Pour cette édition du Centriste de l’année, nous avons décidé de ne pas choisir un seul lauréat mais trois parce que leurs succès respectifs au-delà de leurs victoires personnelles et de leurs partis, ont démontré que la victoire sur l’extrémisme et le populisme portés par une vague que certains estiment inarrêtable, était encore possible mais aussi que la défaite du Centre n’était pas inéluctable en cette période troublée où le radicalisme prend le pas sur la médiété dans le paysage politique de la démocratie républicaine libérale.
En cela, ce sont des événements emblématiques pour le Centre et le Centrisme.
Le premier de ces vainqueurs par ordre alphabétique, Mark Carney, a remporté les législatives du Canada en avril 2025; Nicosur Dan, le second a gagné la présidentielle de Roumanie en mai 2025; le troisième, Rob Jetten, est le leader du parti D66 qui est arrivé en tête aux élections législatives des Pays-Bas en octobre 2025.
Non seulement ils ont battu des extrémistes et des populistes, tous admirateurs de Trump, mais leurs victoires n’étaient absolument pas évidentes et elles sont dues, tout à la fois, à leurs personnalités, leurs combats et les valeurs qu’ils défendent.
Lorsqu’il a pris la succession de Justin Trudeau à la tête du pays et du Parti libéral, on prédisait à Mark Carney une défaite en rase campagne aux législatives face aux conservateurs qui s’inspiraient largement de Donald Trump.
Et c’est en partie ce dernier qui a permis à Carney de l’emporter!
La violence des attaques de l’autocrate américain dès son arrivée au pouvoir à l’encontre du Canada dont il se faisait fort de l’annexer a été une des raisons de la victoire éclatante de Carney et de son parti lors des élections.
Mais Carney est également un homme politique compétent dont le programme centriste a rassuré les Canadiens.
Nicosur Dan est un combattant de la démocratie depuis longtemps.
Après deux échecs, il avait été élu maire de Bucarest, ce qu’il était lorsqu’il décida de se présenter à la présidentielle en tant que candidat indépendant.
Absent de la présidentielle de novembre 2024 annulée deux jours avant le second tour par la Cour constitutionnelle suite aux ingérences russes notamment sur les réseaux sociaux en particulier Tik Tok (mais aussi par le versement d’argent à des électeurs) en faveur du candidat extrémiste populiste pro-Poutine et admirateur de Trump, Călin Georgescu, Dan décide de se présenter à la nouvelle élection de mai 2025.
Face à lui, un nouveau candidat tout aussi d’extrême-droite et poutino-trumpiste, George Simion dont tout le monde prédit alors la victoire comme pour Georgescu et qui arrive largement en tête au premier tour.
Mais dans une réaction salutaire, tous les partis démocratiques du pays s’allient derrière l’homme qualifié face à lui pour le second tour, Nicosur Dan.
Et les électeurs dans le même sursaut lui donnent une victoire sans contestation possible malgré la tentative de l’extrême-droite de faire croire à des manipulations du scrutin, accusant même Emmanuel Macron d’ingérence!
Aux Pays-Bas, les législatives anticipées suite à la décision du populiste Geert Wilders, leader du parti d’extrême-droite Liberté, de provoquer une crise et une élection en quittant la coalition au pouvoir afin de consolider sa place dominante dans le paysage politique du pays acquise lors du scrutin précédent, ont tourné contre toute attente à la victoire du parti centriste D66 grâce à la campagne de son leader, Rob Jetten, ancien vice-premier ministre du gouvernement de Mark Rutte axée essentiellement sur des thèmes positifs.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
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