François Bayrou a donc décidé de créer un podcast éphémère (ou pas) pour parler directement aux Français pendant un peu plus d’un mois à propos de la dette du pays et du Budget 2026.
Parler «directement» au peuple n’est pas une nouveauté.
Dans les exemples récents, il y a eu les «causeries au coin du feu» retransmises à la radio du président américain Franklin Roosevelt entre 1933 et 1944 et les «causeries» hebdomadaires également radiodiffusées du président du conseil français Pierre Mendès-France pendant les quelques mois de son mandat à la tête du pays entre juin 1954 et février 1955.
Mais, évidemment, tous les gouvernants se sont adressés et s’adressent directement au peuple, notamment par les réseaux sociaux – forme de communication qui fut «inventée» par Barack Obama lors de sa campagne présidentielle de 2008 – même si c’est de manière plus protocolaire ou plus variée et plus courte généralement, et que ce n’est pas sous forme de feuilleton puisque Bayrou a décidé de leur parler tous les soirs de vive voix et non pas par des messages écrits ou de courtes vidéos comme le font désormais tous les politiques.
Quant à l’utilisation de la plateforme YouTube pour poster son podcast, c’est une démarche originale ainsi que de ne parler que d’un sujet, les déficits publics et comment les régler.
On ne sait pas encore si cette façon de procéder obtiendra un succès d’écoute (selon les chiffres donnés par YouTube, il y avait 52456 vues à 12h37 ce 6 août) et s’il parviendra à convaincre les Français mais, on peut au moins dire, que le Premier ministre aura tout essayé pour faire passer son message sur la dette et sur l’obligation de faire des économies pour ne pas grever l’avenir du pays.
Et c’est évidemment à porter à son crédit même si, tout aussi évidemment, les critiques se sont faites jour quant à son initiative.
Et s’il a choisi de communiquer de cette manière et pendant l’été, c’est bien pour marquer l’importance du sujet qu’il aborde, ce dont les Français sont bien conscients selon les sondages même s’ils ne partagent pas toutes les propositions du gouvernement, loin de là.
Il y aurait beaucoup à redire à la communication globale de François Bayrou, notamment sur son utilisation très peu productive et efficace d’internet et des réseaux sociaux avec des silences qui sont parfois surprenants, voire répréhensibles.
Cependant, ces causeries qu’il a baptisées «FB direct» (sic!) ont un fondement centriste très marqué avec cette volonté de réunir autour de soi le plus grand nombre, en passant au-dessus des clientélismes et en choisissant de prendre chacun pour une personne capable de prendre ses responsabilités.
De là à dire que son initiative sera couronnée de succès, il y a une grande marge…
Jean-Louis Pommery
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