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samedi 19 juillet 2025

Vues du Centre. Le mensonge, le lien entre Trump et son électorat

Par Aris de Hesselin


A périodes répétées, Trump est confronté à ses mensonges.

Ce n’est guère difficile tellement il en a proférés sur son compte sans parler des fake news qu’il a inventées ou reprises, de même avec les théories élucubrationistes (complotistes).

Le populiste extrémiste peut ainsi aller très loin dans ce domaine et prétendre, par exemple, qu’il ne connait pas des personnes qui sont pourtant avec lui sur nombre de photos et vidéos, et avec qui il semble entretenir des relations amicales.

Au-delà d’un comportement qui lui avait été inculqué par un de ses mentors, c’est bien de pathologie psychiatrique qu’il faut parler.

Lors de sa première campagne présidentielle, le nombre et l’énormité de ses mensonges, tous les observateurs affirmaient avec certitude que c’est ce qui allait ruiner ses ambitions et le ferait disparaître de la scène politique à jamais.

Or il n’en a rien été!

Au contraire, ce sont eux qui lui ont permis d’être élu à la Maison blanche en 2016 et, de nouveau, en 2020.

Et de manière incompréhensible, tous ses mensonges qui ont été éventés et dévoilés publiquement n’ont pas écorné son image auprès de ses soutiens et de ses électeurs.

Ils ont même renforcé, souvent, son aura qu’il possède, pas seulement avec ses fan(atique)s mais avec une partie du peuple américain.

Ceci pose évidemment des questions dérangeantes sur la démocratie républicaine libérale et la capacité de nombre d’électeurs à faire des choix rationnels et non uniquement émotionnels permettant ainsi, en ce troisième millénaire, à des charlatans d’accéder au pouvoir.

En l’espèce, c’est le lien entre Trump et son électorat qui interpelle.

Celui repose essentiellement sur le mensonge que le populiste profère et que ses soutiens croient ou feignent de croire.

Car, à part quelques excités parfois dangereux et des imbéciles congénitaux, ses mensonges sont repris parce qu’ils accompagnent un récit sur les gentils et les méchants, les bons et les mauvais souvent d’une niaiserie confondante mais qui va dans le sens des ressentis de ses électeurs et de la haine qu’ils éprouvent pour l’Amérique libérale.

Peu importe alors qu’ils soient des mensonges.

Ce qui rend difficile une désintoxication de tous ceux qui en font leur bible.

Avec l’affaire Jeffrey Epstein, le vent peut-il tourner?

La relation amicale entre Trump et ce milliardaire mort en prison après qu’il ait été mis en examen après le témoignage de dizaines de jeunes femmes du fait qu'elles auraient été abusées sexuellement, violées et prostituées, souvent alors qu'elles étaient mineures, est connue et documentée même si le président américain a toujours affirmé qu’il le connaissait à peine malgré toutes les preuves disant l’opposé.

Jusqu’à présent Trump affirmait que ceux qui avaient bénéficié des réseaux d’Epstein étaient des personnalités politiques démocrates et qu’il allait publier tout le dossier criminel du personnage.

Mais il n’en a jamais rien fait et il a même fait machine arrière quand son électorat s’est impatienté en critiquant ceux qui voulaient connaître la «vérité» qu’il leur avait pourtant promise.

Ce qui n’a pas empêché la demande de se faire de plus en plus pressante, mettant Trump dans l’embarras jusqu’à cette lettre suggestive qu’il a envoyé à Epstein lors de son cinquantième anniversaire que vient de publier le Wall Street Journal, quotidien pourtant conservateur et qui l’a longtemps soutenu

Comme d’habitude, l’extrémiste populiste crie au complot et réclame au média… 10 milliards de dollars de dommages et intérêts!

L’affaire va donc prendre de l’importance d’autant que le Wall Street Journal a confirmé ses informations et a indiqué qu’il irait devant les tribunaux si Trump le souhaitait.

Et si comme tout l’indique en l’état, Trump était bien un proche d’Epstein, sachant quelles étaient les pratiques de ce dernier dont ont bénéficié certains de ses amis, cela pourrait provoquer un énorme scandale.

Au point de faire perdre à Trump ses soutiens?

Rien n’est malheureusement moins sûr.

 

[Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.]

 

 


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