très
nombreuses, j'avais écrit innombrables agences ou comités, prendront pleinement
leur part à cet effort. Je salue le travail initié par la commission d'enquête
sénatoriale sur lequel nous nous appuierons. Nous allons supprimer des agences
improductives qui dispersent l'action de l'État. Les dépenses seront
recentrées. Plusieurs centaines, peut-être entre 1 000 et 1 500 emplois seront
supprimés, mais surtout dans le cadre de l'exercice de la refondation de
l'action publique. Une réorganisation des opérateurs doit être menée, qui
passera soit par des ré-internalisations, l'État reprendra la responsabilité de
certaines de ses actions, soit par des fusions.
À cet effort de maîtrise des dépenses publiques, les collectivités devront
aussi prendre leur part. Elles sont proches des Français, elles sont au cœur de
l'investissement public, mais elles doivent participer à l'effort général. La
règle sera que leurs dépenses ne dépassent pas dans les années qui viennent la
progression des ressources de la nation. Pour ce faire, le dispositif qui porte
un nom compliqué de lissage, de lissage conjoncturel est-il écrit, des recettes
fiscales, dans le monde des initiés, on appelle ça le DILICO, sera reconduit et
les financements apportés par l'État aux collectivités territoriales seront
régulés. Mais en contrepartie, un soutien exceptionnel de 300 millions d'euros
sera accordé aux départements les plus en difficulté, avec un travail conjoint
pour maîtriser durablement la dynamique de la dépense sociale.
Enfin, la maîtrise des dépenses publiques passe aussi par celle des dépenses
sociales. Nous sommes, et nous pouvons être fiers de notre système de santé,
mais nous devons aussi être conscients que si nous ne faisons rien, la dérive
automatique nous conduit à des déséquilibres que nous ne pourrons pas
supporter. Si nous ne faisons rien, cette dépense augmentera l'année prochaine
de 10 milliards d'euros. Ce n'est pas soutenable. Je propose que nous fassions
l'effort de limiter cette hausse de moitié, ce qui fait que nous devons
collectivement réaliser un effort de l'ordre de 5 milliards d'euros.
Alors comment va-t-on faire ? Des parlementaires, des partenaires sociaux, des
acteurs de la santé, au premier rang desquels la Caisse nationale d'assurance
maladie, ont fait dans des études courageuses de nombreuses propositions sur
lesquelles le gouvernement entend s'appuyer.
Nous devons responsabiliser les patients pour que le coût de la santé soit plus
concret pour nos concitoyens. Nous consommons par exemple en France deux fois
plus d'antibiotiques qu'en Allemagne. Et je ne crois pas que nous soyons en
meilleure santé que les Allemands. Chaque fois que nous achetons une boîte de
médicaments, nous en payons une partie. La somme totale que nous déboursons,
additionnée, est plafonnée à 50 euros par an. Nous pousserons ce plafond à 100
euros, ce qui signifie pour ceux qui consomment le plus de médicaments, une
dépense de l'ordre de 8 euros par mois. La responsabilisation passe aussi par
la prévention, notamment la vaccination. Je voudrais que vous ayez ce chiffre
en tête que donne souvent la ministre de la Santé : les trois quarts des
personnes en réanimation au moment des épidémies de grippe ne sont pas
vaccinées.
Un autre défi auquel nous devons nous attaquer concerne les infections de
longue durée. 20% des Français sont en infection de longue durée, contre 5% de
la population allemande. Et je ne crois pas davantage que tout à l'heure que
les Français sont en plus mauvaise santé que les Allemands. De la même manière,
la multiplication déraisonnable, un certain nombre de pratiques qu'il faut
réguler. La multiplication déraisonnable par certains patients, des visites
pour contrôler un diagnostic ou pour contrôler ce que leur a dit le médecin
précédent. Ou la multiplication, toujours déraisonnable, des mêmes radios ou
des mêmes scanners, parfois à 15 jours d'intervalle. Tout cela n'apporte rien
au patient. La santé ne peut pas être seulement un marché sur lequel les consommateurs
soient sans frein et sans limite.
La mise au point définitive, je m'exprime avec prudence, la mise au point
définitive parce qu'il y a 30 ans qu'on en parle, du dossier médical partagé
sur lequel chacun aura la totalité des examens qu'il a reçus pour que le
médecin suivant sache à quel patient et à quelle pathologie il peut avoir
affaire. Le dossier médical partagé et sa tenue obligatoire par les praticiens
feront, avec le concours de l'intelligence artificielle, faire des pas de géant
au diagnostic et à la prévention et à l'aggravation des affections. Cela, tous
les médecins et tous les professionnels de santé le savent. Nous allons donc
engager une réforme en profondeur de prise en charge de ces affections, avec
dès 2026, des mesures visant à sortir du remboursement à 100% des médicaments
qui sont sans lien avec l'affection déclarée. Évidemment, il ne s'agit pas des
médicaments qui touchent l'affection en question. Et aussi à pousser qu'on
puisse sortir du statut d'affection de longue durée lorsque l'état de santé ne
le justifie plus.
Une plus grande efficience, comme on dit, une plus grande efficacité, sera
demandée à l'hôpital, notamment dans les achats, et grâce à la médecine
ambulatoire. Et de la même manière dans les soins de ville. Je donne un exemple
de meilleure gestion qui ne coûterait rien, bien au contraire. Lorsqu'un
médicament, lorsqu'un hôpital, pardon, a un médicament, même très coûteux, et
que ce médicament approche de la date de péremption, il ne peut ni le donner ni
le vendre à un autre établissement. Il est obligé de le détruire. Et l'autre
doit l'acquérir au prix fort. C'est de bon sens qu'on puisse ainsi faire des
économies en partageant ou en mutualisant les achats et le risque.
De la même manière, j’ai toujours été frappé que les dispositifs médicaux et
médicalisés, les fauteuils pour les personnes infirmes gravement malades, en
fin de vie, les cannes anglaises, le nombre si important d'aides, de matériel
mobilisé pour une personne gravement atteinte, il faut pouvoir les réutiliser
après que la personne n'en a plus besoin, par exemple après qu'elle a
disparu.
En ce qui concerne les arrêts maladie, nous devons mettre fin à une dérive. Les
contrôles qui ont été exécutés sur les arrêts maladie de plus de 18 mois, ont
montré que pour 50% d'entre eux, ces arrêts de travail n'étaient plus justifiés
au moment où le contrôle a lieu. Et ceci n'est pas acceptable dans un pays
comme le nôtre et dans une période comme celle que nous vivons.
Il y a d'autres blocages que je trouve à contre-courant. Par exemple, au-delà
de 30 jours d'arrêt, le salarié ne peut pas reprendre le travail sans l'avis
d'un médecin du travail. Or, comme nous manquons cruellement de médecins du
travail, comme d'autres spécialités, des dizaines de milliers de personnes qui
souhaiteraient reprendre le travail en sont empêchées. Et je trouve que c'est
absurde. Ça fait des dépenses inutiles, ça pourrait faire des économies utiles,
et surtout ça pourrait servir à leur vie, au meilleur équilibre de leur vie. Eh
bien, à l'exception des maladies professionnelles et des accidents du travail,
on dira que c'est le médecin, généraliste ou spécialiste, qui déterminera la
possibilité de reprise du travail.
Ce sont ainsi, c'étaient des exemples pour montrer que ce sont des
modifications dans nos comportements individuels qui contribueront au retour à
l'équilibre, en tout cas à un meilleur équilibre de la sécurité sociale sans
dégrader la qualité des soins.
Tous ces efforts qui impliquent l'État, les collectivités, les dépenses
sociales que je viens de décrire, si je fais des additions exactes, ils ne
suffiront pas à eux seuls. Ils représentent quelque chose comme 21 milliards.
Or, nous nous sommes fixés, je vous rappelle, d'atteindre 44 milliards. Il nous
faut donc mettre en œuvre d'autres stratégies. Et je vous propose plusieurs de
ces autres stratégies.
La première, c'est que nous devons partager en 2026 une année blanche.
Qu'est-ce que c'est une année blanche ? C'est une année dans laquelle on
n'augmente plus ni les prestations, ni les barèmes. Une année blanche, c'est
une année où, en 2026, on aura exactement le même montant des retraites pour
chaque pensionné que celle qu'on avait en 2025. C'est un effort collectif qui
concerne toutes les catégories de Français et cette règle sera de ne pas
dépenser plus en 2026 qu'en 2025. Pas moins, mais pas plus pour chacun d'entre
nous. C'est un effort très important, temporaire, demandé à tous, mais qui
n'aura de sens que s'il est juste et si chacun contribue à hauteur de ses
moyens.
Donc l'ensemble des prestations sociales seront maintenues en 2026 à leur
niveau de 2025 et il n'y aura pas d'exception. Les Français concernés,
c'est-à-dire un grand nombre d'entre nous, seront aidés dans cet effort par la
presque disparition de l'inflation qui nous a tant pénalisés ces dernières
années. Vous savez que l'inflation est prévue cette année à 1% ou un peu moins
de 1%. Ce qui veut dire que les retraites, dans leur montant, ne baisseront pas
et qu'elles seront l'année prochaine maintenues au même montant que cette
année. Et je le disais, la règle, ce n'est pas plus, mais pas moins.
Cela concernera aussi la masse salariale publique. En 2026, il n'y aura pas de
mesures de revalorisation générale ou catégorielle dans les ministères. En
revanche, nous avons tenu à ce que les règles d'avancement dans la carrière des
fonctionnaires soient intégralement respectées. Toujours la même idée, le
travail mérite d'être pris en compte et valorisé. Les barèmes de l'impôt sur le
revenu et de la contribution sociale généralisée seront eux aussi maintenus à
leur niveau de cette année.
Au total, l'ensemble de ces décisions d'année blanche permettront de contenir
pour 7 milliards d'euros la progression des dépenses sur une totalité des
dépenses dont vous savez qu'elles représentent 1 700 milliards ou quelque chose
de cet ordre-là. Ces efforts sont exigeants et j'en ai pleinement conscience,
et ils ne seront acceptables que si nous prenons des initiatives fortes en
termes de justice sociale et fiscale.
Tout d'abord, nous devons être intransigeants avec ceux qui cherchent à rompre
l'équité, à frauder et à ne pas remplir donc leur part du contrat social. Nous
accentuerons la lutte contre la fraude en améliorant la détection des fraudes
et surtout le recouvrement de ces fraudes et des amendes. En 2023, 15 milliards
de fraudes ont été détectées. Mais seulement 11 milliards ont été recouvrés. En
2024, c'est presque 17 milliards de fraudes, 16,6 milliards qui ont été mis en
évidence, mais seulement 11 milliards qui ont été recouvrés. Il y a donc, vous
le voyez bien, une possibilité d'améliorer de beaucoup le recouvrement des
fraudes, des amendes et des pénalités constatées dans la fraude. Nous nous
attaquerons à tous les types de fraudes. La fraude fiscale, en lien avec les
travaux qui ont été menés au Sénat, la fraude aux aides publiques comme celle
qui concerne Ma Prime Rénov' ou le Compte Personnel De Formation, la fraude à
la dépense de santé. Cette lutte doit s'inscrire dans la durée. Nous allons
déposer un projet de loi à l'automne contre la fraude sociale et fiscale pour
mieux la détecter, la sanctionner et recouvrer l'argent perdu. Une mission sera
confiée à trois parlementaires pour suivre la mise en œuvre de ce plan.
Ensuite, nous allons demander un effort particulier à ceux qui ont la capacité
de contribuer davantage, soit parce qu'ils bénéficient d'un certain nombre
d'avantages fiscaux, soit parce que leur capacité leur permettrait de prendre
une plus grande part de la solidarité. Nous nous concentrerons d'abord sur les
niches fiscales, niches fiscales et sociales, qui profitent d'abord aux ménages
les plus aisés et aux grandes entreprises. Nous ferons la chasse aux niches
fiscales inutiles, inefficaces, en commençant par les dispositifs qui arrivent
à extinction.
Nous ferons enfin la différence entre ceux des foyers qui ont besoin d'aide ou
dont les revenus méritent qu'on s'y attache, et ceux qui sont au-dessus en
termes de capacité. C'est pourquoi le fameux abattement de 10% pour le calcul
de l'impôt sur les revenus, sur le revenu pour les retraités, alors ce n’est
pas les pensions de retraite, c'est la part dans le calcul de l'impôt sur le
revenu de ces pensions de retraite. Ce sont des pensions de retraite pour frais
professionnels. On peut vérifier que des avantages pour frais professionnels
pour les retraités ne sont pas absolument justifiés, mais il ne faut pas
toucher les petites retraites et les retraites moyennes. C'est pourquoi nous
n'exprimerons plus en pourcentage cette possibilité, mais nous allons créer un
forfait annuel, ce qui permettra d'avantager les petites retraites, de garantir
un pouvoir d'achat inchangé aux retraites moyennes et de remettre dans le droit
commun les retraites les plus importantes.
Enfin, cet effort de justice doit passer par une contribution des plus
fortunés. Une contribution de solidarité sera créée, que nous définirons avec
les commissions compétentes des deux assemblées et cette contribution devra
faire participer à l'effort national les plus hauts revenus. Et comme je m'y
suis engagé lors de l'adoption du budget, nous prendrons des mesures
complémentaires pour lutter contre l'optimisation abusive des patrimoines non
productifs.
L'effort de la nation se doit d'être équitable, c'est-à-dire de demander peu à
ceux qui ont peu et plus à ceux qui ont davantage.
Voilà donc l'ensemble des mesures qui permettront de sortir de la spirale de
l'endettement. Et puis je voudrais passer maintenant au deuxième volet du plan,
c'est-à-dire en avant la production.
« En avant la production ! »
La reconquête de la production dans notre pays est aussi cruciale que la lutte
contre les déséquilibres budgétaires. Si notre production par habitant était
dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n'aurions plus de
déficit budgétaire, et nos concitoyens qui gagnent 2 000 euros par mois
approcheraient les 2 500, et ceci changerait leur vie.
Notre dette, je l'ai dit, représente 114% du PIB, et nous devons avoir
l'obsession, non pas seulement de diminuer la dépense, mais d'augmenter notre
produit national. Nous ne produisons pas assez et il n'y a aucune raison
acceptable pour un tel retard. Et de même que notre objectif est de réduire le
déficit budgétaire, à 3% d'ici 2029, nous devons réduire notre déficit
commercial. Ce qui passera par le renforcement de notre tissu productif et le
soutien à nos entreprises partout en France.
Je voudrais d'abord aborder la question du travail. J'ai la conviction qu'il
faut réconcilier notre pays avec le travail, avec l'emploi, avec
l'épanouissement au travail. Il est devenu insupportable pour beaucoup d'entre
nous, j'en suis sûr, quel que soit le courant de pensée auquel nous
appartenons… Il est devenu insupportable de voir toutes les entreprises
artisanales, tous les commerces, tous les secteurs industriels, se plaindre et
parfois mettre la clé sous la porte parce qu'ils ne trouvent plus les salariés,
jeunes ou motivés, dont leurs entreprises ont besoin et dont ils espéraient
qu'ils pourraient un jour prendre la succession.
Ce blocage-là, ce désenchantement face au travail, c'est un ennemi public et je
vous propose que nous le combattions. Il faut travailler plus, il faut que
toute la nation travaille plus pour produire et pour que l'activité du pays
dans son ensemble soit plus importante dans l'année et pour que la situation de
la France s'améliore.
Je propose donc que deux jours fériés soient supprimés pour tout le pays. Je
cite comme exemple, mais je suis prêt à accepter d'autres idées, le lundi de
Pâques, qui n'a aucune signification religieuse, et le 8 mai, dans un mois de
mai devenu un véritable gruyère, où l'on saute de pont en viaduc de congés, et
qui est en avance de phase, comme on dit, un mois qui porte vers les vacances.
Ce sont des propositions. Je suis prêt à en accepter ou en examiner d'autres.
Si d'autres idées surgissent, bienvenue, et nous pourrons voir. Mais vous voyez
bien que ça n'est pas du tout la même chose pour les spécialistes
parlementaires que d'autres idées qui avaient été proposées l'année dernière,
qu'il y ait pour chaque travailleur une journée de solidarité dont on ne vérifierait
pas vraiment si elle est accomplie ou pas, et qui se traduirait uniquement par
des prélèvements sur les entreprises. Ce n'est pas du tout la même chose. C'est
le pays tout entier qui se met au travail, ou qui se remet au travail, un jour
où, depuis longtemps, il ne travaillait plus.
Au passage, cette modification de notre calendrier des jours fériés rapportera
plusieurs milliards au budget de l'État, simplement parce que les entreprises,
les commerces, la fonction publique, la nation travaillera et que notre
production sera améliorée.
Si nous ne produisons pas assez aujourd'hui, c'est aussi parce que nous ne
sommes pas assez nombreux à travailler. Alors ça a une signification très
simple, nous devons augmenter la part de nos concitoyens qui travaille, faire
en sorte que ceux qui le veulent puissent travailler davantage et que tous
travaillent dans de meilleures conditions. Il n'est pas normal qu'un pays comme
le nôtre, avec autant d'emplois offerts, conserve un taux de chômage au-dessus
de 7% et que le nombre d'emplois non pourvus soit aussi élevé. L'accent doit
notamment être mis sur les jeunes et les seniors pour qui les taux d'emploi
sont particulièrement faibles, par comparaison avec nos voisins
européens.
Pour améliorer cette situation, nous devons lever les obstacles qui tiennent
beaucoup de Français éloignés du marché du travail. Dans les prochains jours,
je vais proposer deux négociations, s'ils l'acceptent aux partenaires sociaux,
un nouveau chantier sur l'assurance chômage dont beaucoup d'analyses indiquent
qu'elle porte une responsabilité dans son organisation actuelle sur l'absence
de reprise d'emploi ; et aussi un chantier sur le droit du travail pour
améliorer les conditions de travail pour tous, faciliter les recrutements,
augmenter les offres de travail lorsque c'est possible.
Nous devons avoir comme but que le travail soit toujours un choix gagnant,
qu'il n'y ait plus aucun frein au fait de travailler ou de travailler plus. En
coordination avec les collectivités, je proposerai au Parlement avant la fin de
l'année un projet de loi créant une allocation sociale unifiée pour une
solidarité plus lisible et qui donne toujours la priorité au travail.
Et si le travail devient un choix gagnant, alors notre système de retraite en
sortira aussi gagnant. Comme je m'y suis engagé à l'issue du conclave, entre
guillemets, avec les partenaires sociaux, les mesures assurant l'équilibre
financier du régime et un traitement plus juste, notamment pour les femmes dont
la maternité est venue bousculer les carrières, et la prise en compte de la
pénibilité, figureront dans le projet de loi de financement de la Sécurité
Sociale à l'automne. Tous ces progrès seront réalisés sans alourdir le coût du
travail.
Nous devons enfin, et c'est un chantier vraiment très important, c'est une
reconfiguration de notre système social au moment où il a 80 ans. Et si nous
voulons qu'il dure 80 années de plus, nous devons moins faire peser sur le
travail le financement de notre système social. C'est une question pas
seulement de compétitivité et de pouvoir d'achat, mais de justice. Nous devons
refonder ce modèle de financement en cherchant d'autres bases pour le financer
que le travail. Ce basculement d'assiettes, comme disent les initiés, est un
des très grands chantiers que nous avons devant nous.
Deuxième option dans ce chapitre « produire », c'est la
simplification. Nous devons créer un environnement propice à la production par
l'allègement et la simplification de toutes les procédures bureaucratiques qui
n’asphyxient pas seulement les entreprises, mais les foyers et les personnes,
les artisans par exemple, en créant des obligations de dossier toujours plus
lourdes et des normes toujours plus nombreuses.
Un rapport du Sénat vient de mettre en évidence la somme si importante que
l'État apporte aux entreprises : 211 milliards sur une seule année. Alors
j'ai tout à fait conscience, sans vouloir critiquer la Haute Assemblée, que
cette addition ajoute de manière un peu rapide des allègements de charges à des
subventions et à de multiples avantages de nature très différentes. Tout cela
est un peu vertigineux, mais 211 milliards, disons en tout cas plus de 100
milliards, ce sont des sommes très importantes. Et il me semble qu'il faut
reprendre la réflexion sur tout cet ensemble à partir d'orientations nouvelles
et franches.
Alors je vous propose que cette réflexion soit organisée autour d'un principe
d'échange d’avantages. Moins de subventions contre plus de liberté, de
simplification et de confiance. Les normes surtransposées, surabondantes,
supplémentaires, les obligations bureaucratiques toujours plus pénalisantes,
les absurdités de dossiers imposées à ceux qui peuvent le moins en avoir la
maîtrise, imposées aux artisans, aux maîtres d'œuvre, à l'achat public, les
retards de paiement, c'est un autre chapitre très important. Tout cela plombe
les acteurs de la production et pénalise, une étude européenne l'a montré, de
quelque 4% ou davantage leur chiffre d'affaires. Et pénalise bien sûr davantage
les « petits » qui travaillent seuls ou en famille, avec peu de collaborateurs,
que les plus gros qui ont à leur disposition des services juridiques,
administratifs ou des directions des ressources humaines puissantes. Mais c'est
vrai que ça pénalise davantage les petits que les plus importants, mais c'est
un filet qui ralentit et paralyse tout le monde.
Et je considère qu'au moment où nous sommes, au moment où, comme j'essaie de le
prouver depuis le début de cette intervention, notre pronostic vital comme État
est engagé, comme nation, comme société et comme pays, alors nous avons le
devoir de supprimer tout de suite ces handicaps. Et donc, baisser les
obligations, les contraintes, la bureaucratie, et en échange, baisser les
subventions et les aides de toute nature. Et je propose à tous les acteurs,
depuis les artisans, depuis les start-up, depuis les sociétés individuelles
jusqu'aux petites, aux moyennes entreprises et aux grandes, de mettre au point
avec le gouvernement, dès cet été, la liste des simplifications et des
allègements de liberté qui sont nécessaires, qui sont utiles ou qui sont
souhaitables.
Et le gouvernement qui a constaté que dans les assemblées, ce problème de la
simplification n'avançait pas à la vitesse la plus grande qu'on puisse
souhaiter, le gouvernement proposera de régler ces questions par ordonnance.
Parce qu'il s'agit d'urgence nationale, tout de suite et dès l'automne. Et
ensuite, sans trêve et tout au long de l'année, de nouveaux textes de
simplification seront proposés, toujours par voie d'ordonnance, afin de lever
les obstacles identifiés dans chaque secteur selon leurs besoins
spécifiques.
Ainsi, je crois, peut-être par naïveté, que tout le monde y gagne. L'action
publique retrouve des moyens, fait des économies, et les entreprises, petites,
toutes petites, moyennes et grandes, elles gagnent des marges de liberté,
d'action et d'efficacité. Les salariés y gagnent parce qu'ils pourront se
concentrer sur des actions utiles et l'efficacité du pays y gagne puisqu'il est
déterminé à se débarrasser du joug d'absurdité dont il est accablé depuis si
longtemps.
Ma conviction est que dès cette première année, nous pouvons attendre de ce
travail de donnant-donnant que je n'ai pas chiffré dans le plan, mais que je
considère comme possible à atteindre, nous pouvons, sur ces quelques 200
milliards à la destination des entreprises, gagner plusieurs milliards
d'économies pour l'État. Je ne les comptabilise pas, mais je les crois
plausibles.
Troisième grand chapitre dans cette action en faveur de la production, la
compétitivité. Nous devons améliorer de manière générale la compétitivité,
comme on dit, c'est-à-dire la capacité, l'efficacité, l'attractivité de notre
économie. Le premier facteur sur lequel nous allons agir, c'est l'énergie, car
nous avons en France un atout immense, disposant d'une énergie bon marché en
plus d'être abondante, souveraine et décarbonée. Nous devons davantage miser
sur cet atout et remercier tous ceux qui ont, au travers du temps, permis
l'édification de cette production d'électricité. Nous devons permettre aux
industriels de bénéficier d'accords qui réduisent leur exposition à la
volatilité des prix. Plus d'une dizaine d'accords ou de contrats de long terme
ont déjà été signés par les industriels avec EDF, au coût de production
nucléaire. Mais au-delà de ces dizaines d'accords, je pense qu'on peut viser
l'équivalent de 30 TWh de contrat d'ici la fin de l'année, soit près de 10% de
la production nucléaire.
Le deuxième facteur de compétitivité, c'est l'accès des entreprises au
financement. Le rapport de Mario Draghi, qui devrait servir de référence à un
très grand nombre des acteurs économiques et politiques dans notre Union
européenne, le rapport de Mario Draghi a montré que nous devons d'abord mettre
les financements européens au service de la croissance des entreprises
européennes. C'est dans ce but que le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a
lancé un label européen pour l'investissement de long terme qui permettra
d'assurer le développement de produits d'épargne finançant notre croissance. Ce
qu'on appelle le capital-risque, c’est un outil puissant pour l'innovation et
la croissance des entreprises. Nous consacrerons 900 millions d'euros de
financement en fonds propres supplémentaires à l'investissement dans les
entreprises.
Enfin, parler de financement, c'est s'attaquer à l'un des problèmes
fondamentaux auxquels les entreprises, et notamment les PME, se trouvent
confrontées : les retards de paiement qui représentent aujourd'hui
quelques 15 milliards d'euros de trésorerie. C'est une manne considérable et
nous ne pouvons pas accepter qu'on baisse les bras en face des conduites qui la
produisent. L'État est déterminé à renforcer les sanctions à l'égard des
débiteurs en cas de retard de paiement de ces créances. À l'avenir, ces sanctions
pourront aller jusqu'à 1% du chiffre d'affaires pour mettre fin à des pratiques
qui fragilisent notre tissu économique.
Il nous faut aussi une stratégie globale de redressement de notre commerce
extérieur. C'est, comme vous le savez, un sujet, comme le savent quelques-uns
d'entre vous, c'est un sujet sur lequel j'ai beaucoup produit lorsque j'étais
dans la responsabilité de commissaire au plan. Nous allons passer en revue
toutes les filières déficitaires, repérer les produits les plus propices à une
localisation de la fabrication sur notre sol, en vue de réduire nos
importations.
Nous devrons également soutenir nos filières d'excellence pour qu'elles le
restent. Et donc, des stratégies de filières, associant les grandes entreprises
et les pouvoirs publics locaux et nationaux, devront rapidement être définies
et mises en œuvre. L'État fédérera les grandes entreprises, entreprises
moyennes et entreprises débutantes, il les réunira, mais il ne peut pas faire
tout seul. Et donc, nous avons devant nous un important enjeu de redéfinition
d'une stratégie nationale de reconquête de notre commerce extérieur.
Il faut aussi que cela s'accompagne de changements dans nos modes de
consommation, en encourageant davantage les circuits courts et les commerces de
proximité. C'est pourquoi une taxe va être proposée sur les petits colis, afin
de protéger nos commerces et nos producteurs de la marée de concurrence
déloyale qui les assaille.
L'une des clés pour la relance de la production, c'est l'innovation. Comme je
l'ai annoncé, nous orienterons davantage les financements de France 2030 vers
les secteurs prioritaires de l'intelligence artificielle et du cyber. Dans tous
les secteurs de notre activité, l'intelligence artificielle peut et doit
devenir un outil concret utile qui améliore la productivité des entreprises. On
estime, dans les études les plus sérieuses, à 20% le gain de productivité lié à
l'intégration de l'intelligence artificielle dans les processus productifs. Et
c'est l'objectif que vise le plan qui a été défini, qui s'appelle « Oser
l'intelligence artificielle ».
Mais, madame la ministre de l'Éducation nationale et de la recherche, pour
tenir le rythme de l'innovation, nous avons besoin d'ingénieurs et de
techniciens. Nous avons sur notre sol des talents très nombreux, mais nous
manquons cruellement, notamment de femmes ingénieurs. Et comme d'ici 2035,
l'économie française devra recruter près de 100 000 nouveaux ingénieurs et
techniciens par an, alors le plan « filles et mathématiques » que
vous avez mis en œuvre est un plan très important. Il vise à encourager l'orientation
des femmes, des filles d'abord, et des femmes, vers les sciences de l'ingénieur
et du numérique.
Enfin, la commande publique sera aussi un élément déterminant dans la
reconquête de la production. Et pour cela, nous devons innover et, par exemple,
ne pas craindre de réformer l'union des groupements d'achats publics, l'UGAP,
que connaissent tous les élus locaux, assouplir le cadre national afin d'éviter
les lenteurs et les surcoûts dans les achats publics.
Nous devons également changer les règles au niveau européen pour nous permettre
d'acheter européen et de soutenir notre industrie dans un contexte
géopolitique, comme on dit, dans un contexte de la planète nouveau. C'est
l'introduction d'une véritable préférence européenne que nous appelons de nos
vœux, que des critères de contenu local puissent être introduits dans les
marchés publics, mais aussi dans les aides publiques ou dans les normes.
Conclusion
Mesdames et messieurs, j'ai tenu à vous parler un langage clair et vrai. Si
notre vie politique est menacée de dissolution aujourd'hui, c'est aussi parce
que nous craignons trop souvent de nommer les choses par leur nom, parce que
nous avons cessé de faire de la vérité le critère qui nous permette d'orienter
notre action. Hannah Arendt disait qu'un peuple à qui on a cessé de dire la
vérité ne peut plus rien croire. Il est privé, disait-elle, non seulement de sa
capacité d'agir, mais de sa capacité de penser et de juger.
Ce que j'ai voulu faire en m'exprimant devant vous aujourd'hui, c'est permettre
à tous de juger la gravité de la situation, d'examiner une proposition
cohérente, un plan global d'action du gouvernement, dont nous avons la
conviction qu'il est le seul qui puisse permettre à notre pays d'affronter ces
défis. Défis que nous ne pouvons plus faire semblant de ne pas voir. Et ainsi
donner à tous la capacité d'agir et d'avancer ensemble.
J'ai voulu le faire très tôt dans l'année, beaucoup plus tôt que d'habitude.
Plus de deux mois avant les dates habituelles, pour que nous ayons plusieurs
mois de réflexion et de travail. Toutes les idées d'amélioration seront les
bienvenues. Ce plan, s'il est perfectible, nous ne demandons qu'à le
perfectionner. Toutes ces idées seront examinées, qu'elles proviennent des
partis politiques, des groupes parlementaires, du Conseil économique, social et
environnemental, ou des partenaires sociaux, des collectivités territoriales ou
des citoyens de notre pays. Mais améliorer ne peut pas signifier reculer,
amoindrir ou atermoyer. Le gouvernement, il est bien sûr libre de ses moyens,
mais il considère qu'il est devant une obligation de résultat. Un changement de
pratique qui rende à la France son image et sa liberté, son indépendance et sa
souveraineté.
Ce plan pour l'année 2026 n'est qu'un préambule, car c'est un ensemble de
réformes de fond dont notre pays a besoin. Pas seulement pour faire des
économies, mais pour rendre plus efficaces, plus proches, plus réactives, plus
souples, plus compréhensibles et compréhensives toutes les organisations qui
sont celles de l'action publique, nationale et locale, et de la solidarité.
C'est un travail d'architecte dont nous avons besoin. Et l'année 2026, qui
précède l'année 2027, si vous voyez ce que je veux dire, l'année 2026 se
prêtera particulièrement à un tel travail de refondation.
Nous ne devons jamais oublier qu'il n'y a pas beaucoup de peuples comme le
nôtre. Pas beaucoup de peuples qui comptent autant de réussites scientifiques,
techniques et industrielles. Pas beaucoup de peuples qui portent un projet de
société à vocation universelle construit autour d'idées fondatrices comme la
laïcité, une idée qui affirme qu'on n'a pas besoin, parce qu'on croit quelque
chose, de vouloir obliger les autres à abandonner leurs idées. Cette idée qui
fait que nous formons, c'est l'étymologie du mot laïcité, que nous formons un
seul peuple.
Toutes ces réussites ont scandé l'histoire et fait de notre pays une puissance.
Parfois, souvent, la France a failli céder, mais toujours elle s'est reprise
pour résister au totalitarisme, aux guerres nationales et européennes. Elle
s'est reprise chaque fois pour résister à la force brutale.
La mission des gouvernants, c'est d'identifier les risques, de les affronter en
mobilisant l'énergie du pays sans crainte et sans préoccupation personnelle.
Alors, dans l'annonce de ce plan, y a-t-il des risques pour le gouvernement ?
La réponse est : il n'y a que des risques. Le gouvernement n'a pas de
majorité, il arrive même que ses soutiens ne soient pas totalement convaincus.
Tout concourt au fatalisme, à ce qu'on ne fasse rien, à ce qu'on décrète
impossibles les changements nécessaires et qu'on laisse dériver les choses. Je
vous rassure, le gouvernement le sait bien. Il sait parfaitement qu'il est à la
merci des oppositions, autant qu'ici ou là des doutes de ses soutiens. On voit
cela depuis des années.
Mais le gouvernement a le devoir, il a le désir et l'envie de renverser les
obstacles, de rendre à notre pays ses raisons de vivre, ses raisons d'y croire,
raisons d’estimer notre peuple et de s'aimer. Et il n'a, le gouvernement,
aucune autre préoccupation. Il ne cherche pas à se préserver, il ne cherche pas
à durer, il veut changer les choses, et pardonnez-moi de le dire ainsi,
qu'importe le risque. Par-dessus tout, le gouvernement croit. Et le
gouvernement sait que toujours notre pays a su retrouver le chemin de sa
liberté et reprendre son destin en main.
C'est à ce moment de vérité que nous sommes aujourd'hui. Nous savons que le
chemin est difficile, que la voie est étroite, mais que le chemin existe,
d'indépendance, de prospérité et de progrès humain. Et qu'ensemble nous pouvons
le choisir. Je devrais dire qu'ensemble nous allons le choisir.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Il y a 30 ans, le 16 juillet 1995, le président de la
République Jacques Chirac reconnaissait la responsabilité de la France dans la
rafle du Vel’ d’Hiv’. 13 000 innocents, parce que juifs, étaient livrés à la
barbarie. Fidèle à leur mémoire, aujourd'hui plus que jamais, la République
continue de porter sans faiblir le combat contre l’antisémitisme et toutes les
formes de haine.
> Notre mobilisation a payé : la commission européenne ouvre la voie à l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. Continuons le combat pour protéger notre jeunesse !
Manuel Valls (ministre d’Etat, ministre des Outre-mer)
> Le 12 juillet marque une journée historique pour la
Nouvelle-Calédonie.
Depuis l’Accord de Nouméa en 1998, aucun cadre politique commun n’avait émergé:
les lignes étaient restées figées pendant plus de deux décennies. Pourtant, à
l’occasion du Sommet pour la Nouvelle-Calédonie, convoqué par le Président de
la République, une étape décisive a été franchie.
Cet engagement inédit démontre que le dialogue, la négociation et la politique,
au sens le plus noble du terme, peuvent permettre de tracer une voie partagée.
Il s’agit d’un pari sur l’intelligence collective et sur la volonté de
construire ensemble, dans le respect des différences.
L’accord devra désormais être débattu localement, validé par les différentes
forces politiques, puis soumis à référendum en 2026. Ce n’est donc pas une fin,
mais un commencement. Sans accord, les risques étaient clairs : radicalisation,
violences, blocage économique. Ces menaces ne disparaissent pas, mais elles
peuvent désormais être affrontées par le dialogue et l’engagement collectif.
Nous sommes sortis de l’impasse. Ce qui a été accompli est essentiel.
À présent, il faut convaincre, expliquer et bâtir.
Dans ces moments qui engagent l’avenir, je pense à Michel Rocard et à sa leçon
essentielle : le destin commun est un chemin exigeant vers la réconciliation et
la paix.
Ce qui a été accompli est essentiel. Mais tout commence maintenant.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Je me félicite de l’adoption ce matin de trains de sanctions visant
des individus et des entités ayant porté atteinte aux intérêts de la France et
de l’Europe. C’est l’aboutissement de démarches que j’ai entreprises
personnellement et dont je me réjouis. Nous actons ce matin à Bruxelles
l’interdiction d’accès au territoire européen et le gel des avoirs pour six
magistrats russes responsables de la criminalisation de la liberté
d’expression, seize individus russes responsables d’opérations de déstabilisation
et de manœuvre informationnelle en Europe, sept individus moldaves responsables
d’opérations de déstabilisation au profit de la Russie, neuf individus et
entités iraniens coupables d’assassinats sur le sol européen et trois chefs de
gangs haïtiens. C’est très bien, je souhaite qu’aujourd’hui nous puissions
aller plus loin et que nous puissions adopter le paquet de sanctions massif
visant la Russie pour contraindre Vladimir Poutine à mettre fin à sa guerre
d’agression coloniale, illégale et meurtrière.
Je rappelle que Vladimir Poutine ne progresse quasiment plus sur le front
ukrainien, au prix de pertes humaines pourtant très lourdes, qu’il a épuisé son
économie et qu’il s’en prend désormais aux zones résidentielles et aux civils
en Ukraine pour tenter de saper le moral ukrainien, ce qui est peine perdue.
Dans ce contexte, l’unité et la détermination de la coalition des volontaires
que le président de la République, le Premier ministre britannique, ont
rassemblés la semaine dernière, les décisions du président américain de fixer
un ultimatum de 50 jours à Vladimir Poutine sous peine de droits de douane
dévastateurs et de fournir des systèmes de défense antiaériens à l’Ukraine, et
ce paquet de sanctions massif que j’espère voir adopté aujourd’hui, sont de
nature à contraindre Vladimir Poutine à se rendre à l’évidence : il est
allé beaucoup trop loin et il est désormais dans une impasse. Il doit cesser le
feu.
Je me rendrai lundi prochain, le 21 juillet, en Ukraine, à l’invitation
d’Andrii Sybiha à l’occasion de la conférence des ambassadeurs pour réaffirmer
le soutien de la France et de l’Europe à la résistance ukrainienne.
> [Adoption du 18e paquet de sanction contre la Russie] Nous avons travaillé étroitement avec nos partenaires américains, qui ont d’ailleurs participé à la coalition des volontaires qui s’est réunie depuis Londres la semaine dernière. J’ai moi-même rencontré à Rome, vendredi matin, les deux sénateurs qui portent le paquet de sanctions qui permettront, au bout de 50 jours, à Donald Trump d’appliquer les droits de douane sur la Russie et sur les pays qui continuent d’importer du pétrole russe. Vous aurez d’ailleurs noté qu’il y a une forme de parallélisme entre le paquet de sanctions des sénateurs américains et le paquet de sanctions européens, puisque nous aussi avons décidé de mettre en place des embargos sur les produits pétroliers en provenance de pays qui continuent d’importer du pétrole russe. Et donc c’est maintenant que nous devons adopter ce paquet de sanctions, puisque c’est maintenant que le président des États-Unis a décidé d’appliquer une pression très forte sur la Vladimir Poutine.
> [Soutien à l’Ukraine] Nous avons d’ores et déjà décidé cette année d’un soutien de 2 milliards d’euros au profit de l’Ukraine. Nous avons initié des coopérations nouvelles sur le plan industriel avec l’Ukraine. Des entreprises françaises produiront prochainement, sur le sol ukrainien, des drones, ce qui permettra d’équiper l’armée ukrainienne pour lui permettre de résister. Vous voyez, notre soutien est constant et inaltérable.
> Au Proche-Orient, l’Union européenne est la première
puissance depuis le 2 mars et la violation du cessez-le-feu, à avoir obtenu du
gouvernement israélien des concessions substantielles en matière d’accès de
l’aide humanitaire. Comme quoi, lorsqu’elle s’en donne les moyens, l’Union
européenne est capable de faire bouger les lignes. Désormais, il faut que ces
concessions soient visibles, tangibles sur le terrain, et nous y serons
extrêmement vigilants. C’est une première étape, mais ça n’est pas suffisant. Nous
continuons d’exiger le cessez-le-feu immédiat, inconditionnel, et la libération
de tous les otages du Hamas qui doit être désarmé. Mais nous exigeons également
du gouvernement israélien qu’il lève le blocus financier sur l’Autorité
palestinienne en payant les 2 milliards d’euros qu’il doit à l’Autorité
palestinienne et qu’il mette fin à la colonisation de la Cisjordanie, et en
particulier au projet funeste dit projet E1 qui, avec 3400 logements, menace de
couper en deux la Cisjordanie et de porter un coup fatal à la solution à deux
États.
Dans ce contexte, à l’initiative du président de la République, la France
coprésidera avec l’Arabie saoudite les 28 et 29 juillet prochains une
conférence à New York, sous l’égide des Nations unies, qui aura pour vocation
de cristalliser les engagements déjà pris, et en particulier les engagements
pris par Mahmoud Abbas dans une lettre adressée au président de la République
et au prince héritier de l’Arabie saoudite, de dessiner l’après-guerre à Gaza
et de préparer la reconnaissance de l’État de Palestine par la France et les
pays qui s’engageront dans cette démarche. J’appelle toutes les parties
prenantes, et en particulier les pays arabes, à se mobiliser pour apporter leur
propre contribution à cette solution reposant sur deux États vivant en paix et
en sécurité côte à côte dans la région.
> Ce que nous attendons dans l’immédiat du gouvernement israélien : la levée du blocus financier, la fin de la colonisation, le renoncement au projet E1, qui est un projet funeste, et puis évidemment le cessez-le-feu immédiat. J’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, comme j’ai eu l’occasion de le dire à Paris, à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Je crois que l’Union européenne s’honorerait à suivre les orientations que nous avons proposées, de sanctionner les individus, entités responsables de la colonisation, extrémistes et violentes, et à cesser toute forme de soutien financier direct et indirect à la colonisation.
> En Iran, nous appelons à la libération immédiate, inconditionnelle, de nos compatriotes retenus otages, nous appelons à la reprise du travail des inspecteurs de l’AIEA et à l’ouverture d’un processus diplomatique conduisant à un règlement négocié et à un encadrement des activités nucléaires, balistiques et déstabilisatrices de l’Iran. C’est un fait, l’Iran a violé les obligations qu’il avait prises il y a dix ans lors de la négociation sur le nucléaire iranien. La France et ses partenaires sont donc fondés à réappliquer les embargos mondiaux sur les armes, sur les banques, sur les équipements nucléaires qui avaient été levés il y a dix ans. Sans engagement ferme, tangible, vérifiable de la part de l’Iran, nous le ferons au plus tard à la fin du mois d’août.
> La liberté rendue par la Commission européenne aux
États membres de reprendre le contrôle des réseaux sociaux qui intoxiquent les
cerveaux de la jeunesse européenne. Jusqu’à présent, nous étions entravés dans
notre capacité à le faire. J’avais réussi en 2023, grâce à la loi pour la
sécurisation de l’espace numérique, à imposer la vérification d’âge pour
l’accès aux sites pornographiques. Mais nous ne parvenions pas à imposer des
restrictions d’âge pour l’accès aux réseaux sociaux. J’avais dit très clairement
que si la Commission européenne renonçait à instaurer un ordre public dans
l’espace numérique, il fallait qu’elle rende la possibilité aux États membres
de le faire. Depuis hier, c’est chose faite et je m’en félicite.
> [Guerre commerciale de Trump] La menace de l’application par les
États-Unis de droits de douane de 30 % sur l’Union européenne est une
mauvaise manière qui a l’apparence d’un chantage, qui n’est pas à la hauteur de
la relation privilégiée entre les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne.
Rappelons que les droits de douane, de tels droits de douane, amputeraient très
profondément le pouvoir d’achat des classes moyennes américaines, qui seraient
les premières victimes d’une telle décision. Les droits de douane sont un impôt
sur les classes moyennes. Rappelons que l’économie américaine a un besoin vital
de l’économie européenne pour fonctionner. Les grandes entreprises du
numérique, les GAFAM, réalisent 25 % de leurs revenus en Europe. Et la
zone euro finance l’économie, le déficit public américain, à hauteur de 3000
milliards d’euros nets des investissements américains en Europe.
Rappelons enfin que l’Union européenne dispose, depuis 2023, d’instruments de
défense commerciale extrêmement puissants face à la coercition, qui lui
permettent de restreindre l’accès à ses marchés publics, de restreindre l’accès
au marché unique pour les services, y compris les services numériques et les
services financiers. Que nous sommes des partenaires, que nous devons trouver
un accord, que l’Union européenne est le premier partenaire commercial des
États-Unis, mais n’a pas vocation à devenir un vassal des États-Unis.
> Guerre commerciale de Trump] Nous soutenons la Commission dans son effort pour négocier un accord équilibré qui défend les intérêts européens. Chacun doit le savoir, il n’y a pas besoin d’être un expert du commerce international. Les Européens, en 2023, ont décidé de se doter d’instruments de défense commerciale extrêmement puissants, qui ont vocation à dissuader les coercitions, quelles que soient leurs formes.
> [Kurdes en Syrie] Nous continuons à faciliter, aux côtés des Américains, le dialogue. entre les autorités syriennes et les autorités kurdes. C’est un enjeu majeur. Les Kurdes ont été des alliés fidèles dans la lutte contre Daesh. Leur pleine intégration dans la citoyenneté syrienne est un objectif majeur.
> Je ne crois pas que la France soit très dépendante au gaz russe. Ça peut poser des questions à d’autres pays européens, mais vous avez sans doute relevé comme moi que la Commission européenne a d’ores et déjà mis sur la table, avec RepowerEU, un plan très concret, très ambitieux, pour sortir définitivement l’Europe de sa dépendance à cette énergie fossile.
> Nous souhaitons que la Géorgie puisse revenir sur le chemin européen auquel aspire le peuple géorgien, et nous avons déploré un certain nombre de décisions récentes en appelant les autorités géorgiennes à se mettre en conformité avec l’aspiration de leur propre peuple. Merci beaucoup.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Le moment de vérité porté par le Premier ministre incarne une
conviction : celle que le courage et la responsabilité doivent guider l’action
publique. Le cap est fixé : stop à la dette, priorité à la production. Dans le
dialogue, avec la main tendue aux parlementaires, à celles et ceux qui veulent
construire des solutions, pas entretenir l’immobilisme. Comme l’a rappelé le
Premier ministre, il faut agir avec justesse et justice. En veillant à ce que
nos actions prennent en compte toutes les dimensions de notre avenir commun, y
compris l'urgence écologique, dans un monde plus bouleversé que jamais.
> Alors que les négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique reprennent début août à Genève, la France entend défendre un texte ambitieux. Avec barbara Pompili, ambassadrice pour l’Environnement, j’ai réuni – dans la dynamique de l’Appel de Nice qui a fédéré 96 pays – ONG, scientifiques et acteurs économiques pour porter ensemble des objectifs clairs : réduire la production de plastique, interdire les substances les plus problématiques, imposer l’écoconception et faire respecter le principe du pollueur-payeur.
> Le leasing social, c’est l’expression concrète de l’écologie populaire que je porte : une écologie qui ne laisse personne de côté, qui permet de faire des économies sur les factures et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. En 2024, près de 50 000 ménages modestes ont pu accéder à un véhicule électrique grâce à ce dispositif, promesse de campagne du Président de la République. C’est une fierté d’avoir lancé la première édition, et de poursuivre cet engagement pour une deuxième. En 2025, le Gouvernement confirme son ambition : au moins 50 000 véhicules seront proposés à un prix accessible, avec des loyers sous les 140 € par mois, dont un minimum de 5 000 réservés aux zones à faible émission. Le leasing social, c’est une transition écologique qui parle à tous, juste et concrète : rendez-vous le 30 septembre pour le lancement!
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> [La Commission européenne confirme la possibilité pour les États
membres d'interdire les réseaux sociaux sous un certain âge] La France est à
l'avant-garde. Nous le devons à nos enfants, à nos adolescents. Pour leur
santé, pour leur sécurité, pour leur avenir. Nous le ferons avec Emmanuel Macron!
> C'est un budget de combat. Un budget qui dit la vérité aux Français. Sur l'état des comptes, sur la dette, sur les choix que nous devons faire ici et maintenant.
> Face au risque de la censure, il y avait 2 choix : avoir du courage ou en manquer. Je préfère être membre d'un gouvernement qui a du courage et dit la vérité aux Français.
> Le budget de mon Ministère non seulement ne baissera pas mais même augmentera légèrement pour continuer à accompagner les femmes victimes de violences. Dans ce moment budgétaire si exigeant, c'est un véritable choix politique que le gouvernement a fait. Un signal clair qui est envoyé.
Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée des Comptes publics)
> Nous avons pris nos responsabilités. Notre plan, c'est un plan de
vérité, un plan de redressement, un plan pour l’avenir.
- Réduire notre déficit.
- Produire plus et travailler plus
nombreux.
- Rendre la France plus forte.
C’est un contrat avec les Français : reprendre en main nos finances pour
reprendre en main notre destin.
> Ce budget est un budget de ralentissement de nos dépenses. Elles auraient dû augmenter de 60 milliards, on propose qu'elles n'augmentent que de 30 milliards.
> C'est un budget de souveraineté.
> On est sur un effort de la nation. Nous proposons que les retraités les plus aisés fassent une forme de solidarité envers les retraités plus modestes.
> [3 000 suppressions de postes et non remplacement de fonctionnaires] C'est le fruit de 8 ans de modernisation de nos services publics. (...) C'est une année de stabilité des salaires, on n'a pas de nouvelle hausse des salaires.
> [Suppression de jours fériés pour faire des économies] On a un enjeu de travailler plus nombreux et tous un peu plus. On doit faire 30 milliards d'euros d'économies.
> [Budget 2026] La première des priorités, c'est celle de la sécurité.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Le Premier ministre a présenté son plan pour redresser nos comptes
publics, avec un axe majeur sur la production. Plusieurs combats que j'ai
portés ont nourri ce plan d'ensemble :
- Une énergie abordable pour nos industriels, afin qu’ils bénéficient des
atouts de notre parc nucléaire historique et puissent lutter à armes égales
dans la compétition internationale. Les travaux menés avec EDF depuis début
2025 doivent se poursuivre en ce sens ;
- La bascule du financement du modèle social sur d’autres assiettes que le
travail, car réduire le coût du travail est indispensable au renforcement de
notre compétitivité;
- La préférence européenne intégrant un contenu local dans les marchés publics,
les aides publiques et les normes, afin de sortir de la naïveté face à nos
partenaires commerciaux. L'avis que j’ai fait adopter par le conseil national
de l'industrie le 13 juin dernier est ainsi repris dans le plan du Premier
ministre ;
- La formation de davantage d’ingénieurs, et notamment de plus de femmes
ingénieures
- La décarbonation de l'industrie restera un enjeu essentiel pour le budget
2026, afin de poursuivre les efforts initiés en loi de finances pour 2025.
Je continuerai de porter ces combats, sous l'égide du Premier ministre, afin de
poursuivre la trajectoire de réindustrialisation initiée depuis 2017.
> Le leasing social permettra à 50 000 français de bénéficier de tous les avantages d’un véhicule électrique : coût de recharge très inférieur à un plein d’essence, conduite silencieuse, entretien facile et abordable… Le véhicule électrique est le plus adapté à tous nos besoins du quotidien. Les constructeurs automobiles proposent aujourd’hui une offre d’excellente qualité et le nombre de bornes de recharge ouvertes au public a été multiplié par six dans les trois dernières années avec notamment une station tous les 60 kilomètres sur autoroute. Faire le choix de l’électrique c’est choisir aussi une énergie produite en France et décarbonée et sortir de notre dépendance au pétrole étranger.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Rien n’est plus inspirant que la voix de la jeunesse qui s’engage pour
son avenir ! L’engagement des jeunes issus des quartiers
prioritaires de la politique de la Ville est une force incroyable pour notre
pays. Lors de ma rencontre avec les Lauréats de la Fondation Archery, j’ai été
profondément inspirée par leur énergie, leurs idées et leur envie de changer
les choses. Votre parole nourrit la politique que je porte, et c’est
avec vous, à vos côtés, que nous construirons une société plus juste. Continuez
d’oser, d’avancer, et de porter vos rêves haut !
> [Ascenseurs en panne] Sur 645 000 ascenseurs en France,
on compte 1,5 million de pannes chaque année. 16 % des départements ont remonté
des problèmes d’ascenseur. C’est inadmissible. (…)
Vous vous retrouvez pris en otage, c’est une atteinte à la liberté et un
handicap imposé par une mauvaise gestion ou un problème industriel.
> C’était le 14 juillet 2016, nous venions tout juste de lever l’état d’urgence pour terrorisme, nous pensions avoir enfin le temps de la reconstruction. Mais hélas quelques heures après eu lieu l’attentat de Nice. Je pense à toutes les victimes et à leurs proches.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> Le Premier ministre François Bayrou est à la tâche depuis le 1er jour
pour poursuivre le redressement de nos finances publiques. L’effort pour 2026
est important. Il est nécessaire. Il n’y a pas de compétitivité, pas
d’attractivité sans finances publiques assainies.
> [Guerre commerciale de Trump] C’est un moment extrêmement important, puisque l’unité européenne, qui a fait notre force depuis maintenant plusieurs mois, doit d’abord être préservée dans un contexte, évidemment, de tensions importantes sur le plan commercial, avec l’annonce et l’envoi de la lettre du président Trump à l’Union européenne concernant une menace d’augmentation de droits de douane de l’ordre de 30 % au 1ᵉʳ août. Aujourd’hui, il faut évidemment que l’Union européenne reste d’abord unie, c’est la priorité, et c’est ce dont nous allons discuter en premier aujourd’hui. Mais, évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode, et nous devons effectivement savoir présenter de façon concrète, parfois aussi de façon très claire, quelle est la capacité de l’Union européenne à mettre sur la table des contre-mesures, à riposter, et à faire en sorte que ce rapport de force, qui est voulu par les États-Unis et qui ne doit pas mener à une guerre commerciale qui serait néfaste pour tout le monde, soit appréhendé par les Européens aussi, en démontrant leur capacité de riposte, et c’est ce dont nous allons discuter aujourd’hui. La finalité, c’est toujours la même, et nous sommes tous unis, je crois, en ce sens-là : c’est aboutir à un accord équilibré, un accord équilibré qui préserve les parties, évidemment européennes, mais qui comprend aussi, évidemment, les intérêts américains. La Commission a toujours été dans une position de négociatrice de bonne foi, et je le salue, et c’est pour cela que la France la soutient depuis le premier jour, et nous continuerons à soutenir la Commission européenne pour les prochains jours et pour les prochaines semaines. Jusqu’au 1ᵉʳ août, il nous reste deux semaines de négociation là-dessus, mais soyons très clairs : ce rapport de force, aujourd’hui, doit aussi amener les Européens à montrer les contre-mesures. Les contre-mesures, ce sont les tarifs sur les biens américains qui doivent être exposés très concrètement, et ce sont aussi la question des services et la question des mesures anti-coercition qui doivent être évoquées aujourd’hui.
> [Guerre commerciale de Trump] Je crois que la réponse de la Commission, elle a été juste. C’est continuer à démontrer sa bonne foi dans la négociation, et ça, il faut que cela le reste jusqu’au bout. On ne pourra jamais taxer la Commission européenne, ni ses États membres, de ne pas avoir joué le jeu de la négociation, d’avoir compris les intérêts de toutes les parties, et d’avoir essayé de trouver le meilleur accord possible. Et nous étions d’ailleurs proches de cet accord-là la semaine dernière, et nous devons continuer et ne pas nous disperser dans un autre objectif. En revanche, ce que je dis, c’est que le rapport de force, aujourd’hui qui se tend, doit nous amener aussi à être plus concrets et à démontrer comment l’Europe peut répondre en cas d’échec des négociations. Et c’est ça aussi l’ordre du jour aujourd’hui, et nous verrons effectivement, que ce soit sur les biens, sur les services, sur les mesures anti-coercition, comment se situe l’ensemble des États membres pour essayer d’avoir la réponse la mieux coordonnée possible. Encore une fois, avec un objectif qui doit rester notre priorité absolue dans cette période : l’unité européenne.
> [Guerre commerciale de Trump] La Commission européenne a participé aux négociations, a toujours répondu présente pour le dialogue, a mis tout sur la table d’un point de vue industriel, d’un point de vue non tarifaire, a toujours expliqué à quel point une guerre commerciale était néfaste pour l’économie européenne, mais d’abord pour l’économie américaine. Et nous voyons bien que cette pression voulue par le président américain dans les derniers jours et les dernières semaines tend aujourd’hui la capacité de négociation, mais doit nous amener, nous, à démontrer que l’Europe est une puissance. Et l’Europe est une puissance aussi en sachant démontrer sa capacité de riposte. C’est ça, vraiment, qui va être essentiel aujourd’hui, au-delà des autres points de l’ordre du jour, qui ne sont pas moins importants : la question des surcapacités chinoises, la question de la diversification commerciale. Tout ça sera aussi mis sur la table. Donc ça va être une journée avec un agenda extrêmement dense, et tout va être important aujourd’hui.
> [Guerre commerciale de Trump] Moi, je n’ai aucun tabou dans la capacité de réponse européenne. À partir du moment où vous bridez, vous empêchez un certain nombre de réponses, vous n’êtes pas dans un rapport de force favorable. Et c’est peut-être là où nous devons évoluer dans la méthode. C’est assumer, même si ce n’est pas forcément une finalité souhaitée, mais assumer que nous savons répondre sur beaucoup de questions différentes qui concernent l’économie américaine. Faute de quoi, évidemment, le rapport de force tendra vers un déséquilibre qui sera inacceptable. Et c’est exactement ce que nous voulons éviter.
> [Guerre commerciale de Trump] Si nous considérions qu’un accord est impossible, nous ne serions pas en train de continuer à négocier. Le commissaire SEFCOVIC veut reprendre langue dès aujourd’hui avec les Américains là-dessus, et il a raison. Encore une fois, la Commission européenne a toujours raison de vouloir négocier, de vouloir aboutir à un accord. Toujours. La question est de savoir avec quels moyens on se met dans des conditions de négociation, avec quelle capacité de riposte, éventuellement, de façon concrète, encore une fois, on se met dans des moyens de négociation. Ce rapport de force voulu par Donald Trump et son administration, c’est un rapport de force où vous devez démontrer aussi vos capacités de riposte. Et c’est peut-être là où on doit accélérer aujourd’hui.
> [Guerre commerciale de Trump] Si la Commission peut annoncer ce premier paquet de contre-mesures tarifaires sur les biens, je pense que ce sera nécessaire pour la suite de la négociation.
> À Vilvorde, la transition énergétique européenne prend forme. Le plus grand parc de batteries du continent est développé ici en Belgique par le français Engie. Un projet au service de la résilience électrique, de la souveraineté industrielle et du climat. L’Europe concrète, c’est ça.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> La Justice est une priorité. Jamais ce ministère n’aura connu un
budget si élevé, avec 200 millions € supplémentaires en 2026, et une loi de
programmation respectée.
> Tout se met en place pour ouvrir à la fin du mois de juillet la première prison de haute sécurité qui accueillera les premiers 100 narcotrafiquants à Vendin-le-Vieil. Une grande avancée pour la sécurité des Français et des agents pénitentiaires.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> Le Premier ministre a présenté les lignes d’un budget de combat, un
effort collectif pour endiguer l’augmentation de notre dette. Nous proposons
aux parlementaires le cap que les Français attendent de nous : maîtriser nos
dépenses publiques, protéger notre économie et défendre notre liberté de choix
parce que nous aurons pris les décisions courageuses maintenant. Dans un monde
devenu plus compétitif et plus dangereux, c’est une nécessité.
> La fiscalité des retraités qui gagnent plus de 20.000
euros sera légèrement augmentée. C'est une mesure de justice sociale.
Pour tous les retraités qui sont au début de l’échelle des impôts (...), leur
fiscalité va baisser.
> Il va y avoir la création d'une contribution de solidarité pour les Français les plus fortunés. (…) Il n'y a pas de retour de l'ISF.
> On va toucher plutôt l'épargne excédentaire qu'ont les gens et non pas l'investissement dans l'entreprise.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> [14 juillet] Nos armées défilent aujourd'hui devant la Nation. Elles
font notre fierté, par leur professionnalisme et leur niveau d'engagement au
service de la protection des Français. Elles participent à notre rayonnement,
par leur coopération avec nos partenaires étrangers, dont certains défileront à
leurs côtés. Elles œuvrent pour la cohésion nationale, par l'excellence des
formations et l'accompagnement qu'elles délivrent à notre jeunesse.
> Nos armées accompagnent aussi notre jeunesse volontaire. En Outre-Mer, les régiments de Service militaire adapté accueillent 6.000 jeunes par an. En métropole, 1.500 rejoignent le Service militaire volontaire. Militarité pour donner un cadre, accompagnement individualisé et formation professionnelle pour orienter, avec des résultats concrets : plus de 80% de taux d’insertion.
> Ils sont ceux qui équipent, construisent, ravitaillent et soignent. Les Directions et Services Interarmées rendent possible l'engagement de nos forces. Souvent exercées dans l'ombre, sur le territoire national comme en opérations, leurs missions sont vitales pour garantir le succès des armes de la France.
> Une Marine d'emploi. Des eaux chaudes du Pacifique et de la mer Rouge, jusqu'aux eaux gelées de la Baltique et de l'Arctique, la Marine est engagée à des niveaux rarement atteints dans son histoire moderne. À l'image de l'équipage de la frégate multi-missions Auvergne, déployé par deux fois dans le Nord de l'Europe, pour soutenir les missions de l'OTAN et renforcer notre présence aux frontières de l'Europe.
> « Bonne de guerre » Pour son 70e anniversaire, la 7e Brigade blindée défile en unité constituée : infanterie, cavalerie, génie, artillerie. Au cœur de la transformation de l'armée de terre, prête à l'engagement dans un conflit de haute intensité. Symbole de la capacité de nos armées à se déployer au niveau d'une brigade, dotée de l'ensemble des équipements les plus modernes et durcis à l'aune des retours d'expérience des conflits actuels.
> Sous l'Arc de Triomphe, la Flamme de la Nation ne s'éteint jamais. Allumée par André Maginot le 11 novembre 1923, elle honore le soldat inconnu qui y repose, et à travers lui tous ceux morts pour la France. Depuis 100 ans, l'association La Flamme sous l'Arc de Triomphe la ravive quotidiennement. Depuis 100 ans, le bleuet de France se vend pour soutenir nos anciens combattants, les familles endeuillées et ceux qui restent. Aux morts, à nos anciens, à nos blessés, pour leur mémoire.
Annie Genevard (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté
alimentaire)
> 20 pays de l’Union européenne, par la voix de leurs ministres de
l’Agriculture, ont exprimé leur vive préoccupation sur les rumeurs qui courent
à la fois sur le CFP et sur la PAC. Je rappelle que ce qui nous craignons
évidemment beaucoup, c’est une dilution du budget de la PAC qui lui ferait
perdre son caractère spécifique. Et la dilution, évidemment, ne garantit pas
que nous aurons une PAC à la hauteur des enjeux, une PAC organisée en deux
piliers. Et ce point fait l’objet d’une très grande attention de la part de la
France, mais également de 19 autres pays européens qui l’ont exprimé lors du
dernier Conseil agriculture.
> Haut niveau de préoccupation sur les relations commerciales internationales : les récentes déclarations des États-Unis sur des niveaux de droits de douane portés à 30 % plongent évidemment de nombreuses filières agricoles en France dans la plus grande inquiétude, notamment la filière viticole, et puis aussi tout ce qui touche à l’épicerie, aux produits laitiers. Et naturellement, nous espérons que l’Union européenne va pouvoir conduire une action très coordonnée de résistance et de négociation ferme à l’égard des États-Unis.
> Haut niveau de préoccupation sur le Mercosur. Je rappelle que la France ne valide pas le projet d’accord de libre-échange tel qu’il a été paraphé à Montevideo, parce qu’il expose particulièrement les filières du bœuf, de la volaille, du sucre et de l’éthanol, et l’effet cumulatif que ces mesures pourraient avoir sur ces filières. Je rappelle qu’il y a l’Ukraine, il y a d’autres accords de libre-échange, et qu’il y a un effet cumulatif, notamment sur les filières d’élevage. Donc la France a fait une proposition concrète d’un protocole additionnel qui permettrait d’instaurer des mesures de sauvegarde robustes pour protéger ces filières. Je rappelle aussi que la quasi-unanimité des ministres de l’Agriculture européens, lors du dernier Conseil agri-pêche, ont posé très clairement les critères qui devraient être mis en œuvre pour les prochains accords de libre-échange. Cela recouvre notamment : une étude d’impact au niveau européen et pour chacun des pays membres de ce que pourraient emporter les accords de libre-échange ; deuxièmement, un suivi attentif de ces accords de libre-échange ; troisièmement, des clauses de sauvegarde robustes qui protègent nos filières agricoles ; quatrièmement, une réciprocité des normes assorties de contrôles, et notamment en matière de produits phytosanitaires. On ne peut pas imposer à nos propres agriculteurs des contraintes en matière de produits phytosanitaires et tolérer des productions qui ne les respecteraient pas. C’est un haut niveau de préoccupation. Je crois que tous les accords de libre-échange doivent vraiment être regardés à l’aune de ces critères, ce que ne fait pas le Mercosur. C’est bien la preuve que le projet d’accord avec le Mercosur est un accord d’un autre âge. Il n’obéit pas aux exigences que nous devrions mettre davantage en avant.
> [Mercosur] Nous sommes toujours dans une posture
d’opposition au projet d’accord tel qu’il a été paraphé. Je crois que c’est
vraiment ça qu’il faut entendre. La position de la France n’est pas isolée. De
nombreux pays partagent les mêmes inquiétudes que nous. C’est important de le
dire, parce que longtemps on a considéré que, au fond, tout le monde était
d’accord. Mais en réalité, beaucoup de pays se rendent compte des implications
que cela a sur leurs propres productions et sur leurs propres agriculteurs.
Qu’est-ce qui n’était pas dans l’accord ? Ce qui n’est pas dans l’accord
et qui pose véritablement problème : il y a une clause de sauvegarde dans
l’accord, mais qui est générale et dont l’application pose énormément de
problèmes. En revanche, les Brésiliens ont obtenu une clause de sauvegarde
spécifique sur l’automobile. Donc on voit bien qu’il y a une asymétrie de
positions qui n’est pas acceptable.
Deuxièmement, l’accord UE-Mercosur a introduit une disposition qui est une
première, totalement inédite, qui consiste en un rééquilibrage des concessions.
Cela veut dire que, dès lors que l’UE exigerait de nouvelles normes – après
tout, c’est évolutif cette question, on peut voir disparaître certaines normes
ou se durcir certaines dispositions – et si cela a des conséquences sur les
pays du Mercosur, cela pourrait réouvrir les conditions de l’accord. Donc là,
on voit bien que ce qui est en jeu, c’est l’autonomie réglementaire de l’Union
européenne. Et cela n’est pas acceptable. C’est même incroyable qu’on ait
accepté une telle disposition, qui n’a jamais été mise en œuvre. Quant aux
clauses de sauvegarde robustes, elles sont mises en œuvre dans d’autres types
d’accords, je crois avec le Japon notamment, et d’autres pays. Donc on va les
mettre en œuvre pour le riz dans les accords qui sont conclus avec les pays
asiatiques. Donc ça existe, les clauses de sauvegarde des agriculteurs. Il faut
absolument les réintroduire. Et je dirais qu’à un moment où le Brésil est
challengé par des mesures américaines qui renchérissent énormément les droits
de douane, l’accord UE-Mercosur va devenir stratégique, encore plus stratégique
pour le Mercosur. Donc ça nous donne, je dirais, de quoi négocier avec le
Mercosur, en tout cas je l’espère. Je pense que si à la fois la Commission et
le Mercosur acceptent ce protocole additionnel et acceptent des mesures de
sauvegarde robustes, légitimes, un bon accord, c’est un accord gagnant-gagnant.
Lorsque l’une des deux parties est perdante, ça ne peut pas être un bon accord.
Ça ne peut pas être un accord durable. Ça ne peut que porter préjudice aux
accords de libre-échange, dont on sait qu’ils sont une source de prospérité
pour l’Union européenne. Il ne s’agit pas pour nous de stigmatiser les accords
de libre-échange. Ils peuvent être bons pour nos producteurs, mais à la
condition qu’ils soient équilibrés. Et c’est dans cette voie de la recherche de
l’équilibre que nous devons encore travailler avec le Mercosur et avec l’Union
européenne.
> Nous sommes attachés d’abord aux politiques qui garantissent le revenu aux agriculteurs. Nous sommes très attentifs à tout ce qui touche au renouvellement des générations, parce que c’est le mur qui est devant nous, et dans toute l’Europe. Sans agriculteurs, il n’y a pas d’agriculture, donc il faut véritablement encourager le renouvellement des générations, et le revenu apporté aux jeunes agriculteurs est tout à fait important. Nous sommes attachés également à la question de la simplification. Les politiques agricoles européennes sont trop compliquées, souvent mal comprises, et donc, quand elles sont mal comprises, elles sont parfois mal respectées, en dépit de l’effort que font les agriculteurs, qui passent beaucoup trop de temps devant leur ordinateur et dans leurs papiers, alors qu’ils ont tant de travail dans leurs exploitations. C’est quelques-uns des critères à l’aune desquels nous regarderons cette future PAC. Nous sommes attachés évidemment à la préservation des piliers. C’est absolument fondamental que les mesures environnementales, auxquelles nous sommes attachés, soient davantage incitatives pour être mieux appliquées. Vous savez que la France conditionne les aides à hauteur de 40 % dans le deuxième pilier sur les mesures environnementales. Donc c’est un vrai choix que nous faisons. Mais pour inciter davantage encore, il faut être moins dans la coercition que dans la pédagogie de l’incitation.
Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de
la Vie associative)
> Beaucoup se demandent ce que deviendra l'excédent budgétaire des Jeux
de Paris 2024 : hier, nous avons apporté une première réponse.
C'est à la Maison du sport français que s'est tenu le premier Conseil
d'Administration du Fonds de dotation Paris 2024 post-Jeux. En présence de
toutes les parties prenantes, il a été acté que l'excédent doit d'abord servir
à faire grandir la pratique du sport, partout en France.
Dès cet été, nous soutiendrons 19 projets, festifs et accessibles, qui feront
vivre l’héritage olympique et paralympique, avec en ligne de mire la Fête du
Sport le 14 septembre prochain !
Mais l’essentiel reste devant nous : cet excédent doit rendre le sport plus
présent et plus accessible, pour tous les publics.
Dès la rentrée, la majorité des moyens du Fonds de dotation seront alloués pour
:
- Soutenir les projets créés ou amplifiés pour les Jeux, en faveur du
développement de la pratique sportive, pour tous.
- Accompagner les athlètes de haut-niveau, tout le long de leur parcours.
Cet argent sera investi avec méthode et exigence. Rendez-vous à l'automne pour
le prochain conseil!
Sophie Primas (ministre déléguée auprès du Premier
ministre, porte-parole du Gouvernement)
> Aujourd’hui, le Premier ministre et le gouvernement ont pris leurs
responsabilités devant le risque existentiel que représente notre
surendettement, en proposant un budget ambitieux où chacun apportera sa pierre
à l’édifice. Ce sursaut budgétaire, nous devons le faire, nous pouvons le faire
et nous allons le faire. En travaillant ensemble, nous avons choisi de dépasser
nos divergences pour ce moment crucial. Avec toujours le même objectif en tête
: être utile aux Français. Une nouvelle étape s’ouvre. Il est temps d’agir,
avec courage et lucidité, pour l’avenir de nos enfants.
> [Budget] Le gouvernement a désormais une feuille de route claire, ambitieuse qui repose sur deux piliers, produire plus et dépenser mieux.
> [Budget] Ce sursaut budgétaire, nous allons le faire (...) grâce et avec les Français.
> Le président de la République a estimé que le budget
présenté la veille par le premier ministre avait la vertu du courage, de
l’audace et de la lucidité de regarder les objectifs d’investissements auxquels
la nation doit faire face.
Il a rappelé que le nerf de notre nation, c’est la croissance, et qu’il lui
semblait que les dispositions qui ont été prises vont dans le sens de la
croissance et du soutien au facteur de croissance.
Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie,
des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée de l’Intelligence
artificielle et du Numérique)
> La protection de nos enfants ne se monnaye pas. Le Conseil d’État et
la Commission européenne nous donnent aujourd’hui raison : ce n’est pas à l’industrie
pornographique de dicter ses règles, la loi s’applique à tous. Trente ans après
l’inscription de l’interdiction de l’exposition des mineurs aux contenus pornographiques,
il est plus que temps que ces sites appliquent nos règles pour protéger nos
enfants. J’attends d’eux qu’ils se conforment sans délai à leurs obligations,
en droits national et européen.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Budget européen] Je rappelle nos priorités. Un budget ambitieux avec
:
- soutien à la compétitivité et innovation
- souveraineté dans la défense et l’espace
- soutien au monde agricole
- ressources propres.
> Les chiffres donnés par Marine le Pen sont faux. Sa « proposition » [de baisser la contribution de la France à l’UE] est impossible à appliquer et pénaliserait nos agriculteurs, nos régions, nos entreprises qui bénéficient des fonds européens. Dès qu’il le peut, le RN nous ressort un Frexit qui ne dit pas son nom.
> Journée d’entretiens à Berlin hier à la Chancellerie, au ministère des finances, du spatial, et des affaires étrangères. La coopération franco-allemande est plus urgente que jamais dans un contexte géopolitique dangereux.
> [Guerre commerciale de Trump] > Les menaces tarifaires américaines sont inacceptables et injustifiées. Les Européens ont les moyens de se défendre et le feront : contre-mesures sur les biens, instrument anti-coercition sur les services. Il est temps de montrer de la force.
> Le premier ministre a tenu aujourd’hui un discours de vérité: nous devons faire un effort collectif pour réduire la dépense publique et la dette. C’est un enjeu de compétitivité, de souveraineté, de liberté pour notre pays. Les générations futures nous jugeront.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Difficultés à se financer, difficultés à s’assurer, pluralisme en
danger : cela suffit ! Deux députés viennent d’être déclarés inéligibles après
avoir fait face à un parcours du combattant pour financer leur campagne. Le
Conseil constitutionnel n’a fait qu’appliquer la loi. Mais quand nos règles de
financement entravent l’engagement au lieu de le faciliter, il faut les
changer. Parce que la démocratie a un coût, en 2021, nous avons proposé 12
mesures. L’Assemblée nationale est prête à avancer.
> [Agriculteurs] Non Sandrine Rousseau, on n’en a pas « rien à péter de leur rentabilité ». Ils se lèvent tôt, ils travaillent dur, ils nous nourrissent. Ils sont notre fierté , et ils doivent pouvoir vivre dignement de leur travail. C’est plus qu’une exigence, c’est un devoir pour la nation.
> Chaque territoire ultramarin compte. Chaque voix ultramarine doit être entendue. C’est le rôle de l’Assemblée nationale, et nous y veillons.
> Le 14 juillet est un moment de fierté nationale. Fierté de voir nos armées défiler, de saluer celles et ceux qui servent, protègent, s'engagent. Fierté d'une Nation rassemblée autour de ses valeurs et de ceux qui les défendent, parfois au prix de leur vie. En ce jour, pensons aussi à leurs familles et à leurs camarades blessés.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> L'enjeu de redressement de nos finances publiques pour l'année qui
vient est colossal. Et il est aussi vital. Il l'est d'autant plus que, partout
autour de nous, les États se réarment pour faire face aux tensions et aux
menaces qui rôdent. Mais ce redressement ne doit pas uniquement être perçu
comme un enjeu de protection. Il doit aussi être un facteur de projection vers
l'avenir.
Car c'est notamment en redressant nos finances publiques que nous pourrons
redonner espoir à notre pays, en lui donnant les marges de manœuvre nécessaires
pour préparer demain : recherche et enseignement supérieur, innovation,
compétitivité, services publics, enfance et jeunesse, écologie. Maîtriser nos
dépenses aujourd'hui, c'est rendre possibles les investissements de demain dans
les secteurs prioritaires et d'avenir. C’est possible !
En 2024, pour la première fois depuis 15 ans, l’État a dépensé moins que
l’année précédente. Parce que nous avons fait des choix difficiles. Et si le
déficit a augmenté l’an dernier, c’est parce qu’il faut réformer notre modèle
social. Il est donc indispensable d'agir. Sans anathèmes ni faux semblants.
Cela n'est sans doute pas très populaire.
Mais la position de mon groupe est claire : nous saluons et nous soutenons la
volonté du Premier ministre exprimée hier, l'ampleur du redressement budgétaire
à faire, et la reprise de notre désendettement. Nous saluons également la
volonté du gouvernement de reprendre une réforme de l'assurance chômage. Elle
est prête depuis 1 an et, si elle a été suspendue par la dissolution, nous
n’avons eu de cesse de la défendre depuis. Avant de demander davantage
d’efforts aux Français qui travaillent, il faut qu’il y ait davantage de
Français qui travaillent.
Bien sûr, le Gouvernement l'a dit lui-même : certains sujets restent à
débattre, à préciser, ou à corriger - et le parlement jouera pleinement son
rôle dans cette perspective. Mais quiconque remet en cause la nécessité de
maîtriser notre déficit brade l'avenir de notre Nation. Certains partis
politiques jouent à cet égard à un jeu extrêmement dangereux : celui de refuser
tout en bloc, de faire croire qu'il y aurait des solutions faciles, ou qu'on
pourrait continuer à dépenser et taxer toujours plus. C'est irresponsable.
La politique politicienne n'a pas sa place dans un moment aussi important pour
la France et pour son avenir.
David Amiel (député)
> Assez des Ponce Pilate budgétaires qui multiplient les lignes rouges
en se lavant les mains des conséquences ! Le Premier ministre a présenté un
plan courageux. Il peut être rendu plus juste socialement, plus efficace
économiquement, mais avec des alternatives crédibles.
● MoDem
> Le groupe Les Démocrates salue
la présentation par le Premier ministre François Bayrou des orientations
budgétaires pour 2026 et des grandes lignes de la trajectoire des finances
publiques pour les années à venir. Pour Marc Fesneau, président du groupe, « Le
Premier ministre a montré une voie courageuse et vitale pour le pays, base du
dialogue dans laquelle toutes les forces politiques de gouvernement doivent
désormais s’engager. Les Français nous regardent et attendent qu’en
responsabilité, nous soyons capables de doter la France d’un budget solide à
l’automne prochain ». Ces perspectives budgétaires constituent tout d’abord un
chemin de vérité. Vérité sur la situation de nos finances, sur l’ampleur du
déficit, de l’inflation, sur les efforts à fournir pour garantir notre
souveraineté. La vérité est également une opportunité d’action : il est encore
temps de corriger notre trajectoire, de redresser nos comptes, de retrouver des
marges de manœuvre pour appréhender l’avenir avec force et optimisme. Ce budget
se place ensuite sous le signe de la crédibilité. Crédibilité des efforts
demandés, à la hauteur de la situation inquiétante de nos finances publiques.
Crédibilité aussi auprès des marchés qui nous financent et auprès de nos partenaires
européens, dans un contexte de menaces, y compris de nos « alliés » américains.
Crédibilité enfin auprès des acteurs économiques et sociaux, en particulier les
entreprises, qui ont besoin de visibilité et auprès des Français, qui attendent
un cap clair, tenable et compréhensible. C’est pourquoi les efforts reposeront
en grande partie sur la réduction des dépenses de l’État et de ses opérateurs.
Ce budget comprend aussi un effort de justice et une justice dans l’effort.
C’est un budget où chacun contribuera, en fonction de ses moyens, sans
spoliation ni faux semblants et où toutes les dépenses de l’État seront
stoppées, à l’exception des moyens supplémentaires qui seront accordés à la
défense, dans un contexte de crises internationales majeures. Au-delà du
redressement budgétaire, cette trajectoire est aussi un projet pour permettre
la croissance économique. Car on ne peut pas redistribuer ce qu’on ne produit
pas. La France doit renouer avec la création de richesse, de croissance,
d’innovation, d’emplois. C’est en ciblant mieux nos aides publiques et notre
fiscalité, en les renforçant en faveur de ce qui fonctionne tout en mettant fin
aux dispositifs moins efficaces, que notre pays saura relever ce défi. Le
groupe Les Démocrates se retrouve pleinement dans cette vision et dans cette
exigence de vérité, de crédibilité et de justice et saura prendre sa part dans
le travail de dialogue et de propositions, en vue de l’examen du projet de loi
de finances et de projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Marc Fesneau (député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Le moment de vérité. Un moment de courage. Un plan global, aux efforts
répartis avec justice et justesse. Merci François Bayrou d'avoir eu cette
lucidité et cette audace. C'est désormais à nous tous, citoyens, engagés,
responsables publics d'être à la hauteur du moment.
Perrine Goulet
(députée)
> Pour éviter de subir des choix budgétaires imposés, nous devons faire
les efforts nécessaires pour réduire notre dette et ne pas laisser ce fardeau à
nos enfants. Le cap fixé cet après-midi est difficile mais équilibré et
réaliste. Ensemble, nous devons y arriver.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
> Nous sommes mobilisés, avec le président de la
République, Emmanuel Macron, et le gouvernement français, pour la mise en place
de la majorité numérique à 15 ans à l’échelle.
Cette mesure protégera notamment les plus jeunes des dérives orchestrées par
les réseaux sociaux. La Commission européenne a présenté, cette semaine,
plusieurs mesures pour renforcer la protection des mineurs en ligne. Parmi
celles-ci, le lancement d’un prototype d’application de vérification de l’âge
des internautes, tout en garantissant le respect de la vie privée et la
protection des données personnelles. Cette application va être testée dans cinq
États membres, dont la France.
C’est une excellente nouvelle ! Cette expérimentation ouvre la voie à une
interdiction des réseaux sociaux en dessous d’un certain âge. C’est une
victoire ! Nous restons cependant vigilants: l’Europe ne doit pas dépendre du
bon vouloir des plateformes. Notre combat avance.
Notre mobilisation continue.
> Donald Trump relance sa guerre commerciale : il veut
imposer 30% de droits de douane sur les produits européens.
L'Europe est une puissance capable de répondre. L'instrument anti-coercition,
que notre délégation a porté, doit être enclenché si les négociations menées
par la Commission échouent. Nous devons rester unis et défendre nos intérêts,
nos entreprises et nos emplois.
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Je salue l’exercice de vérité et les annonces courageuses du Premier
ministre sur notre budget national. Sans sacrifier à nos enjeux de
compétitivité et de souveraineté – sur la défense, la transition verte ou
l’Europe –, des efforts justes et partagés sont nécessaires.
> C’est une excellente nouvelle : la Commission européenne a annoncé travailler à une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans. C’est une revendication que nous portons au niveau européen et national.
Christophe Grudler (député)
> 7 milliards pour défendre notre agriculture, nos frontières, notre
industrie. Dont 1,4 milliard pour défendre l’Ukraine contre vos amis russes.
C’est ça qui vous dérange madame Le Pen? François Bayrou propose du sérieux
budgétaire. Vous proposez le sabordage des intérêts de la France.
> Un constat implacable sur l’état financier de la France, et sur l’urgence vitale ! Agir maintenant, ou laisser mourir notre modèle français… Merci pour ces mots courageux, lucides et humbles cher François Bayrou. Les solutions sont là. Mettons-les en œuvre sans tarder!
● Personnalités
centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à
l’Enfance)
> Victoire pour la protection des enfants ! Le Conseil d’Etat nous
donne raison : YouPorn, Pornhub & cie devront vraiment vérifier l’âge des
utilisateurs.
2 millions de mineurs exposés chaque mois à la pornographie.
C’est fini l’impunité des géants du X.
> [La Commission européenne confirme la possibilité pour
les États membres d'interdire les réseaux sociaux sous un certain âge] Une
victoire collective pour les jeunes Français et Européens !
Notre combat en 3 axes :
- prévenir les dangers des réseaux sociaux
- protéger les enfants des violences en ligne
- accompagner les parents dans l’usage du numérique
On continue !