Or donc Donald Trump accueillera sur le territoire américain acheté à la Russie et qu’elle revendique encore, l’Alaska, Vladimir Poutine pour parler de la paix en Ukraine.
Il ne vous échappera sans doute pas qu’il manque le principal protagoniste de l’affaire, Volodymyr Zelensky qui n’a pas été convié.
D’où évidemment l’interrogation qu’il est légitime d’avoir: cette «paix» se fera-t-elle sur le dos de l’Ukraine?
Tous les éléments dont on dispose indiquent que c’est l’éventualité la plus forte.
Ainsi, toutes les déclarations de Trump et de Poutine vont dans le sens d’un affaiblissement de l’Ukraine, à la fois, par la perte d’une grande partie de son territoire, par le démantèlement de son armée et par son interdiction d’adhérer à l’OTAN, qui sont des revendications du despote du Kremlin et auxquelles l’extrémiste populiste de la Maison blanche s’est montré plus d’une fois prêt à satisfaire.
Nous sommes peut-être en train d’assister à un enfumage de première catégorie où l’on se retrouvera dans la situation du début de la présidence de Trump où celui-ci ne tarissait pas d’éloges sur Poutine et tendait un guet-apens à Zelensky dans le Bureau ovale où il se faisait insulter par son vice-président, le déplorable Vance, qui insulta le président ukrainien parce qu’il ne voulait pas accepter les diktats du dictateur russe.
D’autant que les premières déclarations de Trump sur l’«échange de territoires» dont on ne sait pas exactement de quoi il parle puisque les seuls territoires occupés sont ceux de l’Ukraine et que cette dernière n’a aucune demande sur ceux qui appartiennent légalement à la Russie (ce qui ne comprend pas la Crimée).
Rappelons, par ailleurs, que si Trump veut régler la guerre en Ukraine suite à l’agression de Poutine, ce n’est pas tant pour obtenir le prix Nobel de la paix – qu’il espère néanmoins décrocher! – et encore moins pour sauver les Ukrainiens qu’il a laissé mourir sous les bombardements russes depuis son accession au pouvoir mais parce qu’il veut commercer avec la Russie en grande partie pour son intérêt personnel.
Et que cela passe par une défaite de l’Ukraine est une option tout à fait acceptable selon lui.
Car rappelons également que si Trump s’est fâché contre Poutine ces dernières semaines, ce n’est pas tant que ce dernier continuait à assassiner des civils que parce qu’il ne répondait pas positivement à ses propositions ou qu’il les tournait en ridicule en faisant sembler d’y adhérer sans changer sa conduite de la guerre.
Quelque chose d’évidemment inacceptable pour le narcissique mégalomane américain.
Trump demande sans doute à Poutine de la jouer malin, ce que ce dernier a du mal à faire tant son hubris est surpuissante.
Mais ce qui est sûr, c’est que les Ukrainiens ont des raisons d’être inquiets.
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