2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

samedi 28 juin 2025

Propos centristes. France – Protéger les enfants en ligne, maintenant / Objectifs et avancées des négociations sur les retraites / Inéligibilité de Le Pen et passe-droit / Soutien à la Pride de Budapest / Déficits et dette publics ne sont pas une fatalité…


Voici une sélection, ce 28 juin 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> La priorité c’est de tenir nos objectifs climatiques : 55 % de réduction de nos émissions de CO2 d'ici 2030, la neutralité carbone d'ici 2050.

> [Nucléaire iranien] Une sortie de l’Iran du traité de non-prolifération serait une dérive et un affaiblissement collectif et le pire scénario. Pour préserver le traité de non-prolifération je parlerai dans les prochains jours » avec chacun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Notre souhait, c’est qu’il y ait une vraie convergence de vues parce que l’objectif (...) c’est qu’il n’y ait pas de reprise d’activités proliférantes.

> [Guerre commerciale de Trump] Il y a une vraie volonté des Européens, et une bonne volonté, de conclure. Mais cette bonne volonté ne doit pas être vue comme une faiblesse.

> L’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, avec le soutien des États-Unis, est un pas en avant historique après des décennies de souffrance. Bonne nouvelle pour la région des Grands Lacs. Aux Congolais et aux Rwandais, la France adresse un message d’espoir. La paix doit tenir.

> [Conférence sur le Moyen-Orient et reconnaissance de l’Etat palestinien] Je vaux organiser le plus vite possible la conférence à l'ONU sur la solution dite à deux Etats [initialement prévue en juin mais reportée en raison de la guerre entre l'Iran et Israël] J'aurai dans les tout prochains jours le prince héritier d'Arabie saoudite pour pouvoir échanger avec lui sur une date possible. J'espère pouvoir l'organiser en juillet.

> Je viens d’échanger avec la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra. Nos pays ne cessent de se rapprocher ! Face aux grands défis de notre temps, comme l’érosion des piliers du commerce international, les Thaïlandais peuvent compter sur notre amitié.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Déclaration après la clôture du conclave sur les retraites]
Le sujet de cette rencontre est le travail que nous avons conduit depuis quatre mois pour rechercher les voies d'une amélioration de notre système de retraite. Comme vous le savez, depuis mardi matin, j'ai reçu toutes les organisations qui ont participé à ce conclave de négociations. J'ai fait le point avec chacune d'entre elles, individuellement ou en collège. J'ai entendu leurs positions respectives. Et je leur ai demandé de dresser précisément leurs points d'accord et de désaccord. Ces organisations ont travaillé depuis quatre mois, sans interruption, dans un remarquable climat de franchise, sans intervention du gouvernement comme je m'y étais engagé, et sous la houlette de M. Marette. 
Je veux le dire devant vous, ce travail, contrairement à ce qui a été abondamment dit et écrit, a été remarquablement utile. Il est vrai qu'il n'a pas, au terme de la journée de lundi, débouché dans un premier temps sur un accord immédiat, mais pour avoir fait l'inventaire détaillé, des pas en avant, des points d'accord et de dissonance, pour avoir de manière approfondie échangé avec chacune des organisations sur leurs priorités, sur leur vision de l'avenir. Je suis impressionné par les progrès, je crois que vous allez en avoir la preuve, qui ont été faits depuis 4 mois. Il y a pu y avoir des moments de tension, parfois d'agacement, c'est inévitable dans de telles négociations, et sur un sujet aussi passionné. Mais, j'affirme que les représentants des salariés et des entreprises ont chacun pris en compte les attentes de leurs interlocuteurs et ont ensemble pris en compte ce qui est plus important encore : l'intérêt général. 
C'est ce bilan précis que je vais point par point détailler devant vous pour que chacun de ceux qui nous écoutent mesurent les progrès qu'un tel effort aura permis d'envisager. Ai-je besoin de dire que ce travail de démocratie sociale, et j'y reviendrai politique, intervient dans un moment particulièrement difficile de l'histoire de notre pays et de l'histoire du monde, où nous nous trouvons sous la pression des risques et des violences, de soubresauts menaçants dans toutes les parties du monde ? C'est-à-dire, selon moi, dans un moment où notre seule arme réelle comme peuple français, comme nation, comme pays, pour défendre ce que nous sommes, est celle de la prise de conscience et de l'unité du pays. 
Mais avant de faire ce bilan précis, qui vous le verrez, est incroyablement avancé, Je veux dresser devant vous la liste des objectifs qui étaient ceux du gouvernement à l'ouverture de cette séquence inédite de démocratie sociale. Et ce sont ces objectifs qui demeurent naturellement aujourd'hui. Je vais énumérer ces objectifs d'intérêt général. 
Premier objectif et le plus important : garantir l'avenir de notre système de retraite par répartition en rétablissant son équilibre financier d'ici à 2030. C'était la condition préalable, la seule que j'avais fixée aux partenaires sociaux et qui a été acceptée par tous. 
Deuxième objectif : augmenter autant que nous le pourrons la proportion de nos compatriotes qui choisissent de rester au travail plus longtemps. La faiblesse de l'emploi des seniors en France est comparativement aux pays voisins un de nos handicaps et ce handicap menace l'avenir des retraites. Et c'est en tout cas à mes yeux un appauvrissement des compétences et des talents. 
Troisième objectif : objectif de meilleure justice. Meilleure justice d'abord à l'égard des femmes, pour qui la maternité rend plus difficile l'acquisition des droits à la retraite, et ce n'est pas juste. Justice à l'égard de ceux qui sont contraints de prolonger leurs années de travail parce qu'ils n'ont pas leurs annuités pour éviter la décote, c'est-à-dire la diminution de leur pension. Justice à l'égard des salariés pour qui le travail pénible a des incidences sur leur santé. Femmes, âge, décote, pénibilité, voilà trois sujets sur lesquels nous souhaitions, nous espérions une amélioration du système. 
Quatrième objectif : ne pas alourdir le coût du travail. Nous savons avec certitude, spécialement dans une période si difficile et dans une compétition aussi âpre que celle que nous traversons, un alourdissement du coût du travail est une menace directe sur l'emploi et sur les chances de nos entreprises dans la compétition mondiale. 
Cinquième objectif, faire que le débat sur les retraites ne soit plus une fracture politique et sociale, et en particulier qu'il ne devienne pas ce qui est à mes yeux une vraie menace et peut-être une menace en cours de réalisation, un conflit de générations. Les plus jeunes se trouvant en droit d'accuser les générations plus anciennes d'avoir construit leur confort sur leur dos et en compromettant leur avenir. 
Sixième objectif, poser pour l'avenir la question de la gouvernance. C'est une conviction ancienne pour moi que tous les sujets n'appartiennent pas au champ de la politique partisane, spécialement les sujets sociaux. Il y a d'autres modes de gouvernance et la gestion des retraites complémentaires de l'Agirc-Arrco sous l'égide des partenaires sociaux en apporte la preuve. Même si, et nous en avons peut-être la démonstration aujourd'hui, il peut se faire que la démocratie politique donne un coup de main décisif à la démocratie sociale, lorsque dans les derniers mètres, les blocages classiques doivent être dépassés. 
Alors j'en viens maintenant à la négociation, à ce que la négociation a donné et a permis comme avancée et comme accord, pour ainsi dire, acquis. Je dis pour ainsi dire parce qu'il n'y a pas eu de signature, mais on a fait le bilan précis des conversations, des négociations, et ce sont ces avancées que je voudrais maintenant indiquer et partager avec vous. 
Première avancée : tous les participants ont accepté le principe du retour à l'équilibre en 2030 pour assurer tout simplement la sauvegarde de notre système par répartition. 
Deuxième avancée : tous les participants se sont accordés, et ça n'était pas facile, pour ne pas remettre en cause dans cette négociation, les conditions d'âge fixées par la loi de 2023. C'est une avancée décisive, et je veux saluer le courage des responsables qui se sont accordés sur ce point. 
Troisième avancée : tous les participants se sont accordés pour améliorer la condition des personnes, spécialement celles qui ont eu des carrières hachées, souvent des femmes, le plus souvent des femmes, face à l'âge d'annulation de la décote, c'est-à-dire pour diminuer l'âge des départs à taux plein, ramené de 67 ans à 66 ans et demi. 
Quatrième avancée : tous les participants se sont accordés pour améliorer sensiblement et immédiatement le droit à la retraite des femmes ayant eu des enfants. Au lieu de la référence aux 25 meilleures années pour calculer la pension de retraite, pour les femmes ayant eu un enfant, on gagne une année, la référence étant ramenée à 24 ans. Et pour celles ayant eu deux [enfants] ou davantage, deux années, en ramenant cette référence à 23 ans, aux 23 meilleures années. 
Cinquième avancée : ils ont de la même manière accepté une meilleure prise en compte des trimestres liés à la maternité pour un départ anticipé au titre des carrières longues, gagnant ainsi deux trimestres au titre de la maternité. 
Sixième avancée : tous les participants se sont accordés, c'était une demande très explicite et très soutenue des organisations syndicales pour que soit mieux prise en compte la pénibilité du travail. 
Alors je vais énumérer les demandes qui étaient celles des organisations syndicales sur la pénibilité. Elles souhaitaient, voulaient d'abord la réintégration des trois critères de pénibilité dits ergonomiques - port de charges lourdes, exposition aux vibrations, et posture difficile - qui avait été écarté de la liste des critères de pénibilité, six autres critères, le travail de nuit par exemple, au moment de l'adoption de la loi de 2023. Ensuite, ils demandaient la définition à partir de ces trois critères d'une cartographie des métiers exposés : métiers à risque de pénibilité permettant un repérage précoce et donc, d'une certaine manière, permettant une cartographie du risque. C'était la deuxième demande des organisations syndicales. Ces deux premières demandes ont été acceptées telles quelles. Il y avait une troisième demande qui était la définition de la réponse à ces risques de pénibilité. Il y avait deux types de réponses évoquées. Le premier type de réponse, c'est la mise en place d'une politique de prévention généralisée. Et la deuxième réponse, c'est la recherche de réparation. Alors, la politique de prévention généralisée a été acceptée par tout le monde. Donc, deux exigences et demie satisfaites. Il reste une troisième, enfin, il restait la deuxième partie de l'exigence de prévention et de réparation, qui touche à la réparation. Et ici, la négociation n'a pas tout à fait permis d'aboutir. Entreprises et organisations syndicales s'accordant complètement sur la prévention, mais pas sur la réparation. Les uns, les organisations syndicales souhaitant une réparation générale, et les autres, les entreprises, une réparation individuelle sur décision médicale. Et sur ce point, en effet, il demeure une recherche d'accord. Je vais le dire autrement, sur ce point, une recherche d'accord est indispensable. 
Mais je suis persuadé qu'un chemin d'accord existe et je voudrais dessiner ce chemin à partir précisément des travaux les plus récents des partenaires sociaux. Au mois de novembre et hier soir, les partenaires sociaux ont progressé beaucoup sur un accord dit transition-reconversion. Cet accord a été défini en novembre à partir de l'obligation d'une visite médicale à 45 ans. Et si l'on réfléchit à ce que pourrait être une politique générale de lutte contre la pénibilité, j'imagine qu'aucun d'entre nous ne souhaite que la pénibilité soit maintenue tout au long de la carrière. Si l'on se donne comme objectif de repérer, à partir de ces visites médicales et de cette cartographie, les expositions à la pénibilité, on peut souhaiter, vouloir, on peut imaginer qu'on puisse proposer des réorientations aux salariés qui y sont exposés. 
Et donc si je résume sur ces questions de pénibilité : à la fois de définition il y a un accord complet, de cartographie il y a un accord complet, demeure un accord complet sur la prévention et il y a une discussion possible et souhaitable à propos de laquelle je pense qu'il existe une voie de sortie pour la réparation. 

Enfin, s'agissant du financement de ces changements, deux accords ont été trouvés. Financement de la pénibilité dans le cadre des accidents de travail et des maladies professionnelles, c'est 500 millions. Et rationalisation possible du cumul emploi-retraite, c'est 500 millions supplémentaires. Il n'y a pas encore d'accord trouvé, c'est la même chose, c'est le point qui reste à éclaircir. Pour boucler le financement des mesures de justice et de retour à l'équilibre, c'est 400 millions, mais je suis persuadé pour avoir parlé avec toutes les organisations et envisagé avec elles des possibilités de compromis, ou d'innovation ou de découverte d'un chemin nouveau, je suis persuadé qu'on peut très vite trouver un accord sur ce sujet. 
Et vous voyez bien qu'il n'y a plus que deux sujets qui demeurent à résoudre et qui sont des sujets, pardon de le dire, solubles, à portée de la main, alors que la totalité des décisions qui ont été l'objet d'un accord au moins implicite, sont impressionnants. Et vous conviendrez avec moi, j'en suis sûr, que rapporté à l'ampleur des progrès et équilibre de notre système, âge, carrière des femmes, décote et pénibilité, ces deux sujets à traiter sont peu de choses dans les derniers mètres. 
Les experts et les négociateurs des organisations vont se remettre au travail pour rapprocher les points de vue. J'ai écrit dans mon texte « donnons-leur trois semaines », « donnons-leur quinze jours », parce que certaines organisations m'ont dit « trois semaines, c'est beaucoup trop long », « donnons-leur dix jours ». Je suis persuadé que ces deux points, je ne veux pas dire secondaires, mais seconds, par rapport à l'ampleur des progrès qui ont été faits, ces deux points sont faciles à traiter. Le compromis est à portée, et c'est ce que je souhaite ! 
Si les partenaires ne parvenaient pas à se mettre d'accord, le gouvernement prendrait ses responsabilités et proposerait des dispositions de compromis qui seraient introduites dans le texte qui en tout état de cause, prenant en compte tous ses progrès, sera, comme je m'y étais engagé, soumis au Parlement à l'automne dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Il y aura donc une démarche législative, une démarche du Parlement pour répondre à toutes les questions posées.  
C'est une méthode qui est fondée sur l'esprit de responsabilité des partenaires sociaux. C'est une méthode de confiance, initiée par le gouvernement, conclue par le gouvernement au moment décisif, lorsqu'il s'agit non pas d'organiser un accord, mais d'entraîner les corps intermédiaires dans les derniers mètres. J'ai été très frappé par le travail et par l'esprit de responsabilité. Et je voudrais vous dire le nom des négociateurs. Parce que c'est eux qui ont fait, autour de M. Marette, le travail. Sous la responsabilité de Marylise Léon pour la CFDT, c'est Yvan Ricordeau. Sous la responsabilité de François Hommeril pour la CFE-CGC, c'est Christelle Thieffinne. Sous la responsabilité de Cyril Chabanier pour la CFTC, c'est Pascale Coton. Sous la responsabilité de Patrick Martin pour le MEDEF, c'est Diane Milleron-Deperrois. Et enfin, sous la responsabilité d’Amir Reza-Tofighi, pour la CPME, c'est Éric Chevée. Je trouve que le nom de ces femmes et de ces hommes qui ont participé à construire un tel accord sans se laisser entraîner dans des blocages définitifs, comme on vient de le voir, méritaient d'être dits. 
Je suis persuadé que la méthode qui a été suivie, elle est un signe d'espoir pour la démocratie sociale. Et pour moi, un espoir pour la démocratie sociale, c'est un espoir pour la démocratie tout court. J'avais dit à propos d'un autre événement, « jamais sans les Français ». Je suis persuadé que ce n'est pas en accentuant les conflits qu'on résout les problèmes de la nation, c'est en essayant scrupuleusement de trouver des réponses et de dessiner des accords. C'est ce que nous avons fait et je remercie tous ceux qui y ont participé. 
Je viens de faire devant vous la liste exhaustive des sujets abordés et des points d'accord trouvés. Et j'ai beaucoup de reconnaissance pour ceux qui ont consenti à cet effort, pour certains qui n'en avaient pas forcément envie, pour d'autres qui avaient probablement des buts et des ambitions beaucoup plus exigeantes. Mais ceci est fait pour améliorer la vie des Français et la vie de ceux qui, au travail, vont partir à la retraite ou envisagent de partir à la retraite. Il y aura d'autres améliorations dans le temps. Mais en tout cas, là, le texte relevant tous ces accords sera soumis au Parlement à l'automne dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. 

> [Désindexer les pensions des retraités] Ceci va faire l'objet de débats dans le cadre plus large des questions qui vont être posées autour du 14 juillet, dans la question si exigeante des finances publiques et des problèmes que nous avons devant nous. Je pense que j'ai indiqué que je ne voulais pas cibler telle ou telle catégorie de la population. Pas cibler les retraités. Je veux que, devant la gravité des problèmes qui se posent au pays, tout le monde ait la certitude que chacun va participer à sa mesure et à sa manière.

> [Retraites des mères] Lorsque vous êtes une femme qui a mis des enfants au monde et qui ainsi a perdu des facilités pour son activité, pouvoir gagner deux années sur les meilleures années comme référence pour la pension de retraite, à mes yeux, ce n'est pas une légère amélioration. Et gagner six mois, ce n'est pas une légère amélioration. Et si vous ajoutez l'une des deux mesures à l'autre, ce n'est pas une légère amélioration, c'est une amélioration tout court.

> [Motion de censure du PS] Je pense qu'il y a des réflexes. Je pense qu'ils entraient un peu comme la question de votre consœur. Ils entraient dans le problème avec la certitude qu'on échouerait et qu'il n'y aurait pas de texte proposé au Parlement. Alors, maintenant, ça paraît un peu baroque, mais je pense que ce sont des raisons internes. Quand on a les organisations syndicales, et celles que j'ai nommées sont des organisations syndicales de premier plan, toutes ne sont pas là, mais disons, tous ceux qui participent au réformisme. Je n'imagine pas que le parti de Jacques Delors et de Michel Rocard, par exemple, pour ne citer que ceux qui ne sont plus là, puissent considérer que c'est objet de censure. Je crois pouvoir le dire, les sociaux-démocrates que je connais bien, je partage avec eux, nous partageons avec eux l'idée que c'est précisément dans la responsabilité de la société civile qu'on doit trouver des aménagements sur des sujets essentiels pour les femmes et les hommes, et je commence exprès par les femmes. Et donc, je pense qu'ils avaient besoin de manifester un signe d'opposition pour des raisons internes que je peux comprendre et que je ne... que je ne condamne pas, mais je ne crois pas que, sur le fond, le parti socialiste, avec son histoire, puisse être en désaccord avec cette méthode.

> Mon travail, à moi, notre mission, à nous, les ministres qui sont là avec moi, c'est de répondre aux questions qui se posent et aux enjeux du pays sans rechercher, si j'ose dire, la sécurité de l'emploi puisqu'on parle de travail.

> Depuis longtemps acquis à l'idée que notre organisation sociale, nos systèmes sociaux, nos systèmes de retraite, nos systèmes de sécurité sociale devraient, en effet, être confiés à la responsabilité des partenaires sociaux. Il y a une condition, c'est qu'on arrive à l'équilibre, et il y a une condition, c'est qu'eux-mêmes le souhaitent. Devant Monsieur MARETTE, je veux dire que l’AGIRC-Arrco, le système de retraite complémentaire, est entièrement entre les mains des partenaires sociaux et qu'il a pris, chaque fois que nécessaire, les décisions de gestion, et que sa situation financière est, pour le moins qu'on puisse dire, équilibrée. Et je voudrais que tous nos systèmes sociaux soient dans la même situation. Donc, oui, je ne sais pas si on y arrivera. Il faut que tout le monde dise oui et que tout le monde s'accorde sur une architecture et sur - comme vous l'avez dit très justement - l'exercice de la responsabilité. Mais mon intention, mon souhait, ma volonté, j'allais presque dire mon rêve, c'est qu'en effet, on change le système de gestion de la protection sociale en France, et qu'on le fasse échapper aux conflits politiques, j'allais dire politiciens, qui empêchent les Français d'avoir confiance dans l'évolution de ce système, parce que la question, c'est qu'au bout du compte, c'est la survie du système qui est en jeu. Franchement, si des jeunes garçons et des jeunes filles, ceux qui sont dans les générations les plus récentes, s'ils étaient conscients de la situation qui leur a été faite, ils manifesteraient dans la rue contre une organisation du système qui fait peser sur leurs épaules, qu'ils travaillent déjà ou qu'ils travailleront plus tard, qui fait peser sur leurs épaules le financement des retraites d'aujourd'hui. Quelle famille peut accepter ça ? Et tout ça se passe sans qu'on ne dise rien, dans l'hypocrisie la plus complète, parce que c'est de l'hypocrisie. Vous croyez qu'il y a un des responsables qui ignore que c'est par le déficit et la dette qu'on finance tout ça ? Pardon de cette expression un peu forte, ça m'indigne. Je trouve que cette irresponsabilité est d'abord une immoralité. Alors, je reconnais que ce n'est pas pratique de poser cette question, de même que la question du financement public. Ce n'est pas pratique. Je préférerais de beaucoup qu'on ait des sous et qu'on ait à s'intéresser à la question de savoir comment on les dépense. C'est ce qui a été fait depuis quelques décennies, et vous m'accorderez que je me suis engagé très tôt, tout seul, contre cette fatalité.

> [Retraites / Hausse des cotisations salariales et patronales] Ça n'a pas été retenu dans le plan que nous avons présenté. Parce qu’il faut que vous compreniez, je l'ai dit dans le texte, le souci du coût du travail est très important. Et le souci du revenu du travail est au moins aussi important que celui du coût du travail. Et donc, autant que je le pourrai, je protégerai le travail.

> [Retraites] Je suis absolument déterminé à ce qu'on respecte l'engagement d'équilibre financier en 2030. Je suis absolument déterminé à ce qu'on fasse le premier pas vers cet équilibre financier. Pour ça, il y a 1,5 milliard qu'il faut financer, que les partenaires sociaux se sont engagés à financer pour les deux tiers, et le troisième tiers, j'ai indiqué que ma conviction et mon analyse étaient qu'on était tout près d'un accord pour que ce financement puisse intervenir.

> [Déficits publics] Vous allez attendre jusqu'au 14 juillet. Alors, ce n'est pas du tout ce que vous dessiniez là : des négociations politiques pour trouver un accord de non-censure. Ça n'a rien à voir avec tout ça. Ce que nous allons faire d'ici à la mi-juillet, un peu avant ou un peu après probablement le 14 juillet, ce que nous allons faire, c'est présenter aux Français, sans dissimuler, les conditions qui peuvent permettre à notre pays d'aller vers, non pas l'équilibre des finances publiques, mais un meilleur équilibre des finances publiques. Je considère que notre pays est menacé dans son avenir et dans son présent. Il est menacé. Nous avons fait, avec le Gouvernement, une conférence de presse pour donner les vrais chiffres. Je considère que la menace qui pèse sur nous, et qui est le résultat de décennies d'accumulation de déficit et de dettes, contre lesquelles je me suis battu, vous me l'accorderez, tout seul, mais je sais que la solitude, ce n'est pas si désagréable que ça. Et donc, on dit quelquefois qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné. Et donc, ce combat que j'ai mené, c'est un combat d'urgence vitale. Et d'ici au 14 juillet, la mi-juillet, nous dirons, je dirais aux Français, quels sont les moyens, les voies et les moyens, pour entrer dans un plan de retour à l'équilibre qui prendra 4 ans pour retrouver le seuil à partir duquel la dette n'augmente plus. Et ceci est pour moi un engagement d'honneur. Pas de trafic avec des appareils politiques.

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Lire, c’est s’évader, rêver, grandir. Avec «Cet été je lis», chaque écolier, du CP au CM2, partira en vacances avec un livre dans son cartable, grâce à la mobilisation des équipes éducatives, des bibliothèques et des collectivités locales. Cette grande opération s’étend partout en France – comme ici, à Plœuc-L’Hermitage, où j’ai eu le plaisir de remettre des livres à des élèves de CM2.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Alors que le dérèglement climatique et ses effets s’intensifient, avec parfois des conséquences dramatiques comme nous l’avons vu ces derniers jours, il faut se préparer. C’est tout l’objet du Plan national d’adaptation au changement climatique. J’ai demandé aux services de l’Etat et à nos opérateurs de demander des réponses concrètes pour les collectivités locales, que j’ai pu voir à l’œuvre sur le terrain :
- Le service «Climadiag chaleur en ville» et la «Vigilance canicule» de Météo France;
- Le programme «Plus fraîche ma ville» porté par l’Ademe;
- L’outil «Zones climatiques locales» développé par le Cerema.
A ces outils accessibles pour tous les élus locaux, je veux associer les travaux de l’Alliance « nos villes à 50 degrés ». Le Centre scientifique et technique du bâtiment a ainsi développé des jeux de données pour aider les élus locaux à adapter leurs villes aux vagues de chaleur. Il s’agit de la cartographie de l’intensité de l’effet d’îlot de chaleur urbain et de l’indicateur de surchauffe des bâtiments. Je veux aussi signaler la puissance des outils de jumeaux numériques développés par nos industriels tels que Dassault.
Nous ne pouvons pas laisser nos élus locaux seuls face à l’impact du dérèglement climatique. C’est tout l’enjeu de ces outils concrets qui leur permettront de faire un diagnostic rapide de leurs situations et les aideront à monter des projets d’adaptation de qualité.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> La traite des êtres humains n’est ni un fait divers ni une fatalité. C’est un système criminel organisé qui exploite les corps humains, principalement ceux des filles et des femmes. Les droits humains ne seront pour nous jamais négociables. Avec toutes nos administrations, avec la MIPROF, avec les associations de terrain, nous menons le combat.

> [Soutien à la Pride de Budapest interdite par Orban mais organisée]
Le respect et la protection des droits humains doivent s’appliquer partout, tout le temps, et pour tout le monde. En aucune manière les citoyens LGBT+ ne sauraient faire exception à ce principe fondamental avec lequel la France ne transigera jamais. Le moindre recul en termes de libertés publiques, au sein même de l’Union européenne, est inacceptable. Lutter contre toutes les formes de reculs est une nécessité, construire un monde sans violence est un impératif, faire progresser les droits humains est l’engagement de la France. 

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Je ne comprends pas la position des socialistes aujourd’hui quand leur parti est celui de la social-démocratie, le respect du dialogue social et l’avancée des droits des travailleurs.

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Le comité d’alerte des finances publiques s’est réuni avec un objectif clair : tenir, quoi qu’il arrive, notre engagement pris devant les Français de ramener le déficit à 5,4 % en 2025. Nous avons ainsi décidé de réaliser 5 milliards d’euros d’efforts supplémentaires de réduction de la dépense pour 2025. C’est une décision de responsabilité : respecter la trajectoire fixée, c’est tenir notre parole devant la représentation nationale, préserver notre crédibilité financière, et surtout, garantir notre capacité à agir pour les priorités qui comptent pour les Français.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Non, la facture d’électricité n’a pas doublé à cause des énergies renouvelables. Depuis 2015, le tarif réglementé n’a augmenté que d’environ 20 % en euros courants. Et cette hausse est due à plusieurs facteurs : hausse des taxes, modernisation des réseaux, hausse du prix du gaz importé, notamment liée à la guerre en Ukraine.
Pour maîtriser les prix de l'énergie, nous avons besoin de toutes les énergies décarbonées — nucléaire, solaire, éolien, hydraulique, géothermie — afin de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles. C’est cela, la clé de notre indépendance énergétique. Il faudra plus d’électricité dans les années à venir : pour faire rouler les véhicules électriques, pour chauffer avec des pompes à chaleur, pour faire tourner l’industrie.
Non, la transition ne coûtera pas « 300 milliards d’euros pour les renouvelables ». Ce chiffre mélange des investissements et du soutien à la production, sur des périodes différentes, bien au-delà des énergies renouvelables, comme l’a démontré une enquête du journal Le Monde :
- le réseau de transport (près de 100 Md€ sur 15 ans), dont plus de la moitié doit renforcer le réseau et l'adapter au changement climatique ;
- le réseau de distribution (près de 100 Md€ sur 18 ans), dont 10 % seulement sont liés au solaire et à l'éolien ;
- le soutien aux énergies renouvelables, dont le biométhane, l’hydraulique et l’hydrolien (entre -30 et 100 Md€ sur 35 ans), qui comble la différence entre le tarif garanti et le prix de marché.
Le clivage entre nucléaire et renouvelables, c’est un piège. La solution, c’est le mix entre toutes les énergies décarbonées.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Un TGV est en marche : celui de l’IA et les quartiers ne veulent pas rester à quai. Je salue les organisateurs du sommet dédié à l’intelligence artificielle dans les quartiers populaires, qui s’est tenu à Saint-Ouen, ainsi que celles et ceux qui innovent chaque jour sur le terrain.
C’est tout le sens de mon action avec le collectif « Quartier 4.0 » : pousser les entreprises tech à s’implanter dans les quartiers, là où il y a le plus de créations d’entreprises. L’avenir de l’IA se joue aussi en banlieue."

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> Il n’y a pas d’industrie de la batterie sans lithium. Pas de transition énergétique sans minerais critiques. Je suis donc très fier de signer un accord structurant sur le secteur minier avec le secrétaire aux Mines d’Argentine. C’est une coopération stratégique.

> [Iran] Nous exigeons la libération immédiate de Cécile Kohler et Jacques Paris. Ils sont emprisonnés dans des conditions qui s'assimilent à de la torture, de façon totalement inacceptable.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Pour une francophonie économique qui réussit ! Aux côtés de Geoffroy Roux de Bezieux et de Louise Mushikiwabo pour la 5ème édition de la Rencontre des Entrepreneurs Francophones à Brazzaville. Plus de 1 500 chefs d’entreprises sont présents, moteurs pour nos économies dans cet espace francophone à fort potentiel:
- 93 pays et régions francophones répartis sur les 5 continents
- Marché de 321 millions de personnes et plus de 700 millions d’ici 2050
- 20% des échanges commerciaux dans le monde
- 16% du PIB mondial.

 

Autres ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> [Inéligibilité de Le Pen / Intervention à l’Assemblée] Nous débattons d’une proposition de loi qui touche aux fondements de notre vie démocratique : le droit de vote, la possibilité d’être élu et de représenter ses concitoyens, l’exigence d’exemplarité de celles et ceux qui exercent une parcelle de pouvoir public.
La question posée est simple : faut-il interdire, de façon générale et définitive, toute exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité ? C’était l’essence de la proposition que vous avez déposée, madame la rapporteure, avec votre groupe, avant qu’elle ne soit modifiée et rejetée en commission. Faut-il retirer au juge la faculté d’ordonner, dans certaines circonstances, que l’inéligibilité s’applique sans attendre l’épuisement de toutes les voies de recours ?
À la suite de Mme la rapporteure, permettez-moi de rappeler un point essentiel : l’inéligibilité n’est pas une sanction ordinaire. Elle touche à la substance même de notre pacte républicain. Pour restaurer la confiance dans la vie politique et dans la démocratie, le législateur a donc encadré avec rigueur l’usage de cette peine, en renforçant les exigences d’exemplarité pour les élus condamnés pour des faits graves.
Mais c’est aussi dans un esprit de responsabilité que la loi a prévu, dans certains cas, la possibilité pour le juge d’ordonner l’exécution provisoire de cette peine. Ce n’est ni un automatisme ni une dérive ; c’est un outil laissé à la libre appréciation du juge, dans le respect du contradictoire, de la présomption d’innocence et de la proportionnalité –⁠ vous lavez rappelé, madame la rapporteure –, afin de garantir leffectivité des décisions de justice et répondre à l’attente de probité de nos concitoyens.
Dans notre droit, les élus ne sont pas les seuls concernés par des mesures provisoires. Le juge peut ainsi prononcer une interdiction d’entrer en contact avec une victime de violences conjugales. La possibilité de retirer l’autorité parentale sans attendre une condamnation a été votée plusieurs fois par presque tous les groupes parlementaires, et ce depuis plus de quarante ans. Pour les faits les plus graves commis en violation d’un sursis, il est possible de révoquer celui-ci et d’ordonner l’incarcération ; c’est une mesure provisoire qui tend à faire cesser le trouble à l’ordre public. Je rappelle que plus de 20 % des détenus sont en détention provisoire, c’est-à-dire avant une éventuelle condamnation.
La proposition de loi qui vous est soumise vise à supprimer purement et simplement l’exécution provisoire pour les seuls élus. Elle entend sans doute répondre à une situation particulière et médiatique, à une émotion du moment qui concerne l’un de vos collègues de l’Assemblée nationale –⁠ il faut le dire, madame la rapporteure. Cest sans doute là que réside le problème.
Nous pouvons réfléchir à lexécution provisoire et à la place du juge. Comme vous lavez rappelé en évoquant votre propre cas, madame la rapporteure, il est possible que le juge prenne des décisions paraissant ab irato et contraires à la volonté du peuple. Cette discussion, sans doute noble, permettrait d’éviter le genre de situation dans laquelle vous vous êtes retrouvée.
Mais il n’est pas convenable de légiférer dans la circonstance, au moment même où l’affaire en question, certes importante mais qui ne devrait influencer ni le travail du juge ni celui du législateur, se trouve entre la première instance et l’appel. Je pense que chacun reconnaîtra que ce n’est pas une bonne façon de faire la loi.
La loi doit rester générale, stable, abstraite, et exprimer des principes constants. Elle ne doit pas ni être ad hominem, ni répondre à la pression de l’actualité politique. Légiférer sur ce sujet maintenant, c’est fragiliser la séparation des pouvoirs, au moment même où la première décision est examinée en appel. C’est risquer de transformer la règle en arme politique, au détriment de la justice et de la confiance publique.
Il ne faudrait pas convoquer le Parlement chaque fois que l’un d’entre nous rencontre un problème particulier avec la loi.
Rien dans notre droit, ni dans notre jurisprudence, ne justifie une telle remise en cause dans l’immédiat –⁠ nous sommes en désaccord sur ce point, madame la rapporteure. La Cour de cassation, le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel ont validé ce dispositif, et en ont strictement encadré lusage. Ajoutons que la mesure dont il est question a été adoptée à lAssemblée et au Sénat par deux majorités différentes.
La loi dispose que le juge pénal, lorsqu’il prononce l’exécution provisoire, le fait avec discernement, dans le respect des droits de la défense et en fonction de la gravité des faits. Les élus condamnés à une peine d’inéligibilité ne sont pas tous concernés par l’exécution provisoire. Les chiffres le prouvent : seules 5 % des condamnations à l’inéligibilité sont assorties d’une exécution provisoire. Le juge sanctionne ainsi les faits les plus graves.
Si ce texte avait fait l’objet d’une étude d’impact et d’un avis du Conseil d’État, notre discussion aurait été alimentée par des éléments plus précis. Supprimer en quelques minutes la faculté pour le juge de prononcer l’exécution provisoire, sans grand débat public, ni avis du Conseil d’État, ni discussion plus approfondie, ce n’est pas raisonnable. On ne change pas les règles du droit au cours d’un procès. Il est certes possible de discuter du bien-fondé de la loi Sapin 2 –⁠ javais moi-même voté contre lorsque j’étais député – mais on ne peut régler la question selon le bon plaisir de ceux qui envisagent une candidature à telle ou telle élection. La discussion doit se fonder sur des principes et sur notre droit. La réponse ne peut pas être de neutraliser un dispositif législatif au profit d’une candidate ou d’un candidat, fût-ce à l’élection présidentielle.
Les parlementaires et les citoyens ont le droit d’exprimer leur opposition à une disposition législative ou réglementaire ; il est tout à fait légitime qu’ils le fassent. Je comprends les interrogations, et je respecte les débats. Toutefois, se dépêcher de faire adopter une disposition parce que la règle pourtant établie pour tous n’arrange pas les uns ou les autres ne me semble conforme ni à l’esprit national, ni à notre droit, ni à nos usages. Le Gouvernement ne soutiendra pas cette proposition de loi.

 

Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> À partir de ce dimanche, de nouveaux espaces sans tabac seront officiellement instaurés partout en France.
Fumer sera désormais interdit dans plusieurs lieux extérieurs très fréquentés par les jeunes:
– les parcs et jardins publics ;
– les plages pendant la saison balnéaire ;
– les abribus et zones d’attente couvertes ;
– les abords immédiats des écoles, collèges, lycées et crèches ;
–les espaces extérieurs des bibliothèques, piscines, stades et équipements sportifs.
C’est une étape décisive dans notre engagement pour protéger nos enfants et bâtir une génération sans tabac. Chaque année, le tabac cause la mort de 75 000 personnes en France, et 90 % des fumeurs commencent avant 18 ans.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> Remettre en ordre nos finances publiques est possible. Cela demande d’être rigoureux et transparents. Au lendemain de l’adoption du budget 2025, nous nous sommes engagés à suivre, avec les parlementaires et les parties prenantes, son exécution : c’est l’objet du deuxième comité d’alerte réuni ce matin à Bercy. Nous y avons annoncé un effort de maîtrise de nos dépenses d'environ 5 milliards d'euros supplémentaires, pour tenir nos cibles de dépenses. Je remercie tous les membres du comité d’alerte pour leur grande responsabilité tout au long de nos discussions. Nous continuerons avec cette même méthode. Ni le déficit, ni la dette ne sont des fatalités.

> [Discours au Forum de Paris] J’accorde une grande importance à cette journée de réflexion annuelle sur la dette souveraine, qui rassemble emprunteurs, chercheurs, associations et créanciers, que je salue, – publics ou privés, issus du Club de Paris, du G20 ou d'autres enceintes. Cet événement incarne le multilatéralisme que nous défendons tous, comme en témoigne votre présence nombreuse.
Le thème de ce Forum le rappelle : gouverner, ce n’est pas seulement réagir, c’est anticiper. Il est bien plus coûteux de restructurer une dette que de prévenir un défaut. Or, le Club agit activement, en amont des restructurations, grâce à ses échanges réguliers avec le FMI et la Banque mondiale, ainsi qu’avec des chercheurs et think-tanks. L’enjeu majeur d’une réponse efficace à la dette La dette représente un enjeu majeur pour tous les pays souverains, peu importe leur taille ou leur économie.
Les économies les plus développées sont, elles aussi, confrontées à des conditions de financement moins favorables. Nous devons agir pour garantir la soutenabilité de la dette. Je m’y emploie personnellement pour la France, en réduisant le déficit public, en menant des réformes structurelles pour libérer la croissance, et en assurant la qualité de nos dépenses publiques.
Les pays en développement rencontrent des défis similaires, redoublés par une mobilisation plus faible des ressources internes et un accès inégal aux marchés. Leur financement dépend aussi davantage du contexte global : le resserrement de l’appétit pour le risque ou les chocs successifs [covid19, guerre en Ukraine, tensions géopolitiques] ont particulièrement affecté ces économies. Le FMI et la Banque mondiale jugent une crise systémique imminente peu probable, mais le risque s’aggraverait en cas de nouveaux chocs ou d’échec des consolidations budgétaires. Notre responsabilité est aujourd’hui de répondre efficacement, au cas par cas, aux vulnérabilités des pays en développement, pour qu’aucune difficulté conjoncturelle ne devienne structurelle.
Sur la base de ce constat, je veux partager avec vous deux réflexions :
I. Préservons et consolidons le cadre actuel Même s’il est perfectible, le cadre actuel de restructuration des dettes souveraines fonctionne, et s’améliore. Le Club de Paris, avec les créanciers du G20, a instauré le « Cadre commun », une plateforme qui permet des restructurations réussies (Zambie, Ghana, Éthiopie). L’accord avec le Sri Lanka, co-piloté par l’Inde, le Japon et la France, représente également une réussite, avec des échanges utiles avec la Chine. Les principes historiques du Club de Paris se diffusent largement depuis des décennies :
- La coordination, clé pour des restructurations efficaces et pérennes ;
- La restructuration au cas par cas, pour favoriser l’adhésion des créanciers à l’effort nécessaire ;
- Le rôle du FMI et de la Banque mondiale comme tiers neutres, essentiel pour établir l’effort requis.
Des efforts restent à faire mais les progrès pour rendre les processus plus rapides et transparents sont là, avec une restructuration de l’Éthiopie plus rapide que celle du Ghana, elle-même plus rapide que celle de la Zambie. Nous devons poursuivre dans cette voie. Gardons-nous toutefois de refonder complètement le système : aucun consensus n’existe en ce sens, et un cadre rigide compliquerait l’accès au financement des pays en difficulté.
II. Déployons un agenda positif pour répondre aux attentes légitimes des pays emprunteurs. Dans la perspective de la conférence de Séville, il nous faut apporter des solutions concrètes aux pays emprunteurs, mieux expliquer les mécanismes existants et favoriser l’écoute.
Pour les pays dont la dette reste soutenable, nous prônons l’approche dite « trois piliers » du FMI et de la Banque mondiale, qui doit leur permettre de franchir le mur de refinancement. Cela suppose un engagement partagé : réformes côté emprunteurs (notamment sur les ressources domestiques), financements supplémentaires des bailleurs, et implication des créanciers privés. Je salue notamment l’utilisation d’outils de rehaussement de crédit par les banques de développement pour faciliter le refinancement privé dans ces cas.
Nous poursuivons des améliorations concrètes du Cadre commun : clarification des étapes, fixation de délais indicatifs, transparence sur l’effort des créanciers publics, échanges accrus d’informations. Nous voulons aussi renforcer le cadre d’analyse de la soutenabilité pour mieux intégrer les chocs climatiques et les dépenses d’adaptation. Et nous restons ouverts à l’élargissement du Cadre commun aux pays à revenu intermédiaire.
À l’ONU, nous avons proposé d’instaurer un dialogue régulier entre créanciers publics et pays emprunteurs ; il figure dans le texte de Séville. La France et l’UE le soutiennent, et restent opposées à des processus intergouvernementaux parallèles qui affaibliraient les dispositifs existants.
Enfin, nous soutenons le renforcement des capacités et le partage d’expériences pour prévenir le surendettement. À ce titre, nous accueillerons demain, ici-même, la quinzième réunion du fonds fiduciaire pour la gestion de la dette de la Banque mondiale.
Au-delà des enjeux de 2025, rappelons les principes durables portés par le Club de Paris et le G20 : promouvoir des politiques de prêt soutenables et assurer une transparence renforcée des données des emprunteurs comme des créanciers. La déclaration de Séville les réaffirme clairement, et je m’en réjouis.

 

Marie Barsacq (ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative)
> Ce vendredi à Briançon pour le premier Comité interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver (CIJOP), organisé par François Bayrou.
Ce CIJOP dans les Alpes donne le coup d'envoi de la mobilisation de l'Etat pour bâtir l'héritage des Jeux. Des Jeux ancrés dans la réalité des territoires, au service et à l'écoute des habitants, des pratiquants et de notre jeunesse.
Nous avons défini collectivement notre cap commun, avec 4 grandes priorités :
1. Le sport, levier pour la Nation
Nous voulons continuer à développer la pratique chez les Français. Notre ambition : renouveler l'élan des Jeux, avec à nouveau 3 millions de pratiquants supplémentaires d'ici 2030. Par exemple, 9000 nouvelles sections sport-études vont être créées d'ici 2030.
Nous posons les fondations d’une nouvelle stratégie de haute performance, pour faire briller nos athlètes d’hiver à domicile. C'est dans cet objectif que j'ai annoncé la semaine dernière 6M€ supplémentaires, pour que le soutien renforcé aux athlètes des disciplines d'hiver ne se fassent pas au détriment des disciplines d'été.
2. La transition écologique
Nous avons acté la co-construction d'une feuille de route environnementale exigeante, qui sera conçue avec collectivités, experts, ONG et citoyens.
Réduction de l’empreinte carbone, de l'impact sur l’environnement et la biodiversité, rénovation plutôt que construction, mobilités douces : la montagne ne sera pas qu'un décor. C'est un espace naturel fragile, et nous devons faire des Jeux un exemple, aligné avec les réalités climatiques de demain.
3. Un impact économique positif, en faveur des entreprises locales et des habitants.
Les Jeux doivent être une opportunité pour l'économie locale et pour l'emploi.
Rénovation des infrastructures, montée en puissance du ferroviaire, tourisme durable: les territoires hôtes doivent bénéficier de ce projet au-delà de 2030.
4. Des Jeux vecteur d'inclusion sociale
Les Jeux doivent être ceux de toutes et tous, avec une accessibilité renforcée pour les personnes en situation de handicap, notamment vers et dans les stations.
Deux Campus des Métiers du Sport seront créés pour offrir des opportunités d'emploi à notre jeunesse.
Une charte sociale fixera des engagements, dont la réalisation sera surveillée par un comité indépendant réunissant les syndicats des employeurs et des employés.
Ce CIJOP clôture une semaine structurante pour les Jeux d’hiver des Alpes françaises 2030, après l'adoption par le Sénat du projet de loi olympique et paralympique mardi.
Je reste pleinement engagée pour que ces Jeux soient à la hauteur de notre ambition : populaires, utiles, durables, et exemplaires.

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> L’Ordre des médecins joue un rôle essentiel dans notre système de santé et j’ai tenu à lui adresser un discours de vérité et de confiance. Face aux défis que nous partageons - pénurie de médecins, violences, transformation des métiers - j’ai besoin de l’Ordre pour construire des réponses fortes, efficaces, collectives.
- Solidarité territoriale contre les déserts médicaux : lancement dès le 1er septembre dans les zones rouges, sur la base du volontariat.
- Choc de formation : suppression du numerus, montée en puissance de la 4e année de médecine générale dans les territoires dès 2026.
- Transformation des métiers du soin : renforcer la coopération pluriprofessionnelle, autour du médecin, pierre angulaire de l’équipe traitante.
- Tolérance zéro face à toutes les violences : promulgation de la loi Pradal au 30 juin et fermeté face aux violence sexistes et sexuelles.
Ouvrons Ensemble un nouveau chapitre de progrès pour la santé et pour l’accès aux soins de tous les Français.

> La santé des Français n’attend pas ! Nous l’avions dit. Nous le faisons. Avec le PACTE de lutte contre les déserts médicaux, nous agissons dès maintenant, là où c’est le plus urgent.
151 « zones rouges » ont été identifiées sur tout le territoire par les acteurs locaux - préfectures, agences de santé, collectivités et élus locaux. Elles concernent plus de 2,5 millions de Français. Dès le 1er septembre, des médecins volontaires pourront, dans une première étape, y intervenir en renfort jusqu’à 2 jours par mois, avec un soutien logistique, administratif et financier. C’est un nouveau principe de solidarité territoriale qui se met en place.
Un PACTE pour la santé des Français.

> Depuis le 12 juin, 24 personnes ont été contaminées par la bactérie E.coli. Une jeune fille, Élise, en est tragiquement décédée. Toutes mes pensées l’accompagnent ainsi que sa famille et ses proches. Je pense également à la ville de Saint-Quentin, où je me suis rendu le 22 juin, profondément bouleversée par ce drame. Les analyses sont en cours pour établir le lien entre les contaminations et la viande. Leurs résultats seront connus dans les jours qui viennent. Les services de l’Etat - soignants, enquêteurs et désormais justice - sont totalement mobilisés.

> J’ai représenté la France au Sommet mondial de l’Alliance du Vaccin. Fidèle à ses engagements, la France confirme sa contribution de 500 M€ sur 5 ans, annoncée par Emmanuel Macron:
- 500 millions d’enfants vaccinés
- 9 millions de vies sauvées.
Cet engagement est une décision de solidarité, mais aussi de sécurité sanitaire mondiale : plus de vaccins, c’est moins de pandémies. La santé mondiale est un bien commun.
La France y prend toute sa part.

 

Véronique Louwagie (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de l’Economie sociale et solidaire)
> Une réforme ambitieuse et équilibrée du titre-restaurant
Le titre-restaurant est un outil précieux du quotidien. Avantage social préféré des Français, il accompagne nos salariés, soutient nos restaurateurs et commerçants et traduit une vision sociale de l’économie. Les mesures que j’ai présentées ce matin visent à le simplifier, le rendre plus juste, plus transparent, et pleinement adapté aux modes de consommation de notre temps.
Cette réforme sera prochainement traduite devant le Parlement. Je tenais à remercier l’ensemble des contributeurs qui ont permis d’aboutir à cette réforme équilibrée et qui sera source de modernisation et de simplification.

 

Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique)
> L’heure n’est plus aux constats, mais à l’action. Les réseaux sociaux exposent nos enfants à des risques majeurs : santé mentale, sommeil, réussite scolaire.

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Soutien à la Pride de Budapest interdite par Orban mais organisée]

Ma collègue Aurore Bergé et moi-même saluons le travail de plaidoyer des militants, des journalistes et des organisations non-gouvernementales qui œuvrent pour que les Hongrois bénéficient d’un traitement égal et d’une protection juridique complète, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur expression de genre. La marche des fiertés de Budapest est un moment important pour les personnes LGBTIQ+ comme pour tous ceux attachés à la liberté. La France va continuer de défendre avec force une Europe où les droits fondamentaux de chacun sont assurés de pouvoir s’exprimer librement et en sécurité.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> À Pékin, nous avons relancé la Grande Commission parlementaire franco-chinoise. Un dialogue essentiel pour donner un nouveau départ à la coopération de nos Assemblées face aux grands défis internationaux : paix, sécurité, défense du multilatéralisme, transition écologique. Ce cadre renouvelé vise aussi à rééquilibrer nos échanges commerciaux — notamment sur des filières clés comme le cognac —, à encourager les échanges humains et à renforcer la confiance et la connaissance mutuelles entre nos deux pays.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Je ne crois pas que la France ait besoin ou envie, d’une révolution conservatrice, mais d’être à la pointe des enjeux de son temps. C'est cet espoir que je porte avec l'équipe qui m'entoure à l'Assemblée et à Renaissance.

> Il aurait dû être en train de fêter ce soir avec sa famille son anniversaire. Il aurait dû être en train de fêter ses 17 ans. Nicolas a été arraché à ceux qui l’aimaient à cause du harcèlement scolaire, à cause de ce fléau qui empoisonne la vie de trop d’élèves. Je pense à sa mère, Béatrice, qui se bat désormais chaque jour pour libérer la parole et soutenir les victimes avec «Faire face». Je pense à toutes les jeunes à travers la France qui vont à l’École la boule au ventre. Nous sommes à vos côtés.

 

Prisca Thevenot (députée)
> [Inéligibilité de Le Pen / Intervention à l’Assemblée] « Quand allons-nous mettre en place l’inéligibilité à vie pour tous ceux qui ont été condamnés pour des faits commis à l’occasion de leur mandat ? » Ce n’est pas moi qui pose cette question ; c’est Mme Le Pen qui la posait, en 2013.
Douze ans plus tard, le groupe UDR a décidé de lui apporter la plus vilaine des réponses qui soit en menaçant et en fragilisant ce que nous sommes censés protéger ici : l’État de droit. Hier, monsieur Ciotti, vous étiez le leader d’une droite républicaine, debout, fière d’elle-même. Vous voilà devenu le porte-flingue d’une extrême droite revendiquée qui veut affaiblir notre justice. Partout où elle avance, en France comme ailleurs, l’extrême droite veut mettre la justice au pas.
Le texte que vous proposez, monsieur Ciotti, est non pas une loi pour les Français, mais une loi taillée sur mesure pour votre amie du Rassemblement national, une loi d’exception, une exception qui porte un nom : Marine Le Pen. Marine Le Pen qui, en 2017, réclamait, la main sur le cœur, la tolérance zéro, les peines planchers et la suppression des remises de peine. Quelques affaires judiciaires et plusieurs mises en examen plus tard, tout cela a disparu.
Plus un mot sur la probité, plus une ligne sur l’inéligibilité. La transparence? Évaporée. L’exemplarité? Gommée. Je formule donc une question simple, mais essentielle : comment peut-on exiger la sévérité pour les autres tout en quémandant l’indulgence pour soi-même?
Rappelons-le, Marine Le Pen n’a pas volé une simple orange. Si elle a été condamnée en première instance à quatre ans de prison, dont deux ferme, sous bracelet électronique, à 100 000 euros d’amende et à cinq ans d’inéligibilité, ce n’est pas pour rien : elle a été à la tête d’un vaste de réseau de fraude –⁠ vous savez, cette fraude que, mardi dernier, dans cet hémicycle, elle appelait à combattre ! – et condamnée pour avoir détourné avec méthode 4,6 millions deuros dargent public. Mme Le Pen a fait appel, mais il reste l’exécution provisoire, que vous considérez comme une anomalie. Chers collègues des groupes UDR et RN, l’anomalie, ce n’est pas l’exécution provisoire, c’est vous !
L’anomalie, c’est que des députés se pensent au-dessus de la loi et s’arrangent entre copains pour la modifier quand elle s’abat sur eux.
L’exécution provisoire a été prononcée, car il y a un risque de récidive. Ce n’est pas une opinion politique, c’est une décision de justice, validée par le Conseil constitutionnel. Pendant six ans de procédure, vous n’avez jamais reconnu vos torts. Vous avez défié la justice, remis en cause les juges et justifié le détournement.
Ne venez pas parler de respect des institutions, alors que vous les piétinez matin, midi et soir. Pire encore, au lendemain de la condamnation en première instance, vous avez envoyé tous vos députés sur tous les plateaux télé pour expliquer que vous aviez correctement utilisé cet argent public, qui a servi par exemple, rappelons-le, à payer un majordome à Jean-Marie Le Pen.
Supprimer l’exécution provisoire de l’inéligibilité, c’est créer un sas d’impunité ; c’est envoyer un message dangereux : si vous êtes haut dans les sondages, alors vous êtes au-dessus des lois.
Mais où est la République quand la supposée popularité devient un bouclier judiciaire ? Où est l’État de droit quand une condamnation ne vaut plus rien dès lors qu’on est haut dans les sondages ? Ces lois sur la probité, que vous avez votées, disent une chose simple : un élu condamné est déclaré inéligible, et cette inéligibilité s’applique immédiatement –⁠ sans passe-droit, sans privilège, sans clientélisme.
Non, ce n’est pas la justice qui empêche Marine Le Pen d’être candidate, ce sont ses propres actes. Ce n’est pas une cabale politique, c’est une condamnation judiciaire, documentée, argumentée.
Avec votre ami Éric Ciotti, vous adressez aujourd’hui un signal ou un message pour 2027 : vous donnez un avant-goût de votre République, une République dans laquelle l’impunité devient la règle et où la loi s’efface devant les intérêts partisans.
Chers collègues du groupe Droite républicaine, je sais qu’en commission vous avez apporté votre soutien à cette loi d’exception destinée à Marine Le Pen mais je vous rappelle que vos électeurs ne vous ont pas choisis pour copier le Rassemblement national. Ils vous ont fait confiance pour lui faire barrage. En marchant avec eux, vous trahissez la confiance qu’ils ont placée en vous.
Mes chers collègues, cette bataille n’est pas une bataille partisane. C’est une bataille pour la République, pour l’exemplarité, pour le respect de nos institutions. Votons ensemble contre cette proposition de loi !

 

Florent Boudié (député)
> [Inéligibilité de Le Pen / Intervention à l’Assemblée] Je regrette, madame la rapporteure, que vous ayez laissé entendre qu’en France, l’autorité judiciaire pourrait prendre des décisions politiques –⁠ y compris en matière pénale. Je le dis sous le regard du garde des sceaux et avec le crédit que nous devons tous accorder à l’indépendance de la justice : il n’y a pas, en France, de juge politique.
Il peut en effet arriver, madame Barèges, que des justiciables ou des structures associatives, dans une tentative de faire obstacle à un parcours politique, portent plainte devant les tribunaux. Dans le cas d’espèce, cependant, nous ne parlons pas d’une simple plainte dilatoire, mais d’une décision de justice rendue par un magistrat.
Avec beaucoup de respect, permettez-moi donc, madame Barèges, de vous reprendre sur ce point.
Quelle est, ensuite, la cible de la proposition de loi ? Le garde des Sceaux l’a rappelé lors de la présentation : chaque année, 20 000 peines d’inéligibilité sont prononcées, dont un millier font l’objet d’une exécution provisoire. Seule une poignée de ces dernières concernent des élus. On ne peut donc pas prétendre que cette proposition de loi n’est pas une proposition de circonstance, une proposition de convenance ! Elle vise des situations en très petit nombre –⁠ et celle, très importante, qui a été mentionnée à plusieurs reprises.
L’exécution provisoire –⁠ vous êtes avocate, madame la rapporteure – nest jamais automatique dans le droit français. Elle fait systématiquement l’objet d’une audience publique, d’une motivation et d’une appréciation individuelle –⁠ mais pas dune appréciation politique pour autant. Les recours et les appels, enfin, permettent de s’assurer qu’une erreur d’appréciation n’a pas été commise en première instance.
Enfin, je reviens sur le point qui me semble le plus important pour nous, représentants de la souveraineté nationale.
Cette proposition de loi ne protège en rien les droits des justiciables –⁠ en rien ! En revanche, elle nous fait courir le risque dintroduire une profonde iniquité dans la justice pénale. Ne pouvons-nous pas déjà, par exemple, interdire provisoirement à un condamné de se présenter en ville ? Il s’agit pourtant d’une liberté fondamentale, celle d’aller et de venir. Ne pouvons-nous pas déjà interdire à un condamné d’exercer sa profession, qu’il soit médecin, enseignant, artisan ou commerçant, même en première instance ? Nous pouvons aussi priver un parent de son droit de garde ou de son autorité parentale. Et parce qu’un condamné aurait un mandat électif, cela vaudrait exonération ?
C’est profondément inéquitable –⁠ et je ne parle pas uniquement de la situation qui a suscité cette proposition de loi. Je comprends le débat ; il est légitime.
Mais, je le répète, un tel dispositif est profondément inéquitable. Il me semble au contraire que lexercice dun mandat électif exige de nous une exemplarité immédiate  immédiate !

 

Emmanuelle Hoffman (députée)
> [Lutte contre les mariages simulés ou arrangés / Intervention à l’Assemblée]
Cette proposition de loi répond à une préoccupation profonde et partagée par une grande partie des Français : celle de la lutte contre les mariages simulés ou arrangés. Il me paraît nécessaire de rappeler qu’elle est issue du groupe Union centriste du Sénat. Son objectif est de soutenir nos élus locaux dans leur lutte contre les mariages contractés à d’autres fins que l’union matrimoniale.
Le groupe EPR salue certaines dispositions de ce texte, qui vont dans le bon sens. Il s’agit d’un sujet sérieux, qui touche à la fois à la crédibilité de notre institution matrimoniale et à la confiance que nos concitoyens placent dans la République.
Les articles 1er A et 1er B apportent à cet égard des avancées importantes. L’article 1er A élargit la liste des documents que les futurs époux étrangers doivent fournir lors des entretiens préliminaires, afin que l’officier d’état civil puisse apprécier leur situation au regard du séjour. L’ensemble de ces éléments, qui ne sont pas une condition préalable à la célébration du mariage, constituent néanmoins des indices sérieux pour saisir le parquet en cas de doute sur la sincérité de l’union.
L’article 1er B, quant à lui, renforce les prérogatives du procureur de la République pour mener l’enquête diligentée pour s’assurer du consentement réel. Il prolonge aussi le délai de sursis à la célébration du mariage.
Les mariages arrangés constituent une réalité préoccupante. Il est de notre responsabilité d’y répondre avec efficacité, grâce aux mesures prévues dans ces deux articles. Cependant, l’article 1er interdit le mariage pour tout ressortissant étranger en situation irrégulière. Le droit au mariage est une liberté individuelle qui a valeur constitutionnelle : nous ne pouvons donc ignorer la décision du Conseil constitutionnel du 20 novembre 2003, qui a clairement rappelé que la subordination du droit au mariage à la régularité du séjour posait un problème majeur de constitutionnalité.
En tant que législateur, nous avons le devoir de respecter l’État de droit et les principes fondamentaux qui fondent notre démocratie. Plutôt que de céder à la tentation des effets d’annonce, qui n’auraient pour seule conséquence que d’affaiblir la parole politique et de nourrir la défiance de nos concitoyens, nous devons privilégier l’action concrète.
Il nous faut répondre à l’attente légitime de nos élus locaux en leur donnant davantage de moyens pour détecter et prévenir ces situations problématiques, tout en respectant nos principes constitutionnels.
Nous avons la responsabilité de définir les règles qui régissent notre société. Protéger nos maires en luttant efficacement contre les mariages frauduleux, sans remettre en cause nos libertés fondamentales : tel est le chemin de crête que nous devons proposer aux Français.
Notre groupe ne s’opposera pas aux articles 1er A et 1er B, qui apportent des réponses concrètes aux difficultés rencontrées sur le terrain, mais il votera contre l’article 1er. Nous devons rester fidèles à nos valeurs, responsables de nos choix et exigeants dans la défense de l’État de droit. C’est ainsi que nous serons à la hauteur des attentes de nos concitoyens et de la confiance qu’ils placent en nous.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Mercosur] Si la France n’était pas là, l’accord serait là. Nous devons continuer à tenter de créer une minorité de blocage.

> [Socle commun de la coalition qui soutient le gouvernement] Je ne le vois pas tous les jours (...) Mais je prêche pour qu’on puisse se parler vrai. Il faut se mettre d’accord sur le budget.

> Je pense qu'il faut prolonger la contribution exceptionnelle des plus hauts revenus.

> [Conclave sur les retraites] S’il n’y a pas d’accord global, nous proposerons d’intégrer les avancées obtenues dans le budget de la Sécurité sociale.

> [Conclave sur les retraites] Les syndicats ont fait preuve d’une grande responsabilité. J’attends du Medef qu’un effort soit également consenti. Chacun doit faire sa part.

> [Conclave sur les retraites] Que la CFDT accepte l'idée d'un départ à 64 ans, c'est une avancée.

> Souvent les chefs du PS varient. Bien fol est qui s'y fie. Il fallait en janvier se séparer de LFI pour ne pas avoir à assumer les conséquences délétères de la censure du gouvernement Barnier qu'ils avaient pourtant votée. Il faut désormais en juillet se refaire un visage d'artisan de l’union de la gauche alors que tant de choses les séparent pourtant de LFI (sans oublier de se sauver au passage des risques électoraux aux prochaines élections municipales que fait peser l'extrême-gauche). Alors quand on lit ce condensé de mauvaise foi et de contrevérités, on s’étonne que le PS n’ait pas réussi à s’entendre sur un texte commun avec LFI pour déposer ensemble leur nouvelle motion de censure. Un jour, peut-être, à vrai dire cela fait longtemps que nous le souhaitons au centre, le PS renouera-t-il avec l'esprit de responsabilité et donc avec la capacité à gouverner. Un jour peut-être. Mais ce n'est pas encore d'actualité.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> [Soutien à la Pride de Budapest interdite par Orban mais organisée] Au-delà de nos différences politiques : unis pour la défense des libertés fondamentales et de l’État de droit dans l’Union européenne. Fiers de participer à la Pride de Budapest !

> [Soutien à la Pride de Budapest interdite par Orban mais organisée] Lorsqu’un gouvernement fait taire la Pride, il fait taire la liberté elle-même. Nous sommes à Budapest pour montrer que Renew Europe reste inébranlable face à toute attaque flagrante contre les libertés civiles sur notre sol. Et nous mènerons le même combat à Bruxelles : l’Union européenne doit agir — enfin — pour protéger la liberté de réunion pacifique, défendre les droits LGBTQ et tenir la Hongrie responsable de la remise en cause de nos valeurs démocratiques communes. L’Europe ne peut plus rester complice par l’inaction.

> Dans un monde où la liberté n’est plus acquise et où le droit international est piétiné par des acteurs réactionnaires, Renew Europe se dresse comme un bouclier ; résolument pro-européen, sans crainte de dire la vérité, et inébranlable dans notre défense de l’état de droit et des valeurs démocratiques.

> L’agitation ne fait pas une politique, et l’extrême droite ne nous fera pas taire. Nous choisissons l’action plutôt que l’apathie, l’innovation plutôt que la peur, et la solidarité plutôt que l’abandon. Voici notre réponse à la vague réactionnaire : le courage, la clarté et une Europe unie.

 

Fabienne Keller (députée)
> [Soutien à la Pride de Budapest interdite par Orban mais organisée] Nous étions déjà à Budapest en 2021, et nous sommes de retour aujourd’hui en 2025. En quatre ans, les conditions se sont détériorées pour les personnes LGBTQ+, les associations, les journalistes et la société civile dans son ensemble. Il est temps que l’Europe prenne des mesures plus fortes contre le régime de Viktor Orbán!

 

● Personnalités centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
Pour protéger les enfants, protéger la santé mentale, protéger des violences, protéger d'un environnement parfois malsain et aujourd'hui difficilement maitrisable. Interdire les réseaux sociaux aux -15ans en étant aux côtés des parents et en renforçant l'éducation au numérique.

 

● Propos collectifs
> [Tribune d’Elisabeth Borne, Catherine Vautrin et de Claire Chappaz cosignée par 24 autres ministres de 12 Etats membres de l’UE: «Protéger les enfants en ligne : Il est temps d’agir maintenant»]
À l’ère numérique d’aujourd’hui, les enfants grandissent dans un monde où les médias sociaux sont aussi essentiels à leur vie quotidienne que l’école ou la famille. Bien que la technologie offre d’énormes opportunités pour l’apprentissage, la créativité et la connexion, elle expose également les jeunes à des risques importants qui ne peuvent plus être négligés.
Les conséquences sont profondément préoccupantes. Selon un rapport de 2023 de la Commission européenne, un jeune sur trois dans l’UE passe plus de trois heures par jour sur les réseaux sociaux.
Ce niveau de surexposition a été étroitement associé à des problèmes de santé mentale croissants chez les mineurs—y compris l’anxiété, la dépression et une faible estime de soi.
Une étude de 2024 réalisée par l’Organisation mondiale de la santé a montré qu’une utilisation problématique des médias sociaux chez les adolescents est passée de 7 % en 2018 à 11 % en 2022. Il met en évidence les impacts négatifs sur la santé mentale, le sommeil, le bien-être et les performances académiques.
Les plateformes de médias sociaux – souvent construites autour d’algorithmes addictifs – sont conçues pour maintenir l’engagement des jeunes utilisateurs pendant de longues périodes.
L’exposition constante à un contenu idéalisé et soigneusement sélectionné peut déformer la perception de soi, alimentant des sentiments d’insuffisance et d’insatisfaction.
Ce ne sont pas seulement des statistiques—elles reflètent les véritables luttes émotionnelles et psychologiques auxquelles est confrontée toute une génération de plus en plus mal équipée pour naviguer dans le monde numérique de manière saine et équilibrée.
Qu’est-ce que nous demandons ?
L’Europe a fait des progrès notables grâce à des initiatives comme la stratégie Better Internet for Kids (BIK+) et la loi sur les services numériques (DSA). Pourtant, le cadre actuel reste insuffisant. La protection en ligne des enfants doit être élevée au rang de priorité politique et sociétale, étayée par une action concrète et applicable.
Nous devons donc agir rapidement pour mettre en œuvre un ensemble de mesures ciblées, en commençant par les paramètres de confidentialité par défaut pour les comptes des enfants afin de réduire le risque de contact non sollicité de la part d’étrangers.
Nous demandons également des systèmes de recommandation informatisés qui privilégient les retours explicites des utilisateurs—comme la sélection délibérée des sujets — pour minimiser le risque que les enfants soient attirés par des contenus nocifs.
Nous voulons des contrôles de sécurité renforcés, y compris la possibilité pour les enfants de bloquer ou mettre en sourdine n’importe quel utilisateur et une protection contre l’ajout aux discussions de groupe sans leur consentement explicite, réduisant ainsi l’exposition à la cyberintimidation.
Surtout, des mécanismes de vérification d’âge obligatoires doivent être mis en place sur tous les réseaux sociaux. Ces mesures sont essentielles pour empêcher les mineurs de contourner les restrictions d’âge et pour réduire considérablement leur exposition à des environnements en ligne dangereux.
Le récent projet de lignes directrices de la Commission européenne sur la protection des mineurs dans le cadre du DSA marque une étape importante vers un espace numérique plus sûr. Ils offrent une opportunité unique d’établir la vérification de l’âge comme pratique standard sur les réseaux sociaux—non pas comme une fonctionnalité facultative, mais comme une exigence stricte.
L’application de la vérification de l’âge dotera les plateformes des moyens techniques nécessaires pour respecter leurs propres conditions d’utilisation. Il facilitera également l’application des lois européennes et nationales qui fixent des exigences en matière d’âge minimum pour l’accès à des produits ou services numériques spécifiques.
Si nous sommes vraiment déterminés à faire en sorte que le monde numérique favorise un développement sain, l’apprentissage et une connexion significative—plutôt que de devenir un terreau fertile pour l’anxiété, la dépendance et les préjudices — alors il faut prendre des mesures décisives maintenant.
[Signataires : Alexander Pröll, secrétaire d’État pour la numérisation, la lutte contre l’antisémitisme et le service public, ainsi que la Constitution, Autriche ; Prof Radovan Fuchs, PhD, ministre des sciences, de l’éducation et de la jeunesse, Croatie ; Damir Habijan, ministre de la justice, de l’administration publique et de la transformation numérique, Croatie ; Dr Nicodemos Damianou, vice-ministre de la recherche, de l’innovation et de la politique numérique, Chypre ; Caroline Stage Olsen, ministre du numérique, Danemark ; Clara Chappaz, ministre de l’intelligence artificielle et des affaires numériques, France ; Elisabeth Borne, ministre de l’éducation nationale, Enseignement supérieur et recherche, France ; Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, de la solidarité et de la famille, France ; Karin Prien, ministre fédérale de l’éducation, de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, Allemagne ; Dimitrios Papastergiou, ministre de la gouvernance numérique, Grèce; Sofia Zacharaki, ministre de l’éducation, des affaires religieuses et des sports, Grèce; Patrick O’Donovan, ministre de la culture et des communications, Irlande; Giuseppe Valditar, ministre de l’éducation et du mérite, Italie; Alessio Butti, Sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil des ministres, chargée de l’innovation technologique et de la transition numérique, Italie ; Elisabeth Margue, ministre de la justice et ministre déléguée auprès du premier ministre Media and Connectivity, Luxembourg ; Claude Meisch, ministre de l’éducation, Enfants et jeunesse, Luxembourg; Tomáš Drucker, ministre de l’éducation, de la recherche, du développement et de la jeunesse, Slovaquie; Ksenija Klampfer, ministre de la transformation numérique, Slovénie; Vinko Logaj, ministre de l’éducation et des soins, Slovénie; Mattias Tesfaye, ministre de l’enfance et de l’éducation, Danemark ; Oscar López Águeda, ministre de la transformation numérique et de la fonction publique, Espagne et María del Pilar Alegria Continente, ministre de l’éducation et de la formation professionnelle, Espagne]

 

 


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